Trois Dieux en moins. Tués en quelques secondes. Hestia, l’âme de l’Olympe, s’en était allée, et, avec sa mort, les temples de l’Olympe commençaient déjà à se fissurer. L’Olympe toute entière était une construction magique, la construction des Dieux. Hestia avait toujours assuré la cohérence de l’ensemble, reconstruisant l’Olympe à chaque fois que le Palais était assiégé. Et, avec la mort d’Aphrodite, tout ce qu’il y avait de beau et de sensuel dans la vie commençait déjà à s’étioler. La puissance dévastatrice d’Héraclès avait cloué de stupeur les combattants, les guerriers choisis par Maturin, qui se manifestèrent alors.
Kiriko fut la première à réagir. En voyant le corps sans vie de sa bien-aimée tomber au sol, une haine immense s’empara d’elle. La magie noire explosa en elle, et elle se rua vers Héraclès. Envolées, les leçons de magie de Sha. Envolée, la retenue. Envolée, l’expérience. Il ne restait plus qu’une passion dévorante, furieuse, et Kiriko s’abattit avec une fureur indescriptible sur Héraclès. Elle s’élança vers lui, déployant des ailes noires, et déclencha une attaque magique terrible, exprimant la fureur de toutes les anciennes incarnations de Kiriko. L’attaque frappa Héraclès de plein fouet, le transformant, tandis que Jhorne attaqua à son tour, et détruisit une bonne partie de la structure. Héraclès tomba sous la salle de Pandore, dans des grottes profondes et humides. Le temps pour lui de se rétablir, et des tentacules noirâtres en forme de ronces jaillirent du sol pour s’enrouler autour de son corps, cinglant sa chair, saignant son être. Il grogna sur place, semblant immobilisé, tandis que Palutena puisait dans sa magie également, et tentait d’éteindre ses flammes noires.
«
Hoonnn… »
Des cristaux noirs jaillirent autour de Kiriko, et transpercèrent le torse d’Héraclès. Surplombant ces attaques, les ailes d’une Palutena améliorée par ses alliées déployèrent des rayons énergétiques tranchants, véritables lasers, qui frappèrent le torse d’Héraclès. Tout cela aurait pu marcher… Mais le démon rugit alors, concentrant sa magie, et laissa exploser son énergie. Une onde de choc qui pulvérisa les tentacules de Kiriko, vaporisa les cristaux, et il bondit en avant, fusant vers le premier ennemi qui passait par là.
Jhorne s’interposa. Son épée fusa, et frappa Héraclès au cou. Une attaque redoutable, car les attaques de Palutena avaient fait fondre les flammes, mais qui n’ébranla que très légèrement le Démon. Héraclès attrapa Jhorne au cou, enfonçant ses griffes dans sa chair, et le repoussa d’une pichenette. Aussi massif fût-il, Jhorne fut emporté au fond de la grotte, et heurta l’un des piliers soutenant encore la voûte. Kiriko s’élança alors, et continua à attaquer, avec une rage démesurée le corps du monstre. Les lames se mirent à pleuvoir, et Héraclès tendit sa main, répondant aux attaques par une décharge magique. Une onde de choc jaillit, si puissante qu’elle lacéra le sol autour de lui, et repoussa Kiriko, l’envoyant rebondir sur le sol.
Il reporta alors son attention sur Palutena, dont les rayons énergétiques se concentrèrent alors sur son visage. Héraclès dut poser une main devant sa figure, protégeant sa tête. Seiya arriva alors, descendant en contrebas avec l’aide de Shad, et, tout en descendant, concentra son Cosmos dans son poing.
«
PEGASUS SUISEI KEN !! »
L’attaque classique de Seiya, les Météores, consistait en une multitude de coups de poings frappés à une vitesse phénoménale. Le
Suisei Ken concentrait tous ses coups de poings en un seul coup, une Comète de Pégase dévastatrice. Le coup frappa Héraclès au visage… Et lui éclata le visage, le coupant en deux. Seiya atterrit devant lui, et releva la tête, sur la défensive, en voyant le corps amorphe d’Héraclès errer lentement en avant, dodelinant du chef.
*
Son Cosmos… Je le sens en…*
Un tentacule jaillit alors du torse d’Héraclès, véritable lame qui frappa violemment le torse de Seiya. Son armure se fissura, et le choc le repoussa. Sans l’armure, Seiya serait mort. Il s’envola comme une flèche, et s’écrasa violemment contre un mur, vomissant du sang. La tête d’Héraclès se reformait, et le monstre rugit alors, déployant une nouvelle quantité phénoménale d’énergie autour de lui, gagnant encore en puissance, si cela était possible.
