Au milieu du marché, se trouvait la guilde des Chasseurs, une guilde spécialisée dans la chasse aux monstres, et qui avait récemment subit de lourdes pertes avec l’arrivée influente de monstres sur le territoire. Les contrats de chasse ne manquaient pas à Lumen, mais les chasseurs, eux, si. Cependant, ce n’était pas le cas de Nowe, qui, pour libérer sa frustration, se jetait sur un peu prés tout contrat de chasse qui pouvait lui apporter un afflux d’adrénaline. Il avait déjà éliminé un loup-garou, une brouxe et une meute d’orcs dans la région. Arrivé devant un grand panneau de bois cloué à la façade du bâtiment de la Guilde des Chasseurs, il balaya les avis d’un œil distrait. Des contrats de primes couvraient la surface, cloués en vrac, certains déchirés ou recouverts de taches sombres. Mais son regard s’arrêta sur une feuille récente, encore intacte malgré l’humidité ambiante.
"Prime pour extermination d’une meute de gobelins errants.
Ces créatures se sont installées dans les grottes au nord de la capitale et attaquent les convois marchands. Plusieurs caravanes pillées, voyageurs portés disparus.
Dernier signalement : trois jours en arrière.
Montant de la récompense : 200 souverains d’or."
Nowe pinça les lèvres. Deux cents souverains, c’était peu. Trop peu pour une simple expédition, encore moins pour un vrai danger. S’ils payaient aussi mal, c’est que personne ne jugeait ces gobelins assez menaçants pour s’y risquer. Ou alors, ils sous-estimaient la situation.
Il arracha la feuille et se retourna vers le comptoir, où un homme en armure de cuir, occupé à tailler une pomme, leva les yeux vers lui.
— Tu veux ce contrat ? fit-il en jetant un regard au parchemin.
Nowe hocha la tête.
— Pas beaucoup de chasseurs intéressés ?
L’homme haussa les épaules.
— Ça reste des gobelins. Tout le monde s’en fout, tant qu’ils restent planqués dans leurs trous. Mais ça commence à gueuler à la Guilde. Disparitions, attaques nocturnes. Une femme aurait été enlevée y’a pas deux jours. Les autorités s’en lavent les mains.
Nowe plia lentement la feuille avant de la ranger sous sa cape.
— Où est leur repaire ?
— Des grottes à l’orée de la Forêt de Brisemarche. Facile à trouver, y’aura des traces. Mais fais gaffe, ces enfoirés sont nombreux.
__Très bien
Le soleil déclinait à l’horizon lorsque Nowe atteignit la lisière de la Forêt de Brisemarche. Il suivit les traces laissées par les gobelins. Des empreintes irrégulières dans la boue, des bris de branches, des morceaux de tissu accrochés à des épines…
*Ils n’ont même pas cherché à masquer leur passage. Des êtres confiants, ou simplement stupides. *
Les traces qu’il avait suivies jusque-là indiquaient un petit groupe, six ou sept individus tout au plus. Trop nombreux pour une attaque frontale dans un espace clos.
*je dois etre méthodique…*
Il ouvrit son sac et sortit une corde et une petite fiole d’huile noire. Puis il dégaina une dague courte, plus adaptée aux combats rapprochés dans un environnement aussi exigu. Son épée, trop encombrante ici, resta accrochée à son dos.
Il s’avança, épousant les ombres.
Le premier gobelin montait la garde, somnolent, adossé contre la paroi rocheuse. Nowe ne lui laissa aucune chance.
Un pas. Un souffle. Un éclat d’acier.
Le chasseur fondit sur lui, plaquant sa main sur sa bouche pour étouffer tout cri, sa dague perçant la chair molle sous le menton. Le corps se convulsa, puis s’affaissa sans bruit.
Il le traîna sur le côté et fouilla ses possessions. Une corde effilochée, des os rongés, une dague tordue… Rien d’utile. Mais il trouva un petit sachet de poudre noirâtre. Une reconnaissance fugace lui fit comprendre de quoi il s’agissait : une mixture inflammable souvent utilisée par les gobelins pour allumer leurs torches.
*ça, ça peut etre utile…*
Nowe s’enfonça dans le tunnel, baissant la tête pour éviter les stalactites dégoulinant d’humidité. La roche suintait, et l’espace se resserrait, forçant le chasseur à avancer accroupi.
Au loin, des ricanements gutturaux et des chocs métalliques résonnaient. Les gobelins se pensaient en sécurité.
Il arriva à une première alcôve, où deux gobelins étaient penchés sur un butin misérable : quelques pièces de cuivre et des restes de nourriture.
Il lança un petit caillou derrière eux. Par réflexe, l’un des gobelins tourna la tête… et ce fut sa dernière erreur. Nowe se faufila derrière lui et enfonça sa dague sous sa clavicule, perforant le cœur. Il retint son corps avant qu’il ne s’effondre, puis le posa au sol.
L’autre gobelin se retourna, mais trop tard. Un coup précis à la gorge le fit basculer en arrière, gargouillant son dernier souffle.
Trois de moins.
Il s’avança plus profondément, sentant une présence plus… humaine.
Puis, il entendit un bruit. Un faible gémissement.
Une lumière pâle vacillait à l’intérieur d’une salle plus grande. Un gobelin plus massif, aux yeux brillants de malice, gardait l’entrée où se trouvait une femme aux longs cheveux emmêlés. Elle était ligotée, affaiblie, les vêtements en lambeaux. Ses poignets étaient entravés par des cordes imbibées de runes étranges.
*Un sceau anti-magie ? *
Le chef des gobelins s’approcha de la jeune femme, un sourire tordu déformant son visage grotesque. Son haleine fétide empestait la chair avariée et la bière bon marché.
— "Héhé… Belle humaine prise au piège. Plus d’pouvoir, plus d’fuite, hein ?" Il gloussa, léchant ses lèvres craquelées.
Il attrapa une mèche de ses cheveux entre ses doigts sales et la renifla bruyamment.
Les autres gobelins éclatèrent de rire, se délectant de la terreur silencieuse de leur captive. Le chef inclina la tête, son regard jaune brillé de malice, puis il mit sa main sur sa poitrine massive.
— "Oh bon sang, regardez-moi ces nibards, on a mis la main sur le jackpot ! Oh putain, tu me fais grave bander ! Je n’ai jamais vu d’aussi gros nichons de toute ma vie ! Ah oui, toi, tu vas porter mes enfants, tu m’entends ? Ton ventre va servir à accueillir ma progéniture, tu donneras naissance a de jolis bébés gobelins qui vont te sucer les obus pour avoir leur lait. Mais d’abord, je vais te baiser comme une chienne