The Multiversity

[Fallah Amari]

Pour une fois, elle avait une mission peu banale. Fallah était habitué à bien des missions, plus ou moins discrète, mais c'était bien la première fois qu'elle devait jouer les nounous. C'était bien une première ! Et heureusement, la personne à surveiller était adulte, pas de couche à changé, pas d'enfant à amusé – quoi que cela ne lui aurait pas déplut totalement – mais plutôt une princesse à surveillée. Rhian, la petite sœur du prince. C'était même la première fois que Fallah était obligée d'être avec elle et donc, de faire la conversation avec elle, du moins, si elle voulait bavarder. La princesse n'était pas dans sa meilleure des humeurs après tout. Coincée dans sa chambre avec quelqu'un pour la surveiller comme une enfant. Il faut dire que la princesse aimait donner son avis et montrer qu'elle était intelligente et importante. Mais aux yeux du roi, elle ne marchait pas dans la direction qu'il voulait donc forcément, il y avait de l’électricité dans l'air.

Rhian n'était pas ici sur ordre du roi, mais plutôt du prince. Bien qu'il voyait sa sœur autrement que de la manière de leur père, il voulait éviter les tensions et effectivement, que cela puisse créer quelques soucis. La réunion était importante semble-t-il, ni le roi, ni le prince n'avait donné de détail à Fallah, mais les faits sont là. Cette réunion doit se tenir entre eux, sans Rhian et sans la reine non plus d'ailleurs. Mais aucune idée d'où elle était et ce qu'elle faisait, Fallah devait surveiller la princesse, point. Les bras croisées devant la porte, Fallah bloquait littéralement la sortie. La princesse ne devait pas quitter cette pièce avant le lever du soleil donc, qu'importe si elle avait une envie pressante, envie de grignoter ou de se dégourdir les jambes, elle ne doit pas quitter sa chambre. La jeune femme n'avait pas des muscles saillants, mais elle était assez forte pour tenir la princesse dans sa chambre.

« Je suis désolé pour toi, princesse, mais sur ordre de ton frère, je passerais la soirée avec toi, que cela te plaise ou non. »

En vérité, il n'y avait qu'une seule solution pour Rhian de quitter cette chambre, mais la demoiselle n'espérait pas voir cela arrivée, c'est qu'elle se blesse, et pas d'une simple coupure, non, une chose qui justifierait des soins. Fallah était douée en magie explosif, pas en guérison. C'était même tout le contraire. Portant une tenue légère comme à son habitude, elle restait couverte, mais pas entièrement. Rares étaient les personnes à couvrir leur corps entièrement après tout même s'il est vrai que le soir, le temps est plus frais.

« Ton frère m'a dit, et je répète mot pour mot, Rhian ne doit pas quitter sa chambre, tu as carte blanche pour la maintenir dedans, du moment que tu ne la blesses pas. Donc, pas besoin de me jouer de petits numéros. »

Fallah ne se moquait pas d'elle, elle préférait juste être clair et retirer de suite les mauvaises cartes en mains de Rhian. Pas de caprice de princesse, pas de passage en force, pas de numéro larmoyant. Fallah pouvait donc l'attacher au lit si l'envie le lui prenait, au moins, elle resterait ici et ne pourrait quitter la chambre. Affaire réglée.

« Ne fait pas la tête, c'est l'occasion pour nous d'en apprendre un peu plus, tiens. Tu sais, ton frère tiens beaucoup à toi, ça lui arrive souvent de parler de toi, en bien, évidemment. »

Fallah avait beau être proche du prince, elle avait à peine échangé quelques politesses avec Rhian. Toujours sur les routes, derrière le prince, elle n'avait pas le temps de vraiment s'intéresser aux autres personnes. Une fois entrée au service de la famille, sa tâche était de suivre le prince comme son ombre et de ne s'en détacher que sur sa demande, comme ce soir.

« Je pourrais même sûrement t'apprendre quelques détails sur lui que tu ignores peut-être ? »

Un homme pouvait délier sa langue sur l'oreiller ou même au quotidien, en baissant sa garde. Elle connaissait deux ou trois petits secrets sur le prince que Rhian ignorait peut-être ? Il ne fallait pas partir du mauvais pied pour cette soirée de surveillance après tout.

[Rhian Thoris]

C’était une situation terriblement frustrante pour elle. Comptaient-ils parler de son dernier exploit ? Très certainement ! Rhian avait reçu il y a quelques jours la visite d’un riche prétendant mijakien, originaire d’elle ne savait plus quelle province, en vue de l’épouser. Elle avait rapidement été très énervée par le comportement méprisant et présomptueux de l’homme à son encontre, et lui avait donc présenté les jardins royaux... Ainsi que ses trois redoutables tigres, Baja, Naja, et Taja. En les voyant, l’homme avait blêmi sur place, et avait d’ailleurs cru initialement à des tigres sauvages. Il avait brandi une épée sertie de rubis en tremblant totalement, ordonnant d’une voix cassée aux bêtes de s’éloigner. Sans se laisser décontenancer, Baja l’avait attaqué. Il en avait perdu son épée ainsi que sa culotte, car Baja avait déchiré son pantalon, avant de tirer sur sa culotte, sous le rire aux éclats de Rhian, et la fureur du jeune marquis en constatant que Rhian n’était pas aussi naïve que ce qu’il pensait.

« Il l’avait bien cherché, de toute façon... Et Herebos ne doit pas beaucoup t’apprécier, s’il t’amène ici pour supporter ma colère toute la nuit. »

La belle Fallah avait répété à plusieurs reprises à Rhian qu’elle ne comptait pas la laisser sortir, et qu’elle allait passer la soirée ici. Il y avait là de quoi frustrer profondément Rhian, qui avait l’impression de redevenir une petite-fille... Mais elle savait aussi que Fallah, obéissante, ne faisait que suivre les ordres. Postée bras croisés devant, la porte, Fallah essayait de se montrer stoïque et inébranlable, tandis que Rhian déambulait sur place. Sa chambre comprenait d’autres pièces, dont une salle de bains privée, une penderie, et des bureaux. Elle s’assit sur un canapé face à Fallah.

Consciente que Rhian n’était pas du genre à se laisser faire, la Papuanne suggéra alors de profiter de ce temps libre pour discuter, et pour lui parler de détails secrets sur Herebos.

« J’espère que tu ne comptes pas captiver mon attention en me racontant les confidences d’Herebos quand vous couchez ensemble, si ? »

Le sexe était quelque chose qu’on envisageait assez librement à Papua, contrairement à d’autres pays. Et, vu la beauté de Fallah, Rhian ne se faisait aucun doute sur ce qu’Herebos et elle avaient déjà dû faire ensemble. Rhian, de son côté, se redressa, et alla chercher une théière, avant d’en remplir une coupe, puis retourna s’asseoir sur son canapé, et posa la théière devant elle.

« Assieds-toi, tu me rends nerveuse à rester plantée debout comme un arbre. Tu as pris la clef, de toute façon, non ? Et je ne compte pas escalader les parois du château, tu sais... »

Mais se montrait-elle volontairement gentille pour espérer récupérer la clef ? Qui sait... Avec Rhian, tout était possible ! Et, faute de pouvoir sérieusement espérer gagner une bataille contre Fallah, elle pouvait tenter de l’amadouer.

« Allez, installe-toi ! Je suis peut-être consignée dans ma chambre, mais je reste ta Princesse, Fallah ! »

Une fois que la belle femme obtempéra, Rhian la regarda silencieusement.

« Alors ? Quelle bêtise as-tu bien pu commettre pour être commise au rang de garde-chiourme avec moi ? »

[Fallah Amari]

Fallah était plutôt du côté de Rhian, si la belle princesse n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, elle était d'accord avec ça. Contre le principe que son père cherchait à la marier, décidant pour elle. Chose étonnante, car après tout, Fallah avait grandi sans décider de son avenir, servir la famille royale, comme les Amari l'ont toujours fait. Et même si elle ne regrette pas cette vie, il est vrai que vivre une enfance avec moins de responsabilité et plus simplement ne lui aurait pas déplut. Le prince n'était pas en colère contre sa petite sœur, il la connaissait mieux que quiconque, mais il était entre deux chaises, autant du côté de Rhian que de son père alors il ne pouvait pas être le plus objectif.

