The Multiversity

[Marishka Auschwitz]

Concernant tout le quiproquo avec Aisling, Alma tente au maximum de la jouer économe en mots. Oui oui, vous avez bien lu. Elle essaie de maintenir une position à distance et de ne pas blablater. Elle sait déjà que ses mots ne touchent pas la cible voulue. Mais aujourd’hui, elle a assisté à une démonstration pertinente. En quelques phrases, elle est passée de la pire raclure de bidet à…quelqu’un qui veille et tente de lui faire faire des choses ? Il y a franchement du mieux. De toute façon, l’humeur général des ABC s’est assagi. Seulement, Alma se doute que Liliane sera mise au courant de cette péripétie tôt ou tard. Elle ne s’imagine pas les trois artistes conservées cette rencontre juste entre elle. Liliane est beaucoup trop important dans leur équation à cinq.

Il est donc temps de passer à Aisling et sa punition qu’elle a demandé par télépathie. Réponse qu’elle donnera donc par pensées. Elle ne voudrait pas le dire à voix haute et mettre la psioniste en porte-à-faux.

*Entendu. Tu veux une punition ? Ok. Mais une punition pour avoir manqué de détruire ma relation avec les ABC parce que ta description était négative ? Ou une punition pour avoir osé être un peu égoïste ? Tu t’exprimes aussi mal que moi. Ce qui fait que les gens s’énervent. Et je peux t’assurer que tu ne voudrais pas énerver Liliane. Parce que si elle était intervenue, même toi tu aurais compris qu’avoir toute la collection complète des pouvoirs au monde t’aurait paru inefficace. Je crois que ça doit être une sorte de super pouvoir passif. Je n’ai pas encore trop compris. *

« Dites, les filles, je crois que vous aussi vous avez votre part du problème dans ce quiproquo. Je veux dire, vous avez entendu comme moi à quel point j’étais une personne mauvaise dans la bouche d’Aisling. Et franchement, avec tous ces vêtements anciens et nouveaux que vous me faites : comment aurait-elle pu penser que j’étais autre chose qu’une badass ? »

Alma n’en veut pas aux ABC. Et elle ne veut surtout pas se retrouver avec des tenues typé « magical girl ». Mais l’omniprésence de noir, de motifs ou de poches militaires : tout cela pose quand même une étiquette sur une personne. Bon, peut-être que c’est aussi un lapsus révélateur. Et que l’image qu’Alma veut donner doit changer. Vraiment ? Est-ce arrivé par hasard ? Ou a-t-elle encore été manipulé à bon escient ? Ca la fait grogner rapidement. Mais franchement, cette frustration ne lui sied plus. Elle n’arrive plus à maintenir le sentiment. Elle est devenue trop mature. Elle n’a plus d’œillères.

« Vous devriez voir vos têtes ! Ah ah ah ! Vous ne savez plus où vous mettre. »

Comment ? Alma aurait rabaissé les ABC (gentiment) pour permettre à Aisling de ne plus être la seule victime ? Une façon de tendre un lien entre les artistes et la psioniste ? Ce serait…beaucoup trop stratégique pour Alma, voyons !

« Pardon, pardon. Je suis méchante, je sais. Vous savez quoi ? »

Alma se rapproche d’une des trois artistes. Trop proche ! Cette démarche. Cette attitude. C’est la séduction qui s’est rapprochée et parle d’une voix alors langoureuse :

« Pour me faire pardonner, je vais vous autoriser à créer un modèle de lingerie pour moi. Parce que je suis sure que vos petits esprits vont bloquer en sachant que vous n’aurez pas créer le modèle complètement entièrement, pas vrai ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Quoi? On ose critique le travail des ABC? Ah mais ça piaille furieusement, un dirait un nid d’oiseaux en pagaille! En même temps, Alma cherche la zizanie donc… Et voilà qu’elle se fait menacer d’être bannie de la boutique pour « insultes éhontées envers des artistes ». Je ne pense pas que, légalement, ce soit un crime… Mais laissons les fans de la mode protester vigoureusement. Je ne pense pas que cela aura véritablement un impact négatif sur Alma. Elle se fait menacer de porter des vêtements peu flatteurs mais franchement, ce sont des designeuses de mode, c’est pas mal le « pire » qu’elles puissent faire à Alma. Ça ou la dénoncer à Liliane mais ce serait vraiment un coup en-dessous de la ceinture, ça! Il y a des limites à faire des choses terribles! Ceci était dit, cela fait réagir négativement Aisling qui considère les paroles des ABC comme…

Des menaces. Et donc, En tant « qu’esclave de combat », elle doit protéger sa maitresse. Elle demande télépathiquement de quelle façon elle doit éliminer les ABC. Les carboniser avec de la pyrokinésie? Faire geler leur sang dans leurs veines avec de la cryokinésie? Ou simplement détruire leur esprit avec des pouvoirs psychiques plus classiques? Il ne faut pas oublier que son précédent maitre avait un égo surdimensionné et que la réponse à tout était de tuer tout ceux qui le dérange. Donc, Aisling ne fait pas de différence entre une menace de mort et une petite blague relativement innocente. Ce qui pourrait poser problème, il faut bien l’avouer. Ce sera à Alma de désamorcer la situation… Ou de laisser la psioniste assassiner les ABC. À part se mettre Liliane à dos… Je ne vois pas d’autre résultat… Et Alma ne voudrait certainement pas se mettre la Très Solaire Liliane à dos, non? Donc…

Partons du principe logique qu’Alma clarifie la situation pour Aisling et… Comment? Aisling n’a pas répond à Alma quelle punition? Évidemment que non. Elle se contente de dire qu’elle doit être punie. C’est à Alma de choisir pourquoi et la sévérité de ladite punition, voyons. Vous ne pensez quand même pas qu’Aisling va en choisir les termes? Donc, maintenant que ça c’est dit… Je narrais quoi déjà? Ah oui. La commande de nourriture est passée et en attendant, car vous ne pensez quand même pas qu’elles n’allaient pas se gêner, Alma se retrouver déshabillée par les ABC. Oui non, pas dans le « il lui reste ses sous-vêtements ». Rien du tout. Alma devrait faire de l’émincé d’ABC? Pas du tout. C’est elle qui a dit, et citons-le : « Pour me faire pardonner, je vais vous autoriser à créer un modèle de lingerie pour moi. » Elle l’a dit. C’est un fait. Maintenant, il faut…

Il faut faire face aux conséquences de ses actes. Et puis bon, se faire donner des commentaires très flatteurs doit aider à ne pas faire du hachis de designeuses de mode. Et Aisling dans tout ça? Pas une réaction. Si le corps dénudé d’Alma lui fait de l’effet, elle ne le montre certainement pas. Mais en même temps, est-ce une surprise pour qui que ce soit? Si Alma était mesquine, elle dirait aux ABC de créer un modèle de lingerie en se basant sur Aisling… Mais comme cette dernière ne réagira pas davantage… Quel plaisir en tirerait Alma? Finalement, la nourriture arrive et quand Aisling voit sa crêpe… Alma n’était pas mentalement prête à l’onde de choc psychique. Aisling est tellement heureuse que sa joie inonde l’esprit d’Alma et faute de meilleur terme, ma pauvre fille adoptive se retrouve pratiquement ivre de joie. Pas si stoïque que ça, finalement, la Aisling…

[Marishka Auschwitz]

« Aisling. »

Le ton est dur. Sévère pourrait-on préciser. Mais nul doute qu’Aisling le prendra pour le ton « juste » d’un Maître qui assoie son autorité. Il y a vraiment de quoi soupirer et perdre patience avec la psioniste.

« Il est hors de question de, euh,… »

*Ne pas utiliser le verbe tuer devant les ABC. *

« …carboniser ou cryogéniser dès que quelque chose ne va pas. Donc non. Tu ne feras rien. Et tout le monde sera contente. Enfin, presque. Mais ce n’est pas grave si on est tous plus ou moins vexée. Un sentiment, ça ne dure qu’un temps limité. Tout le monde s’en remet. Sauf ceux qui ont vraiment des problèmes et nourrissent leurs mauvais sentiments qui donnent naissance à des traumas ou des trucs du genre. »

Tout de même, la transition est violente. D’une leçon à ne pas provoquer des migraines mortelles, Alma se retrouve complètement nue entre les mains de trois femmes qui ne désirent absolument pas la toucher de manière érotique ou plus. Heureusement que leur toucher est doux. Heureusement que leurs commentaires sont flatteurs pour son égo.