Seiya sentit lez décor voler en éclat autour de lui, tandis qu’un dôme d’énergie s’échappa du corps d’Héraclès, détruisant tout ce qu’il y avait autour de lui. Palutena se retrouva à générer des boucliers en urgence pour protéger les combattants, mais beaucoup d’entre eux explosèrent, tandis qu’Héraclès déchaînait l’Enfer autour de lui. La grotte, déjà instable, acheva de s’effondrer sur les combattants, noyant Seiya sous un déluge de pierre.
Seiya partit en arrière, et tomba dans un gouffre, une crevasse sans fond qui aurait pu l’emmener jusqu’au Tartare, s’il ne aprvint pas à s’agripper à une paroi.
Son armure continuait à se fissurer sans qu’il ne puisse se l’expliquer. Ce n’était pas une armure ordinaire, c’était une
kamui, une Armure Divine, de celle que les Olympiens auraient pu porter.
*
Son attaque a percé ma kamui… Qu’est-il donc ?*
Tandis que la grotte et le temple situé au-dessus s’effondraient, la Boîte, elle, resta en surface, semblant protégée de l’effondrement. Au milieu des débris, Héraclès émergea alors, rejoignant la surface. Il regarda brièvement autour de lui, et leva la tête.
Zeus le regardait depuis un kiosque surplombant la scène de combat.
Le père et le fils se jaugèrent encore pendant quelques instants…
…Et le sol s’ouvrit devant Héraclès, libérant une Kiriko toujours aussi furieuse, que l’effondrement de la grotte n’avait pas stoppé. Elle frappa le Démon au visage, et tenta encore d’enchaîner… Mais Héraclès la gifla alors sèchement. Un coup qui manqua arracher sa tête de son crâne. Il attrapa alors la jambe de la belle sorcière, et tira dessus, la séparant du reste de son corps, puis jeta ensuite la sorcière sur le sol.
Héraclès marcha alors vers la Boîte.
…Luria émergea également des décombres, et s’élança en hurlant vers lui, son épée pointée en avant. Elle bondit sur le côté, s’appuyant sur un débris pour bondir vers Héraclès. Son épée se nicha dans son épaule, sans que cela ne semble émouvoir le Démon, qui attrapa la jeune femme au cou, et envoya le dos de Luria se briser sur son genou, dans d’atroces craquements osseux. Son corps démantibulé tomba mollement au sol.
Héraclès continua à marcher vers la Boîte.
…Jhorne s’élança à son tour, véritable masse. Les deux se heurtèrent avec force, faisant trembler le sol. Les mains d’Héraclès se serrèrent sur les mains de Jhorne, et, pendant quelques secondes, le Démon sembla vaciller. La détermination du colosse de Lumen était à son paroxysme… Puis ses veines commencèrent à perler, et ses articulations craquèrent. Le Démon reprit l’ascendant sur lui, faisant ployer le genou de Jhorne. Et les os des bras de Jhorne se déchirèrent, puis ses bras lui furent violemment arrachés du reste de son corps, avant qu’Héraclès ne repousse le corps de son adversaire du pied.
Débarrassé de cette gêne, Héraclès reprit sa marche, et les Éclats apparurent alors, scintillant, tous sur la Boîte.
…Prenant sa forme la plus puissante, la dragonne Shad jaillit des débris, et cracha un jet de flammes étincelant sur Héraclès. Un océan de feu sembla le recouvrir pendant quelques instants… Puis un cône jaillit du bras d’Héraclès, et transperça le torse du dragon. Ce fut la forme humaine de Shad qui retomba au sol, un trou béant dans le corps.
Héraclès s’avança encore. Le sol s’illumina brusquement tout autour de lui, comme si une tempête lumineuse scintillait autour de lui.
