Le palais divin, situé aux confins du monde connu, a été chargé de veiller sur la Tour et sur Terra, et constitue la demeure des Dieux olympiens.

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Mélinda Warren
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Autour d’eux, des fissures se formaient ici et là. Mélinda n’allait pas pouvoir maintenir ce lien très longtemps. Elle pouvait le sentir en fermant les yeux. Si leurs esprits s’étaient reliés, leurs corps étaient, eux, bien soudés. Pendant qu’elle était avec lui, elle lui faisait l’amour. Mélinda n’en avait pas conscience, car elle dormait… Elle était sous l’effet d’un sortilège utilisé par la Déesse Sha pour la plonger en sommeil paradoxal, son corps agissant comme un somnambule pour coucher avec celui de Wismerhill. C’était assurément original, ce qui était une habitude chez Mélinda.

Wismerhill avait beaucoup de questions. Mélinda s’efforça donc de lui répondre du mieux qu’elle pouvait :

« Tu n’es pas mort… Pas totalement. Nous nous efforçons de ramener ton esprit dans ton corps, mais… Ton esprit a été noirci, corrompu par Haazhel Thorn. Si nous te ramenons, tu deviendras son pantin obéissant, comme tous les Seigneurs de la Négation. Tu portes sur toi la marque du Roi Cramoisi, c’est ça que Thorn offrait à ses fidèles. La promesse de grands pouvoirs, mais une soumission totale. »

Mélinda attrapa la main de Wismerhill, et lui montra sa paume. Il put ainsi voir une marque magique se former, la marque la plus terrible qui soit, celle du Roi Cramoisi :

Image

Les fissures craquèrent encore, provoquant comme un séisme.

« Ton esprit est… Je ne sais pas trop comment l’appeler… Dans une espèce de Purgatoire. Tu vas croiser des gens, Wismerhill. Comme toi, ils ont conclu le même pacte avec le Diable. Ta femme a succombé à l’influence du Roi Cramoisi, elle a voulu tuer vos enfants, alors nous les avons mis en sécurité. Tu dois revenir, mais tu dois d’abord affronter l’influence du Roi Cramoisi en toi. La Tortue veille sur toi, je suppose que tu as dû sentir sa présence. J’ignore à quoi ressemble l’endroit où tu te trouves… On m’a parlé d’une ville, mais elle prend la forme qui correspond à tes cauchemars. Tu dois… »

Mélinda sautilla alors, tandis que le sol se fissurait également. Entre les fissures, de terribles yeux rouges les observaient, tandis que de monstrueux tentacules parcourus de yeux rougeâtres apparaissaient entre les fissures.

La vampire tourna la tête, puis posa ses mains sur le torse de Wismerhill.

« Je vous retrouverai, Mon Empereur. Votre Empire a besoin de vous. J’ignore quel est l’objet que votre inconscient a matérialisé pour me permettre de vous rejoindre, mais vous devez en trouver d’autres, pour que nos esprits se croisent à nouveau. Vous devez également trouver les clefs pour sortir d’ici, et repousser la corruption qui est en vous. »

Mélinda l’embrassa alors, puis ce qu’elle avait à dire mourut quand une force repoussa Wismerhill. Il tomba dans la fissure…

…Et se réveilla dans une pièce. Quelque chose brûlait devant lui. Il était dans ce qui ressemblait à un chalet. Depuis la porte, on pouvait voir le lac qui bordait Silent Hill ; le château familial de Wismerhill était également visible.

Enfin, et surtout, dans l’âtre de la cheminée, c’était une épée qui se dressait, et dont la pointe brûlait.

C’était Hellvekin, l’une des Sept Épées de l’Empereur.

« Tu es revenu parmi nous ? »

La voix de l’Enfant résonna à côté de lui.

« Maturin fait beaucoup d’efforts pour te ramener, tu sais. Sans lui, tu serais devenu l’un des pantins décérébrés du Roi Cramoisi. »

L’Enfant pointa du doigt l’épée.

« Tu devrais la prendre. Connais-tu l’histoire de tes épées, au fait ? »

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La chute semblait sans fin.

Wismerhill basculait dans l’abîme, son corps happé par une force indicible. Autour de lui, des éclairs déchiraient l’obscurité, formant des silhouettes indistinctes qui l’observaient avec avidité, des yeux monstrueux et affamés le scrutant avidement. L’écho d’un baiser hantait encore ses lèvres, vestige du dernier contact avec Mélinda avant qu’il ne soit arraché à elle.

Sha… Mélinda… Elles avaient tenté de le guider. Elles luttaient pour lui, pour le ramener. Mais dans quel but ? Sha était une déesse dont les intentions échappaient aux mortels, une tisseuse de destins qui savait bien plus qu’elle ne disait. Quant à Mélinda… Que représentait-elle vraiment pour lui ? Une amante, une alliée, une énigme ? Pourquoi une vampire, une créature d’ombre, se souciait-elle autant de son retour ?

Et l’Empire…

Son Empire.

La guerre grondait encore, les cendres de son règne n’avaient jamais cessé de brûler. Greldinard trahissait sa couronne, le Roi Cramoisi étendait ses chaînes grâce à Thorn, et lui, l’Empereur de Mijak, était prisonnier d’un purgatoire dont il ne comprenait ni la nature, ni les règles.

Mélinda lui avait parlé de ses enfants. De sa femme, qui avait sombré dans la folie. L’idée le transperça comme une lame glacée. Ses enfants… étaient-ils en sécurité ? Il devait croire que Mleinda et ses sujets encore loyaux les gardaient en sécurité. L’Empire… survivrait-il sans lui ? Son sacrifice héroïque avait-il seulement retardé la chute de ses terres ?

Un rugissement de vent noir le gifla, et il heurta soudainement une surface dure. Le choc lui coupa le souffle. Il resta un moment allongé, la tête lourde, le corps ankylosé par une fatigue qu’il ne comprenait pas.

Il rouvrit les yeux.

Une lumière dansait devant lui.

Un feu.

Lentement, il se redressa, découvrant autour de lui les contours d’un chalet ancien, aux murs de bois noirci. L’odeur de cendre et de terre humide flottait dans l’air, mêlée à une sensation indéfinissable, entre le rêve et la réalité.

Ses yeux se posèrent sur la cheminée.

Là, dans l’âtre, une épée se dressait.

Son souffle se coupa.

Hellvekin.

L’une des Sept Épées de l’Empereur. Son acier noir luisait d’une lumière spectrale, sa pointe plongée dans les flammes. Ce n’était pas le feu qui consumait l’épée. C’était l’épée qui se nourrissait du feu.

Au son d'une voix familière et enfantine, le seigneur déchu se retourna brusquement, cherchant du regard l'Enfant de Maturin. Ainsi donc, il était de nouveau plongé dans cet entre-monde.

« Où sommes-nous ? »
Lui demanda le beau ténébreux, la gorge serrée. Il lui en voulait de ne pas l'avoir préparé aux horreurs de Silent Hill, mais à quoi pouvait-il s'attendre d'une entité aussi mystérieuse ? Son expérience avec les créatures immortelles lui avait inculqué bien des leçons sur le fait que ce genre d'individus agissaient sur une logique bien différente de celle des mortels.

