Nation féminine située au nord de Tekworld, Uatis dispose d'une prédominance technologique, tout en mésestimant l'impact de la magie.

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Les Lalwendë
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Kerberath ne se souciait pas de connaître la réponse de Kazue. Elle lui avait décoché une saloperie, et c'était tout ce qui comptait ! Aussi ne lui prêta-t-elle qu'une seule petite oreille distraite. C'était bien suffisant comme ça !
En lorgnant sur Yvann, elle poursuivit le massacre de sa propre assiette tout en faisant bien attention à ce que les mains du bébé que Cirth lui avait si geeeeeeeentiment refilé ne s'agrippent pas à ses couverts.
Je te retiens, Cirth Lalwendë !
Elle éprouvait l'envie de grogner mais s'efforçait de ne rien en faire : Ç'aurait été un coup à se recevoir de nouvelles remarques désobligeantes de la part de cette diablotine d'idol. En l'absence de raisin à presser pour fabriquer le plus désagréable des vins qui soit, Kazue, avec un bon train de retard, s'intéressa au sens du mot "scriptomancienne".
Ce fut Cirth qui prit la parole - rapidement, entre deux cuillérées pour sa propre pomme souriante :

- C'est le plus astucieux des mélanges entre la calligraphie et l'exorcisme ! Avec un niveau de maîtrise suffisamment élevé, on raconte même qu'il devient possible de rejoindre le Monde des Esprits sans avoir à nous départir de notre enveloppe charnelle. J'ai hâte de découvrir ce qui se trouve de l'autre côté~

Là encore, la Louve ne fit aucun commentaire. Ses yeux rouges fixaient son assiette. Et ils continuèrent à la contempler ainsi jusqu'à ce que Kazue en remette une couche. La bouche heureusement pleine, une veine pulsant du côté de son front, Kerberath mâchait hargneusement tout en la fusillant du regard.
"Un chien trop stupide mais qu'on garde parce qu'il est loyal. Les muscles qui complètent la tête." Putain ! Je t'en foutrais moi, de toutes ces conneries rassemblées à la pelle. Dois-je être celle qui lui arrachera sa maudite langue, à celle-là ?
Que lui avait-elle fait pour s'en prendre plein la tronche, comme ça ? A part sauver Yvann d'une bande de brutes qui méritaient cent fois plus d'être traitées d'une aussi vile manière !
Cette table devant laquelle Kerberath était installée... ce n'était pas l'envie qui lui manquait de la retourner sur la gueule de cette foutue pimbêche !
Sauf qu'il y avait Cirth, à côté. Et que la présence de la kitsune primait sur tout le reste, comme d'habitude.
Cette dernière avait d'ailleurs cessé de manger. Elle observait Kazue, son sourire de bienheureuse complètement éteint.
Elle attendit que le petit monstre en ait fini avec son speech.

- Kerby ne répondra pas à cette question, intervint-elle. Ni aux précédentes, que je trouve moi-même trop insultantes. (Calme en apparence, elle se tamponna les lèvres avec une serviette.) Kerberath a toujours été douée au combat, et ça personne ne pourra jamais le lui retirer. Tout à l'heure, elle est venue en aide à Yvann que des troublions avaient pris pour cible. Elle lui a tendu la main là où toi, tu n'as pas moufté sous prétexte que ce n'était pas ton rôle. Est-ce une raison pour la traiter comme tu viens de le faire ? Non, certainement pas !

Comme pour manifester son mécontentement, elle s'était levée de table, ses yeux jaunes braqués sur l'insolente jeune fille.

- Cirth, tu n'as pas besoin de...

- Oh que si ! reprit sa Sœur Liée. Et tu seras gentille de ne pas m'interrompre dans ma diatribe - parce qu'elle te concerne aussi, figure toi !

- Pardon ?

- Je ne ferai pas de toi une innocente non plus. Vous êtes deux à vous prendre la tête. Deux à vous échanger des piques, en continuant à rebondir sur les vannes que produit l'autre, et ainsi de suite ! On ne peut pas continuer sur cette lancée. Une véritable équipe ne doit pas s'intoxiquer de la sorte. C'est porte ouverte au chaos !

Contrariée, la kitsune effectuait de grands gestes avec ses mains.

- Cirth... tu ne devrais pas t'agiter comme ça...

Yvann, qu'elle avait manqué de décoiffer par mégarde, était à deux doigts de se planquer sous la table - sans oublier son assiette, bien sûr.

- Et je devrais m'agiter comment, tu peux me le dire ?!

Le serveur, mal à l'aise, choisit le pire moment pour les approcher :

- Mesdames, il serait bien vu que vous...

- Non, monsieur. Nous n'en avons pas terminé, alors du vent !

Une force invisible s'empara du serveur. D'un geste de la main, elle le bloqua sur place. Puis, d'une rotation du poignet, Cirth le fit pivoter sur lui-même. Enfin, d'une poussée des doigts, la kitsune le renvoya vers les cuisines. On entendit un "waaaaaaaaah!" de plus en plus lointain au fur et à mesure qu'il disparaissait de sa vue.
Kerberath ne savait plus quoi dire.
Le regard de la Scriptomancienne se braqua sur les deux fauteuses de troubles.

- On arrête de se chamailler et on se réconcilie, tout de suite, grogna-t-elle. Sinon je jure que j'en toucherai deux mots au propriétaire pour qu'il vous consigne à la plonge en guise de dédommagement pour tout ce tapage !

L'okami en était restée bouche bée. Elle n'avait que trop rarement vu cette facette de sa Sœur Liée. Kerberath déporta son regard sur Kazue. Hésita. Ravala sa salive. Elle ne sentait que trop bien le regard inquisiteur de Cirth peser sur ses épaules.

- Vos mains, articula la kitsune en ayant calé ses poings sur les hanches. Serrez. Vous. La. Main.

Sa Soeur Liée mit un certain temps à lever la sienne et à la tendre par-dessus la table.
Elle ne tremblait pas, à la différence de celles d'Yvann, qui avait l'air encore plus peureux qu'un gosse.
Cirth regarda Kazue comme pour la défier d'aller à l'encontre de sa volonté.
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La scriptomancie était de l'écriture magique ? L'hybride de la campagne dessinait avec sa plume et son encre et des choses s'envolaient du papier pour prendre vie ? C'était si... Rétro ? Féerique ? Kazue ne savait pas trop quoi en penser. Et elle n'arrêtait pas de comparer ça à l'écriture des programmes informatiques. Ce qui permettait d'afficher des résultats en hologramme ou de générer de la réalité virtuelle. Ce qui... ne devait pas être si loin de ce que l'hybride pratiquait ?

Voilà que la dénommée Cirth montait sur ses grands chevaux. Kazue ne put réprimer un sourire en la voyant se lever. Elle révélait donc son vrai visage ? Derrière une apparente discrétion se cachait autant de véhémence ? Mais Kazue perdit vite son entrain à démasquer l'hypocrite. C'est qu'elle savait cracher son fiel. Et ses projections n'épargnaient pas non plus sa "Sœur Liée".

Mais... où étaient les mots magiques ! Le serveur n'était pas reparti de cette façon anormale parce qu'il avait une démarche hors norme. Ce devait forcément être cette hypocrite et sa gestuelle qui avaient amené à ce résultat. Kazue allait s'indigner, lui disant qu'il n'y avait aucuns mots et qu'elle s'était gentiment foutu dans sa gueule quand... quand elle lui donna un ordre. Enfin, a elle et l'autre campagnarde.

Cen. Était. Trop. (Pour reprendre le enervement stylisé de Cirth)

Alors Kazue se leva.

"Se chamailler ? Tu vas tout de suite arrêter de m'infantiliser. Je ne suis pas comme ta brute de sœur."

Sa main gauche se posa sur le dessus en bois massif. La matière commença à se désagréger sous l'effet du poison de cette main squelettique. Car oui, Kazue redevenait le Projet CA.lcium.

"J'ai bien vu que tu avais fait quelque chose au serveur. Et tu n'as pas utilisé de mot. Tu es donc une menteuse. Scriptomancienne ? Pff ! Probablement un mot compliqué que tu as inventé pour garder la supériorité sur ta guerrière de sœur. Ça marche peut être dans ton trou perdu. Mais pas avec moi."

Son bras droit devint ce bras de métal noir semblable à celui d'une mante religieuse. Mais il n'était pas seulement apparu. Il s'était aussi déployé et... avait sectionné la tête d'un corps... et coupé d'une bonne moitié un second corps qui ne survivrait pas longtemps à cette hémorragie massive...

"Cette mission incohérente a assez duré. L'expérience dans ce village est un échec. Cela ne veut pas dire que c'est un échec total. Seulement, je me dois maintenant d'éliminer toute personne de ce lieu de restauration. Et ensuite je reprendrais ma mission ailleurs. Pour faire plaisir à Maman Rossa."

Le Projet CA.lcium était totalement revenu. Ses intentions étaient claires. Et meurtrières. Son intonation froide. Sa façon de formuler ses phrases. L'Idol n'était plus. Mais laquelle était pire que l'autre ? Ça revenait probablement à choisir entre l'ancienne peste et le néocholera 2.0 Un choix impossible.

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En voyant le dossier de la chaise se décomposer, Kerberath renonça très vite à ses bonnes intentions. Elle retira sa main et se leva de table, toujours avec ce bébé moche calé dans le creux du coude. Cirth fixait le visage méchant de l'idol qu'elle avait visiblement vexée.

- Menteuse ? Moi ? (Elle avait ramené les oreilles en arrière.) Je ne te permets pas !

Kazue n'avait pas chanté devant elles ; est-ce que cela aussi faisait d'elle une menteuse ? une fausse idol ?
La kitsune trouvait son raisonnement stupide, hâtif et dégradant !
Mais ce n'était qu'un petit désagrément à côté de ce que la peste avait prévu de faire.

- Attention, Cirth !

Sa Sœur Liée possédait de meilleurs réflexes. Elle fut prompte à la pousser en arrière d'un bras et à les protéger toute les deux de... l'autre ?
Oh, merde !
Le bras-faucille du monstrueux Projet avait littéralement décapité son affreux bébé. Cirth, choquée, vit la tête du poupon décoller dans les airs comme un ballon de handball. Puis elle entendit une sorte de toux étouffée du côté d'Yvann, qui avait porté son regard éberlué sur sa poitrine sanguinolente avant de tomber à genoux. L'arme brachiale de Kazue lui ayant profondément labouré les chairs.
Re-merde !
Kerberath savait maintenant à quoi s'attendre de la part de cette mutante fêlée. Alors que Cirth gueulait aux autres de fuir la taverne, sa Soeur Liée transforma ses bras en deux énormes troncs de chair et de poils blanc qui se terminaient par des griffes noires comme la nuit. Sans le moindre état d'âme, elle jeta le cadavre du bébé dans la tronche de sa mère déjantée avant de faire de même avec la table.
Bien sûr, ce n'est pas ça qu'il allait suffire à l'arrêter.

