Il y a des choses que l'on ne pense pas voir arriver. La fin du monde, par exemple, ou des choses très rares mais pas impossibles, comme une catastrophe naturelle. Et pourtant, ce matin, le silence fut vite brisé dans le manoir Warren. Des cris, c'était monnaie courante, mais de plaisir, même au petit matin, au grand damn de celles qui voulaient se réveiller plus tard. Mais une dispute ? Forcément, dans une si grande maison avec tant de personnes, la vie toute rose n'était pas là tous les jours. Il y a des hauts et des bas, rien de bien méchant. Même les couples très soudés et très amoureux se font parfois la tête, plus ou moins longtemps, pour des broutilles ou des choses sérieuses. Mais la colère venait cette fois de la chambre d'Ai, qui était logiquement en compagnie de Shii. Autant dire que c'était une situation inédite ici.
Cela aurait dû être de plaisantes retrouvailles qui annonçaient une très bonne soirée, suite au retour de Shii et de sa mission que leur maîtresse lui avait donnée. On n'était pas très poil ici, mais Ai avait fait exprès de laisser pousser sa petite toison pour la tailler en cœur. Elle aurait ainsi une belle vision de son petit pelage vert taillé en cœur pendant qu'elle la sucerait. Ce serait mignon... même romantique, diront certains. Mais non, ce ne s'est pas passé comme ça. Pourtant, ça avait si bien commencé. Mais Shii lui a annoncé une bonne nouvelle, qui n'en était pas une aux yeux de la petite tornade verte. Elle était enceinte, c'est ce qu'elle avait entendu. D'elle ? Impossible, vu le temps passé loin de l'autre. De Maîtresse ? Ça, elle pouvait comprendre. Mélinda en parlait si souvent, avec pratiquement tout le monde : le jour où elle sera capable d'enfanter, toutes les filles ici auront au moins un bébé d'elle. Même Ai. Elle ne courait pas après ça, mère si jeune déjà. Elle n'avait pas spécialement envie, préférant s'amuser avec ses amies plutôt que devoir donner le biberon. Elle ne détestait pas les enfants. Un jour, sûrement, elle en aura, mais pas alors qu'elle était encore au lycée.
Mais non, ce n'était ni elle, ni Maîtresse. Alors qui ? Déjà, si ce n'était pas une de ces deux options, la réponse pouvait difficilement lui plaire. La réponse : d'un homme. Pas le genre « un coup d'un soir » qui laisse un souvenir. Non, il y a des chances, si ça fonctionne, que monsieur – même s'il aime s'habiller comme madame – assume. Plus il y avait de précision, plus elle détestait ça ! Ai n'avait rien contre les garçons, ce n'était juste pas sa came. Alors oui, coucher avec une fille devant un homme, qui pourrait les regarder, elle ne pouvait pas. C'était comme le faire devant des enfants : c'est dérangeant. Alors, Shii enceinte d'un homme androgyne ? Non, non et re-non ! Car ça voulait dire déjà LA partager, risquer de devoir le supporter de plus en plus, ne pas pouvoir jouer avec elle quand l'envie lui prenait, comme très souvent ce fut le cas. Non, trop c'est trop.
Ai s'emportait en vidant son sac, hurlant de colère face à cette « bonne nouvelle ». Elle lui jeta ses oreillers en s'emportant, elle enfila son peignoir, elle qui était si joyeuse. Elle n'était qu'une boule de nerfs qui attira bien des curieuses. Ce n'était pas son genre, pourtant. Surtout envers Shii. Même quand une des gamines d'une des servantes avait joué avec sa lingerie et déchiré quelques pièces très rares et très sexy, elle n'était pas contente mais elle a passé l'éponge ; ce n'était pas volontaire. Mais là, non. Elle quitta la chambre, lâchant quelques horreurs sur son chemin. À en croire les mots, c'était fini... Même si la Main débarquait, car c'était leur rôle que tout fonctionne ici, c'était après la tempête. Itsuki s'occupait de chasser les curieuses, Yotsuba et Ichika restaient avec Shii pour savoir quel était le souci, Nino et Miku allaient devoir chercher Ai...