*Quand même, me retrouver nue comme ça dans un lieu public avec des femmes qui ne font pas vraiment partie de mon harem. Je ne peux pas m’empêcher, à chaque fois, de comparer cette situation avec la Marischka clodo sauvage. Il y a vraiment des moments où je réalise à quel point ma vie a changé. Et à quel point moi aussi j’ai changé. *

« Ah ah ah ! Alors ça ! Ah ah ah ! Je ne m’y attendais pas. Mais ça me fait plaisir. TANT plaisir : ah ah ah ! »

Ivre de joie. C’est le genre de statut peu courant. Assommée. Asphixié. Empoisonnée. Il y en a toute une palanquée. On pourrait même chercher les listes des jeux de rôles et jeux vidéo basés sur ces premiers. Mais « ivre de joie » ne se retrouvera probablement nulle part. Un sentiment qui n’est pas horrible tant il est positif. Quoique, un sentiment qui pourrait tuer ? Alma pense, entre deux hoquets de rire, que ça pourrait être préjudiciable pour Maman Shayne.

« Aisling, j’ai vraiment très envie de te poser une question. Et tu ne peux pas te cacher dans cette situation tant tes sentiments étaient fort et se sont déversés dans ma tête. Est-ce que tu crois que je complote encore contre toi ? Est-ce que tu penses vraiment que j’ai bâti toute une stratégie pour te nuire sur une crêpe si banale et commune pour la majorité des gens ? Non, Aisling. Je vais te répondre. Et tu vas regarder dans ma tête. Je ne complote pas pour te faire du mal. Et je ne savais pas qu’essayer de te faire sortir de ta coquille aurait de telles retombées sur moi. Mais franchement, je préfère largment ça à me faire latter la gueule et prendre des coups de pied dans le bide jusqu’à en vomir douloureusement de la bile. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Au début, Aisling ignore la question et s’excuse à Alma de son manque de contrôle. Que ce qu’elle a fait est inexcusable et qu’elle acceptera, encore une fois, tout châtiment que sa maitresse jugera nécessaire. Toutefois, c’est subtil mais c’est là, Alma sent le changement d’attitude. Aisling dit ce qu’elle a dit par automatisme et non pas par conviction comme avant. Quelque chose a définitivement changé avec cette histoire de crêpe. Une stupide crêpe, diront certains. Mais c’est tellement plus pour Aisling. C’est la première fois qu’on lui donne quelque chose qui ne soit pas pour lui faire du mal. Le premier acte de gentillesse qu’elle reçoit, si vous préférez. Et même si la psioniste ne répond pas ou plutôt hésite fortement à répondre, Alma connait déjà la réponse à sa question. Aisling ne considère plus qu’Alma complote contre elle. Elle voudrait, bien sûr.

Pourquoi? Parce que c’est bien plus facile de concevoir Alma comme une présence abusive et capricieuse qui va lui faire vivre mille tourments pour son amusement personnel que de voir le statut quo brisé. Aisling n’est pas prête pour Alma. Elle ne sait pas comment réagir à la gentillesse, tout simplement. Ce serait tellement plus facile si ma fille adoptive était comme son précédent maitre… Mais Alma ne va certainement pas lui faire ce « plaisir ». Et donc, Alma peut voir Aisling tenter de trouver une raison… Et échouer dans le processus. Elle finit par se concentrer sur l’esprit d’Alma, tentant de trouver la plus petite parcelle de duplicité. Sûrement qu’Alma a au moins une intention néfaste à son égard… Mais elle a beau chercher, elle ne trouve rien. Non, on ne va certainement pas dire qu’Alma est pure mais elle était sincère quand elle disait ne pas vouloir de mal à Aisling.

Pratiquement à contrecœur, Aisling annonce qu’elle ne détecte aucune intention hostile chez Alma… Mais c’est probablement parce qu’elle utilise quelque chose pour masquer sa véritable vilénie. Alma le sent sans même l’assistance du Rouge. Aisling est désespérée de retrouver cette « normalité » qui est en fait un terrible cycle d’abus physiques et mentaux. Et peut-être est-ce Alma de sa propre initiative ou Aisling qui a utilisé ses pouvoirs mentaux sans le savoir mais ma fille adoptive attrape la psioniste par le bras et elles s’enferment dans une pièce adjacente. Aisling est presque soulagée : elle est convaincue qu’Alma est fâchée après elle et va la violenter. Non mais vous voyez ô combien elle est brisée? Ce n’est même pas drôle. Et quand Aisling reprend la parole, Alma entend clairement le désespoir dans sa voix. C’est comme s’il y avait deux Aisling, pour illustrer la chose.

Une veut se faire punir par Alma, veut que le cycle d’abus continue, absolument terrifiée par le changement. L’autre, née de l’attitude… Positive… D’Alma veut embrasser le changement, tenter quelque chose de complètement différent. Rien d’étonnant, donc, que deux personnalités si diamétralement opposées soient en guerre totale l’une contre l’autre… Et Aisling n’a pas la force mentale, seule, pour faire triompher l’une ou l’autre de ces « personnalités ». Elle a besoin d’Alma pour la guider, pour lui dire quoi faire. Elle est coincée dans une boucle sans fin où ce qu’elle désire pour grandir et ce qu’elle désire pour garder ses convictions intactes ne peuvent trouver de juste milieu. Aisling le décrit littéralement comme un champ de bataille dans sa tête. Je vous vois venir et non, je vous interdis de suggérer à Alma qu’elle devrait aller faire personnellement le ménage dans la tête d’Aisling!

[Marishka Auschwitz]

Aisling se livre à Alma. Il serait même tentant d’écrire qu’elle se délivre. Mais ce serait un jeu de mot facile et qui ne coïnciderait pas avec la réalité de la situation. Enfermée toutes les deux, l’une parle et l’autre écoute. Et c’est bien Alma qui ferme sa gueule dans cette dynamique. Etonnante et surprenante la vie, n’est-il pas ? N’empêche qu’elle écoute et qu’elle rirait bien de l’ironie de la situation. La femme la plus forte niveau de son groupe (ou exæquo avec Giana) est faible mentalement. Et ce serait à Alma de trouver une solution ? Sans faire la conne et faire s’affronter les deux Aisling dans la tête d’Aisling pour pouvoir donner des coups « physiques » avec une enveloppe qui ne l’est pas ?

*C’est que ça va devenir compliqué pour moi à ce niveau-là… *

« Aisling, je me permets de prendre tes mains dans les miennes, d’accord ? Tu sens cette chaleur ? Ca n’a l’air de rien. Après tout, combien de fois peut-on avoir des contacts peau-peau dans une foule ? Mais dans cette foule, on s’en fiche. Alors que là, je le fais parce que je tiens à toi. Il y a, je crois, une sorte de notion intellectuelle derrière ça. Un peu comme l’amour a une facette intellectuelle parce que sinon, ça ne serait que du frottement ou de la pénétration pure et dure. Il faut autre chose en plus pour prendre du plaisir eeeet, je réalise que je pars vraiment dans une direction qui pourrait devenir inapproprié. »

Elle ne comptait pas du tout parler sexe. Elle voulait vraiment essayer de mettre en avant le fait que le changement doit se faire par la tête pour expérimenter et surtout vivre et ressentir le monde différemment. Il faut qu’elle recommence. Après, elle réalise que ce n’est pas tout à fait idiot que sa tirade ait dérapé. Entre le fait de se retrouver nue et de se prendre une attaque de bonheur en plein cerveau… Mais Alma n’est toujours pas intéressée sexuellement pas Aisling ! Que ce soit écrit en noir et blanc.

« Je n’ai pas de solution toute faite. Je sais que ça va prendre une éternité pour que tu changes véritablement et durablement. Et je suis la première à vouloir que les choses se fassent d’un claquement de doigt. Alors il va falloir qu’on soit toutes les deux patientes, ok ? On va tenter des trucs. On va se casser la gueule de nombreuses fois. Mais on se relève à chaque fois et on continue d’avancer, ok ? Par exemple, aujourd’hui tu manges ta crêpe. Si tu aimes ça et que tu as encore faim, tu prends ton courage à deux mains et tu en demandes une deuxième. Et si tu te sens vraiment en forme pour essayer autre chose, on peut en revenir à mon idée de base : les vêtements. Parce qu’il y l’expression avec la bure du moine qui ne fait pas l’habit, je ne sais plus trop quoi. Le principal étant qu’en changeant ta carapace, ton apparence extérieure, tu te permets de changer ton intérieur. Bon, je cause et je cause, je joue à l’apprentie Verena, mais ça commence à faire beaucoup, oui ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Demander une deuxième crêpe… Peut-être. Changer de garde-robe… C’est encore trop tôt. Il y a des choses qu’Aisling ne se permettrait jamais en ce moment. Ce serait tellement plus simple si ma fille adoptive en faisait un ordre… Un ordre elle sait qu’elle doit obéir. Un choix… Ce n’est pas quelque chose avec lequel elle a une affinité. Et elle le dit à voix haute, clairement plongée dans une réflexion et considérant les paroles de sa « maitresse ». Car ultimement ce n’est pas la relation qu’Alma veut, n’est-ce pas? Elle veut pouvoir considérer Aisling comme une amie. Comme une amante? Certainement comme un membre de son harem en tout cas. Et c’est difficile de développer une relation digne de ce nom avec quelqu’un qui se considère comme un outil au service de votre gloire… Et qui le dit sans y croire une seconde, juste parce que c’est attendu.

