L’Olympe tremblait sur ses fondations, mais Zeus tenait toujours bon. Cette Saïyen s’avérait plus puissante que ce qu’il pensait, d’autant qu’elle avait réussi à améliorer sa transformation en Super Saiyan. Même si Zeus n’avait aucun pouvoir sur Daïchi, il connaissait bien évidemment chaque Monde-Cœur, chaque Rayon, ainsi que les peuples le peuplant. Et le Rayon Vert, notamment Daïchi, abritait un vivier de menaces potentielles pour le Monde Ultime. Les Saîyan, les robots spatiaux, et les autres puissances cosmiques régnant sur Daïchi. Il ne comptait pas se laisser dominer si facilement. Maïas avait réussi à se transformer, et, au moment où l’
Holy Thunderforce lui tomba dessus, elle contre-attaqua en regroupant toute son énergie en la faisant exploser. Les deux attaques se heurtèrent, l’éclair énergétique de Zeus se heurtant au cône d’énergie de la femme.
Une immense explosion illumina l’Olympe, explosant plusieurs tours. L’onde souffla Zeus, et, quand l’explosion retomba, Maïas était agenouillée au sol, tandis que Zeus s’était envolé. Le Dieu avait été projeté en arrière par l’intensité de l’explosion, et s’écrasa contre une tour, qu’il transperça, avant d’atterrir dans une fontaine, et roula sur le sol, avant de terminer sa course sur le ventre. Zeus soupira lentement en rouvrant les yeux, et constata alors, devant ses yeux, un phénomène étonnant…
…Du
sang. Du sang s’échappait de ses narines et de ses lèvres, et tombait sur le sol, formant des gouttes écarlates.
*
Incroyable ! Comment de simples mortels ont pu me faire soigner ? Moi, le Roi des Dieux ?!*
Surpris, Zeus se releva, et s’avança à travers les ruines de sa forteresse. Hestia allait tout reconstruire, et il rejoignit Maïas. Celle-ci avait perdu toute sa puissance, et plusieurs gardes olympiens la tenaient en respect.
«
Et bien… On peut dire que tu es redoutable, humaine. Je te tire mon chapeau.
-
Que doit-on faire d’elle, Monseigneur ?
-
Enfermez-là dans un cachot, à côté du Kryptonien. Je… »
Zeus se tut brusquement, et tourna la tête en fronçant les sourcils… Et une onde de peur se lut alors sur son visage.
Héraclès venait d’arriver depuis une aile latérale, et une aura rougeâtre et noirâtre s’échappait de son corps.
«
Héraclès…
-
À moi, Père… Elle est à moi !
-
Le combat est fini, Héraclès, cela suffit ! tonna Zeus.
-
Haha ! Vieux fou décati… »
Une voix terrible émana alors du corps d’Héraclès, tandis que des ombres noires s’échappaient encore de son corps, formant une sorte d’aura infernale qui s’épaississait, de longues flammes d’où des tentacules émergeaient, jaillissant de son dos. Zeus serra le poing, sentant le pouvoir terrible de son fils. Les conteurs grecs ne s’étaient pas trompés sur Héraclès, un personnage torturé, très ambivalent. Il était l’un des plus grands héros de la Grèce antique, mais aussi un effroyable meurtrier, en proie à des crises de rage que les conteurs avaient attribué à Héra… Si seulement les choses avaient été aussi simples.
L’un des actes les plus connus d’Héraclès pour illustrer sa folie était le massacre des
Chalkoarai, les enfants d’Héraclès issus de son union avec Mégara, fille de Créon, le Roi de Thèbes. Lorees d’une nuit de folie, Héraclès tua toute sa famille, il les massacra tous dans sa maison, et les enflamma ensuite. Quand Héraclès retrouva la raison, il songea à se suicider, avant que Thésée ne l’en dissuade, et, pour se pardonner, entama les Douze Travaux. Mais, même lors des Douze Travaux, il avait encore eu ses accès de folie, qui l’avaient notamment conduit à attaquer les Amazones.
Oui, si seulement Héra avait pu être responsable de tout ça, être l’unique coupable de cette situation… Zeus puisa dans sa force, et ses mains s’illuminèrent.
«
Arrête-toi immédiatement !
-
Il est trop tard, Zeus ! Trop tard, trop tard ! Tu nous as ouvert les portes, et il y a bien trop longtemps que nous dormons ! »
Les éclairs fusèrent des mains de Zeus, et frappèrent de plein fouet Héraclès. C’était un éclair étincelant, éblouissant, tout simplement aveuglant, mais qui ébranla à peine Héraclès. Celui-ci ricana encore, avant de défaillir.