…Sans doute plus furieuse qu’elle ne l’avait jamais été, Palutena déploya son attaque ultime, et généra dans le ciel, au-dessus d’Héraclès, un trou noir, qui commença à grossir, attirant à lui toute matière. Surpris, Héraclès releva la tête, et décolla du sol. Sa masse fut attirée par le trou noir, et il commença à remuer des bras, se rapprochant inexorablement de la sphère sombre… Avant qu’un puissant rayon n’en jaillisse, le transperçant de part en part. Le corps d’Héraclès fut transpercé par cette lame, et le corps du Démon retomba vers le sol. Il tomba à genoux, et Palutena bondit vers lui, optant pour une attaque « Missile Angélique ». Son genou frappa Héraclès, le relevant, et elle profita de son avantage pour déclencher à bout portant des attaques énergétiques supplémentaires… Mais, soudain, la main d’Héraclès émergea de la masse informe qui le constituait, et s’agrippa au visage de Palutena. Il serra alors, brisant la boîte crânienne de Palutena, envoyant des morceaux d’os déchiqueter son cerveau.
Héraclès jeta ensuite le cadavre de la Déesse sur le côté, et chancela un peu, son corps grièvement blessé par les attaques de la Déesse icarienne, mais se reconstruisant petit à petit.
…Les Météores de Pégase le frappèrent alors. Les projectiles frappèrent Héraclès de part en part. Seiya avait émergé des débris de la grotte, et était désormais le dernier obstacle entre Héraclès et la Boîte. Il multiplia les Météores, arrachant des morceaux du corps d’Héraclès, qui contre-attaqua par une attaque, un coup de poing dévastateur qui transperça le ventre de Seiya. Le corps de Seioya se crispa sur place tandis que le Saint se mit à vomir du sang. Héraclès le souleva au-dessus de lui, puis le jeta ensuite au sol, au milieu des débris de son armure, qui avait explosé lors de l’impact.
Et, sous les yeux ahuris de Seiya où la vie s’échappait peu à peu, Héraclès posa enfin la main sur la Boîte…
…Pour qu’un terrible éclair le frappe de plein fouet. Un éclair qui le repoussa violemment. Zeus venait de redescendre sur le sol.
«
ASSEZ ! Je t’arrêterai, mon fils ! »
Héraclès roula sur le sol, et tenta de se relever, avant que le sceptre de Zeus ne tonne à nouveau. Un éclair supplémentaire frappa le corps d’Héraclès, puis un autre, et encore un autre.
«
Je vais mettre fin à ce carnage, je… »
Zeus sentit alors son cœur s’arrêter, et cligna des yeux à plusieurs reprises. Héraclès se redressa lentement, tandis que Zeus commença à éternuer, crachant un sang noirâtre de ses lèvres. Il posa sa main sur son cœur, et Héraclès marcha alors lentement vers lui.
«
Mais… Mais qu’est-ce que ? »
Héraclès l’attrapa alors à la gorge, et le souleva du sol.
«
Tu n’as toujours pas compris ? Les Maux de Pandore… Ce que vous avez enfermé dans cette boîte… La malédiction d’Ouranos. Dans notre famille, tout a toujours été une question de générations. Les enfants portent en eux les vices de leurs parents, et paient pour leurs péchés.
-
Aargh ! »
Héraclès était en train d’absorber toute l’énergie de Zeus, qui se rabougrissait sur place. Ses muscles diminuaient à vue d’œil, tout comme sa taille. Sa majesté s’effaçait, tandis qu’Héraclès retrouvait en force. Et, alors que Zeus lâchait son sceptre, il commença enfin à comprendre. Héraclès le vit dans ses yeux, et ricana.
«
Vieux débris. »
Héraclès jeta alors le vieillard amorphe, cacochyme, qu’était devenu Zeus sur le sol, et leva les mains.
«
Je suis le Premier des Dieux, Zeus ! J’ai été enfermé, banni, scellé sous la Tour ! Il est temps de ramener l’harmonie dans ce monde, dans ces réalités déchirées ! Ouranos m’a porté, Cronos également, tu m’as porté aussi avant de me séparer… Mais je suis enfin complet. Moi, CHAOS, je revis ENFIN ! »
Héraclès se transforma alors. Il évolua, et commença à s’élever, pour devenir l’immondice qui n’aurait jamais dû revoir le jour.
Chaos venait de se réveiller !
Et, flottant dans les airs, il commença à se répandre dans tout le Multivers, les Éclats de Pandore scintillant sur son torse, y compris l’Éclat de Pandore, au milieu des autres.
Seiya, qui sentait la vie le quitter, s’efforçait de garder les yeux ouverts le plus longtemps possible. Il clignait des yeux, et commençait à sentir ceux-ci bourdonner. Puis il eut l’impression qu’un rayon de lumière sortait de la noirceur absolue s’échappant de Chaos.
«
Héros… Ce n’est pas la fin. »