Vous ne pouvez pas faire confiance à quelqu’un qui n’a aucune loyauté pour vous. Aisling est loyale jusqu’à ce que quelqu’un de plus fort qu’Alma prenne sa laisse… Et il y a fort à parier qu’en ce moment, une autre paire de mains a le contrôle, ou énormément d’influence sur la psioniste. Une certaine cyborg. Une certaine Giana De Winter. En y pensant bien, ce serait un plan tordu et vicieux mais… Giana a mis la main sur Aisling avant Alma en ce qui a trait à la contrôler. Et elle a eu la vie d’Aisling entre ses mains bien avant que ma fille adoptive n’arrive dans l’équation. Encore en ce moment, la cyborg est capable de tuer à distance la psioniste d’une pression sur un bouton. Donc, Aisling étant conditionnée à craindre son maitre, si Alma devient toute gentille avec elle… Qui va-t-elle craindre? Giana. Et que veut faire Alma? Utiliser les pouvoirs d’Aisling contre la cyborg…

Spécifiquement, pour sauver son humanité. Et tout d’un coup, sous le prétexte d’être curieuse de voir quelle stratégie Alma va employer, la cyborg acquiesce aux demandes de ma fille adoptive? Hautement suspect, c’est clair et net. Même Alma l’a remarqué donc… En même temps, Giana n’a fait aucun effort de subtilité. Pour la cyborg, tout est une vaste expérience donc… De pouvoir observer Alma et Aisling interagir ensemble va lui donner d’importantes données sur comment gérer le duo dans le futur. Après tout, y-a-t-il meilleure façon d’observer qu’en temps réel? L’évolution psychologique d’Aisling est d’un certain intérêt pour Giana. Si elle sait comment Alma va vouloir construire quelque chose, elle se concentrera sur comment le détruire. Tout simplement. De voir arriver Alma toute confiante avec sa nouvelle arme et voir son air déconfit quand en une « attaque »…

Giana détruira ce qu’Aisling a réussi à se construire… Oui… La cyborg prétend ne ressentir aucune émotion mais… Il y a définitivement une dose de sadisme derrière son « c’est uniquement pour confirmer une théorie et voir si les vieux réflexes prendront dominance sur le neuf ». La cyborg aime donner de faux espoirs à Alma, l’impression qu’elle peut gagner contre elle… Et ensuite écraser ces faux espoirs en prouvant une fois de plus sa supériorité… Mais chut, c’est un secret, il ne faudrait pas décourager Alma trop vite. Giana n’a pas oublié comment était Alma ou leurs premières interactions. Et donc, elle a depuis longtemps préparé un ensemble de tactiques pour viser les points faibles d’Alma. Car la petite chose brisée a peut-être vu ses fissures remplies pour la rendre plus solide… Mais ce « ciment » peut être éliminé et la fissure peut réapparaitre… Pour la science, bien entendu. Jamais par intérêt personnel…

[Marishka Auschwitz]

« Je ne te donnerais pas cet ordre, Aisling. Je ne dis pas que je ne te donnerais jamais d’ordre. Mais pas maintenant. Pas pour une histoire de fringue.

Aisling ne veut pas essayer de changer de garde-robe, soit. Alma ne la forcera pas. Elle est beaucoup trop lucide pour ne pas comprendre qu’elle a déjà fait un pas de progrès. Tout ce qu’elle peut espérer maintenant, c’est qu’elle ose déjà commander une deuxième crêpe. C’est ridicule à ré-écouter cette phrase. Mais tout le monde ne lutte pas contre les mêmes obstacles. Et le premier à se foutre de la gueule d’Aisling verra le poing d’Alma en gros plan avant de se retrouver cul par terre et douleur pulsante dans la gueule.

« Retournons voir les ABC. Je ne veux pas qu’elles s’inquiètent. Sans compter qu’elles étaient en plein délire artistique. Je leur ai échappé et peut-être que ça a niqué leur créativité. Je ne sais pas. Mais c’était un risque à prendre. Et dans cette situation, c’était clairement toi la plus importante. Parce que tu es importante, Aisling. Tu l’es pour moi, en tout cas. Allez, retournons-y. »

Alma retourne donc dans la pièce principale. Elle réalise qu’elle est toujours nue et qu’au final, ça ne la dérange pas plus que ça. Ce qui lui fait penser à Akane. Et son mode de vie. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas passé un temps significatif avec la Bête ? Alma a l’impression d’enchaîner des choses et de ne voir ses proches qu’en coup de vent. Mais la vie est ainsi faite. Du moins essaie-t-elle de philosopher.

« J’espère que vous n’avez pas mangé ma tarte au citron ! »

Une façon comme une autre de s’introduire. Et déjà Alma tourne le dos aux trois créatives pour faire de nouveau face à Aisling.

« Et si jamais tu veux goûter ma pâtisserie, n’hésite pas à me le dire. Le citron peut être un fruit difficile. Amer. Mais moi j’aime bien ce genre de dessert. Bref ! »

Alma sautille sur place puis s’élance vers les ABC pour leur faire la démonstration d’un saut périlleux complètement à poils. Pourquoi ? Alma ne sait pas. Elle a obéi à une impulsion. Peut-être simplement avait-elle envie de crâner. De se dépenser. D’attirer l’attention. Peu importe, c’est fait.

« Je suis désolé de m’être éclipsé, les filles. Mais bon, je suppose que vous n’êtes pas très surprise. Même si on ne se voit pas souvent, vous me connaissez. Moi et mon tempérament impulsif. Tout est ok entre nous toutes ? On ne va pas se crêper le chignon ? Ah ah ! »

Des yeux, elle cherche son dessert. Elle vérifie tout de même l’état de la boutique. A savoir la porte d’entrée. La porte pour accéder au local privé des ABC. Alma ne perd pas ses habitudes. Et gare au premier client ou cliente qui entrera !

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Le saut périlleux à poil d’Alma suscite énormément de curiosité chez les ABC. Elles sont autour d’Alma à lui demander de prendre certaines poses, elles testent sa flexibilité, son agilité… Et elles sont encore plus surexcitées car il va falloir repenser tellement de détails pour que la nouvelle collection de vêtements, ainsi que la lingerie, n’impactent pas négativement la mobilité ou la flexibilité d’Alma. On dirait un groupe d’adolescente en train de crier en « HIIIII! » devant leur boys band préféré ou en train de glousser devant la photo d’un acteur sexy… Sauf que c’est Alma qui suscite ces réactions et si les choses continuent ainsi, elle ne passera plus dans les cadres de porte avec cet égo qui se fait bien trop flatter… En même temps, je ne suis pas hostile à l’idée. De temps en temps, elle a droit à de petites victoires, non? C’est bon pour le moral, après tout.

Donc disons simplement pour le moment qu’Aisling est complètement oubliée et laissée à elle-même… Ce qui n’est pas plus mal car elle contemple un terrible dilemme. D’un côté, même si Alma lui a dit que c’était correct, demander une seconde crêpe serait de la pure gourmandise. Elle n’en a pas besoin. Son corps a tous les nutriments, vitamines et minéraux pour fonctionner et elle veut montrer qu’elle est au-dessus de tout reproche côté forme physique. Une deuxième crêpe veut dire plus de sucre et de calories, ce qui n’est pas forcément une bonne idée. Et puis du reste, elle mange frugalement d’habitude. Aucune extravagance car ce n’est pas quelque chose que les esclaves peuvent se permettre. Donc ce serait plus logique de ne pas demander une deuxième crêpe pour des raisons pragmatiques. Ça c’est un côté du dilemme. Mais comme il y en a deux, des côtés…

Elle voudrait vraiment une deuxième crêpe. Ce luxe, cette extravagance… Si sa maitresse le lui autorise… C’est qu’elle n’a pas de problème avec l’idée qu’Aisling fasse acte de gourmandise pour cette fois. Donc… Elle pourrait se le permettre… Si elle osait le faire… Devrait-elle oser le faire? Montrer qu’elle peut être plus qu’une esclave qui obéit sans jamais protester? Ce serait… Logique, non? Si elle veut être utile à Alma, elle ne peut pas l’être comme elle est actuellement. Elle ne veut pas qu’elle dise « oui » à tout. Osera… Osera pas… Alors qu’Alma est au milieu de nouveaux attouchements de la part des ABC (et précisons ce n’est rien de sexuel, elles font prendre des poses à Alma pour étudier comment ses muscles réagissent, comment sa respiration fait que sa cage thoracique se soulève, c’est un vrai travail d’anatomie, bien que c’est loin d’être déplaisant pour Alma)…