« C'est plutôt le contraire, pour que moi, je dois surveiller sa petite sœur chérie. »

Fallah restait souriante, amusée par cela. Certes ce n'était sûrement pas le genre de nom qu'il donnait à Rhian, même en privé mais Fallah savait que le prince veillait aussi au bien-être de sa sœur, veillant sur elle comme un frère devait le faire. La princesse avait la bougeotte, ne pouvant fuir cette chambre comme un animal sauvage ne pouvant fuir sa grande cage. Fallah ne comptait pas dévoiler les secrets et les confidences du prince comme ça, non, si elle dévoile des choses, ce serait gentillet, pas question de créer des problèmes dans cette famille, ce serait même contraire aux ordres qu'elle a concernant la famille Thoris.

« Je préfère rester prudente avec toi, je ne sais pas si tu peux escalader les parois comme une araignée, mais je connais bon nombre de choses qui ont su faire piquer une crise au roi. »

Bon nombre de sorties alors qu'elle était consignée dans sa chambre, de cachotteries, de bêtise pourrait-il crier, mais Fallah voyait là juste une fille un peu trop enfermée dans sa cage dorée, voulant un peu de liberté. Ce soir, pas de balade dans le palais, au harem ou même en ville. Fallah devait tout surveiller chez la princesse. Pas question pour elle de fermer l'œil cette nuit. Mais soit, elle prenait tout de même place aux côtés de la princesse.

« Techniquement, je dois avant tout obéir au prince, ensuite à toi. »

Elle aimait jouer sur les mots, la taquiner. Elle ne cherchait pas à la mettre en colère, juste à souligner la chose.

« Une bêtise ? Mais non, si je suis là, c'est pour être sûr qu'aucune autre personne ne s'endorme ou ne tombe dans ton piège pour que tu puisses faire le mur d'une façon ou d'une autre. »

Il y avait un peu de vérité dedans, mais pas que. Fallah était souvent curieuse vis-à-vis de Rhian, de cette princesse rebelle qui en faisait voir de toutes les couleurs à son père, étonnamment, sa mère ne semblait pratiquement rien avoir à redire concernant sa fille, quant au prince, il subissait, autant l'humeur de son père que les conséquences que sa sœur pouvait causer à tout cela. Heureusement, il était souvent en dehors du palais, que ce soit patrouillé autour de Papua ou partir dans diverses campagnes de guerre, donc, il n'était pas toujours là pour subir tout cela. Mais cela ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour sa sœur. Non pas, car elle pourrait faire une énorme boulette pour enquiquiner son père, mais il redoutait aussi que son père profite de son absence pour apposer sa loi. Bien souvent le prince a su alléger la sentence ou ses projets concernant Rhian. Elle restait sa sœur, son unique sœur, donc pas question que pour une dispute futile, il cause du tort à Rhian.

Les jambes croisées, le menton posé dans sa paume, elle ne perdait pas son sourire en observant la fameuse princesse rebelle.

« Tu m'as toujours intriguée, Rhian... Je pense que d'un côté, on se ressemble... Du moins, à ta place, j'aurais été comme toi, voir peut-être pire. »

Fallah était une personne très polie envers la famille royale mais c'est vrai qu'en dehors du roi et de la reine, le prince l'a toujours habituée à parler simplement, sans donner de titre ou se prosterner, sauf lors de réunion face aux autres personnes, évidemment.

« Oui... Une fois désarmée, j'aurais sûrement laissé mes trois tigres lui tourner autour pour le fois pleurée de peur comme un bébé... En le regardant de haut, évidemment. »

Sadique ? Oh, à peine. C'est vrai que bien qu'elle n'ait jamais spécialement pensé au mariage ou même former un couple, qu'on décide pour elle d'un prétendant, elle n'aimerait pas. Même si demain le roi lui annonce qu'elle doit épouser son fils, euh, elle l'aimait bien, ils ont déjà partagé le même lit, mais ça ne veut pas dire qu'elle l'aime. Oui, Fallah était plus du côté de la princesse que du roi, mais pas question de la libérer pour autant, oh ça non. Comme on lui avait dit, ce ne serait qu'au petit matin que Rhian pourra quitter sa chambre, pas avant.

[Rhian Thoris]

Rhian soupira doucement. Fallah avait visiblement été bien informée par Herebos. Rhian pouvait se montrer redoutable quand elle le voulait, car elle détestait qu’on lui dise quoi faire. La Papuanne s’était donc entraînée, et la Princesse soupira doucement, avant de croiser les bras, fronçant les sourcils.

« Et je suppose que je n’ai pas le droit d’aller au harem non plus ? Je ne suis pas une petite-fille, Fallah ! »

Emmener Rhian au harem était toutefois trop dangereux. Certes, l’endroit était isolé, mais les courtisanes de Rhian pouvaient se montrer plus dangereuses qu’une armée de tueurs. Face à elles, Fallah risquait de sombrer, de se perdre dans la volupté, et ainsi de laisser à Rhian l’occasion de filer. La prudence était donc de mise, Fallah optant pour un mélange de subtilité et de fermeté, agaçant prodigieusement Rhian… Qui ne faisait rien pour masquer son agacement. Elle claquait nerveusement avec ses doigts sur le table, régulièrement, avant de relever les yeux pour croiser le regard de la femme.

La Papuanne soupira alors :

« Et on est supposées faire quoi ? Passer la soirée à se regarder en chiens de faïence ?! »

Autant dire que Rhian était excédée ! Mais ce n’était pas son genre de se laisser faire, alors elle se releva, et se rapprocha d’un armoire. Elle ouvrit alors un tiroir, et en sortit un plateau.

« Puisque tu fais ta tête de mule, Fallah, je te propose un truc simple… On va jouer. Et celle qui gagne aura le droit de poser une question à l’autre… Qui devra dire la vérité ! »

Même si Fallah avait répété à Rhian qu’elle ne répondait pas à ses ordres, jouer avec elle était peut-être le meilleur moyen de la calmer. Malheureusement, Rhian était une bonne joueuse. Elle était même meilleure qu’Herebos dans ce domaine. Fallah avait donc tout à craindre, tandis que Rhian déployait le plateau de dames.

« De toute façon, je t’interdis de refuser ! Je ne compte pas passer la soirée avec une armoire à glaces qui me regarde sans rien dire ! »

Rhian avait toujours été assez cérébrale. Elle aimait les jeux plutôt intellectuels, et déploya le plateau de dames, prenant les pions blancs et laissant à Fallah les pions noirs. Sur le damier, les règles étaient plutôt simples. Il fallait manger les pions de l’autre, avec cette précision que les pions ne pouvaient avancer que d’une case à l’autre, uniquement vers l’avant, et que, si un pion atteignait la dernière ligne adverse, il devenait une « dame », disposant alors de pouvoirs améliorés.

La jeune femme commença donc à jouer, et, au bout d’une demi-heure, finit par plier la première partie. Elle sourit brièvement avant de regarder à nouveau le belle Papuanne, réfléchissant à une question à lui poser :

« À quand remonte la dernière fois que tu as couché avec mon frère ? »

Elle laissait ensuite Fallah choisir à quel jeu elle souhaitait ensuite jouer… Mais la jeune Papuanne allait vite comprendre que Rhian n’avait pas froid aux yeux !

[Fallah Amari]

Suivre les ordres, c'était ce qu'elle faisait. Une mission simple, ne laisser quitter la chambre qu'au petit matin, pas avant. Donc à moins d'une urgence, pas question qu'elle quitte cette chambre. Parler, joueur, simplement se regarder, Fallah pouvait la laisser faire, tant que la princesse n'était pas en danger, tant qu'elle restait dans sa chambre, Fallah était ouverte à toute sorte de proposition. Pas de harem pour la princesse, pas plus que de balade nocturne, d'un fruit frais en cuisine ou autres. Elle pouvait obtenir quelque chose de l'extérieur, mais c'était une domestique qui devait apporter cela. Interdiction de poster le petit doigt hors de sa chambre.

« Si c'est ce que tu désires, princesse, je te regarderais jusqu'au petit matin. C'est ma mission après tout, de t'avoir à l'œil. »

Que ce soit la situation ou son comportement, la princesse préférait faire passer le temps en demandant à jouer ensemble, un simple jeu où la perdante devra répondre aux questions de l'autre. Soit, Fallah n'avait rien à cacher. Mis à part quelques secrets militaires ou à venir, elle pouvait parler de tout et n'importe quoi.

