«
Je te hais plus qu'aucun des dieux qui vivent sur l'Olympe
Car tu ne rêves que discordes, guerres et combats »
Ainsi parla Zeus à Arès, selon l’
Illiade. Une manière de rappeler à tous que, là où Athéna avait toujours incarné le côté noble et stratégique de la guerre, Arès, lui, rappelait le côté sauvage et cruel de la guerre. Les légendes olympiennes relataient les affrontements épiques d’Arès. Il menait des raids cruels, des pogroms avec toute sa famille : Éris, sa sœur, Deimos et Phobos, ses enfants… Et Ényo, sa compagne, la Déesse des Batailles. Il ravageait des villes, et couchait avec Ényo dans les flammes brûlantes des villes détruites. D’heureux souvenirs ! Mais ceux-ci n’avaient plus lieu ici.
Bellone, sentant le contrôle de ses Légionnaires lui échapper, se rua vers Cirillia. Celle-ci était en piètre posture, et évita de justesse une lance, avant qu’un hoplite ne l’attaque sur sa droite. Son gladius heurta sa lame, et la fit sauter de sa main. Dans une colonne de feu, Bellone jaillit ensuite, et trancha l’hoplite en deux, avant de planter sa lame dans la gorge du second, la faisant ressortir, rougeoyante, de l’autre côté. Elle se retourna ensuite, séparant Cirillia des autres légionnaires… Et du triomphant Arès.
«
Allons, Ényo, pourquoi risquer ta vie pour cette mortelle ? C’est ridicule ! »
Cirillia était blessée à l’épaule droite, ainsi qu’aux jambes. Agenouillée, du sang sortant de sa bouche, elle vit Bellone se retourner vers elle.
«
Be-Bellone… »
La guerrière ne put achever ce qu’elle avait à dire, car Bezllone la téléporta ailleurs. Elle se retrouva au cœur de la Cité Impériale, au centre de la capitale, près du Palais Impérial.
Bellone fit ensuite face à Arès, qui sourit doucement. Des flammes tournoyaient autour de Bellone, et s’enflammèrent autour d’Arès également. Des flammes épaisses, magiques, dangereuses et mortelles.
«
C’est amusant, non ? Chez les Grecs, mon culte était assez minoritaire, car Athéna prenait toute la place. Mais, chez les Romains… Là où Arès était un Dieu grec mineur, Mars, lui, est un Dieu majeur dans le panthéon romain. Il est vraiment dommage que tu n’aies pas répondu à l’appel de Zeus, que tu te sois dressé contre nous. Tu ne me croiras pas, mais sache qu’une part de moi regrettera ce qui va suivre… Après. »
Arès tendit sa main, et une terrible onde de choc en jaillit. Les vêtements de Bellone volèrent en lambeaux, et il bondit ensuite, défonçant le sol. Il l’attrapa à la tunique, et sa tête heurta violemment la sienne. Le choc, terrible, aurait fracassé n’importe quel crâne. Bellone fusa comme une flèche, et explosa un mur. Arès tendit la main, et envoya une décharge énergétique supplémentaire, une puissante boule de feu qui explosa contre elle. Une énorme explosion en résulta, s’élevant dans les airs, et Bellone atterrit plus loin, au milieu d’une cour.
Le Dieu de la Guerre se téléporta près d’elle, et hurla en abattant sa lame sur elle. Les deux lames se heurtèrent, dans un choc terrifiant qui lézarda le sol.
«
Tu arrives trop tard, mon amour ! La capitale est en ruines ! Pendant que je l’attaquais de l’extérieur, la Déesse Telphousa l’attaquait de l’intérieur ! Tout ce qu’il y a ici, ce n’est que du désespoir, du chaos, de la destruction ! Ici, je suis plus puissant que jamais, contrairement à toi ! »
C’était un combat de Dieux, un combat titanesque où chaque coup était multiplié par dizaine. Il se recula, et frappa violemment le sol avec son poing. Le coup défonça le béton et le marbre, déclenchant un cratère qui surprit Bellone. Un tir supplémentaire l’envoya s’élever dans les airs, où elle traversa un mur, atterrissant dans l’étage supérieur d’un donjon. Et Arès, toujours, était là. Il l’attrapa par la gorge.
«
Je vais tuer cette fille sous tes yeux avant. Ainsi, plus personne ne défiera l’Olympe… PLUS PERSONNE ! »
Et il se téléporta à son tour, avec Bellone. Le duo arriva au cœur de la Cité Impériale, face à Cirillia et à des gardes. Surpris, ceux-ci pointèrent leurs armes vers lui. Cirillia, elle, s’était relevée, brandissant une épée vers lui.
«
Ridicule… Tu crois que tu peux me défier ?
-
Te faire fermer ta sale gueule, ça c’est sûr !
-
Oh… Ényo a toujours aimé les guerrières irrévérencieuses ! »
Cirillia s’élança alors, et lança une bombe accrochée à sa ceinture. La bombe explosa au visage d’Arès, et, plutôt que de l’attaquer de front, elle glissa habilement entre ses jambes, se releva à quatre pattes, pivota sur place, et frappa son dos… Pour voir la lame exploser sur place tandis qu’Arès se retourna rapidement, et la frappa avec le pied. Cirillia décolla comme une flèche, et heurta violemment un mur, défonçant le marbre, avant de s’écrouler au sol. Arès se rapprocha ensuite, et ricana doucement. Il l’attrapa par les cheveux. Cirillia vomissait du sang.