Pestant dans le couloir, sa haine lui montait aux yeux, elle pleurait de colère. Shii, enceinte d'un homme ! Même d'une autre, elle n'aurait pas accepté ! En dehors de Mélinda, dont elle aurait accepté, c'était sûrement un rare point commun à tout le monde ici ça... Peut-être pas Tomoko ou Harmony, il fallait bien des exceptions... Mais justement, ses deux-là étaient du genre à croire à l'amour unique. Si elles doivent donner la vie, c'est avec leur amour. Et quand bien même elles aimaient Mélinda, cette dernière était déjà mariée et maman. Mais pourquoi tant de haine donc ? Shii était libre, elles n'ont pas passé de pacte ou de promesse ? Elles ne sortaient pas ensemble malgré les apparences. Elle était en chemin. En absence de Mélinda, il n'y avait qu'une personne vers qui se tourner.
Fubuki et Mitsuki avaient emménagé au manoir, de façon temporaire, le temps de trouver leur petit nid douillet. Fubuki était chez ses parents et l'appartement de Mitsuki était assez petit. C'était à peine plus grand ici, mais avec toutes ses voisines, c'était bien plus agréable. La belle blonde était amoureuse de sa petite chérie, elle qui pensait trouver son bonheur vers les jeunes adultes, c'était finalement une jeune femme qui la rendait heureuse. Les Aihara étaient douées quand elles bandaient et, avec un petit coup de pouce de Mélinda, l'impossible était en marche. Elle était enceinte, de sa petite Fubuki. Mais ce serait peut-être sa seule fois, vu son âge. Donc, elle restait très superstitieuse. C'était encore un secret ; en dehors des concernées et Mélinda, personne ne savait ici. Ce matin, dans le lit, c'était calme et doux. Elles se caressaient, elles se bécotaient, en imaginant leur futur quotidien loin de cette chambre, à deux puis à trois. Leur chambre était assez éloignée pour avoir été épargnée par la petite crise matinale au manoir, mais quand on frappa à la porte avec insistance, elles se doutaient bien que ce n'était pas les maids qui étaient remontées. Mitsuki partit ouvrir et Ai passa en courant d'air près d'elle, se jetant dans le lit du couple, sa tête plongeant dans la poitrine de sa sœur, pour y pleurer à chaudes larmes.
C'était presque inédit comme situation. La dernière fois que c'était arrivé, c'était face à « l'abandon » de sa maîtresse, mais ce jour-là, ce fut surtout de la tristesse plutôt que de la colère. Quoi qu'à force, la colère a dû devenir de la tristesse ? En tout cas, à ce moment-là, Fubuki n'était pas encore revenue à la maison. Difficile de savoir ce qui se passait pour le moment. Elle ne faisait que pleurer et, même si elle était en petite tenue et que la lingerie de sa grande sœur aurait pu l'inspirer – elle avait été excitée pour moins que ça – elle ne sentait rien entre ses cuisses, aucune émotion. Mitsuki était assise sur le lit, près des sœurs, caressant Ai dans le dos, ignorant tout de ses larmes qui coulaient à flots... La secrètement future maman se leva pour préparer le café ou le thé en attendant d'obtenir des réponses, mais il ne fallait pas brusquer les choses.
Quand enfin, elle se calma un peu, elle accepta de donner la raison de tout cela.
