The Multiversity

[Marishka Auschwitz]

Bordel… Alma finit accroupi. Peut-être parce qu’elle se sent comme une merde. Inférieure. Peut-être aussi pour échapper au regard d’Abigail. La petite sœur de Liliane sa douce… qui ne le restera pas longtemps après avoir entendu cet échec.

*Si on résume, on est en train de se dire qu’on a peur d’un ridicule morceau de bois avec quelques poils et de quelques taches de couleur. La sauvage, la violente, la survivante : battue par un peu de peinture et la volonté d’une ancienne SDF doublée d’une muette ? Je suis descendu si bas que ça ?... *

Et donc Alma se relève en grognant. Elle va le faire ! Elle ne sait pas encore ce que ça va donner. Mais hors de question d’avoir une telle défaite dans son pedigree. Elle s’empare d’un pinceau et découvre qu’elle le plonge dans le pot de jaune. La voilà en train de faire un petit rond jaune en plein milieu de la toile.

*C’est un petit Soleil. Plus je la regarde et plus c’est évident. Elle est comme Liliane. Mais plus jeune. Plus inexpérimenté. Mais il y a cette lumière en elle. Oui : évident. *

Mais ce n’est pas assez. Abigail ne s’en contentera pas. Le problème ? Si elle met de côté le fait qu’elle était muette, ce n’est plus le cas et ce n’est certainement pas ça qui doit transpirer dans sa peinture. Le fait qu’elle était à la rue. Mais elle s’est battue pour qu’elle utilise le réseau de maisons magiques. Alors quoi ? Alma ne connait pas Abigail. C’est une évidence. Tout ce vide autour de ce petit cercle rempli de jaune. C’est l’inconnu. Mais…

Il y a toutes ces toiles vierges. Alma prend alors un autre pinceau, le trempe dans le blanc et efface tous les noms qu’elle avait écrit avant. Elle rapproche les toiles vierges l’une à côté de l’autre. La seule peinte étant tout à gauche. Et puis elle se met à peindre d’autres ronds jaunes. Toujours plus grand. Au bout de la troisième, il y a déjà des faisceaux qui s’étirent. Une vraie représentation enfantine d’un soleil…

Dès la quatrième, le centre du soleil abrite alors un rond rose. Parce qu’il lui parait évident que derrière se cache un petit cœur qui aimera. Alma ne croit pas que ce sera elle. Vraiment. Mais il lui parait si naturel qu’Abigail partage d’autres points communs avec sa grande sœur. Et enfin, sur la dernière, si le jaune fait un cadre : le centre est une sorte de boule dans lequel « nage » différentes couleurs. Le potentiel d’Abigail. Les espoirs d’Alma a découvrir ce que la petite sœur pourra leur faire découvrir. C’est une artiste. Elle se souvient des œuvres d’art faits avec des « détritus ». Avec les bonnes matières ? Avec les bonnes personnes autour d’elle ? Avec les couleurs et les Couleurs ? Oui. Alma veut voir ce petit Soleil croitre et croitre encore pour libérer l’arc-en-ciel dissimulé.

Elle se tourne vers Abigail. Elle lui fait face en silence. L’artiste et son pouvoir n’ont pas besoin de ses mots. Elle attend (un peu stressée tout de même…) le verdict.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

La solaire Abigail est de retour. Les nuages noirs ne sont plus. Alma ne risque plus de se faire atomiser par Liliane. Une victoire à tous les niveaux. Évidemment qu’elle réussirait dans cette « ultime épreuve ». Elle est Alma Hannigan, il faudra plus qu’un pinceau pour en venir à bout, non mais… Abigail est très contente et elle donne un énorme câlin à Alma. Entièrement platonique par contre. Comme avec Ed. Il n’y a pas la plus petite once de sexualité ou d’ambiguïté possible. C’est « juste » un câlin. Vanille, sans rien d’autre. Rassurant en quelque part, non? Car sinon, le pauvre cerveau facilement torturé d’Alma se retrouverait avec des pensées très difficiles à réconcilier avec le reste… Et ce ne serait vraiment pas une bonne chose. Si Alma commence à avoir des pensées… Impures… Pour Abigail… Mieux vaut ne pas s’aventurer en terrain glissant.

Alma n’y prêtera probablement pas grande attention mais la sœur d’Alma s’extasie devant son travail et la complimente. Pourquoi est-ce qu’Alma pourrait ne pas y porter attention? Parce qu’elle doit être en train de se demander, avec raison, si tous ces « gribouillages avec un pinceau » ont vraiment changé quelque chose chez elle. La réponse est : oui. Verena n’est pas idiote, elle n’aurait pas assigné Abigail à la tâche pour rien. Non, je ne dis pas qu’Alma va commencer à dessiner, peindre ou sculpter. Mais comme dans bien des choses, une fois le premier domino en train de tomber, le reste de la réaction en chaine se déclenche. Dans le cas actuel, de devoir faire une représentation abstraite de choses concrètes pour elle n’a pas été facile. Mais elle l’a fait. Et il y a fort à parier que c’est UN exercice. Car Abigail, à terme, pourrait lui demander de faire un « vrai » portrait. Ou plutôt…

Une représentation moins abstraite des femmes (et créatures diverses) qui partagent sa vie. Car sa créativité peut être améliorée, renforcée, comme n’importe quoi d’autre. Et avec un professeur comme Abigail pour l’aider dans sa tâche? Définitivement que cela va aider car elle sait que la blonde ne va pas lui demander quelque chose d’absurde comme les chaises « volantes » à Milan. Abigail va… Joindre l’utile à l’agréable? Elle est capable de comprendre dans quelle mesure Alma désire développer sa créativité. Elle ne va pas lui faire étudier les grands maitres ou les différents courants artistiques, non. Elle va plutôt s’assurer de titiller ladite créativité d’Alma sans jamais rattacher l’exercice à quelque chose que ma fille adoptive jugerait futile ou inutile. Abigail sait qu’ultimement, c’est pour une application sur le champ de bataille. Mais elle se console en se disant qu’ultimement…

Un canevas pour peindre n’est pas forcément une toile. Alma peut faire quelque chose d’artistique sans s’en rendre compte même en affrontant un ennemi. Et en quelque part elle le fait déjà. Ses lianes, par exemple, sont d’un beau vert, souvent uniforme, de longueur et d’épaisseur constantes. Et quand elle les recouvre de métal, le métal ne présente pas d’impuretés non plus. Donc, Alma soigne déjà la qualité de son matériel quand elle crée sur le champ de bataille. Il faut juste rajouter des outils dans sa boite à peinture et voir ce que cela va donner. Abigail déclare une pause pour permettre au cerveau d’Alma de se reposer un peu pendant qu’Abigail trouve une pièce vide dans la maison magique et y expose les différentes œuvres d’Alma. Et même si elles ne sont plus dans la même pièce, elle sent certainement la bonne humeur de la sœur de Liliane. Abigail est heureuse…

[Marishka Auschwitz]

Le câlin est une telle récompense ! Alma le réalise surtout et soudainement quand il s’achève. Que la souriante Abigail s’en va « vagabonder » ailleurs dans la maison à la recherche de sa première galerie artistique. Ce n’est pas tant le contact physique qui lui manque ou qui lui a fait de l’effet. Bien qu’Alma aime toujours plus ce genre de demonstration. C’est… « doux ». C’est surtout pour elle, en fait. Mais dans ce cas précis avec Abigail, Alma réalise surtout qu’elle a réussi à la transformer ! La Sainte aux Secondes Chances n’est pas qu’une affabulation de son esprit. Ce n’est pas elle qui a fait tout le travail, certes. Elle doit encore travailler pour accepter ça. Mais quand elle se souvient de l’Abigail clodo à l’Abigail solaire ? WOW !

*Elle s’est rapprochée de son plein potentiel à grands pas ! J’adore ça. C’est… ça pourrait carrément devenir une sorte de nouvelle drogue. D’obsession. Mais j’ai le droit d’avoir ce genre d’obsession, oui ? Si c’est pour aider les gens. En tout cas, ça me donne une énergie de fou ! Hors de question de faire une pause maintenant. *

Alma veut être créative. Elle veut épater Abigail quand elle reviendra. Il a été évoqué ses lianes recouvertes d’acier liquide. Une pensée qu’elle a attrapée inconsciemment dans la noosphère et qui devient autre chose. Alors elle tend ses bras devant elle, poignets tournés vers le plafond. Les lianes du Vert sortent en serpentant doucement. Parce que la pensée d’Alma n’est pas encore claire. Et qu’il lui faut comprendre que sa pulsion est en fait la résultante de deux pensées. Sa façon de comparer sa manipulation des lianes à un exercice artistique. Et aussi le fait qu’on pourrait lui demander un jour de peindre un portrait.