« Je trouve que de nous deux, c'est plutôt toi qui refroidis l'ambiance. Je suis ouverte à toute proposition si cela peut t'aider à passer le temps, du moment que tu restes ici. »

Rhian opta donc pour un jeu de dames ? Soit, elle n'avait rien contre. Il fallait avouer que Fallah n'était pas la meilleure joueuse de dames du royaume. Elle savait y jouer, mais pour passer le temps, ce jeu ne la passionne pas des masses, mais ça ne l'ennuie pas pour autant. Elle restait sérieuse toutefois, elle ne faisait pas exprès de perdre ou autres, elle avait juste un sacré adversaire en face d'elle. Et la défaite arriva, sans grosse surprise pour la jeune femme qui restait fair-play, souriante dans la défaite pendant que Rhian semblait un peu sourire ! Pas de la façon la plus gaie qui soit mais au moins, elle cessait de lui tirer la tronche. Et sa première question concerna elle et son frère, la date de leurs derniers rapports intimes ? Fallah leva les yeux pour réfléchir un instant...

« Je dirais... quelques jours... Quatre, si je ne dis pas de bêtise... »

Elle n'avait aucune honte parler de cela avec Rhian, elle le savait bien, même les parents d'Hérébos devaient au moins s'en douter, mais ce n'était en rien sérieux. Il était plutôt coureur de jupons et rien que cela, ça n'allait pas pour Fallah, s'amuser ensemble était une chose, vivre ensemble dans de telles conditions, non. Puis elle le voyait plus comme un frère ou un grand ami, de là à l'aimer de la sorte, elle ne pensait pas qu'elle succomberait à ses charmes en cas de déclaration, mais... elle ne préférait pas y penser. Ne sait-on jamais.

« Ce n'est pas mon tour du coup, de poser une question, mais pourquoi vouloir savoir ça ? »

Elle comptait la mettre mal à l'aise en posant ce genre de question ? Raté. Elle voulait plutôt le savoir par simple curiosité ? Une certaine jalousie, de peur que son grand-frère ne se mette pas en couple avec elle par une quelconque peur ou mésentente avec elle alors que bon, au-delà des politesses, elles n'ont jamais vraiment discuté ensemble en dehors de cette soirée.

« Tu sais, princesse, je ne suis pas méchante. Je sers juste ton frère en priorité, car là est mon rôle, il ne m'a jamais interdit de bien m'entendre avec toi... Hélas, on a enfin l'occasion de passer un peu de temps ensemble quand mon but est de te retenir ici. »

Fallah avait bien deux ou trois petites idées pour l'aider à lui faire passer le temps et entre guillemet, la forcer à s'endormir pour faire passer le temps mais ce jeu de dame faisait l'affaire pour le moment, même si elle ne gagnait pas et avait apparemment peu de chance de réussir cet exploit, si la princesse y trouvait son compte, soit.

« Petite revanche ? »

[Rhian Thoris]

« Parce que tu crois que me retenir dans ma chambre contre mon gré est une bonne façon de bien s’entendre ? Herebos a sûrement dû te dire que je serai horrible ! »

Inutile de le nier, et Fallah faisait d’ailleurs preuve d’une grande sincérité, notamment en ayant avoué sans ombrages à quand remontait sa dernière aventure avec Herebos. Quatre jours... Son frère devait être assez préoccupé pour ne pas avoir couché de nouveau avec elle. Comme bien des Mijakiens de souche profonde, Rhian et Herebos étaient de sang mêlé, partageant des gènes humaines et démoniaques. Ces gènes mêlés faisaient d’eux des individus ayant des besoins sexuels encore plus prononcés que les humains... Ou peut-être était-ce l’éducation très libertine de leur mère ? Rhian n’aurait su dire, mais elle savait qu’Herebos était aussi bon guerrier que coucheur, et qu’une femme comme Fallah méritait tout de même un peu d’attention. En faire la garde-chiourme d’une Princesse furieuse, c’était tout de même un poste à haut risque, et, somme toute, assez dégradant.

Fallah proposa donc un autre jeu de dames, mais Rhian hésita un peu.

« Je dois admettre que la perspective de t’humilier pendant des heures est assez jouissive, Fallah... Mais tu ne fais même pas mine d’essayer de te battre, alors ce n’est pas la peine. »

À travers les réactions de la Papuanne, on devinait en elle la jeune femme forte et indépendante qu’elle avait jadis été, tumultueuse, et du genre à ne jamais se laisser faire. Elle referma donc le plateau, et le rangea, avant de soupirer. Rhian se rapprocha ensuite de la fenêtre, bras croisés, observant un jardin en contrebas.

« Mais mon frère va le sentir passer... Ils me prennent pour une poupée en porcelaine ! Je suis une Princesse, pas une courtisane ! »

Rhian soupira une nouvelle fois, et secoua la tête.

« Enfin, tu ne fais que suivre les ordres, Fallah... Moi, je désobéis sans cesse à mon père. »

Elle fonctionnait comme ça, impétueuse, rebelle, une femme sauvage que bien des gens voudraient dompter et saillir. Elle se déplaça encore, et récupéra un pichet de vin, en remplissant un verre, puis but quelques rasades. La Princesse soupira à nouveau, et croisa les bras après plusieurs minutes, devant le caractère inflexible de Fallah.

« Hmmm... Et, pour le reste... Je voulais savoir ça, parce que... Je n’imagine pas Herebos envoyer quelqu’un subir mon courroux sans avoir une arrière-pensée en tête... Surtout quelqu’un comme toi, Fallah. Cela aurait l’un des gardes-chiourmes usuels du palais, je lui aurai balancé ma carafe à la figure, j’aurai saupoudré le jeu de dames d’une poudre anesthésiante... Mais toi, Herebos sait que je ne peux pas te faire ça ! »

Rhian parlait plus pour elle-même que pour la jeune femme, soliloquant en réfléchissant. Elle finit par s’asseoir sur le dossier de son fauteuil, étant ainsi un peu surélevée. Visiblement, la Princesse ne tenait clairement pas en place !

« Alors... Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Hm ? Quelles sont les suggestions que mon frère t’a suggéré dans le creux du lit pour te convaincre d’accepter pareille mission ? »

Car il fallait tout de même en avoir, des arguments, pour dresser une femme comme Rhian !

[Fallah Amari]

Alors ça, c'était méchant. Fallah ne faisait pas exprès de perdre, elle était juste pas très douée avec ce genre de jeu. Non pas qu'elle soit idiote, juste que ce n'était pas vraiment son truc. Mais passons, c'était la princesse et elle ne comptait pas la contredire encore et encore. Elle observait Rhian se baladant encore dans sa chambre en se plaignant de cette punition, se définissant comme une princesse, non une courtisane.

« Tu sais, Princesse, ça n'a pas que du mal de se faire traiter comme une poupée de porcelaine. Ça prouve aussi qu'on fait attention à toi, combien tu es précieuse. »

Oui, il ne faut pas être pessimiste. Certes, son père voulait la garder intacte pour des raisons plus politique pour un quelconque mariage, mais il devait aussi veiller sur elle, pas voir sa fille revenir couverte de blessure en tous genre. Si Rhian sortait hors du palais et tombait sur des vauriens qui profiteraient d'elle, ça ne serait pas une belle expérience pour Rhian. Au moins, elle avouait que face à une autre, elle aurait eut recours à d'autres stratagème pour filer d'ici en douce, mais vu que c'était Fallah, elle y avait renoncé.

« Huhum... Pourquoi tu crois que c'est forcément ton frère qui m'a envoyé ici ? C'est plutôt moi pour être honnête. Hérébos voulait envoyer d'autres personnes, mais j'ai insisté pour être avec toi. Tu ne peux pas participer à ce genre de réunion, mais crois moi, c'est ennuyant à mourir ! »

Rares étaient les fois où c'était réellement intéressant. Il était toujours question de brigand dans tel coin ou ailleurs, de fouille à faire à tel endroit, de rumeur concernant les djiins qui n'était au final que des rumeurs. Au début, Fallah trouvait cela intéressant puis... c'était toujours la même chose.

