Terra avait survécu.
Les Grands Anciens, ces entités dont les pouvoirs dépassaient l'entendement avaient échoué à détruire le pilier central de l'univers. L'union improbable de presque toutes les races terranes avait au prix de pertes effroyables permis d'enrayer un destin funeste.
Terra, à l'agonie après cette guerre qui avait sapé ses forces, peinait à redessiner les contours de royaumes et civilisations développés. Elfes et nains, à la longévité exceptionnelle, furent les plus rapides à rétablir leurs souverainetés. Les autres peuples durent lutter âprement contre une extinction programmée et certains n'y survécurent pas. C'était une époque de reconstruction marquée du signe de la souffrance, et qui vit l'émergence de leaders dont les noms deviendraient des légendes. Parmi eux, un héros s'éleva pour fonder le premier royaume humain, selon une certaine version de l'histoire. Arthur Eld, dit l'Aîné, rassembla les hommes sous l'étendard de l'Eld et à partir de sa nouvelle capitale, Gilead, il étendit son influence provinces après provinces. C'était un roi sage qui avait connu les souffrances de la guerre. Conscient que la menace des Grands Anciens était seulement repoussée, et pas éliminée, il échafauda des projets pour tenir à distance les créatures qui à n'en pas douter reviendraient un jour. La vie des hommes étant courte, c'est son fils, Arthur le Jeune, premier dans la ligne de succession, qui s'assit sur le trône et finalisa les ambitions de son père. Les pistoleros et l'Ordre Divin furent créés et organisés pour se préserver d'un retour du chaos de la destruction. En collaboration avec les elfes, maitres des magies, Arthur s'assura que ses créations pourraient voir défiler les siècles.
Seulement, Terra portait les stigmates de la guerre. La monstrueuse puissance des Grands Anciens avait laissé au cœur même de ce monde une aura corrompue, insidieusement mêlée aux gènes mêmes de la Création. Elle se traduisait par des étrangetés dans le comportement de certaines races, par une activité géologique frénétique, et surtout, par l'apparition de nouveaux monstres jusqu' alors inconnus ou tellement rares qu'on les disaient mythiques. Les dragons noirs furent de ceux-ci. Maléfiques et pernicieux, ils représentaient une menace sans pareille par leur essence même.
Personne ne sait aujourd'hui comment ils apparaissent. Sont-ils une émanation des restes des esprits des Grands Anciens ou bien se forment-ils dans les volutes de l'aura noire laissée par ces derniers? Cela reste un mystère. Ce que l'on sait en revanche, c'est que quand un dragon noir apparait, la région, autour de lui, change. Le monstre diffuse sa malfaisance, posant comme un voile morbide autour de lui. On appelle ce voile le Veil. Et plus le dragon est gros, plus le Veil s'étend. Il corrompt les êtres vivants, les transformant en monstres affamés, et rend la nature hostile, tordue, piquante et empoisonnée.
Les premières apparitions de ces dragons noirs sous le règne d'Arthur le Jeune causèrent des ravages dans les populations terranes. Des villages entiers virent leurs habitants mués en créatures abominables se retournant contre les valides qui n'entraient pas dans la zone d'influence du Veil. L'effet du Veil n'était pas immédiat, le processus complet de transformation prenant quelques jours, on se rendit compte que les vierges n'étaient pas affectées par ce sortilège. Mais pour les malheureuses, la fin était pire que d'être transformées puisqu'elles étaient le plus souvent dévorées vives par leurs anciens compagnons d'infortune.
Fort heureusement et nul ne sait pourquoi, aucun dragon noir n'apparut jamais en ville ou dans les environs d'un gros bourg. Très souvent, les créatures se dévoilaient dans des régions peu peuplées et restaient sur un territoire assez limité. On supposa que les créatures étaient liées à un point d'apparition et que si elles s'en éloignaient, elles pouvaient en mourir ...
