Le faux prêtre s’était installé avec insouciance au milieu des sœurs attablées, prenant sa place pour le souper. Aucune ne soupçonnait que leur chère petite Anna-Marie était encore étalée sur le sol de la cuisine, nageant dans une marre de cyprine et de foutre. Acceptant un panier d’osier qui lui était tendu, il s’empara d’une miche de main qu’il rompit avant de plonger ses crocs affamés dans la nourriture. Quand la petite religieuse qu’il venait de déflorer les rejoignit, il sourit doucement, l’invitant à s’installer à ses côtés. Ainsi vinrent-ils à consommer leur repas, inconscientes qu’elles avalaient une nourriture droguée par Valac. Pour récompenser Anna Marie et la malmener, il lui caressait la cuisse sous la table, ne trahissant pas sur son visage sa perfide lascivité.
Maintenant, il avait une autre idée en tête, et d’autres victimes à faire céder sous son joug. La jolie blondinette pouvait bien patienter pour ce soir, car le diable avait une autre idée en tête ...
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La lumière tamisée des vitraux projetait des éclats pâles et colorés sur les pierres froides du couvent. L'odeur d'encens mêlée à celle de la cire fondue flottait dans l’air immobile, portant avec elle une impression de quiétude trompeuse. Les murs de pierre, pourtant durs et immuables, semblaient frémir sous le poids du péché rampant qui s’insinuait dans les fondations mêmes du sanctuaire.
Dans le silence du couvent, le Père Val’ se tenait à genoux devant l’autel, le visage baissé en une posture d'humilité parfaite. Sa soutane noire moulait son torse sculpté, soulignant la puissance contenue de son corps, tandis que ses longs cheveux d'ébène encadraient son visage angélique. Ses lèvres murmuraient une prière inaudible, mais dans ses yeux brillaient des éclats de pure malice.
Les portes du chœur s'ouvrirent dans un froissement de tissus. Deux silhouettes identiques glissèrent silencieusement dans la nef. Les jumelles, Anabelle et Marie, étaient le parfait reflet l’une de l’autre : longues chevelures blondes encadrant des visages délicats, des yeux d'un bleu limpide et une démarche gracieuse sous leurs habits noirs de nonnes. Leurs mains croisées sur leur poitrine, elles s'approchèrent du prêtre agenouillé, une lueur d'inquiétude dans le regard. Elles avaient répondu à l’appel du Saint qui avait nécessité une aide particulière.
« Sœurs… » souffla-t-il d'une voix rauque.
« Je ressens la souillure… sur mon corps. Le combat contre les forces du mal a laissé des relents immondes et je sens les griffes des esprits malveillants se coller sur ma peau. Je dois être purifié. »
Se relevant discrètement, il fit face aux sœurs jumelles, tâchant de ne pas trahir la gourmandise de son regard qui toisait leurs formes graciles et juvéniles sous leurs robes moulantes. Les Saintes savaient garder les plus belles friandises vierges pour elles. Quel gâchis de les laisser hors de portée d’un prédateur comme lui.
“Le rite de purification. Je vous implore, mes enfants, de m’aider à purger mon corps de la noirceur qui m’éreinte.”
Elles auraient pu être hésitantes, mais leur innocence couplée aux charmes surnaturels de cet homme divin et séduisant, ainsi que l’effet insidieux de la substance qu’elles avaient consommées au fur et à mesure les rendaient très dociles et attentives aux demandes du prêtre. Elles le guidèrent hors du chœur, le menant à travers les longs couloirs de pierre du couvent. Les chandelles alignées le long des murs projetaient des ombres dansantes sur leur passage.
Ils atteignirent une lourde porte de bois sculptée. Marie poussa le battant, et une vague de vapeur chaude s’échappa de la pièce.
Les bains du couvent étaient une vaste pièce circulaire de marbre blanc dont le centre accueillait une large baignoire de bois enveloppée de satin et remplie d'une eau cristalline parcourue de volutes d’encens. La chaleur de la pièce embrumait légèrement l'air, créant une atmosphère intime et étouffante. Les sœurs refermèrent la porte derrière eux, isolant le monde extérieur. Quand elles se retournèrent, c’était pour découvrir que le prêtre s’était déjç dévêtu, dévoilant un spectacle ... torride.