« Ton frère m'a même poussé à renoncer, de peur que tu m'en fasses voir de toutes les couleurs. Mais je l'ai convaincu que je n'étais pas du genre à avoir peur ou même à te sous-estimer... Enfin, il a fini par céder et je lui prouverais bien que j’avais raison.« Ton frère m'a même poussé à renoncer, de peur que tu m'en fasses voir de toutes les couleurs. Puis tu sais, j'ai même réussi à parier quelque chose avec Hérébos... Si demain matin, je précise que tu n'as pas tenté de fuir, que tu n'as pas tenté de coup fourré ou autre pour quitter ta chambre, eh bien, tu pourras passer une semaine ou deux, loin de Papua. »

Pour être franc, cela incluait Fallah. Oui, Rhian ne pourrait pas quitter cet endroit seule, mais au moins, elle pourrait se changer les idées loin de Papua, à Uatis, à Lumeen ou plutôt Mijak ou pourquoi pas Edoras ! C'était bien sa cousine éloignée qui vivait là-bas, non ? Une semaine sans son père, sa mère, son frère, à se reposer et à vivre loin de sa cage dorée. Une belle preuve de confiance qui pourrait se renouvelé ! Rhian avait bien entendu droit de quitter le palais pour passer des vacances ailleurs, mais ça comportait tellement de garde que c'était une véritable parade qui défilait autour d'elle avec évidemment, bon nombre de gardes aux ordres du roi, ne lâchant la princesse sous aucun prétexte. Fallah se redressa pour quitter le canapé et se poster devant la princesse, elle se pencha sur elle, rapprochant son visage du sien en souriant légèrement.

« Alors maintenant, tu veux bien me faire un joli sourire, Princesse ? »

La voir heureuse serait déjà un bon début pour passer la soirée ensemble. Depuis son arrivée, elle semblait aussi féroce que ses trois tigres.

« Hm ? Dis-moi donc, où aimerais tu passer quelques vacances ? »

Qui sait de quoi Rhian avait envie en dehors de Papua ? Fallah l'ignorait et elle n'était pas sûre que son frère le sache non plus ? Ou même ses parents.

[Rhian Thoris]

Fallah faisait de son mieux face à une Princesse qui avait adopté le comportement de ses tigres. Véritable tigresse, Rhian avait bien conscience qu’elle avait été assez cassante avec Fallah autour sur le jeu de dames, inutilement blessante... Mais il fallait bien comprendre qu’elle était en colère, et frustrée, frustrée d’être à nouveau isolée. Fallah surprit Rhian en indiquant qu’elle avait volontairement choisi de venir. Rhian n’y croyait pas trop. Herebos avait sans doute manipulé Fallah pour que celle-ci postule, en ayant bien conscience du traitement que Rhian aurait réservé à des gardes standard, en les menaçant de fortes représailles. Mais, avec Fallah, ce genre de menaces ne pouvaient pas marcher. Conciliante, Fallah lui indiqua que, si elle restait ici ce soir, elle pourrait ensuite partir en vacances, tout en lui indiquant que les réunions étaient ennuyeuses.

Rhian soupira en fermant les yeux, avant de la regarder encore.

« Je ne suis plus une enfant, Fallah... Et je n’ai pas envie de fuir. Tu crois que je ne sais pas ce qui trame ? Ces vagues de brigands à l’ouest... Ce ne sont pas que de simples bandits, Fallah, je le sais ! Les réfugiés qui viennent de ces régions évoquent des rituels sacrificiels, des massacres dans les hameaux qui n’ont rien à voir avec de simples pillages. Ces gens font partie de mon peuple ! Comment pourrais-je avoir envie de partir où que ce soit alors que je sais ça ? J’en ai marre qu’on me traite comme un bébé, Fallah ! »

Elle savait que Fallah ne pensait pas à mal, mais, en essayant d’arranger la situation, elle ne faisait que l’aggraver en rappelant à Rhian la manière injuste dont sa famille la percevait.

« Je veux assister à ces réunions, Fallah, tu comprends ? Je veux être plus pour Papua qu’une simple épouse bonne à consolider une quelconque alliance politique ! »

Rhian s’était encore relevée, marchant précipitamment. Elle en avait bien trop dit pour s’arrêter à ce point, et poursuivit donc, se frictionnant les épaules en croisant ses bras devant elle :

« Je fais des rêves récurrents, Fallah... Des rêves sinistres où je vois le Warlock, les Djinns Noirs qui incendient Papua, le royaume en feu... Je sais que c’est idiot, que ce ne sont que des rêves, mais... Je n’arrive pas à me les sortir de la tête. »

Elle se retourna encore vers Fallah, et se rapprocha d’elle. Rhian confiait à la jeune femme ce qu’elle avait sur le cœur, en espérant que Fallah pourrait comprendre. Rhian ne mentait pas, elle n’exagérait pas, elle faisait au contraire preuve de la sincérité la plus totale en évoquant les problèmes qu’elle rencontrait, ces rêves qui lui semblaient tellement réalistes.

« Tout ce que je veux, c’est aider le royaume, Fallah... »

[Fallah Amari]

Fallah faisait son possible pour que la princesse soit moins boudeuse, mais Rhian avait ses raisons pour ne pas sourire ouvertement. Il est vrai que la condition des femmes à Papua est loin d'être désastreuse, mais quand cela concerne les armées, c'était plus difficile de faire entendre sa voix. On voit de suite qu'une grande majorité de soldats sont des hommes, il y a certes des femmes et Fallah en était l’exemple même, mais c'était surtout des hommes. Rhian avait raison, non seulement elle savait ce qui se passait, mais il était normal pour la princesse du royaume d'agir et faire quelque chose pour contrer cela ! Effectivement, il se passait des choses peu glorieuse en dehors de la capitale, Fallah, Hérébos et tout les autres tentaient d'agir, d'empêcher cela mais à part quelques brigands qui étaient surtout là pour piller les petits villages abandonnées, ils n'avaient pas encore de vrai coupable, de véritables piste. Certes, il y avait bien des hypothèses à tout cela, mais rien de véridique...

« C'est plus compliqué que ça, Princesse... »

Certes, il y avait bien des hypothèses à tout cela, mais rien de véridique... Pas de coupable, pas de piste clair, pas même un rythme plus lent concernant la résolution de cette affaire. C'était toujours trop tard quand ils arrivaient, même en prévention. Certains villages étaient encore sauvés, mais rien ne semblait se passer, non pas grâce à leurs conseils, car même les soldats en place, ou caché dans le village ne remarquaient rien de louche... Rhian se frottait les bras en expliquant ses cauchemars, rien de bien gaie avant d'avouer vouloir aider... Fallah ne pouvait que comprendre, elle ne craignait pas les hommes, quand bien même ils sont plus grand et fort qu'elle, mais les Djiins noirs, c'était une autre histoire. Elle n'en avait jamais vu heureusement, mais elle entendait tant d'histoire sur eux depuis son enfance, comme tout les enfants de Papua, elle aussi aurait sûrement le sang glacé face à l'un d'eux...

« Je sais. »

Elle s'était rapprochée en prenant la princesse dans ses bras. Rien de bien sensuel ou pour l'attirer à elle, juste rassurer la princesse du royaume.

« Je suis bien placé pour savoir que tu veux changer les choses. Même moi qui y assiste le plus souvent, je n'agis que peu. Je réponds quand on me demande mon avis, mais le plus souvent, je parle dans le vent. »

Pour sa défensse, les hommes n'étaient pas tous machos, mais ses idées étaient loin d'être les meilleurs, même si parfois du coup, son idée en faisait rebondir un autre qui trouvait mieux donc c'était déjà ça.

« Ce que je vais te dire ne va pas te faire plaisir, mais sur ça, tu ressembles beaucoup au roi. Qu'importe qui de vous deux commence, vous ne faites que vous renvoyer la balle et on connaît toutes les deux le résultat final à cette bataille sans fin. Je ne te demande pas d'être belle et de te taire, juste de prendre sur toi et ne pas le contredire et rester sage quand c'est possible. Si tu fais des efforts, il en fera aussi. »

C'est sûr que si le roi en profitait pour lui présenter une brochette de prétendant, tous les efforts ne serviront à rien. Mais si pendant quelques jours, elle ne lui cherche pas des noises, le dialogue pourrait mieux circuler entre eux.

« Je ne dis pas qu'en deux jours au calme, tu auras ta place pour la réunion, mais le roi sera enclin à y réfléchir et à peut-être t'accorder le droit. Je te soutiendrais pour que tu puisses y assister... Mais tu sais... dans un sens... je pense qu'il cherche simplement à te protéger en t'évitant ce genre de réunion. Je ne dis pas que tu dois éviter ce genre de réunion, mais puisque tu sembles savoir ce qui se trame, plus ou moins, je peux t'assurer que les détails que tu n'entends pas sont loin d’être de bonnes choses... »

Même Fallah qui avait mainte fois fait couler le sang sentait parfois son estomac se retourner face aux pratiques barbares et rituel qui pouvait avoir lieu dans les villages touchés. À quoi cela lui servira de savoir mis à part mal dormir ? Elle ne lui demandait pas d'ignorer son peuple et dormir tranquillement en se fichant de cela, mais il y a certaines vérités bon à ne pas savoir. Le roi, le prince savaient de quoi il s'agissait, peut-être même la reine, elle n'était pas toujours présente à ce genre de réunion donc, c'était bien la preuve que le roi laissait les femmes de côté pour éviter de mauvais rêves. Parlant de ça...

