Ca se sent que ça plait pas à Maki, mais là j'ai un devoir de lui dicter le bon sens, même si c'est techniquement ma cheffe du gang. Je sais, mon patron, ça lui plairait encore moins, car la relation est verticale et droite comme un 1. (一 = 1) Mais là je préfère lui dire son erreur plutôt que de forcer Alice à prouver pour rien. Mais bref, c'est pas le truc le plus perturbant chez elle.
Devant un Terrien classique, ce que dit Alice est complètement absurde. Parce que franchement, Reine ? Reine de quoi ? C'est quoi son Royaume ? Un autre monde ? Ca existe, ça ? Il y a des portails entre les mondes ? Du coup, ouais, elle vient du Royaume de Sylvandell, mais ça existe qu'à Terra, donc si on croit pas à Terra, impossible d'y croire. Donc elle était mariée à une autre femme. En soi, il y a quelques villes japonaises qui l'autorisent. J'aurais envie de me marier à Makoto plus tard ? J'en sais foutre rien, pour l'instant. Bon, pour reprendre les question d'un type qui n'a vécu que sur Terre : sa daronne est hôte d'une déesse, quoi ? Une de ceux qui nous avaient attaqués ? L'esclavage est banal, là-bas ? Bon, pour le côté collier d'esclave, c'est pas faux. J'ai vu un collier chez Azami-san, mais pas chez Nanami, ni chez Alice, ça colle.
Du coup, ce qui explique un lien aussi fort, c'est que Nanami est amoureuse d'Alice. Ca, je l'aurais accepté pleinement, et de toute façon je serais la plus mal placée pour juger, vu que je suis en couple avec Makoto, je baise souvent Valeria, une succube, et mes relations sexuelles, il y a systématiquement des meufs dedans, donc j'y crois. En fait, je dirais même que tout ça, je la crois sur paroles, car elle a beau juste dire qu'elle ment jamais, à force de connaître les tips à force d'assimiler des gens, je sais griller les mensonges, et il y en a juste pas. Et cette histoire d'autres mondes, je sais que ça existe, dès mon enfance. Mon daron lui-même vient d'un autre monde. Du coup, c'est une histoire de jalousie. Ca va mal tourner, cette histoire, je le sens.
Apparemment, le coma de Nanami, elle y est liée car elle est liée à Scarifa ? Je m'en doutais ! On est liées par la même déesse ! Bon, sûrement qu'elle n'est pas une croyante, mais vu que Nanami est Scarifa, Scarifa est très proche d'Alice, donc jamais je n'oserais lui faire de mal. Apparemment, elle a des jumeaux. Bon, là je lui souhaite le bonheur.
Par contre, franchement, une meuf qui a cru que l'Olympomachie n'est qu'un bad trip, vous pensez vraiment qu'elle va y croire à toute cette histoire ? Bien sûr que non, surtout qu'elle est vraiment sanguine. Il faut la contrôler. En la voyant prendre la batte, je peux m'empêcher de me relever pour essayer de me mettre devant elle.
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"Maki, putain, tu fous quoi !?" |
Je veux pas qu'il y ait des blessés inutiles. Qu'elle pense qu'elle se fout de sa gueule, d'accord, mais qu'on veuille la tabasser pour ça, c'est hors de question ! D'un coup, j'entends un cri de douleur. La porte se fait forcer et je vois… les Sisters N ? Mais… je remarque aisément les yeux rouges magiques, et je sens déjà qu'elles sont liées à Scarifa. Elles nous encerclaient en profitant de la surprise.
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"Les meufs, il se passe qu... Aaah !" |
Elles s'entaillent l'avant-bras, un sceau de sang apparaît et une lumière forte me fait crier, et je m'évanouis d'un coup. C'est comme si… ma forme diurne ne peut pas tenir face à ça, et j'ai l'impression que ma forme nocturne non plus.
Seule Alice est désormais consciente… mais elle peut remarquer que le corps de Shehtra commence à changer, relativement rapidement. Ses cheveux marrons se mettent à noircir, sa peau pâlit à vue d'œil, et ses paupières commencent à avoir un cercle rouge... mais ça semble plus être une lumière forte qu'une forme de bodypaint.
Peu après, je me réveille en sursaut, mes yeux s'ouvrant en grands, et je vois que ma vision est teintée de rouge sang. Je me relève, me retrouvant assise, et je sens mes ailes pousser sur mon dos. Doucement, la teinte rouge de ma vision diminue, et je respire fortement. Je regarde mes mains, et je remarque qu'ils sont pâles, limite cadavériques.
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"Attendez... c'est..." |
Je bouge mes ailes et je remarque qu'ils sont rouge sang. C'est une forme que je connais, pour avoir été à Terra, il y a un petit temps. Je regarde ensuite autour de moi et je remarque qu'Alice est bel et bien là, et Maki aussi… mais à moitié, car son corps est inconscient.
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"Oh putain !" |
Je me relève et vais vers Maki, regardant son corps et… ses yeux sont complètement vides ! Il y a bien la forme, mais ni les pupilles, ni les iris !
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"Dame Scarifa ne va pas être heureuse de voir ça !" |
Là, ça s'entend dans ma voix que c'est vraiment ce que je crains. Je regarde du côté d'Alice. Je sais que c'est pas sa faute, la pauvre. Elle veut juste s'expliquer à Maki, et là voilà... où, au juste ? Je regarde autour de moi et… je me rends compte qu'on est dans une prison médiévale. Bon, c'est vraiment pas la Terre, sinon j'aurais déjà ma forme diurne ou ma forme nocturne. A travers les barreaux, je vois une salle de torture, avec un canal où le sang remplace l'eau. Je vois d'ailleurs que ça ressemble à des ruines du culte que j'avais trouvé à Terra.
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"Alors on est justement dans un de ses temples..." |
Je regarde à nouveau Alice. Elle doit être paumée, la pauvre. Surtout sans garde du corps. Bon, pas le choix, si personne ne peut la protéger, je vais le faire moi-même. Par contre, une mini-explication s'impose.
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"Du coup ouais. Tu connais peut-être ma réputation en tant qu'Ange Gardienne, mais je suis vraiment une ange… je sais pas il reste combien de temps avant qu'il se passe quelque chose de définitif chez Maki, alors pas trop le temps de t'expliquer… ma sœur." |
Ouais, je vais l'appeler comme ça. Je vais aux barreaux, je me prépare à prendre de l'élan avec mon bras, avant de donner un violent coup qui détruit les barreaux. C'est clairement des barreaux moyenâgeux, très fragiles pour une ange. Je retourne vers Maki pour la prendre et je regarde à nouveau Alice.
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"Vu qu'il y a personne pour te protéger en tant que Reine, je vais le faire moi-même." |
Je commence à me décaler pour qu'elle puisse passer. Je vais rester derrière elle, au cas où ça va partir en couille.