Lust sourit doucement en retour. Son culte était très influent à Mijak, où elle était une Déesse reconnue et appréciée. Ainsi, à Sylvandell, un temple pour Lust allait également s’ouvrir, ce qui était un exploit, car les Sylvandins avaient plutôt tendance à honorer uniquement leur religion, et à rejeter les autres cultes. Alice embrassa encore la main de Lust, agenouillée à côté d’elle, et Lust sourit brièvement.
« Tu veux dire que tu te fais obéir par la peur et par la colère ? Les Dieux ne sont pas des tyrans, Shykarka, les tiens doivent te vénérer, et te voir comme une sorte de parent, un parent que l’on doit certes craindre, mais également aimer. »
Alice se releva alors doucement. Elle était encore confuse, et se blottit contre Lust, quid escendit sa main pour palper ses fesses, et laissa la tête blonde l’embrasser dans le creux du cou, reniflant son odeur divine. Pour Alice, elle ressentait une fragrance exquise, quelque chose de divin. C’était comme dans ce roman qu’Alice avait pu lire chez Mélinda, « Le Parfum », où un parfumier français à l’époque de l’Ancien Régime, Jean-Baptiste Grenouille, parvenait à créer un parfum si puissant que, quand les gens l’inhalaient, ils ressentaient une irrépressible envie de faire l’amour. Ce parfum, c’était celui de Lust, et elle aurait pu rendre les gens fous rien qu’à la renifler. Quelle force, quelle aura !
Shykarka elle-même était en train de flancher, et Lust sourit doucement.
« Réfléchis-y, Shykarka… Nous pouvons toujours envisager une alliance intime, conjugale. »
En disant cela, sa main caressa le ventre de Shykarka, son doigt glissant autour de son nombril, et elle lui sourit, avant de l’embrasser. Un baiser exquis, terrible. Lust rompit le baiser, et embrassa alors Alice, déclenchant chez la jeune femme un orgasme. Sa langue s’enfonça dans la bouche d’Alice, qui couina doucement, mais sembla alors sortir de sa torpeur.
« Voilà qui va mieux, Alice… Ne t’en fais pas, tous les humains qui viennent ici, et qui ont la chance de me voir, se transforment en zombies décérébrés…
- Je…
- Tu vas conduire Shykarka à un endroit très précis… »
Elle lui murmura l’adresse dans le creux de l’oreille, et l’embrassa sur la joue. Alice rougit, et hocha la tête. Lust comptait revenir ensuite, mais les laissa seules. Alice se pinça alors les lèvres, et sourit à Shykarka.
« Suivez-moi, Déesse… »
Même Ayano sembla retrouver ses esprits ensuite, et se releva lentement.
« Hm… Cet endroit est très puissant, Déesse Shykarka. C’est une dimension parallèle, le temps ne s’y écoule pas de la même manière, et chaque temple de Lust abrite un Portail qui permet de rejoindre ce monde érotique. »
Alice avait repris sa marche, et le groupe rejoignit d’élégantes rues pavées, évoquant la Londres victorienne. Plusieurs tramways passaient même, aux vitres embuées, des mains apparaissant parfois. Alice, elle, se dirigea vers un immeuble, et ouvrit une porte. À l’intérieur, il y avait un couloir avec un escalier, et elle grimpa à l’étage. Tout semblait normal… Mais Alice se dirigea vers une porte, et ouvrit celle-ci. Elles entrèrent ainsi dans un appartement avec un grand lit central en forme de cœur rouge.
Des spots s’allumèrent pour éclairer le lit, et Alice fit signe à Shykarka de s’allonger dessus.
« La Déesse Lust a senti ce que tu voulais, Déesse Shykarka… »
Quand Shykarka se positionna, elle attendit un peu, avant d’entendre des espèces de grouillements. Des bruits émanaient du plafond où des yeux violets ne tardèrent pas à apparaître à plusieurs endroits. Des filaments de bave tombèrent alors sur le lit, et, émergeant de l’obscurité, de multiples tentacules noirâtres approchèrent alors, similaires à ceux qu’Alice avait généré dans la chambre de Sylvandell. Lentement, ceux-ci descendaient, bien décidés à procurer à Shykarka un plaisir exquis et inoubliable…