Elles sont neutres, indépendantes, alliées ou ennemies des deux grandes nations.

La Tour perdue du Souvenir [PV Valeria]

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Ombre
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Hors du temps, hors de la connaissance. Le plan des ombres est un espace sans limites où ombre est le maître-mot. Les rivières y sont d'ombre, tout comme tout ce que les yeux peuvent voir et l'esprit, imaginer. Tout n'y est que clair-obscur fondant en noirceurs impénétrables. Rien n'y est fixe, le mouvement est permanent. Rien n'y est apparent, la représentation est toujours trouble. On n'y marche pas, on y évolue. Les substances supportent les poids mais sans les soutenir. Légèreté ne veut rien dire là-bas, tout comme pesanteur ou lourdeur ne signifient rien. On ne peut pas s'y perdre mais jamais se retrouver. Ce plan n'est rationnel pour personne car la logique d'un esprit n'est pas compatible avec une immersion dans ce plan où tout est rien. Seules les atrocités qui y vivent, faites de volutes et de crocs, peuvent s'y mouvoir et chasser, seulement mues par les instincts primaires de s'alimenter et tuer. Rien n'y est cruel mais tout y est mortel. L'air y est respirable mais même respirer demande un effort tant l'idée qu'inhaler le néant est présente. Et seul élément constant dans ce labyrinthe inextricable de sensations déroutantes, le silence. Car il n'y a pas de bruits dans le plan des ombres. Parler c'est mourir, indiquer sa présence, c'est devenir une proie. Aucun rugissement n'annonce une attaque et aucun cri une mort. C'est peut être ce qui demeure le plus perturbant.

Tel est le plan des ombres au delà des imprenables murailles de l'ancienne cité d'Aquila, devenue Pénombre, seul havre de sécurité en ces lieux de mystères. Exilée depuis 2700 ans, la capitale perdue de l'empire Nétheril n'avait eut d'autre choix que de s'isoler dans ce plan par l'exécution d'un sortilège d'une puissance fabuleuse. Ce transfert devait décider de la survie de ce peuple destiné à disparaitre sous le courroux des dieux et l'orgueil des hommes.

Les premiers siècles de la cité dans le plan des ombres ne fut que carnages, souffrances et survie dans une lutte permanente pour se fondre dans ces décors dantesques. Mages puissants, guerriers impitoyables, les nétherisses ne durent leur salut qu'à leur volonté de ne pas disparaitre dans l'oubli pour ne jamais rejaillir à la lumière. Ils apprirent à se fondre dans l'obscurité et à l'adopter. Ils perdirent leur magie traditionnelle pour apprendre celle des ombres, et noircirent leurs lames pour pourfendre les horreurs qui hantaient ce domaine. Ils ne cédèrent pas, perdirent des légions en combats pour défendre leur existence, avant de pouvoir s'imposer comme puissance à craindre.

Aujourd'hui, un tant soit peu que ce mot veuille signifier quelque chose dans cet univers où le temps n'est rien, Pénombre n'avait comme seul réel problème que son retour parmi les vivants. Bien sûr, le danger, hors de la cité, était omniprésent et pas moins mortel. Des choses indéfinissables restaient tapies dans les parages de la ville, même si celle-ci "flottait" en quelque sorte dans ce monde en constant mouvement.

Derrières leurs murs, les néthérisses avaient, au cours de ces nombreux siècles et millénaires, développé une nouvelle manière de vivre centrée autour de l'apprentissage de la magie de l'ombre et du combat en ce milieu hostile. Tous se préparaient constamment au pire mais le temps passé et l'émergence de leur suprématie les fit s'orienter vers d'autres activités. Vivant reclus, ils produisaient tout ce qu'ils consommaient, développèrent de nouvelles formes d'art et firent de la natalité de leur peuple une priorité. L'amour y était libre et dévergondé, les tabous d'autrefois considérés aujourd'hui comme des actes raffinés. Rien ne devait entraver le développement de ce peuple dans leur havre de sécurité, tant les risques à l'extérieur étaient périlleux.


-------------------------------------

Le mastiff de l'ombre se tapit dans une volute noire et gronda sourdement. Il venait de détecter un intrus. Le sergent d'arme, son maitre, qui le suivait de près, s'agenouilla à ses côtés et fit le signe qui indiquait à la patrouille qu'un danger la guettait. Habitués au combat, les vétérans de l'escouade, massifs dans leurs armures noires, prirent position avant que leur chef, un capitaine respecté, déploie sa troupe et ordonne par gestes d'avancer vers la menace. Souvent, ces hommes se battaient contre des monstruosités qu'ils avaient appris à mater. Leur dispositif s'organisa sans bruit et se resserra inexorablement sur leur cible. Tandis que les archers surveillaient les arrières, le cercle se restreignit au minimum. Les lances et épées noires dardées vers l'ennemi, les boucliers levés, ils s'apprêtaient à massacrer la Chose.

"Sorcellerie!"

Fait rare, le capitaine exprima sa surprise à haute voix. L'intrus n'avait rien de monstrueux, bien au contraire, mais dans ce plan, il fallait se méfier de tout. Aucun des soldats ne baissa son arme et le mastiff restait prêt à bondir. L'officier savait que cette rencontre provoquerait des remous dans la cité ... aussi fallait-il s'assurer qu'il puisse ramener sa captive entière et pas trop amochée. Si un piège ou un traquenard se déclenchait en revanche, elle serait rapidement démembrée.

"Va falloir être vraiment gentille et pas faire de conneries ... et me laisser vous attachez les mains dans le dos, et aussi vous bâillonner ..."

Lui passer un bandeau sur les yeux ne servirait à rien. Ils pourraient marcher des heures comme quelques minutes pour rejoindre la cité. Tout dépendait des ombres. Sarkis, leur mage de combat, reconnaissable dans ses robes noires, s'assurerait que la captive ne tente pas de leur en couler une en douce.
Modifié en dernier par Ombre le 17 févr. 2025 18:07, modifié 1 fois.
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Valeria
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Lanawell n’avait rien compris. Il croyait avoir invoqué un succube pour faire joujou, avoir un esclave sexuel pour son bon plaisir. Mais il avait tout fait de travers.

D’abord, le pentacle. Là, il y avait déjà des choses à redire, mais Valeria avait attendu, juste pour le fun. Ensuite, le contrat. Ce con avait accepté des termes bien trop vagues que pour ne pas avoir de failles. Et il ne les avait pas vues. Peut-être aussi parce qu’il n’avait pas fait attention à sa montée de libido due à une utilisation très subtile de son pouvoir, mais rien qui ne puisse rendre caduc un marché passé en toute connaissance de cause avec un succube en pleine possession de ses pouvoirs, puisque le pentacle avait des failles.

Etonnant comme ces humains pouvaient se faire corrompre quand il s’agissait de sexe. Les mâles surtout. Malgré les siècles d’existence, Valeria parvenait toujours à être surprise.

Elle lui avait donc donné ce qu’il voulait : du plaisir. Et avait pris ce qu’elle voulait : son âme.

Laissant l’enveloppe vide sur le lit, elle commença à parcourir la demeure du mage, fouinant par-ci par-là à la recherche de choses dignes d’intérêt. Ses sens magiques l’amenèrent assez rapidement à trouver plusieurs objets enchantés : quelques parchemins, deux grimoires, deux anneaux, une ceinture, une courte épée, un sac, plusieurs potions…

Elle enfourna le tout dans un grand sac avec une bandoulière qu’elle passa autour d’elle. Il n’y avait pas de raison. Il lui avait offert son âme, alors ses possessions matérielles… Elle s’arrêta en apercevant un autre grimoire à la couverture de cendres.

Tiens…

Il était scellé magiquement. D’une chiquenaude mentale, elle fit voler la protection et s’assit à la table. Le volume était intitulé « La Vie dans les Ombres ».

Tout un programme…

Elle ouvrit la couverture… et des volutes de fumée se matérialisèrent pour se mettre à tournoyer autour d’elle. La magie du livre était plus insidieuse que prévu, elle n’avait pas pensé à ça. Peu inquiète malgré tout, elle tenta de dissiper ces effets alors que la fumée se densifiait et que la pénombre envahissait la pièce. Rien à faire !

Là, elle sentit l’appréhension la gagner. Que se passait-il ? On aurait dit… comme une forme de téléportation ? Elle voulut la contrer en se téléportant aux Enfers, mais la magie à l’œuvre bloqua sa tentative.

Merde !

Soudain, le décor disparut, ainsi que les volutes. Ne subsistait qu’une obscurité d’encre. Et un froid inhabituel. Puis la réalité s’imposa petit à petit. Un décor lugubre. Tout était gris. Même la lumière. L’humidité suintait des murs des bâtisses qui l’entouraient. Elle était dans une rue. Vide. Personne alentours.

Et ce silence !

C’était très perturbant. Elle bougea, ses mouvements lui firent l’effet d’un cri tant cette ambiance était assourdissante. Soudain, un son !

« Sorcellerie ! »

Hmmm ben oui…

Une douzaine d’hommes en armure venait de surgir de tout autour d’elle. En armure ! Et elle n’avait rien entendu !

Les lames étaient pointées vers elle, menaçantes. Un molosse peu engageant grondait sourdement.

Elle leva les mains.

« Oulà, doucement les gars… J’ai rien fait, je viens d’arriver. Je ne veux pas d’embrouilles… »

L’un d’entre eux s’avança, probablement le chef.

« Va falloir être vraiment gentille et pas faire de conneries... et me laisser vous attachez les mains dans le dos, et aussi vous bâillonner...
- Quoi ? Là, comme ça ? Vous voulez ma virginité aussi ? Non, nous ne nous connaissons pas encore assez mon ami… »

Elle tenta d’utiliser sa capacité de charme. Quelque chose clochait. Ça fonctionnait, oui, mais…

« Vous êtes qui ? Où suis-je ? Je ne vous suivrai pas sans savoir ce que vous me voulez les gars, désolée… Par contre, je le redis, je ne veux pas d’embrouilles, alors soyez sympa, baissez vos armes, vous allez blesser quelqu’un… »

Elle avisa derrière eux une silhouette tout aussi menaçante, mais dépourvue d’armure. L’homme était semblable à un mage, mais rien n’était moins sûr.

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Ombre
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"Quoi ? Là, comme ça ? Vous voulez ma virginité aussi ? Non, nous ne nous connaissons pas encore assez mon ami..."

L'officier ne montra pas sa surprise. Ce joli bout de femme, si incongru en ces lieux, était la première personne qui ne soit pas de son peuple à qui il parlait depuis plus de deux millénaires. Cet homme était un vaillant combattant respecté et père de famille attentionné. Il luttait pour la survie de ses proches aussi quand une sensation étrange vint effleurer son esprit, sa réaction fut celle d'un tout autre profil. Il grogna.

"Ch'uis pas ton ami, et si j'dois prendre ta virginité, ce s'ra celle de ton cul ... avec ma lame!"

Aussitôt dit, aussitôt regretté. La sensation euphorisante le quitta et il resta une seconde interdit, sentant le regard de ses hommes pesé sur ses épaules. C'était le genre de réflexion stupide que pouvait débiter un soudard de basse exaction, pas un officier impérial nétheril.

Le ricanement grinçant de son mage le ramena à la réalité et le premier mot qu'il avait prononcé prit toute sa mesure: sorcellerie! Il regarda avec une méfiance encore plus exacerbée la jeune femme qui lui faisait face et recula d'un pas, laissant la place à celui qui saurait, quoiqu'il arrive.

Sarkis flotta jusqu'à intégrer le cercle des guerriers, tout proche de l'intruse. Le bas de ses robes disparaissait dans un brouillard vague, lui donnant l'impression d'évoluer sur un nuage noir. Les soldats reculèrent, élargissant par là le cercle de lames. Mieux valait ne pas se trouver dans le rayon de colère d'un mage de combat. Et Sarkis était l'un des plus réputés d'entre eux.

"Qu'avons nous là?"

La voix d'outre tombe de l'homme dont le visage pâle était en partie dissimulé par son ample capuche résonna comme un glas.

"Une petite chose intrigante qui ne parait pas effrayée. Comme c'est ... mortellement suspect."

Face à elle, le mage leva une main et claqua des doigts. Un petit papillon d'ombre apparut aussitôt et voleta jusqu'au visage de la femme. Là, devant son nez, il se diffusa en un mince filet vaporeux et s'engloutit sans signe de prévention dans une narine. La magie d'ombre fit son office et les filaments arcaniques se mêlèrent au cortex exposé du ... succube. Le mage ne fit le tri que du plus urgent. Identité, danger maitrisé, la jeune femme pouvait mourir donc ne devrait pas poser trop de problème, sa magie à elle était défaillante. Ils pouvaient la ramener à Pénombre.

"Et bien ... une cousine si je puis dire ... "

Il faisait référence à l'essence démoniaque de la jeune femme, dans un sens proche de l'état d'ombre dans lequel se trouvaient les nétherisses. Il ricana pour lui-même, son commentaire échappant aux autres. Puis son sourire s'effaça pour laisser place à un masque de cire, sans émotions. Il déploya sans un geste ni un mot une partie de ses pouvoirs. Un compresseur d'ombre se matérialisa autour du succube, tournoyant autour de lui. Des dizaines de pointes effilées s'en dégagèrent, dardées vers le corps attirant du démon de la luxure. Si l'arme magique se déclenchaient, ces pieux empaleraient la victime, perçant son corps et son âme démoniaque. La structure du sort était complexe et totalement différente de la magie conventionnelle, aussi Sarkis laissa la matrice magique lisible pour le succube, qu'il sache ce qu'il en ressortait. La cage d'ombre se resserrait inexorablement, lentement mais sûrement.

Le mage dessina ensuite dans l'air une grâce noire, l'équivalent d'une sorte de pentacle, qu'il apposa ensuite sous la démone. Les traits du construct s'illuminèrent dans leur noirceur.
L'homme leva ensuite son regard de braise pour le ficher dans celui de la prisonnière.

"Il ne me manque que ton nom, que j'aimerais entendre sortir de tes lèvres."

L'intruse avait exprimé sa volonté de savoir qui ils étaient. Bien évidemment c'était normal.

"Nous sommes des Egarés ... et notre impératrice, à n'en pas douter, prendra plaisir à sonder ta vie."


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« Ch'uis pas ton ami et si j'dois prendre ta virginité ce s'ra celle de ton cul... avec ma lame ! »

Dire qu’elle fut surprise était un euphémisme. L’homme aurait dû avoir les jambes flageolantes avec la dose de pouvoir utilisée. Pas assez pour lui coller une éjaculation précoce, mais certainement assez pour le mettre en son pouvoir.

Et il semblait s’être passé exactement l’inverse ! Une poussée de haine viscérale que ses hommes ne reconnurent pas, pas plus que lui d’ailleurs, s’il fallait se fier à leurs expressions hébétées. Une réaction virulente, instinctive, éphémère. Anormal.

L’homme en retrait ricana et se fraya un chemin entre les guerriers pour s’approcher d’elle. Elle remarqua qu’il ne marchait pas, il semblait flotter sur un nuage de brouillard. Les hommes reculèrent respectueusement, laissant Val respirer.

« Qu'avons-nous là ? »

Drôle de voix. Sépulcrale. Ce gars ne lui disait rien qui vaille.

« Une petite chose intrigante qui ne parait pas effrayée. Comme c'est... mortellement suspect.
- Chose ? Je vous prierai de me montrer un peu de respect. Je ne suis pas une de vos catins ni le premier serf venu. »

Elle le défia du regard tandis qu’il claquait des doigts. Un petit papillon d’ombre se matérialisa devant elle et voleta devant son visage, la faisant loucher. D’un geste agacé, elle le fit disparaître. Ou alors il disparut de lui-même ? Elle se sentit soudain bizarrement inspectée.

Merde ! Ce connard m’a lancé un sort…

Comment allait-elle se tirer de ce mauvais pas ? Pour le moment, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Ils étaient douze, lourdement armés, et avaient un mage avec eux. Elle avait beau être puissante, sa magie ne semblait pas fonctionner comme elle le voulait. Elle se mit à réfléchir rapidement, évaluant ses possibilités.

« Et bien... une cousine si je puis dire...
- Cousine ? De vous ? Plutôt crever. Votre attitude et vos manières sont une insulte. C’est comme ça que vous accueillez les étrangers ? Il ne doit pas y en avoir beaucoup… »

Son sourire s’effaça et il déploya un nouveau sortilège. Pas d’incantation. C’était curieux. On aurait dit un pouvoir et non pas un sortilège. Une ombre oppressante se focalisa autour d’elle, matérialisant en son sein des pieux effilés de magie pure. Impressionnant. Et dangereusement dissuasif. Inutile de dire que ce genre de dispositif était mortellement efficace.

Elle utilisa sa capacité à se mouvoir dans l’espace, espérant retourner directement aux Enfers. Elle tressaillit, son image se brouilla, mais rien de plus. L’interférence n’avait rien à voir avec le sort du mage. C’était plutôt le lieu qui opposait une résistance.