- Cirth, ramasse Yvann et sors d'ici !

La kitsune était déjà penchée sur le fermier agonisant. Sa gorge était encombrée de sang : il ne pouvait pas resté allongé et encore moins s'exprimer. Cirth craignait de voir son état empiré si jamais...
Son hésitation ne passa guère inaperçue.

- TOUT DE SUITE ! rauqua la Louve.

Le rouge de ses prunelles avait complètement inondé le blanc de ses yeux, signe que même son visage était sur le point de se transformer.
Cirth sursauta, puis hocha la tête. Elle usa de sa magie télékinétique pour soulever Yvann et entreprendre de quitter les lieux avec lui.

- Ah ! Elle a belle gueule, ton opération humanitaire, grogna la Grande Louve à l'attention du Projet. Mais pour être franche, je te préfère comme ça ; au moins, je n'aurai pas besoin de me retenir pour te déchirer la tronche !

Kerberath plongea une de ses énormes mains dans le sol, referma ses griffes sur une planche puis l'en arracha. Elle s'en servit à la manière d'une matraque, l'abattant sauvagement sur le Projet jusqu'à ce qu'elle se brise en un nuage d'échardes ! Après quoi la Louve, en donnant plus de volume à son buste et à ses épaules, chargea la folle machine, l'envoyant rouler avec elle à travers le mobilier que les gens s'étaient dépêchés de déserter en criant comme des hystériques.
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"Initialisation du scan de l'environnement. Scan en cours... 23,718%... 29,661%... Scan interrompu."

Le Projet CA.lcium devait se défendre face à la furie qui se battait avec un échantillon du plancher. Il utilisait son bras de métal noir pour se défendre. Ne passait pour le moment pas à l'attaque. Pire, pour la bête au sang chaud, les violents coups ne semblaient avoir aucune emprise sur la machine froide. Ses yeux rouges observaient sans ciller. Il y avait du mouvement mécanique au sein d'eux. Des choses qui tournaient autour de l'iris.

"Reprise du scan de l'environnement. 33,189%..."

Sitôt qu'il n'avait plus rien resté de l'arme rudimentaire, la cyborg avait recommencé à pivoter lentement sa tête autour de sa liaison rotule. Elle a analysait les moindres recoins. La tâche paraît prioritaire. Recevoir sa progéniture en plein visage avait provoqué zéro réaction.

"45,722%... 51,287%... Scan en cours. Ne pas perturber. 53,690%..."

Très rapidement, la taverne s'était vidée. Ce n'était pas le genre d'établissement où passait un héros légendaire ou une garnison de militaires. C'était un trou perdu qui ne comprenait pourquoi, en plein repas, une petite femme s'était transformée en monstre de légende. Tandis qu'une autre venait de ses cités futuristes. Même une fois dehors, les choix étaient extrêmement limités pour réagir. Former un groupe armé de pelles et de binettes ? Lancer le gamin le plus rapide à dos de cheval pour aller chercher de l'aide plus loin ? Ça parlait. Ça grognait. Ça s'énervait. Ça pleurait. Mais, au final, ça ne faisait rien.

"Initialisation de la lecture de l'ennemi. Détermination de sa physiologie. Détermination de sa façon d'agir. Détermination de ses forces et faiblesses. Début des calculs. 02,650%... Calcul en cours. Priorisation sur l'achèvement du scan de l'environnement. 56,214%..."

Ce devait être agaçant pour la bête en face. Cet adversaire équipé d'une faux de fer et d'un bras capable d'empoisonner et de faire mourir les matières. Cet adversaire qui n'affichait pas d'émotions. Qui se contentait de bouger mécaniquement son bras semblable à la mante religieuse. Uniquement pour se défendre. Au maximum, le Projet CA.lcium redirigeait les attaques. Elle faisait en sorte de ne pas les encaisser pour ne pas prendre de dommages. Ce qui signifiait qu'elle agissait avec intelligence. Qu'elle connaissait les arts martiaux basés sur lenergie et les mouvements. Attention, le Projet n'est pas une bagarreuse. Mais elle possède une base de donnée sur différents styles offensifs autant que défensifs.

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Cette satanée machine l'avait vite repoussé ! Kerberath avait notamment du faire attention à ce bras élancé capable de faire pourrir la matière. Il n'était pas question pour elle ni pour qui que ce soit d'autre de se faire griffer par ce membre toxique. Le danger était bien trop important - pour ne pas dire mortel.
Pendant que l'autre horreur fait ses calculs, Cirth a eu le temps de se retirer avec Yvann... ou du moins ce qu'il en reste.
Plus aucun spectateur dans la taverne ? Parfait ! Elle allait pouvoir se lâcher, et faire autre chose que de briser inutilement des planches sur le Projet.

- Toi et tes chiffres à la con, grogna l'okami, vous pouvez disparaître que ça ne manquera à personne !

Poussant un grondement féroce, la Louve compléta sa métamorphose. La belle hybride se volatilisa au prix d'une monstruosité trapue à l'épais pelage blanc. Sa gueule noire, pourvue de crocs pointus, ressemblait à celle d'un curieux mélange entre le loup et la chauve-souris. Ses énormes doigts griffus, en revanche, partageaient quelques similitudes avec des mains de gorille. Sous cette forme, Kerberath héritait et de la souplesse et de la puissance de cet animal - à un niveau potentiellement plus important encore.
Les yeux d'un rouge luisant du grand prédateur se braquèrent sur le Projet.
Son adversaire désigné ?
Non : plutôt sa proie !
L'okami se précipita du côté de ce bras caustique. Une feinte car, après l'avoir esquivé, le monstre taillé comme un grizzly administra un violent coup de patte dans la tronche de la machine. Une force absurde - primitive, oui ! - mais bien assez grande pour renverser cette proie métallique et l'envoyer bouler, seule, parmi le mobilier abandonné.
D'abord la briser !
Point de peur chez cet animal impossible qui ne s'arrêta pas là et se remit aussitôt à foncer, le plancher ployant douloureusement sous ses énormes pattes. De ses deux poings levés, Kerberath, ou tout du moins ce qu'elle était devenue, escomptait secouer suffisamment la carcasse de sa proie avant de lui arracher un à un les membres.
Sous peu, cet insecte diabolique allait devoir se dénicher de nouvelles pièces !
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« Interruption des calculs en cours. Nouvelle apparence révélée. Nouveaux paramètres à prendre en compte. Actualisation des calculs précédents. Début des mises à jour. 03,249%... 14,992%... »

La monstruosité en face du Projet était plus grande et plus massive. Si le deuxième paramètre ne pouvait pas changer, le premier le pouvait. Mais pas à l’intérieur d’un bâtiment. Les pattes actuellement pliées en deux et montées sur roues offraient leur potentiel maximum dans ces conditions spécifiques-là.

La bête était féroce et brutale. Mais elle n’était pas stupide. Elle savait feinter. Le Projet dut donc encaisser un violent coup dans son visage. Puis gérer une poussée selon des normes aérodynamiques. En conclusion : oui, le Projet avait maintenant perdu une partie de son faciès. Révélant ainsi davantage la machine sous la peau artificielle. Et oui, son corps avait rebondi contre une chaise, puis une table, puis encore une autre chaise avant de finir contre un pilier de bois assurant le bon portage de l’étage supérieur.

Mais le Projet n’avait pas encaissé tant de dégâts que ça. Calculant hyper rapidement, elle avait ajusté la position de son corps. Elle avait aussi donné une impulsion pour suivre le mouvement et ne pas chercher à l’encaisser. L’accompagner l’avait emmené loin, certes. Mais elle avait suivi l’énergie et avait fait en sorte de la dissiper pour occasionner des dommages minimaux. Même la perte d’une partie de son visage humain avait été une décision rationnelle. Exposer davantage la machine et ainsi abandonner son humanité. Ça avait une conséquence directe sur la psychologie des êtres vivants.

« 74,422%... 87,198%... 100,000% Mise à jour des paramètres complétée. Reprise des calculs précédents. Initialisation d’une interrogation à capturer le monstre. Spécimen intéressant à diagnotisquer ? Domestiquer ? Armementaliser pour la Geo Weapon Corporation ? Initialisation de nouveaux calculs en cours… »

Le Projet se remit alors en déplacement. Elle roulait rapidement. Elle… fuyait ? Cela pouvait en avoir l’air. Elle n’utilisait pas son bras de pourrissement. Elle axait ses coups sur son bras d’acier noir. L’animal monstrueux en face comprenait-il que si les coups entaillaient parfois, jamais ils ne cherchaient à tuer ?

Puis le Projet se retrouva à côté d’une fenêtre grande ouverte et également d’un pilier de bois massif. La dernière étape de son plan actuel. Cette machine si froide qui ne donnait aucun signe ni de peur ni d’épuisement. Sa petite poitrine ne se soulevait pas d’hyperventilation. Si des coups avaient entaillé le corps de celle qui donnait encore une vague impression que l’Idol était aux commandes : les liquides qui suintaient n’étaient pas tous rouges. Il n’y avait pas que du sang qui faisait bouger le Projet.

« Avertissement pour l’animal. Si un coup est à nouveau portée envers ma personne, cet établissement s’effondrera. Les données étant incomplètes, impossible d’affirmer si l’animal survivra sous les gravats tandis que mon corps se sera échappé à travers cette ouverture dans le mur porteur. Répétition de l’avertissement pour l’animal. […] »

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L'horreur mécanique était repartie sur d'autres calculs. Sa foutue voix énervait Kerberath qui, ainsi transformée, avait un peu plus de mal à se maîtriser. Cela dit, même si Cirth, sa Sœur Liée, ne se trouvait pas dans son champ de vision, l'okami la sentait proche. En toute logique, elle ne risquait donc pas de sombrer dans une véritable folie furieuse et de faire des victimes parmi la population.
Il n'y en a qu'une seule qui mérite de se faire déchirer par ma haine !
Au contact de ses griffes, ce visage de pseudo humaine avait perdu un pan de chair artificielle. Son corps effroyablement élancé, lui, avait heurté plusieurs fois le mobilier. Deux visions qui avaient excité les nerfs déjà tendus de la dangereuse Louve.
Alors que la fausse idol poursuivait ses calculs, Kerberath s'approchait d'elle d'un pas lourd et intimidant. Au bout de ses énormes paluches, ses griffes s'agitaient par petits spasmes. Elle brûlait d'envie de les enfoncer dans ce long corps chétif, ou de les refermer dessus pour lui tordre les membres avant d'y plonger ses crocs puissants.
L'auto-questionnement du Projet fit se dresser ses oreilles noires sur sa fourrure blanche.
Kerberath grogna.