Wismerhill baissa les yeux sur ses mains. Il sentait encore la brûlure invisible de la marque du Roi Cramoisi sur sa peau. Un destin d’esclave lui était promis. Il ne pouvait pas l’accepter.Le feu ne dégageait pas de chaleur, et pourtant, lorsqu’il tendit la main, il sentit un froid mordant sur sa peau, comme si le brasier dévorait la chaleur même de son âme. Ses doigts se refermèrent sur la garde. Un frisson le traversa, une onde de pouvoir brut qui résonna dans chaque fibre de son être. Des voix chuchotèrent à son oreille. Des promesses. Des avertissements.

"Je veux entendre la vérité. Dis-moi tout."

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« Tu es toujours dans ton Purgatoire, Empereur. Le long du lac Toluka. Silent Hill est à proximité, mais, avant que tu y retournes, j’ai estimé nécessaire que nous puissions discuter, toi et moi. »

L’Enfant avait donc encore des choses à dire, et elles étaient liées à cette épée.

« Je t’ai parlé de la Tour, Wismerhill. La courroie de transmission entre tout ce qui est, le pivot de la magie et de toute réalité. Bien que la Tour soit verrouillée, elle ne l’a pas toujours été. Quand la Tour Sombre était d’Ivoire, quand elle était ouverte, des artefacts très puissants y ont été construits, forgés, façonnés. Vois-tu, la Tour était le refuge du plus grand mage qui ait jamais existé, Maerlyn… Ou encore Merlin. »

Les mains de l’Enfant s’écartèrent, et firent flotter les sept épées de l’Empereur.

« Les Sept Épées furent forgées pour Arthur Eld et pour ses guerriers, afin de combattre les Grands Anciens. Hellvekin a pu être reforgée car elle a été forgée dans le feu de la Tour d’Ivoire, par des nains qui étaient proches de Maerlyn, et qui ont fait cadeau de cette lame à l’Aîné. Chacune des Sept Épées fut forgée en mettant à contribution le savoir-faire de différentes personnes. Quand les Grands Anciens furent vaincus, et que la Tour fut scellée, on dit qu’Arthur Eld confia les Sept Épées à sept Rois de l’Eld. Chacune de ces épées a vécu, et ont fini par être entre les mains de l’Empire de Mijak, et de sept guerriers. Les Sept Centurions, comme on pouvait les appeler. Ne sois pas surpris de ne pas connaître cette histoire, Haazhel Thorn s’est assuré de ne jamais t’en parler. »

Les Sept Centurions, sept puissants guerriers qui n’obéissaient qu’à l’Empereur, sa garde directe.

« Bien des artefacts ont été conçus pour défier les forces eldrichtiennes. Les Sept Centurions ont porté ces lames, et, quand le Roi Cramoisi a été vaincu, et a été chassé de l’Empire, l’Empereur qui lui a succédé a envoyé une puissante armée le défaire. Là aussi, les historiens ont effacé toute trace de cette croisade… On l’appelle donc la Croisade Oubliée. Les Sept Centurions ont mené cette armée à travers le domaine du Roi Cramoisi, les Malterres de la Discorde. Ils ont défait les monstres qui s’y tenaient, jusqu’à rejoindre avec leur immense armée le Roi Cramoisi dans son antre, le Casse-Roi russe. Une épopée qui aurait pu faire l’objet de récits mythiques. Ils se sont tous dressés face au Roi Cramoisi… Mais ils sont tous morts. »

Un seul être capable de décimer une armée, et sept épéistes d’exception portant chacun une arme à la puissance divine… Cela semblait impossible, et en disait long sur la puissance infinie du Roi Cramoisi.

« En guise de provocation, le Roi Cramoisi a renvoyé à la commune de Fedic, la dernière ville avant l’entrée dans les Malterres, un chariot ensanglanté, abritant les sept épées. Elles ont été restituées à l’Empereur, qui a entrepris d’effacer toute trace de cette croisade, et de répandre l’idée que le Roi Cramoisi était mort. Ces épées… Ce n’est pas un hasard si elles t’apparaissent, Wismerhill. Tu dois les retrouver, les récupérer, et comprendre… Elles portent en elles l’âme des sept anciens champions qui ont donné leur vie pour défaire l’ennemi suprême. Elles sont le chemin qui te permettra de combattre tes propres démons, et de devenir l’Empereur que tu aspirais toujours à devenir. »

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Le silence.

Un silence plus ancien que les langues des hommes, plus vaste que le ciel de Mijak. Il s’était insinué dans les failles de l’esprit de Wismerhill comme une brume épaisse, juste après les paroles de l’Enfant. Il ne parla pas tout de suite. Il regardait. Écoutait. Absorbait.

Les sept épées flottaient, auréolées d’une lumière pâle et spectrale, comme suspendues dans l'éther. Chacune émettait une vibration différente, une nuance de son, de couleur, d’intention. Elles étaient plus que de simples armes. Des fragments de mémoire. Des promesses inachevées. Des cicatrices du passé.

Les Sept Centurions. La Croisade Oubliée.

Ce nom résonnait en lui comme un écho funèbre. Un pan entier de l’Histoire qui lui avait été soustrait. Il se sentit... volé. Trahi. Pas seulement par Thorn, mais par les siècles. Par l’Empire lui-même.

Il fit un pas vers les lames, ses bottes effleurant le sol comme s’il avançait dans un sanctuaire. Son regard glissa sur chacune d’elles, essayant de deviner à qui elles avaient appartenu. Une longue, fine et cruelle, comme une vipère. Une autre, large et pesante, forgée pour briser l’armure et les os. Une troisième semblait presque... chanter.

Puis, une pensée le frappa.

Hellvekin.

Il baissa les yeux vers l’arme qu’il tenait, comme s’il découvrait qu’elle faisait partie d’un tout bien plus vaste. Son lien avec elle, avec ce métal étrange et ancien, s’approfondissait, comme si l’épée elle-même s’éveillait à la mémoire partagée de ses sœurs perdues.

Il repensa aux Centurions. Ces guerriers de légende, tombés dans l’oubli. Et pourtant... Leurs âmes n’avaient pas disparu. Elles vivaient dans les épées. Dans la peine. Dans le fer. Dans les souvenirs.

L’Enfant parlait de devenir l’Empereur qu’il aspirait à être. Non celui qu’il avait été, façonné par les manipulations de Thorn, ou par le regard brûlant du Roi Cramoisi. Un autre Empereur.

Un frisson parcourut l’échine du ressuscité.

Il voyait maintenant la route. Il voyait le gouffre aussi.

Retrouver les sept. Porter les sept. Et les entendre. Les comprendre. Risquer d’en être consumé.

Mais c’était cela, n’est-ce pas ? La rédemption par le feu. La souveraineté par la douleur. Il n’était pas revenu à la vie pour s’asseoir sur un trône, mais pour se confronter à ce que même la mort avait craint d’affronter.

Il leva les yeux vers l’Enfant.

Sa voix, quand elle revint, n’était ni celle du prince ni celle du conquérant. C’était la voix de celui qui accepte.