« Shii... Shii est enceinte... Et d'un autre en plus ! Nee-chan... Je la déteste... Comment... Comment elle peut me faire ça !!! Sniff... Je dois faire quoi, moi ? Hein ?! Accepter ce mioche et son père ici ! Ne plus jouer avec elle... co-comme depuis toujours ?! Je veux pas ! Je veux pas de tout ça !!! »
Ai et Shii, ce n'était pas forcément compliqué, mais c'était presque si évident que poser la question était presque idiot. Si Ai était ici, auprès de sa maîtresse et des autres, c'était grâce à elle. Et au hasard, Ai s'était branlée sur sa culotte pendant le cours de natation. Elles ont évité les autres et, de fil en aiguille, elle a rencontré Mélinda. Par la suite, elle a vite accroché avec elle, lui offrant sa culotte le temps de rentrer, puis même aujourd'hui encore, sa petite culotte prêtée à Shii était l'un de ses petits trésors ! Dans cette même soirée, quand Mélinda testait les limites de son nouveau jouet, ce fut avec Shii qu'elle craquait et que faire l'amour était délicieux. C'était elle encore qui subissait son réveil gonflé d'amour, et aujourd'hui encore, si elle le peut, c'est Shii qui en subit les frais. Avec le temps, elle était devenue sa meilleure amie ici, mais à y voir de plus près, elle était pratiquement sa petite amie. Toujours avec elle ou presque. Dès qu'elle devait essayer de nouvelles choses, elle appelait Shii. Si Maîtresse voulait inviter du monde, Shii devait être de la partie. Même quand elle avait pu devenir une vraie femme et non une futa, elle était là ! Elle est passée après Mélinda, certes, mais c'était elle la première !
Shii était là pour de nombreuses premières fois. Ai a voulu faire l'intéressante et la grande à une soirée de Mélinda en goûtant l'alcool. Ce fut amusant, ça oui... Mais la gueule de bois, sachant qu'elle ne tient pas un dé à coudre, et être malade en plus le lendemain. C'est Shii qui était restée toute la journée à ses côtés ! Une des rares journées sans sexe pour Ai. Pour son anniversaire, de sa part, elle a eu un petit nounours, en lingerie. Un cadeau débile mais mignon, la seule peluche qui trônait sur sa table de nuit dans sa chambre. Enfin, plutôt son dressing. Ai avait un lit et le reste n'était que placard et commode pour toutes ses petites culottes. Ses DVD à la maison que Fubuki a trouvés, Shii était sur au moins 90 % des films. Parfois, il y avait Mélinda, rarement une autre en dehors de ces deux-là, et même son portable. Si on jette un coup d'œil à ses photos, c'était certes beaucoup de filles du manoir dans différentes petites tenues et poses, mais si on met ça de côté, ce n'étaient que des photos de Shii, ou d'elles ensemble. Tant entre copines que sur des photos que l'on jugerait dignes d'un couple. Et à Noël ! Elle avait bien préparé son coup en se renseignant plusieurs mois avant, ce que Shii aimait dans ses tenues, dans ses positions favorites, bref, elle avait mené son enquête pour lui faire plaisir sans que ça ait l'air louche pour qu'au grand soir, elle lui offre une nuit de rêve rien que toutes les deux !
Ça crevait les yeux et pourtant, ça n'a jamais été clairement dit. Elles étaient ensemble ou non ? Même Mitsuki se disait que c'était le cas, mais elle n'avait jamais posé la question tant ça semblait évident. Donc, Shii semblait enceinte d'un homme – même enceinte tout court – et Ai n'était pas contente. C'était typique d'une dispute de couple ça aussi ? Qui irait se mettre en colère qu'une amie tombe enceinte si ce n'est une des deux personnes concernées dans cette histoire ? Mitsuki ne préférait rien dire. C'est vers sa sœur qu'elle s'était tournée. Même si Nino et Miku arrivèrent à la bonne porte, Mitsuki les mit rapidement au parfum. Elles pouvaient attendre que les choses se calment pour ensuite en parler. Ai n'allait pas s'enfuir, c'était dans leur habitude de gérer des petites crises de jalousie, dans un endroit avec autant de monde et de « couple » – même la Main ignorait vraiment ce qu'il en était de leur relation – ça arrivait. Généralement, c'était une dispute qui part d'une mauvaise journée riche en mauvaises nouvelles, et le moindre prétexte devenait la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Mais une histoire d'enfants à venir, c'était plus rare à gérer pour la Main...