- Capturer le monstre ? (Elle aligna un autre pas, le plancher craquant sous son poids.) Le domestiquer ? (Un autre grognement - plus sourd, plus méchant. La salive perlait entre ses crocs de nacre.) Compte sur ce monstre pour qu'il te fasse calculer ta propre fin !

La Louve multiplia soudainement les foulées, chargeant une énième fois la meurtrière de fer à la manière d'un tank ! Cette dernière roulait pour l'éviter. Une souplesse exaspérante ! Ce gros cafard trouvait également le moyen de frapper à mi-distance. Ses bras articulés le lui permettaient, notamment le noir qui tantôt rebondissait sur le pelage épais de la bête tantôt passait au travers et entaillait la chair bardée de muscles gonflés.
La Louve ne ressentait pas grand-chose. Ou tout du moins aucune douleur susceptible de la faire reculer ?
Plus que sa propre souffrance, ce qui l'intéressait n'était autre que celle qu'elle était censée infliger à cette espèce de saloperie de...

- Cesse de te défiler ! gronda Kerberath. Accepte ta punition, démon de fer !

Au bout d'un moment, le Projet s'immobilisa à côté d'une fenêtre ouverte et d'un solide pilier de chêne. La prédatrice à crocs plissa ses yeux d'un rouge incandescent. Ce monstre ne pouvait pas lui avoir obéi sans arrière-pensée. Son corps abject dénombrait quelques plaies, ou plutôt diverses fuites qui ne paraissaient pas la déranger plus que ça.
La Louve ne comptait pourtant pas s'arrêter en si bon chemin !
Elle était sur le point d'attaquer quand l'avertissement répété de la fourbe création lui titilla les tympans.
Kerberath, jusqu'alors voûtée comme un fauve, se redressa de toute sa hauteur.

- Tu parles de t'enfuir, misérable cafard ? (Elle montra les dents.) Quelle idée ridicule !

Concentrée sur son ouïe, la Louve tenta de capter un son étranger aux leurs au sein de leur environnement. Mais tout le monde, hormis elles, avaient quitté les lieux ; le bordel provenait de dehors. Sachant cela, la monstruosité poilue écarta les babines, esquissant un hideux sourire.

- Complétons-les, tes précieuses données.

Un éclair carmin traversa son regard animal.
Kerberath ferma les poings. Dans un élan de rage, elle les leva au-dessus de sa tête grimaçante avant de les abattre violemment sur le plancher à la manière d'un gorille ! Son attaque brutale généra une onde de choc rectiligne telle qu'elle emporta pilier, fenêtre et, si le Projet avait parlé sérieusement, ce dernier également.
Alors quoi ? Au diable les conséquences ?
La Louve s'attendait au pire, de toute manière ; Cirth n'étant pas là pour la tempérer.
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« Conformément aux calculs, la bête stupide attaque. »

Pour une fois, pour le plus grand bonheur de Kerberath ? Le Projet CA.lcium n’avait pas parlé longtemps. Il fallait aussi dire qu’il n’y en avait pas énormément de temps pour que la bouche en dise long. Au contraire d’un cerveau hybridé ordinateur qui fonctionnait à une vitesse hautement plus ahurissante.

Est-ce que le Projet avait inclus dans ses calculs une attaque type « à distance » basée sur de la force pure ? Vous ne voulez pas vraiment le savoir. Vous préférez croire que la machine a ses limitations. Qu’il est impossible qu’elle ait pu calculer ce type d’attaque, la pression en mégapascal, la direction, les faiblesses de la charpente, la capacité élastique et résistif du corps fabriqué par la GeoWeapon Corporation, etc.

Mais oui, dans les grandes lignes, le Projet avait calculé que son animal d’adversaire agirait ainsi. Provoquant ainsi l’effondrement du bâtiment sur lui tout en se créant une échappatoire en passant par la fenêtre et en ne recevant que quelques modestes débris.

Bien évidemment, au dehors, c’était le chaos. Le village n’était pas bien grand. L’éducation quasi inexistante. En résultante, de stupides superstitions. En détails, un père de famille ordonnait à sa bonne femme d’aller chercher la robe blanche et presque transparente. D’attifer leur progéniture aux seins bourgeonnants pour l’offrir en sacrifice. Une bande de paysans se rassemblaient et comparaient leurs « armes ». Des fourches et des pelles. Ils essayaient de mettre au point une stratégie. Sans succès. La peur faisait cogner les genoux et les castagnettes. On s’autorisait des doses de courage liquide. Des bouteilles qu’on débouchait qu’aux grandes occasions. Certains pour trouver la force de se battre. D’autres croyant leur dernière heure venue.

Et tout ce qui avait été initié s’arrêta. La taverne s’écroulait d’un seul bloc. D’abord un grand fracas. Puis un terrible silence assourdissant engoncée dans une chape de poussières à déclencher des quintes de toux.

« La domestication d’un tel animal pourrait se révéler être une expérience aux conclusions intéressantes. Déroutage de l’objectif principal. Impossible de contacter la maison-mère. Calcul d’un choix d’une direction à prendre pour sortir de la zone blanche. Calcul terminé. Initialisation d’un repli stratégique en vue de récupérer de l’équipement de capture, de médicamentation et de domestication. »

Sans rien attendre, le Projet CA.lcium s’en alla à toute vitesse. Passant à côté de quelques chevaux, les bêtes se cabrèrent de peur face à cette anomalie de la nature. Aucun sprint de ces quadrupèdes n’aurait pu tenir la cadence avec la machine sur roulettes.

Avertissement. Le Projet CA.lcium n’est pas partie en laissant zéro échantillons d’elle-même dans son sillage. Quelques observateurs dégourdis et s’étant trouvé au bon endroit auront pu voir le rassemblement d’un groupe de cafards au pied de ce monstre qui avait détruit leur taverne. La mission de ces animaux résistants à tout était simple : espionner et suivre les deux animaux à domestiquer. Peu importait la zone blanche, le Projet parviendrait à se remettre tôt ou tard en contact avec ces animaux. Son animal-totem pour emprunter une expression que les autochtones auraient pu appréhender.

Le Projet CA.lcium était parti. Cirth et Kerberath se retrouvaient avec une population dans la zone rouge. Victimes de peur et de colère. De frayeur et de rage. Une population qui voyait un père de famille prêt à sacrifier sa progéniture en lui ouvrant le bide sur une pierre de sacrifice. Un autre groupe rassemblait déjà du bois pour dresser « une fournaise à sorcière ». Mieux valait sacrifier deux fois plutôt qu’une. C’était un dicton de vieux.

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Demande de RP
Le monstre à poil blanc disparut dans un effondrement assourdissant !
Au-dehors, Cirth, qui était penchée sur Yvann en compagnie de deux autres jeunes femmes récemment arrivées, leva des yeux ronds sur l'établissement. La taverne, qui comptait un étage en plus du rez-de-chaussée, s'était affaissée sous son propre poids avec une soudaineté monstrueuse. Le gérant avait eu le temps de s'en extirper avec les derniers clients. Il fut néanmoins déséquilibré par la vague de poussière et d'échardes minuscules qui s'ensuivit. Cirth, alors qu'elle se tenait pourtant à bonne distance du drame, dut presque se coucher sur le corps de son patient pour le protéger.
Kerberath, où es-tu ?
La confrontation avec Kazue s'était à fortiori très mal passée...
Tout en se remettant droite, la kitsune déglutit.
Elle vit des gens hurler en pointant du doigt une chose montée sur roues qui filait à toute vitesse, loin du lieu de l'incident. Les yeux de la Scriptomancienne s'écarquillèrent de stupéfaction en reconnaissant la silhouette élancée du Projet meurtrier.

- Pas les esprits...

- Eh béh ! Je n'avais jamais vu autant d'animation dans ce village, s'étonna la jeune fermière rousse, agenouillée sagement à côté de son amie au teint mate.

- Restons concentrées, Marisa, lui suggéra l'intéressée. J'ai soigné Yvann comme je l'ai pu avant de geler sa plaie mais... je crains que son pronostic vital reste malgré tout engagé.

De son côté, la Scriptomancienne avait fait en sorte de maintenir l'esprit de l'agonisant à sa place, c'est à dire entre ses chairs douloureuses. Pour cela, elle avait brandi Yfirbót et peint des glyphes complexes, en usant d'un encre à base d'essence spirituelle, sur le torse du fermier à demi-mort. Une opération risquée, car sans soin immédiat il était possible qu'Yvann terminasse son existence dans un état végétatif...
Heureusement que Cirth avait pu compter sur cette guérisseuse appelée Actaïa.

- Tu as déjà été extraordinaire, lui fit savoir la kitsune. Sans ton intervention, notre ami nous aurait déjà quitté.

Actaïa eut un rire sans joie.

- Tu l'as dit toi-même, il s'agit de notre ami.

- Et les amis, ça se sert les coudes ! ajouta Marisa Teritt dont le cœur chargé d'émotions continuait de flamboyer.

En réalité, Yvann n'était ni plus ni moins un de ses "clients". Un charmant garçon, travailleur quoiqu'un peu idiot sur les bords, avec qui elle avait bossé à l'horizontale à diverses occasions. Au sein de sa grange, le plus souvent. Dans de la paille fraîche. Mais fi de ces détails paillards !
Un peu partout autour du trio, les villageois superstitieux s'agitaient dangereusement...
Cirth cligna des yeux à plusieurs reprises.

- Qu'est-ce qu'il leur prend, à tous ces gens ?

Armé d'un couteau à dépecer rouillé, un homme en colère trainait de force, par le bras, un bout de femme vêtue d'une robe blanche qui se débattait en pleurant. Il était suivi de près par une femme plus âgée mais soumise, bien incapable de réprimer ses sanglots. Non loin d'eux, une autre scène se jouait... ou plutôt se montait ? Des paysans dressaient un bûcher ainsi qu'une estrade.
Par bonheur, ils n'avaient pas encore trouvé de personne à sacrifier sur l'autel de leur folie généralisée.

- Tsss ! On dirait bien que la panique a fait vriller cette meute de crétins. (Regard baissé sur la kitsune, la Fille de l'Eau s'était relevée.) Reste auprès d'Yvann, d'accord ? Ils pourraient se mettre en tête de le jeter au feu à n'importe quel moment.

- Qu'allez-vous faire ?

"Vous" parce que Marisa ne comptait pas rester les bras croisés non plus, à en juger par sa posture de départ et ses poings fermés.

- Les empêcher de faire des bêtises, pardi !

