Aussi improbable que cela puisse paraître, des villes avaient été construites au sein de cette gigantesque ruche. Les habitants avaient la particularité, toutefois, de n’être que des femmes. Les hommes étaient transformés dès la naissance en Xénos, mais les femmes servaient comme pondeuses, et passaient à vrai dire l’essentiel de leur temps à se reproduire, à coucher avec des créatures. Cette planète était sous le commandement de la puissante Reine des Lames, Sarah Kerrigan, et la Reine réformait chacune de ses planètes. Habituellement, les Xénos utilisaient les esclaves comme de simples outils de reproduction, sans se soucier de leur bien—être. Les expériences de Sarah avaient toutefois montré que les pondeuses en forme et en bon état produisaient de meilleures larves et bébés xénos. Si les larves donnaient des soldats, les fœtus xénos, bien plus rares, permettaient de donner naissance à de futurs Cérébrates.
La hiérarchie xénos était somme toute assez simple ; il y avait une infinité de Xénos, car les Xénos étaient conçus à partir d’un savant mélange entre le code génétique des espèces assimilées de tout le Cosmos, et un code génétique primaire, propre aux Xénos. Les pondeuses inséminées pouvaient, soit donner rapidement naissance à des œufs qui produisaient des larves, soit à des fœtus, avec un temps de procréation dépendant de leur espèce. Les larves ne donnaient que des soldats, mais les fœtus permettaient d’avoir des Cérébrates, soit des Xénos évolués, les commandants psychiques de la Horde. Sans les Cérébrates, les Xénos ne seraient rien de plus que des animaux sauvages, errant sans but. Kerrigan disposait sur cette planète de plusieurs Cérébrates, qui se chargeaient d’exécuter ses ordres, à commencer par celle qui se trouvait au cœur de la planète, dans le noyau, et qui était l’esprit de la planète.
Les villes humaines étaient insérées au sein de cette immense monde, des villes assez verticales et mécaniques, organisées autour d’énormes usines de reproduction constituées de cocons, de murs organiques, et de longs couloirs qui étaient à la fois larges et étouffants. Les « routes », pour autant qu’on puisse les appeler ainsi, étaient souvent de longs corridors vivants, très larges, et qui pouvaient vous donner le tournis.
C’est donc dans ce contexte qu’une faille perça un jour la réalité, et qu’une femme alla s’écraser à la surface. Elle tomba sur une île-couveuse, perçant l’un des longs bras de la couveuse centrale, et tomba sur un sol organique, au milieu d’anfractuosités rocheuses sortant du sol. Des cocons qui pulsaient chaudement dessous. L’île était surveillée par des Xénos qui se rapprochèrent lentement du point d’impact, prêts à maîtriser l’intruse qui venait d’arriver…