« Alors je les retrouverai. Toutes. Même si je dois arpenter chaque Malterre, réveiller chaque souvenir oublié par l’Histoire. Mais si je porte leurs lames… alors je porterai aussi leur deuil. Et leur vengeance. »

Il tourna les yeux vers le lointain, là où le lac Toluka semblait frémir sous un vent invisible.

« Et toi, héraut de Maturin… si je suis vraiment encore dans mon Purgatoire, alors dis-moi : la Croisade Oubliée n’a-t-elle pas encore besoin de son dernier soldat ? »

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Il n’y eut aucune réponse à la question de Wismerhill. Quand il se retourna, l’Enfant n’était plus là… Et la maison avait pris une apparence décrépite, à l’état de ruines. Mais Hellvekin était là, dans sa main, palpitant d’énergie. Il n’y avait plus qu’à reprendre la route. L’Empereur sortit donc, et suivit le sentier ramenant à Silent Hill. À travers la brume, on pouvait la voir, au loin. Des clochers, des morceaux de toits qui s’élevaient. Le sentier le conduisit à une crique. Il y avait du sable, et l’eau du lac, apaisée, et qui semblait pourtant dangereuse. Les Vents soufflèrent à nouveau à Wismerhill.

« N’y va pas…
- Un lac maudit…
- N’est pas mort qui à jamais dort, Wismerhill… Souviens-t-en… »

Le sentier l’amena ensuite à traverser une courte grotte. Des cristaux phosphorescents éclairaient un chemin humide. De l’eau serpentait le long des murs, et il put voir à un moment une mare sur sa droite. Un morceau du lac. Son imagination semblait alors lui jouer des tours, car, quand il regarda la surface de l’eau, il put voir un œil globuleux, énorme, qui le fixait. Une vision aussi fugace qu’impressionnante, car, après cela, l’œil disparut. U8n message clair ; s’il devait plonger dans ce lac, jamais il n’en ressortirait.

Hors de la grotte, l’Empereur put sentir Hellvekin vibrer. Des champs de blé s’offraient à lui, avec une ferme abandonnée perceptible au milieu des champs. Des épouvantails sinistres se trouvaient là. Des corbeaux croassaient. Les vitres de la ferme étaient brisées, avec des cadavres inertes qui gisaient sur le sol. Les corbeaux s’envolèrent quand Wismerhill se rapprocha. Le vent mugissait à travers les champs de blé. Un puits se trouvait au centre de la cour de la ferme. Hellvekin vibra à nouveau, et, en regardant encore, on aurait pu voir que les épouvantails avaient disparu. Les corps inertes se mirent alors à gémir, et commencèrent à remuer faiblement. Ils se redressèrent ensuite douloureusement, et mugirent en se dirigeant vers l’Empereur, leurs yeux morts s’animant d’une énergie malsaine.

Un terrible croassement résonna alors, et, jaillissant du champ de blé, un épouvantail animé fit irruption, sa tête s’enflammant sur place, ses yeux cruels et enflammés fixant sa nouvelle proie.

Place à l’action !

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Ils se redressèrent.

Des membres brisés qui se redéployaient dans un craquement obscène, des torses éventrés laissant pendre des organes noircis, mais animés par un souffle que nul dieu n’aurait pu revendiquer. L’énergie impie qui relevait ces cadavres n’était pas une nécromancie connue – elle provenait d’un ailleurs. Un royaume sans lumière, où les morts ne reposent pas, mais attendent, affamés.

Et ils venaient pour lui.

Wismerhill fit un pas. Puis un autre. Son regard ne quittait pas les silhouettes chancelantes qui approchaient, ni cette chose ignoble — l’épouvantail en flammes — dont les braises noires dessinaient dans l’air des symboles anciens, cruels, et dont la tête calcinée semblait mue par une haine aussi froide qu’éternelle.

Hellvekin vibrait. Non… elle chantait.

Dans la paume de sa main, la lame noire s’illumina d’une lumière pulsante, mauve et dorée, comme si le métal même se souvenait du sang ancien des Centurions. Ce n’était plus une arme. C’était une clé. Un appel. Une promesse de massacre. Cette lame, il l'avait utilisé pour combattre en duel l'ancien empereur et lui faucher le bras dans une blessure fatale. Désormais, elle réclamait l'anima de l'épouvantail maléfique.

« Alors que le passé revient, moi aussi… je me redresse. »

Il s’élança.

Le vent hurla. Le blé se courba comme sous la crainte. Et l’Empereur de Mijak fendit la première ligne de revenants dans une explosion de puissance. Hellvekin traça un arc de lumière et de cendre. La première créature fut coupée net, son crâne roulant dans la poussière. La seconde explosa littéralement, son essence consumée par l’épée.

Et à chaque coup, la lame réclamait davantage. Du sang. De la mémoire. De la vengeance.

Ils étaient des dizaines à converger, mais Wismerhill dansait à travers eux. Une danse noire, une transe guerrière. Le pourpre et le fer. Le chant d’un empereur déchu, revenu du purgatoire, porté par les spectres de ses propres fautes et par l’écho d’une guerre oubliée.

Puis le feu éclata.

L’épouvantail avait bondi. Une torche vivante, propulsée par une force hérétique. Il s’écrasa à quelques pas de Wismerhill, et de sa bouche de suie jaillit un souffle enflammé, un brasier noir et visqueux. Wismerhill plongea de côté, roula, et sentit la morsure de la chaleur lécher son manteau. Debout, déjà, il riposta, sa lame traçant une estafilade à travers le bras de paille et de flammes du monstre.

Mais l’épouvantail rit.

Un ricanement guttural, qui n’appartenait pas à la bête, mais à quelque chose d’autre. Quelque chose au fond du puits.

Un œil.

Le souvenir de l’œil dans la grotte revint. Identique. Globuleux. Ancien. Quelque chose veillait. Quelque chose attendait que Wismerhill tombe.

Non.

Il bondit. Son cri déchira l’air — pas un hurlement de rage, mais une déclaration. L'affirmation d’un roi maudit, d’un guerrier revenu du néant pour reconquérir le sens même de sa légende.

Hellvekin fendit l’air une dernière fois.

La lame frappa le torse de l’épouvantail, et dans un éclair crépitant de lumière sacrée et impie mêlée, elle le trancha en deux. Le feu se propagea, mais cette fois, c’était la lumière qui brûlait. Les corps morts se figèrent. Puis tombèrent, vidés de leur animus.

Le silence retomba.

Le vent souffla à nouveau, mais ce n’était plus le murmure de la peur. C’était celui du destin.

Wismerhill s’approcha du puits. L’eau au fond était noire, mais le reflet qu’il y vit n’était pas le sien. C’était celui d’un guerrier plus ancien. Un Centurion, peut-être. Ou un souvenir du passé. Sa main se crispa sur la pierre froide du puits.

« Je viendrai te chercher aussi, toi. Qu’importe où tu te caches. Toi… et les autres. »

Il se redressa. Le champ était mort. Le vent soufflait encore. Et dans le lointain… Silent Hill l’attendait.