Qu'importe, des humains mourraient, transformés ou dévorés, et Arthur le Jeune ne pouvait permettre qu'une telle menace évolue sans être inquiétée. Le premier dragon noir à apparaitre dans l'Eld le fit dans une zone reculée à bonne distance de Gilead. L'alerte fut donnée par des paysans parvenus à s'enfuir de leur village attaqué par des victimes du Veil. Le roi Arthur leva une puissante compagnie armée qu'il envoya combattre la Bête. Une seule guerrière revint de cette expédition. Elle s'appelait Danéa et son récit glaçant ramena la peur dans l'Eld. Partis trois cents, ses compagnons et elle furent attaqués par des monstres humanoïdes dès que le paysage changea sur leur route. La prairie verte dans laquelle ils s'étaient engagés avait laissé la place à des terres ravagées couvertes de buissons secs et épineux. A l'approche d'un village, ils combattirent les habitants mués en monstruosités voraces et perdirent de nombreux hommes. Deux jours après être entrés dans le Veil, sans savoir de quoi il s'agissait, des guerriers de l'Eld commencèrent à avoir des spasmes. Leur peau se ternit et leurs yeux devinrent jaunes. Ils desséchaient à vue d’œil et l'un d'eux, plus fragiles que les autres, se transforma le jour d'après. Il eut le temps de déchirer la gorge d'un camarade avant d'être tué. C'est mal en point que la compagnie atteignit la fosse naturelle dans laquelle se terrait le dragon. Curieusement, Danéa n'était en rien affectée par l'étrange maladie qui frappait les autres membres de l'expédition. Les Eldois furent courageux et ce fut Danéa qui planta la lame de son épée dans l’œil de la Bête après un combat aussi dantesque que désespéré. Le dragon était mort et tous les hommes touchés par le Veil s'effondrèrent dans le même temps, terrassés.
Les sages et conseillers du roi, avec les elfes, étudièrent les éléments rapportés et pour la première fois, le mot Veil fut utilisé (Voile en langue elfique). On en comprit le sens et on définit qu'un Veil signifiait la présence proche d'un dragon noir. La survie de Danéa restait un mystère qui fut élucidé lorsque la présence d'un deuxième dragon noir fut signalée au nord du royaume. Là encore, une compagnie, plus nombreuse que la première, fut levée et Danéa, nommée capitaine, la guida au combat. Elle revint seule à nouveau, indemne et rapportant les mêmes horreurs. Le lien fut établi entre sa virginité et son immunité au Veil. Ce fut confirmé quelques mois après quand la troisième apparition de dragon noir survint. Cette fois là, Danéa périt déchiquetée par les griffes de la Bête mais ce fut Aloïse qui tua le monstre. Aloïse était vierge elle-aussi. Une nouvelle compagnie venait d'être sacrifiée mais ce fut le test qui décida le roi.
La menace étant bien réelle, Arthur le Jeune fit procéder à la création d'un ordre de chevalerie uniquement composé de combattantes vierges prélevées sur les effectifs existants de l'armée humaine. Il en entérina l'existence par décret royal et le nomma L'Ordre des Chevaliers-Dragons.
A ses débuts, l'Ordre était une branche de l'armée humaine et était employé au même titre que n'importe quelle troupe. Il participait à l'expansion de l'Eld lorsque le choix des armes était nécessaire et il assurait au roi la présence de guerrières capable de neutraliser un dragon noir. Seulement, aux prémices de cette nouvelle ère terrane, personne ne pouvait savoir que les trois premiers dragons noirs étaient de petits spécimens. Deux cents chevaliers dragons périrent pour l'élimination du quatrième, deux ans après. Le monstre était gigantesque, son Veil, très étendu, et Gilead même fut évacuée.