Actaïa fit craquer ses phalanges et se glissa dans la foule. Ses fins sourcils froncés mais le sourire confiant, la fermière suivit fidèlement le pas.
Entre-temps, le père indigne, avec l'aide de quelques types malsains, avait fait s'étendre sur le dos sa fille à même la grosse pierre plate destinée à être trempée de son sang de vierge. Tous avaient le regard fou. Tous se mouvaient avec une certaine tension dans les membres.
Ils allaient commettre une atrocité, certes, mais c'était pour la bonne cause.
Le grand malade leva son couteau bien haut. Il le tenait des deux mains et s'apprêtait à l'enfoncer dans le sternum de sa fille quand un filet d'eau sorti de nulle part lui cingla les doigts ! Sa lame s'envola, et le hasard voulut qu'elle aille se loger dans la capuche d'un type qui n'avait encore rien remarqué. Le bourreau interrompu jura entre ses dents. Son regard inquisiteur tomba sur ces deux jeunes femmes qui se dirigeaient vers lui. L'une d'elles effectuait des gestes fluides et suspects avec ses mains. Comme si elle brandissait un fouet en pleine marche...

- Sorcière ! s'écria-t-il. Tu dois être de mèche avec les démons qui ont jeté leur dévolu sur notre taverne ! (Puis il pointa du doigt Marisa.) Regardez ! Une fille du Diable accompagne cette guenon ! La couleur de sa crinière en est la plus pure représentation ! Qu'attendez-vous pour brûler cette traîtresse ?!

- Mais c'est la Fleur des Champs, fit un autre gars dans la foule en se grattant la tête d'une main crasseuse. Elle est venue nous livrer depuis sa ferme, comme depuis toujours... On peut pas la faire flamber comme ça, si ?

Cette annonce refroidit tout le monde.
Apparemment, Marisa n'avait pas chômé dans et en dehors de son activité agricole. Elle en connaissait du monde, au sein de ce petit village d'aliénés ! C'était l'une des raisons pour lesquelles elle n'avait pas eu peur de traverser la foule en entier.
Voyant que plus personne ne bougeait autour de lui, le père indigne se sentit plus que jamais désarmé.

- Euuuh...

Son offrande et sa propre chair, que plus personne ne retenait par les membres, put rejoindre les bras de sa mère et entreprendre de s'éloigner de cette marée de cinglés.

- Vous n'avez aucune raison de retenir votre main, bon peuple, intervint une voix depuis l'estrade que les villageois hystériques avaient bâti à la va-vite, juste à côté du bûcher. Car c'est la Justice Divine qui s'exprime à travers elle !

Couvert d'une toge noire, l'homme paraissait plutôt grand, du haut de son perchoir de mauvais augure. Il était chauve. Ses traits durs dénotant un certain âge. Mais c'était surtout la lueur de fanatisme, dans son regard pourtant sombre, qui ne plaisait pas du tout à Actaïa.
Qu'est-ce qu'il va nous débiter comme conneries, celui-là ?
Etant donné la situation, elle s'attendait naturellement au pire.
Et elle fut bien servie :

- Moi, Baldrin Cyanar dit Le Sage, j'ai eu ouï dire que ce n'était qu'une petite catin, poursuivit-il en se fendant un geste impérieux, qui de sa paire de cuisses a perverti bon nombre de nos fidèles ! En ces termes, l'exécution d'une telle souillure ne pourrait qu'assainir ces terres et, du même coup, éloigner les monstres qui en ont fait leur champ de bataille sanglant.

Sa verve lyrique et religieuse ranimèrent aussitôt la flamme de la colère chez son auditoire aussi fiable qu'une girouette.

- Il a raison, scanda un gus souffrant de strabisme congénital. Brûlons la pute, sans oublier la rabat-joie qui l'accompagne !

Celui-là la connaissait certainement. En apercevant son visage mal foutu, Actaïa se souvint effectivement l'avoir envoyé paître parce qu'il avait eu l'indécence d'essayer de la soudoyer en échange d'une petite pipe. Un refus qui lui était resté coincé en travers de la gorge et qui aujourd'hui refaisait surface.
Dos à Marisa, Actaïa serra les mâchoires.
Un cercle de braillards armés s'était formé tout autour d'elles.

- Foutez le feu à la rousse, gueula le père indigne qui avait retrouvé son mordant, mais laissez-moi l'autre pour la grande saignée ! La pierre ne doit pas goûter à la lumière du jour sans boire du sang en retour, ou bien un mal encore plus terrible s'abattra sur nous tous !

Les gens gueulaient si fort que les accusées ne parvenaient même plus à s'entendre.
Au milieu de tout ce bazar, quelqu'un empoigna l'avant-bras de Marisa et la tira brutalement vers lui. Déséquilibrée, la fermière poussa un cri qui s'éteignit rapidement lorsque son regard azuré croisa celui de son agresseur. Celui-ci eut l'air hypnotisé, dans un premier temps. Puis ses yeux ahuris tombèrent sur sa main rouge, laquelle produisant une vapeur qui le démangeait de plus en plus... jusqu'à le brûler atrocement ! Il eut vite fait de renoncer à sa prise et de reculer en battant vigoureusement des pieds.
Mais d'autres malades mentaux, qui n'y avaient vu que du feu, s'étaient déjà mis en tête de le remplacer.
De toute urgence, Actaïa dut, avec les gestes idoines, dresser une barrière d'eau autour de leur duo avant de la convertir en une imposante bulle de glace dont les parois couverts d'aspérités faisaient reculer les audacieux.

- J'ai bien failli transformer ce type en torche humaine, souffla Marisa, la respiration lourde et le cœur palpitant.

- Il l'aurait mérité, grinça la Fille de l'Eau. Comme beaucoup d'autres.

- Le monde est devenu fou ! s'écria la fermière en se tournant vers elle, ses petits doigts crispés.

- Il l'a toujours été. Ici, ça n'a fait qu'exploser un bon coup.

Avec leurs outils de travail recyclées en armes, les autochtones essayaient de passer à travers la sphère rigide.

- Qu'est-ce qu'on va faire ?

- Survivre, répondit Aqua du tac au tac. Comme on l'a toujours fait - mais en mieux.
Modifié en dernier par Les Lalwendë le 17 nov. 2024 09:28, modifié 1 fois.
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Pour toute demande de RP, me MP sur le compte Ryanne Hilaris ou se référer à ce topic.

Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Kazue/Projet CA.lcium
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Le Projet CA.lcium ne savait rien de tout ce qui agitait le village qu’elle avait laissé. Tout ce qui comptait était de retrouver du réseau. Ses calculs étant toujours corrects, elle retrouva une connexion à la localisation prévue. Elle s’immobilisa et donna priorité à ses fonctions cybernétiques pour dynamiser et booster sa connexion. L’attente serait insupportable. L’expérience de capture des deux « animaux » devait commencer sans tarder. Le message s’en alla dans les étoiles, fut redirigé puis réceptionné dans un des nombreux bureaux de la GeoWeapon Corporation.

La réponse ne tarda pas. Le Projet CA.lcium était en quelque sorte un « chouchou ». Un élément privilégié auquel on pouvait rapidement accédé à ses requêtes, pour ne pas dire excentricité. Mais peu importait pour le village de pignouf. Dans les airs arriva rapidement et silencieusement des drones-cargos. Des modèles jetables qui permettaient d’alléger le poids de la machine et ne pas s’encombrer de procédure de retour. Et donc de lignes de codes et autres tâches supplémentaires. Quant au drone en lui-même, il servait de matière première récupérable. Voire faisait partie de ce qui avait été commandé. Même une méga entreprise avec autant de succès que la GWC ne gâchait rien. Tout devait être optimisé.

Il y eut donc une première valise (d’apparence extérieure) blanche, noire et orange. Sous une impulsion d’accord envoyée par le Projet CA.lcium : le processus de transformation débuta. Des mécanismes s’activèrent dans tous les sens et la valise devint rapidement une machine prête à servir.

« Déploiement avec succès de l’Unité de Capture. Renommage efficace sous la forme U-C. Téléchargement via Bluetooth V117.2.13.1 de son programme d’instruction. Téléchargement en cours. 23,542%... 87,911%... Téléchargement terminé. Installation… Installation terminé. Mise en test des fonctions primaires. Test réalisé avec succès. Passage à la seconde unité à déployer. »

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Il y avait une deuxième « valise » de couleurs essentiellement blanche avec des touches de rouge. Le Projet CA.lcium envoya une impulsion et très rapidement, une unité très semblable au Projet CA.lcium se tenait debout sur ses jambes métalliques. Une version « infirmière ». Bien que pour certains jeunes dans la mégapole urbaine, cette unité avait inspiré bon nombre de films-RV d’horreur. Bien entendu, RV étant la diminution de Réalité Virtuelle. Seuls des animaux et des paysans ne parleraient pas le langage « du tous les jours ».

« Fin du repli stratégique suite aux livraisons des deux unités U-C et U-M suite à la dernière mission choisie. Rappel de la mission choisie : capturer (unité U-C), médicamenter (unité U-M) et domestiquer. Cette dernière partie de la mission reposant sur mes propres capacités et ma propre curiosité. Synchronisation des deux unités à mon processeur principal. Test. Validation. Tout est au vert. Calcul de l’itinéraire. Re-routage de satellites pour chasser la zone blanche. Déplacement des satellites en cours… 04,665%... 63,720%... Zone blanche chassée. Vérification de l’itinéraire. Activation du GPS. Unités en mouvement. Calcul du temps avant arrivé en cours… »

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De retour dans le village.

Villageois : « Un démon ! Celle-ci lui a brûlé la main ! »

Autre villageois : « Il est marqué par le Diable ! »

Une serpe se planta dans le gras du brûlé. Qui n’eut pas la présence d’esprit de crier sa douleur. Un « Mais-… » d’incompréhension sortit de ses lèvres. Avant qu’une fourchette lui attaque la gueule. Qu’une paire de main le pousse et le fasse se rétamer par terre. Puis ce fut le festival des coups de pied qui ne s’arrêta que pour laisser un corps sans vie.

Troisième villageois : « De toute façon, il m’a jamais donné confiance, celui-là. »

Assertion ponctuée par un gros glaviot. Puis toute l’attention de la foule revint se poser sur le « Cercle de la Sorcière ».

Dans le fond, le pseudo-Sage souriait de la tournure des événements. Lui qui avait tant galéré à professer chez ses énergumènes. Cette tragédie allait le servir Lui. Ses bras et son intellect, il allait tous mettre à Son service. La perte de ce lieu de débauche où l’alcool coulait midi et soir était une bonne chose. Enfin il allait pouvoir éduquer son bétail comme cela lui chantait. Selon le Livre Saint. Alors oui, il souriait. Mais c’était davantage : c’était un rictus.

