The Multiversity

[Lilith]

Lilith, comme toujours, s’ennuyait dans son royaume. Même si elle s’était battue contre Purgatori — qui avait rejoint son harem et lui causait quelques ennuis —, elle était désormais prête à lui offrir une descendance. Ayant envie de changer un peu de décor, elle décida de quitter l’Enfer pour faire un tour sur Terre, et en profiter pour acheter quelques présents destinés à ses concubines et concubins. Elle aimait leur offrir de petits cadeaux de temps à autre, pour leur montrer qu’elle les chérissait, même s’ils étaient nombreux. C’est ainsi qu’elle prit la décision de se rendre sur Terre, simplement pour se promener et faire ses emplettes.

Utilisant sa magie, la Reine prit l’apparence d’une « humaine » : ses cheveux rouges descendaient jusqu’aux mollets, et sa tenue, plus que séduisante, ne manquerait pas d’attirer les regards. Elle paraissait avoir une trentaine d’années, même si cette forme lui donnait un air plus jeune.Forme humaine du jour C’était l’une des apparences qu’elle adoptait lorsqu’elle descendait sur Terre, qu’elle changeait selon son humeur et ses envies. Elle espérait trouver de quoi satisfaire ses désirs… et pourquoi pas un petit extra. Elle se montrait rarement sur Terre sous sa véritable forme, afin de ne pas effrayer les mortels — sauf ceux qui l’invoquaient. On pouvait dire qu’elle ne conservait sa véritable apparence que dans son royaume, préférant utiliser ses formes humaines lorsqu’elle voyageait.

Prête, elle se téléporta dans l’autre monde et atterrit devant un immense centre commercial. Souriant, Lilith entra pour parcourir les boutiques. Elle n’avait évidemment aucun budget à respecter — après des millénaires d’existence, elle disposait de ressources quasi illimitées. Elle commença par une boutique de vêtements, où elle acheta des nuisettes particulièrement séduisantes pour ses amantes, ainsi que quelques tenues pour les rares hommes de son harem. Bien sûr, elle n’était pas seule : dissimulées dans l’ombre, ses gardes du corps la suivaient. Les trois savaient bien que leur maîtresse n’avait nul besoin de protection, mais c’était plus fort qu’elles : elles refusaient de la laisser seule, où qu’elle aille. Après avoir payé, Lilith se rendit dans une boutique de déguisements, où elle trouva des tenues parfaites pour quelques jeux avec ses amantes.

En sortant du magasin, un peu distraite — car, lorsqu’elle faisait du shopping, la Reine ne pensait plus à rien d’autre —, elle profitait d’un rare moment loin des formalités et d’un mari qui ne voulait plus d’elle. Sur son trône, seuls les combats ou son harem occupaient ses pensées. Mais aujourd’hui, elle voulait simplement profiter, pour son seul plaisir.

Alors qu’elle regardait la vitrine suivante, elle bouscula accidentellement une jeune femme, la faisant tomber.

— Oh ! Excuse-moi, ma chérie, je t’ai fait mal ?

Habituellement hautaine, la démone prit cette fois une voix douce envers la créature qu’elle venait de heurter, l’aidant à se relever. Son regard glissa de haut en bas, comme si elle évaluait une nouvelle distraction potentielle. Reprenant vite ses esprits, Lilith lui adressa un sourire tendre et attendit de savoir si elle allait bien.

[Les soeurs Seishi]

Aujourd’hui, Iori profitait d’un de ses plus grands avantages par rapport à ses sœurs : son temps libre. Là où Saya était coincée en cours toute la semaine, pendant que Megumi et Shizuka travaillaient, elle se retrouvait tiraillée entre plein d’opportunités et de choix à faire pour son avenir. Et puisqu’elle était nulle pour faire des choix…

“Oh chouette, un milkshake !”

… elle est partie faire un tour au centre commercial. Il faut bien s’occuper après tout !
C’est en sirotant son milkshake chocolat qu’elle réfléchit à ce que lui a dit Shizuka. Trouver un travail… il lui arrive bien sûr de faire des petits boulots, parfois même très bien payés puisqu’elle n’hésite pas à se vendre comme ses sœurs, mais si elle veut réellement faire comme elles, elle a encore du boulot !

“Oh, une nouvelle figurine !”