Il fallut penser alors sur le long terme et Arthur le Jeune publia un deuxième décret donnant à l'Ordre des prérogatives exceptionnelles. Des places fortes indépendantes furent assignées à l'Ordre qui put être en mesure de former lui-même ses recrues. Les volontaires étaient acceptées mais surtout, les orphelines du royaume, enfants et adolescentes furent systématiquement envoyées dans les rangs de cette nouvelle institution. Arthur le Jeune ne voulait plus des combattantes mais des guerrières d'élite. Il donna les moyens et par d'habiles négociations diplomatiques, poussa les elfes, les nains et les barons humains à financer le développement de l'Ordre, seule armée capable de détruire la menace d'un dragon noir. Ces négociations habilement menées par toutes les parties permirent à l'Ordre de s'étendre au-delà de l'Eld. En effet, le payeur voulait aussi bénéficier du soutien des Chevaliers-Dragons sur son territoire en cas d'apparition de dragon sur ses terres. De plus, par le biais de ses guerrières , le royaume de l'Eld rayonnait à travers tout le continent.
Des siècles après le règne d'Arthur le Jeune, un conseil suprême des représentants des peuples de Terra bénéficiant de la protection de l'Ordre des Chevaliers-Dragons décida de la séparation définitive de l'ordre et du royaume de l'Eld. Des règles furent édictées et acceptées par la Matriarche de l'Ordre à cette époque. Elles concernaient principalement des points politiques et de financement destinés à prémunir les uns et les autres de toute tromperie ou trahison. L'Ordre gagnait alors sa plus totale indépendance.
Depuis, il évolue, après avoir connu des hauts et des bas mais toujours fidèle à sa mission unique, l'élimination des dragons noirs.
Indépendant, l'Ordre a survécu à la chute de l'Eld et s'est adapté aux changements majeurs qui ont bouleversés Terra. Reconnu et respecté par l'ensemble des populations, il occupe une place à part dans l'histoire terrane. Neutre, il est représenté dans la plupart des royaumes et empires de ce temps, s'adaptant aux cultures des pays qui l'accueillent à travers ses places fortes et représentations. On distingue ainsi les Ordres souverains comme l'Ordre des Chevaliers-Dragons de Lumen tout comme celui de Mijak, déclinés en Ordres régionaux comme l'Ordre de Sylvandell ou celui de Haven. Plus localement viennent ensuite les Commanderies puis en dernier lieu, les Maisons de l'Ordre. Si les plus grosses structures accueillent plusieurs centaines de chevaliers-dragons, les plus petites peuvent en compter seulement quelques uns.
Par sa neutralité, l'Ordre ne possède aucune place dans les villes de Terra. En revanche, il y dispose de représentations diplomatiques non fortifiées appelées Maisons Neutres où une légate y représente l'autorité de l'Ordre.
Toutes ces structures répondent de leurs actes devant la Grande Matriarche qui dirige l'Ordre depuis "Le Fort", la maison-mère, isolée dans un désert aride à l'Ouest de Papua. Il se dit que l'immense forteresse a été construite à l'endroit où le plus gros dragon noir jamais apparu a été tué. Il se dit même que son corps repose encore dans les tréfonds de l'édifice où des forgerons travaillent ses écailles pour en faire des armes ou des pièces d'armure...
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Les Ordres souverains et régionaux sont autonomes pour former leurs chevaliers et les affecter ensuite là où leur présence sera nécessaire. Une Ancienne, c'est à dire, un chevalier-dragon ayant quitté le service des Armes après une vie de combat, est affectée dans chaque Maison Neutre. Son rôle consiste à prélever dans les orphelinats les orphelines qui régénèreront les rangs de l'Ordre. Cette sélection se fait en partenariat avec les autorités souveraines du pays concerné. En effet, la pratique peut déplaire dans les nations libres. A Lumen par exemple, l'Ancienne soumet ses requêtes avec les noms et états des enfants directement à la reine Elena qui est particulièrement regardante sur les conditions de vies de ces pauvres filles. A Mijak en revanche, empire pratiquant l'esclavage, la transaction est beaucoup plus simple et moins administrative.
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Les ordres souverains et régionaux sont autonomes militairement. Les matriarches locales ont toute liberté de manœuvre pour assurer l'intégrité de l'Ordre, sa protection et son bon fonctionnement, de la mission ultime consistant à tuer un dragon noir jusqu'à contrôler la bonne qualité des repas des chevaliers. Même si l'Ordre n'est pas amené à combattre un autre ennemi qu'un dragon, il est en mesure de répondre à toute menace.
