« Je suis d’accord, je suis votre guide, après tout, Déesse ! »
Toutefois, avant de sortir, elle se rhabilla un peu. Fort heureusement, Edda avait pensé à tout, et présenta à Alice une reproduction parfaite de la robe chinoise moulante que Mélinda avait fait pour elle lors de son mariage avec Melendil. Elle était très agréable, très soyeuse, avec de longs gants noirs, et pouvait surtout s’ouvrir subtilement sur l’arrière, permettant ainsi des quickies. Alice, qui ignorait qu’Edda avait des talents de couturière, ne put que la féliciter. Elle l’embrassa tendrement, et Edda lui répondit, après avoir aidé Alice à enfiler sa robe.
Néanmoins, le temps pressait, et Alice sentit bien que, si elle restait encore ainsi à l’embrasser, elle risquait de se laisser de nouveau distraire ! Elle fila donc rejoindre Shykarka. La Déesse draconique sortit avec elle, et, tandis que le duo s’éloignait du Grand-Temple, posa quelques questions au sujet du culte de Lust.
« Hem… Et bien, c’est difficile à estimer. Sur Terra, le culte de Lust est très ancien, et a rencontré un important écho à Mijak, où Lust est une Déesse puissante. Mais c’est une divinité ambivalente, aussi bénéfique que maléfique. Elle est aussi une Déesse démoniaque, après tout, et est également vénérée par les cultes de sorcellerie comme une divinité occulte. Lust est, à sa manière, amorale, dans le sens où le culte lustien considère que le sexe est une force fondamentale. Mais Lust n’est pas la Déesse du sexe, elle est celle de la Luxure. Certains sous-cultes de Lust adaptent ce principe à l’extrême. La philosophie du culte est, quand on s’y intéresse bien, assez défaitiste. Elle s’oppose à cette vision ordéenne voyant le sexe comme un plaisir physique insuffisant et préconisant les plaisirs de l’esprit. Pour Lust, les désirs physiques sont très importants, et se doivent d’être honorés au cours de la vie, car les plaisirs sexuels sont les plus importants qu’un être vivant puisse connaître. »
Alice dérivait un peu par rapport à la question de Shykarka, mais elle était suffisamment mâture pour savoir ce que tout cela dissimulait. Lust voulait sûrement concevoir une alliance avec Shykarka, et pouvoir même se rapprocher de Rosteria, son île d’origine. La Princesse savait donc que Shykarka hésitait.
Dehors, la ville suivait son rythme. Il y avait de belles rues, et elles rejoignirent un quartier plus futuriste, avec des néons, des publicités géantes de produits érotiques ou vantant les exploits sexuels de telle ou telle hôtesse. Le salon de massage apparut rapidement, avec de grands panneaux clignotants annonçant le salon. Alice s’y dirigea donc, et le duo fut accueilli par Mariko, une femme magnifique dans une robe chinoise très ample.
*Woow, elle ressemble beaucoup à Akira…*
Mariko avait un magnifique parfum, et embrassa Alice et Shykarka. Mariko proposa un séjour à Shykarka, qui invita Alice à la suivre. Celle-ci sourit doucement, et hocha la tête :
« Je ne compte pas ter laisser partir si vite ; je suis ta guide, Shykarka !
- Alors, je vous encourage à me suivre. »
L’hôtesse s’avança ensuite. Alice poursuivit ensuite ses explications :
« Les cultistes de Lust sont des prêtresses d’exception. Le culte comprend aussi des hommes, mais, comme tu as pu le voir, les femmes sont très nombreuses.
- Ce salon est exclusivement féminin, précisa Mariko. Oh, nous avons des clients des deux sexes, mais les hôtesses sont des femmes. Nous offrons des massages sexuels, mais notre salon est plus généralement un hôtel de plaisir sophistiqué. »
Il y avait des représentations théâtrales de bondage. L’hôtel particulier s’étalait sur plusieurs niveaux, l’un d’eux étant un gigantesque gang-bang, le Salon de l’Orgie. Shykarka et Alice rejoignirent un autre salon, où deux femmes les attendaient : Honoka, et Bunny. Deux beautés magnifiques. Mariko restait à côté, et sourit encore, doucement.
« Je te laisse choisir qui tu préfères, Shykarka… » glissa malicieusement Alice.