« Je voudrais une deuxième crêpe… S’il vous plait… » S’écrie soudainement Aisling d’une voix un brin étranglé, comme si elle avait tenté de ravaler ses mots en même temps qu’elle les disait… Les ABC se regardent, l’air de dire : mais qu’est-ce qui lui prend à l’autre « weirdo »? Aisling regarde Alma droit dans les yeux, son regard est angoissé, son expression nerveuse et il lui faut toute sa volonté pour regarder sa maitresse sans détourner les yeux. On est encore loin d’une Aisling indépendante mais c’est un très grand pas vers l’avant. La pauvre est à deux doigts d’hyperventiler (elle respire tellement vite que c’est presque un miracle que ce ne soit pas déjà fait). Puis, quelques secondes plus tard, elle n’en peut plus, elle se jette aux pieds d’Alma en la suppliant de pardonner son insolence et de la punir sévèrement pour avoir oser demander quelque chose à sa maitresse… Il y a vraiment deux personnalités qui s’affrontent férocement dans cette pauvre caboche…

[Marishka Auschwitz]

Il y a un temps de retard. Alma était dans sa petite bulle. Même si ce n’est pas un acte sexuel, cela demeure toute de même une expérience dans laquelle trois paires de mains la touche. Et la complimente ! Elle est LE centre d’intérêt. Elle est élevée sur un piédetal. Dehors, elle n’est (presque) personne. Ici, elle est tout. C’est un sentiment magnifique pour cette petite créature pétri d’égo et de carence affective. Alors quand le cri étranglé d’Aisling surgit, Alma ne comprend pas. Elle se retourne rapidement et l’ignore. Mais son instinct lui commande de se retourner et de la regarder. Une recommandation du Rouge pour ne pas tout faire échouer, aussi.

*Quoi ?... Pourquoi… Je… *

Du tripotage de mode à une esclave en rédemption sur le sol en étant passé par une « stupide » demande de crêpe. Ca fait beaucoup pour Alma. Même pour quelqu’un d’autre, en fait, ce serait probablement une situation compliquée. Et voilà qu’elle réduit la distance avec Aisling, s’accroupit et… franchement, on évite le sujet sexuel mais ce n’est probablement pas une vision idéale pour diplomater. Quand Aisling relève les yeux, c’est tout de même une curieuse vision d’une Maîtresse.

« Je ne comprends pas. Je veux dire, pourquoi tu veux que je te punisse ? Pour la crêpe ? Vraiment ? Mais… Je t’ai dit que si tu en voulais une deuxième, tu n’aurais qu’à demander. Je l’ai dit ou non ? Et qu’est-ce que tu as fait ? Tu as demandé. Comme je te l’avais dit. Alors je ne vois vraiment pas ce que tu as fait de mal. »

Alma lui tend sa main pour l’aider à se relever. Probablement qu’Aisling ne voudra pas s’élever. Redevenir l’égal d’Alma. Elle préfère s’avilir toute seule. Non, ce n’est pas une préférence. C’est un conditionnement. Donc Alma l’aidera à se relever. En utilisant ses deux bras, et aussi sa force musculaire si elle sent une résistance. Mais elle le fera sans geste brusque. Et en donnant tout le temps nécessaire à Aisling pour accompagner le mouvement.

« Les filles ? Vous pouvez passer une autre commande ? Si vous voulez quelque chose, n’hésitez pas, c’est moi qui régale. Après tout, j’ai besoin que vous conserviez vos petits cerveaux à un rythme endiablé. Donc si vous avez besoin de sucre, de boissons énergisantes ou je ne sais quoi : commandez. »

Ceci fait, Alma se concentre à nouveau pleinement sur Aisling. Il y a quelque chose à dire, c’est une évidence. Mais quoi ? Il faut qu’elle réfléchisse. Qu’elle comprenne pourquoi Aisling a craqué de façon si spectaculaire. Alors elle essaie de voir au-delà l’avilissement et la demande d’être punie. Elle tend l’oreille intérieure vers la voix du Rouge. Ca concerne la crêpe, c’est une évidence. Alma lui avait offert la possibilité d’en manger une seconde. Donc… pourquoi un tel blocage ? Et si ?...

« Aisling ? Ne me dis pas que tu as peur de trop manger ? Est-ce que tu serais… »

Elle ne peut s’empêcher de sourire. Mais sans malice. Comme si elle réalisait un fait terriblement évident.

« Ne me dis pas que tu es comme toutes les femmes et que tu as peur de prendre du ventre ? Ah ah ! Tu sais quoi ? Si c’est ça, si j’ai trouvé, alors je sais exactement ce que nous allons faire. Je veux dire, quand j’aurai terminé avec les ABC. Si tu as peur de grossir, alors à partir de maintenant, nous nous entraînerons toutes les deux. Ca me ferait du bien d’avoir une nouvelle partenaire de sport. C’est ok pour toi ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Aisling explique que tout ce qu’elle mange est contrôlé pour s’assurer qu’elle n’ait pas trop d’énergie. Trop d’énergie amène à un cerveau actif et un cerveau actif mène à des questionnements et les questionnements mènent à la rébellion. Donc manger une deuxième crêpe amène avec cette action le risque d’une esclave rebelle. Ce qui veut dire qu’Aisling a l’habitude d’être battue, affamée, droguée… Une belle vie de merde, en quelque sorte. C’est presque… Surprenant… Qu’elle ne soit pas devenue une psychopathe violente et paranoïaque qui tue tout ce qui a la plus petite pensée désagréable envers elle. Rigolez si vous voulez mais c’est quelque chose qui aurait parfaitement pu arriver. J’en ai vu des gens craquer et perdre complètement la tête. Je suis une demi-déesse avec du vécu, quand même! Non mais sans blague… Vous me prenez pour qui, hum?

Naturellement, les ABC sont vexées qu’Alma ne leur donne pas assez d’attention et elles décident de se venger en se commandant encore plus de nourriture. Après tout… Leur temps est précieux et on ne coupe pas l’élan créatif d’artistes de la mode ainsi. Donc, Alma doit être punie. Tout simplement. Nul n’entre chez les ABC pour les faire poireauter. C’est un crime contre la mode donc un crime contre l’humanité. Et c’est absolument impardonnable. Et donc, elles font les difficiles. Les capricieuses. Alma ne va pas avoir la vie facile. Enfin si, tant qu’elle paiera la facture pour la nourriture, les designeuses se laisseront « convaincre » par une offrande à leur grandeur. C’est compliqué à gérer, un trio d’artistes, surtout quand il faut gérer en même temps une esclave que l’on cherche à émanciper… C’est qu’elle n’a pas la vie facile notre Alma nationale… C’est clair.

Mais encore une fois, il y a des progrès. Pour elle. Pour Aisling. Pour ses plans en général. Beaucoup de choses en peu de temps, c’est quand même très positif quand on le considère avec un peu de recul. Toute cette évolution dont elle a fait preuve ces derniers temps est en train de payer avec d’intéressants dividendes. Comme quoi ce qu’elle fait n’a peut-être pas de bénéfices immédiats mais ils finissent par pointer le bout de leur nez. Un certain temps plus tard, la nouvelle commande de nourriture arrive et Aisling vibre pratiquement d’anticipation. Elle regarde sa crêpe, Alma, sa crêpe, Alma… Elle attend la permission de manger. C’est juste une stupide crêpe. Et pourtant, ma fille adoptive n’a jamais vu Aisling si expressive, si… Humaine… Avant aujourd’hui. Contrairement à Giana, son humanité n’est pas si profondément enfouie. Autrement, les choses auraient été bien plus difficiles.

Et en utilisant les petits plaisirs de la vie dont on l’a privé pendant des années, Alma a une façon « simple » d’amener Aisling à accepter que sa nouvelle maitresse a son bien-être à cœur. Aujourd’hui, des crêpes. Demain, des gaufres? Du pain doré? Une chocolatine (malheur à qui osera dire pain au chocolat en ma présence, c’est la confettisation assurée)? Qui sait à part Alma comme c’est elle qui gère Aisling désormais? Ou peut-être qu’elle ira plus avec jambon, saucisse ou bacon, un déjeuner plus nord-américain? Ce qui est certain, c’est que permettre à Aisling de manger à sa fin est un très bon début pour arriver à ses fins. Qui aurait cru que sa vie était à ce point contrôlée par son précédent maitre? Là ce n’est plus juste de la cruauté, c’est l’apothéose de la paranoïa. Oui, Alma est parano. Mais à ce point? Jamais. Enfin. Pas à ma connaissance. Je doute qu’elle finirait comme ça.