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Quelques places fortes de l'Ordre (galerie):
Le Fort, maison-mère de l'Ordre des Chevaliers-Dragons
L'Ordre souverain des Chevaliers-Dragons de Lumen
L'Ordre souverain des Chevaliers-Dragons de Mijak
L'Ordre régional des Chevaliers-Dragons de Sylvandell
Édictées par un conseil suprême des représentants des peuples de Terra bénéficiant de la protection de l'Ordre des Chevaliers-Dragons, les règles de l'Ordre n'ont jamais changé et assurent en théorie chaque partie de l'honnêteté des autres. Il faut bien différencier les règles de l'ordre, document signé par de puissants monarques et une dirigeante de l'Ordre, et le règlement interne de l'Ordre qui définit la conduite des personnels travaillant pour l'ordre, qu'il soit chevalier, novice ou employé.
Les règles les plus importantes de l'Ordre, celles qui sont à retenir, sont les suivantes:
Art.1 - L'Ordre des Chevaliers-Dragons est une institution ayant pour seule et unique mission la préservation des vies et des territoires en éliminant les menaces que constituent les apparitions des dragons noirs.
Art.2 - L'Ordre des Chevaliers-Dragons, financé par les états signataires de ce décret, a pour obligation un devoir de neutralité absolue auprès de ces dits états. Une violation de cet article entrainerait stricto sensu le démantèlement immédiat de l'Ordre et la mise en jugement de ses instances supérieures.
Art.3 - L'Ordre des Chevaliers-Dragons, respectant le devoir de neutralité absolue mentionné dans l'article 2, ne peut à des fins personnelles, complaisantes ou de bon sens prendre part à une quelconque manifestation politique, religieuse ou sociale de l'état qui l'accueille, et ce, même si cet état requiert son aide ou son conseil, ou se trouve dans une situation précaire.
... ce ne sont que trois articles sur la vingtaine que compte les règles de l'Ordre mais ce sont les plus importants et les plus connus. On notera forcement, surtout pour les articles 2 et 3 que c'est l'Ordre qui se doit d'être d'une neutralité à toute épreuve. En revanche, il n'est nullement fait mention des devoirs des états vis à vis de l'Ordre. Cela a posé des cas de jurisprudence par le passé comme pour l'exemple suivant:
Plusieurs siècles avant l'époque actuelle, un monarque convoqua une matriarche d'un Ordre régional de l'Est de Terra. Ivre alors qu'il la reçut, il la viola aidé par ses généraux, l'étrangla et jeta son corps dans les douves de son château. Qu'importe les excuses et les missives diplomatiques qui suivirent. Un mois après, les chevaliers-dragons rasaient le château avec ses occupants et une partie de l'armée du roi ayant cherché à s'opposer. Conséquences: on considéra que malgré la réaction excessive de l'Ordre, il ne s'agissait pas d'une ingérence mais seulement d'un différend ne concernant personne d'autre que les deux parties impliquées, et ce, même si le successeur du roi était, contrairement à son prédécesseur, très favorable à l'Ordre.
... car oui, l'Ordre des Chevaliers-Dragons fait peur. Il est riche, puissant et dispose d'une armée capable de renverser bien des souverains. Il coûte cher aussi aux états signataires mais sortir du décret originel risquerait de déplaire à la Grande Matriarche et tout le monde sait que les assassins du "Fort" vont jusqu'au bout de leur mission. Et puis surtout, c'est un Ordre ... de femmes. L'égo surdimensionné de bien des hommes de pouvoirs ne peut supporter d'être ainsi amené à devoir respecter ces ... vierges!!
Et oui, les temps ont changé et les mentalités aussi. Et puis, les dragons noirs n'apparaissent jamais au cœur des palais royaux ...