Une fois son sortilège terminé, il créa de toutes pièces une espèce de pentacle qu’il glissa sous elle. Quel intérêt ? Un pentacle c’était pour empêcher de se téléporter, pour retenir sa cible. Un pentacle était par essence immobile.

Il la regarda enfin.

« Il ne me manque que ton nom, que j'aimerais entendre sortir de tes lèvres.
- J'ai dit ce que j'avais à dire. Les manières, ça compte. A commencer par ce tutoiement malvenu... »


Elle sourit avec arrogance. Là il pouvait toujours courir. Elle le regarderait crever devant elle avant de lui adresser un seul nouveau mot. Elle avait beaucoup de mal avec la suffisance et la grossièreté de cet homme. Et pour la peine, elle savait que là, rien ne pourrait la forcer à le dévoiler, pas même un sortilège. Elle était par essence protégée. Parce que connaître son nom donnerait trop de pouvoir sur elle.

« Nous sommes des Egarés... et notre impératrice, à n'en pas douter, prendra plaisir à sonder ta vie. »

Ben voyons. Bande de connards !

Des Egarés ? Qu’est-ce que c’était que ce truc ? Elle regarda autour d’elle avec plus d’attention afin d’essayer de mieux comprendre où elle était. L’architecture lui rappelait quelque chose. Quelque chose qu’elle avait lu dans des livres anciens. Ou une légende… Elle avait du mal à rassembler ses idées sur le sujet. Il aurait fallu qu’elle visite plus longuement le site pour pouvoir se faire une idée plus précise.

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Ombre
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La méfiance de Sarkis à l'égard des étrangers n'avait pour égale que la passion qu'il avait pour sa cité. Et pour cause, c'était bien la première visiteuse qu'il rencontrait depuis ... toujours. A l'instar d'une grande majorité des mages, sa curiosité le guidait souvent dans des expériences toujours plus dangereuses. Ce nouveau sujet d'étude l'intéressait au plus haut point. Sa dangerosité paraissait limitée et heureusement, n'était pas à la hauteur de son opposition. Cette femme l'amusait et la disséquer s'avérerait surement être hautement instructif. Qui se cachait donc derrière cet esprit combatif? Ses répliques acerbes étaient piquantes à souhait et l'homme se régalait à la provoquer.

Le sortilège d'ombre qu'il avait glissé en elle lui indiquait la nature profonde et réelle de cette créature. Les démons ne s'aventuraient pas ici, et pour cause, le plan de l'ombre corrompait toutes les magies, en plus d'être un espace secret et méconnu. La présence de l'intruse était accidentelle, il en était certain et les informations qu'elle détenait sur le monde extérieur seraient précieuses pour le peuple exilé de Nétheril.

Elle était un succube, un démon dédié à l'expansion des forces démoniaques par des méthodes beaucoup plus agréables que celles d'autres entités. Les nétherisses, du temps de leur présence réelle sur Terra, n'avaient que peu côtoyés ces êtres. La puissance du premier cercle des archimages liée à celle de l'impératrice, protégeait l'empire des tentatives néfastes des démons d'intervenir sur ces terres. A cette époque, la présence de prêtres de haut rangs conjurait la menace démoniaque. Aujourd'hui, ces érudits avaient disparu avec le temps et l'absence des démons dans le plan des ombres.

Cette rencontre était donc exceptionnelle, et bon gré mal gré, le succube serait amené à Pénombre, pour peut être ne jamais en repartir. L'impératrice ne plaisantait pas avec la sécurité de la cité.

Sarkis ricana à nouveau, et passa sa langue sur ses lèvres. Il reprit de cette voix particulière qui donnait des sueurs froides à ses subordonnés.

"Tes pouvoirs de succubes ne te seront d'aucune utilité ici. Considère mon conseil comme celui d'un ami qui sait de quoi il parle. Ces lieux te sont hostiles et peuvent te garder à jamais, tu devrais nous suivre petit démon."

Il lui décocha un sourire un coin.

"Mon petit papillon m'indique qui tu es ... ne sois pas surprise surtout. Il ne me faut que ton nom ..."

Et il ajouta mielleusement.

"Je te rassure, nous ne sommes pas une bande de connards, comme tu le penses."

Magie de l'ombre....

Le succube ne les suivrait pas. Tant pis, ce que le mage s'apprêtait à faire serait une expérience que le succube voudrait oublier pour toujours. Le thaumaturge savait qu'il allait prendre un risque pour arriver à ses fins mais le jeu en valait la chandelle.

Autour d'eux, les anciens faubourgs abandonnés d'Aquila se dissipaient dans des pluies d'ombre, indiquant un changement dans la chronologie perturbée de ce plan. Les monstres allaient bientôt arpenter leurs terrains de chasse. Les soldats le savaient et étaient nerveux. Vétérans d'innombrables combats, ils ne sous estimaient aucuns adversaires.
Sarkis perdit toute once d'humour et son visage noircit sous l'invocation silencieuse d'une magie violente. Seuls ses yeux rougeoyèrent, filetés de ténèbres. La grâce qu'il avait dessiné sous le succube n'était pas un sort d'emprisonnement, bien au contraire, il pourrait être considérer comme un sortilège d'expansion. Il l'activa d'une pensée et les lignes du dessin s'élevèrent pour représenter une impression en relief de l'esquisse d'origine. Ce faisant, les lignes arcaniques passèrent dans le corps du démon. Une grâce similaire à la première se matérialisa au dessus de sa tête.

Sarkis unit ses mains, imbriqua ses doigts les uns avec les autres, incanta un borborygme sourd puis sépara ses mains et écarta les bras de son corps, tremblant d'effort, comme si une résistance s'imposait à lui. Les grâces s'étirèrent, suivant ses gestes. Les lignes magiques tranchèrent les chairs de la succube sans le blesser. Son corps se sépara et s'étira autant qu'il y avait de lignes. Le premier sort de garde se dissipa à ce moment-là.

Les guerriers reculèrent devant cette horreur. Mieux valait ne pas interférer avec les idées tordues du mage. Les soldats contemplaient le corps désarticulé, séparé, tranché, de la femme qui ne paraissait pas souffrir. Sarkis termina son incantation et observa son œuvre. Une boucherie ... propre, un corps parfaitement découpé. Le cœur battait, les entrailles restaient en place, le sang ne se déversait pas et ... elle clignait des yeux.

D'une pensée, le mage passa ensuite de l'état humain à celui d'une ombre aux contours flous. Il perdit sa consistance physique pour prendre celle d'un néant vaporeux. Ses filaments d'ombre glissèrent entre les morceaux de chair du succube et se lovèrent contre ses organes, s'enroulèrent autour de ses os. Les grâces reprirent ensuite leur taille initiale et le corps de l'intruse se reconstitua de ce fait, comme s'il ne s'était rien passé. Elle ne voulait pas les suivre, aussi Sarkis s'était emparé de ses vecteurs de mobilité, il la contrôlait, agissait à sa place en utilisant ses muscles et ses nerfs. L'esprit du démon serait isolé dans un corps qui ne serait plus le sien et sentirait chaque interaction de son parasite comme une atroce intrusion. Le mage d'ombre s'exprima par la bouche du succube.

"Il est temps de retourner à Pénombre, les monstres rôdent déjà!"

Le capitaine hocha la tête et donna ses ordres avant de contempler avec un dégoût soudain le démon possédé.

Sarkis sentit que quelque chose n'allait pas. Le succube gonflait comme s'il voulait l'éjecter. Les traits déformés, le visage du mage se superposait à celui de la femme. A nouveau, les soldats érigèrent un mur de lames, sur la défensive. Le mage vérifia l'échelonnement de son sort, aucune erreur. Son ombre n'adhérait tout simplement pas au démon et il ne pouvait expliquer pourquoi. Une corruption empêchait l'accomplissement du sortilège. Une vive douleur lui traversa le cerveau et il faillit vomir tant sa tête lui semblait sur le point d'exploser. Le corps du démon n'avait visuellement plus rien d'humain, le mélange grotesque de leurs apparences distendait magiquement les chairs. Un claquement brutal scella leur séparation et Sarkis, le vrai Sarkis, fut éjecter de l'intruse, avant de s'effondrer pour ne plus rien dire. Ses yeux roulaient dans ses orbites. Il était raide comme un piquet. Vivant mais totalement paralysé! Impossible de parler ni de faire quoi que ce soit!

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Valeria
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L’arrogance de ce mage semblait sans limites.

« Tes pouvoirs de succubes ne te seront d'aucune utilité ici. Considère mon conseil comme celui d'un ami qui sait de quoi il parle. Ces lieux te sont hostiles et peuvent te garder à jamais, tu devrais nous suivre petit démon. Mon petit papillon m'indique qui tu es ... ne sois pas surprise surtout. Il ne me faut que ton nom... »

Hmmm, il semble pouvoir savoir des choses sur moi grâce à ce sortilège. Et pas moyen de m’en défaire…

"Je te rassure, nous ne sommes pas une bande de connards, comme tu le penses."

Ah oui ! Lecture de pensées ! Pas subtil mais efficace.

Valeria ne connaissait pas la magie de l’ombre et était certes désavantagée dans cet environnement, mais le colmatage de brèches dans son esprit était devenu une nécessité dès son intronisation en tant que succube. Renforcé par des pratiques enseignées par des démons de l’esprit au prix de dépravations innommables, elle ne craignait plus grand monde à présent sur ce terrain.

Tout puissant qu’il parût, ce n’était pas ce gringalet qui allait lui arracher ce qu’elle ne voudrait pas. Elle le défia du regard mais ne pipa mot.

Elle balaya les alentours du regard. Les soldats paraissaient nerveux. Ils étaient dans ce qui semblait être les faubourgs d’une cité. Mais il n’y avait personne. Pas âme qui vive. Les murs étaient imprégnés d’humidité, les châssis et les portes se tordaient, certaines vitres tenaient encore mais la majorité avait déserté depuis longtemps, par la force du temps ou par la volonté de quelque casseur.

Le sol semblait avoir été pavé. En certains endroits en tout cas. Cette cité avait dû être grandiose. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ici ?

Une fine pluie s’était mise à tomber. Un crachin très humide qui brouillait la vue. Bientôt, la pénombre arriva, augmentée par cette pluie obscurcissante. Valeria ne comprenait pas vraiment l’environnement dans lequel elle était arrivée, mais la nervosité des hommes si. Un danger imminent menaçait.

Elle voulut parler mais à cet instant la magie du chef de patrouille la frappa de plein fouet. Les yeux de l’homme étaient devenus rouges, une lueur nauséabonde sur ce visage ingrat qui se perdait dans les ombres d’une magie inhabituelle. Sous elle, l’espèce de pentagramme se mit à évoluer pour devenir un cône qui l’enveloppa toute entière. Sous l’impulsion difficile de l’homme, les rayons qui le formaient se regroupèrent puis se séparèrent au sein de son propre corps, manifestant d’une manière aussi obscène qu’indolore une dissection d’elle-même. Surprise, elle regarda agir le sortilège sans laisser filer son attention du mage. Il était extrêmement concentré.

Les soldats perdirent une partie de leur vigilance devant le spectacle infâme du sortilège de leur chef. Leur horreur et leur dégoût transpiraient de leur attitude alors qu’aucun mot ne passait leurs lèvres. Au moins eux étaient-ils « normaux ».

Le mage n’était pas que concentré. Il était bien plus que ça. Il s’était embarqué dans une lutte inattendue. Contre elle. Contre sa nature magique. Contre son essence même. Elle ricana malgré son impossibilité à agir contre ce sortilège. Elle pouvait voir perler la sueur sur son front. Il se croyait puissant. Il n’était rien.

Maintenant il allait essayer de la posséder. Il ne le savait pas mais son arrogance sans limites avait déjà provoqué sa fin.

Il termina son incantation et observa son œuvre avec une évidente satisfaction.

Ouais, bon ! Ca va maintenant. Tu vas pas me laisser exposée ainsi pendant cent-sept ans !

Même les succubes avaient de la pudeur, tout le monde savait ça !

Sans incanter cette fois, l’homme devint immatériel, puis vaporeux. Une ombre dans l’ombre, mais malgré tout facilement discernable pour qui l’avait vu. Il s’immisça en elle, entre les parcelles d’elle qu’il avait dissociées, s’y imbriqua comme un parasite, scellant par cet acte sa reconstitution. Très vite, le corps de Valeria redevint comme avant. Rien n’avait changé. Si ce n’était la présence de ce… Sarkis ! en elle.

« Il est temps de retourner à Pénombre, les monstres rôdent déjà ! »

Le capitaine hocha la tête et donna ses ordres avant de la contempler avec un dégoût soudain. Il réprouvait ces façons de faire. A bien le regarder, ainsi que ses hommes d’ailleurs, ils n’aimaient pas ce mage. Ils en avaient juste peur. Et étaient trop disciplinés pour désobéir.

C’était sa voix, mais pas son ordre. Il avait pris possession de son corps. Du moins c’était ce qu’il pensait. Mais isoler une âme démoniaque dans son propre corps alors que la nourriture première de ce même démon était les âmes des mortels était une utopie.

Avant même qu’il ne sache ce qu’il se passait, Sarkis se retrouva emprisonné dans un recoin de l’esprit de Valeria, comme un lutteur qui inverse une clé de bras. Sauf que celle de Valeria était d’une puissance à toute épreuve. Un dragon devant un chaton. Un guerrier émérite devant un nouveau-né.

Gnnn ! Peut-être pas. Mais aucune chance pour lui de se dépêtrer de ce sortilège. Il l’avait lancé, oui, mais avait perdu sa maîtrise au moment même où il s’était inséré en elle. Désormais, elle était seule maîtresse à bord de ce vaisseau. Et pour bien le lui faire comprendre, elle l’expulsa. Oh pas tout entier, non. Juste sa coquille vide. Inutile.

Cela prit un peu de temps car il lutta pour ne pas se faire déposséder. Mais les forces étaient trop inégales. Oui, ici la magie de l’ombre dominait. Mais au sein même du corps du succube, elle restait maîtresse. Mieux ! Elle était déesse. Son corps se distordait sous le joug des forces magiques en œuvre.

Les guerriers levèrent leurs lames face à elle à nouveau. Ils avaient peur. Sarkis avait été trop loin. Il avait utilisé une magie qu’ils n’avaient jamais vue à l’œuvre. Ils ne comprenaient que le danger qui s’apprêtait à leur ôter la vie. Peut-être.

Elle agressa le mage avec une violence inouïe. Sa maîtrise des rouages de l’esprit et son emprisonnement, forte de l’emprisonnement de milliers d’âmes damnées par ses propres soins au cours des siècles, tous ces hommes et ces femmes – ces créatures aussi – esclaves de leurs pulsions, de leurs désirs, qui avaient troqué leur âme sans s’en rendre compte en échange d’un pouvoir éphémère ou d’un plaisir plus éphémère encore, avaient forgé l’inéluctabilité de ce moment.

Pourtant, Sarkis avait bien reconnu sa nature. Il ne s’était pas assez méfié. L’arrogance, encore…

Elle sentit l’esprit du mage céder, son crâne se fendre sous la pression de la lutte. Le sortilège fonctionnait pourtant ! Mais il n’avait pas encore compris qu’il n’en était plus le maître. La corruption de son essence démoniaque empêchait l'accomplissement total du sortilège.

Devant les yeux ébahis des soldats, le magnifique corps du succube n'avait à cet instant plus rien d'humain, distendu par la magie au-delà de toute cohérence. Puis un claquement brutal scella la victoire de Valeria. Elle expulsa Sarkis.

Son corps fut éjecté d’elle dans un claquement sonore et s’écroula au sol en un amas disloqué, immobile, comme paralysé, les yeux roulant follement dans leurs orbites. La seule possibilité de mouvement qui lui restait.

Valeria soupira. Enfin libre ! Elle sentait dans un tréfonds de son être l’âme de Sarkis se démener avec fureur. Douce vengeance…

Elle regarda les soldats.

« Tout va bien. Cette magie est… capricieuse. »

Elle écrasa la conscience de Sarkis contre les parois de sa prison, l’écartela brutalement, fouilla en lui sans aucune finesse et lui arracha quelques bribes de connaissance dont elle avait besoin. Tu vois ce que ça fait ? lui demanda-t-elle, mutine et souverainement salope.

Elle utilisa cette connaissance pour mettre en exergue son pouvoir de polymorphisme et prit la forme de Sarkis, puis, d’un coup de botte rageur, elle brisa la nuque du corps avachi, scellant les espoirs à court terme du mage qui s’effondra quelque part au plus profond de sa cellule mentale.

« Tous les déchets générés pourraient s’avérer incontrôlables. Il vaut mieux les oublier. Les charognards feront le reste. Allons-y ! »

Elle se pencha sur le corps, le fouilla rapidement histoire de récupérer ce qui valait la peine puis se redressa. D’un signe de la main elle intima aux hommes de reprendre la route. Ils s'ébranlèrent, elle placée au centre d'eux. Ce faisant, elle se dit qu’elle avait certainement donné trop d’explications. Sarkis méprisait ces hommes. Il ne leur aurait jamais donné autant d’informations. Elle haussa les épaules. Ce qui était fait était fait. On verrait bien plus tard si ça portait à conséquence ou pas.