«
Héhé, toujours en vie ? Remercie le pouvoir d’Ényo pour ça… Ou pas. »
Sa colonne vertébrale était en charpie, et elle avait plusieurs hémorragies internes. Il l’attrapa ensuite à la gorge, et la releva, l’étranglant en serrant fortement. Cirillia gémit en crachant de nouvelles gerbes de sang, et posa maladroitement ses mains sur son bras, gémissant faiblement, crachant encore du sang.
«
Je suis la Destruction et le Chaos. Je suis la lame de l’Olympe. Je suis… »
Un cor de guerre retentit soudain. Arès sentit soudain une terrible magie jaillir depuis la capitale, et, surpris, tourna la tête. Ce fut comme si, au loin, une explosion divine venait d’avoir lieu.
*
Un… Un Phénix ?*
S’élevant dans les airs, il vit un terrible Phénix qui s’élevait*.
Indécis, Arès ne put que contempler cette silhouette, qui explosa ensuite. Cirillia, qui était en train de mourir, sentit une force nouvelle la saisir, reconstruisant ses os. Tombant au sol, elle s’approcha de Bellone. La magie du Phénix appartenait à un Dieu spécifique, et ne soignait pas les autres Dieux. Elle se rapprocha donc de la Déesse, et attrapa son visage.
«
Bellone ! Vos pouvoirs… Ils ne viennent pas des morts ! »
Le Phénix explosa dans un océan de flamme, et un immense dragon doré jaillit au milieu de la capitale, et poussa un terrible grondement, qui résonna dans toute la capitale. C’était le Dragon divin de Sylvandell, le surpuissant
Patriarche, qui venait de rejoindre la bataille.
«
RRRRRRRRROOOAAAAAAAAAARRRR !! »
Face à cette puissance inattendue, Aèrs était déstabilisé… Mais d’autres rugissements se firent entendre, ainsi que d’autres cors.
«
Non… Non, non, non !! »
Le ciel noirâtre et rougeâtre se déchira alors par une multitude de pointes lumineuses, et, dans un même élan, les
dragons dorés de Sylvandell firent irruption massivement, crachant leurs flammes dorées dans la ville et à l’extérieur.
«
Votre force… Ce sont les soldats qui vous entourent, Bellone ! Aux yeux de Mijak, vous êtes une Déesse plus importante qu’Arès !
-
Ferme-là ! »
Arès attaqua alors Cirillia, lançant une décharge d’énergie, la même qui, auparavant, avait renvoyé Cirillia contre le décor. Mais, cette fois, Cirillia tint bon et se retourna vers lui.
«
Oh, je ne vous l’ai pas dit ? Je maîtrise le Thu’um, Arès, la magie des dragons ! Et, maintenant que le Patriarche des dragons est arrivé, mes pouvoirs égalent les vôtres !
-
Misérable ! »
Arès ne pouvait pas laisser Bellone retrouver son pouvoir, et s’élança. Son épée fusa vers Cirillia, qui l’esquive habilement, et contre-attaqua en envoyant une boule de feu. Insignifiante contre Arès, normalement, mais elle était chargée de l’énergie divine du Patriarche, et Arès sentit la boule le frapper, explosant contre son visage et le haut de son corps, le repoussant sur plusieurs mètres.
«
C’est… C’est impossible ! »
Hors des murs, les cors de guerre mijakiens retentirent. La redoutable cavalerie mijakienne était en fin revenue, déferlant comme une marée noire, soutenue par les dragons sylvandins, qui entaillaient les lignes olympiennes ennemies avec leurs terribles rayons lumineux, enflammant hoplites et Spartiates sans aucune considération.
Et, tandis que les forces mijakiennes s’élançaient, le cri de guerre de l’Empire résonna à travers eux, comme une clameur, une terrible torpeur qui envahit toute la ville.
«
GLORIA ! GLORIA PERPETUA !! »
Cirillia décocha sur Arès un carreau d’arbalète, qui explosa contre son armure. Furieux, le Dieu rugit, et se rua sur elle. Il la frappa au ventre, puis la gifla sèchement, l’envoyant contre le mur. Le Dieu se retourna ensuite vers Bellone.
«
Assez ! »
Il brandit alors son épée, mais la lame de Cirillia le transperça par l’arrière.
«
MAUDITE GARCE !
-
Relevez-vous, Bellone ! Croyez en Mijak ! C’est à vous qu’il revient d’achever ce monstre ! »
Furieux, Arès se retourna, et la frappa encore, avant d’envoyer une boule de feu particulièrement intense, qui explosa à bout portant contre Cirillia, l’envoyant s’écrouler sur le sol.
«
JE SUIS LE DIEU DE LA GUERRE ! LE CHAOS ET LA DESTRUCTRION !! LA LAME DE L’OLYMPE ! CE N’EST PAS UN MINABLE EMPIRE NI UNE DÉESSE RATÉE QUI VONT ME STOPPER ! TU VAS MOURIR, BELLONE !! »
Complètement furieux, Arès était en train de perdre le contrôle… Ce qui ne l’en rendait pas moins dangereux. Mais la bataille était en train de changer, de connaître une nouvelle impulsion…
…De quoi renforcer les pouvoirs de la Déesse des Batailles !
- - - - -
* :
Les évènements à l’origine de ce Phénix magique sont relatés dans le RP « Au Nom de la Folie ».