Skuld fut amusée de la maladroite tentative de mignonnerie de Valeria. La magie était décidément bien capricieuse à Pénombre.
« Tu n'as aucunement besoin d'en appeler à tes capacités. Elles ne te seront pas nécessaires avec moi. Je sais apprécier les valeurs simples et profiter du naturel. Concernant le tien, il est amplement suffisant pour délier n'importe laquelle des réticences. »
Elle essuya un peu de jus de pêche à la commissure de ses lèvres et porta son doigt à sa propre bouche. Le regard du succube s’enflamma quelque peu à cette vue, puis retrouva sa sérénité. Sarkis manqua s’étrangler dans son intangibilité. Skuld jouait avec elle, flirtait ouvertement.
« Prépare-toi à encore bien plus mon nouvel ami, comme ça se dessine, l’Impératrice et moi partagerons une couche avant peu…
- Impossible ! Jamais elle ne s’abaissera à… CA ! Encore moins avec TOI ! »
Valeria sourit mentalement. Malgré ses récriminations outragées, le mage savait très bien que les dés étaient déjà jetés et l’issue prédite par son hôtesse inéluctable. Il n’en était que plus blessé dans sa dignité, ce qui amusait d’autant plus Valeria.
« Tu es mignon…
- LAISSE-MOI TRANQUILLE !
- Oui mon lapin… Encaisse la fin d’une nouvelle illusion… »
Elle était cependant certaine qu’il serait aux premières loges pour voir ce qui se passerait ! Les mâles. Tellement prévisibles…
Skuld l’écouta religieusement quand elle parla du cadeau qu’elle voulait lui faire du livre qui l’avait amenée ici.
« Un livre ? C'est par un livre que tout a commencé pour Nétheril. Nous étions déjà un empire puissant mais un jour, nous avons découverts par hasard une grotte enfouie abritant des recueils datant d'un âge antérieur au nôtre. Outre une nouvelle perception des arts arcaniques, il y était fait mention du plan des ombres de manière très détaillée. C'est à partir de ces manuscrits que nous avons percé les mystères de cette œuvre inachevée du Grand Créateur. Tu apportes là un artefact précieux.
- Je sais… »
Elle sourit, mutine, jouant à la maligne quelques courts instants qui s’achevèrent sur une œillade complice.
« Si tu veux, tu peux envoyer des hommes le cher… Oh ! C’est déjà fait, hein ? »
Elle rit de sa propre naïveté puis acheva sa pêche dont elle déposa le noyau dans une délicieuse petite coupole prévue à cet effet.
Skuld se leva alors et emmena le succube dans une pièce attenante, une merveille d’architecture agencée en bureau-bibliothèque d’une exquise précision, agencée à la perfection, luxueusement décorée avec goût.
La valeur des volumes, grimoires et objets contenus ici dépassait certainement celle de plusieurs Royaumes de Terra cumulés. Valeria se permit de toucher un sextant millénaire, examiner une carte de temps où elle-même n’était pas encore née.
« Il faudra que tu me permettes de passer du temps ici s’il-te-plaît. Il y a tellement de réponses à trouver dans ces livres, de connaissances perdues à redécouvrir ! »
Elles s’assirent alors dans deux fauteuils extrêmement confortables et dont le luxe principal résidait dans une simplicité qui ne détonnait même pas dans le cadre de la pièce !
Pendant des heures, Valeria répondit à des questions de Skuld sur l’évolution de Terra depuis leur départ. Une plume retranscrivait magiquement leur conversation sur des parchemins posés sur un chevalet finement sculpté rehaussé de dorures. Attentive et participative, Skuld apprit beaucoup, posa beaucoup de questions.
Elle clôtura finalement cette partie de l’entretien en se levant avec grâce et annonçant qu’elles auraient tout le temps de continuer plus tard. En effet, ce n’était pas comme si Valeria allait partir le lendemain…
Elles revinrent dans Nef étoilée. L’impératrice resta silencieuse un long moment, soucieuse. Valeria respecta son silence en retournant sur le balcon admirer la vue en dégustant quelques dattes. Enfin, Skuld la rejoignit et posa une main délicate sur son épaule.
« Tu as faim ? Mettons-nous à l'aise maintenant que le protocole a été respecté. »
Elle l’emmena à nouveau dans le grand salon, mais dans une partie où elles n’étaient pas encore allées. Là se trouvait une magnifique arche de marbre bleu et d'obsidienne incrustée d'ivoire sous laquelle elle passa. Sa robe grandiose disparut au profit d'une tenue nettement plus légère mais tout aussi exquise. Valeria eut un hochement de tête approbateur tout en la dévorant du regard tandis que Skuld secouait sa longue chevelure.
« Magnifique !
- A ton tour! Il te suffit juste d'imaginer ce qui te conviendrait. »
Valeria sourit et se glissa elle aussi sous l’arche, ressortant dans
une tenue bien plus frivole. L’impératrice alla alors jusqu’à un petit salon moelleux nettement plus « oriental » où se trouvaient sofas et coussins rembourrés dans lesquels elle s’affala. La luminosité baissa tout en se teintant d'un rose diaphane. Valeria se laissa choir élégamment aux côtés de Skuld quand celle-ci l’y invita tapotant le sofa.
