Pour la deuxième fois au cours de cette "entrevue", Rëko, bousculée, bascula sur les fesses. Elle avait la gorge en feu après avoir avalé tant de coups de reins. Son Maître n'y était pas allé de main morte. Elle n'en avait pas attendu moins de sa part. Aussi la Wyverienne succubisée ne toussa pas. Derrière ce poignet qui lui servait à se nettoyer modérément les lèvres, le Péché Rouge sourit en coin. Expression vicieuse que la créature de luxure eut vite fait de travestir lorsqu'elle eut croisé le regard de son dominant. Celui-ci prenait son pied en la faisant souffrir ? Alors Rëko lui offrit ce visage de femelle en difficulté. C'en était peut-être trop au yeux du démoniste ?
Maurice Malné lui tomba dessus !
- Aaaahh ?~
Allait-il se résoudre à la prendre par la voie naturelle ?
Pour le moment, juché sur son corps allongé, il avait l'air préoccupé par ce qu'il voyait. Ou plutôt par ce qu'il pinçait entre ses doigts rustres. Cette paire de tétons complètements ressortis, oui.
Rëko soupira lascivement.
Elle n'avait pas encore pris le temps de se faire percer, et cela agaçait son Maître.
Le sourire de la succube frôlait dangereusement l'impudence.
- Malheureusement, mon petit caprice est mort trop t-
Piètre excuse ! En lui intimant de la fermer et de sucer, Maurice Malné lui fourra à nouveau les lèvres. Cette seconde chevauchée fut encore plus rude que la précédente. Plus aucune arrivée d'air possible, parce qu'il lui pinçait le nez d'une main ferme ET compressait sa cage thoracique avec ses fesses. Rëko aurait très bien pu y passer, même avec son expérience dans le domaine. Heureusement pour cette redoutable catin, le démoniste ne tarda guère à la récompenser. Les muscles de la gorge malmenée de la succube roulèrent en conséquence, amenant le fruit grumeleux de la jouissance à glisser jusqu'à son estomac. Obscène offrande qui donna un coup de fouet à la pute ailée !
Rëko, les lèvres entrouvertes, se redressa tout de suite après son vigoureux partenaire.
Guère en mesure de lui couper la parole, elle se contenta d'écouter ses directives et de dévorer, de ses yeux rouges affamés, sa silhouette masculine.
Un jour, nous concevrons le plus puissante des Wyvernes. Elle sera aussi violente et autoritaire que vous, mon Maître ! Elle marquera à jamais le monde de son empreinte de titan. Ainsi, elle fera la joie de ses parents. Alors, en retour, nous lui offrirons un régiment de frères et sœurs ♥
Le nom de sa Sœur de Péché la ramena pourtant à la réalité du présent. Rëko se devait de l'amener à son Maître. Amanita Anthelme. La prêtresse corrompue qu'elle avait piégée, et qui avait fait la sinistre joie de Noirci au point de lui donner quatre enfants à son image. Le Péché Rouge avait interdiction de toucher le Péché Vert. Le gobelin défiguré non plus.
Ils formaient un si beau couple... comme c'est dommage de devoir le briser par ma seule voix~
Ce n'était pas tout. Maurice Malné tenait absolument à ce qu'un artisan du coin s'occupe de lui décorer les seins.
Rëko hocha la tête. Il lui avait mis l'eau à la bouche en l'autorisant à hanter les rêves dudit forgeron.
Cette fois-ci, il sera servi comme un prince !
Comble du bonheur, le démoniste envisageait très sérieusement la perspective de mobiliser ses pouvoirs diaboliques pour enfin convertir le rônin.
Les ailes et la queue caudale de la Wyvérienne succubisée s'étaient mis à frémir.
- Vous n'aurez nul besoin de remuer un orteil, mon Maître. Comptez sur votre humble serviteur pour que la moindre de vos exigences devienne une réalité ♥
Elle prit ensuite congé, sautillant dans les couloirs comme la plus heureuse de toutes les filles ! Le chemin vers la chambre d'Amanita Anthelme, Rëko le connaissait par cœur. Aussi eut-elle vite fait d'ouvrir la porte sans prévenir. Une odeur de renfermé mélangé à des relents de sexe assaillirent ses narines. Les rideaux avaient été tirés, conférant à la scène une luminosité tout juste suffisante. Le lit à baldaquin grinçait sous le poids conjugué de Noirci et de la prêtresse. Le champion gobelin était presque massif en comparaison de ce petit bout de femme ! Ce monstre adorait la besogner par l'arrière. Généralement, quitte à faire flancher sa mie, il ne se contentait pas d'un unique orgasme...
Le regard de la succube eut vite fait de survoler l'état de sa Sœur de Péché.
Si son corps nu et menu était déjà gras de sueur, aucun de ses trous n'avait encore été rempli par autre chose que cet épais fût de chair verte.
Haletante, la prêtresse tourna un regard surpris sur la souriante succube.
- Qu-qu'est-ce que tu fous là, toi ?!
Bien sûr : ses yeux roses s'étaient plissés sous le coup de la colère.
Noirci, lui, grogna son indifférence ; il n'en avait cure d'être zieuté par Rëko tant que le petit cul de sa mère rebondissait contre sa queue.
- Dégage tout de suite de ma... Ahnn !... MA chambre !
Se voulant provocatrice, Rëko s'approcha plutôt de leur remarquable couche.
- Je crains de ne pas pouvoir accéder à ta demande, chère petite Sœur de Péché.
