Nos remerciements à Jimmy. Lui et son sang-froid de qualité. Certes, c’est un animal à sang froid. Mais il a surtout un sacré caractère pour endurer une telle connasse de fille adoptive. Oui, tout n’est pas dû seulement à son sale caractère. Aisling n’est pas une petite chose brisée facile. Même la demi déesse l’a avoué. C’est une cause noble. Une épreuve difficile. Et, dans une impulsion, et aussi parce qu’inconsciemment le beau regard de Verena lui répète une énième fois la très sainte leçon d’apprendre à fermer sa gueule : elle se finit cul-sec sa bière.
C’est devant le frigo, la main prête à saisir une seconde bière qu’elle reprend en partie ses esprits.
« J’ai merdé ?... Ou j’ai fait ce que j’ai pu au final. Je ne sais pas, Jimmy. Mais au moins, tu es là. Tu ne vas pas me répondre, je le sais. Mais tu m’écoutes. Merci, mon Jimmy. Ah ah ! Tu ne t’es même pas plaint de la petitesse de ma poitrine. J’ai l’impression d’être comme une de ces filles dans les vidéos courtes. Celles qui se font claquer les fesses et qui grogne. Mais dès le jour où il n’y a plus de claquement, elles boudent. Mais ta gueule, Jimmy. C’est préventif : ah ah ! »
Rapidement, Alma se met d’accord avec elle-même. Et aussi un peu avec Jimmy étant donné qu’elle parle à voix haute. Il faut qu’elle retrouve Aisling. Pourquoi ne lui a-t-elle pas couru après dès la catastrophe ? Maintenant, elle doit… bordel que ça l’emmerde : demander à Giana ? Encore ?! Hors de question. Son égo lui interdit. Alors quoi ?
Alma regarde cet endroit précis du hangar. Là où elle avait commencé à expérimenter une nouvelle façon d’utiliser le Vert. Quelque chose qui était trop « intellectuel » pour elle. Cette bulle de micro lianes pour exacerber tous ses sens. Une expérience qu’elle pourrait conduire au succès si elle parvenait à se rabibocher avec la psioniste ? Une perspective intéressante. Mais Alma a un autre plan en tête.
« Je maîtrise mieux le Vert et le Rouge aujourd’hui. Peut-être… »
Elle s’assoie en tailleur sur le sol. Et elle décide de fermer les yeux pour se connecter plus efficacement au Vert et au Rouge. Son plan ? Ressentir la Nature autour d’elle. Celle dont elle a pris soin le temps où elle a vécu à Franklin. Cet arbre qu’elle a fait pousser chez ce petit vieux. Ce jardin qu’elle a sauvé chez cette mère célibataire. Qui était un héritage de sa propre mère à elle. Chaque action est comme un point d’intérêt sur cette carte mentale. Elle peut « voir » à travers les arbres. Elle peut déclencher un réseau animal, si le Rouge le lui permet. Alors peut-être qu’elle pourrait réussir à retrouver la trace d’Aisling sans la Cyborg.