La Tour perdue du Souvenir [PV Valeria]
Posté : 11 oct. 2024 00:37
Hors du temps, hors de la connaissance. Le plan des ombres est un espace sans limites où ombre est le maître-mot. Les rivières y sont d'ombre, tout comme tout ce que les yeux peuvent voir et l'esprit, imaginer. Tout n'y est que clair-obscur fondant en noirceurs impénétrables. Rien n'y est fixe, le mouvement est permanent. Rien n'y est apparent, la représentation est toujours trouble. On n'y marche pas, on y évolue. Les substances supportent les poids mais sans les soutenir. Légèreté ne veut rien dire là-bas, tout comme pesanteur ou lourdeur ne signifient rien. On ne peut pas s'y perdre mais jamais se retrouver. Ce plan n'est rationnel pour personne car la logique d'un esprit n'est pas compatible avec une immersion dans ce plan où tout est rien. Seules les atrocités qui y vivent, faites de volutes et de crocs, peuvent s'y mouvoir et chasser, seulement mues par les instincts primaires de s'alimenter et tuer. Rien n'y est cruel mais tout y est mortel. L'air y est respirable mais même respirer demande un effort tant l'idée qu'inhaler le néant est présente. Et seul élément constant dans ce labyrinthe inextricable de sensations déroutantes, le silence. Car il n'y a pas de bruits dans le plan des ombres. Parler c'est mourir, indiquer sa présence, c'est devenir une proie. Aucun rugissement n'annonce une attaque et aucun cri une mort. C'est peut être ce qui demeure le plus perturbant.
Tel est le plan des ombres au delà des imprenables murailles de l'ancienne cité d'Aquila, devenue Pénombre, seul havre de sécurité en ces lieux de mystères. Exilée depuis 2700 ans, la capitale perdue de l'empire Nétheril n'avait eut d'autre choix que de s'isoler dans ce plan par l'exécution d'un sortilège d'une puissance fabuleuse. Ce transfert devait décider de la survie de ce peuple destiné à disparaitre sous le courroux des dieux et l'orgueil des hommes.
Les premiers siècles de la cité dans le plan des ombres ne fut que carnages, souffrances et survie dans une lutte permanente pour se fondre dans ces décors dantesques. Mages puissants, guerriers impitoyables, les nétherisses ne durent leur salut qu'à leur volonté de ne pas disparaitre dans l'oubli pour ne jamais rejaillir à la lumière. Ils apprirent à se fondre dans l'obscurité et à l'adopter. Ils perdirent leur magie traditionnelle pour apprendre celle des ombres, et noircirent leurs lames pour pourfendre les horreurs qui hantaient ce domaine. Ils ne cédèrent pas, perdirent des légions en combats pour défendre leur existence, avant de pouvoir s'imposer comme puissance à craindre.
Aujourd'hui, un tant soit peu que ce mot veuille signifier quelque chose dans cet univers où le temps n'est rien, Pénombre n'avait comme seul réel problème que son retour parmi les vivants. Bien sûr, le danger, hors de la cité, était omniprésent et pas moins mortel. Des choses indéfinissables restaient tapies dans les parages de la ville, même si celle-ci "flottait" en quelque sorte dans ce monde en constant mouvement.
Derrières leurs murs, les néthérisses avaient, au cours de ces nombreux siècles et millénaires, développé une nouvelle manière de vivre centrée autour de l'apprentissage de la magie de l'ombre et du combat en ce milieu hostile. Tous se préparaient constamment au pire mais le temps passé et l'émergence de leur suprématie les fit s'orienter vers d'autres activités. Vivant reclus, ils produisaient tout ce qu'ils consommaient, développèrent de nouvelles formes d'art et firent de la natalité de leur peuple une priorité. L'amour y était libre et dévergondé, les tabous d'autrefois considérés aujourd'hui comme des actes raffinés. Rien ne devait entraver le développement de ce peuple dans leur havre de sécurité, tant les risques à l'extérieur étaient périlleux.
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Le mastiff de l'ombre se tapit dans une volute noire et gronda sourdement. Il venait de détecter un intrus. Le sergent d'arme, son maitre, qui le suivait de près, s'agenouilla à ses côtés et fit le signe qui indiquait à la patrouille qu'un danger la guettait. Habitués au combat, les vétérans de l'escouade, massifs dans leurs armures noires, prirent position avant que leur chef, un capitaine respecté, déploie sa troupe et ordonne par gestes d'avancer vers la menace. Souvent, ces hommes se battaient contre des monstruosités qu'ils avaient appris à mater. Leur dispositif s'organisa sans bruit et se resserra inexorablement sur leur cible. Tandis que les archers surveillaient les arrières, le cercle se restreignit au minimum. Les lances et épées noires dardées vers l'ennemi, les boucliers levés, ils s'apprêtaient à massacrer la Chose.
"Sorcellerie!"
