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Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 11 juil. 2025 16:58
par Camille Marquise
??? : « Jolies fesses, mademoiselle. Oh ! Oups, pardon. »

Camille était sorti de cours. Il se trouvait dans le couloir, son sac à dos posé sur le sol parce qu’il rangeait ses affaires. Il avait oublié. Avec son corps efféminé, quand il se penchait de cette manière, ceux qui le regardaient par derrière le confondait une fois sur deux avec une femme. Le pire, c’est que c’est lui qui était le plus embarrassé des deux.

*J’ai peut-être fait une erreur en venant étudier ici… *

Il souffla. Puis se reprit ! Il n’allait pas se laisser abattre. C’est lui qui avait choisi. Enfin, c’est le système qui avait choisi. Normalement, il aurait dû partir au Japon. Dans une ville nommée Atarashi Yoake. Il avait même commencé à apprendre le japonais en autodidacte. Il ne pouvait pas parler couramment, du moins le pensait-il. Et de toute façon, il avait fini par étudier aux Etats-Unis.

Il tourna dans le couloir. Ca le rallongeait pour retourner dans sa chambre. Et c’était exactement ce qu’il voulait. Car s’il avait envie de poser ses fesses sur son lit, il n’avait pas envie de le retrouver, lui.

??? : « Mais qui voilà ? Je vous l’avait pas dit, les gars ? Il est encore trop désorienté. Il ne connait pas encore bien le campus. Heureusement que je suis là, Camille, hein. »

Son colocataire. Accompagné de ses potes. Camille se sentir se ratatiner sur lui-même. Sa bête noire. Son nouveau harceleur. Cela finirait-il donc un jour ? Peu importe l’école, peu importe son âge : son look androgyne lui avait toujours valu d’être l’objet de moqueries ou pire. Ca n’avait pas mis longtemps à recommencer dans cette école. Alors, les yeux baissés et l’attitude d’une proie face à son prédateur, il garda le silence et attendit la suite. Parce qu’il les connaissait les harceleurs, ils aimaient beaucoup parler.

??? : « Là je vais faire un petit tour avec les gars. Et j’aurai soif en revenant. Tu as compris, Camille ? Hey ! Dis-moi que tu as compris. »

« Je, euh… oui. Oui. »

??? : « Oui, quoi ? Vous les ploucs, il faut tout vous apprendre. Mais je suis magnanime. Euh, c’est ça le mot, les gars ? Peu importe ! Je suis bon. Et je suis bon avec toi parce que moi, la ville, je la connais. Et c’est pour ça que tu vas être gentil avec moi, hein ! »

« Bien sur… »

Le niveau de harcèlement prit un nouveau cran. La plaisanterie douce était terminée. La comédie devint réelle menace. La face sombre de l’humanité en action… Camille se retrouva coincé entre son harceleur et le mur. Le bras de l’autre s’étant posé contre le mur, juste à côté de son visage imberbe. Une barrière. Une démonstration de force.

??? : « Bon, parfait. Donc t’oublie pas mon soda, mon mignon. Tu vas faire cracher le fric de tes parents. Et j’en ai rien à foutre s’ils doivent prendre un autre job pour survivre. »

Sa main frappe violemment le mur. Camille laissa échapper un couinement. Ce qui les fit tous rire. Tous se barrèrent et on le laissa enfin tranquille. Enfin… Il s’accroupit et sortit un mouchoir de sa poche pour essuyer le molard qu’un des types lui avait craché sur la chaussure.

Il tenta à grand peine de retenir ses larmes. Heureusement, personne n’avait rien vu. C’était impossible d’aller se plaindre, de toute façon. Tout ce qu’il pouvait espérer, c’était repassé par l’administration. Et redemander, encore, s’ils avaient trouvé une solution concernant le fait de le changer de chambre. Mais tout était rempli. On le lui avait déjà dit. Et même l’administration, même les adultes, exprimaient de l’agacement à son encontre.

Il était seul…

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 11 juil. 2025 19:46
par Emmy Stan
- (Emmy) : Heureusement que les cours sont enfin finis. Allez viens Jude, on va voir ce qui a dehors de sympa à manger pour se prendre un goûter. J'ai une méga fringale pas possible en ce moment. C'est complétement dingue.

- (Jude la meilleure amie de Emmy) : C'est ça, vas-y bouffe pour moi avec. A la fin, tout le monde se foutra de ta gueule, quand tu auras pris cinquante kilos à avaler tes gâteaux et tes bonbons. La "sucette" de Kentin ne te suffira plus.