Elle entre dans un magasin de jeux et goodies, filant directement vers le rayon des nouveautés. Un peu cher, mais au pire elle trouvera bien quelqu’un qui aura envie de lui donner un petit billet contre une partie de jambe en l’air !
Désormais affublée d’un grand sac dans lequel repose sa toute nouvelle figurine, elle continue son petit tour. Parfums, bijoux… ce n’est pas nécessairement ce qui l’intéresse le plus, mais elle regarde en se disant que, peut-être, elle pourrait en offrir à ses sœurs cette année. Ça ou de la lingerie, voir des jouets… elle n’est pas encore bien décidée, mais elle a encore un peu le temps après tout. Et d’ailleurs ce qui la tente aujourd’hui est tout autre chose : le magasin de déguisements ! Après tout, avec les fêtes récentes, ils doivent avoir quelques trucs sympas et pas chers… non ?

Elle s’y précipite donc, et s’arrête en arrivant au niveau de la vitrine pour regarder ce qu’il y a. Elle ne fait pas trop attention à ce qui l’entoure, ne comprenant donc pas trop ce qui lui arrive quand ses fesses touchent le sol. Elle se tourne vers la voix, une voix douce et féminine qui a le bon goût de la surnommer ‘ma chérie’, et prend sa main pour se relever.

“Non non, ça va… j’ai juste été surprise !”

Elle a l’impression de sentir des regards braqués sur elle, pourtant la plupart des gens ne semblent pas s’intéresser à ce qu’il se passe. Bizarre…

“Et vous ça va ?”

A priori oui, mais ça ne coûte rien de demander ! Et ça justifie en partie le fait qu’elle dévisage la femme, l’étudiant de la tête au pied. On ne voit pas quelqu’un comme elle tous les jours. Et d’ailleurs, elle a l’air de sortir de la boutique de déguisement si elle en croit les logos sur certains de ses sacs.

“Oh, on dirait que vous avez trouvé votre bonheur ! Il leur reste des choses sympas qui m’iraient vous pensez ?”

Iori a déjà presque oublié sa chute, mais n’oublie pas qu’elle aimerait bien se trouver un déguisement ! Et c’est un sujet idéal pour discuter avec l’inconnue, car Iori a un point fort par rapport à ses soeurs : elle est très sociable. Maintenant est-ce que la belle rousse va entrer dans son jeu, c’est une autre question…

[Lilith]

La petite créature que Lilith venait de pousser par mégarde lui répondit que tout allait bien, disant n’avoir été que surprise. Elle lui demanda même si elle, Lilith, allait bien.

— Oh, ne t’inquiète pas, je vais bien, merci.

Bien qu’habituellement la Reine des Enfers ne s’occupe que de son harem, elle avait soudain une petite envie de se pencher sur le cas d’une humaine. Elle croyait toujours au destin, et la croiser signifiait peut-être qu’il y avait quelque chose à vivre entre elles. Et puis, pour une fois, elle n’aurait pas à user de sa force ni à se battre pour obtenir ce qu’elle voulait.

Quand la demoiselle lui demanda s’il restait des choses dans le magasin de déguisements — car, à ses yeux, Lilith avait l’air d’avoir trouvé son bonheur — la démone sourit. Cela lui permettrait de passer plus de temps avec la brune.

— Je suis sûre qu’on peut te trouver de jolies tenues. Viens avec moi, je vais t’en prendre quelques-unes… si j’ai le droit de voir ce que ça donne sur toi.

La rousse ne perdait pas le nord, surtout lorsqu’il s’agissait de faire un peu de voyeurisme et de jouer de ruse. Elle ignorait cependant si la petite créature accepterait de se laisser voir dans les tenues proposées par le magasin.

— Comment tu t’appelles, ma colombe ?

Lilith ne pouvait pas s’empêcher de lui donner de petits surnoms, comme si elle lui appartenait déjà. C’était un de ses défauts : bien qu’elle se trouve sur Terre, sa nature de Reine reprenait parfois le dessus, et si elle désirait quelque chose, elle finissait toujours par l’obtenir. Sa possessivité commençait doucement, avec des surnoms, avant de glisser vers autre chose…

Sans demander la moindre permission, elle prit la main de la demoiselle pour la conduire dans la boutique. Au fond se trouvait un coin pour les essayages. Toujours le sourire aux lèvres, d’une voix douce, elle s’adressa à l’humaine :

— Choisis tout ce qui pourrait te plaire, et allons les essayer pour que je voie ce que ça donne sur toi…

… sur ton magnifique corps, pensa-t-elle, sans oser le dire. Elle n’était pas aux Enfers, où elle pouvait se permettre ce genre de liberté et user de son statut ; ici, elle devait faire preuve de tendresse. Comme lorsqu’on s’approche d’un animal craintif : avec douceur, mais toujours un brin de ruse. Et la ruse, c’était sa spécialité pour atteindre son but. Or, son but, cette fois, c’était la jeune femme qui observait les tenues du magasin.