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Ombre
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Un grognement tout proche indiqua la présence d'une Chose. Pas effrayé mais conscient du danger, l'officier de l'escouade donna un ordre bref.  Trois hommes se parèrent d'assurer l'arrière garde tandis que les autres s'ébrouaient pour entreprendre le retour de la patrouille à Pénombre. Le soldat aguerri était tout sauf un idiot. Sarkis était une merde. Puissant mais une merde quand même, faisant souvent passer ses intérêts avant la sécurité de ses hommes. Normalement, la patrouille n'aurait jamais dû avoir lieur mais le mage avait prétexté un argument que le commandant des éclaireurs avait dû accepté. Il était difficile de s'opposer à un mage de combat ...

Ce qui venait de se dérouler sous ses yeux n'était pas normal. Certes un mage restait un mage et les nétherisses avaient appris que la magie de l'ombre pouvait être terrifiante, mais bien qu'il n'eut aucune connaissances arcaniques, il savait que quelque chose clochait. Un mage ne se justifiait jamais et jusqu'à présent, jamais encore ne s'était produit ce qu'il avait vu.

Les soldats avancèrent vite pour rejoindre leur cité. L'officier ne quittait pas des yeux le thaumaturge et releva de nombreuses incohérences et hésitations. Le plan des ombres était en constante évolution et s'y déplacé normalement demandait une expérience affirmée. Sarkis trébuchait, ne savait pas où poser le pied quand les hauts et bas s'inversaient. Vraiment louche. Toutefois, le vétéran n'exprima pas ses doutes, se contentant de mémoriser toutes ces anomalies.

Bientôt, une horde de Bêtes menues et vaporeuses les encerclèrent sans pour autant les attaquer. Les petits prédateurs connaissaient bien les hommes en noir et savaient que leurs lames étaient redoutables. Mais s'ils arrivaient à en isoler un ...

Tout près, un couinement cisailla le silence étouffant. la Chose énorme qui les suivait avait trouvé une proie plus accessible. Aucun des soldats ne tressaillit. Tous étaient aguerris. Ils marchèrent des heures, ou peut être quelques minutes, à travers des faubourgs déserts, repassant devant des ruines qui se ressemblaient toutes, pierres pour pierres. Simple illusion? Doute de l'esprit? ou bien les deux, tel était le plan des ombres.

Mais Pénombre était unique. Même si les bas quartiers de la cité n'abritaient plus aucune vie, dès que l'on atteignait les murailles sombres, la puissance de cette super forteresse prenait toute son ampleur.

Les remparts apparurent comme par magie devant la patrouille. Leur hauteur était spectaculaire, tout autant que l'immense porte fortifiée qui en définissait l'accès. il fallait franchir un pont crénelé large comme un fleuve, surplombant des douves noyées de courants d'air toxiques, pour y accéder.

Plus on avançait, plus les détails apparaissaient comme créé pour surprendre le visiteur. un terme définissait Pénombre. Monumentale. Sortant de volutes éphémères, une cohorte de soldats, identiques à ceux de la patrouille, présenta un mur d'acier aux revenants. Quatre cents hommes gardaient la porte, et tout autant se tenaient prêts à intervenir, dans les postes de garde. Des archers se massaient aux tourelles et des engins de guerre chargés défendaient chaque angle de cette parcelle imprenable.

Soudain, un dragon d'ombre s'abattit sur le pont, devant Sarkis. Un nétherisse en robes de guerre le montait. Un mage, d'un autre acabit que le mage de combat, dont l'influence magique s'étendait à tous.

"SARKIS!!! TU DEFIES LES ORDRES DE L'IMPERATRICE! TU N'AVAIS PAS LE DROIT DE RISQUER LA VIE DE CES HOMMES!"

Il se pencha sur l'encolure du monstre et ajouta satisfait.

"Notre maitresse est furieuse, tu vas répondre de tes actes!"

Le capitaine de l'escouade sortit de son mutisme et vint glisser quelques mots à l'oreille du messager qui répliqua aussitôt."

"Le capitaine Tarkas et ses hommes vont s'assurer que tu ne te perdes pas jusqu'à la tour du souvenir." Autrement dit, jusqu'au temple de la magie, demeure du premier cercle des archimages de la cité exilée.

La patrouille se trouva renforcer de cinquante hommes qui passèrent les portes monstrueuses. Se casser le cou ne suffisait pas à en évaluer la hauteur réelle. Le système de défense d l'entrée faisait la taille d'une citadelle de Terra. Après, des casernes et écuries abritaient les armées de l'impératrice. Pénombre avait la taille d'une petite nation et abritait des centaines de milliers, surement plus, d'individus. La patrouille franchit quatre cercles successifs de remparts, croisa des hordes de guerriers, s'écarta pour laisser passer la cavalerie montée sur wyvernes et étalons d'ombres. Les voies pavées allaient toujours plus haut et les bottes d'infanteries claquaient sur la pierre. Ils traversèrent les cercles dédiés à la guerre pour fouler les quartiers où se massait la population civile. Hommes et femmes portaient tous une arme et même si les enfants jouaient en riant, un adulte veillait toujours à proximité. Pénombre était une œuvre d'art dont les origines remontaient à des millénaires. Ses artisans et orfèvres taillaient les éléments comme personne. Un balcon était une merveille ouvragée, une porte d'habitation digne de s'ouvrir sur la chambre d'un roi. Les colonnades rappelaient le travail d'un dieu et tout cela n'était rien en comparaison du palais impérial qui surplombait la ville. A lui seul, il inspirait tout ce que Nétheril avait eu de puissance. Ses murs autrefois blancs éclatants, tout comme la ville entière, avaient pris une teinte d'obsidienne. il inspirait l'admiration et l'intimidation. L'escouade fut arrêtée par la Garde du palais. Quatre guerriers gigantesques accompagnés d'un mage impérial encadrèrent Sarkis qui n'avait qu'à les suivre. Pas un mot ne fut prononcé mais le capitaine de la patrouille adressa au mage un regard qui ne signifiait rien de bon.

La nouvelle escorte emmena le fautif dans les entrailles de ce chef d'œuvre d'architecture. la finesse des travaux n'avait d'égale que ses capacités défensives. Autrefois capitale, Pénombre était aujourd'hui un havre de sécurité imprenable. Le petit groupe serpenta le long d'interminables couloirs de marbre. L'attitude martiale des guerriers était bien différente de celle des troupes communes. Sarkis ne les impressionnait pas et s'il trainait un peu, une poussée brusque le faisait avancer plus vite. Ici, le plan des ombres n'influençait pas la vie, si ce n'est que personne ne vieillissait depuis trois mille ans ... L'air corrompu ne passait pas les murailles et les illusions restaient également à l'extérieur. Le petit groupe se détourna des axes principaux et passa une succession de jardins aussi beaux que surprenants dans un tel endroit. Ils s'arrêtèrent enfin devant une tour majestueuse, isolée à l'écart du palais. Aucuns gardes ne la surveillait, personne n'était assez fou pour s'y introduire. Il s'en échappait une telle puissance magique que même les non initiés en devinait le pouvoir. Une porte imposante s'ouvrit en silence devant eux et Sarkis fut invité à entrer seul.

Une seule pièce occupait le rez de chaussée de la tour. Circulaire et immense, à l'image du socle de la tour. Elle baignait dans une semi obscurité tout juste perturbée par l'éclat tamisé de quelques orbes magiques. En son centre, quatorze sièges magnifiques occupaient la périphérie d'une grâce luminescente. Au coeur de cette grâce, un emplacement dédié à un orateur attendait que Sarkis vienne se justifier.

"SARKIS!" gronda la voix du doyen des archimages. "Tu fais honte à notre ordre!"

Les quatorze archimages de Pénombre apparurent sur leurs sièges. La simplicité de leurs robes rompait avec l'immense fureur arcanique qui émanait d'eux. Si Sarkis était puissant, ceux là l'étaient démesurément. Et leur sagesse noyait toute sorte d'arrogance ou de dédain. Ils représentaient ce que Nétheril avait été. La domination par la magie.

"Et tu fais honte à ton impératrice! Quelle sera ta sanction Sarkis ou ... qui que tu sois d'autre?"

La voix du doyen résonnait dans cette immense pièce.

"Votre altesse, comment souhaitez-vous châtier cet homme?"

"Homme? Sommes nous sûrs qu'il s'agisse d'un homme?"

L'impératrice se leva de son trône de diamant noir pour s'avancer dans la lueur des orbes. Skuld Skyleia Sabina, deuxième du nom, portait une robe sombre diaphane, sobre dans la conception mais riche dans la confection. La parure de pierres brillants à son cou accentuait le reflet de ses yeux orangés. Elle portait à ses poignets des bracelets d'obsidienne tranchants avec ses ongles blancs, finement taillés. Elle portait sa chevelure blanche simplement nouée en queue de cheval, et ses franges encadraient son beau visage. Les archimages représentaient le pouvoir. Elle, dominait les archimages.

"As-tu un autre nom que celui de Sarkis?"

Derrière elle, le fidèle capitaine commandant la patrouille accompagnait l'être qui lui était aussi cher qu'à tous les autres habitants de la cité.

Skuld s'adressait sans animosité à son interlocuteur. Elle était l'impératrice et quand l'impératrice posait une question en son domaine, il était juste d'y répondre. Elle s'aventura dans les lignes de la grâce qui frémirent à son contact et d'un pas lent mais léger, tourna autour de "Sarkis" pour l'étudier. Pas un des quatorze archimages ne bougea pour faire rempart à leur maitresse. Skuld était Nétheril, Skuld était leur déesse, et il eut été arrogant de prétendre protéger une déesse.
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Valeria
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Ils se mirent en route sans attendre. Les soldats étaient sur le qui-vive, comme si un guet-apens pouvait les surprendre au moindre coin de rue. Bien placée au centre de leur formation, Valeria avança avec ce qu’elle croyait être aisance et souplesse, mais cet endroit ne réagissait pas comme les autres. Tout était subtilement différent.

Alors qu’elle marchait, elle se sentait parfois perdre l’équilibre de façon totalement inopportune alors qu’aucun obstacle ou modification de terrain ne le justifiait. Et il y en avait. Régulièrement, elle avait l’impression de devoir lever le pied alors qu’il s’agissait d’un creux, ou l’inverse. Plus d’une fois elle manqua tomber, mais fit mine de rien. Les soldats ne semblaient pas remarquer… Enfin si. Le regard lourd du Capitaine pesait sur ses épaules. Et son poids augmentait à chaque faux pas.

Mais il n’y avait rien à faire. Elle devait rejoindre leur cité. Il lui fallait des réponses. Et il lui apparaissait que manifestement sans eux elle n’y arriverait jamais. Alors, contre mauvaise fortune bon gré, elle continua cette marche plus éprouvante que prévu, certaine d’avoir été percée à jour sans pour autant vouloir asseoir sa « culpabilité » devant les soldats. Qu’ils la mènent à bon port, il serait toujours temps d’aviser par la suite.

Des créatures rôdaient. Le Capitaine dépêcha quelques hommes pour veiller sur leur groupe. Plus loin, plus tard – ou était-ce quelques minutes plus tôt ? – elle vit de drôles de créatures rôder dans les ombres qui bordaient le chemin. Des petites créatures velues aux pattes courtaudes et aux multiples yeux brillants. Ils avaient presque l’air mignons avant que l’un d’entre eux ne baille et découvre une énorme rangée de crocs acérés.

Elle frissonna. Elle paria avec elle-même que ces saletés couraient bien plus vite qu’elles n’en avaient l’air. Un cri rauque, inhumain, retentit dans l’ombre pluvieuse. Plus loin, mais pas assez. Un grognement de bête en chasse. De prédateur qui a flairé une proie. Des bruits de détalement se firent percevoir, suffisamment sonores pour qu’elle se dise que cette créature-là était d’une taille bien supérieure à ces petites saletés là autour d’eux. Et sans doute même à un humain. Un autre cri se fit entendre, cassé net par un grognement féroce. Fin de partie pour l’un des deux. Les gardes étaient restés impassibles, comme cuirassés par leurs armures contre ces bruits autant que contre les coups.

Enfin ils arrivèrent. Ils avaient traversé une multitude de rues et ruelles, toutes semblables, toutes en ruines, toutes inoccupées. Les boules sur pattes avaient délaissé leur compagnie depuis un moment déjà. La pluie n’avait pas cessé. Elle percé sa cape, mais elle avait usé son énergie. Entre la marche, la visibilité et elle, Valeria était fatiguée. Cette marche avait été éprouvante.

Mais la pénombre devint encore plus écrasante. Rien ne l’avait préparée à ça. La forteresse qui se dressa devant eux était monumentale. Et, à dire forteresse, il s’agissait plus d’une cité fortifiée, voire d’une citadelle.

Tout était démesuré ici : les murailles, tellement hautes, la porte et la herse, si grands, si épais, le pont, plus large qu’une avenue de Capitale dans la plus majestueuse cité du Sud ! Crénelé en plus, Valeria se demandait bien pourquoi, mais préférait ne pas le savoir. Elle n’avait pas fini d’appréhender ce qu’elle voyait qu’un nouveau bruit se faisait entendre : le martèlement des pas d’une armée. En quelques instants, une cohorte de soldats prit place sur le pont, de manière à leur offrir une haie. Pourquoi ? Mystère.

Mais ça ne s’arrêta pas là : à cet instant, un énorme souffle d’air s’abattit sur son escorte et elle. Un bruit assourdissant dans cette noirceur brumeuse, silencieuse et pluvieuse. Un dragon d’ombre atterrit devant eux, écrasant leur troupe de son aura. Il darda son long cou au-dessus des soldats, amenant son énorme tête – et son cavalier – devant Valeria.

« SARKIS ! TU DEFIES LES ORDRES DE L'IMPERATRICE ! TU N'AVAIS PAS LE DROIT DE RISQUER LA VIE DE CES HOMMES ! »

L’homme, un mage très puissant, d’après ce qu’elle capta des réactions de l’âme de Sarkis, se pencha sur l'encolure du dragon et ajouta quelques mots d’un air plutôt satisfait. Encore un auquel ce connard ne plaisait pas.

« Notre maîtresse est furieuse, tu vas répondre de tes actes !
- J’ai l’air de ce Sarkis à vos yeux ? »

Elle eut un geste emphatique pour montrer son corps.

Comment sait-il qu’il s’adresse à Sarkis ? C’est pas normal. Je n’ai pas changé de corps. Je suis une femme, une étrangère. Et il me parle comme à ce laquais…

Le Capitaine la dépassa alors et s’avança jusqu’au mage pour lui adresser quelques mots qu’elle ne perçut pas. Ce mage qui réagit comme si elle n’avait pas parlé, comme si elle n’était pas vraiment là.

« Le capitaine Tarkas et ses hommes vont s'assurer que tu ne te perdes pas jusqu'à la tour du souvenir. »

Le haut-lieu des Mages quoi…

Elle jeta un œil au Capitaine. Celui-ci avait gardé un air impénétrable, mais elle savait qu’il l’avait percée à jour. Et qu’il l’avait dénoncée. Serait-ce mieux ou moins bien ? Ce Sarkis avait apparemment pas mal d’ennemis. Pas étonnant en fait, quand on voyait comment il se comportait. Elle lui lança une pichenette mentale.

« Ça ne sent pas bon… Si tu veux qu’on s’en sorte, t’as intérêt à m’aider.
- Pourquoi je t’aiderais, tu m’as-tué connasse !
- Erreur ! J’ai tué ta carcasse de merdeux. Mais je peux toujours laisser ton âme réintégrer un corps. A toi de voir si ça t’intéresse…
- Va te faire foutre !
- M’est avis qu’avec la puissance qui est la leur, ils peuvent certainement te récupérer hors de moi et te faire connaître mille tourments. C’est ça que tu veux ? »

Le mage se tut en grommelant, ce qui était encourageant.

La patrouille, renforcée de cinquante hommes, s’engagea dans les rues immenses, noires et pluvieuses. Pas le choix que de suivre le mouvement. Impossible de tenter une évasion avec autant de monde. Et des pouvoirs en vrac. Tout ici était démesuré, que ce soient les portes, les murailles, ou la cité elle-même. Car devant elle s’étendait une cité gigantesque qui devait abriter des centaines de milliers de personnes. Celle-ci avait été érigée par paliers et elle pouvait compter pas moins de quatre étages cernés de murailles impressionnantes.

Le déploiement de forces militaires était impressionnant. Elle n’avait jamais rien vu de tel, pas même aux Enfers en temps de guerre entre les Princes-Démons. Certaines créatures lui étaient familières et inconnues à la fois, comme des chevaux d’ombre qu’ils croisèrent derrière la deuxième enceinte.

Ils traversèrent des kilomètres de rues, permettant à Valeria de découvrir une architecture riche et ancienne. Très ancienne. Plus elle avançait et plus elle en découvrait, plus cela faisait écho dans sa mémoire. Elle avait le sentiment de connaître cette cité. Ou au moins d’en avoir entendu parler. Sarkis ricana dans son coin.