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Mélinda Warren
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L’Empereur n’avait pas perdu la main. Il avait toujours été un bretteur talentueux. Il le prouva encore face à l’épouvantail, évitant le souffle infernal du monstre pour le frapper violemment. Hellvekin l’aida à terrasser l’épouvantail, et le calme retomba dans la ferme. Wismerhill ouvrit l’épouvantail en deux, et observa encore le puits, notant une silhouette, une fragrance… Un souvenir fugace qui disparut.

Depuis la carcasse de l’épouvantail, une fumée noire s’éleva. Wismerhill put alors mieux les entendre… Les croassements.

D’autres corbeaux vinrent se poser, s’amassant dangereusement. Nombreux, de plus en plus nombreux. Ils croassaient encore, et encore, formant un concert sinistre, un ballet terrifiant. Le vent se leva alors, un vent mauvais.

« Fuis… »

Puis, un déchirement, une déchirure dans le ciel, une explosion aérienne. Les corbeaux s’envolèrent alors, et tournoyèrent au-dessus de la ferme. La fumée noire de l’épouvantail libérait des plumes de corbeaux, des plumes noirâtres, tandis que les corbeaux s’amassaient encore et encore, formant une sorte d’énorme nuage malsain. Et, au milieu du champ de blé, un vent malsain s’éleva, celui d’une tornade qui était en train de s’élever. Autour de Wismerhill, les Vents s’élancèrent quand les corbeaux fondirent sur lui. Le choc les projeta tout autour de lui, mais le contraignit à suivre la recommandation des Vents : fuir !

La ferme où il venait de se battre fut frappée de plein fouet par la Tornade Noire. Elle arracha volets, morceaux de paille, poutres en bois, les projetant tout autour de lui, comme autant de projectiles mortels. Tout se mit à trembler, on entendait les arbres craquer, d’énormes silhouettes apparaissant furtivement à travers les troncs, tandis que les corbeaux continuaient à rugir, à croasser.

« Ne la laisse pas te rattraper !
- Ne regarde pas derrière ! »

La forêt tout entière semblait être en train de s’envoler, tandis que la Tornade Noire enflait et grossissait, déformant le ciel. Des éclairs tombaient sur le sol, des arbres s’enflammaient. Quelque chose explosa alors à côté de Wismerhill, qui roula sur le sol.

La Tornade Noire avait un centre verdâtre, d’où une silhouette malsaine flottait dans les airs.

« Tu pensais pouvoir m’échapper ? Tu m’appartiens, Wismerhill ! Toi, Empereur ? Tu es, et tu seras toujours, un PANTIN ! »

C’était la voix d’Haazhel Thorn… Une vision ? Difficile à dire ! Sa tornade magique arrachait les arbres, qui s’envolaient autour de l’Empereur, et tournoyaient ensuite autour de la terrifiante tornade. Même les Vents ne semblaient pas pouvoir le protéger face à une telle puissance ! L’Empereur fut soulevé comme un épi de blé fauché par le vent, et s’envola en l’air. Il tournoya, tournoya encore, jusqu’à percer le ciel…

…Puis émergea dans une pièce, torse nu.

Changement d’ambiance, car c’était une pièce assez luxueuse, avec de la tapisserie rouge, et un niveau technologique plus élevé que Terra. Une lampe à huile éclairait une table de chevet. Hellvekin était là, adossée contre un mur. Une fenêtre permettait de voir une ville à l’âge industrielle, plongée dans la nuit. Le temps pour Wismerhill d’émerger, et la porte s’ouvrit.

« Ah, vous êtes enfin réveillé, mon vieux ! »

Oswald Mandus se tenait là.

« J’aurai aimé vous accueillir dans de meilleures circonstances, mon ami, mais je dois retrouver mes enfants. Ce manoir est si grand, je pense qu’ils se sont perdus quelque part, ça vous dirait de m’aider ? »

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Re: Son Of Pain [Wismerhill]

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Il haletait.

Chaque respiration lui arrachait la poitrine. Son esprit, encore suspendu dans les limbes de la tornade, refusait d’accepter la transition brutale. Il n’avait pas fui. On l’avait arraché. Délogé de la réalité comme une écharde trop profondément enfoncée dans la chair du monde.

Haazhel Thorn…

Sa voix résonnait encore dans sa tête, cette voix serpentine, perfide, cette moquerie qui avait traversé le vent et le feu pour lui rappeler une vérité ancienne.
"Tu es, et tu seras toujours, un pantin."

Mais ce n’était plus vrai. Il l’avait défié, et il s'affranchirait de lui.
Et pourtant… il était là. Il revenait. Sous la forme d’une tempête. D’un dieu maudit.

Le décor autour de lui n’avait aucun sens.

Les murs recouverts de tapisseries cramoisies semblaient battre comme des cœurs. Les meubles, trop propres, trop élégants, juraient avec la souillure mentale que laissait encore la ferme en flammes dans sa mémoire. Un monde technologique ? Des lampes à huile, des vitres claires… Cela n’était ni Terra, ni Mijak, ni même les Royaumes Infernaux. C’était autre chose.

Il s’agenouilla un instant, le souffle court, une main sur le sol. Il n’était pas blessé. Pas physiquement. Mais une fatigue sourde pesait sur lui, comme si quelque chose avait tenté de voler sa volonté dans la tornade. Une aura parasite. Un poison.

Ses yeux se posèrent sur Hellvekin, adossée contre le mur. Elle n’était pas tâchée. Elle n’était pas brisée.
Elle l’avait suivi. Elle avait traversé l’Enfer avec lui. Comme toujours.

C’est alors que la porte s’ouvrit.

« Ah, vous êtes enfin réveillé, mon vieux ! »

La voix le transperça comme un pieu d’argent.

Oswald.

Toujours aussi courtois. Toujours aussi détaché de l’horreur rampante. Comme si les cauchemars qui les dévoraient n’étaient que de mauvais souvenirs d’un monde trop imparfait.

Wismerhill releva lentement les yeux. Sa gorge était encore sèche. Il aurait voulu l’interroger sur ce lieu, lui hurler qu’ils étaient tous pris au piège, qu’il ne fallait faire confiance à rien, ni à personne. Mais il se contint. Ce genre de piège ne se brisait pas avec de la peur. Il fallait feindre l’amnésie. Se mouvoir dans le rêve comme un acteur sur une scène ensorcelée.

Il se redressa, torse nu, les muscles tendus, le regard d’or rivé dans celui d’Oswald.

« Tes enfants… » souffla-t-il, sa voix grave résonnant dans la pièce trop silencieuse. « Ils t’ont appelé, je les ai entendus aussi… Dans la ferme. Ils pleuraient dans les murs. »

Il s’approcha lentement, ramassa Hellvekin avec une révérence ancienne, comme on relèverait une bannière tombée.

« Je vais t’aider, Oswald. Mais tu dois comprendre quelque chose. » Il planta ses yeux dans les siens, une étincelle crépitant derrière sa rétine. « Ce manoir n’est pas ton refuge. C’est ton labyrinthe. Et ces couloirs… ne mènent pas à tes enfants. »

Il fit un pas vers la porte, l’épée à la main, comme un roi ouvrant une tombe oubliée.