Baldrin Cyanar : « Mettez l’empoisonneuse sur le bûcher ! »

Villageois : « La vieille Gisèle ? Mais… »

Commère : « Ouais ! J’ai toujours su que c’était une sorcière. C’est pas normal de faire croire qu’on soigne les gens avec des fleurs et de l’herbe à vache ! AU BUCHER ! »

Villageois : « Mais elle m’a soigné et… »

Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Les Lalwendë
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Demande de RP
Alors que le village sombrait dans le chaos, que les gens se bousculaient ou, pire encore, s'entretuaient, Kerberath était enfin parvenue à s'arracher à sa prison de décombres. Un gros filet de sang séché lui barrait le visage, descendant de son front en contournant son nez, filant à la commissure gauche de ses lèvres jusqu'à se perdre au-delà de la pointe de son menton. Le col de sa chemise blanche froissée en était imprégné.
Pour que ça parte, je vais encore devoir frotter ça sous l'eau comme une fichue damnée...
Une poutre. Une putain de lourde poutre ! C'est ce qu'elle avait reçu sur le sommet du crâne sous sa forme de monstre. Une autre qu'elle serait probablement morte à sa place, la cervelle réduite en compote de fraise. Kerberath devait tout de même avouer qu'elle avait eu de la chance. Beaucoup de chance, même ! En tombant, la poutre l'avait expédiée au sol, empêchant l'étage du dessus de la broyer. En revanche, pour s'extirper de tout ce fatras, elle avait dû ramper et jouer les anguilles en faisant attention au plus petit élément qu'elle frôlait. Ensuite ? La lumière du jour l'avait accueillie, très vite suivie par le brouhaha d'une foule de gens fous à lier...

- Nom d'un bordel à culs !

Elle vit un corps inerte étendu par terre. Ses yeux étaient grands ouverts, à fixer le vide d'un air choqué. Du sang lui coulait par l'oreille. Personne ne cherchait à le ramasser. On l'avait sans doute piétiné à mort, ou roué de coups de pieds.
Trop tard pour le bougre.
Quelqu'un la pointa du doigt, elle, l'okami, en hurlant quelque chose. A en juger par les traits de constipation de l'individu, il n'était certainement pas en train de faire étalage de sa beauté. Après une maigre concertation du regard, des types armés de fourches, de pelles et de torches s'engagèrent à sa suite. Ils marchèrent dans sa direction, avec le braillard à leur tête.

- Génial ! En plus des pochtrons, les consanguins sont de sortie...

- Kerby ! l'appela une voix familière, si faible en comparaison des autres qui s'approchaient.

La Louve dressa les oreilles, tourna la tête et...

- Kerby ! Ils... non ! Arrêtez ! Ne le touchez pas ! Rrrrrr !!!

Ses yeux rouges s'arrondirent. Sa Sœur Liée, debout au-dessus d'un Yvann réduit à l'état de loque, feulait sur un groupe de péquenauds armés d'outils agricoles. La kitsune tenait son gros pinceau en main. Elle le pointait sous le nez de son entourage véhément. Les oreilles couchées sur son crâne, elle avait l'air d'une lionne qui défendait son petit.
Face à cette vision, une rage froide s'empara de la Louve.
Les satanés fils de pute.
Elle fit volte-face, se détournant d'un type qui avait dépassé les siens dans l'espoir stupide de l'atteindre le premier.

- Tu es à moi !

Son arme de labour s'éleva bien haut. Elle ne s'écrasa pas dans le bon sens. Son dément propriétaire décolla du sol, projeté en arrière par un revers de poing surdimensionné ! Kerberath, ses deux bras gonflés de muscles et de fourrure, n'avait même pas pris la peine de lui jeter un regard avant de foncer sur les agresseurs de Cirth et Yvann. Tandis que sa Sœur Liée repoussait hargneusement un sale type qui avait cherché à l'agripper en traître, la Louve en attrapa un autre par la peau du cou. Elle manqua lui arracher la tête avant de le jeter contre trois de ses paires aliénés qui tombèrent comme des dominos. Un cinquième crétin se retourna pour l'accueillir avec sa colère de simple paysan.

- Dégage de là !

Empoignant la tête de la houe qu'il brandissait comme le dernier des amateurs, Kerberath l'envoya bouler d'un puissant coup de pied. Deux autres hommes bondirent sur elle en commettant la bêtise de lui enserrer les bras. La Louve les souleva de terre comme s'ils ne pesaient rien. Ils hurlèrent pendant le décollage, puis se turent en même temps lorsque leurs crânes se rencontrèrent dans un abominable bruit de cassure.
Bande de cons.
Avant qu'elle ne les laissasse tomber raides morts, un pouilleux armé d'une lance - un effort notable parmi tous ces semblants d'armes ! - voulut profiter de sa garde grande ouverte pour lui transpercer le bide. Mais il s'immobilisa à mi-chemin, le corps secoué de petits spasmes comme si un discret éclair s'était abattu sur sa pomme. Le paysan bascula lentement de côté, dévoilant la pointe colorée d'un pinceau braqué sur sa nuque. Cirth, après l'avoir paralysé magiquement, l'étala au sol d'un franc coup d'épaule. Derrière elle, non loin d'Yvann, plusieurs corps reposaient par terre.
Elle n'avait pas chômé.

- Merci, petite sœur, sourit Kerberath en laissant tomber les deux gus au crâne sanguinolent.

- C'est plutôt à moi de te remercier, sœurette, gloussa la kitsune rassurée, pour avoir sollicité ton aide alors que tu étais en train de faire la sieste.

- Je me suis pris une taverne sur la tête.

- Je vois ça. Tu en portes toujours les stigmates, fit-elle en se survolant la mine d'une main loquace.

- Mais il s'avère que j'ai la tête dure.

- Ça, je ne te le fais pas dire !

Soudain, des bruits de course interrompirent leurs retrouvailles.

- Tous sur ces ribaudes ! gueula l'homme de tête en se précipitant à leur rencontre.

Cirth grimaça.
C'est à croire que tout le village s'était mis en tête de les capturer !
Kerberath était bien partie pour réduire cette vilaine troupe en lambeaux de chairs quand une vague les percuta par le flanc, menaçant les renverser comme des quilles. Mais après les avoir arrosés jusqu'aux coudes, l'onde aqueuse se rigidifia, immobilisant les assaillants dans une épaisse gangue de glace. L'okami plissa les yeux d'incompréhension avant de braquer son regard sur un duo de jeunes femmes qui couraient dans leur direction. L'une, revêtue d'une robe blanche aux pans mauves, était rousse tandis que l'autre, à la peau mate, portait une sorte de kimono bleu et blanc. La seconde tirait la première par la main. Pour ne pas changer, des hommes les pourchassaient.

- Il n'y a pas de quoi, lança-t-elle à Kerberath en lui passant devant. Tirons-nous d'ici, maintenant !

- Euh... oui, oui ! répondit la charmante rouquine en adressant, au passage, un timide coucou de la main à la Louve. Récupérons notre charrette à bras et trouvons-nous un lieu sûr !

- Mais... et tous ces innocents, alors ?

- On ne peut pas sauver tout le monde, trancha Actaïa, la Fille de l'Eau. Notre priorité reste de nous enfuir avant qu'on nous passe au barbecue.

Kerberath, qui avait compris que Cirth s'était fait de nouvelles amies dans leur malheur, se pencha vers sa Sœur Liée pour lui souffler :

- Belle attitude ! Elle me plaît bien, celle-là.

- J'ai bien ma petite idée du pourquoi, bougonna la kitsune avant de lui indiquer leur amie encore inconscient. Vite ! Ramasse Yvann et suivons-les.

La Louve à demi mutée n'eut besoin que d'un seul bras. Elle balança ce pauvre Yvann en travers de son épaule et se mit à cavaler derrière les autres.

- Je l'ai stationnée tout près de la maison de Gisèle, la guérisseuse, les informa Marisa Teritt.

- Alors on a pas fini de s'amuser, grommela Actaïa qui la talonnait.

- Pourquoi donc ? s'enquit la kitsune qui, tout à l'heure, dans le feu de l'action, n'avait pas pu entendre Baldrin Cyanar gueuler ses ordres ignobles.

- La pauvre vieille est devenue une cible privilégiée de leur débile de prêtre, déplora la Fille de l'Eau.

- Alors nous n'aurons qu'à la ramasser en chemin, intervint Kerberath avec un sourire de défi. Tout ce qu'on pourra leur arracher du bec est bon à prendre, pas vrai ?

- Je ne dirais pas le contraire, répondit Actaïa. Nous ne sommes plus à ça près, de toute manière. Autant que je me fasse un dernier petit plaisir "impie" en refroidissant leurs ardeurs d'illuminés !

Visiblement, briser l'encerclement des paysans manipulés par sa sainteté ne lui avait pas suffit. D'ailleurs, ceux qui, tout à l'heure, avaient commis l'impudence d'essayer de transpercer la sphère de glace défensive s'en étaient glacés les doigts. La télékinésie de Marisa Teritt avait fait le reste du travail en les écartant prudemment de leur chemin tandis qu'elles s'étaient mises à cavaler.
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Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Kazue/Projet CA.lcium
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« Donation des instructions pour U-C et également U-M. La transmission de vos pensées à voix haute a été jugé inutile. Toutes vos communications avec ma personne-machine s’effectueront via une liaison que les autochtones définiront comme télépathiques. Est-ce bien reçu ? »

Il n’y eut pas de réponse audible alors que les trois machines avançaient sur une seule ligne en direction d’un village dont le nom importait si peu. Encore moins étant donné que la Nature allait très certainement annexer ce territoire qui lui appartenait depuis le début des temps. Cela étant selon la façon dont pensait le Projet CA.lcium. Sans compter le probable scénario où les méga-cités devront un jour ou l’autre croître et venir convertir ces terres « vivantes » sous des tonnes de goudron, acier et néons publicitaires.

Pour en revenir à l’ordre du Projet-Commandeur, les réponses affirmatives avaient été envoyé sous la forme de zéro et de un. Les trois unités continuaient de filer très rapidement. Le Projet-Commandeur sous ses roues au niveau de ce qui pourrait être nommé genoux. Quant aux deux autres, leurs mouvements étaient plus « animaux » du fait de grandes jambes accessoirisées de griffes multiples ou uniques.

« La mission originelle est reroutée pour une date restant à définir ultérieurement. Ma précédente expérience dans ce village ne doit pas être rejoué selon les mêmes paramètres. Cette fois, il n’y aura pas de perte de temps à comprendre les autochtones dégénérés. Tous ceux qui ne seront pas à domestiquer seront placés dans la catégorie de « dommages collatéraux ». Aucun pourparlers n’entendra grâce à notre raison informatique et parfaite. Seules mes lignes de commande pourront dévier vos armes et protéger certaines vies. Elles seront rares. »

Inévitablement, le Projet-Commandeur et ses deux loyales Unités arrivèrent aux « portes » de la ville. Aucun obstacle suffisamment résistance à un niveau physique pour prévaloir une longue description. Les « prédateurs » étaient entrés dans l’arène. Et si la taverne, qui s’était effondrée, se trouvait naturellement au centre : il se trouvait encore des autochtones proches de la frontière de leur « parcelle démographique ». Il y eut des cris. De surprise d’abord. D’appel aux armes ensuite. Et finalement de peur et de mise à mort. Ceux venus du « futur » avaient frappés avec paresse. Non par manqué d’énergie : mais par économie de moyens. Une efficacité savamment calculée. Comme l’application en calculs de l’effondrement de la bâtisse vendeuse de poulets morts et de boissons fermentées.