[Marishka Auschwitz]

« Et moi qui me considérait parano. Tu en tiens une sacrée couche, toi aussi, Aisling. Alors laisse-moi te corriger sur une association d’idée foireuse. Et bordel que j’ai pu en faire par le passé. Tu as dit que manger te donnait de l’énergie. Ok. L’énergie, le cerveau aux questionnements. Encore ok. Par contre, les questionnements à se rebeller ? Pas ok. A une évolution. A remettre en cause ce que tu crois être vrai. Toi, tu stagnes. Tu fais du surplace. Tu avances dans la vie avec des œillères, ça, je ne peux pas le tolérer. Je ne l’accepte pas. »

La deuxième crêpe n’est pas encore arrivée à ce moment de la conversation. Alma offre déjà un sourire joueur à Aisling. Et elle lui expose la raison de cette contraction de tant de muscles. De l’énergie gaspillée, très probablement, au vu de la façon dont la psioniste réfléchit.

« Donc tu risques de prendre du poids à l’avenir. Parce que je veux que ta tête tourne à 200%. Je veux que tu réfléchisses. Je veux que tu remettes tout en question. Tu sais quoi ? Même notre relation. Même le fait que tu m’obéisses. Remets tout en question même si cela veut dire que tu prennes un jour ton indépendance et que tu mènes une vie toute seule ailleurs. »

Alma a-t-elle réalisé sa manipulation ? Et si ce n’est pas une manipulation, le fait qu’elle ne veuille pas que « son jouet » aille dans d’autres mains que les siennes ? Elle a évoqué de mener une vie « toute seule ». Comme si elle sera forcément triste de ne plus être dans l’entourage d’Alma. Mais bon, certes et re-certes, nous en sommes encore loin de cette situation. Puis le temps passe, la deuxième crêpe arrive et Alma donne évidemment sa bénédiction pour qu’Aisling se régale. (et on dit bien un pain au chocolat par ici ! Et puis, pendant que j’y suis, je ne sais même pas ce qu’est du pain doré. Tant de difficultés à communiquer, pourtant dans la même langue, dès qu’on s’éloigne un peu les uns des autres

« Alors, elle est aussi bonne que la première ? »

Quant aux ABC, Alma a dit oui à tous les caprices. Il n’est pas encore venu le jour où on l’emmerdera avec l’argent. C’est un outil. Pas un collier qu’on lui enserrera autour du cou. Et si elle en manque ? Elle reprendra son rôle de justicière la nuit. Elle arrêtera des criminels et volera toutes leurs richesses. Elle ne voit pas pourquoi GIana refuserait de s’occuper de cet argent sale pour elle. Et au pire, elle voudra bien ramper aux pieds de la super-espionne pour gérer l’aspect financier. Bref. Il n’y a pas de problème. Unique beaucoup de filles qui abusent du sucre et des bonnes choses qu’offre la vie.

« Au fait, les filles ? »

Alma s’adresse aux ABC.

« Ca se passe bien avec la designeuse de Milan ? Elle respecte ses engagements et vous a aidé ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Aux yeux d’Aisling, Alma est complètement folle. Il n’y a pas de façon gentille de le dire. Donc maintenant, elle n’est plus du tout convaincue qu’Alma conspire contre elle. Hors de tout doute raisonnable, Alma est une dangereuse malade qui devrait être internée et qui opère en dehors de la logique et de la rationalité. Elle a à son service une arme capable de causer une dévastation terrible et au lieu de s’en servir, elle veut… Lui donner son indépendance, quitte à ce que cela se solde par elle qui déciderait d’abandonner la Team Alma pour aller faire sa vie ailleurs? De la folie pure, voilà ce que c’est. Et probablement dans ce cas qu’elle est encore plus dangereuse en tant que personne mentalement instable que si elle essayait de juste agir comme le tyran brutal auquel Aisling est habitué. Qui peut se permettre de… Gaspiller… Ainsi ses ressources, franchement…

Elle était au service d’un demi-dieu qui ne lui aurait jamais donné le millième de cette liberté… Et Alma est prête à la gaspiller sans hésiter. Peut-être qu’un jour Aisling sera en mesure de comprendre. Certainement pas maintenant en tout cas. Mais bon. Elle va… Tenter de garder une certaine ouverture d’esprit. Voilà. Peut-être y-a-t-il une leçon utile à tirer de tout cela… En tout cas, elle mange sa crêpe avec appétit. Ne jamais vraiment manger à sa faim… C’est cruel. Assez pour être fonctionnel et ne pas avoir l’estomac qui vous agace mais… Bref. Maintenant que tout le monde a eu sa « seconde assiette », il reste à espérer que ce sera la dernière. Tout ce sucre, personne ne va plus tenir en place… Aisling essaie de sourire à Alma pour montrer son appréciation. Essayer étant le mot clé car c’est plus le coin de sa lèvre qui se soulève qu’un sourire au sens classique du terme.

Quant aux ABC, oui, la designeuse de Milan a tenu promesse, elle a installé sa boutique et les trois artistes vont souvent la voir pour un avis ou des conseils. C’est que bon, elles ne sont que des amatrices face à un tel talent! Et évidemment, une partie de leurs croquis d’aujourd’hui seront soumis pour approbation avant de commencer le travail de production de la collection Alma : Badassitude Chic. ABC? Coïncidence? Jamais. Certainement pas avec ces trois-là. Aisling se risque à donner son opinion en disant qu’elle trouve que cela sonne bien. Bon, il faut porter attention et tendre l’oreille car elle l’a pratiquement murmuré mais… Elle a donné son opinion! Un autre pas vers l’avant! Et elle n’a pas dit ce qu’elle pense qu’Alma veut entendre, elle a vraiment dit ce qu’elle pense, c’est fou, non? Sa maitresse est peut-être folle mais bon. Elle peut jouer son jeu pour le moment…

La pauvre Aisling, par contre, ne s’attendait certainement pas à avoir flatté l’égo des ABC et de se retrouver la cible des trois artistes qui la félicite pour son bon goût et qui entrent dans sa bulle et commencent à lui poser des tas de questions. Instinctivement, elle se prépare à se défendre. Elle n’est pas habituée à avoir des gens dans sa bulle et si Alma n’intervient pas rapidement, contrairement à sa géniale maman adoptive, ce ne sont pas des confettis que fera Aisling mais des morts. Ou des légumes. Un des deux. Elle commence à s’habituer à Alma. Alors trois inconnues dans sa bulle? Même pas en rêve. En même temps, c’est clair qu’elles ne veulent pas mal faire, elles sont juste facilement excitables… Mais les conséquences, elles, seront très réelles et très funestes. Pour rappel, Aisling n’a jamais été « utilisée » pour faire des choses gentilles, c’était un outil de contrôle dans l’arsenal de son maitre…

[Marishka Auschwitz]

Alma : Badassitude Chic. Oui, ça sonne bien. Et ça porte la signature de leurs créatrices. C’est un tout cohérent et ça plait à Alma. Ca signifie leurs liens. Qu’à plusieurs, avec différents talents, elles se magnifient les unes les autres et avancent toutes vers leur plein potentiel. C’est définitivement sa Voie ! Et…et oui ?! Même Aisling est d’accord. Preuve que c’est un signe ! Alma est donc sur son petit nuage à flatter son égo tel un chaton ronronnant sur ses cuisses. Ce qui explique le temps de retard à voir les ABC quitter son giron pour « agresser » celui de l’handicapée sociale. (ironique, n’est-ce pas ? En sachant que c’est ainsi qu’on parle d’Alma normalement)

« Les filles ! »

Le ton est dur. Un peu trop agressif. Disons « badass » pour faire du politiquement correct. Alma rue sur le petit groupe dont elle n’est pas le nombril. Elle s’interpose rapidement pour faire barrage.

« Alors, je ne suis pas une artiste mais, vous ne croyez pas que vous avez les yeux plus gros que le ventre ? Je veux dire, vous posez deux trois questions innocentes pour commencer. Puis vous allez vite monter dans les tours et avec des esprits pétillants comme les votres, ce sont de nouvelles idées qui vont arriver. Et franchement, je crois que vous avez largement assez à faire avec moi, non ? »

Et puis, Alma n’aimerait pas quitter son rôle d’attraction première. Elle ne veut pas être reléguée au second plan. Oui, elle veut qu’Aisling s’épanouisse. Oui encore, c’est elle qui a proposé à la psioniste de changer de vêtement pour réussir à changer sa vie. Mais pas au préjudice de son propre égo. Maintenant qu’elle a été a cible des ABC, elle veut voir des résultats. Sans compter que, elle s’est quand même mise à nue dans tous les sens possibles. Et qu’une nouvelle lingerie unique va lui être cousue. Quel rayonnement elle va se prendre dans la gueule quand Liliane la déshabillera et découvrira un tel chef d’œuvre ! Ce sera un merveilleux moment. C’est certain.