Elle ne lui demandait pas d'ignorer son peuple et dormir tranquillement en se fichant de cela, mais il y a certaines vérités bon à ne pas savoir. 

« Je comprend tes peurs, princesse... Moi-même... je crains toujours d'en rencontrer un lorsqu'on nous annonce une mission de patrouille où des gens disent en avoir aperçu ou qu'on pense qu'ils pourraient rôder dans le coin... Mais au-delà de mes propres peurs, je ferais tout pour protéger ton frère, mais aussi Papua... Moi, vivante, jamais je ne laisserais tes cauchemars devenir réalité. »

Elle embrassa la princesse sur le front.

« Je te le promets. »

Abordant un léger sourire, elle tentait de la rassurer. À défaut de donner de bons conseils ou la raisonner, elle pouvait au moins s'assurer de lui promettre cela. Son devoir était de servir le prince, le prince voulait protéger Papua, ce n'était donc pas si différent d'associer les deux. 

[Rhian Thoris]

Peu de gens pouvaient se permettre d’être aussi directifs avec Rhian. C’était assurément quelque chose d’osé, quand on connaissait le tempérament de feu de la Princesse. Mais Fallah pouvait se le permettre. Sans crainte. Elle enlaça donc Rhian, tout en essayant de la rassurer, en lui expliquant que ce n’était pas grave, et que tout cela était fait pour son bien. Rhian l’entendait, bien sûr... Mais elle n’avait rien à répondre à tout ça. Fallah faisait avec ce qu’elle pouvait, mais aucun de ses mots n’arrivait à chasser les cauchemars de Rhian. Elle était suffisamment cultivée pour savoir que les rêves prémonitoires n’existaient pas, mais... Comment ne pas y penser quand elle voyait la réalité de ses rêves, et l’angoisse profonde qui en résultait ?

Elle n’écoutait que très vaguement ce que Fallah disait, sentant surtout le corps de celle-ci, chaud et doux, contre le sien. Fallah, cette femme forte, au corps musclé, athlétique, qui l’embrassa sur le front. Dans un soupir, Rhian se lova contre elle, lui rendant son câlin. Elle pouvait sentir le renflement des seins de Fallah contre son visage, et n’avait de fait qu’à se pencher pour se reposer là. Fermant les yeux pendant plusieurs secondes, Rhian releva son regard, une lueur déterminée brûlant dans ses prunelles.

« Peu importe, Fallah, je suis coincée avec toi toute la nuit, et, si je m’endors, il y a neuf chances sur dix que je fasse un cauchemar... Et ce sera de ta faute ! »

Rhian soupira à nouveau, et se hissa sur la pointe des pieds, ce qui eut pour effet de rapprocher ses lèvres de celles de Fallah. Elle empêcha la Papuanne de parler en posant un doigt sur ses lèvres, lui intimant ainsi le silence. De fait, elle n’avait encore jamais entendu Fallah parler autant, ce qui, à sa manière, signifia tqu’elle était nerveuse pour elle, et s’en voulait sans doute d’avoir à jouer ce soir le mauvais rôle. Elle se pinça ensuite les lèvres, et frotta avec son nez celui de Fallah.

« Alors, il va falloir que tu te débrouilles, Fallah... Que tu fasses usage de tout ton talent pour, non seulement t’assurer que je dorme, mais aussi pour que mon sommeil ne soit pas hanté par mes cauchemars. »

Plusieurs options étaient possibles pour cela, mais, en réalité, si Fallah avait en tête de jouer aux dames, il y avait fort à parier que ce serait insuffisant. Fort heureusement, Rhian put lui faire une petite illustration, une légère indication, une piste... En allant tendrement l’embrasser. Un chaste et délicat baiser sur les lèvres de Fallah, qui ne dura que quelques secondes, mais qui était annonciateur du reste...

...Si Fallah souhaitait se laisser embarquer.

[Fallah Amari]

Elle faisait de son mieux pour rassurer la princesse et lui faire donner le sourire, mais la tâche n'était pas simple. Mais ce n'est pas grave, elle savait que de base, cela n'aurait pas été simple de tenir compagnie à Rhian et faire en sorte que tout se passe bien. La proximité de Fallah avec Hérébos faisait que la princesse n'allait pas user des mêmes stratagèmes envers elle qu'avec les autres domestiques que la princesse avait pu avoir à ses côtés, mais tout de même, cela ne la rendait pas heureuse pour autant d'être là. En plus de ses cauchemars qui lui rendait les nuits moins agréables. C'est sûr que vue comme ça, ce n'était pas si facile que ça. Mais malgré les paroles de Fallah, Rhian avouait qu'elle risquait quand même d'avoir du mal à s'endormir, par sa faute – en la taquinant. La princesse venait doucement l'embrasser rapidement voulant qu'elle s'assure de son rôle et donc de lui offrir une nuit agréable.

Fallah la maintenait dans ses bras en lui baisant de nouveau le front, caressant son dos.

« N'ai-je pas promis de veiller sur toi cette nuit, Princesse ? »

Sans lui demander son avis, car malgré le respect qu'elle avait envers Rhian, princesse du royaume, elle agissait avec elle plus comme une sœur, avec tout de même certaines limites à ne pas franchir. Aussi sociale pouvait être Fallah envers Rhian, elles étaient tout de même dans deux côtés différents. Enfin bref, Fallah se pencha pour passer ses bras sous les genoux de la princesse tout en maintenant son dos avant de la soulever pour la prendre dans ses bras. Pas de honte à avoir, elle était légère pour elle puis elle a soulever bien pire, que ce soit pendant des entraînements ou durant des missions. Que ce soit des créatures sauvages ou des brigands qui faisaient deux fois sa taille. Alors une princesse, c'était simple comme bonsoir ! Tout en douceur, elle déposa la princesse sur son lit, restant pencher sur elle pour venir vers ses lèvres, à la différence que c'était Fallah qui prenait les devants cette fois. La jeune femme faisait preuve de douceur, non pas qu'elle soit d'ordinaire sauvage, mais c'était bien son premier baiser avec Rhian. C'était la première qu'elle passait autant de temps avec elle à vrai dire.

« C'est une chose de me battre aux dames, s'en est une autre dans ce lit. »

Grimpant dessus, Fallah se plaça à quatre pattes au-dessus d'elle, lui offrant un second baiser plus prononcer et plus langoureux cette fois. Une fois ce baiser terminé, elle lui souriant en se redressant, contemplant le corps de sa princesse, se demandant quand même si elle devait ôter ses vêtements en premier ou bien imposer cela à Rhian ? Fallah savait qu'elle ne risquait rien vis-à-vis d'Hérébos, il n'allait pas en être jaloux, il n'allait pas lui en vouloir, du moment que Rhian n'était pas blessé, elle avait carte blanche. Elle laissait son index glisser sur son corps tel un serpent qui se baladait, que ce soit près de sa poitrine ou de son nombril, elle laissait son doigt avancer à l'aveuglette.

« Je me demande combien de temps, tu vas me résister ? »

Fallah n'était pas une domestique où des filles du harem, elle avait son caractère, de la force, elle pouvait aisément prendre le dessus, mais Rhian cachait peut-être bien son jeu ? Elle ne pensait pas voir la belle la dominer en un claquement de doigts, mais Fallah voulait jouer. Quitte à jouer avec Rhian, elle voulait en profiter de un maximum.

« Tout comme je me demande à quel point s'étend ton expérience dans le domaine ? »

Là, c'était plus du mystère...

[Rhian Thoris]

S’était-elle finalement avouée vaincue ? Rhian laissa Fallah la prendre dans ses bras, une main en appui sur son dos, l’autre se glissant sous ses genoux. Elle frémit doucement, se mordillant les lèvres. Fallah était une femme puissante, qui portait une armure de combat. Rhian n’était pour elle qu’un de ces gros sacs d’équipement qu’elle devait porter. Elle rejoignit la chambre de Rhian, une belle pièce avec une terrasse. Le vent secouait les rideaux séparant la chambre de la terrasse, l’éclairage venant de bougies installées sur un candélabre. Fallah la déposa au milieu du lit, et s’installa ensuite au-dessus d’elle, se montrant plus douce, plus sensuelle. Mais Rhian était prête à tout. Les intimidations et les menaces ne marchaient pas avec Fallah, alors essayait-elle de jouer une nouvelle carte ? Ou était-elle sincère ? Elle sentit en tout cas Fallah se dresser au-dessus d’elle, et partagea avec la redoutable guerrière un tendre baiser. Elle pouvait sentir toute la puissance de Fallah, qui se dressa finalement à califourchon sur elle, et la caressa d’un doigt, tout en la narguant.