- Haha! Qu'est-ce que t'es conne parfois. Alors dans ce cas, je rajouterais ton poids avec ça, quand je t'aurai avalé pour plus entendre ta musique de timbré avec tes groupes de métal tous moisis pourris.

- L'avantage d'avoir une amie comme toi et en plus dite la meilleure amie du monde, tellement tu dis toi-même que tu m'aimes et que tu m'admires, c'est qu'on a pas besoin d'avoir d'ennemis. Enfin...

On était comme d'habitude en train de se chamailler gentiment Jude et moi, quand on a été interrompues dans notre grande discussion d'amitié philosophique. Pile à cet instant, au détour d'un couloir qu'on croyait désert, parce qu'on avait un peu trainé en discutant avec Carl et mon Kentin chéri juste avant, on reconnait direct les affreux.

- Quand on parlait de tes anciens potes Jude... Ouais, t'as vraiment pas besoin d'avoir des ennemis avec eux.

- Chut! Ta gueule Emmy! Ils vont nous entendre!

Sans que les débiles nous aient repérés, on s'est planquées juste à l'intersection du couloir. Là, en écoutant et en observant, on a toutes les deux reconnues le nouvel élève de la classe. Il était arrivé depuis même pas dix jours ici. Il ne parlait à personne. J'ai bien essayé de discuter avec lui, mais on aurait dit que je l’impressionnais. Jude m'a dit qu'il fallait laisser tomber, car il était trop du genre à être renfermé et puis surtout comme il venait d'arriver, qu'il avait besoin d'un peu de temps pour se familiariser. Je n'ai pas vraiment été d'accord avec elle au début, mais quand j'ai essayé de lui reparler plusieurs jours plus tard, j'ai bien vu qu'il tentait de comme vouloir fuir. Et pour ne pas aider au problème, ce qu'on est train de voir juste en ce moment, confirme ce que je craignais. La bande de crétins étaient en train de s'en prendre à lui. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il était comme ça...

Évidemment, les mecs se foutent de sa gueule et vont jusqu'à l'intimider. Putain qu'est-ce que je déteste ça! Et vers la fin, alors que je m'étais préparée à intervenir pour leur mettre une raclée en plein dans la gueule, ils sont finalement partis. Le nouveau, celui qu'on appelle Camille et qui ressemble grave à une fille, comme mon Kentin en fait, se retrouve accroupi en train d'essuyer un cracha que l'un des pisseux lui a envoyé sur la chaussure. C'est là que je décide de bouger pour aller le voir.

- Attends Emmy!

- Quoi? On va quand même pas le laisser là comme ça?...

- J'ai pas dis ça, espèce de cruche à couettes. Mais si on y va direct comme ça en lui parlant de l'agression, ça pourrait le mettre encore plus mal.

- Je sais bien mais d'un côté, on lui dit quoi? Salut la vie est belle quand on est tout seul et qu'on a pas d'amis pour parler?

- Arrête d'être stupide. Tu sais que je connais bien ces loosers qui étaient mes potes autrefois. Mais crois-moi que je sais exactement ce que je voulais ou pas qu'on dise, quand j'étais au plus bas et que t'es venue m'aider. Bah là, tu fais pareil. Tu y vas doucement, sans le bousculer. Au pire, tu dis que tu as vu ces mecs trainer dans le coin...

- Okay c'est bon. On y va maintenant, ou tu vas me faire tout un cours de psy?

C'est en sortant de notre "cachette" qui se trouvait juste à l'angle du mur, qu'on se dirige tout droit vers lui. Et c'est quand j'arrive à son niveau, que je me rends compte que Jude ne m'a pas suivie et qu'elle est restée planquée... J'essaie désespérément de lui chuchoter un dernier truc, avant de renoncer.

- Putain de merde Jude. Pourquoi t'es pas...

Camille terminait de s'essuyer la chaussure. J'avais tellement l'habitude d'assister à ça, que j'arrivais direct à sentir sa détresse, sans même avoir besoin de le lui demander. Putain, je me sentais vraiment trop mal pour lui...