Maintenant, l'Ordre n'est pas non plus épargné par les luttes intestines et le matriarcat passe nécessairement par des implications politiques. Tout n'est qu'une question d'intelligence et de discrétion.
La Grande Matriarche de l'Ordre des Chevaliers-Dragons, aussi appelée La Vénérable, dirige l'Ordre depuis les confins du désert de Papua, dans l'immense forteresse imprenable simplement nommée "Le Fort". Toute puissante, elle est élue par un comité restreint de matriarches souveraines et son mandat tient jusqu'à sa mort ou son abdication. La condition Sine Qua Non pour s'asseoir sur ce siège de commandement est que l'élue ait tuer un dragon noir. Cela restreint les candidatures et assure l'Ordre du courage de sa dirigeante. De plus, cette règle motive les plus ambitieuses, surtout parmi les matriarches de rang inférieur, à s'investir totalement dans leur mission première.
Pour chaque Ordre souverain ou régional, une matriarche est désignée par la Grande Matriarche du Fort. Il s'agit de femmes d'expérience, toutes passées par les armes de la chevalerie et capables de gérer administrativement leur partie, de commander militairement et d'être responsable des agissements de ses troupes. Ces matriarches ne doivent pas être confondues avec les légates de l'Ordre chargées des relations avec le Pouvoir des états hôtes.
Les légates de l'Ordre auprès des royaumes hôtes sont aussi désignées par la Grande Matriarche. Elles sont indépendantes de l'Ordre local et ne rendent compte qu'à la Maison-mère de laquelle elles reçoivent directement leurs directives. Grandes oratrices, habiles négociatrices, il est de tradition qu'elles ne portent pas d'armes en présence d'un monarque. Leur statut particulier provoque de nombreuses querelles avec les matriarches souveraines ou régionales.
Les Chevaliers-Dragons sont les guerrières d'élite de l'Ordre. Ces vierges font la renommée de l'Ordre et leurs exploits sont contés dans de nombreuses histoires. Si par le passé l'Ordre acceptait les volontaires, dorénavant il ne prélève que des orphelines cédées par les états hôtes. La méthode est contestée et contestable mais il en va de la sécurité des territoires face à une menace mortelle. Une fois le chevalier formé, il intègre une structure et mènera une vie d’entraînement sévère. Leur mission ultime consiste à tuer les dragons noirs. Si jadis, les vierges affrontaient les monstres en compagnies complètes, aujourd'hui, il faut compter de trois à huit guerrières pour terrasser un dragon, sa taille déterminée par l'étendue du Veil décidant du nombre. Mieux formées que les guerrières originelles et dotées d'un esprit de sacrifice et d'un sens du devoir inculqué dès le début de leur formation, elles donnent raison à leur réputation de tueuses efficaces. Cependant, peu d'entre elles reviennent d'un affrontement avec un dragon noir.
Il n'y a pas de grades, ni de hiérarchie distincte chez les Chevaliers-Dragons. Les chevaliers les plus anciennes et expérimentées peuvent mener des expéditions ou diriger une Commanderie. Le respect se gagne par le mérite.
Les Sœurs de la Vengeance sont les seuls membres de l'Ordre à pratiquer la sorcellerie. Lorsque les Chevaliers-Dragons ne parviennent pas à tuer un dragon, ce sont elles que la Maison-mère envoie. Leur formation passe par des rituels secrets et douloureux qui consiste uniquement à acquérir en elles une énergie destructrice. Elles interviennent en groupe, établissant un périmètre autour du dragon avant de libérer ensemble cette énergie. La destruction engendrée couvre la totalité de la surface contaminée par le Veil et vaporise toute forme de vie incluant le dragon et les Sœurs mobilisées. Le plus gros dragon tué par ces Sœurs a nécessité le sacrifice de vingt d'entre elles et l'explosion du sortilège a ouvert un cratère stérile de plus de cinquante kilomètres de rayon ...