Fait rare, le capitaine exprima sa surprise à haute voix. L'intrus n'avait rien de monstrueux, bien au contraire, mais dans ce plan, il fallait se méfier de tout. Aucun des soldats ne baissa son arme et le mastiff restait prêt à bondir. L'officier savait que cette rencontre provoquerait des remous dans la cité ... aussi fallait-il s'assurer qu'il puisse ramener sa captive entière et pas trop amochée. Si un piège ou un traquenard se déclenchait en revanche, elle serait rapidement démembrée.
"Va falloir être vraiment gentille et pas faire de conneries ... et me laisser vous attachez les mains dans le dos, et aussi vous bâillonner ..."
Lui passer un bandeau sur les yeux ne servirait à rien. Ils pourraient marcher des heures comme quelques minutes pour rejoindre la cité. Tout dépendait des ombres. Sarkis, leur mage de combat, reconnaissable dans ses robes noires, s'assurerait que la captive ne tente pas de leur en couler une en douce.
Tel est le plan des ombres au delà des imprenables murailles de l'ancienne cité d'Aquila, devenue Pénombre, seul havre de sécurité en ces lieux de mystères. Exilée depuis 2700 ans, la capitale perdue de l'empire Nétheril n'avait eut d'autre choix que de s'isoler dans ce plan par l'exécution d'un sortilège d'une puissance fabuleuse. Ce transfert devait décider de la survie de ce peuple destiné à disparaitre sous le courroux des dieux et l'orgueil des hommes.
Les premiers siècles de la cité dans le plan des ombres ne fut que carnages, souffrances et survie dans une lutte permanente pour se fondre dans ces décors dantesques. Mages puissants, guerriers impitoyables, les nétherisses ne durent leur salut qu'à leur volonté de ne pas disparaitre dans l'oubli pour ne jamais rejaillir à la lumière. Ils apprirent à se fondre dans l'obscurité et à l'adopter. Ils perdirent leur magie traditionnelle pour apprendre celle des ombres, et noircirent leurs lames pour pourfendre les horreurs qui hantaient ce domaine. Ils ne cédèrent pas, perdirent des légions en combats pour défendre leur existence, avant de pouvoir s'imposer comme puissance à craindre.
Aujourd'hui, un tant soit peu que ce mot veuille signifier quelque chose dans cet univers où le temps n'est rien, Pénombre n'avait comme seul réel problème que son retour parmi les vivants. Bien sûr, le danger, hors de la cité, était omniprésent et pas moins mortel. Des choses indéfinissables restaient tapies dans les parages de la ville, même si celle-ci "flottait" en quelque sorte dans ce monde en constant mouvement.
Derrières leurs murs, les néthérisses avaient, au cours de ces nombreux siècles et millénaires, développé une nouvelle manière de vivre centrée autour de l'apprentissage de la magie de l'ombre et du combat en ce milieu hostile. Tous se préparaient constamment au pire mais le temps passé et l'émergence de leur suprématie les fit s'orienter vers d'autres activités. Vivant reclus, ils produisaient tout ce qu'ils consommaient, développèrent de nouvelles formes d'art et firent de la natalité de leur peuple une priorité. L'amour y était libre et dévergondé, les tabous d'autrefois considérés aujourd'hui comme des actes raffinés. Rien ne devait entraver le développement de ce peuple dans leur havre de sécurité, tant les risques à l'extérieur étaient périlleux.
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Le mastiff de l'ombre se tapit dans une volute noire et gronda sourdement. Il venait de détecter un intrus. Le sergent d'arme, son maitre, qui le suivait de près, s'agenouilla à ses côtés et fit le signe qui indiquait à la patrouille qu'un danger la guettait. Habitués au combat, les vétérans de l'escouade, massifs dans leurs armures noires, prirent position avant que leur chef, un capitaine respecté, déploie sa troupe et ordonne par gestes d'avancer vers la menace. Souvent, ces hommes se battaient contre des monstruosités qu'ils avaient appris à mater. Leur dispositif s'organisa sans bruit et se resserra inexorablement sur leur cible. Tandis que les archers surveillaient les arrières, le cercle se restreignit au minimum. Les lances et épées noires dardées vers l'ennemi, les boucliers levés, ils s'apprêtaient à massacrer la Chose.
"Sorcellerie!"
Fait rare, le capitaine exprima sa surprise à haute voix. L'intrus n'avait rien de monstrueux, bien au contraire, mais dans ce plan, il fallait se méfier de tout. Aucun des soldats ne baissa son arme et le mastiff restait prêt à bondir. L'officier savait que cette rencontre provoquerait des remous dans la cité ... aussi fallait-il s'assurer qu'il puisse ramener sa captive entière et pas trop amochée. Si un piège ou un traquenard se déclenchait en revanche, elle serait rapidement démembrée.
"Va falloir être vraiment gentille et pas faire de conneries ... et me laisser vous attachez les mains dans le dos, et aussi vous bâillonner ..."
Lui passer un bandeau sur les yeux ne servirait à rien. Ils pourraient marcher des heures comme quelques minutes pour rejoindre la cité. Tout dépendait des ombres. Sarkis, leur mage de combat, reconnaissable dans ses robes noires, s'assurerait que la captive ne tente pas de leur en couler une en douce.