Venue initialement dans la région pour chasser des monstres, Cirillia ne se serait jamais attendue à se retrouver dans cette situation. Aux abords de Gavony, elle avait réservé une chambre dans l’auberge d’un
petit village. C’était ici qu’elle avait commencé à explorer la profonde forêt environnante, afin de retrouver la kikimorrhe qui rôdait dans les lieux. La tâche était d’importance, car il n’y avait pas encore de nid. Très certainement, il s’agit d’une éclaireuse, venant ici pour trouver un endroit pour installer la Reine. Cirillia avait donc exploré les lieux, croisant quelques ours, et, alors qu’elle se rapprochait d’une grotte susceptible d’abriter la kikimorrhe, le cheval qu’elle utilisait avait été transpercé à la tête par une lance. Elle était tombée de son cheval, et avait roulé sur le sol boueux, avant d’échouer contre un arbre. Surprise, le temps qu’elle reprenne ses esprits, Ciri’ avait vu, devant elle, plusieurs
hoplites.
«
C’est quoi, ce bordel ?
-
Une roturière ! Tuez-là ! »
Une nouvelle lance avait fusé vers elle, que la femme avait évité de justesse, avant de se ruer vers eux. Ce fut la première rencontre entre Cirillia et la colère des Dieux. Indécise, ne comprenant rien à ce qui venait de se passer, elle était repartie à pied vers le village, tout en entendant de terribles grondements. Médusée, elle avait vu d’immenses cyclopes remonter le long de la forêt, leurs pas faisant trembler le sol.
Le temps de rejoindre le village, la nuit s’était tombée, et le village était en feu. Les villageois avaient été massacrés, crucifiés le long du chemin. Derrière eux, les Olympiens avaient laissé plusieurs
satyres. Cirillia avait encore dû croiser le fer, mais était épuisée, fourbue.
«
Misérable humaine, tu frappes fort !
-
On la tue ou on la viole ?
-
Que faites-vous ici ? »
Cirillia se rua sur l’un des satyres, qui bondit en arrière, évitant son attaque, et la frappa avec son sabot au visage, l’envoyant s’écraser au sol, près d’un flaque boueuse. Malheureusement, lors de la chute de son cheval, Cirillia avait perdu ses élixirs, et, en traversant la forêt, elle avait également dû combattre des monstres. Le satyre face à elle sortit une dague, cherchant à l’abattre sur elle... Ce qui l’amena à se retourner. Sa main avait saisi la boue au sol, et le jeta sur son visage, ce qui l’aveugla. L’autre satyre tenta de se précipiter vers elle, mais la femme le repoussa à l’aide du Signe d’Aard, envoyant une onde de choc qui le repoussa.
La femme se redressa donc, et, plutôt que de tenter de ramasser son épée, se précipita sur le satyre aveuglé, et le frappa d’un coup d’épaule. Elle récupéra sa dague, mais le satyre, en beuglant, la repoussa à son tour. Cirillia tomba au sol quand le satyre la chargea, et sentit sa main se saisir de la dague, cherchant à la lui prendre.
«
Foutue salope, tu vas me le payer, tu… »
Le satyre ne put achever sa phrase, car, peu de temps après, un pilum lui transperça la tête. Cirillia vit son cadavre chavirer au sol, et, le temps qu’elle se redresse, elle entendit de nombreuses voix, et vit des hommes se rapprocher rapidement, tuant les autres satyres. Le temps que Cirillia se redresse, un homme se dressa devant elle, tenant un glaive à la main.
«
Centurion Anatolis , Commandant de la 3ème cohorte. Qui êtes-vous, jeune femme ?
-
Je… Ci-Cirillia, chasseuse de monstres… Que se passe-t-il ici ? »
Anatolis fronça lentement les sourcils.
«
Ramenez-là parmi les blessés. Légionnaires, pour la Déesse Bellone ! »
Et les légionnaires hurlèrent avec fierté ! Cirillia, indécise, les observa lentement, ne reconnaissant aucun écusson mijakien. Et elle voyait surtout les lueurs verdâtres dans leurs yeux.
*
Ils ont été invoqués… Mais par qui ?*
Visiblement, quelque chose de très grave était en train de se passer…