Aisling est dans le dos d’Alma. Si proche de la psioniste que si elle décide d’aller dans le sens de sa Maîtresse, personne ne verra son geste. En pensée, Alma lui communique :

*Si tu ne te sens pas bien, tu peux prendre ma main. C’est quelque chose qui aide. Fais-moi confiance. Ca permet aux gens de s’échanger leurs forces. Tu as le droit d’avoir un moment de faiblesse. Et tu peux te reposer sur moi dans ces moments-là. *

« En fait, je crois que c’est le moment pour moi de repartir. A moins que vous vouliez expliquer à Liliane pourquoi vous voulez me retenir dans votre boutique après l’heure d’ouverture avec une photo à l’appui selon laquelle je suis toute nue ? Bien sur, ce serait un quiproquo, mais le temps qu’il soit dissipé. Rhoo, c’est bon, les filles ! Je plaisante : ah ah ! Il n’empêche que je ne sais plus où j’ai jeté mes vêtements. Ou alors vous me prêtez quelque chose de nouveau pour rentrer ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Une tragédie est évitée par la sainte aux secondes chances. Évidemment, les ABC protestent contre « cet acte terroriste contre leur créativité débordante »… Mais la promesse d’une ultime commande de nourriture sucrée (rien que pour elles) avant le départ d’Alma calme la situation. Et donc, cela permettra à ma fille adoptive et à Aisling de quitter sans autres incident (Aisling qui, d’ailleurs, ramènera tous les vêtements d’Alma, l’empêchant de repartir habillée dans une création des ABC… Et cela fera que comiquement, elles critiqueront ce qu’Alma porte comme des « habits de clochard », car franchement, ce n’est pas une de leur création et cette parenthèse est beaucoup trop longue). Est-ce qu’Aisling a pris la main d’Alma? Non. Enfin. Pas devant les ABC. Pas pendant qu’elles étaient dans la boutique. Pas devant des regards étrangers.

Ceci dit, alors qu’elles empruntent une ruelle pour se rendre au hangar d’Alma (ce n’est pas une maison magique, d’accord, mais c’est chez elle quand même), ma fille adoptive sent les doigts trop fins de la psionistes se mêler aux siens alors qu’elle prend sa main. Aisling n’est pas en maigreur extrême mais il est clair qu’elle aurait besoin de prendre quelques kilos. D’avoir une vraie diète, de pouvoir manger vraiment à sa faim, pas juste assez pour être « opérationnelle et sans carences », pour reprendre les termes froids et cliniques de Giana. Convaincre Aisling de briser ses mauvaises habitudes ne sera pas facile mais pas impossible. Après tout, elle a mangé DEUX crêpes aujourd’hui! Il suffit de trouver de la nourriture santé que la psioniste aime et petit à petit, elle devrait réussir son objectif. Le Rouge montre à Alma un petit oiseau craintif pour représenter Aisling…

Mais il s’est posé tout prêt d’Alma, pour illustrer le fait que la psioniste est en train d’abandonner sa paranoïa pour se rapprocher un peu de la sainte aux secondes chances. Évidemment, sa méfiance ne va pas fondre en une journée mais elle s’est déjà plutôt bien « réchauffée » face à l’idée d’interagir avec Alma. Elle est moins distante, moins comme une huitre. Et évidemment, comme Alma est maline (oui, ma fille adoptive est maline. Pas toujours mais ça lui arrive), elle va tenter d’amener Aisling à parler de nourriture qui pourrait l’intéresser. Elle a des yeux et elle a eu accès à la tête de dizaines de personnes. Donc d’une façon ou d’une autre, elle aura vu des choses pouvant l’intéresser, des choses qu’elle pourrait vouloir essayer, essentiellement. Ce serait même logique, quand on y pense… Manger est un besoin de base chez les êtres organiques, après tout… Donc…

Comme elle ne voudrait pas qu’on l’oublie dans cette histoire et surtout car elle adore espionner Alma, Giana envoie à ma fille adoptive un plan d’alimentation digne d’une diététicienne ou d’une nutritionniste pour Aisling. À quoi joue la cyborg? Encore à s’assurer que la psioniste soit en meilleure santé… Que manigance la machine froide et sans âme? Le but d’Alma n’a pas changé, elle veut sauver l’humanité de Giana… Et Aisling est un excellent moyen d’y parvenir. Donc Aisling est l’ennemi. Une ennemie faible est un ennemi facile à neutraliser… Mais on dirait que la cyborg veut un défi à sa mesure. Ce qui n’est pas pragmatique et au contraire, très… Humain? Giana n’a pas besoin de défi. Elle a besoin de résultats. Peu importe l’expérience. Quelque chose a changé. Quoi? Même moi je ne le sais pas. Mais je mentirais si je disais que cela me laisse indifférente…

[Marishka Auschwitz]

Ce doit être la sensation d’une maman heureuse d’avoir l’attention de sa fille. Cette tête de mule en permanence grondant la mère de toutes les misères du monde. Faisant la gueule. Tirant la tronche. Pour finalement quoi ? A l’abri des regards, entrelacer ses doigts l’air de rien. Alma tourna évidemment la tête. C’était débile, certes, parce qu’Aisling est une psioniste. Mais allez afficher un sourire jusqu’aux oreilles à une personne qui ne s’accepte pas. Qui balbutie sur son premier escalier pour grimper les marches vers son émancipation. Alors Alma est suffisamment mature pour n’en rien dire et en profiter. « Juste » en profiter, pleinement.

« Mais fous le c- !... »

A grand peine, Alma se retient de terminer sa phrase (« mais fous le camp, foutue machine ! »). Des efforts qui paient. Une Aisling qui commence à démontrer des signes d’attachement. Et le Cyborg ramène son cul riquiqui parce qu’on ne s’occupe plus d’elle ?! Alma est d’abord trop agacé pour réfléchir à ce que ça sous-entend. Elle reserre son étau sur la main d’Aisling. Trop fort au début ? Elle doit jauger. Communiquer une pression pour que, grâce au non-verbal, elle comprenne qu’elle la soutient. Qu’elles sont dans le même camp et, oh bordel ! Mais c’est vraiment pénible une psioniste. Elle n’a qu’à consulter la tête d’Alma pour connaître la véritable raison. Ce n’est pas une punition douloureuse, évidemment que non.

« Le jour où j’aurai envie qu’Aisling mange comme une athlète pro, je ferais coucou à un de tes nombreux drones qui me cache le soleil ! Et puis, sale hypocrite ! Pourquoi tu ne l’as pas nourri de cette façon avant que je m’en occupe ? Bordel, je suis en train d’imaginer toutes les perfusions et autres conneries que tu as du faire pour la tenir en vie. Pour des raisons foireuses de résultats. Oui elle est vivante. Mais franchement, à quel prix ! Alors dégage de là. Quand j’aurai besoin de toi, je ramperais, tu m’humilieras, tu répondras à ma demande et, bref, comme d’habitude. »

Son point a du être passé. Alma a défendu Aisling face à Giana. Elle devrait être heureuse. C’est une victoire pour elle, non ? Son point était logique et cohérent. Sans ajouter le fait qu’elle a, encore, pris la défense d’Aisling et de son bien-être. Alors pourquoi se met-elle dans une telle colère ? Elle sait que c’est débile. Mais elle n’arrive pas à redescendre. Elle avait déjà un autre sujet de discussion en plus. Lui dire qu’avec de tels longs doigts, peut-être qu’elle serait douée au piano. Que ce pourrait être une façon pour elle de s’exprimer d’une autre manière. Et, mais NON ! GIana a foutu la merde. Et Alma doit déjà se recentrer sur elle-même. Caractère de merde handicapant, pff !

« Allez, viens. Mon hangar n’est plus très loin… »

*Connasse de connasse de robot de merde qui a un besoin de l’attention ! Et dès que je lui en donne, madame prend ses grands airs et invoque ses précieuses expériences. A force, je ne serai même pas étonné de trouver du porno en ligne avec elle et tous mes clones dans une orgie démesurée… Mais qu’est-ce qu’elle M’ENERVE !!! *

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Précisions que Giana n’a jamais été physiquement devant Alma et qu’elle a juste texté Alma. Donc si Alma veut s’insurger à voix haute pour qu’un drone rapporte l’information à la cyborg, elle en a le droit, c’est clair. Cela va la laisser complètement indifférente de toute façon alors… Alma sait mieux que quiconque ô combien la cyborg est imperméable à ses sautes d’humeur. Insurge-toi, Alma, insurge-toi, tu ne fais que t’égosiller et postillonner. Et évidemment qu’elle t’énerve, tu sais qu’elle excelle dans ce domaine. Et ce n’est pas demain la veille que les choses vont changer. Quant à savoir pourquoi elle a nourri Aisling par intraveineuse… Avez-vous déjà tenter de liquéfier un steak? Alors voilà, tout simplement. C’est une affaire de logique. Aisling était dans une cuve, la solution choisie par Giana était la plus efficace dans cet environnement.