« Quoi ?
- Bien sûr que tu la connais ! C’est Aquila !
- Aquila ? Je… Non ! Néthéril a disparu il y a des milliers d’années !
- Faut croire que non… »


L’homme n’était pas peu fier et ne le cachait pas. Sa cité représentait tout pour lui.

Plus attentive encore, elle nota de nombreux signes qui allaient dans le sens des paroles du mage. Tout était magnifique et elle constata que la réputation des artisans néthérisses n’était ni usurpée ni à la hauteur de leur talent. Comment était-ce possible ? Et pourquoi ?

Ils atteignirent enfin le palais impérial qui surplombait la ville. A lui seul, il inspirait tout ce que Nétheril avait eu de puissance. Dire que c’était une magnifique bâtisse d’obsidienne était très en deçà de la vérité. Si les mots pour le décrire existaient, elle ne les connaissait pas. Non, les murs sont de pierre, mais semblable à l’obsidienne.  Elle regarda alentours. Tout ici prenait cette teinte sombre et triste. Il inspirait l'admiration et l'intimidation.

La Garde du palais les arrêta le temps que quatre guerriers gigantesques accompagnés d'un mage impérial se mettent autour d’elle. Tarka et le mage échangèrent un regard qui n’augurait rien de bon. Pas un mot ne fut prononcé. Elle n’eut pas d’autre choix que de suivre. Elle était dans l’antre de la bête.

Elle découvrit une architecture encore plus fastueuse s’il était possible que ce qu’elle avait déjà pu voir. Son esprit peinait à imaginer la démesure de ce qu’il enregistrait. Et elle réfléchissait furieusement aux implications que l’existence toujours manifestement bien réelle de Néthéril pourrait avoir pour Terra telle qu’elle la connaissait.

Une bourrade brutale la força à avancer et elle grogna en regardant le garde impassible qui l’avait ainsi  malmenée. Ce n’était pas le même acabit que les soldats de Tarkas. Ceux-ci ne craignaient absolument pas Sarkis. Ce qui était bon au fond, mais pas pour elle dans le cas présent. Elle pressa quelque peu le pas pour rester à leur hauteur. Recevoir une bourrade, même peu agressive, d’une armure de plaques ouvragée ne faisait pas du bien et sa peau ivoirine n’aimait pas ce traitement. Ils traversèrent une porte qui était en sus un portail antimagie. Elle le décela sans mal malgré son essence anormale. Si elle avait eu un sortilège actif sur elle, il aurait été dissipé. Elle hocha la tête, approbatrice. Belle protection.

Malgré sa situation, elle ne parvenait pas à s’empêcher d’être admirative et comme spectatrice de ce qui lui arrivait. C’était tellement énorme, tellement inattendu !

Après de nombreux couloirs, ils passèrent dans des jardins majestueux où la végétation avait réussi à être préservée d’une manière ou d’une autre des méfaits de ce climat pour le moins particulier et hostile. Ils s'arrêtèrent enfin devant une tour majestueuse à l'écart du palais. Ici, pas de garde. Sarkis lui confirma qu’il n’y en avait nul besoin. Ils étaient arrivés. Elle fut poussée en avant. Le reste du chemin se ferait seule.

Le reste du chemin, pour ainsi dire ! Elle pénétra dans une immense pièce circulaire. Elle devait faire la totalité de la circonférence de la tour. Quelques orbes magiques empêchaient la pénombre de régner en maître et amenaient une lumière tamisée sur les lieux. Une aura incroyable de puissance imprégnait les lieux.

Au centre de la salle, plusieurs sièges magnifiques (quatorze en fait) entouraient une zone centrale baignée par une lumière magique. Celle-ci semblait être un emplacement dédié à un orateur. Sa place d’accusé certainement. Pour que tous puissent bien le voir…

« SARKIS ! » gronda une voix de tonnerre (le doyen des archimages lui apprit Sarkis). « Tu fais honte à notre ordre ! »

Mais p… Personne ne me voit moi ou quoi ?

Ça en devenait vexant !

Les quatorze archimages de Pénombre apparurent sur leurs sièges. Ils étaient vêtus de simples robes. Une simplicité qui rehaussait encore l’aura de pouvoir et de puissance qui émanait d’eux. Sarkis se recroquevilla en elle.

« Et tu fais honte à ton impératrice ! Quelle sera ta sanction Sarkis ou... qui que tu sois d'autre ? »

Ah quand même !

La voix du doyen résonnait dans cette immense pièce.

« Votre altesse, comment souhaitez-vous châtier cet homme ?
- Homme ? Sommes-nous sûrs qu'il s'agisse d'un homme ? »

L'impératrice se leva de son trône de diamant noir – un trône de diamant noir ! – et s'avança dans la lumière. Elle était magnifique dans sa sobre robe sombre rehaussée d’une parure qui devait bien valoir un royaume à elle seule. Son visage parfait était encadré par quelques mèches savamment libérées d’une coiffure inattendue chez une Impératrice : une queue de cheval.

« As-tu un autre nom que celui de Sarkis ? »

La femme était très belle. Et dégageait un pouvoir que le succube ressentait à travers toutes les fibres de son être. Elle s'était adressée à elle sans la moindre animosité. Etonnant car elle venait quand même de la priver d’un puissant mage de combat.

« Bon, juste derrière, elle a ce Tarkas en garde-chiourme. Mais quand même. Et puis faut pas oublier tous ces vieux débris ultra puissants. Sans parler d’elle, tout simplement. Allons, sois réaliste. Personne ne se méfie vraiment de toi, bien que tous se méfient. Ils ne t’ont même pas fouillée ! Ni pris ton épée !
- Arrête de tout ramener à toi, imbécile ! Quand l'Impératrice Skuld Skyleia Sabina, deuxième du nom, pose une question en son domaine, il n’est que juste d'y répondre. C’est aussi simple que ça !
- Tu vas me parler sur un autre ton maintenant ! Ton concours est apprécié, pas tes insultes !
- N’empêche tu as intérêt à répondre. Parce que de gré ou de force elle aura ses réponses.
- J’imagine…
- Sans parler du sort de vérité qui est posé sur cette zone de la salle… »


Ce n’était guère surprenant. Ce n’était pas parce qu’elle ne l’avait pas senti qu’il n’était pas là. Et face à un tel conseil de sages, il était tout à fait concevable qu’il en soit ainsi. Valeria fronça les sourcils tandis que l’Impératrice entrait dans la zone de lumière pour se mettre à lentement tourner autour d’elle, l’examinant presqu’amicalement en attendant qu’elle réponde. Elle se tourna vers elle pour lui faire face quand elle répondit.

« Oui Majesté, je me nomme Valeria. Et je ne sais pas où je suis. Personne ne m’a rien dit. Tout le monde m’appelle Sarkis, mais je ne suis pas lui. Je suis arrivée ici par hasard et tout ce que je désire c’est rentrer chez moi. »

Elle n’avait pas grande latitude, que ce soit en actes ou en paroles. Alors elle se tut en attendant la suite. Elle n’allait pas débiter toute son histoire comme la première paysanne venue.

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Ombre
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"Oui Majesté, je me nomme Valeria. Et je ne sais pas où je suis. Personne ne m’a rien dit. Tout le monde m’appelle Sarkis, mais je ne suis pas lui. Je suis arrivée ici par hasard et tout ce que je désire c’est rentrer chez moi."

Skuld cessa de tourner autour de l'étrangère. L'air de la pièce crépitait d'énergie arcanique. Les nombreux sorts actifs qui assuraient diverses fonctions interagissaient les uns avec les autres. Les sortilèges de défense s'imbriquaient étroitement au sort de vérité pour en deviner les variations. Il était heureux que Valeria se plie à l'exercice de la vérité car si elle avait décidé de mentir ou cacher ses desseins, elle n'aurait pas apprécié les conséquences de sa retenue.

L'impératrice vint se coller à 'l'accusée', pressant sa poitrine contre celle de Valeria.

"Je te crois, mais j'ai besoin de m'entretenir avec mon mage."

Skud prit, d'un geste doux, le visage de Valeria entre ses mains et apposa son front contre le sien. Leurs regards se figèrent l'un dans l'autre et la souveraine perça chairs, os et esprit pour trouver celui qu'elle cherchait. Quand elle le trouva, Sarkis s'émietta devant la puissance de l'intrusion psychique.

"Votre altesse ..." chevrota t'il.

"Sarkis! Fais très attention au moindre mot que tu vas prononcer ..."

"Je m'incline humblement devant vous, votre altesse. Mes actes m'ont été dictés par ..."

"Tu te justifies? Depuis quand un nétherisse  justifie t'il de ses erreurs, au lieu de quémander un châtiment à la hauteur de sa valeur?" N'as tu pas envie de souffrir comme jamais Sarkis?

"Si ...... votre altesse ..."

"J'en suis ravie."
Sarkis hurla mille morts tandis que Skuld effilochait son âme lentement. Leur confrontation était ouverte à Valeria qui pouvait suivre la torture qui se livrait dans son esprit. Le mage vivait une horreur sans nom, subissait une violence qu'il aurait même préférée physique. Ce fut long, et court. Au centre du cercle des archimages, deux femmes magnifiques semblaient enlacées dans une danse figée, telles deux statues de porcelaine. L'ouragan spirituel, vivace dans l'esprit de Valeria, était tout le contraire de cette vision artistique. Skuld relâcha la violence de sa pression et émit un petit rire cristallin qui ne résonna que pour la captive, le mage et elle-même.

"Maintenant que tu es bien disposé Sarkis, tu vas me narrer le déroulement de cette journée pathétique."

Sans attendre, l'autre s'exécuta, livrant maints détails personnels, n'omettant aucune minute ni ne manipulant aucun évènement. L'arrogance, et toujours l'ambition. Le ver pourri dans le cœur des mages, voulant toujours plus de connaissances et de pouvoirs. La rencontre, la capture et l'échec de la domination de Valeria furent développés dans la plus juste vérité. L'homme se mit à nu devant sa maitresse, tremblant des conséquences désastreuses qui fatalement allaient suivre. Quand il eut terminé, Skuld le libéra de son emprise, sortit de l'esprit de Valeria en caressant son âme d'un souffle consolateur puis, physiquement, déposa un baiser léger sur ses lèvres.

"Je te remercie pour ton hospitalité Valeria. J'espère que tu apprécieras la nôtre. Sarkis t'a traité de la pire des manières. C'est une honte pour mon peuple que notre première visiteuse depuis ... notre départ, soit accueillie de cette façon."

Skuld fit un geste aussi nonchalant qu'impérieux. La grâce se dilua le sol de la tour et l'énergie du sort de vérité se dissipa. Les archimages s'étaient levés, attendant sans commentaires la décision de leur impératrice..

"La faute de Sarkis nous couvre de honte. Accueillons notre nouvelle amie comme il se doit. Et pour la guider dans l'obscurité de Pénombre, Sarkis lui sera inféodé tant que je le déciderai."

Tous acquiescèrent puis disparurent progressivement, se retirant en volutes nacrées. Les deux femmes restèrent seules et Skuld reprit distinctement, s'adressant aussi au mage captif.

"Sarkis sera ton guide Valeria, je te le laisse, fais en ce que tu veux. Mais sache qu'il a désormais en lui un fragment d'ombre émanant de ma spiritualité. Si mon mage meure, il t'emportera avec lui. Ne cherche pas à t'approprier les secrets de Nétheril par son biais. Il ne t'obéira pas sur ce point. Pour le reste ... il est à toi."

L'impératrice étendit ses bras dans un geste circulaire.

"Tu es ici dans la tour perdue du souvenir. Notre histoire et notre mémoire y est conservée. Libre à toi de te documenter pour satisfaire ta curiosité mais ne pousse pas tes recherches trop loin, les ombres de mon peuple sont affamées."

A trop survivre dans le plan des ombres, ses habitants en prenait l'apparence. Skuld afficha un sourire carnassier tandis que ses yeux luisaient d'un feu infernal. Elle se lova contre Valeria.

"Mais ca ne te change pas de ton monde non, petit démon?"

Ce n'était pas ironique mais affectueux. Quand Nétheril était encore cet empire immense, ses hauts prêtres œuvraient avec les Enfers et les forces démoniaques, car seuls les idiots diraient que les démons ne représentent que le Mal.

"La capitaine Tarkas t'accompagnera à tes appartements. Sarkis a besoin de se ... reconstituer."

Tout comme ses Sages, Skuld commença à s'éthérer.

"Prend soin de toi, nous nous verrons dès que tu seras prête, le temps ne passe pas içi. Tu auras plus de deux mille ans d'histoire à me raconter."

La lumière se fit dans l'immense salle, désormais vide.

"Madame?" Le capitaine Tarkas se fendit d'une courbette respectueuse. "Si vous voulez bien me suivre ..."

L'homme guida la nouvelle invitée de Pénombre hors de la Tour pour rejoindre le palais. Ils arpentèrent de longs couloirs, s'élevant de plusieurs niveaux. Chaque escalier représentait un travail colossal de part sa taille et son ouvrage. Les marbres veinés s'étaient obscurcis de teintes sombres et les orbes magiques diffusaient des lueurs lancinantes qui s'étiraient le long de ces interminables corridors.

La garde impériale surveillait chaque allée, chaque angle, chaque porte. Ces immenses soldats se paraient d'un salut franc au passage des deux personnes. Le capitaine s'expliqua.

" Toute Pénombre est au courant de votre présence, c'est un grand évènement."

Il ajouta de manière à bien se faire comprendre.

"Nous n'appelons plus notre cité Aquila. Ce nom  lui reviendra quand nous reviendrons dans le monde des vivants. Ici, nous sommes à Pénombre."

Plus haut, il suivirent une succession de galeries ouvertes sur l'extérieur. ils se situaient dans les derniers étages du palais et la vue sur la cité était spectaculaire. Même les murailles de la première périmétrie paraissaient ridicules vues d'ici. L'aspect du palais changea, ajoutant au luxe permanent un confort indiquant des espaces résidentiels.
Enfin, le capitaine poussa une porte ressemblant à toutes celles qu'ils venaient de passer. Cinq demoiselles d'honneur se plièrent en une révérence réservée aux invités de marque. Un geste oublié autrefois réservé à des monarques en visite.

"Bienvenue madame."

Elles étaient à la disposition de Valeria. Les appartements qu'on lui avait réservés auraient fait crever de jalousie un souverain de Terra. Tout n'y était que luxe, parures, broderies, pierres précisées enchâssées dans des bibelots d'art. Une fontaine chantait au centre, alimentant des bassins fumant. Le lit à baldaquins était d'ivoire et aussi grand un terrain de danse. Commodes, armoires, boudoirs regorgeaient de vêtements royaux et de bijoux uniques façonnés par les artisans nétherisses. Une table pouvant accueillir trente convives supportait le poids de plateaux de victuailles froides ou chaudes. l'odeur s'en répandant était alléchante. Et bonheur suprême, le bain brulant et gorgé d'huiles parfumées attendait que Valeria s'y glisse.

"Madame"  continua la matrone en charge de la petite équipe. "Nous allons vous baigner, puis vous choisirez votre toilette et nous nous occuperons de vous. Vous pourrez ensuite vous restaurer avant de ... de pouvoir vous présenter à l'impératrice."
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Valeria
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Les quelques mots de Valeria provoquèrent l’arrêt de ce ballet qui venait à peine de commencer. L’impératrice la regarda, pénétrante, avant de sourire légèrement. Elle s’avança sans crainte et se colla littéralement au succube. Ce contact était parfaitement inapproprié et pourtant terriblement sensuel. Valeria n’aurait jamais pensé que Skuld agirait ainsi. Aucune Impératrice n’agissait ainsi.

« Je te crois, mais j'ai besoin de m'entretenir avec mon mage. »

Ah ? Euh, ben comment tu vas faire ?

Elle lui posa délicatement les mains sur les joues et vint opposer leurs fronts l’un contre l’autre, un contact doux et frais, tandis que son parfum atteignait enfin les narines de son hôte et les emplissait d’une odeur fraîche et poivrée, comme une eau de montagne au caractère bien trempé.

Leurs regards s’accrochèrent, Skuld s’introduisit dans son esprit.

Mais c’est une manie ici ? C’est pas mieux que ce que Sarkis a fait ! Me demander mon avis ? Non ? Ca compte pas ça ?

Cette légitime indignation qu’elle n’avait aucunement cachée fut vite balayée par sa satisfaction puis son amusement à voir le mage se recroqueviller dans le plus petit recoin possible de son esprit.

« Votre altesse... chevrota-t-il.
- Sarkis ! Fais très attention au moindre mot que tu vas prononcer...
- Je m'incline humblement devant vous, votre altesse. Mes actes m'ont été dictés par...
- Tu te justifies ? Depuis quand un Nétherisse justifie-t-il ses erreurs au lieu de quémander un châtiment à la hauteur de sa valeur ? N'as-tu pas envie de souffrir comme jamais Sarkis ?
- Si... votre Altesse...
- J'en suis ravie. »


Marrant ça…

C’était aussi drôle que pitoyable de voir à quel point cet arrogant avorton s’écrasait comme une merde devant son Impératrice. On aurait dit le plus infâme Mane devant Asmodée.