En résumé, aucune vie ne survivait dans le sillage du Projet-Commandeur et de ses deux renforts technologiques. Ils arrivèrent au niveau de la place où se trouvaient les décombres. Bien entendu, et c’était prévisible, le Projet-Commandeur n’était pas surpris : les deux bêtes à domestiquer n’y étaient plus. Un ordre silencieux fut donné et U-C se mit en action. Ses deux membres comparables à des bras vinrent se poser au sol. Ainsi, il donnait l’impression d’une bête quadrupède technologique. Divers modules que les autochtones nommeraient des « yeux rouges » commencèrent à scanner la zone. Dans sa tête-processeur se matérialisait une carte de la zone. Divers autres capteurs vinrent prendre des relevés de température, de constitution de l’air invisible mais aussi des capteurs de décibels et autres de chaleur.

Tous repartirent en direction de la masure de la vieille Gisèle. La guérisseuse de ce village vouée à la disparition. Le Projet-Commandeur faucha une première vie qui s’agitait d’une pelle. Son autre bras toucha le corps d’un vieil homme et ce dernier se mit à périr d’un virus ultra-incisif. Derrière le Projet-Commandeur, U-C et U-M fauchaient, tranchaient, découpaient et laissaient d’énormes sillons dans des corps qu’ils n’identifieraient jamais.

Combien de mesures de temps avait passé ? Les deux animaux à domestiquer avaient-ils eu le temps de sauver la vieille femme ? Etaient-ils toujours en ville ? En train de s’échapper dans un groupe plus important en traînant une charrette dysfonctionnelle qui serait si facilement updaté par des moyens méthodiques ? U-C se remit dans une position quadrupède et demanda un temps d’attente le temps de nouveaux relevés et d’une mise à jour de sa cartographie mentale. C’était lui qui avait trouvé des traces dans la terre, des parfums dans l’air et des fluides dans l’eau. Une complète interaction avec tous les éléments primitifs que certains apprenaient en un temps jadis à contrôler. Une manieuse de feu ? Une jeteuse d’eau ? Ridicule superstitions archaïques…

Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Les Lalwendë
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La maison de la vieille Gisèle ne payait pas de mine. Tout de bois, elle ferait hélas un excellent combustible pour les incendiaires du village. Tout comme la charrette à bras de Marisa. La fermière et sa collaboratrice au teint mate fermaient la marche - ou plutôt la course ? - en jetant de fréquents coups d'œil derrière elles. Les cris des villageois leur parvenaient, pareils à ceux de bêtes enragées qui ne souhaitaient qu'une seule chose : planter leurs crocs dans de la chair fraîche !
Cirth évoluait en tête. Elle fut donc la première à remarquer la guérisseuse qui s'était postée sur le palier. Ses cheveux d'un blanc chenu coiffés en chignon, elle avait l'air prête au départ, avec son épaisse cape à capuche brune et sa robe du même acabit. A sa ceinture pendaient de petites sacoches contenant divers produits de sa conception.

- Mamie ! Vous courrez un grand danger...

D'un ample geste de la main, la vieille Gisèle balaya la mise en garde de la kitsune.

- Sans blague ! Que croyez-vous, gamine ? Que je n'ai plus toutes mes oreilles ? Je reconnais une foule d'aliénés quand je l'entends rugir au loin. Surtout quand ses pas font trembler le sol et les murs de ma vieille masure.

- Un sale type chauve mal luné leur a mis dans le ciboulot de vous mettre le feu, la prévint Kerberath. Pour contrecarrer le mauvais sort qui s'est abattu sur le village, ou une débilité dans le genre.

La guérisseuse eut un sourire dédaigneux.

- Ha ! Un grand classique presque aussi vieux que les croyances de ce monde blessé par la crédulité et la bêtise humaine.

- Vous l'avez anticipé.

Le regard de la vieille femme roula sur le corps d'Yvann que la Louve avait jeté en travers de son épaule.

- Et vous autres, vous n'êtes pas venue me chercher sans l'ombre d'une arrière-pensée.

Marisa, le souffle court, dépassa Kerberath. Elle s'apprêtait à supplier la vieille de les rejoindre lorsque cette dernière lui posa un doigt ridé sur les lèvres. Les coins des siennes se soulevèrent en un sourire indulgent empli de sagesse.

- Ne t'inquiète pas, Fleur des Champs : je n'envisage pas de me laisser rôtir dans ma maison comme une vieille bique. Je ne suis pas encore assez sénile pour m'être autant attachée à un vieux tas de planches emboitées au beau milieu de nulle part.

- Tant mieux, intervint Actaia, parce que le gros des salauds est justement en train de se ruer à notre rencontre. (Elle se tourna pour faire face à la foule gueulante, et dut élever la voix pour mieux se faire entendre auprès de ses alliés.) Montez tous dans la charrette ! Marisa et moi, nous allons les ralentir aussi longtemps que possible.

C'est alors que des cris de douleur montèrent au cœur de la foule. Des hurlements qui poussèrent les paysans de tête à s'arrêter pour observer le carnage qui se jouait dans leur dos. Un massacre unilatéral orchestré par des machines tueuses animées par un seul désir : celui de capturer les femmes-bêtes vivantes !
Cirth, dont le visage avait pali, arrivait à sentir toutes les vies de leurs poursuivants qui s'envolaient comme on moissonne le blé en période de récolte. Les poils de sa queue touffue s'étaient hérissés comme ceux de la Louve.

- Non ! Tout le monde grimpe - sans exception. On n'abandonne personne !

- Je me charge de tirer la charrette, déclara Kerberath en étendant Yvann dans le véhicule.

- Pas cette fois-ci, fit sa Soeur Liée en aidant à son tour la guérisseuse à s'installer.

- Parce que tu comptes peut-être le faire à ma place ?

Cirth posa sur elle un regard déterminé.

- Tu ne crois pas si bien dire, Kerby.

Elle empoigna des cordages qui trainaient dans la charrette, les lançant à la fermière et à sa débrouillarde d'amie. Toutes les deux s'échangèrent un regard confus avant que la première, toute bête, demande à la kitsune :

- Qu'est-ce qu'on est censées faire de tout ça ?

Cirth sourit si largement qu'elle leur exhiba ses canines.

- Attacher la grande bête à la charrette, pardi !

La Scriptomancienne ferma les yeux, se concentra et frappa dans ses mains en prononçant une formule magique - Allur Eldur Og Logi. Sa voix résonna dans l'air avant de se perdre dans le rugissement d'une aura flamboyante ! Les flammes mystiques, jonglant entre le gris et le bleu, engloutirent sa silhouette de jeune femme. Il y eut une explosion de lumière. De cette dernière émergea une renarde imposante, bleue et grise, au pelage éthéré. En recourant à ce sort, Cirth était entrée en communion parfaite avec les esprits, à tel point qu'elle ne contrôlait plus seulement le Feu des Esprits : elle le devenait !
Avec un bruit de bouche désagréable, Kerberath, comme si elle était vexée, détourna les yeux du flamboyant spectacle.

- Pff ! Mais quelle frimeuse...

Marisa n'en croyait pas ses yeux ronds. Elle dut se les frotter pour leur accorder le crédit qu'ils méritaient.

- Ouah ! Alors ces oreilles et cette queue de renard, c'était pas fait que pour décorer ?

Actaia, qui n'avait pas l'air impressionnée, la prit par l'épaule et la secoua.

- C'est pas le moment de s'ébahir ! On se met au boulot, et vite.

- D'accord ! Mais je grimpe sur son dos.

- Ce n'est pas non plus le moment d'avoir des exigences !

- Sauf que c'est pas toi qui décid-euh, chantonna l'imbécile heureuse.

Et effectivement, la rouquine obtint bel et bien gain de cause : lorsqu'elles eurent attaché la majestueuse Cirth métamorphosée au carrosse de fortune, Marisa avait pris place sur son dos. Il y avait largement assez de poils flottants pour s'y cramponner et, qui plus est, la fermière s'avérait être particulièrement douée en matière d'équitation.

Avec son unique chien de traineau, le convoi eut tout juste le temps de quitter les lieux avant que le Projet et sa monstrueuse clique mécanique y plantassent ses griffes tachées de sang frais. En parlant de ces derniers éléments, une autre question demeurait : au milieu de tout ce chaos, qu'était-il advenu de Baldrin Cyanar, dit Le Sage ? L'avait-il été suffisamment pour ne pas talonner son peloton de dégénérés en y payant le prix fort ?
Cette porte là demeurait grande ouverte à l'interprétation du manipulateur de la fausse idol.

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Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Il est des noms qui paraissent importants. Des lumières braquées sur des personnes qui donnent l’impression d’une destinée à accomplir. Pour Baldrin Cyanar ? Il n’y aura rien. Entre les griffes du Projet CA.lcium, il aura été comme les autres. A savoir un stupide bipède braillard et sur son chemin. Il n’aura pas eu plus de considération. Et si ce carnage est une mauvaise chose pour ceux clamant que « toute vie est précieuse » et ce genre de débilités, il n’en est rien pour la froide logique de la cyborg au cafard.

S’il fallait vraiment mettre en évidence une dernière fois le pseudo Sage, c’était en des termes de ralentissement. Pour le Projet CA.lcium et ses deux Unités, il fallait éliminer chaque vie de ce village. Rien ne devait vivre dans leur sillage. Aucune trace déshonorante ne pourrait être emmenée en procès contre la GeoWeapon Corporation. « Maman » Rossa et les autres ne seraient pas mises en danger. Et donc, quand les cafards éclaireurs du Projet CA.lcium revinrent à elle : elle s’immobilisa alors que dans le lointain, elle voyait la charrette tirée par un énorme renard de feu s’en aller.

« Nouvelle directive. Retour au centre du village. Les cafards ont trouvé des vies qui doivent être éteintes dans leur lieu de culte. Mise à jour de la population en cours. 52,444%... 98,637%... Trente-six vies ont été dénombrés. Envoi des positions GPS. Envoi terminé. Mise en action rapide et immédiate demandée. »

Le Projet CA.lcium et ses deux Unités firent donc demi-tour pour revenir dans le centre du village. Ce qui donnait un nouveau répit aux deux bêtes à domestiquer et aux deux fermières. Sans compter toutes les autres insignifiantes qui s’étaient ajoutés à ce groupe de base.