«
Je… N-Non, non, non… Jamais, non… !! »
Héraclès tomba à genoux. Du sang noirâtre s’écoulait de ses yeux, et il se gratta les joues, tant et si bien qu’il arracha quelques lambeaux de peau. Puis il hurla encore, ce qui déclenchant une terrible onde magique autour de lui, déchirant et fracturant le sol. L’onde repoussa même Zeus ainsi que les soldats accompagnant Maïas. Surpris, Zeus serra les dents, sentant une terrifiante magie remonter dans le corps de l’Olympien. Une magie sombre, funeste, plus sombre encore que la magie noire…
«
ASSEZ ! HOLY THUNDERFORCE ! »
Un canon d’éclair jaillit du ciel, et frappa de plein fouet Héraclès. Mais, au lieu de l’entendre hurler de douleur, il ricana encore… Ses yeux s’illuminèrent encore… Jusqu’à ce qu’une silhouette ne jaillisse entre les deux.
Nimbée de blanc, d’une aura envoûtante et pénétrante,
Hébé, la femme d’Héraclès, venait d’apparaître. Elle prononça alors une étrange mélopée, et une voix gronda alors dans le corps d’Héraclès.
«
Non, non, nooonn… Va-t-en, infâme salope ! Sors d’ici !
-
C’est à toi de sortir de ce corps, monstre ! Ramène-moi mon époux ! Résiste-lui, Héraclès !
-
Vous avez perdu ! Vous n’êtes que des morts en sursis !
-
TU NE ME FAIS PAS PEUR !
-
RAAAAARRRGH… !! »
Héraclès hurla encore, et transperça alors sa propre poitrine avec sa main. Il vomit du sang et des larmes, tandis que, de sa plaie béante, un sang noir, visqueux, s’échappait de sa plaie. Il se calma toutefois lentement, au fur et à mesure que l’aura d’Hébé le recouvrait… Ce qui amena enfin Zeus à commencer à se détendre. Ils avaient frôlé le pire, mais il sentait bel et bien l’aura malfaisante recouvrant Héraclès s’envoler.
«
Conduis-le au sanctuaire, Hébé, soigne-le… »
Hébé acquiesça doucement, et, tandis qu’on emmenait également Maïas, Zeus reprit ses esprits… Jusqu’à entendre Hestia se rapprocher de lui.
«
C’est pour ça que tu voulais affronter le Kryptonien ?
-
Héra va revenir… Et je sais que je perdrai à nouveau le contrôle. Mais, si Héraclès l’avait affronté… Nous aurions tous perdu. Hébé va l’endormir, il ne participera pas au combat final. »
La Déesse du foyer hocha doucement la tête.
«
Tu saignes encore du nez.
-
Hrrrmpfff… Cette Saiyen s’est révélée plus dangereuse que ce que je pensais. »
Hestia était déjà en train de reconstruire progressivement l’Olympe. Difficile de dire si tout serait reconstruit dès l’arrivée d’Héra. Zeus leva la tête, observant le ciel noirâtre.
«
Assure-toi qu’Aphrodite ne sort pas de ses quartiers.
-
C’est une question de bon sens, confirma Hestia.
Penses-tu tenir jusqu’à la fin ? »
Zeus l’observa brièvement, avant de fixer encore le ciel, et grogna en sentant son cœur l’élancer douloureusement.
«
Non… Mais j’ai foi en Héra, comme toujours. »
Zeus se retourna alors, et se dirigea vers son trône, sur lequel il s’assit lentement, et contempla la grande galerie étoilée devant lui.
Sa salle du trône.
C’est ici que tout allait bientôt se jouer, ici que le dénouement final aura bientôt lieu. Tandis qu’il pansait ses plaies, yeux clos, il y songeait.
Partout, ses armées battaient en brèche. Il sentit l’énergie d’Arès revenir devant lui, et baissa les yeux, voyant son fils échouer sur le sol, humilié, tué par feue Enyo. Il vit qu’Iris avait retrouvé les sorcières de Sha, qui emmenaient avec elles la Pensine destinée à soigner Sha et à lui rappeler tout ce qu’elle devait savoir. Il vit également ses frères en péril. Hadès se heurtait aux Titans. Poséidon s’était déployé à Lumen, mais avait perdu son Kraken. À Mijak, Telphousa avait échoué, et l’armée mijakienne se regroupait massivement autour de la capitale endeuillée…
Bientôt, oui, bientôt, tout sera terminé.
*
Fais vite, Héra, fais vite…*
Il grogna encore, et crispa ses doigts sur les accoudoirs du fauteuil, sentant une migraine furieuse le saisir. Un grondement furieux s’échappa à nouveau de ses lèvres, et du sang noir s’en échappa cette fois, salissant son torse.
*
Vite… Avant qu’il ne soit trop tard…*