*Jamais je n’aurai la patience de m’atteler à un tel exercice. Enfin, il ne faut jamais dire jamais. Mais tout de même ! A quoi ça sert de peindre les gens ? De passer tant de temps à apprendre ce genre de trucs. Il y a les appareils photo. Il y a tellement de gens qui apprennent aussi à faire ça. Et ça ne les nourrit pas. Pire, ceux qui essaient d’en vivre en… meurent. Ou tout comme. Et même sans ça, il y l’IA qui prend en proportion maintenant. *

Pourtant, les lianes du Vert sont toujours en train de prendre la température extérieure. Et elles sont rejoints par d’autres. Alma ne peut plus se sortir d’Abigail de la tête. Surtout le moment où elle a découvert son travail. Ce sourire qu’elle lui a offert juste avant qu’elle ne voie plus sa tête parce qu’il y avait le câlin.

Les lianes de Vert s’entremêlent. Un agglomérat grossit. C’est grossier mais il y la forme d’un buste, d’une tête et de deux moignons de bras. Ce n’est pas joli à regarder. Avec le mouvement des lianes, ça aurait davantage tendance à faire penser à l’activité d’insectes sur un bout de bidoche. Pour ne pas parler du travail de nettoyage sur un cadavre… Car ça la foutrait mal de parler de macchabée alors qu’Alma essaie de « peindre » Abigail en 3D.

Les formes se précisent. Mais l’impatience et le fait de ne pas savoir comment faire, comment atteindre la sphère des finitions commencent à faire grandir son impatience. Donc sa mauvaise humeur…

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

On se doute bien que la patience n’est pas le fort d’Alma. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant… Et pour aller au-delà du quatrième mur… Vous avez LU les treize RPs de sa saga ou pas? Ah d’accord, vous n’êtes là que pour les quelques scènes NSFW qui ponctuent parfois le récit. Pervers que vous êtes. Alors s’il faut le dire : non. Alma n’est pas patiente. On pourrait se dire : elle maitrise le gris et on ne dit pas un truc du genre la patience des pierres ou une connerie du même acabit? En tout cas, ce qui est indéniable, c’est qu’Alma n’est pas patiente. Voilà. C’est de famille adoptive. Je ne suis pas patiente non plus. Je peux être extrêmement patiente. Mais plus souvent qu’autrement, je n’ai aucune envie d’être patiente alors je ne le suis pas. Sauf que là, il est question d’art, voyez-vous et dans le monde de l’art, on ne brusque pas les choses.

Alors là non mon bon monsieur, ma bonne dame. Il faut prendre son temps. Certaines œuvres finissent même inachevées, l’artiste étant mort avant d’avoir terminé. Si, si. C’est vrai. Mais non, Alma n’a aucune envie de mourir avant d’avoir terminé, on vient de vous dire qu’elle n’a aucune patience! Mais il faut prendre le temps de lire, bon sang, à croire qu’en vérité vous vous en foutez, quoi! Mais il y a une défense ultime fasse à une Alma impatiente. Un regard lourd de jugement. Elle déteste. Alma n’aime pas se faire juger. Évaluer. Comparer. Elle a de l’égo et une mauvaise estime d’elle, une dangereuse combinaison. Et il y a quelqu’un dans son harem qui a fait du jugement un art, une science, non, une arme… Et j’ai nommé l’attachiant en personne. Et non seulement il la juge… Il la snobe! Ah tout à fait. Il critique. Mais il critique sur des choses qui sont vraies!

Qu’elle pourrait faire plus d’effort. Qu’elle aurait intérêt à prendre son temps. Que si elle veut faire plaisir à Abigail, elle devra faire mieux qu’un enfant de cinq ans. Et si Alma proteste ou grogne ou gronde, il lui donne l’équivalent d’une gifle donc un coup de queue en plein visage. La petite ordure sait très bien utiliser le Chaos à son avantage pour se « téléporter » hors du danger. Plutôt comique à voir. Un lézard avec un béret d’artiste, un air bougon et qui de temps en temps donne un coup de queue à une humaine qui semble lui parler alors que lui ne dit rien. Oui, Alma a l’air d’une folle en ce moment. Jimmy lui parle via le Rouge et il est ultra chiant, là. Mais le plan fonctionne car si Alma abandonne, elle va donner une victoire à Jimmy et son égo n’y survivrait pas. Sa réputation non plus d’ailleurs. Quelle badass se fait ainsi humilier par un lézard pseudo artiste? Hum?

Et donc, ultimement, le projet d’Alma va prendre davantage forme. D’accord, rien de comparable aux grandes sculptures de ce monde ou des grandes haies qu’on a taillées pour donner des formes précises mais quand même, pour une première tentative, j’admet qu’elle s’est bien défendue, notre Alma nationale. Je suppose que je devrais la féliciter mais je ne suis même pas là, en fait, je me contente de faire la narration. Donc, comme ce serait tricher, je ne dirai rien et c’est tout. En tout cas, au moins, Jimmy a arrêté les commentaires assassins, ce qui suggère qu’elle a fait quelque chose de bien. Giana a tendance à la détruire avec ses commentaires. Jimmy, lui, ne cherche qu’à la faire enrager pour la pousser à persévérer. Vous pouvez qualifier la stratégie comme vous voulez, force est d’admettre que cela a au moins produit un résultat… Ce qui est plutôt positif quand on y pense!

[Marishka Auschwitz]

« Tu m’emmerdes, Jimmy ! Lézard de merde ! Ramène ton cul par ici ! Je vais t’écailler jusqu’à ce que tu sois à poils ! »

Quand Alma croit s’habituer à son familier préféré (pas vraiment à ce moment, même si, plus tard, elle sera bien obligée d’admettre qu’il lui a encore mis un coup de pied au cul pour aller dans la bonne direction…). Surprise après surprise. Ce jugement associé au petit béret associé au coup de queue ? C’est terriblement ridicule. Et efficace. C’est un mélange qui la distrait et lui fait penser à autre chose. Assurément.

*Est-ce que c’était mon idée avant son intervention ? Est-ce que c’est lui qui m’a poussé vers elle ? Je ne sais plus… Il m’agace. Il m’énerve ! *

Elle a une idée. C’est tout ce qui importe. Ses lianes de Vert se sont assagies. Elles se sont multipliées pour permettre de « sculpter » à un autre niveau de détail. Et Alma doit bien reconnaître une chose : cette « matière », elle la connait et la maitrise. Enfin, certaines lui diront encore que ce n’est pas de la maîtrise… Gnagnagna… Toujours est-il que ça lui est apparue comme une fulgurance. Quand elle recouvre d’acier liquide sa liane verte, la lame est « parfaite ». Ce n’est pas seulement comme si on avait versé de l’acier liquide sur le végétal. Autrement, ce serait plein de coulure et de grumeaux. Non. La lame est « parfaite ». Aiguisée. Reflétant la lumière.

*Parce que je l’ai visualisé ainsi. *

Et à ce moment, le visage d’Abigail. Son sourire qui a été comme la plus belle des récompenses. Tout cela est très clair dans la tête d’Alma. Et donc elle recouvre d’acier liquide son entrelacs de lianes de Vert. Le résultat est là. Evident. C’est froid. C’est inerte. Ce n’est qu’un buste. Mais c’est bel et bien Abigail qui la regarde. Une Abigail immobile d’acier gris aux reflets esthétiques.

« C’est… moi qui a vraiment réussi à faire ça ? »

Elle a l’impression d’avoir triché soudainement… Elle sait à quel point sculpter de l’acier est long et difficile. Et là, elle l’a fait en quelques minutes seulement. Et encore, parce que la technique est nouvelle. Puis une nouvelle idée lui vient. Une idée qui lui parait alors « sale ». Elle pourrait… oui, elle pourrait produire des sortes de clones de Vert et de Gris… sur le champ de bataille. D’où l’aspect sale.

*Transformer un outil pour la pire des utilisations. C’est… c’est vraiment ce que je veux ? Je ne suis pas meilleure que les autres. Enfin, je le savais déjà. Avec un aussi mauvais caractère et une prédisposition à la violence. Mais tout de même. Plus elles m’apprennent à vivre… et maintenant ça ? Si l’art doit être une nouvelle source de souffrances, je vais arrêter ça très rapidement… *

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Fait divers intéressant: nous sommes aujourd’hui le 14 août et c’est la journée mondiale du lézard, une fête écologique non officielle dédiée à attirer l’attention sur la diversité et le rôle des lézards dans la nature. Elle vise à rappeler l’importance de préserver ces animaux et leur habitat. Donc, Alma, tu ne peux pas écailler Jimmy. Pas le jour de sa « fête ». Ce ne serait pas très… Sport. Donc tu te calmes et tu le laisses tranquille. Voilà. Concentre-toi plutôt sur ta sculpture. Ce sera certainement plus productif. Comptez sur l’attachiant, par contre, pour commenter que le buste de la sculpture d’Abigail est trop petit, que c’est de la sœur de Liliane dont on parle et pas des petits seins d’Alma. Il esquive de justesse une liane acérée avant de tirer la langue à Alma et de s’en aller… Quelque part. Où, ce n’est pas important. Dans l’instant, il n’est plus dans les pattes d’Alma.