La question que beaucoup se posaient, c'était de savoir si elles étaient au final ensemble ou non ? Eh bien, comme le dit le proverbe, c'est souvent les concernées les dernières au courant. Elle ne pouvait pas dire pour Shii, même si ce qu'elle pense avoir entendu l'a mise hors d'elle. Ce n'est pas juste l'idée de perdre une amie qui l'a mise dans cet état... C'est de perdre l'amour. Elle qui se dit célibataire pour ne pas avoir à parler bébé ou autres, finalement, quand on regarde leur lien, ce qu'elles ont vécu, ça avait pourtant l'air de déjà être un petit couple, non ?
Cela aurait dû être de plaisantes retrouvailles qui annonçaient une très bonne soirée, suite au retour de Shii et de sa mission que leur maîtresse lui avait donnée. On n'était pas très poil ici, mais Ai avait fait exprès de laisser pousser sa petite toison pour la tailler en cœur. Elle aurait ainsi une belle vision de son petit pelage vert taillé en cœur pendant qu'elle la sucerait. Ce serait mignon... même romantique, diront certains. Mais non, ce ne s'est pas passé comme ça. Pourtant, ça avait si bien commencé. Mais Shii lui a annoncé une bonne nouvelle, qui n'en était pas une aux yeux de la petite tornade verte. Elle était enceinte, c'est ce qu'elle avait entendu. D'elle ? Impossible, vu le temps passé loin de l'autre. De Maîtresse ? Ça, elle pouvait comprendre. Mélinda en parlait si souvent, avec pratiquement tout le monde : le jour où elle sera capable d'enfanter, toutes les filles ici auront au moins un bébé d'elle. Même Ai. Elle ne courait pas après ça, mère si jeune déjà. Elle n'avait pas spécialement envie, préférant s'amuser avec ses amies plutôt que devoir donner le biberon. Elle ne détestait pas les enfants. Un jour, sûrement, elle en aura, mais pas alors qu'elle était encore au lycée.
Mais non, ce n'était ni elle, ni Maîtresse. Alors qui ? Déjà, si ce n'était pas une de ces deux options, la réponse pouvait difficilement lui plaire. La réponse : d'un homme. Pas le genre « un coup d'un soir » qui laisse un souvenir. Non, il y a des chances, si ça fonctionne, que monsieur – même s'il aime s'habiller comme madame – assume. Plus il y avait de précision, plus elle détestait ça ! Ai n'avait rien contre les garçons, ce n'était juste pas sa came. Alors oui, coucher avec une fille devant un homme, qui pourrait les regarder, elle ne pouvait pas. C'était comme le faire devant des enfants : c'est dérangeant. Alors, Shii enceinte d'un homme androgyne ? Non, non et re-non ! Car ça voulait dire déjà LA partager, risquer de devoir le supporter de plus en plus, ne pas pouvoir jouer avec elle quand l'envie lui prenait, comme très souvent ce fut le cas. Non, trop c'est trop.
Ai s'emportait en vidant son sac, hurlant de colère face à cette « bonne nouvelle ». Elle lui jeta ses oreillers en s'emportant, elle enfila son peignoir, elle qui était si joyeuse. Elle n'était qu'une boule de nerfs qui attira bien des curieuses. Ce n'était pas son genre, pourtant. Surtout envers Shii. Même quand une des gamines d'une des servantes avait joué avec sa lingerie et déchiré quelques pièces très rares et très sexy, elle n'était pas contente mais elle a passé l'éponge ; ce n'était pas volontaire. Mais là, non. Elle quitta la chambre, lâchant quelques horreurs sur son chemin. À en croire les mots, c'était fini... Même si la Main débarquait, car c'était leur rôle que tout fonctionne ici, c'était après la tempête. Itsuki s'occupait de chasser les curieuses, Yotsuba et Ichika restaient avec Shii pour savoir quel était le souci, Nino et Miku allaient devoir chercher Ai...
