Merveil n'était donc guère habituée à boire. Elle n'avait pas avalé une gorgée de son verre que déjà l'alcool lui était sorti par le nez - façon de parler. Eviscéran avait levé ses yeux noirs sur sa nouvelle acquisition. Il y eut un silence inconfortable à cette table.
Véfa, qui n'avait pas anticipé ce coup-là, se hâta de désamorcer la situation :
- Du vin ? il faudrait pour cela que j'aille vérifier nos stocks...
Elle interrogea le capitaine du regard. Un peu tardivement, celui-ci lui répondit par un mouvement de tête presque imperceptible.
La demi-démone hocha la tête à son tour. Avec un petit sourire au coin des lèvres, elle s'était rapprochée du dossier de la grande blonde en lui déposant une main empathique sur l'épaule. Penchée à son oreille, elle lui glissa alors :
- Tu m'excuseras pour la gêne occasionnée~
Un clin d'œil plus tard, la séduisante Ritualiste s'en allait déjà chercher le nécessaire. Etrangement, l'empreinte fantôme de ses doigts chauds demeurait non loin du cou de Merveil. Comme un feu doux qui restait planté coincé, à cet endroit complice...
Quelle intention avait-elle instillé dans l'esprit de la femme qui valait 9000 pièces d'or ? Quelle pousse de bribe de volonté avait-elle planté là, à l'insu de tout le monde ?
Eviscéran croqua dans quelque chose de dur et craquant. Un os, sans doute, qu'il consommait aussi bien que la viande en elle-même. Le bruit que ses crocs produisaient en pleine mastication ressemblait au crissement du gravier.
Un son qui n'avait rien d'agréable à l'oreille...
Au-delà de son assiette à moitié vide, il fixait Merveil.
- Ton corps, commença-t-il, sans jamais éprouvé le besoin de rassurer Merveil sur son gaspillage,
il ne s'est pas développé de façon naturelle, pas vrai ?
Jusqu'à quel point son regard était-il aiguisé ?
Le Brise-Monts de l'époque, dans le milieu des arènes où il avait combattu ardemment, s'était acharné à le poncer autant que ses muscles à l'entrainement. Les adversaires intelligents et sournois incarnant les pires, les plus dangereux et les plus dommageables de tous à affronter. Parce qu'avec ou sans une arme à la main, ils combattaient de la même manière : en exploitant la plus petite goutte de poison létal présente dans leur matière grise.
- Tu vaux ton prix, poursuivit-il avec un très mince sourire en coin.
Les faibles d'esprit prétendront que non - quoi que j'en dise - mais ceux-là ne savent pas la situation dans laquelle se trouve mon équipage.
Un silence. Le capitaine leva sa fourchette, la pointant vers Merveil.
- Autrement dit, ce sont les circonstances qui font que ces 9000 pièces d'or ne sont pas cher payé pour ton acquisition.
Il haussa ses énormes épaules.
Merveil n'était donc guère habituée à boire. Elle n'avait pas avalé une gorgée de son verre que déjà l'alcool lui était sorti par le nez - façon de parler. Eviscéran avait levé ses yeux noirs sur sa nouvelle acquisition. Il y eut un silence inconfortable à cette table.
Véfa, qui n'avait pas anticipé ce coup-là, se hâta de désamorcer la situation :
- Du vin ? il faudrait pour cela que j'aille vérifier nos stocks...
Elle interrogea le capitaine du regard. Un peu tardivement, celui-ci lui répondit par un mouvement de tête presque imperceptible.
La demi-démone hocha la tête à son tour. Avec un petit sourire au coin des lèvres, elle s'était rapprochée du dossier de la grande blonde en lui déposant une main empathique sur l'épaule. Penchée à son oreille, elle lui glissa alors :
- Tu m'excuseras pour la gêne occasionnée~
Un clin d'œil plus tard, la séduisante Ritualiste s'en allait déjà chercher le nécessaire. Etrangement, l'empreinte fantôme de ses doigts chauds demeurait non loin du cou de Merveil. Comme un feu doux qui restait planté coincé, à cet endroit complice...
Quelle intention avait-elle instillé dans l'esprit de la femme qui valait 9000 pièces d'or ? Quelle pousse de bribe de volonté avait-elle planté là, à l'insu de tout le monde ?
Eviscéran croqua dans quelque chose de dur et craquant. Un os, sans doute, qu'il consommait aussi bien que la viande en elle-même. Le bruit que ses crocs produisaient en pleine mastication ressemblait au crissement du gravier.
Un son qui n'avait rien d'agréable à l'oreille...
Au-delà de son assiette à moitié vide, il fixait Merveil.
- Ton corps, commença-t-il, sans jamais éprouvé le besoin de rassurer Merveil sur son gaspillage, il ne s'est pas développé de façon naturelle, pas vrai ?
Jusqu'à quel point son regard était-il aiguisé ?
Le Brise-Monts de l'époque, dans le milieu des arènes où il avait combattu ardemment, s'était acharné à le poncer autant que ses muscles à l'entrainement. Les adversaires intelligents et sournois incarnant les pires, les plus dangereux et les plus dommageables de tous à affronter. Parce qu'avec ou sans une arme à la main, ils combattaient de la même manière : en exploitant la plus petite goutte de poison létal présente dans leur matière grise.
- Tu vaux ton prix, poursuivit-il avec un très mince sourire en coin. Les faibles d'esprit prétendront que non - quoi que j'en dise - mais ceux-là ne savent pas la situation dans laquelle se trouve mon équipage.
Un silence. Le capitaine leva sa fourchette, la pointant vers Merveil.
- Autrement dit, ce sont les circonstances qui font que ces 9000 pièces d'or ne sont pas cher payé pour ton acquisition.
Il haussa ses énormes épaules.
- J'ai fait une affaire, et je compte bien la rentabiliser avant la fin de la journée.
Ayant dit ce qu'il avait à dire, Eviscéran s'attaqua à ce qu'il restait de sa pitance.
Entretemps, le "poison" instillé par la main de Véfa s'était propagé dans l'enveloppe charnelle de leur "invitée". L'alcool qu'elle n'avait pas pu ingéré n'en représentait qu'un avant-goût. L'influence de la Ritualiste agissait de telle sorte que Merveil éprouve une grimpante bouffée de chaleur. Elle pouvait entendre des murmures, qu'elle était bien la seule à capter. Une petite voix sensuelle, pareille à celle d'une succube, qui lui suggérait des choses... pas très catholiques.
- J'ai fait une affaire, et je compte bien la rentabiliser avant la fin de la journée.
Ayant dit ce qu'il avait à dire, Eviscéran s'attaqua à ce qu'il restait de sa pitance.
Entretemps, le "poison" instillé par la main de Véfa s'était propagé dans l'enveloppe charnelle de leur "invitée". L'alcool qu'elle n'avait pas pu ingéré n'en représentait qu'un avant-goût. L'influence de la Ritualiste agissait de telle sorte que Merveil éprouvasse une grimpante bouffée de chaleur. Elle pouvait entendre des murmures, qu'elle était bien la seule à capter. Une petite voix sensuelle, pareille à celle d'une succube, qui lui suggérait des choses... pas très catholiques.