En tout cas, Alma n’aura pas le loisir de se perdre davantage dans ses pensées car un « HIIIII » strident que n’aurait pas dédaigné Ed retentit et soudainement, ma fille adoptive se retrouve pressée contre les rondeurs d’Abigail Alors qu’elle lui donne un énorme câlin. C’est que l’emmerdeur à écailles avait raison, ils sont plus gros que sur… BREF. Abigail est contente, très contente et elle s’extasie devant le travail d’Alma. Si cette dernière se disait : ce serait bien qu’on flatte mon égo », alors elle va être servit. Car Abigail encourage Alma l’artiste naissante. Elle est pleine de commentaires positifs et s’ils ne sont pas exclusivement positifs, au strict minimum constructifs. Son approche est radicalement différente de Giana. Giana passe des commentaires assassins et elle a raison. Elle fait qu’Alma se sente comme une merde jusqu’à ce qu’elle excelle véritablement, réellement.

Elle ne lui tient pas la main. Elle ne lui dit pas ce qu’elle voudrait entendre mais ce qu’elle doit entendre. Elle est impitoyable et elle n’a aucune pitié. Fois après fois, elle détruit l’égo d’Alma. Le désintègre. Mais Abigail ne fonctionne pas comme ça. L’art est subjectif. Qualitatif. Il n’y a techniquement pas de bonne ou de mauvaise œuvre d’art. Tout est une question d’interprétation. Giana serait complètement incapable de juger le travail d’Alma. La cyborg n’accord aucune valeur à l’art. Aucun intérêt. Dans un monde sous le contrôle de la machine, l’art n’existerait pas. Ce qui ne sert pas une fonction pratique ne mérite pas d’exister, tout simplement. Et donc, comme l’art est appréciation, Abigail apprécie. Oh elle ne sera jamais le soleil qu’est Liliane. Mais elle est certainement un mini soleil plein de chaleur. Et de penser que c’est ce qui se cachait derrière la muette depuis tout ce temps…

Retrouver la faculté de parler a indubitablement tout changé pour Abigail. C’est évident. Oh elle a toujours été une artiste, c’est certain. Mais aux pouvoirs ou talents qu’Alma lui connaissait déjà, cette prodigieuse mémoire, cette dextérité si fine et précise, cette créativité débordante… De pouvoir parler, commenter, échanger d’art? Le petit soleil n’a jamais autant brillé. Et autant l’égo d’Alma va gonfler de ce qu’elle a réussit à faire pour Abigail, autant il va gonfler grâce à ou à cause de tous ces beaux compliments. Fais gaffe, chère fille adoptive, ou ta tête ne passera plus dans le cadre de porte. Mais bon, je ne vais rien faire qui viendrait gâcher ou interrompre ce moment. Elle a le droit à du positif pendant ses entrainements. Ce n’est pas avec Giana qu’elle aurait quelque chose de similaire… Mais bon, deux approches, un même objectif : amener Alma à devenir meilleure…

[Marishka Auschwitz]

« Je suis vraiment contente que ça te plaise. »

Cette dose massive de commentaires positifs, de câlins et de sourires va finir par rendre Alma à une nouvelle drogue. Pourrait-elle plonger dans l’étude beaucoup plus sérieuse des arts pour Abigail ? A ce point de la journée, la réponse serait incontestablement oui. Mais c’est Alma. Et elle voit déjà un problème.

« En fait, non, je vois deux problèmes. Le premier, c’est que Jimmy a dit que je t’avais « sculpté » une trop petite poitrine. Je suis désolé. Et pour le fait que mon lézard soit un pervers. Et pour le fait d’avoir fait une erreur de, euh, d’anatomie. Le deuxième problème ? C’est que c’est une œuvre éphémère. Je veux dire, je vais être obligé tôt ou tard de faire revenir les lianes de Vert en moi et de retirer cette pellicule de Gris et… »

Non. Il n’y a pas de problème en fait. Combien de fois Alma s’est-elle taillée une armure sur mesure ? Combien de fois aurait-elle pu s’en déshabiller et l’abandonner derrière elle ? En y réfléchissant, n’a-t-elle pas déjà « perdu » des morceaux ? Régulièrement ? Le contraire serait étrange. Qu’elle ait à chaque fois retransformé le Gris en acier liquide ? Voire au retour à son état d’origine ? Alma réalise quelque chose. Et au lieu de repenser à sa survie de merde sur son monde natal : elle s’embarque dans une nouvelle expérimentation.

Ses lianes de Vert se retirent. Elle aura fait attention avant de faire reposer sur le sol le dos de la sculpture d’Abigail. Et tout le Vert revient dans ses poignets (ou ailleurs. C’est comme Jimmy, pas besoin de tout savoir). Il y a alors un buste évidé et froid d’Abigail, son nouveau petit Soleil, au sol. Alma est… perturbée ? Elle a l’impression d’avoir laissé une sorte de cadavre. Peut-être comme ces gens qui mangent des crustacés, aspirent l’intérieur et laissent la carcasse dans l’assiette.

« Je suis désolé. Je vais le détruire. Ce devait être une erreur ce que j’ai fait. Je n’ai même pas pensé à corriger la taille de tes seins. Enfin, je ne sais pas. Peut-être que Jimmy avait tort. De toute façon, le plus important quand je t’ai sculpté, ce n’était pas ton corps mais ton sourire. Mais là, cette carcasse vide et froide ? Je trouve soudainement ça malsain. Oui, je crois que le mieux est de le détruire. De le faire fondre et le réabsorber. »

Tout de même, la pulsion ne passe pas à l’action. Alma se retourne vers Abigail. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle se doute que l’artiste aura un autre point de vue sur la situation. Qu’agir avec précipitation pourrait refaire revenir les nuages noirs. Elle ne veut pas. Et Abigail n’a pas cette « ligne de code » implantée dans son cerveau. Elle n’a pas l’Ordre de Verena pour la forcer à faire le beau temps dans sa tête comme elle. Alors… elle attend. De savoir. D’entendre. D’agir ?

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Alors déjà, pour l’histoire des proportions, c’est de l’art. Rien n’est forcé d’être anatomiquement correct. Si on prend un exemple concret, certaines carricatures sont tellement bien faites qu’elles sont des œuvres d’art en soi… Et la caricature tend à exagérer certains traits, non? Également, prends tous les portraits de ces rois et autres dirigeants où ils ont toujours l’air grand. Ils n’étaient pas si grands, non.

En fait, sans entrer dans les détails, pour l’époque, à cause de divers facteurs, les êtres humains étaient beaucoup plus petits que maintenant. Donc Napoléon, réputé petit, ne pouvait pas être si grand sur ses portraits. Tout cela pour dire que oui, Jimmy a raison mais ce n’est pas un argument valable quand il est question d’art, sauf si ton objectif était d’être le plus réaliste possible. Sauf que tu me dis que ton objectif était mon sourire, non?

Et ça tu l’as parfaitement bien capturé je dirais. Maintenant, le fait que de ta création, il ne reste que le métal. C’est logique, en fait. C’est un peu un… Moule inversé. Tu en avais besoin pour donner une base solide sur laquelle mettre l’acier. Maintenant que c’est fait, les lianes ne sont plus nécessaires pour que l’ensemble tienne debout de lui-même. Donc véritablement, c’est juste finaliser ta création, non? Je ne vous pas de problème en tout cas.

De toute façon, tes lianes auraient fini par mourir et pourrir. Alors que ton acier, si tu es capable de le rendre inoxydable, va durer très longtemps. Je dirais que c’est une application de ta vision pragmatique des choses plus qu’une faiblesse de ta part. Si tu veux vraiment détruire ta création, c’est ton choix. Je ne vois pas de bonne raison de le faire. Mais je ne suis pas Alma. Je suis Abigail. C’est donc à toi de décider, ultimement. »

Il est clair que l’artiste voit les choses très différemment d’Alma car probablement que ma fille adoptive n’aurait jamais été en mesure d’aborder la situation de la sorte car elle est trop pessimiste. C’est un objectif « caché » de cet exercice pour développer la créativité d’Alma. Le but est aussi d’élargir ses horizons et par extension, sa pensée. La rendre moins négative. L’art, il paraitrait, permet d’évacuer ce qui vous pourrit la vie sur le canevas. Si Alma n’a pas envie de parler à un psy, se défouler sur une toile va peut-être lui permettre de faire sortir le « poison » et de pouvoir penser avec la tête claire et des pensées plus saines. Je ne sais pas, moi. Je ne suis pas Verena, je ne sais pas quelle est la pleine étendue de son plan pour Alma. Tout ce que je sais c’est que du point de vue de la garce rousse, Alma Pride ne peut pas exister si Alma continue d’être si négative.