« Ils mènent à ton passé. Et si tu veux le traverser vivant, alors tu dois cesser de le nier. »

Un frisson parcourut les murs. La lumière de la lampe vacilla légèrement. Comme si la maison elle-même avait entendu.

Wismerhill passa la main sur la poignée.
Et, dans le silence inquiet du manoir Mandus, il murmura pour lui-même :

« Thorn… Je te trouverai. Où que tu sois caché. Même au cœur de ces murs… »

Et il ouvrit la porte.

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Mélinda Warren
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Face aux réflexions de Wismerhill, Oswald fronça les sourcils. Que voulait-il dire par là ? Nier son passé ?

« Mais qu’est-ce que vous racontez, Wis’ ? Je ne nie pas mon passé… »

Il ne comprenait pas cette réflexion ! Son ami avait sans doute dû traverser des épreuves. Oswald s’aventura dans le couloir, qui menait jusqu’à une grande mezzanine faisant en partie le tour du grand hall d’entrée.

« Je sais que je ne suis pas chez moi, Wismerhill. J’ignore où je me trouve, et vous êtes dans le même cas que moi, non ? »

Oswald avait parlé à Wismerhill de son associé, le Professeur, celui qu’il avait rencontré au Centaur Club. Un des autres acronymes de Haazhel Thorn. Et, quand Wismerhill avait prononcé ce nom, Oswald avait eu comme un souvenir, une vision. Il avait raconté à l’Empereur son voyage à Zerrikania quand ils s’étaient retrouvés à l’auberge. Ensuite, ils avaient été séparés.

« Je me réveille toujours ici… C’est comme une boucle que je ne comprends pas. À chaque fois que j’échoue, je me réveille ici, dans l’une de ces chambres. Faites attention, il y a des monstres dans ce manoir. Ils sont liés à la disparition de mes enfants, mais aussi… À mon abattoir. »

Les souvenirs de Mandus étaient emmêlés. Si Wismerhill avait eu la curiosité de voir la chambre d’où Oswald était, il aurait pu voir un lit très spécial, car, faute de baldaquins classiques, c’était une véritable cage qui avait été conçue sur le lit ! Le plus étrange était toutefois à venir, car, en descendant dans le hall d’entrée, il y avait de grands tableaux dérangeants sur les murs. On pouvait notamment voir un tableau terrible représentant une femme en train de sourire de manière malsaine, tenant un couteau dans sa main, et un bébé qui semblait avoir été égorgé sur elle. Plus sinistre encore, un pied de bébé flottait dans une marmite suspendue à côté de cette femme.

Le titre du tableau était évocateur : « Les Horreurs de l’Humanité ».

De nombreuses valises étaient répandues dans ce grand hall, ouvertes sur des vêtements, des carnets de voyage, des notes… Une mappemonde de Terra était également visible en plein milieu du hall, le curseur de la mappemonde pointée sur Zerrikania.

« Les souvenirs me reviennent, Wismerhill… J’ai trouvé ce que je cherchais à Zerrikania, j’ai trouvé l’orbe. »

Avec sa lampe à huile, Oswald éclairait des lettres sur une table. Elles émanaient de cabinets d’avocats et d’Huissiers luméens, avec des titres évocateurs : « Ultime mise en demeure de payer », « Dénonciation d’inscription d’hypothèque judiciaire provisoire », « Assignation devant le Tribunal judiciaire royal de Lumen », ou encore « Commandement de payer valant saisie-immobilière »…

« J’ai manqué la banqueroute. Avec l’orbe de Zerrikania, j’ai pu investir dans mon abattoir, et mettre en place un plan d’apurement. Je… Je me souviens que mon abattoir marchait bien. »

Oswald secoua la tête.

« J’ai vu que vous aviez récupéré une épée, Wismerhill. Vous savez la manier ? Elle pourrait nous être utile. La dernière fois, l’un de ces monstres était dans ce manoir… Je ne reconnais plus rien. Comme ce tableau affreux. Qui a pu peindre ça ? »

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Re: Son Of Pain [Wismerhill]

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Wismerhill
Wismerhill
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La porte s’ouvrit dans un gémissement épais, presque organique. Le battant grinça comme une mâchoire forcée à céder. L’air qui s’en échappa n’avait rien d’humain : un souffle froid, chargé d’humidité et d’une odeur de métal rouillé, traversa la pièce comme une plainte. Wismerhill ne bougea pas. Son regard royal scrutait le vide avec cette fixité propre aux prédateurs – ou aux prophètes. Dans ce monde, la lumière semblait ne jamais éclairer ; elle se contentait de révéler ce qui n’aurait jamais dû exister.

Le couloir s’étirait devant lui comme un intestin de pierre. Les tapisseries pendaient, moites, gonflées de suintements anciens. À chaque pas, le sol craquait sous ses bottes, et le bois rendait un son d’os humide. Les murs vibraient. L’Empereur sentit l’écho d’un battement – lent, cyclique, lointain. Le manoir avait un cœur. Et ce cœur battait à présent au même rythme que le sien. Derrière lui marchant Oswald Mundus, le prisonnier de ce cauchemar, le père de ce Purgatoire. Wis’ avait l’intuition qu’il évoluait désormais dans les souvenirs tordus et corrompus de son compagnon, et se remémora l’histoire tragique de l’explosion à Lumen ... il était en train d’empiéter dans l’esprit d’un homme fou, ou qui avait perdu la raison.

Il avança, Hellvekin dans son dos, la main sur la garde. Le métal du pommeau était froid, et ce froid-là ne venait pas du fer. Il était plus profond : un froid d’esprit. L’arme ne servait pas qu’à frapper ; elle écoutait.
Et ce qu’elle entendait ici la mettait en garde.

Chaque porte qu’il dépassait exhalait une atmosphère différente : — derrière l’une, une odeur de lait caillé et de cuivre. Derrière une autre, le tintement d’un mobile d’enfant, rythmé sur un souffle qui n’était pas du vent. Plus loin, un murmure, articulé comme une prière mais tissé de syllabes impossibles à reproduire sans arracher sa langue.

Wismerhill s’arrêta.

Le corridor s’était élargi, ouvrant sur un hall qu’il reconnut vaguement. Trop grand, trop riche, trop vide. Des valises ouvertes jonchaient le sol, comme si des voyageurs avaient disparu entre deux respirations.
Une mappemonde trônait au centre. Son axe tournait seul, très lentement, grinçant comme un rouage fatigué. Le globe indiquait un lieu qu’il connaissait : Zerrikania. Il la fixa un long moment, une ombre passant dans ses prunelles. Zerrikania, la terre de l’Orbe. Zerrikania, où les dieux se souvenaient encore.

Le battement se fit plus fort. Et la peinture, accrochée juste au-dessus de l’escalier, attira son regard.

Une femme au sourire trop large. Un couteau. Un enfant mort. Et, sous le pinceau, l’éclat malsain du plaisir figé. Mais Wismerhill ne vit pas la scène. Pas vraiment. Ce qu’il vit, c’était le geste du peintre. Un esprit prisonnier de sa propre horreur, obligé de peindre ce qu’il refoulait. Et l’ombre derrière lui, cette présence toujours la même : Thorn. Celui qui tisse la faute dans le cœur des rois.

