Zéphyr accepta la main tendue d’Alice avec une grâce toute céleste. Ses doigts effleurèrent les siens comme une brise tiède, puis s’y posèrent fermement, avec une chaleur inattendue. Il répondit à son sourire d’un regard doux, presque contemplatif, comme s’il découvrait quelque chose de précieux ou de fragile dans ce simple contact.
Ils marchèrent ensemble, et le silence entre eux fut d’abord serein, presque complice. Zéphyr observait l’Olympe renaissant, les serres, les jardins, les cicatrices d’un monde ancien qui tentait de repousser vers la lumière. Il ne parla que lorsqu’elle mentionna Evaldril.
« Evaldril… Voilà un nom chargé de désir et de contradictions. Un dieu de la passion, né dans les murmures et les soupirs. Et pourtant… il veut être entendu ici, parmi les voix du pouvoir et de la mémoire. »
Il tourna légèrement la tête vers elle, un sourire discret aux lèvres.
« Ce n’est pas une mission ordinaire que tu nous confies. Mais on aime ce qui sort de l’ordinaire. »
Lorsqu’ils arrivèrent près de la grande fontaine, Zéphyr leva les yeux vers la statue de Zeus, Poséidon et Hadès. Un souffle passa entre ses lèvres.
« Ce monde change. Les anciens piliers tombent, et d’autres cherchent à s’élever. Peut-être est-ce là l’éternelle danse des immortels… »
Puis, se tournant à nouveau vers elle, il ajouta, plus bas, plus intime :
« Tu dis que Lustoria a été épargnée. Mais toi, Alice… l’as-tu vraiment été ? »
Il ne cherchait pas à être intrusif, simplement sincère. Sa voix restait douce, comme un vent d’automne.
« Je suivrai ton pas, oui. Et je parlerai pour Evaldril, si telle est ta volonté. Mais sache que, plus que les mots, c’est toi que les Dieux regarderont. Et je ne doute pas que tu saurais les convaincre… mieux que nous encore. »
Il lui offrit un sourire lumineux, presque paisible. Puis, serrant doucement sa main et la fixant dans les yeux.
« Mais… pour convaincre Héra, ne devrions-nous pas envisager un échange de places ? » Il laissa échapper un petit rire, à peine audible. « Après tout, qui mieux que ma sœur pourrait parler aux Dieux de l’Olympe ? Elle qui incarne, plus que quiconque, la sagesse et la beauté des cieux. »
Il n’avait pas l’air de plaisanter, bien que son regard restait amusé. Zéphyr attrndais la reaction d' Alice car lui penser que meme parfois, c’était en changeant de perspective que l’on trouvait la voie vers le cœur des divinités.
« Mais cela dit… je suis là pour toi, Alice. Et si tu choisis ce chemin, je le suivrai, même si les voix d’Héra résonnent contre nous. "
Il serra doucement sa main, le regard maintenant plus sombre, plus réfléchi. Il savait que, si cette quête les emmenait vraiment à Héra, ce ne serait pas sans risques. Mais avec Alice, il avait confiance. Elle savait comment naviguer dans le domaine des Dieux. Et, qui sait, peut-être que même les plus puissants d’entre eux seraient tentés de l'écouter.
« Allons, ma souveraine. » Il sourit légèrement. « L’heure est venue de jouer notre carte. »