Rhian sourit en retour, tout en glissant ses mains sur les hanches de la femme.

« Tu sais, je me souviens encore de nos parties à trois avec Herebos... Je dois bien admettre que ça me manque un peu. »

Elle avait encore le souvenir vivace d’embrasser Fallah pendant qu’Herebos, dans leur dos, les pénétrait alternativement. L’inceste faisait partie de la vie de la famille Thoris, sans aucun doute à cause de leurs gènes démoniaques. Rhian frémissait doucement sur le coup, et remonta contre le ventre de Fallah, ne sentant pas un poil de graisse, mais les fines courbures et les délicates lignes de ses muscles. Elle se pinça alors les lèvres, puis sourit encore.

Cette fois, les choses avaient changé, et c’était bien ce qu’elle comptait dire à Fallah. Elle n’allait pas se laisser faire, mais impossible de renverser Fallah. Elle était dressée sur elle, et Rhian avait une lueur malicieuse dans les yeux :

« Mais je vais souvent au harem, tu sais... Pendant que toi, tu préfères te battre et t’entraîner avec Herebos. C’est moi qui vais te mettre au tapis, ma chérie ! »

Ses mains continuaient à remonter, et elle glissa son ongle contre une légère cicatrice le long de son ventre.

« Tiens, je crois ne l’avoir jamais léché, elle... Tu te rappelles que je me dois d’embrasser chacune de tes blessures, hein ? Mes baisers magiques ont toujours guéri tes plaies. Je crois... Je crois qu’il va falloir que j’inspecte à nouveau tout ton corps, minauda-t-elle alors. Alors, soit tu te mets en sous-vêtements, soit... Soit je le fais moi-même. »

[Fallah Amari]

La soirée allait avancer dans une autre direction qui ne déplaisait pas à Fallah. Sa mission était que Rhian reste dans sa chambre jusqu'au matin, avec juste une interdiction de lui faire du mal. Le plaisir, ça pouvait se faire. La princesse était apportée à son lit comme il était dû à son rôle, pendant que la guerrière se plaçait au-dessus d'elle, la princesse évoquait les choses vécues quand elle était aussi avec Hérébos, entre eux. C'est vrai que Fallah s'était souvent trouvé entre eux, bien qu'ils soient de la même famille, ça ne choquait en rien Fallah. Son but était de veiller sur le prince, pas de juger ce que faisait la famille royale.

« C'est vrai... Mais on a jamais été seule, comme ce soir... Il y avait toujours Hérébos avec nous. »

Non pas que ça lui déplaisait, mais c'est vrai que seule à seule, c'était une première, tant sexuelle qu'autrement. Rhian avait une pleine confiance en ses capacités ce soir, car il est vrai qu'elle allait souvent au harem, ce n'était pas une surprise alors que quand Fallah y allait, ce n'était que pour chercher le prince, sur ordre du roi pour une quelconque réunion ou mission importante. Non pas que cet endroit ne plaisait pas à Fallah, loin de là, mais elle n'avait jamais vraiment le temps. L’entraînement, rester auprès d'Hérébos, le repos – important, ça aussi – elle n'avait pas vraiment le temps de flâner au harem. Rhian caressait son corps du bout des doigts, trouvant une nouvelle blessure qui faisait blanchir son corps, très finement.

« Mais je n'avais pas le temps de venir te voir, malheureusement... Sinon, tu penses... j'aurais fais un petit détour pour venir te voir. »

Sans bouger, elle continua de contempler Rhian dans les yeux, laissant sa main caresser son visage, elle aurait presque gloussé à se sentir bien avec elle, en bonne voie. Cela dit, sa remarque la faisait sourire. Passer en sous-vêtements ou elle le faisait vraiment ? Les journées ici sont chaude, les nuits plus fraiche, mais Fallah restait pourtant en une tenue légère. Pas sa tenue de combat habituelle, mais une tenue plus décontracté, légère malgré tout.

« Il y a peu de chose à faire pour me retrouver en sous-vêtements, princesse... »

Pourtant, elle se redressa en détachant ce qui servait de robe – pourtant très fine et transparente – ôtant aussi ses brassards, ne gardant plus que ses collants en plus de ses sous-vêtements. Est-ce que cela suffirait ou bien elle voudrait lui retirer le reste ? Car même si sa tenue est pas à première vue des sous-vêtements, si elle les retire... elle sera nue comme au premier jour. Mais il était trop tôt pour lui laisser l'avantage, Fallah s'allongea sur elle, laissant son corps écraser tendrement le sien, ses lèvres en faisaient autant sur les siennes. Un baiser tout doux, sa langue dansa doucement avec la sienne pendant de longues secondes.

« Alors, princesse ? Que feras-tu pour moi, en plus de guérir mes blessures avec tes douces lèvres ? Sache que ton frère m'a laissé carte blanche, ce soir... Tant que tu n'est pas blessé, je pourrais... t'attacher à ce lit et te faire l'amour longuement si l'envie m'en prenait. Que faudrait-il me faire pour que tu sois ma poupée sexuelle, hum ? »

Fallah allait avoir la princesse de Papua comme partenaire ce soir, rien que pour elle. Elle voulait en profiter, pleinement.

[Rhian Thoris]

Rhian frémit en voyant Fallah retirer ses vêtements… Et ce alors qu’elle portait déjà une tenue très légère ! Elle finit donc avec des sous-vêtements très courts, noirs, une sorte de string avec deux lanières, et un soutien-gorge également très court, dissimulant à peine ses tétons. Rhian déglutit doucement devant ce corps musclé et parfait. Elle avait l’habitude de corps plus voluptueux et moins musclés, mais Fallah arrivait à mélanger les deux à la perfection. Elle s’étala sensuellement sur le corps de Rhian, prenant ses marques, et déposa un tendre baiser sur ses lèvres, tout en serrant doucement, écrasant avec plaisir la Princesse.

« Hmmm… !! »

Oh oui, c’était agréable, si agréable ! Fallah s’étalait sur elle, écrasant son corps contre le sien, et ses lèvres… Hm, ses lèvres étaient un pur régal ! Douces, chaudes, sensuelles, elles se pressaient contre elle, et Rhian les buvait joyeusement, y goûtant avec un appétit croissant. Quand Fallah se retira, Rhian retourna l’embrasser, sa main se crispant sur ses cheveux. L’autre caressait le dos musclé de Fallah, grattant sa peau, remontant et descendant. Fallah vint ensuite doucement la narguer, et Rhian sourit… Avant de lui répondre de la meilleure des manières. Elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres… Qu’elle mordilla ensuite, tirant sur la lèvre inférieure de Fallah, tout en redressant ses jambes, et en venant brusquement les enrouler autour du bassin de Fallah.

La guerrière allait bien vite comprendre que Rhian n’était plus une jeune femme qui se laissait impressionner facilement.

« Oui, Fallah, et, maintenant qu’Herebos n’est plus là pour t’aider à m’épuiser, je me demande si tu vas réussir à tenir la cadence du nuit. Est-ce pour cela que tu proposes de m’attacher ? Parce que tu sais que, sinon, c’est moi qui t’épuiserai ? »

Rhian avait une lueur amusée dans les yeux, provocante. Elle se moquait de Fallah, et descendit encore sa main, jusqu’à saisir l’une des lanières de son string, et tira dessus, faisant claquer la lanière contre sa peau, puis donna une petite gifle sur l’une de ses fesses, avant de s’y appuyer avec ses doigts. Elle s’humecta alors les lèvres, et sourit encore, remuant doucement sur place.

« Tu vois, je crois bien que c’est toi qui risques de devenir ma poupée sexuelle… »

La Papuanne sourit encore malicieusement, et déposa un baiser sur son nez. Elle la titillait, ayant hâte de voir comment la jeune femme allait réagir…

[Fallah Amari]

La soirée commençait bien, si jusque-là leur soirée avait été très chaste, il était temps de mettre la barre un peu plus haut. Du moment que Rhian n'était pas blessée, Hérébos lui avait laissé carte blanche. Ça aurait été étonnant que Fallah ne fasse que veiller sur elle sans qu'aucune des deux ne tente quoi que ce soit. Son corps se pressait contre le sien, l'écrasant sensuellement, dégageant une chaleur agréable contre le corps de la princesse, elle aussi peu vêtue, comme bien souvent. La jeune femme pouvait facilement bloquer la princesse et profiter d'elle, sans forcément l'attacher. Après oui, Rhian n'avait pas l’entraînement de Fallah, mais elle pouvait se défendre aussi. Taquine, elle venait même la narguer un peu, venant tirer sur sa petite ficelle, et même oser la fesser.