L’Empereur passa la main sur la rampe de bois. Sous ses doigts, le vernis se désagrégea, révélant une matière tiède. Du sang. L’illusion s’effaçait.

“ Tu te caches encore ici, n’est-ce pas ? ” murmura-t-il.

Sa voix ne résonna pas. Elle se réfléchit. Comme si le manoir lui-même la lui renvoyait, déformée, grave, caverneuse. Une réplique d’ombre.

Un grondement. Puis des pas. Lents. Rréguliers. Trop légers pour un homme, trop lourds pour un enfant.

L’Empereur s’immobilisa. Son regard d’aigle se fixa sur la pénombre d’où la chose s’approchait. Un petit corps, vêtu d’une chemise blanche maculée, traînant un jouet à roulettes dont les clochettes tintaient par à-coups. Une tête penchée. Et cette odeur… celle des berceaux froids, des tombes trop petites.

Le souffle du monde sembla s’arrêter.

Wismerhill abaissa Hellvekin, lentement, sans faiblesse.
Il savait ce que c’était : pas un fantôme, pas un démon.
Un résidu.

Ceux qui meurent sans repos laissent derrière eux des formes, des échos façonnés par les souvenirs des vivants. Et si Mandus avait engendré cela, alors le mal ne venait pas du monde. Il venait de lui.

" Ce lieu est un confessionnal, pas une prison. "
Sa voix roula comme un tonnerre lointain.
" Les murs n’enferment que la vérité. "

L’enfant leva la tête. Deux trous noirs là où auraient dû briller des yeux. Et de ces abysses jaillit un murmure que nul ne pouvait entendre sans y perdre un fragment de soi. Wismerhill sentit sa propre mémoire se troubler. Des visages. Des flammes. Des rires. Un trône. Une femme au regard d’orage. Un nom murmuré à travers le temps.

Pantin…
Le mot résonna dans sa tête, vibrant comme un clou sous un marteau.

Il serra les dents. Le froid se mua en colère. Pas la colère du fer. Celle du souvenir.

Il fit un pas. Et le monde recula.

Les murs se couvrirent de fissures, les lampes explosèrent, projetant des gerbes d’étincelles bleutées. L’air se distordit, laissant entrevoir, derrière le voile de la réalité, l’autre monde : un entrelacs de veines rouges et de structures d’os poli. Le manoir avait un visage, et ce visage était celui de la faute.

Wismerhill, debout au centre de la pièce, parut immense, spectral, presque divin.
Ses cheveux noirs se soulevaient sous une brise inexistante. Il posa un genou au sol, non par faiblesse, mais pour écouter la vibration du lieu.
Il y avait là une conscience. Quelque chose de vieux. Quelque chose qui observait.

“Oswald ... j’ai l’intuition que cet orbe que tu as ramené avec toi, est encore ici. Quelque chose de sombre et puissant nous appelle, et plus nous nous attardons à le retrouver, plus nous risquons d’être dévorés par notre passé venu nous hanter.”

Hellvekin vibra. Un son clair, métallique, presque pur, fendit le silence.
La brume se mit à couler des murs, épaisse et vivante, englobant l’enfant, les tableaux, les valises. Tout fut avalé.Ne restait plus qu’eux. L’Empereur et l’industriel. Seuls au cœur du labyrinthe.

Ses yeux se levèrent vers le plafond, où des silhouettes invisibles bougeaient dans la brume rougeâtre. Et il murmura, d’une voix presque tendre :

“Maturin, tu as décidé de m’accorder une seconde chance. Alors aide-moi. Guide-moi à travers ce dédale.”

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Mélinda Warren
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La supplication de Wismerhill à Maturin resta sans réponse apparente. Là où était Wismerhill, la Tortue ne pouvait venir. Pour autant, elle n’était pas impuissante. Cette épreuve était avant tout celle de l’Empereur, de sa raison et de sa conscience. Les visions qui l’assaillaient n’étaient que des reflets de ses propres doutes. Après avoir vu un enfant aux yeux morts, un pantin désarticulé, l’Empereur s’adressa à Oswald… Pour constater que ce dernier avait disparu. Il était de nouveau seul, plongé dans un corridor sombre. Était-il toujours chez Oswald ? Le décor était plus familier… Des couloirs luxueux, finement entretenus, qui, peu à peu, rappelèrent à Wismerhill des couloirs bien connus : ceux du Palais Impérial.

Des couloirs qui étaient toutefois marqués par le temps. Ici et là, des fissures, des rideaux moisis, poussiéreux… Depuis les fissures, une sorte de mucus noirâtre et spongieux s’échappait. Et, en regardant par les fenêtres, une nuit noire et verdâtre s’était abattue sur sa capitale. Une tempête s’abattait sur la ville. Des éclairs verts éclairaient des nuages sinistres d’où de sinistres apparitions, grotesques et gargantuesques, zébraient le ciel. Des silhouettes sinistres, indiscernables, dont la simple vision semblait déchirer le tissu même de la réalité. Vision du futur ? Vision d’un cauchemar ? Wismerhill tournait en rond dans les méandres de son propre esprit. Les portes donnaient sur des murs, ou le renvoyaient au même couloir. Et, plus il avançait, plus la pourriture s’accroissait. Les murs tremblaient, de la poussière tombait du plafond, comme si on assiégeait le Palais. Dehors, la ville aussi évopluait, mutait. Les toits se mettaient à grossir, à prendre des formes inconcevables, distordues. Les immeubles s’élançaient en l’air comme des doigts tordus.

« Pensais-tu que la mort te libérerait de ton serment à mon égard ? Tu m’as vendu ton âme, Wismerhill !Tu es un Seigneur de la Négation, car tu as nié ton âme pour acquérir Sa Puissance. »

Cette voix émanait de partout et de nulle part à la fois… C’était celle de Flagg, son ancien magicien, son ancien maître, celui qui lui avait permis de devenir Empereur. Et, tandis que Wismerhill errait, le plafond fut brusquement arraché. Il fut soufflé comme tout le décor autour de lui. Son Palais Impérial n’était plus qu’un château de cartes balayé par une tempête infinie. Il se sentit soulevé du sol. Hellvekin n’était plus d’aucune aide. Ses vêtements se déchirèrent, s’envolèrent, et il se mit à flotter dans le vide. Les nuages verts dans le ciel formaient un maelström s’articulant autour d’un trou, une Porte Noire menant vers les abîmes infinis.

« Ce pouvoir en toi, cette force qui coule dans tes veines, elle a marqué ton corps, ton âme, ton esprit… Les Rêveurs t’appellent ! »

Tout se vrilla autour de lui, tout devenait flou, des tentacules dansaient dans son crâne…


« Je vais devoir intervenir, on le perd !
- Qu’est-ce que je dois faire ?
- Maintenez le lien, Mélinda, je vais revenir grâce à vous ! »

Un dragon rugit, et extirpa Wismerhill de l’abîme noirâtre dans lequel il flottait. La vision lui revint, et il heurta le sol. Tandis qu’il reprenait ses esprits, il pourrait voir devant lui un spectacle inattendu. Une succession de montagnes mortes entourant une ville qui semblait immense, ornée d’énormes statues à moitié détruites. Un vent mauvais soufflait dans ce décor d’apocalypse, avec un ciel noirâtre illuminé par une lueur verdâtre.