Mais combien de temps faudrait-il pour localiser et achever trente-six vies ? Ca ne faisait que douze vies par machine. Froide, efficace et sans émotions. Dans un village qui aurait pu être contenu dans un seul petit quartier de la mégalopole d’où elles venaient toutes. A peine de quoi remplir une seule salle d’un des nombreux gratte-ciel perforant les nuages. Pas de quoi remplir un seul bureau d’études en open space.

En conclusion, le Projet CA.lcium estima qu’il lui faudrait environ une heure, trente-six minutes et quinze secondes pour se retrouver à moins de neuf cents mètres au derrière de ses animaux à capturer, étudier et domestiquer. Un temps bien trop long pour pourchasser une vermine sans intérêt. Mais une tâche obligatoire. Elle ne râla pas. Car une machine ne râle pas. Mais sa partie humaine éprouvait un soupçon d’impatience. Ce qui lui faisait relancer encore et encore les calculs. Pour optimiser. Et elle trouva comment gagner vingt-sept secondes en choisissait cette trajectoire. Et là, elle pouvait gagner quatre minutes et quarante-quatre secondes en faisant s’écrouler ce bâtiment. Sauf contre-temps imprévisible, le groupe en charrette avait donc moins d’une heure et demie pour fomenter un plan.

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Demande de RP
Sans jamais ralentir, Cirth tirait les passagers de la charrette. La vieille Gisèle, Kerberath et Actaïa avaient solidement attaché Yvann - sans quoi celui-ci aurait dégagé depuis longtemps - ; les trois premières devaient se cramponner au bois, quitte à se retrouver avec des échardes dans les mains. C'était douloureux pour tout le monde mais supportable ! Enfin, tout le monde...

- Vas-y, Cirth la Flamboyante ! Fends le vent lui-même ! Plus vite, plus vite ! Ouiiiiiiiiiii~ Ha ha ha ha !

Complètement imperméable à la tension exercée par ceux qui étaient supposés les pourchasser avec ferveur, Marisa Teritt vivait sa meilleure vie ! Ses cris encourageaient la kitsune métamorphosée à courir plus vite, et à tirer toujours plus fort encore ! Les cordages tenaient bon. Et ils survirent jusqu'à ce que le groupe parvienne à s'enfoncer dans les bois, non loin d'une cavité rocheuse.
Ceci suivant la vive recommandation de la Fleur des Champs.

- Ils vont sans doute suivre les traces de roue, dit Kerberath. En tout cas, c'est ce que je ferais à leur place si je n'avais pas un aussi bon odorat que le mien.

Actaïa aida la vieille Gisèle à descendre du véhicule avant de réclamer l'aide de la Louve :

- Je vais avoir besoin de tes gros bras velus pour transporter Yvann en lieu sûr.

A moitié pliée en deux, le dos d'un de ses poings ridés plaqués contre ses lombaires meurtris, la guérisseuse, tout en avançant péniblement, leur fit signe de la rejoindre dans la grotte.

- Dépêchez-vous de me l'allonger sur une fichue paillasse de fortune, râla la vielle femme avant de pointer du doigt Marisa : Et toi, ne reste pas perchée sur le dos de cette grande boule de poils. Descends de là, rassemble des branches et fabrique moi la dite couche !

L'euphorique fermière, que rien ne semblait pouvoir traumatiser après cette fantastique cavalcade, leva une main au-dessus de sa tête et déclara :

- C'eeeeest comme si c'était faiiiiit !~

Et sitôt la mission acceptée, la voila qu'elle repartait comme une flèche, ses bras de travailleuse levés de chaque côté de sa silhouette fluette !
Débarrassée de sa charge joviale, Cirth, un peu transpirante et pantelante, redevint la belle blonde menue qu'elle était depuis son plus jeune âge.
Lorsque sa Soeur Liée eut fini de déplacer Yvann et fut de retour auprès d'elle, Kerberath lui décocha avec un sourire mesquin :

- On dirait bien que tu as enfin posé la patte sur ton alter égo humain, Cirth.

- Ce n'est pas tout à fait vrai, répondit-elle.

- Je le sais ; je plaisantais.

Tout en fixant le dos de la rouquine, la kitsune secoua humblement la tête.

- Non, tu n'y es pas.

- Comment ça ?

- Cette fille, Marisa... Je crois qu'elle n'est pas tout à fait humaine, révéla-t-elle. Qu'elle est bien plus que ça.

- Ses petites oreilles en pointe t'ont tapé dans l'œil, à toi aussi ?

- Je pensais plutôt à son aura, précisa la Scriptomancienne. Tu ne peux pas la voir, Kerby, mais moi je la sens qui déborde de vitalité et brille d'un feu particulièrement intense. Plus qu'aucune autre !

Kerberath haussa un sourcil empreint de scepticisme.

- Ah bon ? Elle rayonne de bonne humeur, notre jeune amie, ça je suis prête à l'admettre. Et après ? Je l'imagine mal faire du mal à une mouche...

- Tu ne la considères pas comme une menace, et moi non plus d'ailleurs. Mais, crois-en mon expérience de Scriptomancienne, cette fille n'est pas n'importe qui. Marisa dissimule un grand pouvoir dont elle n'a peut-être même pas conscience.

Si Actaïa avait eu vent de cette conversation, elle n'aurait pas cherché à démentir les spéculations de Cirth. Parce que la kitsune et l'okami avaient prouvé qu'elles se trouvaient dans leur camp, et certainement pas celui des villageois aliénés. Mais la Fille de l'Eau était occupée à raccommoder Yvann en compagnie de Gisèle. Marisa, qui cavalait pour deux, ne tarda pas à les rejoindre les bras chargés d'un fardeau essentiellement feuillu.
Kerberath la regarda disparaître dans la grotte.

- Je vais monter la garde, Cirth.

L'intéressée se mit bien droite.

- Sage décision, parce que figure-toi que moi aussi !

- Tu devrais plutôt songer à te reposer dans un coin. Tu t'es beaucoup dépensée pour nous amener ici, et j'ai les sentiment qu'une sale épreuve nous attend...

Levant les bras en l'air, Cirth se hissa sur la pointe de pieds, s'étira de tout son long et bailla à s'en décrocher la mâchoire.

- Pour une fois, j'ai bien envie de t'écouter~

Kerberath esquissa un sourire en coin.

- De nous deux, j'en suis la première étonnée.

- Hé hé ! Ça ne te dérange pas si je pique un petit somme au pied de cet arbre ?

- Tant que tu conserves tes vêtements...

La kitsune ne rechigna pas et fit comme dit. Il ne lui fallut pas cinq minutes pour, après s'être enroulée sur elle-même, tomber littéralement de sommeil. La Louve s'en détourna dans le plus grand des calmes, scrutant les bois.
Elle avait beau avoir du flair, la présence d'Yggdrasia échappait totalement à ses sens.
La gentille fermière, à laquelle à la dryade avait confié son bracelet magique, avait profité de son temps libre pour la prévenir de leur situation. Un renfort en devenir qui allait sans doute mettre des bâtons dans les roues de ces vilaines machines meurtrières !
L'avant-garde n'était pas forcement celle que l'on voyait...
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Kazue/Projet CA.lcium
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Le Projet CA.lcium avançait à toute allure dans la forêt. Ses paupières ne se fermaient pas à la rencontre des branches qui fouettaient son visage. La présence d’un écran de protection oculaire en était la raison. Sa cible géolocalisée en temps réel des faits multipliés via des empreintes dans le sol ou de l’environnement sylvestre endommagé : elle progressait très rapidement vers le groupe non entraîné et hétéroclite.

Quand soudain le Projet ordonna via une communication par ondes à ses deux Unités en renfort de s’arrêter complètement. Les relevés étaient anormaux. Les chiffres se trouvaient des plages hors limite. Il fallait comprendre pourquoi. Un environnement d’arbres ne pouvait causer une destruction. Et même en poussant les résultats vers ce champ de probabilité statistique, le pire scénario étant la chute d’un arbre dû à une action combinée de vieillesse et d’insectes xylophages. Il y avait bien la présence d’un ours dans les parages qui pourraient causer de sérieux dommages aux mécaniques internes. Mais ce n’était pas ce qui pouvait expliquer les courbes et les graphiques.

La stratégie était à revoir. Et de nouvelles décisions furent prises. Tout d’abord, le Projet CA.lcium ordonna à l’Unité-M de développer un poison organique. Un arbre étant un organisme capable de respiration en échangeant oxygène contre dioxyde de carbone. Toute vie dans un rayon de X kilomètres à calculer [calcul actuellement en cours… 23,559%...] serait sévèrement empoisonnée : au mieux. Au pire, annihilée. Si le Projet CA.lcium tenait à capturer ses cobayes : ce n’était pas une nécessité absolu. La destruction rentrait tout à fait dans la marge de manœuvre acceptable.

Le Projet CA.lcium demanda ensuite un appui aérien. Un essaim de drones porteurs de bombes était déjà en partance depuis un avant-poste. Leur temps de trajet était actuellement en cours de calcul [33,187minutes… optimisation en cours pour gain de temps…] Le Projet CA.lcium ne connaissait pas exactement la géolocalisation exacte de ses proies. Une stratégie de largage avait donc été mise au point. Des bombes seraient larguées depuis un point lointain puis se rapprocheraient du Projet lui-même en prenant en compte un facteur de sécurité pour ne pas le détruire. Au pire, les deux animaux à domestiquer succomberaient à leurs blessures. Au mieux, leur fuite les conduirait directement au Projet.

Quant à l’Unité-C, il y avait encore une hésitation. La décision se trouvait en zone grise. La stratégie axait sur une attente au vu des capacités de la machine. Mais les règles du monde capitaliste voulaient que le stock coûte des ressources. Optant pour ce postulat, le Projet CA.lcium opta pour une utilisation de la ressource malgré les risques potentiels et les diverses zones inconnues liées à un manque de données. L’Unité de Capture fut donc envoyée pour poursuivre la course-poursuite en remontant les empreintes au sol. Une liaison par ondes serait conservée. Des visuels photographiques seraient envoyés toutes les dix secondes. Et la géolocalisation de l’ours surveillée.

Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Les Lalwendë
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Demande de RP
Alors que la Louve, plantée juste devant la grotte où des soins d'urgence avaient lieu, demeurait aussi fixe que vigilante et que sa Sœur Liée roupillait candidement au pied de son arbre, la Fleur des Champs avait eut droit à son petit entretien avec sa protectrice au sang de sève. Celle-ci n'avait pas mis longtemps pour se glisser dans la grotte, à travers un interstice pour trop petit pour que même un enfant puisse s'y glisser, sous la forme d'une splendide figure féminine constituée d'un savant mélange d'écorce, de feuilles ainsi que d'une grande variété de fleurs.

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Elle l'avait fait en silence, de sorte à ce que Gisèle et Actaïa, penchées sur le cas d'Yvann, ne puissent pas remarquer sa présence.