Pestant dans le couloir, sa haine lui montait aux yeux, elle pleurait de colère. Shii, enceinte d'un homme ! Même d'une autre, elle n'aurait pas accepté ! En dehors de Mélinda, dont elle aurait accepté, c'était sûrement un rare point commun à tout le monde ici ça... Peut-être pas Tomoko ou Harmony, il fallait bien des exceptions... Mais justement, ses deux-là étaient du genre à croire à l'amour unique. Si elles doivent donner la vie, c'est avec leur amour. Et quand bien même elles aimaient Mélinda, cette dernière était déjà mariée et maman. Mais pourquoi tant de haine donc ? Shii était libre, elles n'ont pas passé de pacte ou de promesse ? Elles ne sortaient pas ensemble malgré les apparences. Elle était en chemin. En absence de Mélinda, il n'y avait qu'une personne vers qui se tourner.
Fubuki et Mitsuki avaient emménagé au manoir, de façon temporaire, le temps de trouver leur petit nid douillet. Fubuki était chez ses parents et l'appartement de Mitsuki était assez petit. C'était à peine plus grand ici, mais avec toutes ses voisines, c'était bien plus agréable. La belle blonde était amoureuse de sa petite chérie, elle qui pensait trouver son bonheur vers les jeunes adultes, c'était finalement une jeune femme qui la rendait heureuse. Les Aihara étaient douées quand elles bandaient et, avec un petit coup de pouce de Mélinda, l'impossible était en marche. Elle était enceinte, de sa petite Fubuki. Mais ce serait peut-être sa seule fois, vu son âge. Donc, elle restait très superstitieuse. C'était encore un secret ; en dehors des concernées et Mélinda, personne ne savait ici. Ce matin, dans le lit, c'était calme et doux. Elles se caressaient, elles se bécotaient, en imaginant leur futur quotidien loin de cette chambre, à deux puis à trois. Leur chambre était assez éloignée pour avoir été épargnée par la petite crise matinale au manoir, mais quand on frappa à la porte avec insistance, elles se doutaient bien que ce n'était pas les maids qui étaient remontées. Mitsuki partit ouvrir et Ai passa en courant d'air près d'elle, se jetant dans le lit du couple, sa tête plongeant dans la poitrine de sa sœur, pour y pleurer à chaudes larmes.
C'était presque inédit comme situation. La dernière fois que c'était arrivé, c'était face à « l'abandon » de sa maîtresse, mais ce jour-là, ce fut surtout de la tristesse plutôt que de la colère. Quoi qu'à force, la colère a dû devenir de la tristesse ? En tout cas, à ce moment-là, Fubuki n'était pas encore revenue à la maison. Difficile de savoir ce qui se passait pour le moment. Elle ne faisait que pleurer et, même si elle était en petite tenue et que la lingerie de sa grande sœur aurait pu l'inspirer – elle avait été excitée pour moins que ça – elle ne sentait rien entre ses cuisses, aucune émotion. Mitsuki était assise sur le lit, près des sœurs, caressant Ai dans le dos, ignorant tout de ses larmes qui coulaient à flots... La secrètement future maman se leva pour préparer le café ou le thé en attendant d'obtenir des réponses, mais il ne fallait pas brusquer les choses.
Quand enfin, elle se calma un peu, elle accepta de donner la raison de tout cela.
« Shii... Shii est enceinte... Et d'un autre en plus ! Nee-chan... Je la déteste... Comment... Comment elle peut me faire ça !!! Sniff... Je dois faire quoi, moi ? Hein ?! Accepter ce mioche et son père ici ! Ne plus jouer avec elle... co-comme depuis toujours ?! Je veux pas ! Je veux pas de tout ça !!! »
Ai et Shii, ce n'était pas forcément compliqué, mais c'était presque si évident que poser la question était presque idiot. Si Ai était ici, auprès de sa maîtresse et des autres, c'était grâce à elle. Et au hasard, Ai s'était branlée sur sa culotte pendant le cours de natation. Elles ont évité les autres et, de fil en aiguille, elle a rencontré Mélinda. Par la suite, elle a vite accroché avec elle, lui offrant sa culotte le temps de rentrer, puis même aujourd'hui encore, sa petite culotte prêtée à Shii était l'un de ses petits trésors ! Dans cette même soirée, quand Mélinda testait les limites de son nouveau jouet, ce fut avec Shii qu'elle craquait et que faire l'amour était délicieux. C'était elle encore qui subissait son réveil gonflé d'amour, et aujourd'hui encore, si elle le peut, c'est Shii qui en subit les frais. Avec le temps, elle était devenue sa meilleure amie ici, mais à y voir de plus près, elle était pratiquement sa petite amie. Toujours avec elle ou presque. Dès qu'elle devait essayer de nouvelles choses, elle appelait Shii. Si Maîtresse voulait inviter du monde, Shii devait être de la partie. Même quand elle avait pu devenir une vraie femme et non une futa, elle était là ! Elle est passée après Mélinda, certes, mais c'était elle la première !