- Salut Camille. Est-ce que ça va? J'ai cru entendre du grabuge au loin et en arrivant par ici, j'ai reconnu des mecs que j'ai pété la gu... enfin des débiles qui aiment se faire remarquer pour rien. Ça te dirais qu'on aille faire un tour dehors, pour discuter? Je voulais m'acheter un truc à manger, avant de rentrer chez moi. Alors si t'as faim aussi, je peux te payer un truc si tu veux? Puis ça me ferait plaisir d'apprendre à connaitre une nouvelle tête de notre classe.

De là où je suis, j'ai juste le temps d'apercevoir Jude qui me fait un signe d’approbation en levant le pouce, avant de se tirer pour me laisser toute seule avec Camille.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 13 juil. 2025 13:02
par Camille Marquise
Elle avait déjà essayé de lui parler. Emily ? Non, ce n’était pas ça. C’était un prénom moins féminin. Plus court. Plus percutant. Quelque chose qui allait avec son look de garçon manqué. C’était une des raisons qui avait conduit Camille à refuser la conversation. Elle avait cette attitude de fille à problèmes. Elle venait de le lui confirmer à l’instant. Elle n’hésitait pas à s’impliquer dans des bagarres. C’était donc une violente. Ce qui rejoignait la deuxième raison : son amie la gothique. Les deux ensemble semblaient un réservoir à problèmes. Camille avait préféré s’isoler dans son coin.

Mais aujourd’hui, la situation n’était plus la même. Est-ce qu’elle avait entendu la conversation où il se faisait victimiser ?... Est-ce qu’elle était venue à son tour lui voler son argent ? Et puis, il était là avec ses grands yeux tout larmoyant…

*Je dois faire peine à voir… Qui voudrait de moi ? Personne n’a envie de traîner avec un garçon faible qui ressemble à une fille… *

Mais il avait reçu une bonne éducation de la part de ses parents. Des parents normaux sans histoire qui lui avait donné une enfance normale sans histoire. Enfin presque. Des railleries de temps à autre. Mais rien d’insurmontable ou de véritablement traumatisant. Bien que, ça n’avait jamais cessé. Il avait subi à petite dose encore et encore. Et aujourd’hui, il se sentait presque le point de déborder.

*Je crois que j’ai déjà évoqué chaque nuit la possibilité de tout foutre en l’air. De…me foutre en l’air. Mais même pour ça je suis trop lâche. *

Toujours était-il qu’il avait reçu une bonne éducation et qu’il devait au moins lui répondre un petit quelque chose.

« C’est gentil de prendre de mes nouvelles. C’est gentil aussi de vouloir me payer quelque chose à manger. »

*Mais là, actuellement, j’ai l’impression d’être un SDF. Et je comprends leur fierté. *

« Mais je n’ai pas faim. Et il faudrait que je rentre. J’ai des devoirs à terminer. »

(gargouillement de l’estomac)

*Traître ! *

« Euh… »

Il se trouvait face à un choix. Du dos de sa main, il essaya de chasser un maximum d’humidité aux alentours de ses yeux. Il devait faire un choix. S’enfoncer dans sa solitude et retourner dans sa chambre où il deviendrait encore leur jouet jusqu’à ce qu’il se lasse de lui et ressorte dehors pour…pour faire leurs trucs à eux. Ou alors il pouvait accepter cette main tendue.

« Je crois que oui, que j’aimerai bien manger quelque chose. »

Camille regarda derrière Emmy. Il n’y avait personne. C’était bizarre qu’elle soit toute seule. Elle paraissait le genre de fille à être toujours avec quelqu’un. Pour bavarder. Pour faire un truc. Toujours en action. Toujours pimpante. Toujours avec la banane ! Lui, il était un méchant petite nuage noir…

« Je sais que ce n’est pas Emily ton prénom. Désolé, j’ai oublié. Et puis, tu dois surement mieux avoir à faire. Je ne t’en voudrais pas d’aller ailleurs. »

(gargouillement. Le retour !)

« Bon, ok. Je t’embête juste le temps de manger un cookie ou quelque chose du genre. »

Il trouva même la force de lui étirer un petit sourire. Et c’était comme assister à une éclaircie dans un ciel couvert et gris.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 13 juil. 2025 19:04
par Emmy Stan
- Allez. Arrête de tirer cette tête et viens avec moi. Je t'enlève d'ici autant de temps que tu en auras besoin. Et d'ailleurs, moi c'est Emmy et pas Emilie. Et en vrai je préfère mon prénom, ça sonne mieux avec le genre que je suis. Emilie ça fait un peu... bourgeois pour moi. C'est comme Martha quoi.