« Qu'est-ce que tu cherches, princesse ? Car pour me provoquer, sois tu as une grande confiance en ta force... Soit... c'est toi, qui veut devenir ma chose ? »

Pas sa poupée, sa chose. Comme pour appuyer sa remarque, Fallah venait à ses lèvres, l’embrassant avec passion, sans retirer ses lèvres des siennes. Ses mains venaient chercher ses poignets avant de les plaquer sur le lit. Elle avait beau la ceinturer avec ses jambes, elle allait reprendre l'avantage d'une façon ou d'une autre. Après bien des minutes de plaisir à travers ce baiser, la jeune femme venait à, non pas s'extirper de ses jambes, mais se dégager quelque peu, juste assez pour que leurs corps se frottent, laissant surtout l'occasion à Fallah d'écraser le visage de la princesse avec sa poitrine. Elle n'allait pas mourir étouffée, elle n'avait pas cette vantardise, mais assez pour la déconcentrer un peu dans tout ça.

« Abandonne, princesse. Si tes parents et ton frère n'ont pas réussi, c'est moi qui vais t'éduquer. »

Elle abordait un sourire plein de confiance, Rhian pouvait peut-être renverser la situation d'une façon ou d'une autre, mais la jeune femme comptait bien en profiter un maximum et tenter de réussir à dompter cette tigresse. Évidemment, elle ne comptait pas l'éduquer réellement, mais lui montrer que dans un lit, c'était Fallah qui décidait et que la petite princesse rebelle devait se montrer docile, sinon... elle allait lui montrer des choses que ses servantes dans le harem n'ont peut-être pas osée lui faire ? Ou peut-être que si, justement ? En tout cas, sans la blesser, elle comptait y mettre un peu plus de force. Laissant sa poitrine s'écraser sur son visage, Fallah s'amusait de la situation, imposant déjà la suite, que cela plaise ou non, que cela continue ou non...

« Tout d'abord, princesse... Appelle-moi... Maîtresse. »

Elle avait hésité... Maman ? Non, pas assez d'écart pour ça puis elle ne voulait pas insulter la reine. Grande-sœur ? Ça aurait pu, mais pas assez autoritaire. Maîtresse donc. Un classique, mais indémodable aussi. Reste à savoir si Fallah allait longtemps tenir cette couronne qu'elle a elle-même posé sur sa tête ou bien si la princesse allait mener sa propre rébellion.

[Rhian Thoris]

Elles jouaient ensemble au chat et à la souris… À la proie et à la dominante. Fallah n’avait clairement pas le profil des courtisanes séductrices du harem, qui aimaient autant dominer qu’être soumises, et jouaient de cela avec Rhian. Mais Fallah, elle, était bien plus dominante, bien plus autoritaire. Avec elle, on ne jouait pas, on ne se rebellait pas, on s’inclinait pudiquement. Sauf que Rhian était la Princesse, et, cette fois, la jeune femme se rebellait. Elle agaçait Fallah, elle la titillait, et elle sentit la femme bander les muscles, se redressant fièrement. Ses seins remplirent l’espace de Rhian, et elle s’écrasa sur elle, lui offrant l’une de ses spécialités : l’étouffement mammaire !

« Hrrrmpfff… !! »

Bien incapable de lutter, Rhian se débattit sur place. Fallah immobilisait toutefois ses poignets avec ses mains. La femme avait de fait une sacrée poigne, empêchant toute velléité de la part de la jeune femme. Rhian se débattit encore, resserrant sa prise avec ses jambes. Fallah était en train de furieusement l’exciter, car la garde était, visiblement, bien décidée à rappeler à Rhian qui elle était. Quand elle ordonna à Rhian de l’appeler « Maîtresse », les yeux de la Papuanne se mirent à luire de plaisir, d’une joie sauvage et féroce. Oh, comme si Fallah pensait que ça allait être aussi facile ! Elle allait vite comprendre que Rhian était toujours aussi rebelle, et n’était clairement pas du genre à se laisser faire sans réagir.

Souriant donc, elle ne tarda pas à lui répondre, tout en remuant doucement sur place. Elle avait sur son visage l’empreinte des seins de Fallah, une agréable poitrine, et sentait contre son corps celui de Fallah. Cette sensation d’écrasement n’était pas sans lui déplaire, ce qui l’excitait chaudement, et qui expliqua sans doute pourquoi, au lieu de se rendre à Fallah, Rhian choisit, au contraire, de la narguer davantage :

« Et pourquoi je t’appellerai ainsi ? Parce que tu m’as aplati tes seins sur la figure ? Ne me fais pas rire, Fallah, c’est moi la Princesse. Toi, tu es juste… Ma garde ! »

Elle la provoquait délibérément, consciente que les jeux entre elles pouvaient rapidement grimper. Mais, après tout, quand une esclave feignait la rébellion contre sa Maîtresse, il n’y avait plus qu’une chose à faire…

…La punir !

[Fallah Amari]

Elle était la plus âgée des deux, elle devait veiller sur elle et être autoritaire pour lui interdire de quitter cette chambre, donc, elle devait dominer cette relation. Elle ne pensait pas réussir si facilement à tenir Rhian en laisse, mais elle avait le droit de rêver. Sa poitrine écrasait son visage, elle se débattait pour éviter de se noyer, mais pour ce qui est de se libérer de ses mains, ce sera une autre affaire. Fallah était forte, alors Rhian avait beau être douée dans plein de choses, ce serait étonnant qu'elle soit plus forte physiquement qu'elle. Elle avait une bonne poigne entre les jambes, mais elle n'allait pas agiter le drapeau blanc si facilement. Rhian avait réussi à sortir son visage, avouant sans gêne son rang de princesses et elle, de sa garde. Fallah étira son sourire, les yeux baissé sur elle, jugeant sa princesse.

« Tiens donc ? Je vais te dire une chose ma petite... Pas de caprice avec moi ! »

Elle n'allait pas à nouveau l'étouffer avec ses seins, cela ne donnait rien, mais elle devait imposer son rôle, autrement. Maintenant la princesse avec ses mains, elle-même prisonnière des jambes de la princesse, ça ne lui laissait pas grand choix, mais ça suffirait pour un premier pas. Fallah se pencha sur elle, venant embrasser sauvagement la princesse, elle ne lui laissait pas vraiment l'occasion de riposter, à moins de lui mordre la langue, Fallah comptait bien continuer ce baiser aussi longtemps que ça lui plaisait, venant même par moment, lui mordre la lèvre. Une petite douleur sans gravité, mais qui allait autant l'exciter qu'imposer son rang dans ce lit.

« Je crois que la tâche sera compliquée... Mais pas impossible. Alors, lâche-moi, vilaine princesse. »

Fallah venait argumenter cela avec des coups de rein contre elle, elle n'avait rien entre les jambes et cela ne faisait que frotter doucement leurs corps – du moins l'entrejambe de Fallah – pour tenter de la faire lâcher. Soit pas fatigue, soit par plaisir. Qui sait si cela suffira à la faire jouir ? Venant donner des coups de reins à la princesse tout en l'embrassant voracement, ça commençait à prendre doucement forme mine de rien. Leur corps chauffait l'un contre l'autre, pressé l'un contre l'autre. Tout cela commençait vraiment à devenir intéressant.

« Hmmm... Lâche prise, princesse... Sinon je vais être obliger de te donner la fesser. »

C'est sûrement ce qu'elle attendait, mais lui dire ce qu'elle risquait pouvait avoir de bons effets sur la suite.

[Rhian Thoris]

En compagnie d’une autre personne, Rhian aurait sans doute continué à jouer pour la manipuler, et pour sortir d’ici. Mais elle ne ferait pas ça à Fallah. Sans faire partie de la famille, Fallah était une femme que Rhian connaissait depuis longtemps. Mais, là, ensemble, Rhian la provoquait. Elle n’avait jamais été aussi indisciplinée envers elle. Cette fois, Rhian comptait bien utiliser Fallah pour épancher toute sa frustration, pour se laisser pleinement aller. Elle serrait donc sa taille avec ses jambes, et Fallah, en soupirant, alla furieusement l’embrasser. Un baiser vorace et passionné, où elle écrasa encore Rhian. Ses mains retenaient toujours ses poignets, et elle plia et déplia les doigts, crispant ceux-ci, tout en répondant lentement à son baiser. La langue de Fallah s’enfonça autoritairement en elle, et Rhian banda les muscles de ses jambes, serrant également.