Shii était là pour de nombreuses premières fois. Ai a voulu faire l'intéressante et la grande à une soirée de Mélinda en goûtant l'alcool. Ce fut amusant, ça oui... Mais la gueule de bois, sachant qu'elle ne tient pas un dé à coudre, et être malade en plus le lendemain. C'est Shii qui était restée toute la journée à ses côtés ! Une des rares journées sans sexe pour Ai. Pour son anniversaire, de sa part, elle a eu un petit nounours, en lingerie. Un cadeau débile mais mignon, la seule peluche qui trônait sur sa table de nuit dans sa chambre. Enfin, plutôt son dressing. Ai avait un lit et le reste n'était que placard et commode pour toutes ses petites culottes. Ses DVD à la maison que Fubuki a trouvés, Shii était sur au moins 90 % des films. Parfois, il y avait Mélinda, rarement une autre en dehors de ces deux-là, et même son portable. Si on jette un coup d'œil à ses photos, c'était certes beaucoup de filles du manoir dans différentes petites tenues et poses, mais si on met ça de côté, ce n'étaient que des photos de Shii, ou d'elles ensemble. Tant entre copines que sur des photos que l'on jugerait dignes d'un couple. Et à Noël ! Elle avait bien préparé son coup en se renseignant plusieurs mois avant, ce que Shii aimait dans ses tenues, dans ses positions favorites, bref, elle avait mené son enquête pour lui faire plaisir sans que ça ait l'air louche pour qu'au grand soir, elle lui offre une nuit de rêve rien que toutes les deux !
Ça crevait les yeux et pourtant, ça n'a jamais été clairement dit. Elles étaient ensemble ou non ? Même Mitsuki se disait que c'était le cas, mais elle n'avait jamais posé la question tant ça semblait évident. Donc, Shii semblait enceinte d'un homme – même enceinte tout court – et Ai n'était pas contente. C'était typique d'une dispute de couple ça aussi ? Qui irait se mettre en colère qu'une amie tombe enceinte si ce n'est une des deux personnes concernées dans cette histoire ? Mitsuki ne préférait rien dire. C'est vers sa sœur qu'elle s'était tournée. Même si Nino et Miku arrivèrent à la bonne porte, Mitsuki les mit rapidement au parfum. Elles pouvaient attendre que les choses se calment pour ensuite en parler. Ai n'allait pas s'enfuir, c'était dans leur habitude de gérer des petites crises de jalousie, dans un endroit avec autant de monde et de « couple » – même la Main ignorait vraiment ce qu'il en était de leur relation – ça arrivait. Généralement, c'était une dispute qui part d'une mauvaise journée riche en mauvaises nouvelles, et le moindre prétexte devenait la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Mais une histoire d'enfants à venir, c'était plus rare à gérer pour la Main...
La question que beaucoup se posaient, c'était de savoir si elles étaient au final ensemble ou non ? Eh bien, comme le dit le proverbe, c'est souvent les concernées les dernières au courant. Elle ne pouvait pas dire pour Shii, même si ce qu'elle pense avoir entendu l'a mise hors d'elle. Ce n'est pas juste l'idée de perdre une amie qui l'a mise dans cet état... C'est de perdre l'amour. Elle qui se dit célibataire pour ne pas avoir à parler bébé ou autres, finalement, quand on regarde leur lien, ce qu'elles ont vécu, ça avait pourtant l'air de déjà être un petit couple, non ?