Son châtiment dura longtemps. Mais dans le domaine de l’esprit, le temps s’étire et s’étiole sans qu’on en soit réellement conscient, rien n’est comme il y paraît. Rien n’était caché à Valeria qui put suivre la torture que subissait Sarkis. C’était assez raffiné, inventif même par certains côtés. Elle ne se rendit pas compte de ce qui se passait à l’extérieur, juste que l’aura de magie qui les entourait avait atteint une puissance sourde et bourdonnante. Ou était-ce une impression ?

Enfin l’Impératrice mit fin au supplice de Sarkis. Nul doute qu’il aurait pu durer encore bien longtemps. Un petit rire s’échappa de sa gorge, discret et incongru en pareil moment. Cette femme était surprenante.

« Maintenant que tu es bien disposé Sarkis, tu vas me narrer le déroulement de cette journée pathétique. »

Le mage s’exécuta immédiatement, livrant toute une foule de détails inutiles, sans aucune honte ni réticence. Il abandonna tout aux pieds de Skuld. Et de Valeria par la même occasion. Il n’y avait aucune surprise dans ce récit. Des données inconnues, certes, mais de surprise non. Malgré son âge, c’était juste un petit intriguant arrogant, avide de pouvoir et parfaitement imbuvable.

Mais il fallut lui laisser la justesse de son récit. Valeria n’avait rien à y ajouter, si ce n’était son propre ressenti, mais même ça avait été précisé par Sarkis avec un peu de recul. Finalement, il était capable d’analyse objective, même s’il ne devait pas beaucoup s’y adonner et encore moins en tenir compte. Son récit achevé, l’âme du mage attendit, tremblante d’appréhension, la sentence de Skuld.

Celle-ci le libéra de son emprise et se retira délicatement de l’esprit de Valeria, laissant comme l’impression d’une caresse, avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. C’était comme une excuse pour son indignation précédente. Et si ce n’était pas le cas, c’est ainsi que l’interpréta le succube.

« Je te remercie pour ton hospitalité Valeria. J'espère que tu apprécieras la nôtre. Sarkis t'a traitée de la pire des manières. C'est une honte pour mon peuple que notre première visiteuse depuis... notre départ, soit accueillie de cette façon. »

D’un geste de la main, elle dissipa l’aura de lumière magique qui les baignait. Ne resta plus qu’une semi pénombre douce aux yeux mais indélicate pour une vision précise. Les archimages s'étaient levés, attendant la sentence en silence.

« La faute de Sarkis nous couvre de honte. Accueillons notre nouvelle amie comme il se doit. Et pour la guider dans l'obscurité de Pénombre, Sarkis lui sera inféodé tant que je le déciderai. »

Ils acquiescèrent en silence et se dissipèrent l’un après l’autre, laissant derrière eux des volutes d’ombre translucides.

« Sarkis sera ton guide Valeria, je te le laisse, fais-en ce que tu veux. Mais sache qu'il a désormais en lui un fragment d'ombre émanant de ma spiritualité. Si mon mage meurt, il t'emportera avec lui. Ne cherche pas à t'approprier les secrets de Nétheril par son biais. Il ne t'obéira pas sur ce point. Pour le reste... il est à toi. »

Valeria hocha gravement la tête. En elle, l’âme meurtrie et disloquée de Sarkis pleurait de gratitude devant sa clémence. Elle ne voyait rien de clément là-dedans mais un point positif néanmoins : il était toujours prisonnier ad vitam aeternam de son esprit mais semblait consentant désormais.

« Merci Majesté. Nul doute qu’il me sera d’un précieux concours pour évoluer au sein de votre société et de ce monde aussi différent que fascinant. »

L'impératrice étendit ses bras dans un geste circulaire.

« Tu es ici dans la tour perdue du souvenir. Notre histoire et notre mémoire y sont conservées. Libre à toi de te documenter pour satisfaire ta curiosité mais ne pousse pas tes recherches trop loin, les ombres de mon peuple sont affamées. »

Hein ? De quoi parle-t-elle ?

Un fin sourire de prédatrice étira les lèvres parfaitement dessinées de l’Impératrice qui se lova contre Valeria. Les mains du succube enlacèrent naturellement sa taille et elle put sentir à ce contact la douceur et la qualité de la robe, mais aussi celle de la peau nue en dessous.

« Mais ça ne te change pas de ton monde non, petit démon ? »

Elle eut un petit sourire amusé. On en était aux taquineries désormais ? C’était bien mieux que la démonstration qui venait d’avoir lieu. Son regard glissa sur le visage de Skuld, son cou, la naissance de sa poitrine. Elle laissa poindre un éclat d’admiration et de désir alors que l’Impératrice quittait cette douce étreinte.

Alors qu’elle se dissipait comme ses Archimages, elle eut une dernière recommandation.

« Le Capitaine Tarkas t'accompagnera à tes appartements. Sarkis a besoin de se... reconstituer. Prends soin de toi, nous nous verrons dès que tu seras prête, le temps ne passe pas ici. Tu auras plus de deux mille ans d'histoire à me raconter. »

La lumière se fit dans l'immense salle, désormais vide.

Deux mille… ? On va en avoir, des soirées de discussions épiques… J’espère qu’on peut quand même baiser ici, sinon je vais finir famélique…

« Madame ? »

Le Capitaine Tarkas la sortit de ses réflexions.

« Si vous voulez bien me suivre... »

Ils sortirent de la tour pour rejoindre le palais où elle le suivit dans un nouveau dédale de couloirs et d’étages où le luxe et le faste rivalisaient. Elle n’avait pas assez d’yeux, ni de temps, pour réellement bien appréhender le travail des artisans qui avaient dû y passer des vies entières, mais elle en appréciait néanmoins tout ce qu’elle pouvait. Si le temps ne passait réellement pas ici, elle aurait l’occasion d’y revenir pour s’y attarder à souhait.

La présence de la garde impériale était partout : à chaque allée, chaque angle, chaque porte. Chaque garde leur adressait un salut franc lors de leur passage, ce qui ne manquait pas de laisser Valeria perplexe.

« Pourquoi tant de tralala ? Ils vont tous nous saluer ainsi tout le temps ?
- Toute Pénombre est au courant de votre présence, c'est un grand évènement. Nous n'appelons plus notre cité Aquila. Ce nom lui reviendra quand nous reviendrons dans le monde des vivants. Ici, nous sommes à Pénombre. »

Elle fronça les sourcils.

Quand ils reviendront dans le monde des vivants ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ?

L’idée la frappa comme un fouet claquant dans le silence.

Ils ne peuvent pas ! Ils sont prisonniers ici ! Merde alors…

Elle repensa à son court voyage en extérieur.

Des millénaires ici ? Pas pour rien qu’ils sont aussi formels ! Et aussi martiaux ! Voilà qui explique pourquoi même les simples citoyens portent une arme…

Enfin, ils arrivèrent dans les derniers étages du palais, desservis par une série de couloirs extérieurs, ce qui permettait de profiter d’une vue incroyable sur la cité. Même gâchée par la pénombre et la pluie, c’était magnifique ! Valeria s’arrêta un court instant, mais se remit vite en marche : Tarkas, de geôlier devenu guide, n’attendait pas forcément, habitué qu’il était à cette vue sublime.

Bientôt, elle nota un changement dans le luxe et le faste, toujours aussi impressionnants, mais beaucoup plus « confortables », ce qui s’expliquait par l’entrée dans les quartiers dévolus à l’habitation.

Enfin ! Quelle trotte !

Ils traversèrent quatre galeries avant que le Capitaine ne s’arrête devant une porte semblable à tant d’autres par ici et l’ouvre pour la laisser entrer. Cinq femmes l’attendaient et se plièrent en une révérence réservée aux invités de marque.

« Bienvenue Madame. »

Tarkas s’inclina et la laissa.

« Merci Capitaine. J’espère que nous aurons bientôt l’occasion de discuter. Bien que nous ne nous soyons pas rencontrés de manière… conventionnelle dirons-nous, j’ai apprécié votre compagnie. »

Ce qui était vrai. Sérieux, compétent, dégageant une aura de sérénité rassurante, l’homme méritait d’être mieux connu.

Elle se tourna vers les servantes et l’appartement qui lui était dévolu. Des appartements qui auraient littéralement fait crever de jalousie un souverain de Terra. Elle sourit de plaisir. Tout ici transpirait le luxe et rien n’aurait laissé de marbre le moindre monarque de quelque pays de quelque monde que ce soit, de l’avis du succube. Entre les débordements ostentatoires comme la fontaine d’eau bouillonnante ! ou l’immense lit en ivoire ouvragé, et les moins flagrants mais tout aussi onéreux, voire plus, qui se trouvaient où que se pose son regard, elle se sentit comme une Reine enfin appréciée à sa juste valeur. Et pourtant elle était convaincue qu’il y avait ici d’autres lieux encore bien plus richement parés.

L’odeur délicieuse de nourriture qui se dégageait de la table – non, ce n’&tait pas une table mais un véritable étal (en bien plus magnifique) – fut balayée par la phrase qui s’échappa des lèvres de celle qui semblait la cheffe des cinq demoiselles :

« Madame, nous allons vous baigner, puis vous choisirez votre toilette et nous nous occuperons de vous. Vous pourrez ensuite vous restaurer avant de... de pouvoir vous présenter à l'impératrice. »

Ouiiiiii ce bain qui me tend les bras !!!

Enthousiaste, Valeria s’approcha sans attendre de la grande baignoire – un bassin en réalité, tellement c’était grand – tout en regardant les cinq femmes.

« Merci Mesdames. Puisque vous êtes visiblement ici pour me servir de dames de compagnie, autant se présenter. Je suis Valeria. Le protocole, tout ça, c’est parfait hors de ces murs, mais ici, vous pouvez m’appeler par mon prénom, c’est bien plus simple. »

Elle haussa une épaule nue d’un air mutin.

« J’aime la simplicité. »

Visiblement décontenancées par ce point de vue tellement novateur après ces millénaires de protocole, les femmes s’exécutèrent rapidement tandis que le succube se laissait dévêtir par leurs soins. Toutes ces femmes étaient remarquablement belles. Ce qui était surprenant était la teinte de leurs cheveux, proche du gris, qu’il soit argenté, cendré ou plus sombre. Sans doute était-ce dû au climat de ce lieu. Par contre, l’une d’entre elles avait la peau plus sombre, ce qui dénotait parmi ses collègues. Valeria apprécia cette note de diversité puis entra voluptueusement dans l’eau, lançant un regard chargé de promesses à ces femmes magnifiques.

Elle s’éloigna quelque peu du bord, histoire d’être relativement hors de portée puis leur dit :

« Vous n’allez certainement pas me baigner en restant hors de l’eau. Allons, Mesdames. Déshabillez-vous et rejoignez-moi. Toutes ! » ajouta-t-elle en regardant la belle Matrone Erika dont elle ne doutait pas un instant faire son quatre heures. La seule question serait de savoir si elle le ferait là, maintenant, devant ses quatre suivantes.

Tout en les regardant se dévêtir, elle se mit à faire jouer l’eau sur son corps parfait, les vaguelettes ondulant sur sa peau, venant effleurer, découvrir puis cacher ses seins, son ventre. Elle leva une jambe au galbe parfait hors de l’eau, la maintint tendue le temps de la caresser à partir de la cheville pour laisser ses mains disparaître dans l’eau de manière suggestive.

Après tous ces événements, elle sentit poindre son désir de manière assez pressante. Si ces femmes étaient là pour la servir, elles pouvaient aussi servir à ça, non ?

«  Sarkis ? Comment user de mes pouvoirs correctement ? »

Re: La Tour perdue du Souvenir [PV Valeria]

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Ombre
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"Sarkis? Comment user de mes pouvoirs correctement?"

L'âme mutilée du mage frémit à l'appel de son nom. Réfugié dans  les profondeurs de l'esprit de son hôte, il s'extirpa du sommeil spectral dans lequel il se régénèrerait. La douleur qu'il venait de vivre l'avait presque rendu fou mais l'impératrice s'était plu à frôler la frontière des sens avec talent. A un moment il avait prié pour sombrer dans la folie mais elle ne l'y avait pas autorisé. Plus jamais il ne voudrait ressentir une telle souffrance. Sa maitresse n'avait eu aucune pitié. Elle n'en avait jamais, pour personne, car si la reconnaissance de son pouvoir vacillait, son peuple serait en danger bien plus qu'il ne l'était déjà. La sanction était lourde de sens mais intelligente. Certes, elle le condamnait à la servitude, idée insupportable pour un mage, mais en l'ayant gratifié d'un fragment de son ombre, elle obtiendrait de lui tout ce qu'elle voudrait savoir des connaissances que Valeria pourrait ou cacher ou omettre. Et pour lui-même, assuré maintenant que sa vie était liée à celle du succube, l'exploration de son nouvel environnement serait un défi des plus intéressant.

Son essence se délova de du trait d'esprit autour duquel il s'était coulé et il entreprit d'ouvrir les portes que Valeria le laissait libre d'utiliser. Il chercha dans la psyché de la démone ce qu'elle signifiait par "pouvoirs". Il ne s'attendait guère à des compétences surprenantes ou suprêmement puissantes. Elle était un succube donc sa magie tournait autour du s....

Il poussa une porte spirituelle et hoqueta devant le spectacle de lubricité qui s'offrait à lui.

"Par les Ombres!!! Qu'est ce .... donc?"

Un souvenir de Valeria? Une expérience vécue?  Un désir? Une attente?


"C'est ... ta vision du sexe ça?"

Il referma la porte hâtivement, presque écœuré.


"Tu ne trouveras pas ça ici, tout du moins pas avec les humains. Dans les auges porcines peut être, mais non, pas avec les humains!"

Il savait les succubes pervers, lubriques, désireux et désirables, c'était l'objet même de leur existence. Et Valeria ne faisait pas exception même si elle présentait bien en apparence. Arriverait un moment où il lui serait nécessaire de se nourrir de son plaisir, aussi mieux valait prévenir que guérir, pour le bien de tous.


"Les nétherisses sont assez libres en mœurs, il n'y a pas tant de choses que ça à faire ici. Tes pouvoirs pour obtenir ce que tu désires ne te seront pas nécessaires ici. Il te suffira de demander tout simplement. Maintenant pour tes compétences ésotériques au sens larges, je ne sais pas. Notre magie d'origine n'a pas survécu aux ombres et nous avons dû nous adapter pour finalement adopter celle de ce plan."

Il ricana.


" ... qui est infiniment plus puissante et cruelle que celle de Terra."

Il rota vulgairement, ou en tout cas, essaya sans en avoir la possibilité physique. Son explication l'avait épuisé et il s'éteignit doucement.

Dans une réalité plus proche des volontés du succube, les cinq dames d'honneur n'hésitèrent qu'un instant avant de suivre l'invitation de Valeria. Bien qu'elles parussent jeunes, toutes étaient épouses et mères. Les millénaires passés à espérer le retour de leur peuple sur Terra n'avait en rien altéré leur beauté ni leur caractère. Les ordres qu'elles avaient reçus ne souffraient aucune question.: le bien être de l'invitée avant tout. Et ce tout incluait vraiment tout. Comme Sarkis l'avait confirmé, les nétherisses étaient assez libre en relations. Les épouses se divertissaient auprès de leurs amants et les maris profitaient de leurs maitresses. Et quand tous se retrouvaient pour célébrer un évènement particulier, partager le même lit en dérangeaient peu. Du temps d'Aquila, il n'en avait pas été ainsi mais l'isolement de Pénombre avait annihilé chez sa population les réserves éthiques ou morales qui avaient lieu autrefois.

Erika, la plus mature de toutes aimait par dessus tout dominer ses partenaires. Elle était une croqueuse redoutable. Hedda jouait de sa timidité comme un aimant destiné à attirer les natures fougueuses. Sigrid, qui avait dans ses veines du sang d'origine méridionale était aussi chaude et aventureuse que le laissait deviner le teint de sa peau. Hella était l'éternelle amoureuse qui plus que tout, aimait utiliser ses lèvres pour le plus grand plaisir de tous. Soren, la dernière d'entre elle, n'était pas connue pour sa discrétion mais plus pour ses penchants qualifiés d'extrêmes.

L'approche de Valeria les concernant ne laissait aucun doute quand aux besoins immédiats de l'invitée. En termes de séduction, ces femmes reconnaissaient n'importe quel signe ou avance donc l'évidente démonstration du succube n'appelait qu'une chose.

L'ordre d'Erika intima aux dames de réagir le premier moment d'hésitation passé. Certes, elles voulaient bien être entreprenantes mais elles n'oubliaient pas que l'impératrice elle-même suivait avec attention la qualité de la réception de cet hôte de marque. Elles avaient bien prévu de se livrer à quelques jeux mais auparavant, il leur fallait tester la réceptivité de l'invitée. C'était fait!