« Reprenez vos esprits, Wismerhill… »

Ce n’était plus Oswald qui se trouvait là. Un homme à la peau d’ébène était là, ses bijoux dorés luisant autour de lui.

« Je m’appelle Fulron, je suis l’émissaire de Maturin. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, mais nous manquons de temps. Flagg vous a rattrapé, nous sommes là où nous ne devrions pas être… De l’autre côté de la Porte Noire. Là où sont les Rêveurs… Les Grands Anciens. »

Devant eux, il y avait une ville… Entourée d’immenses tours noirs sans fenêtres plongeant vers le ciel.

« Nous sommes à Yuggoth, la Planète Interdite… Quand Flagg a fait de vous un Seigneur de la Négation, il a infusé votre âme avec celle du Roi Cramoisi… Cela vous a conféré d’immenses pouvoirs, mais au prix de votre libre-arbitre. Quand vous vous êtes sacrifié pour sceller Chaos, en Olympe, votre âme aurait dû venir ici, à Yuggoth… Nous avons empêché ce processus. Paradoxalement, ce sont les pouvoirs que Flagg vous a donnés qui nous permettent d’espérer vous ressusciter. Tous ces gens que vous avez vus sont comme vous, des esprits damnés… »

Fulron secoua lentement la tête.

« Pour sauver votre âme, je ne vois qu’une solution, Wismerhill… Vous rappelez-vous de votre mère ? »

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Re: Son Of Pain [Wismerhill]

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Wismerhill
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L’air avait une consistance d’huile. Chaque respiration s’enfonçait dans sa gorge comme une coulée de plomb tiède. La gravité ici n’obéissait pas aux lois de la création ; elle oscillait, se contractait, puis se relâchait, comme si même le monde hésitait entre exister et se souvenir.

L’Empereur demeurait à genoux, les paumes contre un sol de basalte fendu où pulsait une lueur verdâtre, lente, cadencée, semblable à un battement de cœur enfoui dans la roche. Le dragon qui l’avait tiré de la tempête n’était déjà plus qu’un souvenir de flamme dans le ciel sans astres. Autour de lui, le vent portait une plainte. Pas un hurlement, non. Une plainte – comme si des milliers d’âmes chantaient depuis l’intérieur de la pierre.

Il releva lentement la tête.

La ville s’étendait devant lui. Un amas de tours noires, sans fenêtres, vrillées vers un ciel de cuivre. Aucune architecture ne pouvait être décrite en termes humains ; les angles semblaient vivre, se déplacer selon la perspective, se fondre les uns dans les autres comme des pensées dans un cauchemar. L’horizon lui-même s’effondrait puis se redressait, à chaque clignement d’yeux.

Un goût de métal emplissait sa bouche.

Fulron parlait. Un homme, ou quelque chose de plus qu’un homme, il ne saurait le dire dans ce monde de folie, mais l’apparition masculine semblait émaner d’une bienveillance honnête. Sa voix lui parvenait comme à travers l’eau, étouffée, lointaine. Mais les mots — les mots, eux — s’enfonçaient dans sa conscience comme des clous.

Yuggoth. Les Rêveurs. Les Grands Anciens.

Des mots interdits depuis l’aube des temps. Des noms qu’aucun prêtre, aucun démon, aucun ange ne prononçait sans que la langue ne se fende. Et pourtant, ici, ils flottaient naturellement, presque paisiblement, comme si le monde lui-même les murmurait en secret depuis toujours.

Yuggoth.

Le nom vibra dans ses veines.

Il sentit la marque de Flagg se réveiller. Cette empreinte brûlante, imprimée au fer rouge dans sa chair spirituelle, là où jadis son maître avait versé la Négation. Une douleur ancienne, acide, traversa son torse — pas physique, mais métaphysique, comme si l’on tirait sur les fils invisibles qui reliaient son âme à l’éternité.

“Tu m’as vendu ton âme, Wismerhill ! Tu es un Seigneur de la Négation !”

La voix revenait, moqueuse, serpentine, toujours là où la lumière se refusait à briller.

Il serra les poings. Ses ongles s’enfoncèrent dans sa paume, et le sang coula — noir. Non pas parce qu’il était mort, mais parce que le sang ici n’était pas un fluide : c’était une idée.

Il regarda ses doigts. Le sang ne gouttait pas. Il flottait, se tordant, dessinant des symboles qu’il reconnut aussitôt. Des runes de contrat, d’appartenance, et de chute.

Flagg, Thorn, quel que soit le vrai nom du traître, l’avait lié à la racine même de Yuggoth. C’était là la vérité nue, l’ultime ironie : son empire, ses guerres, son ascension — tout cela avait été nourri par le souffle de cette planète maudite, par les rêves des entités endormies sous sa surface.

Un rire amer naquit dans sa gorge.

“La Négation… murmura-t-il. Même ici, elle respire à travers moi.”

Mais quelque chose bougea à l’intérieur de lui. Pas la marque de Flagg. Autre chose.
Un souvenir. Une lueur.

La Tortue.

Il sentit la trace de Maturin frémir, là, tout au fond, dans le noyau de son âme. Une lumière douce, ténue, refusant de s’éteindre. Elle n’était pas venue à lui, non — elle l’avait laissé tomber dans le gouffre pour qu’il s’y trouve lui-même.

Cette épreuve n’était pas une punition. C’était une renaissance.

La voix de Fulron lui parvint, lointaine encore.
Un nom.
Un mot-clé.
Le dernier maillon du sort.

Te souviens-tu de ta mère ?

Tout se figea.

Le vent cessa. Les statues massives autour de la ville se mirent à pencher, lentement, comme si elles l’écoutaient. Sous ses pieds, la terre se mit à palpiter, comme un cœur qui s’éveille.

Sa mère.

Il ferma les yeux.

Des images éclatèrent derrière ses paupières : la caresse d’une main, le parfum d’encens et de fer, une voix qui chantait un nom — son nom — avant que les flammes de la guerre n’effacent tout. Une chaleur qu’il n’avait jamais retrouvée, ni dans l’amour, ni dans la gloire, ni dans les bras des déesses ou des succubes. Le seul souvenir qui ne s’était jamais plié à la Négation.

“Oui, je me souviens d’elle. Belle, tendre, pure ... mais pourquoi la mentionne-tu, Fulron ? Quel rapport avec ce cauchemar, ce conflit entre Maturin et le Roi Cramoisi ? Et puis qui es-tu vraiment ? J'en ai assez de rencontrer constamment de nouveaux fantômes dans ce ... purgatoire. Je ne sens en toi aucune malice, mais je ne suis pas très appréciateur des personnages qui s'enveloppent dans des couches de mystère. L'enfoiré qui m'a envoyé ici en est un exemple ...”

