Pour financer son bar, Takeshi, qui n’avait pas réussi à obtenir de prêt, avait choisi de se rapprocher du chef du crime organisé de la ville. Il tenait audience dans un palais japonais médiéval reconstitué par lui dans un grand quartier qui était entièrement sous son contrôle, Don Cornéo. Cornéo avait fourni à la famille Hittori les moyens de financer le bar, mais, finalement, Takeshi n’était plus en état de rembourser. Son bar s’effondrait, et Cornéo n’acceptait pas de délais de paiement. Paniqué, Takeshi s’était enfui quand les gros bras de Cornéo avaient commencé à fureter autour du bar. Un geste courageux, qui laissa sa famille dans l’embarras. Don Cornéo avait envoyé l’un de ses hommes discuter avec Masori. Elle n’était que locataire, et n’avait rien de valeur pour permettre de rembourser Don Cornéo. Alors, Don Cornéo avait trouvé une autre option.
C’est pour ça que les deux policiers étaient venus cueillir Tifa en plein lycée. Ils lui demandèrent de prendre ses affaires.
« Vous allez en avoir pour la journée, Mademoiselle… »
Tifa l’ignorait, mais elle saluait une dernière fois avant longtemps ses amies, ainsi que son petit-ami. Masori avait avoué à Cornéo que sa fille avait un petit-ami, mais qu’elle était encore vierge. C’était ce détail qui avait achevé Cornéo de la convoquer chez lui. Dans la voiture de police, Tifa constata vite que la police n’empruntait pas le chemin du commissariat. Toutefois, les portières étaient fermées, et les policiers rejoignirent en réalité Wall Market, un quartier spécial qui appartenait intégralement à Don Cornéo. Officiellement, ce quartier ne situait pas, et, pourtant, il comprenait plusieurs bars, des magasins, des bordels, et un immense palais… Le palais de Don Cornéo.
« Avance, Don Cornéo souhaite te voir ! »
Les policiers se montraient brutaux, et poussèrent Tifa. Ils entrèrent à l’intérieur du palais, et la jeune femme fut conduite dans une pièce, un salon avec un rétroprojecteur. Une belle robe bleue se trouvait sur la table.
« Enfile cette robe.
- Tu devrais te dépêcher, avant que Don Cornéo ne vienne. »
Ils partirent ensuite, la laissant avec ses questions.
Alors qu’elle s’installait et qu’on la laissait entendre, le rétroprojecteur s’illumina brusquement, et montra des photographies de sa famille… De Masori en train de travailler, de préparer la cuisine, de faire les courses… De Benshiro en train de dormir, de jouer au parc avec ses amis, ou d’aller à l’école, ou même dans la classe maternelle. L’image était claire : ils savaient tout d’elle, et elle avait intérêt à obéir.
Une double porte s’ouvrit devant, et Don Cornéo fit finalement irruption.
« Bonjour, ma Tifa d’amour ! Es-tu prête à devenir ma chérie ? » demanda-t-il, tout de go, un sourire pervers sur les lèvres.