Sigrid rit et sans gêne fit glisser sa robe de ses épaules pour s'en dévêtir. Nue, elle se glissa dans le bassin et vint se lover contre Valeria comme une liane autour d'une branche à conquérir. Sa main glissa entre les cuisses du succube pour investir d'un doigt un écrin prometteur. Ses yeux de braises promettaient mille perversités. Hedda fut plus prude, mit plus de temps à ôter sa robe et entra délicatement dans l'eau pour rejoindre le duo. Sagement, elle vint s'occuper des longs cheveux soyeux de Valeria, sans oublier, presque par mégarde, de titiller son dos de ses tétons clairs. Hella suivit et après avoir précautionneusement massé les pieds de la voyageuse, s'empressa de mordiller ses orteils avant de les sucer avec précision. Soren n'eut pas la douceur des autres et vint directement planter sa langue dans la bouche de la démone. A grands renforts de salive et bruyamment, elle s'évertua à accaparer l'attention de cette belle inconnue. Les pressions et caresses s'accentuèrent. Les gémissements accompagnèrent le bruissement de l'eau dans le bassin. Sigrid passa d'un doigt à trois, profondément introduits dans l'écrin de Valeria. Elle se démenait maintenant avec fougue pour lui plaire. Quelques mots salaces s'échappèrent de ses lèvres, faisant échos à ceux plus doux, ou plus crûs des autres filles.

Erika était la seule à ne pas participer. Assise au bord du bain, elle les observait, se caressant distraitement. Ses cuisses étaient écartées et attendaient la visite d'une indélicate. Bien entendu, elle ne claquerait pas des doigts pour interpeller quiconque sur ses attentes. Du moins, pas pour l'instant. Elle n'allait pas s'offrir comme les autres et espérait que Valeria viendrait à un moment ou à un autre la gouter. Elle n'était pas pressée.

Mues par les sexualités belliqueuses de leurs maitresses, les ombres de chacune se mêlèrent, indépendantes, aux cinq femmes qui batifolaient dans le bassin. Le plaisir s'amplifia et les mains réelles comme éthérées, ne laissèrent aucun centimètres de peau de la démone inexplorés. Celle, fine et en quête d'exploration plus profonde, de Sigrid, venait de franchir une étape supplémentaire. Les lèvres de Valeria  enserraient à présent son poignet et ses doigts dansaient un ballet endiablé à l'intérieur de son vagin. La jeune femme était ravie de découvrir pour ce mutin plaisir une hôte si ... facilement accueillante. Hedda faisait des miracles et après s'être occupée de la crinière fatiguée de la voyageuse, s'était appliquée à lui détendre la nuque par de savantes pressions. Hella mordillait les jolies chevilles malmenées par la marche difficile qu'elles venaient de subir et Soren partageait abondamment sa salive avec cette jolie poupée de cire.

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Valeria
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Le Mage s’éveilla douloureusement de sa léthargie régénératrice pour répondre à l’appel. Lorsqu’il sonda l’esprit de Valeria pour trouver une réponse appropriée à ce qu’elle demandait, dire qu’il fut choqué était un euphémisme.

« Hihi… Si tu avais encore un corps, tu serais tombé le cul par terre… »

Elle pouvait s’amuser maintenant qu’il était devenu plus ou moins inoffensif. Mais son arrogance n’avait pas perdu beaucoup de sa verve malgré son état.

« Tu ne trouveras pas ça ici, tout du moins pas avec les humains. Dans les auges porcines peut-être, mais non, pas avec les humains ! »

Rejet typique de celui qui se serait vautré dans ce stupre avec un abandon total s’il s’y était trouvé confronté… Il poursuivit.

« Les nétherisses sont assez libres en mœurs, il n'y a pas tant de choses que ça à faire ici. Tes pouvoirs pour obtenir ce que tu désires ne te seront pas nécessaires ici. Il te suffira de demander tout simplement. Maintenant pour tes compétences ésotériques au sens larges, je ne sais pas. Notre magie d'origine n'a pas survécu aux ombres et nous avons dû nous adapter pour finalement adopter celle de ce plan... qui est infiniment plus puissante et cruelle que celle de Terra.
- Ca je veux bien le croire. J’ai vu un tout petit aperçu de ce monde et je n’ai pas envie d’y rester plus que nécessaire. »


Il voulut marquer son mépris mais se retrouva bloqué par sa non-forme. Il se renferma alors dans son mutisme et sombra de nouveau dans sa régénération.

Ca ne m’avance pas tout ça…

Elle regarda les femmes en train d’obéir sagement à sa demande tacite et l’ordre plus explicite de leur matrone. A les voir, elles semblaient même contentes.

Les mœurs sont légères et libérées, parfait. Mais mes pouvoirs dans tout ça ? Va falloir cuisiner un peu plus ce petit merdeux. Sans parler de l’amener à m’enseigner quelques-uns de ses tours, voire plus avec le temps.

Sigrid fut la première à entrer dans l’eau. Valeria admira son corps délié tandis que l’eau la recouvrait de plus en plus. Elle s’approcha et le succube l’accueillit dans son étreinte. Elle lui offrit sa bouche tandis qu’elle se lovait contre elle et caressait son corps en direction franche de son sexe. Son regard lubrique promettait beaucoup et Hedda entrait à peine dans le bain que déjà un doigt profanait son intimité !

Elle cessa le baiser pour gémir sourdement tandis que Hedda se plaçait derrière elle pour s’occuper de ses cheveux. Elle était habile et ses mains massant autant son crâne que lavant sa crinière lui firent monter des frissons de bien-être dans tout le corps. Elle pouvait sentir ses tétons dressés frotter contre son dos, agaçant délicieusement sa peau et signalant ainsi le désir déjà bien présent de Hedda. Elle ferma un instant les yeux pour profiter.

Très vite elle les rouvrit pour découvrir que ses pieds étaient devenus le centre des attentions de Hella. Un massage efficace fut suivi de gestes nettement plus explicites et la langue de la belle se mit à courir sur eux avant de s’activer plus précisément sur ses orteils.

Sigrid passa à trois doigts en elle. Valeria referma les yeux en gémissant et laissa basculer sa tête en arrière dans les mains de Hedda.

Elle fut alors assaillie par Soren qui viola sa bouche sans attendre, trouvant directement un répondant surprenant sous la forme de sa longue langue, nettement plus longue que celle des humains. Ses mains se posèrent sur les joues de la femme et elle l’embrassa avec une avidité urgente, profitant de cette initiative pour appuyer dans la bouche sur les zones les plus sensibles au plaisir. Très vite, leurs visages furent couverts de salive et les bruits de leurs baisers devinrent terriblement mouillés.

Elle hoqueta un court instant quand la main de Sigrid s’enfonça totalement en elle, mais elle était faite pour ça. Elle était juste surprise par la rapidité avec laquelle la jeune femme avait agi.  Les mots, les soupirs, les caresses, et plus encore, déferlèrent sur elle comme si chaque femme était le rouage d’un procédé bien rodé. Valeria s’abandonna et jouit très vite une première fois, compressant fermement la main en elle tandis que ses spasmes déferlaient.

Elle rouvrit les yeux et les regarda, une lueur perverse dansant au fond de son regard. Sans la laisser quitter son con, elle attira le visage de Sigrid vers elle et commença à jouer une sarabande infernale entre sa bouche et celle de Soren, les liant en un baiser terriblement excitant. Puis elle les laissa s’embrasser un moment et tourna la tête pour découvrir Erika qui les regardait patiemment, assise sur le bord du bassin cuisses écartées et se masturbant doucement.

Elle lui sourit et libéra son vit. Il se déploya rapidement et sortit majestueusement de l’eau, tel un serpent de mer en parade nuptiale. Une queue hors norme, une fois et demi la taille « normale ». Elle pouvait faire mieux, mais pas question de les effrayer. Il fallait les apprivoiser pour pouvoir donner sa pleine mesure par la suite.

Elle regarda Erika, puis regarda sa queue, puis la regarda à nouveau. Ses mains caressèrent ses seins, les empoignèrent, les pétrirent tandis qu’elle regardait la matrone en ondulant des hanches. Le message était clair, mais y céderait-elle si vite ?

Elle ne le savait pas et perdit sa concentration car Hella avait trouvé une zone particulièrement sensible et s’y appliquait. Valeria gémit fortement et empoigna le bras de Sigrid.

« N’arrête pas. Ohhhh. N’arrêtez pas… »

Le plaisir montait déjà une seconde fois. Elles étaient très habiles. Le bain promettait d’être long et plein de félicité…

Re: La Tour perdue du Souvenir [PV Valeria]

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Ombre
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Erika était de loin la plus expérimentée des cinq femmes. Elle n'avait peut être pas les déviances de Sigrid, la sauvagerie de Soren, le charme timide de Hedda ou la technique de hella, mais elle avait pour elle la passion dévorante des assoiffées de sexe comme seul Nétheril savait en produire. Son cœur manqua un battement quand le membre de la femme émergea de l'eau, massif, parfait! L'impératrice avait mentionnée que l'invitée était spéciale aussi la surprise ne vint que de la taille de l'objet ... Du temps de l'empire, la présence de créatures surprenantes était commune et en ce temps là, Erika avait déjà goûté à des exotismes particuliers. Les filles se donnaient et faisaient du bon travail. Il faudrait quand même qu'elle reprenne Sigrid pour lui rappeler les bonnes manières et la patience. La beauté hâlée était toujours trop pressée de bien vouloir faire. Soren et elle partageaient un baiser, mélangeant leur salive avec celle de Valeria qui venait de jouir. Le message que l'invitée venait de lui envoyer était clair comme de l'eau de roche: viens t'empaler sur ma queue. Erika eut une moue amusée, elle pouvait encore attendre et se réservait le meilleur. Bien sûr, si la démone exigeait qu'elle vienne, elle le ferait, mais elle préférait que la tension soit à son paroxysme pour se donner.

"N'arrête pas. Ohhhh. N'arrêtez pas..."

Sigrid affirma sa position et durcit son travail dans le vagin envahit. Sa main s'était refermée en poing qui repoussait les muqueuses de Valeria dans les profondeurs de son corps. Elle émit un rire avide et son ombre se superposa à son visage, laissant apparaitre toute sa perversité dans un sourire canin. Soren revint gober cette langue dont elle s'était repue. Elle l'avala tant qu'elle put et se crispa quand sa gorge gonfla sous l'intrusion. Contre toute attente, c'est Hedda qui vint faire de sa bouche un écrin pour le sexe de Valeria. Elle s'appliqua dans l'ordre à l'embrasser timidement avant de tester la taille du gland pour finalement l'envelopper de ses lèvres douces. Elle n'eut pas à déglutir pour gober ensuite une partie du membre épais mais ne chercha pas non plus à en investir sa gorge. Hella vint lui apporter son aide en branlant doucement la base de l'objet de leur attention. Les longues minutes qui succédèrent à cette approche furent succions sonores, gargouillis visqueux et gémissements langoureux. Toutes recherchaient le plaisir de Valeria avant le leur et développaient des trésors de luxure pour y arriver. Une seule fois, Hedda laissa cette queue splendide plonger loin dans sa gorge et elle ne frémit absolument pas. Elle rougit au commentaire salace de Sigrid mais ça ne l'empêcha pas de reprendre sa fellation comme elle l'avait commencée, tout en finesse.

Erika peinait à résister. Le spectacle qu'offraient ces femmes était une invite à la débauche. Le corps tressaillant de Valeria, ses gestes tremblants et son visage ravagé par le plaisir n'incitait qu'à une chose, les rejoindre. Mais elle était la matrone et se devait de retenue, par réputation. Seulement, quand il serait temps, elle ne laisserait aucun répit à l'invitée. Les filles savaient que quand elle entrerait dans la danse, elles auraient à se retirer. L'impératrice serait fière d'elle. Elle frémit à cette pensée. La souveraine de Pénombre avait la réputation discrète d'être une formidable amante. Personne ne prenait le risque de se targuer d'avoir partagé son lit mais il se disait que ses partenaires masculins en sortaient réduits à des loques et que les femmes qu'elle choisissait ne s'en remettaient jamais. C'était follement attirant mais tout aussi effrayant.

La matrone claqua deux fois dans ses mains. Une très jeune domestique apparut, venant d'une pièce annexe, et dispersa dans l'eau une poudre rouge qui se dilua rapidement dans le bassin.  Les vapeurs chaudes s'alourdirent de fragrances raffinées, destinées à exacerber les sens. Les quatre femmes s'affairant pour le bien-être de Valeria perçurent et acceptèrent le changement. Elles se laissèrent aller et leurs limites s'effacèrent. Hella prit la tête d' Hedda à pleines mains et lui fit avaler la queue du succube jusqu'à la base, avant de la retirer et de la sucer elle aussi, comme une affamée. Sigrid joignit sa main libre à la première et écartela le vagin dilaté plus qu'il ne l'était déjà. Soren se redressa au dessus de Valeria, lui cala la tête entre ses jambes et lui donna son intimité à déguster alors qu'elle se frottait aux lèvres pulpeuses de l'invitée.
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Valeria
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Le plaisir montait. Les filles étaient acharnées sur elle et voulaient la satisfaire aussi bien que possible. Et leur habileté avait fait rapidement ses premières preuves. Valeria pouvait tenir très longtemps, mais ses premiers orgasmes étaient dictés par sa faim, ce qui expliquait qu’elle les libérait aisément.

La main de Sigrid était devenue poing et remuait ses entrailles pour son plus grand bonheur. Se sentir retournée ainsi l’avait toujours fait chavirer. La bouche de Soren fondit à nouveau sur la sienne et elle perdit Erika de vue pour se perdre ailleurs, dans les yeux de Soren.

Puis Hedda cessa sa stimulation sur ses pieds et chevilles et laissa un vide qui fit redescendre la pression. Pas beaucoup mais assez pour casser l’élan orgasmique. Les pressions de Hella sur sa nuque s’achevèrent elles aussi. Très vite, elle sentit des attentions se développer sur son membre, des coups de langue timides mais habiles puis de plus en plus francs tandis que des mains se mettaient à le caresser puis le masturber.

Elle gémit sourdement et ne put retenir un spasme lorsque la bouche de Hedda goba son gland. Elle tendit une main avide et trouva sans erreur le bas-ventre de Soren, déjà bien excité mais pas encore libéré.

Si ses pouvoirs n’avaient pas leurs effets normaux ici, ses capacités intrinsèques n’étaient quant à elles pas altérées et son toucher exacerbait toujours aussi efficacement les sens des mortels. Elle glissa deux doigts agiles dans la fente de la femme, trouva sans erreur son point de rupture et le stimula impitoyablement. Elle ne tiendrait pas longtemps et Valeria salivait déjà d’anticipation à goûter son suc intime.

Deux claquements éclatèrent. Erika venait de donner un ordre mais sa vue bouchée empêcha Valeria de voir lequel. Très vite, elle en fut néanmoins alertée, car elle entendit des sels se répandre dans l’eau puis une fragrance terriblement aphrodisiaque se répandre dans l’air. Elle n’avait pas besoin de ça, mais les femmes y furent particulièrement rapidement réceptives et leur attitude changea notablement.

Pour dévergondées et expertes qu’elles eussent paru, elles devinrent littéralement délurées et affamées de désir. Ce changement allait avoir vraiment du bon !

Sigrid commit une petite erreur en tentant d’amener sa deuxième main rejoindre la première. Valeria cessa son baiser en riant et repoussa doucement sa main.

« Je suis accueillante, mais pas à ce point. Par contre, si ta bouche s’occupe suffisamment bien de mon cul, tu pourras y loger quelques doigts… Et viens par ici, que je puisse moi aussi te rendre la pareille. »

Elle aussi avait envie de la masturber.

A cet instant, Hella prit la tête d’Hedda et la força à avaler la queue de Valeria en entier, utilisant ses mains dans ses cheveux comme un piston pour monter et descendre sous ses pressions. Spectacle suprêmement érotique !

Elle leva les yeux sur Erika qui n’en menait manifestement pas large sur son rebord. Elle sourit perversement en lui promettant du regard une dépravation qu’elle n’oublierait pas de sitôt. Puis son champ de vision fut obturé par Soren qui venait de se placer au-dessus d’elle. En un instant, elle se retrouva avec son sexe sur le visage, son odeur parfumée emplissant ses narines et les lèvres directement posées sur les siennes. Il ne lui fallut qu’un instant pour réagir et envahir le con ainsi offert de sa langue agile qui commença sans attendre à danser le baller attendu.

« Je viens de t’avoir avec ma main et maintenant tu veux ma bouche ? Gourmande ! D’accord, mais je te préviens, quoi qu’il se passe, quand tes deux amies auront fait suffisamment monter la sauce, mon éjaculation est pour ton ventre. Et je suis très féconde… »

C’était surprenant d’ailleurs ce drôle de passage du temps ici. On lui avait dit qu’ils avaient conquis de haute lutte leur paix dans et autour de la cité et qu’ils devaient lutter jour après jour encore aujourd’hui. Ce qui supposait des morts, et forcément des naissances pour remplacer ces morts, sinon Pénombre se serait éteinte depuis longtemps. Mais alors comment parvenaient-ils à élever leurs enfants et les faire grandir alors que le temps ne passait pas et que donc personne ne vieillissait ?