Les novices sont intégrées dans les effectifs de l'Ordre à l'âge de huit ans. Les centres de formation ne se trouvent que dans les places fortes des Ordres souverains et régionaux. Orphelines issues des populations locales, les novices ont le typage et la culture de leur région. Ainsi on distingue facilement les origines et la provenance d'un Chevalier-Dragon en fonction de ses attributs physiques. Les novices sont formées à devenir des femmes cultivées jusqu'à l'âge de 13 ans et apprennent à lire, à écrire, à bien s'exprimer ainsi que les bases du combat. A cet âge-là, elles deviennent écuyer et continuent leur formation auprès d'un Chevalier-Dragon jusqu'à atteindre les dix-huit ans. Si on l'estime prête, on lui remettra une épaulière en os de dragon lors d'une cérémonie rituelle et elle recevra une affectation, ce qui mettra fin à son noviciat. La vie de novice est exigeante. Les orphelines sont encadrées militairement et n'ont que peu de temps pour elle. Leur comportement peut être récompensé tout comme sanctionné durement. Les corrections physiques font partie de la formation. Si une novice ne donne pas satisfaction, elle sera rendue à l'état hôte mais couverte de honte et d’opprobre. Les échecs sont rares, les instructrices veillent au grain.
Les assassins sont aux ordres de la Grande Matriarche uniquement. Bien entendu ils peuvent trouver assistance auprès des matriarches souveraines ou régionales mais leur mission reste secrète. Il s'agit souvent de Chevaliers-Dragons ayant fait le choix de perdre leur virginité ou ayant été victimes de viol, gardés dans les rangs de l'Ordre pour leur valeur combattante. Quelques hommes recrutés pour leur "compétences" servent les desseins secrets de l'Ordre. Bien entendu, les assassins sont vulnérables au Veil donc on sait bien que l'Ordre sort parfois de sa neutralité absolue pour éliminer une menace humaine … externe mais également interne.
Les auxiliaires représentent un contingent important de l'Ordre. Il s'agit de tous les personnels, hommes et femmes, qui servent en temps que cuisiniers, domestiques, forgerons, maréchaux-ferrants et tous les corps de métiers nécessaires au fonctionnement de l'Ordre tout entier. Ce sont de fidèles compagnons qui croient en la mission sacrée des chevaliers et qui bénéficient de la protection des matriarches.
Quelques exemples de Chevaliers-Dragons (galerie):
Chevalier-Dragon de l'Ordre de Lumen
Chevalier-Dragon de l'Ordre de Mijak
Chevalier-Dragon de l'Ordre de Sylvandell
Chevalier-Dragon de l'Ordre du Shogunat
Chevalier-Dragon du Fort
Assassin de l'Ordre
Les Chevaliers-Dragons sont élevées dans la culture de l'esprit de sacrifice pour le bien commun. Leur sens du devoir est exacerbé par le rappel permanent de leur statut et de la raison d'être de leur Ordre. Il y a dans leur état d'esprit une certaine forme de fatalisme. En effet, elles savent que quand elles seront missionnées pour aller tuer un dragon noir, il est probable que ce soit leur dernier voyage.
Leur vie n'est pas des plus joyeuses, d’autant plus que le règlement de l'Ordre est contraignant. Bien évidemment, préserver leur virginité est la clé de leur condition. L'amour et les relations sentimentales leurs sont interdits. Leur loyauté n'existe que pour l'Ordre et aucun sentiment ne doit pouvoir venir bafouer cette valeur.
Ainsi, l'homosexualité entre membres de l'Ordre est formellement interdite et sévèrement réprimandée, cloisonnant définitivement les chevaliers dans une vie d'ascètes.
La consommation d’alcools et de toutes formes de drogues est également interdite, sous peine de sanctions physiques.