« Hmmm… »

Vorace, Fallah se retrouvait dans une position délicate. Elle allait sûrement devoir passer au-delà des mots, et menaça ensuite Rhian de la fesser. Celle-ci avait été plutôt sage lors du baiser, jouant de sa langue avec celle de Fallah, cherchant à rompre le baiser uniquement pour embêter Fallah, en remuant la tête. Elle lui demanda ensuite de décroiser les jambes, donnant des coups de reins en même temps, claquant son bassin contre celui de la Princesse. Les yeux de la Princesse pétillaient toujours, exprimant sa malice, son envie de jouer avec elle et de la provoquer encore.

Des fessées, donc… Rhian avait cette fois un petit sourire provocateur sur le coin des lèvres, tout en remuant légèrement. Elle fit mine de décroiser ses jambes… Et les serra alors brusquement.

« Moi, je dis que je suis bien comme ça… Et tu n’oseras jamais lever la main, Fallah, je suis ta Princesse ! Accepte tout simplement l’idée que c’est à moi de te dresser et de te chevaucher… »

Rhian savait très bien ce qu’elle risquait en agissant ainsi. Mais il fallait aussi motiver un peu Fallah, pour qu’elle devienne plus brutale… Car, en ce moment, c’était tout à fait ce que Rhian voulait avec elle !

[Fallah Amari]

Fallah allait se venger, la dresser et faire de Rhian sa petite chose. Bien que les Amari soient fidèles à la famille royale, Fallah étant la première-née, jurait fidélité surtout au prince. Si elle aurait eu un petit frère ou une petite sœur, ça aurait été le cas avec Rhian, mais sa famille n'avait eut que Fallah. Sa mère avait servi le roi dans sa jeunesse et plus ou moins en même temps que l'annonce de l'héritier, Annah, sa mère, avait dû faire en sorte d'avoir un enfant au plus vite pour grandir et servir le prince. Ainsi était les Amari. Mais là n'était pas le sujet, pour le moment, elle devait juste dresser cette insolente princesse, avec carte blanche sur le sujet, du moment qu'elle n'était pas blessée. Elle avait eut une lueur d'espoir quand ses jambes se décroisait de sa taille, mais elle resserra aussitôt l'étreinte, toujours aussi insolente envers elle.

« Tu as trop été gâtée ma petite princesse.... C'est donc à moi de te faire en sorte que ça change. »

Puisqu'elle ne voulait pas la lâcher, que le baiser ne fonctionnait pas, ni les coups de reins, il fallait passer à l'étape au-dessus. Mais pour ça, elle va devoir libérer Rhian. Libérant ses poignets, elle plaçait ses mains dans son dos et se redresse, étant maintenant à genoux sur le lit, avec la princesse toujours accroché à elle. Faisant travailler ses muscles, elle gardait le sourire en faisant balader une de ses mains bien plus bas, près de sa petite fesse bien douce.

« Ne crois pas que t'agripper à moi va t'épargner... Oh que non. »

Son bras droit maintenait la princesse contre elle, sa bouche se perdant dans son cou. D'accord, là, ça n'avait rien de très dominant, mais elle devait bien prendre un peu plus de plaisir. Sa main, après avoir tâté le terrain en douceur, fit claquer sa peau sur sa peau, faisant naître un délicieux bruit dans la chambre. Cela fit naître un sourire sur les lèvres de Fallah.

« Je sens que ça va me plaire... »

Ce fut le début d'un martelage de fesser sur la fesse gauche de la princesse, faisant grimper de plus en plus sa force. Certes, pour commencer, c'était assez doux, la base. Mais Fallah allait garder un œil pour voir quand elle allait passer le point avec elle. À quel moment, la confiance de sa petite Rhian allait céder pour la faire venir dans son monde. Ce n'était pas quelques fessée qui allait faire de la princesse rebelle la princesse soumise, mais ça allait au moins vraiment allumer la mèche. Pour le moment, elle n'avait pas les deux mains de libre, mais une fois que ce fut le cas, elle augmentait le rythme, venant aussi donner du plaisir à sa seconde fesse. Le plaisir allait grimper deux fois plus comme ça.

« Quand j'aurais réussi à fêler ta carapace... je sais de quelle façon te briser, ma petite princesse... »

Rhian avait une certaine réputation et il ne serait pas étonnant de trouver certaines choses intéressantes dans sa boite à bijoux ou autres. Elle devait avoir des choses pour pimenter leur nuit, ce sera ainsi le dernier clou à enfoncer pour la rendre docile. En tout cas, fesser la petite princesse commençait à lui plaire en tout cas, elle ignorait si ça avait une influence sur la soumission de Rhian, mais Fallah était déjà satisfaite par cette petite avancée. Elle ne faisait pas que fesser, elle aimait presser sa fesse quand elle était bien chaude, laissant ses ongles s'enfoncer dans sa peau.

« Je suis impatiente de t'entendre couiner... »

Peut-être pas tout de suite, mais ça viendra... oh que oui, ça viendra.

[Rhian Thoris]

En jouant avec le feu, Rhian savait tout à fait ce qu’elle risquait. Elle énervait Fallah, afin de la rendre plus dominante, et de l’amener à la forcer. Rhian aurait juste pu la laisser faire, et elles auraient fait sensuellement l’amour, mais il ne fallait pas oublier que, à la base, Fallah la séquestrait. Rhian voulait donc plus de passion, et Fallah l’avait bien compris. Elle répliqua donc à Rhian, assurant à la jeune Princesse « trop gâtée » qu’elle allait recevoir sa punition. Elle se redressa un peu, s’appuyant sur ses genoux, ce qui releva également le corps de Rhian. Celle-ci soupira, et gémit en sentant le corps musclé et doucereux de Fallah se presser contre elle. Leurs ventres se heurtèrent l’un à l’autre, et la bouche de Fallah se posa dans le creux de son cou, titillant sa peau.

« Hmmm… Oh, Fallah… J’adore vraiment ton corps, ma chérie… »

Elle sentit la main de Fallah se crisper sur sa fesse gauche. Elle la pinça. En s’étant ainsi légèrement relevée, Fallah avait libéré l’accès à son postérieur, et elle la gifla brusquement. Une bonne claque, qui la fit doucement soupirer. Rhian ferma les yeux sous cette première fessée, avant que Fallah ne la fesse encore. Une puissante claque, puis d’autres vinrent ensuite. Rhian gémit alors, et embrassa Fallah sur les lèvres quand celle-ci lui avoua qu’elle comptait briser sa carapace. Mais ce ne fut pas un simple frottement des lèvres, car, quand Fallah la gifla encore, faisant claquer sa main sur son cul, elle mordilla la lèvre inférieure de la femme. Rhian rouvrit ensuite les yeux, regardant fixement la femme.

Fallah frappa encore son cul, et elle apposa son front contre le sien.

« Qu-Quelle poigne, hmmm… Mais il va falloir faire beaucoup mieux, Fa-Fallah, haaa… Au harem, hmmm… J’ai couché avec une dominatrice qui m’a fouetté le cul en m’attachant avec une laisse… »

Il y avait de tout au harem, des femmes dociles, timides, perverses, joueuses, et même certaines qui se montraient dominatrices. En l’espèce, il s’agissait d’une blonde platine s’appelant Helena. Une étrangère à la peau pâle, qui enfilait une combinaison moulante, et qui aimait s’amuser avec les autres filles. Rhian sourit donc, laissant comprendre à Fallah qu’elle avait grandi, et ondula encore sur place, sentant son cul lui faire mal.

Son amante avait toujours une poigne solide, et Rhian aimait ça. Ce corps de soldate, cette femme belle et forte… Rhian gémit encore.

« Tu te retiens encore, ma chérie… Tu me prends encore pour une jeune fille fragile… Mais moi, je sens ta poigne, ta force, ce corps musclé qui me fait tant fantasmer… Il va falloir que tu te surpasses si tu souhaites me dompter, ma chérie ! »

La Papuanne sourit encore malicieusement, et déposa un petit baiser moqueur sur le nez de la jeune femme.