Re: Son Of Pain [Wismerhill]

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Mélinda Warren
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Ils avaient peu de temps. Fulron le savait. Outre le fait d’être surpris ici, on ne pouvait pas rester sur Yuggoth sans risque de perdre sa santé mentale. Les Rêveurs étaient là, plus proches qu’ils ne l’avaient jamais été. Fulron observait avec un mélange d’effroi et de surprise cette planète, les cohortes infinies d’âmes que les Grands Anciens absorbaient, stockaient et enfermaient dans les énormes villes indescriptibles de Yuggoth. D’énormes tours noires sans fenêtre et portes qui se dressaient dangereusement. Tout ici suintait le mal… Le Mal à l’état pur, tout simplement. L’abandon de tout espoir, de toute croyance… Une véritable négation, en somme. Fulron s’arracha de sa morne contemplation, et regarda Wismerhill.

« Je ne suis pas un fantôme, Wismerhill. Je suis l’émissaire de la Tortue. Jadis, j’ai défié le Roi Cramoisi, et j’ai perdu. Celui-ci m’a empêché de mourir, il a scellé mon âme dans un sarcophage, et j’en ai été libéré récemment. Pendant ces millénaires où je n’ai été qu’un esprit sans corps, j’ai pu franchir les limites du monde physique… En un sens, c’est grâce à ce que le Roi Cramoisi m’a fait que je suis là, Wismerhill. Je ne suis pas ton ennemi. »

Un grondement se fit entendre au loin. Des éclairs déchirèrent le ciel.

« Quand Flagg a fait de toi un Seigneur de la Négation, il t’a offert des pouvoirs immenses, mais au prix de ton âme. Quand Chaos t’a transpercé en Olympe, tu es mort. Quand une personne meure, son âme sort de son corps, et son esprit rejoint le Purgatoire, pour y être jugé. La Tortue est intervenue pour ralentir ce processus. Grâce à l’aide de la Déesse Sha, ton corps est artificiellement maintenu en vie, et ton âme a été conservée au sein de celui-ci. C’est donc ton esprit qui fait la différence. Si nous ramenons maintenant ton esprit dans ton corps, tu redeviendras un esclave du Roi… Je dirais même que la situation serait encore pire, car, comme tu as été physiquement tué, le contrôle du Roi sur toi sera absolu. »

Tout cela n’était pas très réjouissant. Fulron se rapprocha encore de lui.

« Comme tu as vendu ton âme, ton esprit est dans un Purgatoire très particulier, le tien, ainsi que ceux d’autres personnes qui, comme toi, ont conclu un pacte avec les Grands Anciens. Tu as dû en croiser quelques-uns, n’est-ce pas ? Je dois bien t’avouer que nous ignorons comment te ramener, ou comment guérir ton esprit de la souillure qui est en lui. Pour ne rien te cacher, j’étais plutôt favorable à l’idée de te laisser mourir, mais Maturin croit en toi… Car ta mère nous a dit que, au fond, tu étais quelqu’un de bon. »

Le ciel cracha encore ses éclairs verdâtres. Ils avaient de toute évidence été repérés. Fulron se retourna vers la ville. Les tours noirs s’illuminaient d’une sombre lueur rougeâtre, et le sol commençait à vibrer. Jaillissant de l’une des tours, un énorme crâne métallique se mit à voler dans les airs. Le Récolteur s’orientait vers eux deux.

« Tu ne dois ta survie qu’à deux femmes… Il y a cette vampire, Mélinda Warren. Pendant que ton esprit est dans le Purgatoire, elle entretient ton corps. Il y a la magie de Sha, bien sûr, mais il faut aussi un contact plus physique, plus sanguin. Tant que Mélinda s’occupe de ton corps, tu peux survivre. Pour ton esprit… C’est sur ta mère que nous allons compter. Tes souvenirs d’elle sont épars, mais elle est bien au cœur de tout ça. Quand tu t’es réveillé dans ce Purgatoire, tu étais là où tu es né, Wismerhill. Ta mère n’est pas morte. Elle s’est unie avec un démon, le Prince Pazuzu, qui est tombé amoureux d’elle en l’entendant chanter. Ta mère était cependant déjà promise à un autre, un seigneur qui a mal apprécié son infidélité. Il l’a jeté du haut de sa tour. Elle est morte, et a refusé de rejoindre le Paradis. Elle a choisi Pazuzu en Enfer pour être proche de lui, et a chargé les Vents de veiller sur toi, Wismerhill. Ce sont les Vents qui ont parlé à Maturin, ce sont eux qui ont convaincu la Tortue de mener à bien cette périlleuse mission consistant à purifier ton âme. Ta mère cherche à te retrouver. S’il y a quelqu’un qui peut purger ton âme, c’est sûrement celle qui t’a mené à la vie. Quand tu retourneras au Purgatoire, tâche de retrouver les Vents, suis leur voix, et ils te ramèneront à elle… »

Un éclair rougeâtre frappa à côté d’eux. Fulron se retourna. Le Récoletru s’était rapproché, massif, immuable. Sa gueule s’ouvrit, et un torrent de feu jaillit. Fulron leva sa main gauche pour retenir les flammes, formant, un puissant bouclier qui l’engloba, lui, et l’Empereur.

« Tes épées…Elles te guideront. Elles ont été portées par des épéistes qui se sont sacrifiés en tentant de combattre le Roi. Retrouve-les, imprègne-toi de leur histoire… Prouve que j’ai eu tort de me méfier de toi, et que tu as droit à ta rédemption. »

Fulron tendit sa main droite vers Wismerhill, et une onde de choc en jaillit. Le décor se volatilisa alors de Wismerhill, qui se mit à tomber dans une sorte d’immense espace spatial. Entouré d’étoiles qui brillaient autour de lui, il fut happé par l’une d’entre elles…

…Et émergea dans un lit. Ce n’était pas un lit impérial, loin s’en faut, mais le lit d’une petite maison champêtre et modeste. Il n’était pas à Mijak, mais dans un village médiéval semblant un peu trop paisible pour être sincère. Et, tandis qu’il reprenait ses esprits, une personne entra à l’intérieur.

« Cesse de traîner dans ton lit, Wis’, il faut aller chasser. »

Cette voix était connue de Wisermhill, elle était celle de son premier amour, l’elfe Fey. Une elfe qu’il avait rencontré alors qu’ils servaient sous la troupe de Ghorghor Bey. La horde Ghorghor, après avoir semé la terreur et la désolation, avait été anéantie par l’armée de Fratus Sinister, et Wismerhill avait réussi à échapper à la potence en compagnie de Fey, de Pilou, et de Pile-et-Face, un mercenaire et son meilleur ami. Ensemble, ils avaient mené moult péripéties, et se reposaient dans un village paisible peuplé d’enfants sous la surveillance d’un homme âgé. Un lieu de paix et de repos.

Fey était déjà habillée, tenant son arc en bandoulière.

« Dépêche-toi, ou je partirai sans toi… »

Fey sortit ensuite. Comme preuve qu’il ne vivait pas une simple réminiscence de son passé, son épée de l’époque, une épée classique, était remplacée par Hellvekin. Et, dehors, quand il sortira enfin, ce serait pour voir le village qu’il avait certes connu, mais nimbé d’une brume épaisse, sans âme qui vive, avec les traces de pas de Fey sur le sol, s’enfonçant dans la brume…

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