C'est ainsi que doivent vivre ses femmes, privées des plaisirs les plus élémentaires. Cependant, comme partout, plus on s'éloigne des Pouvoirs Centraux, plus la laisse est lâche et les dérives tolérées. Si la vie dans les forteresses des Ordres souverains et régionaux est telle qu'édictée dans le règlement, les commanderies et maisons de l'ordre éloignées des matriarches vivent à l'abri de ces règles strictes. Là, les couples de chevaliers ne sont pas rares et régulièrement et les vierges peuvent être vues sans surprise à consommer le contenu d'une chope à l'auberge du coin. La discipline y est plus légère et les mœurs aussi mais ce n'est pas pour autant qu'une seule de ces chevaliers serait moins performante au combat qu'une de ses Sœurs plus rigoriste. La Grande Matriarche actuelle était connue plus jeune pour sa fabuleuse capacité à descendre les chopines de bière les unes après les autres … mais aussi pour avoir tuer trois dragons noirs au cours de sa longue carrière. Certaines choses en excusent d'autres...
Paradoxalement, il existe un article dans le règlement qui autorise les Chevaliers-Dragons le voulant à quitter l'Ordre pour raisons personnelles, comme fonder une famille ou tout simplement vivre une autre vie. Ces cas-là sont rares, la Sororité des chevaliers étant une force morale difficile à abandonner.
L'Ordre dispose de reliques et artefacts répartis secrètement dans ses possessions mais aucun Chevalier-Dragon ne possède d'armes ou objets magiques. Et pour cause, les dragons décèlent la magie des lieux à la ronde.
Là encore, on distingue les chevaliers affectés dans les Ordres souverains et régionaux, amenés à côtoyer l'élite des sociétés , de celles qui vivent en province. Les premières portent des armures et de riches atours tandis que les secondes préfèrent les pièces de cuir renforcé pour faciliter leur mobilité. Entre l'esthétique et l'efficacité, il y a tout un monde bien que tout chevalier ait suivi la même formation. Ensuite, l'Ordre n'impose aucun code vestimentaire ni ne dispose d'héraldique ou symbolique propre.
Les armes font l'objet de tous les soins. Forgée dans les ateliers de l'Ordre, elles sont réputées pour leur solidité, leur fiabilité et la qualité de leur tranchant. Pour percer les écailles d'un dragon, c'est bien ce qu'il faut.
Nul ne sait pourquoi seules les vierges échappent aux ravages du Veil. Les études à ce sujet ont été abandonnées depuis bien longtemps. De même, on ignore totalement pourquoi un dragon noir ne peut pas ressentir la présence d'une vierge tant qu'il ne la voit pas. C'est l'atout principal de ces guerrières hormis leur compétence au combat.
Après, elles restent humaines et nombres d'entre elles périssent toujours, déchiquetées par les crocs et les griffes des monstres ou vaporisées par leurs vapeurs acides.
Et comme précisé à l'instant, les rangs des Chevaliers-Dragons ne comptent que des humaines, la plupart des autres races de Terra ayant une nature magique ou en partie magique.
Avec la grande guerre déclenchée par les dieux de l'Olympe, Terra s'est une fois de plus retrouvée au bord de l'extinction. Là encore, la lutte commune de peuples habituellement hostiles entre eux a permis de vaincre les déités pourtant assurées de leur victoire. Sollicité pour se battre aux côtés des armées humaines, l'Ordre des Chevaliers-Dragons a détaché de leur mission première de nombreux contingents de guerrières qui ont fait honneur à leur réputation. L'une d'elle, Maïa, de l'Ordre des Chevaliers-Dragons de Sylvandell, ayant même sérieusement blessé Gog, l'un des dragons noirs primordiaux allié pour la circonstance à l'ennemi et réapparut après des décennies de sommeil.
Cette fiche est en grande partie inspirée par la série de bandes dessinées "La Geste des Chevaliers-Dragons" créée par le couple d'auteurs "Ange".
Liens sur la série :
La page officielle
Wikipedia des Chevaliers-Dragons
Je ne revendique pas l'adaptation de cette œuvre qui n'est pas la mienne et je laisse la porte ouverte aux joueurs de ce forum qui pourraient avoir envie d'incarner un personnage tirer des détails de cette fiche. Ça me ferait plaisir en fait
Si cela branche quelqu'un et comme je suis assez calé sur cette série là, n'hésitez pas à me poser des questions !