Ce paradoxe l’effleura, la tarauda un court instant, puis le plaisir la rappela à lui et elle se mit en devoir de faire jouir Soren sans pitié.

Les minutes s’écoulèrent tandis qu’elle déployait son savoir-faire hors et en Soren, masturbant la chatte de Sigrid tout en subissant ses assauts et profitant des attentions de Hedda et Hella sur sa queue de plus en plus réceptive et dont le présperme commença doucement à perler.

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Ombre
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L'orgie qui se déroulait dans le bassin avait tout de l'amourette délicate qui passait à la sauterie incontrôlable. Les gestes étaient plus nets, incisifs, appuyés. Les caresses s'étaient muées en pressions intimes volontairement agressives. Les quatre femmes qui s'occupaient de Valeria s'immergeaient dans une volonté de luxure et ne s'imposaient aucun filtres. Quand le succube repoussa Sigrid, la nétherisse fondit d'envie. Sa perversité naturelle la guidait dans ces extrêmes qu'elle-même ne refuserait pas. Son petit corps cachait d'immenses ressources sexuelles et ce n'était pas pour rien qu'elle était là aujourd'hui. A la demande de la demande elle s'approcha et d'un geste de la tête, renvoya sa crinière derrière son épaule. Son ombre était la plus vicieuse et lui imposait ses choix. A Pénombre, chaque habitant avait sa propre ombre en lui, comme une âme sœur, indépendante mais intimement liée. L'ombre pouvait aller dans les sens de son hôte ou lui jouer parfois des tours inattendus. Mais tous allaient dans le sens de la survie de la cité. Sigrid saisit elle-même la main de Valeria pour la guider entre ses cuisses. Elle frémissait d'impatience.

Hedda et Hella avaient abandonnées toute réserve. Quand ce n'est pas l'une qui gobait la verge, c'était l'autre. Elles se tordaient la gorge pour l'enfoncer le plus loin possible, se raclaient les muqueuses et dilataient leurs parois pour l'accueillir le plus profondément possible. Elles en bavaient de plaisir et les succions qu'elles prodiguaient étaient explicitement sales. Hedda gémit et passa ses bras pour enlacer les fesses de Valeria. Elle l'incitait à donner plus, à lui baiser la bouche sans merci. Monopolisant le membre massif, elle l'aspirait comme si sa vie ne dépendait. Hella sut s'adapter et découvrit la rondelle de la démone avec ravissement. Elle la titilla du bout du doigt avant de s'y introduire sans demander. Sa langue suivit très vite, s'adaptant à l'élasticité du sphincter pour en prendre possession. Les bruits qu'elle faisait s'harmonisaient à ceux d'Hedda qui plus d'une fois eut un haut-le-coeur maintenant que Valeria suivait le rythme.

De son côté, Soren avait les yeux révulsés. Ses doigts étaient ancrés dans les cheveux du succube et elle accentuait la pression sur sa tête. Elle était la seule à gémir. En effet, aucune ne parlait à Valeria. Elles lui souriaient, lui adressaient des regards expressifs mais pas un mot ne s'échappaient de leurs lèvres. Seule la matrone avait ce droit. Elles, ne faisaient qu'exécuter. Maintenant, qu'un orgasme arrache un cri était autorisé. Et Soren en était proche. Leur hôte faisait des miracles de sa langue et elle était à la limite de la rupture. Elle ondulait au dessus de ce visage sublime et son désir submergea son envie de bien faire. Soren était extrême en matière de sexe mais son ombre était faible face au plaisir. Elle voulut imposer sa manière de faire au succube mais les caresses buccales étaient tellement délicieuse qu'elle n'en eut pas la force. Elle inonda le visage de Valeria de son miel quand elle jouit sans ne pouvoir plus se retenir.

Toutes ressentirent cet orgasme et frissonnèrent d'envie. Elles étaient liées par les ombres, parce qu'elle le voulait, et l'impératrice elle-même avait pendant une infime seconde vérifiée que tout se passait bien. Elle les avait félicité et incité à continuer en ce sens. Il fallait livrer Valeria à l'ivresse du plaisir et la conditionner pour qu'elle se livre sans retenue.
Erika, elle, avait pâlie. le message de Skuld à son encontre intimait moins d'égoïsme et plus de participation. Ce qu'elle voulait passait après les souhaits de la démone et celle-ci avait clairement démontré son intérêt pour la matrone. L'avertissement serait unique. La plus expérimentée des dames avança donc dans l'eau, tremblante et parvint non sans un gros effort de remise en question, à se glisser près des femmes batifolant. Ses doigts se glissèrent dans les cheveux d'Hedda et elle lui fit sucer cette queue comme une enragée. Une fois que la démone aurait jouit, comme elle l'avait précisé, ce serait à elle d'entrer en scène sérieusement.

Plus haut, dans ses appartements, confortablement installée sur une armada de coussins moelleux, Skuld suivait avec attention les ébats de ses suivantes. Ses yeux étaient révulsés, blancs, et papillonnaient alors que son esprit inquisiteur s'imprégnait de la personnalité de Valeria. Un succube ... Comme le destin était étrange. De tous les visiteurs qu'il eut été possible que Pénombre accueille, il avait fallu que ce soit un succube. Skuld sourit. Cette visite avait bien commencé pour n'être pas que culturelle.
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Valeria
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Les femmes étaient expérimentées, certes, mais douées. Elles donnaient à présent leur meilleur, sans plus aucune retenue, et Valeria se sentait enfin en terrain familier. Elle avait rarement connu pareille débauche d’abandon, de désir et d’expertise de la part d’humaines. C’était parfait pour ce qu’elle avait.

Son corps se rassasiait des effluves de plaisir données et reçues et son humeur s’en améliorait d’autant.

Sigrid présenta son ventre comme demandé et le succube commença immédiatement à jouer à son entrée comme elle savait si bien le faire. Le con de la jeune femme était trempé. Elle n’eut aucun mal à introduire trois doigts d’un seul coup. A en juger par les balancements de ses hanches, elle espérait, attendait plus.

Tu veux que je te rende la pareille…

Pour Valeria, il était manifeste qu’elle était déjà prête et donc elle n’attendit que peu avant de la fister en retour, chacune d’elles jouant en l’autre avec un entrain visant à la faire jouir le plus vite et le plus fort possible. Aucune chance désormais que la nétherisse gagne cette course-là… Surtout que Val venait déjà de trouver ce que les humains nommaient le point g, allez savoir pourquoi.

Soren se balançait d’avant en arrière sur son visage tandis que la langue de la démone lui ramonait l’intérieur. Son clitoris frottait ainsi sur le nez et se stimulait d’autant. Sa cyprine maculait désormais le visage de Valeria qui s’en repaissait avec appétit. La longueur de la langue était telle qu’elle touchait le fond du vagin et y stimulait toutes les muqueuses possibles. Valeria avait joui deux fois, hors de question qu’elle jouisse à nouveau avant d’avoir « fini » toutes celles qui étaient sous ses mains et sa langue.

Hedda avait empoigné ses fesses et la suçait comme une perdue. Si elle n’y prenait pas garde, elle finirait par manquer d’air. Le succube sourit à part lui. Une telle dépravation devait être récompensée. La femme méritait assurément sa semence elle aussi. Mais elle avait promis la première salve à Soren.

Privée de son sexe, Hella se rabattit sur son cul, déjà bien présenté par Hedda, et se mit en devoir de le stimuler lui aussi. Sa langue et ses doigts prirent les mesures qui s’imposaient et certains la pénétrèrent sans attendre bien longtemps.

Enfin !

Valeria allait très bientôt se retrouver fistée des deux côtés, enfin remplie comme il le lui fallait même si de belles doses de foutre seraient manquantes à la fin. Mais elle n’allait pas faire la fine bouche. Pour elle, le foutre reçu n’était pas un aphrodisiaque – enfin le foutre humain – mais la juste récompense de sa performance.

Puis Soren céda. A la délicieuse surprise de Valeria, elle s’avéra être une femme-fontaine et lorsque l’orgasme la prit, elle inonda son visage de cyprine gluante et odorante à souhait. Un long et très satisfaisant feulement sortit de sa gorge pour ponctuer les spasmes violents qui la traversèrent longuement.

Valeria la laissa récupérer un instant et découvrit alors qu’Erika avait rejoint ses subordonnées et mettait une violence appliquée à se servir de la tête de Hedda comme un fourreau impitoyable. Il y avait quelque chose d’étrange dans le regard de la matrone, comme une peur qui ne s’y trouvait pas avant que Soren ne lui cache la vue.

Toi ma fille, tu as dû recevoir une remontrance…

Sinon comment expliquer ce changement d’attitude ? Ca ne pouvait décemment pas être par mécontentement des efforts fournis par Hedda qui n’aurait pas pu faire plus à ce stade !

D’accord, on passe au stade deux !

Valeria se dégagea de ses amantes en quelques gestes précis et se redressa dans le bassin dans toute la splendeur de sa nudité parfaite, exposant à toutes ce chibre énorme et ses formes parfaites n’appelant qu’une chose : l’hommage total et absolu.

Elle attrapa par les cheveux Soren qui était tombée assise dans le bassin et la força à se redresser malgré qu’elle fût encore groggy de plaisir. Elle la plaqua contre le rebord, la força à se cambrer au maximum, érigeant ses seins et tétons arrogants vers le plafond, et la pénétra sans attendre et sans douceur. Sa queue s’enfonça d’une traite en elle, perforant l’entièreté de son intimité, forçant ses parois utérines et allant se nicher tout au fond. Elle regarda la femme au ventre déformé à cause de la position. Cela l’excitait de voir sa queue passer ainsi dans le corps de ses amantes.

Elle la matraqua pendant une petite minute, se régalant de son corps presqu’écartelé sur lequel elle maintenant une pression constante, puis se ficha une ultime fois tout au fond et libéra son premier orgasme pénien. Le sperme afflua comme une lame de fond, s’écrasa sur ses parois utérines, remplit les moindres recoins, trouva les plus infimes interstices, ne laissa aucune cachette ou échappatoire possible à un éventuel ovule. S’il y en avait bien un, sa fécondation ne serait pas inéluctable, mais l’assaut si.

Son sperme était très chaud et aphrodisiaque, aussi ne fut-elle pas surprise de provoquer un nouvel orgasme chez la jeune femme dont les yeux se mirent à rouler dans leurs orbites avec une expression hagarde.

Toi tu as ton compte pour un petit moment…

Satisfaite, Valeria se retira et regarda les quatre femmes restantes. Elle posa ses mains sur ses hanches et, sa queue dégoulinante de foutre épais, odorant et terriblement appétissant, et leva un sourcil.

« Vous trois avez démontré votre valeur, chacune à votre façon, mais l’urgence de celle de Hedda est à son crédit. Je ne laisserai aucune d’entre vous quitter ce bassin avant qu’elle ne soit dans le même état. »

Elle désigna une Soren extatique encore complètement ravagée de plaisir. Elle porta ensuite son regard sur Erika.

« Toi, tu as encore tout à démontrer. Et comme tu es leur cheffe, je te laisse le choix du déroulement de la suite. Je m’occupe d’elles puis de toi ? Ou l’inverse ? Je me fous de ce qu’on a pu te dire. Manifestement vous êtes là pour me servir et servir mon plaisir. Par conséquent, dans ce bassin, à cet instant, je suis maîtresse de vos actes et de vos corps. Et je t’offre un choix, qui n’en est pas vraiment un puisque la finalité sera la même pour toutes, mais un choix quand même quant à l’ordre dans lequel vous rejoindrez Soren. »

Elle sourit avec perversité en voyant leurs regards.

« Ne me regardez pas comme ça, je suis un succube. Jamais vous ne me verrez faillir à ce genre de promesse ! »

Surtout avec des humaines !

Elle regarda Erika.

« Alors ? »

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Ombre
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Une goutte glacée perlait le long de la colonne vertébrale d'Erika. Elle se remettait à peine de la violente intrusion de l'impératrice dans son esprit. Elle était noble certes, mais pas à n rang suffisamment élevé pour pouvoir répondre à sa souveraine, ni même trop la regarder avec insistance. Son mari était militaire, comme la plupart de ses pairs et il faisait son devoir sans réserves depuis si longtemps. Elle ne devait pas jeter l'opprobre sur son nom. Fière d'avoir été choisi pour diriger le petit comité d'accueil de Valeria, elle s'était laissée aller à ses petites habitudes de dominatrice en oubliant l'essentiel. Son plaisir ne comptait pas.

Aussi, quand le succube s'était redressé dans le bassin, superbe dans sa nudité et inquisiteur dans sa volonté, toute idée de jeu s'était envolée. Elle se mettait à sa disposition sans retenue. Soren, elle, avait tout compris dès le début. Elle gisait à présent sur la margelle de marbre, extatique, comblée et pouvant être fière de sa prestation. Les jambes écartées, ballants dans l'eau, elle laisse exposé son vagin dominé d'où coule des flots de sperme consistant. Ses mains tremblent encore du violent orgasme qui l'a terrassée et elle n'a pas l'air d'être prête à s'en remettre.

Le sermon suivant de Valeria indique la suite des évènements. Les consignes sont claires, au cas où l'une d'entre elles douterait encore de ce qu'elles font ici. Erika est clairement désignée, nommée, devant les autres. Elle prend sur elle et ravale la boule qu'elle a dans la gorge. Il est hors de question qu'elle fasse preuve de faiblesse face à ces jeunettes et pire encore, qu'elle déçoive qui que ce soit.  Elle se tient bien droite et redresse le menton. Son regard redevient celui d'une femme habituée à donner des ordres. Pour la première fois, elle s'exprime à haute voix, en haut-nétheril, une langue sûrement oubliée sur terra aujourd'hui. L'accent est saillant , vif. C'est une langue complexe à plusieurs facettes en fonction de l'emploi qu'on en fait. Elle peut être rude et âpre quand il s'agit de commander mais douce et fluide quand le romantisme est de mise. Sa phrase est brève mais précise. Les trois jeunes femmes "survivantes" obéissent immédiatement et rejoignent Soren qui ne bouge toujours pas. La première, Hedda, se hisse gracieusement sur la margelle et s'y détend, à plat ventre, face au bassin. Oubliée la timide, cette timorée a franchi le cap de la luxure avec brio et se pose sur ses coudes, bouche ouverte et langue tirée face à Valeria. A côté d'elle, Sigrid s'installe dans la même position que Soren et rabat ses jambes sur elle. Elle continue ce que le succube à commencer et se fiste frénétiquement, les yeux révulsés. Hella, elle, a une autre idée en tête. Elle sort de l'eau telle une naiade et ondule jusqu'à une table de cristal sur laquelle est posé un petit coffret. Elle l'ouvre, fait mine d'hésiter, regarde Valeria de son regard de braise, reporte son attention au coffret et en sort un long jouet sexuel flexible. Elle émet juste un petit rire et vient s'asseoir à droite de Sigrid. Elle montre sa gorge à Valeria et s'y enfile le long jouet de moitié. L'objet lui marque le cou de son empreinte et il est clair qu'il descend bien plus loin. Hella fait u petit clin d'œil à Valeria et bat l'eau de ses jolies jambes en attendant son tour. C'est à Erika de s'offrir et elle sait déjà ce qui n'a pas encore été exploré chez les nétherisses.  Au préalable, elle s'incline entre les jambes de Soren et d'une succion bruyante, aspire le reflux de sperme qui s'échappe de son intimité. Elle l'avale en souriant puis ouvre sa bouche vulgairement face au succube qu'il puisse considérer qu'elle s'est bien nourrie et va se pencher sur la margelle où elle écrase sa poitrine. Elle expose ses fesses qu'elle prend à pleines mains et les écarte pour offrir l'accès à sa petite étoile serrée.

"Hedda vous attend impatiemment Madame. Sigrid sera la suivante et j'espère que vous la ferez hurler, sa voix est délicieuse. Ensuite Hella sera à votre disposition pour ce que vous voulez en faire et enfin moi-même, votre humble servante, vous offrirais ... mon cul ... pour notre plus grand plaisir."

Un rire cristallin retentit dans la pièce, faisant écho le long des murs ornés de fresques de faïence remarquables. Le bassin fut prit de remous et il s'en éleva des vapeurs chaudes qui prirent la forme de l'impératrice.

"Tu vois Erika, ce n'était pas si compliqué ... J'espère que tu apprécies nos femmes Valeria. Tu pardonneras ma curiosité mais il y a tellement longtemps qu'aucun évènement n'est venu perturbé notre isolement que je ne vais pas me priver d'un ... si beau spectacle."

La créature d'eau sortit avec grâce du bassin et alla s'allonger négligemment sur un banc d'obsidienne, derrière les filles. Ses formes ondulaient, vibrant sous une houle perpétuelle. Elle était peut être nue, peut être pas mais il ne s'agissait que d'une projection de l'impératrice. Si Valeria venait  à la toucher, elle perdrait toute consistance et se répandrait sur le sol comme si elle n'avait jamais existé.
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Valeria
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Dans le mille !