Mais bon. Ce n’est pas ce qui importe. Elle est au hangar, désormais. Son hangar. Étonnamment… Bien entretenu considérant qu’elle n’y vient plus depuis un certain temps déjà. Un oiseau piaille. Le Rouge lui montre ce que les yeux du volatile ont vu : les robots de Giana qui viennent nettoyer les lieux, entretenir, faire en sorte que le hangar soit toujours prêt à accueillir Alma. Oh et… Ses prisonniers au sous-sol que vous avez probablement oublié depuis le temps… Sans autorisation… Comment dire… Giana en a disposé. Comme Alma ne semblait pas désireuse de continuer cette expérience… D’ailleurs, paraitrait-il qu’elle aurait aussi éliminé une autre « loose end », une autre boucle non bouclée, une certaine cultiste ou fanatique pro Alma… Mais c’est de l’ordre de la rumeur. Giana ne va quand même pas constamment repasser derrière ma fille adoptive pour faire le ménage…

En fait si. Elle en serait capable, la garce robotique… Pour s’assurer que rien ne vienne distraire Alma de ses projets d’une envergure bien plus importante, bien plus intéressante… Et puis bon, elle devrait dire merci à Giana car Aisling aurait très, très, TRÈS mal pris la présence de prisonniers chez Alma. De quoi la faire paniquer, paranoïer à la puissance mille. Alors que là, dans ce hangar tout propre avec un frigo qui a été rempli pendant qu’Alma était avec les ABC… Cette saleté de cyborg est vraiment capable de lire en Alma comme dans un livre, c’est fou… Mais cela va définitivement jouer en sa faveur. Si Aisling n’est pas distraite par une potentielle tâche ménagère, ce sera bien mieux, vous ne pensez pas? Oh moi je dirais que oui… Aisling, en tout cas, regarde partout. Elle est un peu comme Alma. Toujours repérer toutes les issues. Très pratique pour rester en vie, après tout…

Par automatisme, elle demande à Alma si elle a envie d’un repas, d’un bain ou de son esclave. Et non, non, on parle bien de s’offrir sexuellement à Alma… Par habitude. Oui, vous vous doutez bien que si Aisling est si brisée, il y a une raison derrière… Elle ne semble même pas prendre conscience de ce qu’elle a dit… Elle attend juste de savoir ce que ma fille adoptive veut. Vous n’allez pas détruire des années de conditionnement en une journée, c’est sûr et certain. Il faut du temps et des efforts. Probablement qu’Alma aura envie de la gifler. Seulement voilà : Aisling n’a pas fait exprès. Elle ne sait probablement même pas qu’elle le fait. C’est comme… se gratter la tête à cause de la nervosité. C’est un tic. Vous ne le réalisez pas mais les autres autour de vous oui. C’est exactement pareil dans son cas. Servir, être une bonne petite esclave est sa réaction par défaut…

[Marishka Auschwitz]

Alma s’efforce d’oublier Giana. Elle réussit même à oublier les personnes qu’elle a laissé derrière elle. Mieux vaut ne pas lui en reparler et laisser l’Histoire progresser en profitant de cette coupe dans les intrigues secondaires. Ceci étant écrit, il faut s’intéresser au fait qu’Aisling veuille encore manger. Du moins, c’est ce que le petit cerveau d’Alma avait compris avant qu’elle réalise que la phrase de la psioniste était plus longue. Et plus…difficile à entendre. Respirer. Faire des sortes de remerciements invisibles parce que la Cyborg s’est occupée du hangar et qu’Aisling s’ouvre petit à petit.

« Aisling, rien ne te choque ? Dans ce que tu viens de me dire ? »

Il y aura un temps de silence pour un temps de réflexion. Aisling ne comprendra pas. Alma réalisera qu’elle devra lui expliquer. Encore ? Si c’est ça avoir un enfant, Alma n’aura jamais la patience de l’éduquer et d’être présente chaque jour. Attention, elle le chérira et tuera toutes menaces. Mais la vie de tous les jours ? Demandez donc à Liliane au sujet de ses absences et de son humeur… Mais sujet inutile car Alma n’est pas mère. (pas à sa connaissance en tout cas)

« Si tu me proposes ses choix à cause d’une habitude foireuse, oublie. Je veux dire, il est hors de question que tu deviennes un objet sexuel. Je ne suis pas ton salopard d’ancien Maître, entendu ? Le ton monte, je suis désolé. Mais ça me saoule d’entendre des conneries pareilles. Et je sais que ce n’est pas de ta faute. Laisse-moi respirer. Voilà. Mon intonation est redescendue. »

Prudemment, la main d’Alma revient dans celle d’Aisling. Elle aime beaucoup ce geste. Visuellement, ça veut dire qu’elle progresse. Et c’est aussi comme sa précédente relation avec ses pouvoirs : ne pas les quitter. Toujours être au contact avec. Pour en garder le contrôle. Bref, Alma prend la main d’Aisling et l’attire gentiment vers le canapé et le fauteuil. Depuis combien de temps ne s’est-elle pas réfugiée au-dedans ? Ca lui semble une éternité. Et aujourd’hui, elle est seule dans ce hangar après ce qui lui parait toute une vie avec une psioniste. C’était impensable. Imprévisible. (du moins pour elle)

« Assieds-toi dans le fauteuil. J’aimais particulièrement le faire en position de tailleur. Il est mou, on s’enfonce dedans. Et les gros accoudoirs te bordent de chaque côté. Ça donne l’impression de se retrouver dans une sorte de cocon. Essaie pour moi s’il te plaît. »

Alma prend donc le canapé. Mais elle prête à accueillir Aisling contre son flanc si elle sent que ça se passera mieux. Puis il lui faut reprendre l’explication de l’erreur de l’ex-esclave.

« Tu n’es plus esclave et je ne désire pas de ton corps. Si j’ai des envies sexuelles, tu sais que j’ai Liliane ou Akane pour me satisfaire. D’une autre façon que tu pourrais le faire. Après, j’aimerai croire que tu as évoqué la nourriture ou le bain parce que tu as fait une sorte de transfert. Que c’est toi qui voulais ces choses. Alors dis-moi, Aisling, est-ce que tu veux goûter à quelque chose dans le frigo ? Est-ce que tu as déjà pris un long bain inutile chaud, avec un nuage de mousse, des bulles qui pétillent, du parfum dans l’air. Voire même dans le noir avec des petites bougies. Ca parait ridicule ? Ca l’est. Mais… »

Alma sourit bêtement.

« C’est plus agréable que l’image qu’on s’en fait. Crois-moi. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Aisling dit à Alma qu’elle n’a aucun souvenir d’avoir dit ces mots. C’est tellement un automatisme qu’elle ne le remarque même pas. Mais si jamais effectivement, Alma a envie de l’une de ces choses… Elle se tait quand Alma lui dit qu’elle n’est pas son ancien maitre. Aisling écoute. Des années de conditionnement prennent le dessus. Elle ne dit plus rien. Et elle fait ce que sa maitresse lui dit, dans la mesure du possible. Du possible selon Aisling, il va de soi. S’asseoir dans le fauteuil est trop lui demander trop vite. Tout ce… Luxe… Non. Elle n’ose pas. Et si ma fille adoptive espérait que la psioniste viendrait s’asseoir à côté d’elle… Presque. Elle s’assoit devant elle. Sur le sol. Je sais très bien que ce n’est pas ce qu’Alma souhaite. Mais le fait qu’Aisling ait accepté de s’assoir est énorme. Elle serait restée droit comme un piquet sinon…

Le progrès est là, au risque de se répéter. Pas nécessairement flagrant mais là. Aisling est assise devant Alma. Quelque chose qu’elle ne se serait jamais permis. Quelque chose qu’elle n’aurait jamais envisagé. S’assoir seule? Jamais. S’assoir à côté de sa maitresse? Impensable. Elle l’a lu dans la tête d’Alma. Et non, ce ne serait et ne sera jamais acceptable. Par contre… Elle sait qu’une partie d’Alma a menti. Et comme cette dernière l’encourage à parler… Elle va parler. Aisling demande donc à Alma pourquoi Alma ment. Il y a une part d’Alma qui désire sexuellement Aisling. Mentir n’encourage pas la confiance. Mentir ne permet pas de bâtir quelque chose de solide. La psioniste ne comprend pas qu’Alma peut éprouver des choses qu’elle ignore. Dans sa tête, si elle sait, Alma sait. Elle n’a jamais eu de raison de se poser la question, après tout. Et donc… Peut-être qu’Alma ne sait pas.