Ses prunelles carmines passèrent du visage contracté de la concernée à celui, carbonisé, de Noirci.
- Le Maître exige que tu lui remettes sa précieuse poule pondeuse. (Elle sourit de toutes ses dents.)
Tu en auras bien profité, pas vrai ? Malheureusement pour tes beaux yeux, ton emprunt est expiré ; elle est, avant toute chose, la propriété de notre Maître à tous les trois, le grand Maurice Malné~
En plus de continuer à culbuter l'impuissante prêtresse, le champion gobelin se redressa, toisant d'un œil torve celle qui s'imaginait pouvoir lui imposer sa loi - ou celle de leur Maître.
- Dois-je comprendre que tu refuses de te soumettre à sa demande ?
Il grogna un rire.
- Très bien.
Un éclair rouge traversa le regard de la succube. Tout alla très vite. Bien trop vite, même pour le meilleur gobelin du démoniste ! Rëko lui avait sauté dessus, en passant par-dessus le corps d'Amanita Anthelme. Malgré son poids plume et la différence entre leurs gabarits respectifs, la succube fut à même d'arracher Noirci à son fourreau de chair en le faisant basculer du lit. Noirci s'effondra lourdement sur le dos, son assaillante assise à califourchon sur son ventre. Furieux, le gobelin entreprit de la désarçonner. Rëko, hilare, joua le jeu, se retournant dans la foulée. Sa queue de diablesse s'enroula alors autour du cou du dissident. Son extrémité pointue lui fila sous le nez avant de tapoter précautionneusement sa large gorge. Conscient que sa vie était en jeu, le gobelin ne bougea plus d'un cil.
La Wyvérienne succubisée lui coula un sourire malicieux par-dessus son épaule rouge.
- Tu as bien grandi, Noirci, dit-elle en le branlant distraitement.
Tu es devenu une vraie bête montée sur deux pattes ! Mais ne te berce pas d'illusions : tu restes un vulgaire gobelin, alors que moi je suis une succube. Le gouffre qui subsiste entre nous est bien trop large pour que tu puisses l'enjamber en l'espace d'une seule petite évolution.
Noirci, les bras écartés, en plus de ne plus être capable de lui opposer résistance, peinait à contenir son érection. Rëko sentait son membre palpiter entre ses griffes. Ses coups de poignet, de plus en plus vifs, commençaient à avoir raison du champion gobelin.
Amanita Anthelme, que cette vision faisait rougir, s'était penchée au bord du lit pour faire sa petite crise de jalousie :
- Lâche-le tout de suite, sale voleuse ! Il est à moi !
- Aaaah ! ma pauvre petite Sœur de Péché, soupira Rëko en secouant la tête.
Il serait plus exact de dire que tu lui appartenais avant que j'intervienne.
- N'importe quoi ! Je me suis consacrée sa queue. Il n'a connu autre féminité que la mienne et-
Tel un paon furieux, Rëko déplia ses ailes de chauve-souris. Dans un sursaut de peur, la prêtresse s'étrangla.
- Cesse tout de suite ton délire, misérable égocentrique ! Aujourd'hui, le nuage de stupre sur lequel tu te vautrais vient de s'étioler. Notre Maître t'a jetée en pâture à ce gobelin, et ça nous le savons tous les trois depuis près d'un mois.
Comme pour acquiescer, Noirci eut un hoquet de plaisir. L'étreinte focalisée de la succube acheva de le faire jouir à gros jets. En retombant, ceux-là s'écrasèrent sur son entrejambe et les doigts rouges qui lui enserraient le manche.
Sachant le gobelin vidé, Rëko le soulagea de sa (emp)prise.
Tout en se redressant et en se pourléchant les ongles comme une chatte appliquée à faire sa toilette, elle jeta un regard oblique à sa Sœur de Péché.
- File donc te refaire une beauté. Je t'accorde cinq minutes avant de devoir me résoudre à te traîner par la peau des fesses auprès de notre Maître.
- Il veut... vraiment me revoir ?
Rëko secoua la main.
- Sûrement pas dans cet état !
L'immobilisme et le regard pensif de la prêtresse l'agaçaient. Rëko cala les poings sur ses hanches et lâcha froidement :
- Quatre minutes. Voilà ce qu'il te reste.
Accusant un nouveau sursaut, Amanita Anthelme se décida enfin à descendre du lit.
- C'est bon, c'est bon ! j'y cours. Arrête de me pousser au cul !
Oh ! comme la succube regrettait de ne pas pouvoir la toucher pendant ses ablutions...
Hélas, elle dut s'en tenir à la sévère consigne de Maurice Malné. Et le rejoindre, un chouïa plus tard, aux côtés de la prêtresse qui s'était équipée en conséquence.
Ses doigts avaient retrouvé un sceptre métallique de la couleur de ses yeux. Cet outil de travail dont elle s'était passé pour en astiquer un autre avec... différentes parties de son corps, qu'une robe noire, courte, légère et tout juste lestée que quelques joyaux couleur saumon sublimait.
Debout face au démoniste, Amanita Anthelme, un peu tendue, se fendit d'une courbette digne de la noble déchue qu'elle était devenue.
- Je... Je suis de retour pour combler tous vos désirs, Maître.
Elle ne releva pas la tête sans attendre sa permission. Même si après avoir pris tant de coups de reins en compagnie de Noirci, cette posture lui faisait un peu mal au bas du dos.