Et c’est sûr que quand votre « prof de créativité » est une Abigail qui a retrouvé sa voix et qui est un soleil miniature, cela aide beaucoup. Surtout qu’elle donne beaucoup de renforcement positif à Alma et elle ne juge pas son travail de manière défavorable. Alma est plus douée qu’elle ne le réalise… Et ça Abigail l’a clairement remarqué. Et également, elle ne récompense pas Alma avec du sexe. Consciemment ou non, Liliane et Akane ont tendance à donner du sexe à Alma en guise de récompense. Abigail est beaucoup plus platonique dans sa pensée, ne serait-ce que parce que quand elle était muette et sans abri, trouver la confiance en soi pour être avec quelqu’un et considérer un contact physique après avoir passé une journée à fouiller dans une décharge de métal n’était certainement pas au menu. Peut-être qu’un jour elle partagera le lit d’Alma… Mais certainement pas aujourd’hui et clairement pas maintenant.

[Marishka Auschwitz]

Alma ne comprend pas le délire. Ou peut-être que ce qui la dépasse dans un premier temps, c’est le fait que l’ex-muette soit aussi bavarde pour des choses… sans intérêt ? Franchement, Alma a décroché quand elle a évoqué les caricatures. Elle s’est même posée la question à savoir si elle devait déformer la sculpture d’Abigail pour lui plaire. Mais elle a décidé que non. Son sourire est « parfait ». Tout du moins, il n’a pas besoin d’être agrandi, caricaturé ou elle ne sait quoi. Et puis, elle ne saurait pas comment faire. Mais elle n’arrête pas. Elle enchaîne avec Napoléon. Alma est complètement larguée.

*Peut-être que ça se tarira avec le temps. Elle a des années à regerber après tout. Il faut que je sois compatissante. Gentille. Et puis, même si je ne comprends pas tout, j’ai quand même peur de la faire taire et de lui occasionner un nouveau traumatisme. Sans compter que tout ce qu’elle dit est loin d’être idiot. En fait, j’aurai même tendance à penser que plus elle parle, plus elle a sa place à mes côtés avec sa sœur. *

« Je ne vais pas te détruire, Abigail. Je veux dire, la sculpture. Enfin, le moule. Si tu le veux, il est à toi. Moi, je ne saurai pas quoi en faire. Et puis, je n’en ai pas besoin pour rappel. Je peux te voir en vrai un peu quand je le veux. Enfin ! Quand tu le veux aussi. Je ne disais pas ça de sorte à ce que tu sois obligée de débouler dès que j’en ai envie. Seulement, j’ai l’impression que l’art est rattaché à la notion de souvenirs. Et toi, tu n’es pas un souvenir. Tu es vivante et à proximité. Voilà. Il faut que j’arrête d’essayer de m’exprimer. Je sens que ça redevient confus. Et quand c’est confus, dire que c’est de la merde survient vite. »

Et maintenant ? Le fait qu’Abigail ait parlé de moule inversée la travaille. Qu’il y ait tant de rien à l’intérieur la dérange. Une pulsion veut la faire remplir. Mais de quoi ? Et pourquoi ? Elle ne trouve aucune réponse à aucune des deux questions. Utiliser le Gris ? Si elle puisait au bon endroit, elle pourrait faire un buste d’Abigail en or. Ça irait très bien avec son sourire ! Et aussi le fait que ce soit un soleil miniature. Mais est-ce qu’elle le prendrait bien ? Alma a soudainement très envie de partir à l’aventurer pour réaliser cette quête… Mais elle se retient.

Elle s’accroupit face au moule inversée. Ses yeux se perdent dans le vide à l’intérieur…

« Je ne comprends vraiment pas l’art. Ca veut dire que se ramener aurpès de toutes les autres avec ça, ça leur ferait plaisir ? Ca pourrait leur arracher des sourires parce que j’ai capturé le tien ? Mais plus je te regarde, enfin la sculpture, et plus je trouve ce sourire bizarre. Je veux dire, c’est comme ces gens qui prennent des gens en photo en train de sourire. Je trouve toujours ça un peu inquiétant. Dans le sens où plus on regarde le sourire, et moins il apparait joyeux. Je ne sais pas. C’est bizarre. JE, suis surement bizarre. Mais une partie de moi me dit que ce devrait être interdit de prendre des choses éphémères pour les fixer pour l’éternité. Je ne sais pas… Je devrais surement me taire. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Abigail pourrait sans doute dire quelque chose pour rassurer Alma mais elle ne veut pas rajouter de la confusion potentielle à la situation. L’art n’est pas quelque chose de forcément facile à assimiler pour quelqu’un qui n’en comprendrait pas les arcanes. Le pragmatisme d’Alma, le fait qu’elle ait passé sa vie à survivre et l’absence de bagage intellectuel sur l’art avant aujourd’hui font qu’elle n’aura pas forcément le recul nécessaire pour le comprendre et l’apprécier. Mais en même temps, cela n’a jamais été le but. L’objectif est et a toujours été de développer sa créativité. Et cet objectif a été accompli. Tout questionnement philosophique, loin d’être sans importance, demeure résolument secondaire voire tertiaire. Comprendre l’art n’est pas nécessaire pour faire de l’art. même si on expliquait à Alma les grands courants artistiques, il y a peu de chances que…

Bien qu’elle devienne Alma Picasso ou Alma Van Gogh. Donc, au risque de le répéter, qu’elle ne comprenne quelque chose qui n’est pas nécessaire à son exécution adéquate est de peu d’importance. Elle aura le temps de lire sur la question, d’écouter des interviews, voire visiter quelques galeries d’art pour sa faire une idée, qui sait. Ce qu’elle doit retenir c’est qu’Abigail est heureuse. A-t-elle vraiment besoin d’en savoir plus? Et elle a décidé de conserver la création d’Alma… Ou plutôt les créations d’Alma. Elle est en train de préparer une pièce de la maison magique pour exposer ses créations. Sentant qu’il est maintenant sécuritaire de revenir, Jimmy vient réclamer sa juste place dans le décolleté d’Alma. Évidemment que même si le décolleté d’Abigail serait plus intéressant pour lui, il a fini par s’attacher aux petits seins de son humaine. Encore une fois… Lézard…

Donc pourquoi aurait-il une appréciation pour quelque chose qui n’existe pas au sein de son espèce? Mais bon. Il est là avec Alma, pour le moment il ne fait pas son chiant, autant en profiter, non? Il ne sera pas toujours « sage », ça c’est évident. Peut-être qu’il est là pour empêcher Alma de psychoter sur l’art? Elle psychote déjà bien assez de toute façon alors… Pas besoin d’en rajouter, oh que non. Ce qui est certain en tout cas c’est qu’elle a réussi l’exercice demandé par Verena et elle a certainement pu voir l’étendue des changements chez Abigail que le retour de sa voix a amené. Est-ce qu’Alma aurait d’elle-même pu prévoir une telle chose? Probablement que non. Ce sont de beaux progrès en tout cas et certainement du baume sur son égo si facilement martyrisé. Tout un succès, quand même. Et quand Liliane va l’apprendre, le soleil de ma fille adoptive sera très heureux.

Je n’aurais pas pensé que les résultats seraient si… Concluants? Je ne sais pas trop comment le dire mais ce qui est certain, c’est que je ne m’attendais certainement pas à ce que non seulement Alma soit capable de faire preuve de créativité et de s’adonner à l’art sans péter les plombs mais en plus, Abigail a été en mesure de se remettre à parler normalement plus rapidement que prévu. Et on voit vraiment la différence de philosophie entre une Abigail ultra encourageante et une Giana qui pulvérise constamment l’égo de ma fille adoptive. Évidemment, la cyborg a tout vu et a pris des notes. Non, elle n’a aucune envie de se mettre à complimenter Alma et à flatter son égo. Par contre, elle peut difficilement nier ce qui en ressort. Se sent-elle « menacée » par une artiste? Non. Mais si c’est ce qu’il faut pour qu’Alma progresse de façon significative dans la maitrise de ses pouvoirs…

[Marishka Auschwitz]

Jimmy semble être la manifestation qu’elle doit effectivement se taire. Probablement que si Alma était plus lucide sur l’existence de son petit lézard, elle réaliserait bien plus de « coïncidences ». Mais ce n’est pas le cas. Elle n’est toujours pas un esprit tel que ceux qui sont très bons aux échecs. Elle ne le sera jamais, en fait. Ce n’est pas dans le « cœur » de son âme. C’est une fonceuse qui conjugue au présent. Elle restera toujours un animal qui a des œillères pour ne pas réussir à voir très loin dans le futur. Voilà tout. Cela fait-il d’elle une mauvaise personne ? Non. Cela fait d’elle, elle. Avec ses avantages et ses inconvénients.