Il y a, et c’est Alma qui l’a dit ou qui y a fait allusion, une innocence chez Aisling. Elle sait faire énormément de choses et pour d’autres, elle est complètement démunie. Et ce n’est pas comme si elle laissait vraiment le temps à Alma de répondre car elle enchaine immédiatement sur la nourriture et le bain. Pour le bain, une chaudière d’eau froide fait l’affaire. Tiède est un gros luxe. Alors un bain… Aisling n’arrive même pas à s’imaginer dedans. Ce serait… Fou… Un jour, peut-être que prendre un bain ne sera plus un obstacle insurmontable, qui peut savoir… Et elle risque fort de commencer par une douche, pas par un bain… Mais c’est une discussion pour une autre fois. Le bain est couvert. Reste la question de la nourriture soulevée par Alma. Et la réponse est : Non. Aisling n’a fait aucune projection, ne s’est nullement mise à la place d’autrui. Ce n’est absolument pas son genre.

Également, comment pourrait-elle vouloir manger de la nourriture dont elle ne connait pas l’existence? Alma n’est pas venue ici depuis si longtemps, qui sait ce que la cyborg a mis dans les armoires… Et puis Aisling a déjà assez mangé. Deux crêpes, cette extravagance… Comment pourrait-elle oser manger davantage? Ce serait tomber dans un excès démesuré. Bon, pour le comment des mortels, cela n’a absolument rien de démesuré mais voilà. Aisling ne pense pas de la même façon que les gens ordinaires. Éventuellement peut-être. Maintenant, non. Par contre… Peut-être est-ce parce qu’Alma est en train de devenir une génie machiavélique mais… Elle aura soudainement et inexplicablement une pensée pour la nourriture intraveineuse qu’a injecté Giana à Aisling. Et ensuite de la nourriture liquide. Par association, un breuvage… Peut-être qu’elle peut convaincre Aisling de boire quelque chose d’autre que de l’eau et voir ce que cela va donner? La psioniste a parlé de manger, jamais de boire…

[Marishka Auschwitz]

« Je ne te désire pas, Aisling ! Combien de fois je vais devoir te le répéter ? »

La petite graine de l’hésitation est plantée. Alma sait très bien qu’elle a un souci dans le sens où elle se met à désirer toutes les femmes qui daignent s’intéresser à elle. Mais il est hors de question pour elle de creuser ce sujet. Elle a déjà suffisament mauvais caractère et quantité de traumatismes de sa première vie sans s’ajouter des difficultés supplémentaires.

*Et puis, c’est parce que je la vois comme une petite sœur. Pas nécessairement une sœur, nous ne sommes pas liées par le sang. Mais une créature inférieure dont je dois prendre soin. Enfin… RHAaaAA ! Pas inférieure dans le sens où elle est conne. Mais où elle est inadaptée. Handicapée. Mais bordel ! Il faut que j’arrête de penser. *

« Je ne baiserais pas ma petite sœur handicapée, OK ?! »

Il fallait qu’elle perde le contrôle et que ça sorte à voix haute. Pas que ça change grand-chose avec une télépathe. Et fort heureusement elles ne sont que toutes les deux dans son hangar. Donc… sujet suivant ! Un échappatoire, vite !

Est-ce pour cela que, selon une autre narratrice, un « génie machiavélique » se réveille en elle ? Lui faire boire quelque chose au lieu de la faire manger, donc. Alma baisse les yeux. Ce serait une femme de son niveau, il pourrait y avoir une situation à l’émoustiller. Mais Aisling est à des années retard en développement social. Cette position donne vraiment l’impression d’une enfant qui désire écouter et apprendre. Oui, définitivement une vision « d’innocence ». Et pas du tout le début d’un role play où elle serait, pour une fois ? exclusivement la dominante d’une dynamique ?

*Mais qu’est-ce qu’elle m’a mis dans la tête ?!... *

« Aisling, après avoir mangé deux crêpes, il faut que tu boives un peu. Et, étant donné que nous sommes toutes seules et de retour dans mon hangar, j’ai très envie de me prendre une bière. Une seule. C’est que je ne voudrais pas perdre le contrôle ? Et c’est quelque chose d’agréable. De se dire que je me laisse un peu de « mou ». Que je décide de profiter du rester de la fin de journée pour un moment détente. Tu comprends un peu l’état d’esprit ? Attends, ne bouge pas d’ici, je reviens. »

Alma s’extirpe du canapé pour aller ouvrir la porte du frigo. Elle revient avec un éventail de bière coincé entre ses doigts. Elle les pose sur une petite table et réalise qu’elle a oublié le décapsuleur. La flemme de refaire un aller-retour ! Alors elle met à contribution le Gris.

« Moi je ne me suis pris une bière triple. C’est une bière plus forte que les autres. J’aime bien le goût. Toi, je te conseille une bière aromatisée au fruit. Ce n’est pas très fort. C’est sucré. Beaucoup de personne commencent par ce genre de bière. Après, si tu n’en as pas envie, je serais déçue… mais c’est toi qui choisit au final. »

Elle ne sera pas vraiment déçue. C’est de la manipulation de basse-étage. Et Alma est en conflit sur ce qu’elle ressent à cette façon de « jouer » avec quelqu’un d’autre. Etrangement, elle lève la tête comme si elle pouvait capter le regard de Maman Shayne et avoir son avis. Etrange.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

La réaction d’Aisling à la vue de l’alcool en est une de recul. Pas juste : oh, l’odeur de la bière m’incommode, je vais prendre un peu de distance. Aisling qui recule de plusieurs mètres et les bouteilles de bières éclatent sans blesser personne. La psioniste a utilisé sa télékinésie pour les briser. On devine, dans ce cas, que alcool et Aisling ont une très mauvaise relation. Une TRÈS mauvaise relation. Sans doute n’était-ce pas l’intention d’Alma mais… Voilà. Le mal est fait. Et les accusations tombent vite. « Menteuse. Traitresse. Tu veux me rendre ivre pour abuser sexuellement de moi. » Alma a dit à Aisling qu’elle pouvait profiter des joies du libre arbitre, non? Alors elle en profite. En claquant la porte, en quittant le hangar, en prenant la fuite sans laisser à ma fille adoptive la chance de s’expliquer. Oups? Quelque chose comme ça. Qui a dit que ce serait facile?

Et évidemment, comme elle a merdé, qui fait son apparition? Et dans son maigre décolleté, en plus? Jimmy. Qui d’autre. Qui la regarde avec des yeux pleins de jugement. Ce regard qui lui donne envie de gueuler un bon coup. C’est le but, en fait. Jimmy lui fait le traitement de l’oreiller. Crier toute sa rage et sa frustration dans l’objet ci-haut mentionné sauf que là elle peut s’emporter à voix haute et lui va juste la regarder jusqu’à ce qu’elle soit trop essoufflée pour parler. C’est qu’il faut être brave pour rester avec une Alma en rogne… En même temps, comme si Jimmy avait peur d’Alma… Alors le voilà. Et en plus, comme c’est l’animal totem de ma fille adoptive, le lézard accusateur… Ou le lézard blasé… Ou le lézard quelque chose… Voilà quoi. Au moins elle ne sera pas seule à broyer du noir, Jimmy lui tient compagnie. Quant à savoir où est Aisling… Ah, l’orgueil… Vraiment…

Évidemment que Giana va savoir. Donc si elle veut savoir également, Alma devra piétiner son orgueil et demander l’assistance de la cyborg… Qui comme d’habitude aura son mot à dire sur la situation. C’est juste inévitable, à ce stade-ci des choses. Et de toute façon, si elle ne le faisait pas, ce serait extrêmement suspect, non? Alors voilà. Et attention, je ne dis pas qu’Alma a volontairement fait une connerie. On pourrait argumenter sur le fait qu’elle aurait dû se renseigner davantage. Mais fondamentalement, Alma a fait preuve d’ouverture, tout simplement. Elle a fait ce qu’il fallait faire. Et je suis très fière d’elle. Tellement fière d’elle que je veux que ma télépathe le lui transmettre. Elle va sentir sa petite poitrine se gonfler d’orgueil, vous allez voir! Oh mon moi. Je deviens une… Mère émotive. C’est arrivé, ça y est. J’ai presque, PRESQUE la larme à l’œil… Pas tout à fait mais…

Je progresse, bon. Je fais des efforts, ce n’est rien de le dire. Vous ne me reprocherez jamais de ne pas en faire assez! Des siècles voire des millénaires d’existence et je n’ai jamais fait autant d’efforts pour quelqu’un… Ce serait presque embarrassant. Je suis supposée être une créature du Chaos, une manipulatrice badass qui ne se gêne pas pour prendre ce qu’elle veut, quand elle veut et qui se rit de ceux qui voudraient lui prendre sa couronne. I’m the queen of mean, bitches! C’est ce que j’aurais envie de dire à tous ces prétendants au trône… Mais en même temps, avec une fille adoptive comme Alma… Ce n’est pas facile d’être méchante… Surtout quand je veux, en plus, être une meilleure mère… Je vous le dis, moi, c’est difficile d’être un pur produit d’émotions négatives quand vous avez une fille… Mais jamais je ne le dirais à Alma, ce sont des plans à ce qu’elle choppe la grosse tête…