[Les soeurs Seishi]

Ouf ! Iori souffle de soulagement quand la femme lui répond qu’elle va bien également. Finalement cet impact n’aura causé aucun dégâts, si ce n’est quelques uns à la fierté de la Seishi qui a fini le cul à terre. Rien de bien grave donc, surtout qu’elle se dit que c’est un bien petit prix à payer pour se retrouver en compagnie d’une dame aussi belle et charismatique. Et d’ailleurs celle-ci semble sortir du magasin où Iori veut aller, ce qui lui donne un sujet tout trouvé pour briser la glace !

“Oh oui, j’adorerais avoir un avis honnête sur ce que j’essaie ! Vous êtes trop gentille merci ! Et moi c’est Iori, et vous ?”

Toute contente, Iori entre dans le magasin main dans la main avec la femme. Avec un peu de chance il y aura des tenues un peu sexy pour lui donner envie de s’amuser avec elle… et en plus si elle a bien compris elle paiera pour elle ? Quelle belle journée !

“Hmm… ils ont beaucoup de choix !”

Elle regarde à droite, à gauche… la Seishi passe rapidement sur les tenues sages, voire trop sages à son goût, avant de capter du coin de l'œil le rayon qu’elle espérait trouver : celui des tenues plus osées !

“Ah, regardez celles-là ! Elles ont l’air bien…”

Elle s’en approche avec sa binôme, regardant à la fois les costumes et la réaction de la femme. Est-ce que certains ont l’air de lui taper dans l’oeil ? Iori regarde plus en détail, en voyant des classiques type écolière ou infirmière sexy, et des plus originales comme une sorte de bikini se voulant être une tenue de démone ou une tenue de lapine grand ouvert là où il devrait couvrir.

“Oh c’est pas mal ça, vous ne trouvez pas ?”

Elle montre la tenue de lapine et celle de démone, puis celle d’écolière qui n’est pas sans lui rappeler son uniforme de Jinmu en plus sexy et visiblement plus facile à enlever. Sur le ton de la confidence, elle murmure à Lilith :

“Ça doit être pour faire des jeux de rôle coquins ! Vous aimez bien en faire vous ?”

Iori demande ça le plus naturellement du monde, en profitant pour essayer de savoir si son accompagnatrice est sur la même longueur d’onde qu’elle ou non…

[Lilith]

Le fait qu’elle lui ait proposé de lui donner son avis semblait beaucoup plaire à la fameuse Iori, qui venait tout juste de se présenter.

— Moi, c’est Lilith. Alors allons-y.

La Reine des Enfers allait enfin pouvoir admirer le corps de la jeune femme dans des tenues sexy, et pourquoi ne pas les lui prendre par la suite… mais ça, elle le gardait pour elle. Iori paraissait tellement heureuse qu’elle entra dans la boutique en tenant la main de Lilith. Elle l’écouta lui dire qu’il y avait beaucoup de choix, mais ce n’était pas vraiment la section qui intéressait la démone : elle voulait la voir dans des costumes bien plus audacieux.

Elle aurait pu la guider directement vers cette partie du magasin, mais préféra laisser Iori explorer d’elle-même et tomber sur les tenues les plus osées. Il y avait en effet beaucoup de choix : des classiques que tout le monde connaissait, mais aussi des modèles bien plus originaux. Lilith observait la jeune femme faire sa sélection et revenir avec trois costumes : une tenue de lapine, une de démone et une d’écolière — beaucoup plus sexy que réaliste, et surtout très facile à retirer.

— Elles sont très jolies. Prenons-les pour les essayer.

Le ton qu’Iori prit pour lui dire que ces tenues semblaient parfaites pour des jeux de rôle coquins fit doucement rire Lilith. Si elles sortaient de la boutique avec ces sacs, leur contenu parlerait de lui-même.

— J’aime beaucoup ce genre de rôle… et toi, Iori ?

Lilith s’était approchée pour murmurer ces mots à son oreille, afin que personne d’autre ne les entende. Seuls ses trois gardes, silencieux mais attentifs, avaient saisi la remarque — et ils savaient déjà pertinemment que leur maîtresse appréciait les jeux de rôle. Après tout, cela rendait les moments intimes bien moins monotones.