« Un jour, je ferais surement un moule de toi, mon attachiant. La question qui demeure est, seras-tu pénible ce jour-là ? Dans ce cas, il me semble qu’au lieu d’un moule, ce sera davantage une sorte de… vierge de fer. Pas que je doute que ton petit zizi a déjà dû embêter plus d’une femelle. Pas que j’ai envie de m’intéresser à ce que tu fais quand je ne suis pas là. Mais je te vois bien papa de différentes chimères comme le faisait certains dieux de certaines mythologies. Bordel… Qu’est-ce que tu me fais raconter ? Voilà que je t’imagine en petit dieu baiseur et procréateur, maintenant… Il faut vraiment que j’arrête de passer du temps avec Abigail, je crois. Enfin, à petites doses. »

Que ce soit « grâce » ou « à cause » de Jimmy, Alma propose donc à Abigail de rentrer. Tout du moins, de changer de maison magique. De retrouver Liliane. Libre à elle de la suivre. Les mains vides ou non d’ailleurs. Mais, et même si elle se propose de faire la manutentionnaire, elle n’est pas certaine de vouloir ramener le buste vide d’Abigail. Mieux vaut le laisser ici. Dans cette maison magique spécial cours de classe d’art. Ou un truc du genre.

Alma change donc de maison magique. (sauf si cela interfère avec les plans du partenaire ! )Elle se retrouve face à un grand miroir. Mettons même que tout le pan du mur soit un miroir. Dans cette pièce, il y a même énormément de plantes. Allons même jusqu’à dire que c’est une salle de bain extraordinaire. Donc Alma se retrouve une face à elle-même. Et elle ne peut s’empêcher de mettre en pratique ce qu’elle a découvert avec Abigail. Elle se tourne vers une plante en pot qui fait environ sa taille. Sa main touche le Vert et il y a croissance. Mutation. Changement.

*Une copie de moi. Toute en lianes et toute verte. Mais moi. Ca parait presque… simple, maintenant. Comme si le fait d’avoir réalisé que c’était mon esprit qui permettait d’aiguiser une liane me permettait de matérialiser d’autres choses maintenant. *

Evidemment, l’expérimentation ne s’arrête pas là. Mais d’abord, les jambes « à la sirène » la perturbent. Alors elle force son double à sortir du pot et à se faire pousser deux jambes bien dissociées l’une de l’autre. Alma réalise également qu’elle entre peut-être en compétition avec l’expérience de clones de Giana. Mais elle s’en fiche. Là, elle utilise son pouvoir sur quelque chose qui… non, elle le touche encore. Là. Elle lâche sa main verte. Il n’y a plus contact. Et elle active le Gris. Elle recouvre l’Alma de Vert d’acier liquide.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

L’attachiant regarde Alma, l’air de dire: si tu penses que je vais me tenir tranquille, tu rêves, car franchement, il ne serait pas Jimmy s’il était sage et discipliné. Le changement de maison magique ne semble avoir rien dérangé dans le grand ordre des choses mais Abigail n’aura pas suivi Alma dans cette nouvelle maison et elle aura décliné son offre, préférant rester dans la maison convertie partiellement en galerie d’art pour les créations d’Alma. Coincée seule dans une maison magique avec Jimmy? L’horreur absolue, non? Encore que bon, hein, il est capable de relativement bien se tenir donc… Il regarde Alma créer avant de pointer avec sa patte le buste du clone vert et penser ¤Plus gros, les seins¤ car c’est une copie, pas l’original donc c’est possible… C’est une obsession pour les glandes mammaires, bon sang. Et au risque de me répéter… POURQUOI?

Les lézards sont ovipares, bordel, pas des mammifères et… Non. Non je ne me lance pas dans une pseudo enquête en la matière. J’ai mieux à faire de mon temps. Beaucoup mieux. Qu’Alma s’amuse à tester avec ce qu’elle veut, c’est une grande fille après tout. Je ne vais pas lui dire quoi faire et comment le faire. Mieux encore, elle utilise clairement sa créativité pour mener à bien une initiative née de ce qu’elle a appris au contact d’Abigail. Donc une encore meilleure raison de ne PAS interférer avec ce qu’elle fait. Comment? Mais allez vous faire voir, oui, parfois je sais être une bonne mère pour Alma, merci beaucoup! À vous entendre, vraiment… Non. Je ne vous ferai pas le plaisir de m’emporter. Je refuse catégoriquement. Ça vous ferait bien trop plaisir, tiens… Mais bon, évidemment, vous vous doutez bien que comme la cyborg observe tout ce qu’Alma fait…

Elle risque d’intervenir. Comment, demandez-vous? En personne? Via un drone pour critiquer vicieusement ce que tente de faire Alma? C’est qu’elle ne manque ni de choix ni d’options on en conviendra… Mais non. Dans une initiative qui va prendre tout le monde par surprise, elle envoie… Aisling. Pourquoi Aisling? Parce que la cyborg est curieuse de voir ce qu’Alma va vouloir faire maintenant qu’elle dispose d’une perspective nouvelle sur les choses. Comment elle va s’attaquer à ce puzzle qu’est Aisling. Si elle a réussi à faire des progrès rapides avec la sœur de Liliane, peut-être sera-t-elle capable de répéter le processus avec sa nouvelle… Servante? Esclave? Subordonnée à tout le moins. Oh et n’allez pas croire qu’elle n’a pas un moyen de tuer instantanément Aisling. Clairement qu’elle ne va jamais « relâcher dans la nature » quelque chose qu’elle ne peut pas contrôler.

Giana est le genre de personne à créer l’antidote avant le poison. À penser à comment régler un désastre éventuel avant de commencer une expérience dangereuse. Alma n’a pas encore eu la (mal)chance de voir une installation de haute sécurité sous le contrôle de la cyborg. Croyez le ou non, elle a une prison anti Alma de prête, si jamais. Où aucun des trois ordres ne lui sera utile. Enfin. Dans l’état actuel de maitrise d’Alma, il va de soi. Mais bref. Aisling est là. Envoyée par Giana. Et Alma a une opportunité nouvelle de tenter un rapprochement. La psioniste regarde cette création végétale d’Alma recouverte d’acier liquide sans rien dire. On ne lui a pas demandé son avis, après tout. Elle reste stoïque. Elle attend un ordre. Quelque chose. Ne comptez pas sur elle pour prendre la parole si on ne lui donne pas la permission. Ah, si seulement Alma était aussi obéissante… Comment ça, je suis tyrannique? Mais je vous emmerde!

[Marishka Auschwitz]

Jimmy n’obtiendra pas une plus grosse paire de seins. Pas même sur la copie de Vert et de Gris d’Alma. Pour l’emmerder, assurément. Et peut-être aussi parce qu’Alma, et attention ! Juste dans un tout petit recoin de son être. Tout petit. Vraiment riquiqui. Peut-être qu’elle aurait peur de perdre son attachiant…

Et voilà qu’Aisling apparait dans le miroir. Droite. Tendue. Froide. En attente. Une vision qui souffle sur les braises de la colère dans le fourneau qu’est Alma. Qu’est-ce qu’elle déteste les moutons obéissants ! Mais Aisling n’est pas un vulgaire mouton terne et inutile. Il y a un tel potentiel en elle. Mais qu’est-ce qu’elle vient foutre là ! Sa tête se lève, comme si elle allait découvrir la tête de Giana lui sourire d’un rictus de plan machiavélique en action.

« Ne reste pas plantée là. Viens. »

*Qu’est-ce que je vais foutre avec elle ? Je lui demande si elle est là pour me surveiller ? Si c’est Giana qui l’envoie ? Maman ? Non… *

Retour sur son expérimentation artistique. Mais l’expérience est terminée. Le sosie d’acier liquide et aussi inexpressif qu’Aisling est là. Aussi immobile que la psioniste. Aussi… inutile ? Et pourtant, elle ne peut détruire l’autre Alma. En appeler au Rouge pour faire naître l’étincelle de vie ? Etincelle ? Feu ? Pyrokinésie ? Alma se tourne à nouveau vers Aisling sans toujours savoir quoi faire d’elle. Mais ses pensées ont changé de cours.