A la surprise du succube qui ne s’attendait plus vraiment à voir apparaître un être vivant autre que Skuld en ces lieux où la magie semblait répondre à tout désir ou besoin, un domestique se matérialisa discrètement pour leur servir dans une dent de dragon finement ciselée et sertie de pierres précieuses un boisson dont elle ne reconnut pas vraiment l’odeur.
« Si tu aimes l'hydromel, ceci te plaira.
- Alors goûtons » sourit-elle en levant gracieusement sa dent.
Par contraste, Skuld s'envoya une belle salve sans aucune façon et ses joues s'empourprèrent aussitôt. Valeria but plus parcimonieusement, et bien lui en prit car l'alcool était très fort et répandait une traînée de feu dans l’organisme tandis qu’il se frayait un chemin jusqu’à l’estomac. Rien à voir avec de l’hydromel en réalité, si ce n’était un petit goût de miel fermenté. Ici, on était sur un alcool pur et dur, pas sur une forme quelconque de bière, même plus alcoolisée que la normale.
Il était néanmoins bien agréable, une fois la première gorgée avalée, mais le succube le sentit immédiatement : il était affreusement traître car le goût de miel effaçait une partie de l’âpreté de l’alcool et ce genre de boisson ne devait absolument pas pardonner quand elle vous rattrapait.
Une musique lancinante s'éleva et un éphèbe nu, le visage caché par un masque doré, apparut. Valeria se crut presque revenue aux temps de la Rome antique tant son physique parfaitement dessiné et sa gestuelle gracieuse, tout comme sa danse, précise, subtile, suggestive pouvait augurer les prémices d’une orgie à venir. La danse était connue de Valeria qui dut néanmoins se fouiller légèrement sa mémoire pour l’identifier précisément : une danse ancienne que l'on retrouvait dans les bordels d'Aquila tout comme dans certains palais lors d'orgies éhontées où la dépravation pouvait parfois donner lieu aux plus atroces débordements.
Au fur et à mesure que la musique déroulait ses mélodies, de nouveaux danseurs rejoignaient le premier. Bientôt, ils furent douze à exécuter cette danse aussi lascive qu’hypnotique et provocante. Skuld battait la cuisse de Valeria de sa main, suivant le rythme du tambourin. Le succube n’avait pas prêté attention au fait qu’elle s’y était posée et en fut aussi surprise qu’heureuse.
Nul doute que Skuld connaissait la nature de cette danse et ses suites. Nul doute également qu’elle s’y était déjà adonnée de nombreuses fois, si Valeria devait se fier aux rares confessions qui avaient échappé à un Sarkis étonnamment muet jusqu’à présent. La main de Skuld se fit caressante, glissa entre ses cuisses. Le succube les écarta un peu plus, invitation tacite à poursuivre le cheminement et l’exploration.
« Ils sont là pour nous. Tu peux les toucher tu sais... »
En quelques instants, deux sexes se retrouvèrent à portée, l’un contre sa nuque, l’autre proche de sa joue. Valeria sourit, hocha doucement la tête.
« Ce cadeau m’honore mais tes attentions bien plus encore. Ne me laisse pas espérer plus longtemps… »
Elle lui lança un regard sans équivoque tandis qu’elle levait la main pour prendre une des queues et la masturber lascivement, la faisant croître très rapidement. Elle se laissa doucement aller, glissa en position semi allongée pour faciliter l’accès à son entrejambe, plaçant de ce mouvement calculé son service trois pièces sur la main de l’impératrice qui ne put dès lors ignorer la chaleur moite qui émanait de sa fente affamée. Dans le même temps, elle attira les deux danseurs en les masturbant. Une queue dans chaque main, de part et d’autre de son magnifique visage, elle fixa la jeune femme tout en glissant les deux glands l’un contre l’autre et les rejoignant d’une langue agile et affamée.
Gémissant par instants, elle les goûta pendant un moment, s’imprégna de leurs essences, puis les enveloppa de ses lèvres et leur prodigua avec un art aussi précis que consommé une caresse buccale qui les euphorisa assez rapidement malgré leur expérience. Sans façon, elle laissa sa salive maculer son menton, ses joues, tandis qu’elle passait de l’une à l’autre, suçant et masturbant. A peine quelques petites minutes suffirent pour que la semence des éphèbes jaillisse et s’écrase sur chacune de ses joues tandis qu’elle rivait Skuld sur place d’un regard enflammé. Les hommes avaient succombé rapidement, mais aucune expérience ne pouvait préparer à la rencontre d’un succube. Ils n’étaient nullement à blâmer. Sans compter que la première éjaculation était toujours plutôt rapide. C’est sur la durée qu’il faudrait les juger…
« Hmmm magnifique ! Tellement délicieux ! Mais… il faudrait me nettoyer maintenant… »
Valeria adorait la tournure prise par les événements et comptait bien jouir de tous les corps à disposition, mais sa véritable cible, son véritable désir avait la main entre ses cuisses et seule elle l’intéressait réellement à ce stade.
Son invitation était limpide, le regard de Skuld lui promettait une orgie mémorable. Valeria imaginait déjà la langue de l’impératrice courir sur sa joue, récolter la semence et la partager avec elle en un long baiser passionné. Mais allait-elle rencontrer son vœu ? Elle avait déjà compris que Skuld était passée maîtresse dans l’art des contrepieds…