- Ton trop grand cœur te perdra un jour, Pyra. Au vu des circonstances, la survie de cet homme insignifiant pourrait bien vous coûter vos vies à toutes, chuchota la dryade.

- Je ne pouvais décemment pas l'abandonner à une meute de villageois devenus complètement cinglés !

La Fille de l'Eau lui jeta un regard curieux. En se retournant, Marisa rangea ses mains dans le dos et s'excusa de son éclat de voix d'un petit sourire pincé.

- Reste concentrée, lança la guérisseuse à l'attention d'Actaïa. Si ton amie parle toute seule, c'est son problème. Tu l'ausculteras plus tard - même si je pense qu'elle cherche juste à se rassurer comme elle peut.

La Fleur des Champs se sentit honteuse mais, tout comme Actaïa, se garda de tout commentaire.
Plongée dans le coin le plus sombre de la cavité, Yggdrasia, en lui faisant signe de baisser d'un ton, secoua sa jolie tête feuillue.

- J'en sais plus que tu ne le crois, car le plus grand danger qui vous guette n'est pas humain mais mécanique.

- Comme un... tracteur ?

- Comme une machine à tuer accompagnée de sous-fifres du même acabit.

Sur ces paroles, elle se tourna dans une direction que la hasard n'avait pas aiguillé. Là où, en raison de la dense végétation, le beau regard de Marisa ne pouvait point porter. En effet, les yeux de la sylve avaient déjà transmis plusieurs images dans l'esprit de la Nymphe des Bois. Elle parvenait à suivre la progression de l'Unité de Capture envoyée en éclaireur par le Projet. Un système de surveillance aussi efficace que des caméras.
Inquiétée par la présence de cet intrus haut sur pattes, Yggdrasia plissa ses yeux jaunes.

- Avertis ton groupe que le premier danger de fer et de câbles a flairé votre piste. De mon côté, je vais appeler de quoi l'occuper un moment.

Marisa hocha la tête.

- Mieux vaut que j'aille en parler à la plus costaude de l'équipe, décida-t-elle en fermant ses petits poings.

Elle voulait bien entendu parler de leur vigie : Kerberath, l'okami !


Profitant du calme qui régnait dans la caverne, l'esprit de la sylve s'y enfonça un peu plus et s'agenouilla parmi la mousse. Elle projeta une partie de sa conscience dans le sol, la mêlant à un fastidieux réseau de racines qui serpentaient entre la roche creuse. A quelques mètres de ce qui traquait le groupe de sa protégée, elle concentra son pouvoir dans ce qu'elle appelait un catalyseur sylvestre.
Ici : un grand arbre malléable, marqué par le temps et affaibli par une trop longue perte de lumière, sujet à une transformation plus rapide que n'importe quelle autre. L'élément se soumit à la volonté de la dryade, tout craquant, et se dressant parmi ses ex-congénères comme un géant squelettique et noueux d'une bonne poignée de mètres de haut.

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Bien que dépourvue de gueule à défaut de posséder un semblant de visage, cette entité impossible émit un râle d'avertissement à l'adresse de l'envoyé du Projet. Plainte lugubre que suivit de menaçantes enjambées. Un bras immense, terminé par de longues branches en forme de doigts crochus, s'éleva parmi les arbres ; au moment de s'abattre sur l'Unité de Capture, il n'en renversa aucun.
A défaut, bien sûr, de creuser un profond sillon dans la terre meuble.
Le Projet et ses extensions macabres s'étaient fait un nouvel ennemi !
La premier d'une série que la dryade comptait bien étoffer ; elle avait bien conscience qu'un ours se trouvait dans les parages, et que sa force de prédateur solitaire pourrait bien lui être utile face à des adversaires de ce calibre.
Modifié en dernier par Les Lalwendë le 05 mars 2025 16:27, modifié 1 fois.
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Kazue/Projet CA.lcium
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Depuis une distance quantifiable, le Projet CA.lcium observait l’avancée de l’Unité-C grâce aux retours des visuels de télésurveillance. Des arbres. Encore des arbres. Soudain un pic sonore. L’Unité de capture ralentit jusqu’à l’arrêt complet pour vérifier si le pic est une bizarrerie sans importance ou si c’est une répétition porteuse de sens. C’est la seconde option. D’autres capteurs sont mis à contribution. Ce qui permet à l’Unité d’assister à la conception d’une pseudo vie dans un tronc agonisant. Pour le Projet CA.lcium, il y a création d’une certaine frustration à devoir attendre neuf longues secondes entre chaque retour de données.

Les caméras oculaires prirent un cliché flou qui fut envoyé à l’Unité-Mère. Le Projet CA.lcium réceptionna la preuve picturale d’une attaque d’un arbre. Il lui fallut attendre encore un cycle pour découvrir que l’Unité de capture continuait à fonctionner. Ce n’était pas une question de soulagement. Car le soulagement faisait appel à un sentiment. C’était une question de bonne utilisation de ressources et que l’U-C n’avait pas été programmé avec une obsolescence commerciale.

Après un nouveau cycle d’observation, l’Unité-C passa en action. Rien dans les lectures de chaleur n’avaient pas permis de découvrir un point faible. La machine se déploya en écartant ses jambes qui semblaient dotés de serres. Toute sa posture figé dans une pose qui lui permettrait de faire un départ très rapide et efficient. Voilà déjà que la machine s’était élancée et plantait les griffes de ses mains dans le tronc de l’arbre. Une façon de grimper vers le sommet tout en tailladant l’arbre-presque-mort. Coup de griffe aux niveaux des appendices manuels. Coup de griffe via les appendices plantaires. Coup de griffe également en provenance de la queue caudale. La machine attaquait encore et encore. Elle ne s’épuisait pas. Elle lacérait avec une stratégie tel un castor sachant comment grignoter le tronc d’un arbre pour le faire tomber. Bien que, dans ce cas précis, l’exemple le plus parlant était davantage celui de l’artisan qui tape ici et là dans la pierre. N’affichant rien en surface pour finalement créer des lézardes à l’intérieur du matériau. Toutes les fissures se rejoignait après un dernier coup d’outil et visant l’ouverture en deux parties.

Quant à l’essaim de drones, le temps estimé avant largage des bombes incendiaires était estimé maintenant à [28,553minutes…]
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Re: Deux péquenaudes qui découvrent la civilisation avancée, ça donne quoi ? [PV Kazue/Projet CA.lcium]

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Les Lalwendë
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Le géant boisé n'était pas assez vif pour attraper son assaillant ! La machine avait des faux airs d'écureuil ; elle défiait la gravité en s'aidant des membres aussi imposants que longilignes de son adversaire surdimensionné. Une taille qui n'était pas un problème pour ses capacités destructrices, visiblement.
Cette abomination technologique va me donner du fil à retordre...
Tout n'était pas perdu pour autant : si son envoyé de la sylve s'ouvrit bel et bien en deux comme une noix, l'Unité-C eut droit à un nouveau comité d'accueil. Plus petit, certes, mais plus consistant de par son nombre exorbitant !

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Les insectes bruns jaillirent comme une bombe de la carcasse éventrée, désarçonnant la créature robotique avant même qu'elle ne puisse réagir. Certains de ses assaillants se sacrifièrent en lui bouchant la vue tandis que d'autres - les "retardataires" - lui fonçaient dessus le dard tiré, quitte à traverser leurs honorables paires ! Il ne fallait pas se méprendre quant à la fragilité des membres de cet essaim : quelque fût l'alliage que constituait l'enveloppe de la dangereuse machine, elle n'en demeurait pas moins vulnérable aux chocs répétés. D'autant plus qu'il lui était impossible d'éviter autant d'assauts à la fois - et ce même en battant précipitamment en retraite.
Je te détruirai, monstrueux parasite, avant même que tu puisses poser ne serait-ce qu'une seule griffe sur le dos de ma fleur nourricière !
Influencés par sa haine, les assaillants volants ne lui laissaient absolument aucun répit. On eût dit que la machine s'en était pris à leur ruche ! Ce qui, étant donné sa première victime qui leur servait de Cheval de Troie, n'était pas tant éloigné de la réalité.
Par ailleurs, l'Unité-C était-elle vraiment venu à bout aussi rapidement du géant sylvestre ?
Ce dernier avait beau être en piteux état, il ne fonctionnait pas comme un être vivant normalement constitué. Ainsi, même quasiment coupé en deux, l'envoyé d'Yggdrasia ne s'effondra point, redressant plutôt ses membres craquants dans l'optique de réduire drastiquement la liberté de circulation de l'Unité-C.

La Nymphe des Bois ne brillait point par son optimisme mais elle disposait de plusieurs atouts dans sa manche. Il lui appartenait pourtant de les disposer avec intelligence et, au préalable, de les inciter à défendre ceux qui, à ses yeux, méritaient pareil déploiement de forces. En parallèle, donc, Yggdrasia, malgré le distance qui les séparait, prit le seul ours du secteur en traître.
Pardonne-moi cette offense, ô puissant compagnon de la sylve.
La bête se montra réfractaire, tirant sur ces racines noueuses qui le harcelaient sans cesse. Mais elle eut beau se débattre, il n'y avait pas plus têtu qu'Yggdrasia au sein de ce biome. Elle était la reine de la forêt - l'esprit de la sylve - et aujourd'hui, l'ours allait devoir payer sa dîme...

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Son rugissement de colère fit trembler jusqu'aux arbres alentour !
Tu ne combattras pas en vain.
Aiguillé par sa tourmenteuse, le nouveau monstre se rua instinctivement vers l'endroit où se débattait l'envahisseur robotique.
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Message par Maggot la gobeline »

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Maggot la gobeline
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[tentative de hacking en cours. Début de l’érection des barrages numériques en cours. 33,129%...39,855%...]

« Mais qu’est-ce que je fous là, moi ?! C’est situé où d’ailleurs cette merde ? Le dernier truc que je me souviens, c’est qu’une main sans-… »

[déploiement des logiciels de localisation initié. Lancement des programmes de nettoyage couplé à une néo-session de psychanalyse virtuelle en vue de déterminer la provenance de cette voix étrangère. Début d’une maladie, programme virus ou autre cause à déterminer. 24,555%...31,872%...]

« RHAAaaa ! C’est quoi cette voix froide et chiante qu’arrête pas de balancer des chiffres. Ca va me donner la migraine ce truc ! Et puis je suis où ? J’avais pas commencé à me souvenir d’un truc avant que-… »

[progression des calculs. Calcul 1 : 44,269%... Calcul 2 : 28,233%... INCOMPREHENSION ! Un calcul ne peut pas faire machine arrière. INCOMPREHENSION ! INCOMPREHENSION !]

« HEY ! Tu vas arrêter de me couper la parole ! C’est pénible. Et c’est mal poli. C’est un peu comme si tu me pointais du doigt. Et, ET JE NE SAIS même pas à qui je PUTAIN de m’adresse !! »
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