« Essaie de créer un double de toi en feu. Et en glace. »

Comment ? Vous vous attendiez à une révolution après le temps qu’elle a passé avec Abigail. Vous vous imaginiez que son imagination avait « miraculeusement » été débloqué et qu’elle avait un plan en quarante-douze étapes pour faire sortir Aisling de son cocon et prouver ainsi qu’elle méritait son titre auto-choisi de Sainte aux Secondes Chances ? Bien sur que non. C’est Alma ! Elle mimique. Alors ce qu’elle a fait avec Abigail. Ce qu’elle faisait toute seule. Elle le fait faire à Aisling. Dans quel objectif ? Elle n’en sait rien. Surtout qu’il y a toujours conflit en elle. Elle voudrait voir échouer Aisling parce qu’elle est jalouse de toute sa collection de pouvoirs. Et elle voudrait la voir réussir pour assister à son plein potentiel. Parce que c’est ce qu’elle souhaite pour tous ses proches.

« On peut aller près de la cheminée et l’allumer si tu as besoin de feu. Ou dans la cuisine et ouvrir le réfrigérateur si tu as besoin de davantage de froid. C’est ok de ne pas pouvoir réussir à tout faire toute seule. »

Et elle ? Qu’en sera-t-il de son clone de Vert et de Gris ? Il demeurera là où il a été créer. Parce qu’il lui manquera toujours on étincelle de vie. Et comment se concentrer sur le Rouge avec une telle distraction froide telle Aisling ? Sans compter qu’elle pense à Giana maintenant. Giana et son armée de clones qui lui ressemble. Giana et sa technologie. Giana et sa surveillance. Sa petite tête qui était vide avant l’arrivée d’Aisling commence à se remplir. Et de choses essentiellement inutiles.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Pour le déplaisir d’Alma la jalouse, Aisling s’exécute sans la moindre difficulté. À sa gauche, une « sculpture » d’Aisling faite de flammes conjurées par la pensée via sa pyrokinésie. À sa droite, la même chose mais en glace. Et parce qu’elle suppose qu’Alma a simplement oublié de le demander, devant elle, une Aisling faite d’électricité. Parce que c’est quelque chose qu’elle maitrise aussi. Dangereux, certainement… Mais elle fera ce qui est nécessaire pour plaire à celle qui tient sa « laisse ». Est-ce que ce qu’elle fait est raisonnable… Non. Devoir « compartimenter » son esprit ainsi impacterait, en situation de combat, son temps de réaction. Elle resterait parfaitement concentrée sur chacune des choses qu’elle fait, par contre. Le prodigieux avantage d’être une psioniste de son niveau. Et éventuellement, c’est quelque chose que… Bien…

Alma pourrait apprendre, si elle était en mesure d’imposer un peu de discipline à cet esprit paranoïaque et tourmenté qu’est le sien. Est-ce pour cela que Giana a envoyé Aisling, parce qu’elle avait anticipé qu’Alma voudrait s’approprier quelque chose d’aussi utile? Peut-être. Combien de coups d’avance la cyborg a sur Alma? Impossible à dire. Beaucoup, en tout cas. Chose certaine, elle a calculé quelque chose qui fait qu’elle a envoyé Aisling ici. Autrement… Elle ne se serait pas donné ce mal. Clairement, Giana peut continuer de prétendre haut et fort qu’elle ne doit rien à Alma et qu’elle fait ce qu’elle veut quand elle veut… C’est indubitablement un mensonge. Alors qu’est-ce qu’elle cherche à tester? Si ses clones sortant directement de leur cuve sont plus efficaces qu’une Alma qui continue d’évoluer? Peut-être. Rien de moins sûr. Mais ce serait certainement logique de sa part.

Ou alors Giana sait quelque chose à propos d’Aisling qu’Alma ne sait pas. Après tout, la cyborg excelle dans la compréhension du corps et de l’esprit organique… Donc forcer la psioniste à lui révéler ses secrets ne serait pas SI difficile pour elle. Certainement, Aisling est une formidable adversaire… Mais vous oubliez que Giana l’avait à sa merci dans une cuve capable de neutraliser ses pouvoirs. Donc Aisling était l’équivalent d’une personne « normale » et non pas la psioniste débordante de talent qu’Alma connait. En fait, ce que Giana sait mais qu’Alma ignore c’est qu’Aisling veut désespérément être félicitée. Avoir des encouragements, des commentaires positifs. Elle reste impassible, ne montre aucune émotion car elle ne veut pas donner à Alma un avantage sur elle. De l’intimider ou de lui faire du mal psychologiquement en jouant avec ses attentes et ses désirs, essentiellement.

En fait, sur le point de ce désir de renforcement positif, elle est très similaire à Alma. Vous ne me croyez pas? Alors observez avec attention. Comme la cyborg agit pour son propre compte, elle décide qu’il serait profitable pour elle que je sois informée des progrès dans le développement d’un sens créatif chez Alma. Alors, j’envoie un texto à Alma pour la féliciter. Je lui donne l’attention d’une mère, ce qu’elle n’a jamais eu avant, des encouragements, ce que Marishka n’a jamais su avoir non plus et j’agis comme une bonne maman adoptive. Alors vous imaginez bien que ce cœur tout mou a dû se gonfler au point de manquer d’exploser. Ah là elle doit être fière comme un paon, au sommet du monde, non, de l’univers, Alma qui a été encouragée et félicitée par Maman Shayne. Rien de moins. Je vous le dis. Alma et Aisling sont pareilles sur ce point. Elles ont besoin d’être… Émotionnellement cajolées…

[Marishka Auschwitz]

Alma finit accroupie par terre. Les mains se tenant la tête après avoir découvert les trois clones « parfaits » d’Aisling. Elle ne pensait pas qu’elle s’exécuterait aussi vite. Des corps entiers ! Dans trois éléments différents. Et qui ne sont même pas physiques ! Manipuler des flammes, ça revient à dire aux apprentis de récupérer les étincelles !?! Sa jalousie ne désenfle pas. Au contraire…

*Je vais vraiment croire que je suis dans la moyenne des gens à pouvoirs… Si ce n’est dans la moyenne basse… *

Tel un Deus Ex Machina, un SMS de Maman Shayne tombe. Des félicitations ? Alma n’en croit pas ses yeux. Elle vérifie le numéro. C’est bien le numéro enregistré pour sa mère adoptive. Alors quoi ? Quelqu’un a usurpé son identité ? Volté son téléphone portable ? Alma attend un peu. Personne ne pourrait réussir un tel vol et survivre plus d’une minute. Elle attend donc soixante secondes. Et au bout de ce délai, toujours pas de message de correction ou autre.

*De vraies félicitations alors ? Je… *

Evidemment que son petit cœur tout mou se gonfle de contentement. Son esprit oblitère le fait de savoir comment elle pourrait être au courant. Elle a remarqué qu’elle avait fait des efforts. Dans un domaine complètement pacifique qui plus est. Puis Alma redescend de son petit nuage et commence à se poser des questions. Maman Shayne ne fait jamais rien au hasard. Même quand ça concerne… du renforcement positif ? Ca cache quelque chose. FORCEMENT. Mais quoi ?

Alma est toujours accroupie. Elle entend ce son sourd de l’électricité qui continue à circuler dans le clone d’Aisling. Elle se relève d’un seul bond !

« Fais-moi disparaitre ces clones ! »

Elle pourrait paraitre agacée. Elle l’est. Mais ce n’est pas la jalousie le sentiment premier. C’est autre chose. Et Alma ne perd pas de temps et s’explique.

« Tu m’avais dit la dernière fois que tu devais puiser dans ton corps pour utiliser les éléments. Qu’est-ce que tu as voulu faire ? Je ne pensais pas que tu étais si arrogante à me faire une telle démonstration de force. Je te jure que si tu souffres, que tu as des déficits ou je ne sais quoi pour cette démonstration : je serais très mécontente ! »

Donc… pas du tout du renforcement positif pour Aisling. Mais Alma est sincère. Elle est vraiment inquiète pour Aisling. C’est qu’il y a peu, elle survivait encore dans une cuve qui la guérissait. Et aujourd’hui, elle lui fait trois clones parfait de feu, de glace et d’électricité et… Alma fait la moue. Elle doit tout de même reconnaître une chose.