Quelle qu’en soit la raison, Erika fut piquée au vif et se redressa fièrement. Il ne fallait pas jouer avec les réputations par ici semblait-il. Quelques ordres furent donnés d’un ton sec et tranchant, manifestement d’une précision chirurgicale. Les trois femmes sortirent de l’eau – dieux que la voir ruisseler sur leurs peaux était érotique ! – et se mirent en position autour du bassin, de part et d’autre de Soren, toujours ravagée de plaisir, ce qui était normal. Elle allait ressentir les effets de ses orgasmes multiples pendant quelques minutes encore et la quantité de sperme qui se trouvait dans son ventre n’y était pas étrangère tant il était aphrodisiaque. Oui, elle était cramée pour quelques heures…

Son regard balaya les autres, intrigué par leurs actes étant donné qu’elle n’avait pas compris la langue utilisée.

Couchée sur le ventre, ses seins bien en évidence pas le redressement de son buste sous ses coudes, Hedda la regardait en lui présentant à nouveau sa bouche de manière on ne peut plus claire et suggestive.

Sigrid s’était assise de l’autre côté de Soren et continuait à se fister avec un entrain et un succès que ne démentait pas son regard.

Hella jouait avec un objet long et lisse qu’elle faisait coulisser dans sa gorge… Ah oui quand même ! Sur une sacrée longueur. Et il y avait encore de la marge avant la fin de l’objet. Valeria haussa un sourcil intéressé et lui fit un petit signe de tête, l’incitant à lui montrer jusqu’où elle pouvait aller.

Bon à savoir… Je pourrai augmenter la taille de mon chibre, elle peut encaisser.

Erika glissa dans l’eau jusqu’à Soren. Elle s’abreuva directement de foutre à la source, montrant bien la quantité qu’elle avait prise en bouche, jouant un peu de la langue d’une manière digne d’une prostituée éhontée avant de l’avaler en regardant bien Valeria dans les yeux. Puis elle se plaça contre le rebord de manière à lui présenter ses fesses rebondies. Le roulis de l’eau jouait sur elles, les découvrait et les recouvrait, laissant par intervalles entrevoir la rondelle et même la fente en-dessous.

« Hedda vous attend impatiemment Madame. Sigrid sera la suivante et j'espère que vous la ferez hurler, sa voix est délicieuse. Ensuite Hella sera à votre disposition pour ce que vous voulez en faire et enfin moi-même, votre humble servante, vous offrirai... mon cul... pour notre plus grand plaisir. »

Avec ce que tu viens d’avaler, tu ne tiendras jamais le temps que je finisse les autres. Aucune chance ! Je suis curieuse de voir quand tu craqueras. Et de quelle manière…

Elle l’imagina fugitivement en chienne affamée dégageant tout sur son passage pour prendre ce qui lui serait vital à cet unique instant-là. Elle sourit d’anticipation.

Un rire clair éclata soudain, se répercutant sur les murs ouvrés de la pièce. Des remous de plus en plus ciblés agitèrent l’eau qui se réchauffa brusquement pour former la silhouette de l’impératrice. Surprise mais finalement pas tant que ça, Valeria écouta avec amusement les propos de celle-ci.

« Tu vois Erika, ce n'était pas si compliqué... J'espère que tu apprécies nos femmes Valeria. Tu pardonneras ma curiosité mais il y a tellement longtemps qu'aucun évènement n'est venu perturber notre isolement que je ne vais pas me priver d'un... si beau spectacle.
- Mais je vous en prie Majesté. Vos femmes sont absolument parfaites, aussi bien dans leurs actes que dans leurs formes. De véritables odes à la beauté et l’érotisme, avant de démontrer des compétences dont bien peu de mortelles sont capables. Je vous remercie de cette délicieuse attention. J’espère que le spectacle vous divertira autant que moi, mais je me tiens bien entendu à votre disposition si vous désirez quelque chose de plus… personnel… »

Elle mit dans ce mot toute la séduction, les promesses, la dépravation et le désir qu’elle pouvait, y ajoutant un regard d’une intensité insondable. Elle laissa quelques secondes passer puis sourit et se tourna vers les femmes qui l’attendaient sagement – enfin pas si sagement que ça en réalité – Soren arrivait au plaisir, Hella avait encore gagné quelques centimètres de pénétration.

Elle s’approcha de Hedda et claqua le cul d’Erika en passant avant de s’arrêter un instant à côté d’elle.

« Oh oui, on va bien s’amuser toutes les deux ! » glissa-t-elle salacement avant de souder leurs bouches en un long baiser passionnément baveux visant à augmenter son désir et activer un peu plus la semence en elle.

Elle la laissa juste avant qu’elle ne puisse plus respirer et atteignit enfin la jeune femme affamée de sa queue qu’elle embrassa longuement elle aussi. Puis elle la retourna sur le dos pour pouvoir se repaître de sa gorge et de ses seins pendant de longues minutes, jouant avec ses terminaisons sensorielles pour les mener à leur paroxysme, art dans lequel elle était passée maître depuis des siècles. Puis elle s’avança petit à petit le long de son ventre pour aller atteindre sa vulve détrempée et son clitoris vraiment parfaitement gonflé.

Ce faisant, elle s’enfonça dans sa bouche avec lenteur et se laissa sucer un moment avant de se mettre à lui baiser la gorge aussi violemment qu’une chatte. Elle écarta ses lèvres de ses mains et commença à lui lécher le clitoris et le con avec ardeur, entrant tranquillement trois doigts de chaque main de part et d’autre de sa langue.

Entre deux respirations, elle souffla.

« Jouis pour moi ma belle, je veux te boire avant de te baiser. »

Bien sûr elle n’allait pas se retenir. Mais ces femmes visaient tellement son plaisir à elle qu’elles oblitéraient le leur. Et Valeria ne voulait pas de ça. Elle avait faim de leurs jouissances. Littéralement.

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Ombre
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On ne changeait pas la nature profonde d'un démon tel qu'un succube. L'essence même de cette créature n'était que luxure, débauche sexuelle, vice et stupre. Leur existence reposait sur ces faits et se sustenter du plaisir des autres tout en exacerbant le leur était vital. Aussi, la proposition à peine voilée de Valeria ne surprit ni ne choqua l'impératrice. Personne n'aurait osé lui adresser une offre pareille de crainte de périr noyée sous un déluge d'attaques magiques mais que justement quelqu'un s'y essaie la fit rire encore une fois.

"Nous n'y sommes pas encore Valeria et tu as encore de quoi te nourrir ..."

Le succube était superbe, exhibant sa beauté et ses atouts sûrement, naturellement. Sa voix, ses paroles incitaient à l'indécence et personne ne pouvait y rester insensible. A chacun ses pouvoirs, ceux de Valeria même s'ils étaient en sommeil, lui donnaient  tout ce dont elle avait besoin pour se faire désirer.

Devant l'arrivée de leur souveraine, les dames d'honneur s'étaient empressées de montrer plus qu'il n'en fallait pour exprimer leur volonté de plaire. L'effort n'était pas bien difficile à fournir étant donné leur état de chaleur déjà avancé. Toutes se donnaient et prouvaient leurs compétences pour offrir à Valeria un panel varié de plaisirs corporels.

Erika gémit quand la démone vint l'embrasser. Dès qu'elle s'était abreuvée du sperme chaud coulant de la chatte de Soren, son ventre s'était embrasé d'une effervescence sournoise qui lui tiraillait les entrailles. Elle avait des bouffées qui lui rosissaient le visage et elle répondit au baiser avec une fougue inhabituelle. Oh oui qu'elle espérait se faire tringler sans attendre. Ses fesses chauffaient de la claque qu'elles venaient de prendre et ne désiraient qu'une chose ... La matrone gémit de frustration quand Valeria la quitta après avoir assener sa promesse.

Hedda attendait sagement en battant des jambes. Elle joua de sa langue quand elles s'embrassèrent et suça celle de leur invitée comme elle le ferait avec son sexe dans quelques instants. Le contact de leur lèvres était électrisant. La jeune femme sortait de sa réserve pour offrir le meilleur de sa salacité et prouver qu'elle n'avait rien à envier aux autres filles. Elle pensait que Valeria la prendrait dans cette position et elle laissa échapper un adorable petit rire quand elle la fit basculer sur le dos. D'accord, pourquoi pas, l'angle était parfait et la démone n'eut pas à forcer pour investir la gorge offerte de sa queue bien dure. Hedda tendit les bras pour saisir les fesses de sa "tourmenteuse" et l'incita à ne pas hésiter. Son mari était l'un des plus chanceux de Pénombre ... Elle ouvrait grand la bouche, aspirait, suçotait, jouait de sa langue autour du membre qui s'agitait loin dans son cou. Hedda gargouillait délicieusement, inondant son visage d'une salive tiède et lubrifiante. Elle incitait à plus et ne demandait que ça. Elle frémit quand Valeria se pencha sur elle. Son sexe termina de se loger au plus loin et les lèvres de la plus jeune des filles se verrouillèrent autour de la base de la queue. A ses côtés, Sigrid pouvait voir cette queue magistrale distendre les chairs du cou gracile et imprimer sa marque en détail. L'effrontée tendit la main pour venir en suivre les contours du bout des doigts.

La démone s'affalait sur ce joli corps qui n'offrait aucune résistance et entreprit de lui dévorer son intimité, aussi flexible que sa gorge. Prise des deux côtés et complètement dépendante des mouvements de Valeria, Hedda subissait les assauts accélérés de celle-ci. La gorge profonde devint plus appuyée, moins tendre et elle hoquetait à chaque poussée. Sa petite chatte délicate vibrait sous les caresses de la langue agile et l'intrusion des doigts qui l'écartaient.

Hedda ondulait. La bouche grande ouverte et fourrée, elle parla. Enfin, elle tenta car sa jolie voix claire était étouffée par la queue qui lui pilonnait la gorge. Elle voulut juste dire qu'elle allait venir et explosa sans pouvoir exprimer clairement le fond de sa pensée. Son orgasme la ravagea et elle se crispa tellement fort autour de Valeria que ses ongles s'enfoncèrent profondément dans les fesses de la démone et que ses cuisses comprimèrent sa tête en tremblant. Puis elle se détendit, la relâcha et se laissa faire sans plus bouger, les yeux noyés de plaisir.

Sigrid aussi parla enfin. Le ton de son commentaire laissait penser qu'il était ironique. Sigrid n'avait pas froid aux yeux et de toutes les courtisanes, elle était peut être la seule à avoir sourit à Skuld sans avoir cacher ses envies. Son sang mêlé expliquait beaucoup de ses actes, elle aurait été un succube redoutable si elle était née ainsi. Elle n'attendit pas son tour  et la main ruisselante de ses propres effluves, elle glissa derrière Valeria pour continuer ce qu'Hella avait commencé. C'est un, puis deux, puis trois doigts qui investirent l'anus de Valeria. Elle travailla à le détendre avant de reproduire ce que la démone faisait avec Hedda. Deux doigts de chaque main pour écarter le passage et laisser sa langue de feu s'introduire dans la place pour y mener un ballet endiablé. Elle aussi s'amusa une très longue minute avant de demander dans un langage commun hésitant.

"Tu veux bien que j'y aille plus fort?"

Autrement dit, tu es partante pour un nouveau fist? A côté, Hella manqua s'étouffer en rigolant à la saillie. Elle retira son jouet de sa gorge et s'autorisa, maintenant qu'il ne manquait plus qu'elle, à parler. Ce fut en haut-néthéril mais le ton narquois qu'elle employa teinta son accent d'une moquerie délicieuse.

Toutes furent interrompues par Erika qui gémit bruyamment. Elle transpirait, affalée sur la margelle du bassin. Ses mains avaient glissé entre ses cuisses et elle se caressait frénétiquement. Elle avait le regard vitreux de celle qui n'en pouvait plus et elle haletait.
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Re: La Tour perdue du Souvenir [PV Valeria]

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Valeria
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L'impératrice déclina en riant mais laissa une porte ouverte. Peut-être que plus tard elle se joindraient pour des ébats entre hôte et invitée... Le succube s'en réjouissait d'avance. Elle avait subtilement manifesté le fait qu'elle connaissait bien sa nature et ses "besoins" alimentaires. Charmante attention pour laquelle Chiara inclina la tête avec un léger sourire de remerciement.

Le présent était face à elle. Et il valait largement le détour.

Ces femmes étaient vraiment incroyables ! De véritables houris venues des temps anciens et qui avaient eu des millénaires pour parfaire leurs compétences et leur lubricité. Bien des succubes seraient fières d’avoir un tel panel de compétences pour étayer leurs pouvoirs. Car si le pouvoir d’un succube faisait, de base, presque tout le travail pour amener la cible au désir et au plaisir les plus intenses, le succube lui-même se lassait vite des habitudes. Aussi explorait-il régulièrement de nouveaux horizons pour que jamais rien ne lui paraisse fade, pas même la plus simple des positions.

Pas certain que celles-ci ne pourraient pas m’apprendre quelques petits trucs par-ci par-là…

Valeria sourit en défonçant Hedda qui, avec force gémissements, spasmes et soubresauts finit par céder à son propre corps et s’abîma dans un orgasme ravageur.

Oh putain ! Tu l’as gardé longtemps celui-là… Qu’est-ce que tu vas ramasser quand tu vas avoir le boost de mon sperme en toi.

Elle en aurait presqu’eu mauvais. Presque.

Mais non ! Plus le plaisir était ravageur, plus son appétit était rassasié et son plaisir augmenté, comme pour un amateur de bonne chère devant un plat particulièrement stimulant.

Valeria adorait sentir le corps de ses partenaires frémir de plaisir, se retrouver happée dans leur étreinte orgasmique et communier ainsi au plus près d’eux à cet instant si fort.

La pression cessa et Hedda s’écroula sur le rebord, la gorge toujours emplie de la queue du succube mais le corps rompu, cherchant un second souffle. Ses couilles reposaient sur son nez et ses yeux mais Valeria aurait parié qu’elle était en train de cligner péniblement pour essayer de chasser les étoiles qui l’empêchaient de voir. Elle continua un instant de lécher la fente de la jeune femme, goûtant son suc intime avec passion et s’en repaissant avec visiblement beaucoup de satisfaction.

Là-dessus, elle sentit un mouvement dans son dos puis ses fesses se faire entreprendre. Sigrid. Elle sourit. Décidément, celle-là n’avait pas froid aux yeux ! Elle lui lécha, massa, masturba et prépara la rondelle avec un entrain proche de la dévotion. Pour peu qu’elle fût sortie de la gorge de Hedda et qu’elle se fît traire en même temps elle aurait pu jouir.

« Tu veux bien que j'y aille plus fort ? »

Son « commun » était balbutiant, comme si elle ne l’avait pas utilisé depuis longtemps. Valeria et l’écho de son amusement fut manifesté par un éclat de rire de Hella avant qu’elle ne retire son jouet pour lancer une remarque qu’elle ne comprit pas mais qui était sans équivoque rien que par son ton. Elle se dégagea, redressa la jeune femme et l’embrassa avidement.

« J’aime ta hardiesse. Mais on va pimenter le jeu. Je veux que tu me fistes le cul et la chatte pendant que je baise Hedda. Le challenge est que tu me fasses jouir avant qu’elle n’y arrive. Chacune ses armes, chacune ses compétences. Je saurai être impartiale. Celle de vous deux qui perdra sera à moi pour toute une nuit et toute une journée. Et elle n’aura pas de repos avant la fin du temps écoulé. Même si cet état-là la menacera très souvent ! »

Elle désigna Soren d’un geste souple puis caressa le visage de Sigrid.

« Allons, comm…
- Haaaa… ! »

Erika menaçait déjà de flancher. Tremblante et en sueur, elle se doigtait avec frénésie et son regard montrait bien dans quel état elle était.

Tssss…

« Ah non ! Tu as décidé de passer après tes amies, maintenant assume ! Hella, chérie, tu veux bien l’aider à attendre s’il-te-plaît ? Vous devez bien avoir des sangles et des fouets par ici non ? »

C’était particulièrement pervers, mais Valeria ne voulait pas priver de leur récompense celles qui l’avaient méritée âprement alors qu’Erika attendait sagement son tour. Mais qu’elle se rassure, quand son tour viendrait effectivement, elle se rendrait compte que l’état dans lequel elle se trouvait était un jardin d’enfant à côté de celui dans lequel elle le mettrait vraiment.

Là elle était parfaitement mûre. Si Valeria le décidait, elle pouvait déclencher son plaisir d’un simple regard. Peut-être lui offrirait-elle un petit répit. Ou pas. A voir comment se comporterait la mère dominatrice dans cette épreuve.

Elle laissa Hella et Erika et se retourna sur Hedda qu’elle fit à nouveau pivoter, toujours sur le dos mais sexe face à elle. Elle avait eu le temps de revenir de son orgasme « humain ». Maintenant arrivait la partie la plus sympa.

Elle enfonça sa queue en elle, écarta les parois de son vagin, força celles de son utérus, emplit tout l’espace et se reput de ses hoquets stupéfiés devant l’engin qui prenait possession d’elle.

« Vous avez compris le jeu et l’enjeu ? Bien. »

Elle se pencha légèrement en avant, offrant ses orifices à Sigrid.

« Viens ! »
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