Je rigole un peu ne pensant à ma pauvre Martha, mais qui a tellement bien les manières de son nom. En attendant, Camille avait l'air vraiment mal et tout perdu. Même au début il a hésité à accepter mon invitation. Mais il a sentit que j'ai insisté un peu, parce que je restais plantée là devant-lui à la regarder et à lui tendre la main, jusqu'à ce qu'il me la prenne pour se relever, après avoir accepté le deal du cookie. Bizarrement, au moment où je le vois si proche de moi en le tirant quand il se relève, je ressens comme une sensation un peu chelou. C'était pas quelque chose de désagréable, mais de plutôt.. embarrassant?... Curieux quand même... Enfin ouais, c'est vrai qu'il ressemblait vraiment grave à une fille, avec son petit visage tout mignon, tout doux et tout élégant. Il avait un aspect fragile et c'était même fortement possible qu'il le soit, vu comment il s'était retrouvé face aux connards. Mais en fait, il ressemblait vraiment beaucoup à mon Kentin, hormis le fait qu'il soit humain. Ou alors, c'est un déguisé comme lui? Sérieux je trouve ça dingue qu'il existe vraiment d'autres espèces que la nôtre sur terre. Mais en fait, c'est tellement génial.

- Super. Tu vois que c'est pas compliqué de prendre une main qu'on te tend. T'avais besoin juste que de ça et de me faire un beau petit sourire comme tu me fais là, pour aller droit au paradis de cookies à volonté.

Avec un petit clin d’œil et sans attendre plus longtemps, je l’entraine direct avec moi à me suivre droit vers la sortie. En chemin dans les couloirs, je continue de le regarder, mais un peu plus discrètement pour ne pas l'effrayer. C'est vrai qu'il avait un look vraiment mignon. Il avait rien à voir avec les débiles de merdes qui l'ont agressé. D'ailleurs, j'allais attendre de le mettre d'abord assez à l'aise, pour lui poser des questions en détail à ce sujet. Mais comme dit Jude, il faut que je sois dé-li-cate.

- Il parait que Jude, ma pote la gothique fane de groupes de métal vraiment à chier, elle dit que je fais peur à out le monde avec mon look et mes couettes. Sérieux, tu trouves qu'elle a raison? Je dirais que c'est elle qui terrorise toute la ville, avec son genre de vampire buveuse de sang.

Je continue de blaguer pour essayer de détendre l’atmosphère et emmener Camille à s'ouvrir à moi, tout en continuant d'enchainer. Me revoilà redevenue un vrai moulin à paroles.

- En tout cas, ça fait plaisir de voir une nouvelle tête dans notre classe. Bon comme partout, je vais pas te mentir en te disant que tout le monde n'est pas forcément toujours très cool par ici. Mais je t'assure qu'il y en a plein d'autres qui le sont vraiment et qui n’attendent que ça pour se faire de nouveaux amis. Et moi où je suis au milieu de tout ça? Je dirais que j'appartiens à la troisième catégorie, celle qui aime avoir plein d'amis, mais qui aide volontiers à unifier les autres, quand ils en ont besoin. Et d'ailleurs pour ma part, j'aime bien comment t'es fringué. Tu as le même look que Kentin. T'as certainement dû le voir en cours. C'est un mec habillé en fille comme toi et qui a des cheveux roses et assez longs. Lui aussi je l'adore, on est même très très proches lui et moi.

Une fois arrivés à l'extérieur, je regarde un instant autour de moi, pour me rappeler quelle boulangerie vend les meilleurs coolies de toute la ville et certainement du monde entier. Quand je tilte dans ma tête, j'attrape la main de Camille pour l'entrainer avec moi vers ma moto qui était garée un peu plus loin, avant de me rappeler qu'il ne fallait pas que je sois trop directe avec un garçon comme lui dès le début. Du coup je lâche presque aussi vite sa main, pour passer la mienne dans le dos, certainement un truc plus amical et moins intime comme approche. Mais en en vrai, j'aime pas devoir me reprendre avec des trucs comme ça, parce que ça ne me donnait pas l'impression d'être tout à fait moi. Mais j'étais prête à comprendre les choses, si c'était pour aider ceux qui sont dans la détresse.

- Suis-moi, on va prendre ma moto qui est garée juste là-bas avec les autres. Et à propos, tu viens d'où exactement? Je suis pas sûre que j'ai bien compris quand tu t'es présenté vite fait devant la prof, le premier jour.