« Tu es vraiment puissante, Aisling. Ca m’arrache la gueule, je ne vais pas te le cacher parce que tu as accès à ma tête. Mais je peux t’assurer qu’une autre partie de moi est vraiment contente. Ce plein potentiel qui est le tien. Je me doute que tu as du souffrir pour avoir une telle maîtrise. Mais tu sais quoi ? Moi je te veux vivante. Souriante serait un petit miracle ! Mais je refuse que tu exécutes bêtement ce que je te dis. En fait, c’est même stupide de ta part. Tu as été dans la tête des autres filles. Tu sais très bien que je suis impulsive et que j’ai une tendance à faire de la merde. Alors, s’il te plaît, ne sois pas le parfait petit soldat. Utilise ta tête. Pour nous deux, ok ? Parce que, franchement, je préférerais te féliciter et sourire, même te faire des câlins, plutôt que d’être jalouse et de te faire une sorte de crise, ok ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Aisling confirme à Alma que maintenir les trois doubles élémentaires est extrêmement taxant pour elle mais qu’elle doit obéir aux ordres. Elle est soulagée quand Alma lui dit de les dissiper et passe sa main sous son nez. Ma fille adoptive n’est pas aveugle. C’est un léger saignement de nez, ça. Aisling a exécuté ce qu’Alma a demandé sans se préoccuper de sa propre santé. Parce que son précédent maitre ne s’est jamais soucié de son état physique, après tout… Donc elle exécute sans se plaindre, peu importe les conséquences. Et elle s’excuse auprès d’Alma pour l’avoir rendue mécontente car, inévitablement, oui cette démonstration ne l’aura pas laissé au meilleur de sa forme. C’est pour cela qu’elle préfère se concentrer davantage sur ses pouvoirs mentaux et moins sur ceux qui font appel aux éléments et aux ressources de son propre corps, au fond…

Naturellement, elle écoute ce que le futur quart de déesse dit… Mais elle la regarde avec un air de totale incompréhension. Elle doit réfléchir pour elles deux? Spécifiquement, se servir de sa tête pour elles deux? C’est… Impensable… Alma est celle qui donne les ordres. Toutes les décisions doivent donc passer par elle. Faire autrement serait pure folie. En tout cas, ma fille adoptive peut être fière d’elle. Si elle voulait prendre de court ou par surprise Aisling, elle a spectaculairement bien réussi. La psioniste ne s’attendait absolument pas à ce genre de demande de la part d’Alma. Considérant qu’elle est plus ou moins son esclave, c’est mettre bien trop de pouvoir entre ses mains… Trop d’indépendance. Et l’indépendance est le plus sûr chemin vers l’insubordination, son précédent maitre le lui a souvent dit… Et donc, elle demande à Alma de reconsidérer sa décision. Oui, elle ose.

Enfin bon, s’il faut être honnête, elle ne cherche absolument pas à faire acte d’insubordination et dans des circonstances normales, jamais elle n’aurait remis en question quoi que ce soit venant de la bouche d’Alma… Mais on parle de circonstances exceptionnelles. Et il y a quelque chose que Giana et Verena ont compris mais que ma fille adoptive semble ne pas avoir encore réalisé. Certainement, côté maitrise de ses pouvoirs, Aisling est largement supérieure à Alma. Mais pour le reste? Elle est à peine capable de s’occuper d’elle-même si on ne lui dit pas quoi faire. Prendre une décision par elle-même serait capable de lui faire faire une crise d’angoisse. Elle est tellement habituée à obéir, à faire ce qu’on lui dit de faire qu’elle n’a pratiquement aucune autonomie. Dans l’état actuel des choses, elle n’est pas apte à prendre ses propres décisions. La question à se poser…

Est-ce qu’Alma va se rendre compte de la chose par elle-même? Enfin bon, pas toute seule, le Rouge lui envoie des images de bébés animaux qui ont besoin d’un animal adulte pour les aider… Est-ce qu’elle va comprendre la comparaison? On peut espérer… Ce qui veut dire que le travail de la sainte aux secondes chances n’est pas terminé. Elle va devoir apprendre à Aisling à penser par elle-même et que l’obéissance aveugle n’est pas une bonne chose, peut importe son endoctrinement précédent. Est-ce vraiment sage de donner de l’indépendance à quelqu’un d’aussi puissant? On pourrait argumenter qu’une partie du harem d’Alma est dangereux et il n’a aucune restriction donc… Aisling a normalement droit à la même courtoisie. Ne serait-ce que d’un point de vue logique si on exclut la portion sentimentale ou émotionnelle. La question que je me pose c’est si Alma a ce qu’il faut pour entreprendre une telle tâche…

[Marishka Auschwitz]

Ne pas s’énerver sur elle ! Serrer les poings. Serrer les mâchoires. Pour ses pensées, elle n’y peut rien. Elle ne sait pas s’en protéger. Mais elle ne dira pas à voix haute à quel point Aisling l’agace. Pourquoi elle s’excuse de l’avoir rendu mécontente ?! Elle devrait lui demander à elle des excuses pour l’avoir poussé dans ses limites. Pour une stupide œuvre d’art qui plus est !

Sauf que toutes ces émotions sont balayées par l’incompréhension. Parce que justement Aisling ne comprend pas ce qui lui arrive. Penser pour Alma ? L’empêcher de prendre des décisions de merde. Ça lui parait évident pour elle. Elle sait très bien qu’elle n’est pas une intellectuelle. Et Aisling est spécialisée (presque… Grr !) dans les pouvoirs liés à la tête. C’est donc mathématique qu’elle veille pour elles deux, non ?

« Reconsidérer ma décision ? Tu-… »

Mais le Rouge l’interrompt. Lui fait froncer les sourcils. Pourquoi lui envoyer des bébés animaux ? Alma ne veut pas procréer avec Aisling. Non, ce n’est pas ça. Pourquoi tant de bébés qui ont du mal à avancer jusqu’à ce que la maman aide ? Alma, une maman pour Aisling ?! Le concept est tellement bizarre qu’elle manquerait piquer une petite crise envers le Rouge. Mais elle se maîtrise. Et croit finalement comprendre le message.

« Reconsidérer ma décision, donc. Ca veut donc dire que tu crois que c’est mauvais. Et qu’une autre solution serait meilleur. Ca… revient à penser pour nous deux, j’ai l’impression, non ? »

Elle lui sourit. Et elle le regrette aussi tôt. Jouer à la plus maline avec une psioniste ? Mauvaise idée. Surtout qu’Alma ne voulait pas être condescendante. Malicieuse, oui. Joueuse, pourquoi pas. Mais absolument pas provoquer une réaction négative. Elle se reprend donc très vite. L’amorce d’un plan lui vient.

« Tu vas trouver ça ridicule, je pense. Mais je pense que nous allons faire un peu de shopping toi et moi. Je veux que tu te choisisses un vêtement. Pas ce que moi je veux que tu portes. Ce qui te fait envie à toi. Oui, c’est décidé ! Oh. Et si le fait d’y aller en pleine journée, dans une grande ville avec donc beaucoup de personne est un souci pour toi : nous n’avons donc qu’à le faire en pleine nuit ! Nous rentrerons par effraction. Et puis je laisserais de quoi dédommager. Les vêtements en tout cas. Le reste, on verra. Et si jamais il se passe quelque chose, notre petit génie au cœur froid n’aura qu’à pirater les caméras et faire des trucs avec sa batcave en rapport avec la police. Allez, nous avons un plan ! »

Aisling a besoin d’être guidée ? De prendre ses propres décisions ? Alma va donc l’accompagner. En commençant sur les plus petites marches. Jusqu’à ce qu’elle prenne confiance en elle et qu’elle soit en mesure de réfléchir pour deux ultérieurement. Direction ? Aisling Pride !

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Le regard de confusion d’Aisling ne fait qu’aller en grandissant. Elle demande à Alma pourquoi elle voudrait qu’elle choisisse un vêtement. Elle n’a pas d’argent. Et même si elle en avait, tout ce qu’elle possède revient de facto à celle qui tient sa « laisse » donc Alma. Aisling n’est pas capable de comprendre la notion de cadeau si cette dernière s’applique à elle. Quel genre de monstrueux sadique était son maitre pour avoir détruit à ce point toute notion de gentillesse ou de candeur pouvant être dirigé vers elle? Aisling n’est pas stupide, elle a juste tellement été conditionnée à se voir comme moins que rien qu’elle ne comprend simplement pas l’intérêt d’Alma pour sa personne. Pourquoi elle cherche à prendre soin d’elle. La seule réponse logique serait que ma fille adoptive la voit comme de la marchandise et veut que sa marchandise reste en bon état.

