Ces immenses étendues sauvages sont souvent remplies d'immenses forêts ancestrales, millénaires, magiques, et abritent quantité d'êtres vivants.
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Rencontre en lieu paisible {Ranni}

Message par Nebethysia »

Nebethysia
Nebethysia
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Demande de RP
On dit que la mort ne se repose jamais, car à tout moment une personne passe l'arme à gauche. Aujourd'hui ne fait pas exception, mais c'est dans un nouveau lieu que Nebethysia se rend : à Volony, et surtout en forêt, et non dans la ville. Le décor change : marcher entre les arbres, sur une herbe fraîche qui contraste avec le sable où elle est habituée à vivre. Ici, tout est le contraire. C’est l’un de ses animaux de compagnie qui l’a guidée vers la personne. Mais cela ne l’empêche pas de regarder le lieu, si calme et paisible. Elle le trouvait merveilleux ; si ce n’était qu’elle, elle serait restée assise par terre contre un arbre pour profiter de la sérénité des lieux.

Une fois arrivée sur place, elle se retrouva face à une femme qui avait l’air de souffrir. Son regard passa de l’émerveillement devant le lieu au jugement porté sur la mourante. Un regard froid, mais qui lui permit de juger si elle était digne. Et oui, elle l’était : digne de rejoindre ses « esclaves ». Elle lui posa alors la question : voulait-elle rejoindre les autres animaux ? La femme avait hésité au début, mais avait fini par accepter de devenir une marionnette de la faucheuse. Alors Nebethysia prit sa lame et l’abattit sur elle d’une certaine façon. La lame, qui d’ordinaire restait noire, devint blanche afin de transformer la personne en un Maine Coon, mais encore en croissance pour qu’elle ne soit ni trop grande, ni trop petite — juste la taille qu’il fallait. La prenant dans ses bras, elle commença à caresser son nouvel animal. Pour le moment, elle le gardait avec elle, tandis que l’autre retournait à sa tâche.

Restant sous sa forme de faucheuse, Nebethysia décida de s’asseoir sur l’herbe, sa longue robe noire s’étalant autour d’elle, tout comme son voile. Sa faux n’était pas rangée, simplement posée contre le sol à côté d’elle. Cares­sant toujours le chat, elle parlait seule dans la forêt :

— Tu devras te promener dans les autres mondes pour m’avertir d’une mort imminente. Là, je parle avec toi de cette façon, mais tes pensées sont liées aux miennes.

La Déesse lui expliquait tout dans le moindre détail, sans se soucier de son entourage. Une fois qu’elle eut fini, elle posa la chatte au sol pour qu’elle puisse faire ses premiers pas. Car après l’avoir changée en animal, elle devait s’habituer à marcher d’une autre façon. Et la faucheuse l’encourageait, même s’il y avait quelques petites chutes.

Re: Rencontre en lieu paisible {Ranni}

Message par Ranni »

Ranni
Ranni
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Enregistré le : 04 mai 2025 12:02
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Demande de RP
Le souffle de la forêt portait en lui une quiétude trompeuse. Les hautes frondaisons bruissaient sous le passage des vents, et les racines, épaisses et anciennes, semblaient retenir la mémoire des âges. L’air se chargea soudain d’un parfum de cendres et d’étoiles mortes. Une ombre discrète se fit sentir, comme un murmure glissant entre les troncs. La terre elle-même frissonna — et un portail s’ouvrit dans le silence.

De ce seuil s’avança une silhouette drapée de voiles azur et de ténèbres. Ses pas ne troublaient pas l’herbe, et ses yeux, pareils à des gemmes lunaires, observaient la scène avec une gravité silencieuse. La Sorcière, l’Étoile Reine, venait d’arriver.

Ranni resta immobile, le regard posé sur la forme assise au sol. Nebethysia, toute vêtue de noir, sa faux à ses côtés, paraissait absorber la lumière autour d’elle. Le chaton encore hésitant se débattait dans ses premiers pas maladroits, et cette fragilité naissante contrastait avec l’aura de mort qui enveloppait sa maîtresse.

Un sourire presque imperceptible traversa les lèvres pâles de Ranni. Elle brisa enfin le silence, sa voix semblant se perdre dans un écho venu d’ailleurs :

— Toujours à faucher, ma sœur d’ombre… Et toujours à semer des serviteurs là où d’autres sèment des graines.

Elle avança lentement, son pas flottant. Sa main, fine et diaphane, se leva légèrement comme pour bénir l’air, ou simplement caresser du regard la nouvelle créature née sous la lame de Nebethysia.

— Les siècles n’ont point émoussé ton art. Te revoici donc à errer entre mondes, portant ta faux là où le destin s’éteint.

Un instant, son regard se fit plus grave, scrutant la robe noire de la déesse, son voile, et cette façon si particulière qu’elle avait de parler seule à ses esclaves.

— Je t’ai cherchée naguère, et ne t’ai point trouvée. Aujourd’hui c’est toi qui viens à moi… Est-ce hasard, ou l’appel secret des morts qui nous réunit ?

Ranni s’assit sans bruit sur une racine, ses voiles azur retombant autour d’elle comme un lac de nuit. Elle observa encore le chaton, puis releva ses prunelles claires vers Nebethysia.

— Tant d’âmes, tant de chaînes… Crois-tu donc que c’est ainsi que l’on conquiert l’éternité ? Ou n’est-ce qu’une solitude plus grande que la mienne ?

Son ton n’était ni reproche, ni douceur. Simple constat, empreint d’une mélancolie infinie, comme si chaque mot pesait du poids des étoiles mortes.
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