Oui, c’est forcément ça. C’est ce qui serait le plus logique pour Aisling… Et c’est ce qu’elle exprime à voix haute en félicitant Alma pour sa prescience. Alma peut pratiquement voir le sourire narquois de Verena. Évidemment que l’espionne savait très bien qu’Aisling testerait les limites de la patience, du calme et de la retenue d’Alma. Mais autant la garce rousse que la garce cybernétique arrivent à la même conclusion : si Alma veut VRAIMENT revendiquer le titre de sainte aux secondes chances, il lui faut un vrai de vrai défi. Abigail c’était de la petite bière, vraiment. Aisling, c’est un défi de taille pour Alma qui va lui offrir un challenge, un vrai. Elle doit travailler avec quelqu’un qui côté pouvoirs a une maitrise significativement supérieure à la sienne mais qui est extrêmement vulnérable à la manipulation. Une faiblesse qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques…

Et si elle a des doutes, le Rouge, toujours aidant, lui montre des images d’animaux montrant à d’autres animaux comment faire quelque chose. Ou un chef de meute qui aide un membre plus faible à se tenir sur ses pattes. Alma est loin d’être stupide mais parfois, elle a besoin d’une petite poussée dans la bonne direction pour l’aiguiller. La psioniste continue de regarder Alma avec cette incompréhension qui ne peut venir que de quelqu’un qui n’a jamais connu ni renforcement positif ni gentilles attentions. Alma lui demande de faire quelque chose qui est l’équivalent d’une division par zéro. Impensable, donc. Impensable pour Aisling, pour le moment. Encore que, techniquement, comme elle ne peut pas désobéir à un ordre, elle assure à Alma qu’elle se pliera à son ordre même si elle n’en comprend ni le sens ni le but. Et elle n’a pas besoin de comprendre, juste d’obéir. Ce qu’Alma veut…

Ma fille adoptive n’est pas stupide. Sur l’échelle du danger, Aisling est à peu près au niveau de Giana : si elle décide qu’elle veut faire du dégât, ce n’est pas superslip qui va l’arrêter. Autant Giana a le potentiel de devenir l’équivalent de Skynet en encore pire, autant Aisling pourrait juste écraser toute volonté autre que la sienne autour d’elle et asseoir son contrôle sur tout ce qui l’entoure. Mais ni l’une ni l’autre ne va le faire. La première parce que ce serait bien trop pénible à gérer. La seconde parce que toute volonté a été arraché à son être, remplacé par de la soumission. Et si on va plus loin… Est-ce la cyborg qui a eu l’idée de pousser Aisling vers Alma, en un sens, ou est-ce la partie humaine, résistante, survivante, qui a réussi à se jouer de la machine pour qu’Alma finisse par voir le parallèle et certaines… Failles… Similaires? En « étudiant » Aisling et ses similitudes avec Giana, peut-être trouvera-t-elle le moyen de mener à bien son projet de sauver la partie humaine de la cyborg…

[Marishka Auschwitz]

Alma aurait dû péter un plomb. Seulement, elle a un instant de lucidité. Elle se voit à la place d’Aisling. Au début de sa relation avec Liliane, c’est elle qui ne comprenait pas ce genre de problématique. Pourquoi porter une robe à la place de ses vêtements pseudo militaires ? Pourquoi porter des couleurs alors que le noir lui permettait de se fondre dans les ombres ? Elle aussi est parti de loin. Certes, encore aujourd’hui, elle porte essentiellement du noir. Mais elle a compris. Elle est aujourd’hui capable, et apprécier, de porter des choses féminines et des couleurs. Principe qu’elle doit maintenant transférer à Aisling.

*Si je lui dis que- Rhaa ! Elle peut lire dans mes pensées. *

« Aisling. Tu n’es pas une marchandise. Et tu n’es pas un outil. Tu es une femme. Tu as un cerveau mais on te l’a complètement bousillé. Ca me rend dingue de savoir que tu es plus intelligente que moi et que tu bloques sur de tels sujets. J’essaie de me tempérer. Je sais aussi que je ne devrais pas te dire ce genre de choses. Mais de toute façon, tu as accès à ma tête. Alors je préfère tout dire à voix haute et avoir l’impression d’être honnête avec toi. »

Ca ne sert à rien de discuter avec Aisling. Alors Alma passe en mode action. Elle lui prend la main et l’emmène à travers un portail dans la maison magique. Où aller ? Sans trop réfléchir, elle repense aux ABC. De toute façon, ça fait trop longtemps qu’elle ne les a pas vu. Il faut qu’elle entretienne son réseau. En plus de ça, dans Franklin, il y a maintenant la designeuse de Milan. Pas tout le temps, mais elle est implantée. Quoi de mieux que ces femmes pour l’aider dans sa quête à faire progresser Aisling ?

« Pour l’argent, tu oublies. C’est mon problème. Toi, tu te concentres sur les vêtements. Et sache que nous irons tous les jours jusqu’à ce que je sois satisfaite de ta réaction. Je peux tout à fait comprendre qu’on ne soit pas du genre à en faire des tonnes dans les expressions. Mais du moment que je n’aurais rien vu, ou rien ressenti avec le Rouge, qui m’aille : nous irons encore et encore. Je te dis ça pour que tu ne pointes pas du doigt le premier truc et penser que, ce que tu dois prendre pour une corvée, soit terminée et qu’on passe toutes les deux à autre chose. »

Donc direction les ABC, un point c’est tout. Alma décide tout de même de prévenir son Soleil. Le Grand. Liliane. Elle lui expose rapidement son plan par SMS et lui propose de les rejoindre si elle en a envie. Elle pourrait la jouer solo. Elle devrait même probablement. Mais Liliane est aussi le lien entre Alma et les ABC. Il y a donc une logique dans l’opération. De toute façon, la mission du jour est simple. Il n’y aura rien de trop compliqué ou intime. Pas de choix de sous-vêtement. Plutôt le choix d’un grand manteau. Sauf si Aisling a un coup de cœur pour autre chose. Un manteau lui parait être une bonne première étape.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Aisling ne dit rien mais le Rouge envoie à Alma des images d’un animal blessé qui regarde avec méfiance et crainte quiconque s’approcherait de lui. Elle ne fait pas confiance à Alma parce qu’elle a été trop souvent abusée. Le fait qu’elle obéisse aveuglement ne veut pas dire qu’elle fait confiance. Elle n’a pas besoin de faire confiance pour exécuter les ordres qu’on peut lui donner. Et c’est là une autre étape que va devoir franchir ma fille adoptive, gagner la confiance d’Aisling. Là vous allez dire : mais enfin Shayne, bien qu’un peu rentre dedans et franchise brutale, ta fille adoptive est gentille avec Aisling! Donc elle devrait lui faire confiance, cette sale ingrate! Cependant, vous oubliez un fait inéluctable. Les manipulateurs vont toujours être gentils, compréhensifs, aidant pour attirer leur proie dans leur toile et ensuite ils révèlent leurs vraies couleurs. Oh que oui.

Je parle par connaissance de cause, c’est une de mes tactiques préférées. Une fois que vous avez vendu votre âme au diable sans le savoir, pourquoi continuer de faire semblant? Cela devient superflu. Et donc, Aisling craint davantage la main qui caresse sa joue que la main qui la gifle. D’où le pourquoi le fait qu’Alma tente de la considérer comme une personne avec des goûts et des préférences est l’équivalent d’un million d’alarmes qui se déclenchent dans sa tête. L’espoir est une chose terriblement dangereuse… Et elle n’ose plus espérer car elle a trop souvent connu le désespoir et la destruction de ses rêves par au moins un maitre qui la considère comme une chose, une arme. Les dés étaient pipés, la partie perdue d’avance… Et c’est quelque chose qu’Aisling a appris à la dure. Dans le sang et la douleur. Alma est franche et honnête… En apparence. Ne pas se fier à la couverture, tout ça…

Les meilleurs menteurs sont ceux qui réussissent à se convaincre que leurs paroles sont vraies alors… Voilà la réalité des choses. Aisling suit docilement mais Alma la sent tendue. Elle attend avec angoisse quand ma fille adoptive va montrer ses vraies couleurs, quand Alma va lui faire du mal, trahir sa « confiance ». Est-ce quelque chose de conscient, c’est difficile à dire. Mais c’est définitivement bien présent. Pour Aisling, tout ceci n’est qu’une manigance très élaborée pour qu’elle soit prise en défaut et cruellement punie. Ce ne serait pas la première fois. Et si elle est cynique, ce ne sera pas la dernière fois non plus. Un jour Alma va mourir. Et elle deviendra la propriété de quelqu’un d’autre. Si elle est encore en vie. Ou peut-être qu’Alma finira par se lasser d’elle et la tuera. Aisling n’est pas capable de concevoir une fin heureuse pour elle, tout simplement. Il y a forcément un objectif…

Néfaste… Derrière tout ce qu’Alma cherche à faire. Et donc les voilà chez les ABC qui ont leur petite boutique où elles vendent de leurs créations mais elles font principalement dans le sur mesure. Et comme cela fait un moment qu’Alma ne les a pas vu… Elles sont autour d’elle à l’observer sous toutes ses coutures. À commenter sa prise de muscles et de poids (forcément, elle mange bien, elle n’a plus l’air d’une tige) et comme quoi elle a un air plus mature, moins sauvage… Et comme quoi, donc, elles sont inspirées par de nouvelles créations. Et donc, car c’est le défaut quand vous parlez avec des artistes, Aisling et Alma se font planter là parce que les ABC ont une soudaine inspiration. Quoi? Cliente qui veut dépenser de l’argent? Revenez plus tard, c’est tout, là, ce n’est pas le moment! En même temps, c’est flatteur pour son égo, elles ont remarqué une évolution chez elle…