The Multiversity

[Tomb Raider]

« Roanapur est une cité-libre, Lara, c’est un endroit dangereux où tout est permis. Les États de la région ferment les yeux sur ce qui se passe dans cette île, car chacun y trouve son compte.
-  Une Libertalia moderne, en quelque sorte. »

Guidée par Victor Sullivan, le mentor de Nathan, et quelqu’un qui avait toujours eu des relations plus ou moins confuses avec le crime organisé (Lara soupçonnait Sullivan d’être probablement un ancien agent secret chargé de tisser des liens entre les gouvernements et le milieu du crime organisé), Lara recevait une petite explication sur Roanapur. L’île avait été fondée lors de la guerre du Vietnam, par des déserteurs américains et vietnamiens qui s’étaient rendus sur cette île pour fuir les consignes idiotes qu’ils avaient reçu. Des soldats qui avaient sympathisé avec leurs ennemis. Il n’y avait rien de pire dans une guerre que des gens qui commençaient à réfléchir et à s’interroger sur la légitimité de leurs ordres. À l’image de Las Vegas, l’île avait été façonnée par le crime organisée, et avait acquis sa fortune et sa réputation ainsi.

Libertalia, elle, était le nom d’une colonie pirate qui, selon la légende, aurait été une utopie pirate installée à Madagascar.  L’utopie pirate restait à ce jour un mythe, mais il existait effectivement sur Terre quelques îles pirates libertaires… Madripoor, mais aussi Roanapur. Et c’était justement ici que Lara devait se rendre.

À bord d’un hors bord, ils entraient dans la lagune de l’île, et aperçurent une immense statue de Bouddha.

« L’île a un historique confus, et assez méconnu.
-  Je suis une grande fille, Victor, je sais faire mes recherches moi-même. »

Lara savait que Roanapur disposait d’une jungle vaste et dense, très dangereuse. Il y avait des animaux sauvages, mais la jungle abritait surtout les plantations d’opium de cartels et des triades. Roanapur était à proximité de la Thaïlande et du « Triangle d’Or », une appellation géopolitique désignant l’une des principales plaques tournantes mondiales du trafic d’opium. Le trafic d’opium avait commencé, historiquement, lorsque les colons français avaient voulu exploiter l’opium sur les montagnes du Laos, donnant lieu aux guerres de l’opium, opposant la Chine aux puissances occidentales. L’opium avait également joué un rôle fondamental pendant la Guerre du Vietnam, finançant les armes et le conflit. Roanapur avait été fondé sur l’opium, et, de ce que Lara avait compris, les principaux barons de la colonie étaient des trafiquants d’opium en lien avec le crime organisé thaïlandais. Triades chinoises, Yakuzas japonais, et milices locales se disputaient le contrôle des champs de production, et Roanapur n’échappait pas à cela.

Historiquement, l’opium avait été cultivé par des moines à partir du pavot. Cela signifiait que les champs d’opium se trouvaient à Roanapur le long des anciens temples bouddhistes de l’île, entre les mains des criminels locaux. Or, Lara recherchait un artefact antique qui, de toute évidence, se trouvait dans l’un de ces temples. Ils allaient donc avoir besoin d’un guide.

« J’ai rendez-vous avec les agents de la Black Lagoon dans un petit bar sympa le long du port. Des gens de confiance. Ils vous fourniront un guide.
-  Je n’aime pas ça, je peux me débrouiller toute seule.
-  Ouais, Princesse, ironisa Sullivan en finissant son cigare tout en se rapprochant des quais du port. Vous êtes le même genre de casse-cou que Nathan, mais vous ne tiendrez pas longtemps ici sans quelqu’un avec vous. C’est une île dangereuse, ne vous fiez pas aux sons de fête que vous pouvez entendre. »

Lara n’ajouta rien de plus. Elle avait toujours ses deux holsters abritant ses pistolets. Portant son minishort beige avec son débardeur bleu, elle rehaussa ses lunettes de soleil sur son nez tandis que le petit bateau était amarré sur le ponton. Le soleil commençait à se coucher sur la lagune, et le duo s’avança. Des jonques s’avançaient lentement autour de l’île, qui avait cette touche typique des paysages asiatiques, avec ces îlots verdâtres et rocheux qui sortaient de l’eau, tout autour de l’île principale. Lara avait déjà expliqué à Victor pourquoi elle cherchait cet artefact, et, si Nathan avait été effectivement séduit par sa théorie, Victor, lui, y avait surtout l’occasion de gagner un peu d’argent.

Mais, tout en le suivant vers le bar où Victor devait rencontrer les hommes de la Black Lagoon, Lara était sûre de son coup… Elle était donc assez fébrile, car, si elle arrivait à mettre la main sur cet objet, elle pourrait peut-être réussir à prouver l’existence de l’Atlantide !

[Revy]

"Allez! On boit!!"

"C'est pas comme si ça fait deux heures qu'on a commencé Revy ..."

"Qu'est-ce-y-a Dutch? Tu fais la gueule?"

"Non j'veux pas que les clients nous découvrent bourrés en arrivant, c'est tout. J'ai l'entretien du bateau à payer et la saison des affaires est au point mort. Depuis que les marines internationales patrouillent au large des côtes, le trafic a diminué, donc le business aussi. La piraterie ne vit pas ses plus belles heures."

Le patron de la compagnie Black Lagoon était d'humeur morose. Les contrats s'étaient raréfiés et par association, les rentrées d'argent aussi. L'ancienne vedette lance-torpille qui leur servait de moyen de transport pour assurer les livraisons avait besoin d'un bon coup de neuf mais là, en l'état, la compagnie surfait sur les économies.

"Tu nous en dit un peu plus sur l'affaire?"

Benny sirotait un cocktail alcoolisé coloré. De tous, c'était le plus peinard. Il ne se départissait jamais de ce demi sourire qui en irritait plus d'un. Il se redressa sur sa chaise et posa les coudes sur la table. A ses côtés, Revy était en pleine forme. Les cadavres de bouteilles de bières sur la table résultait de sa, trop rare, bonne humeur. Elle braillait fort et était dans un de ces états où tout et n'importe quoi pouvait arriver. Rock, comme à son habitude, avait l'air un peu paumé, même si il avait desserré le nœud de sa sempiternelle cravate. Dutch était sobre, avait peu consommé et restait stoïque face au bordel ambiant qu'était Revy. Si on le connaissait bien, on pouvait le deviner tendu. Ses équipiers le sentait bien, l'enjeu de cette rencontre était important en termes de financement. La qualité des services devraient être à la hauteur de la demande.

Les quatre membres de la compagnie étaient attablés dans la salle du Yellow Flag Bar. L'endroit était calme en cette fin d'après midi. Quelques clients profitaient de cette quiétude pour boire un verre sans risquer de prendre une balle. Bao, le tenancier, baillait derrière son comptoir. La salle était prête à accueillir les pochtrons qui viendraient se rôtir la gueule un peu plus tard. La musique diffusée en sourdine rappelait les odes orientales diffusées dans les bordels de Bangkok. Seule Revy animait un peu l'endroit par ses commentaires vulgaires et braillards.

Dutch se leva pour aller pisser. Il n'avait pas dit grand chose des clients qui l'avait contacté. Benny l'avait entendu s'exprimer au téléphone. Le vocabulaire du grand black était passé de local, donc pas vraiment littéraire, à celui d'un homme bien éduqué. Rapidement, Le boss avait hoché de la tête, beaucoup répondu par l'affirmative, et les sommes rémunératrices évoquées avaient semblé énormes au hacker. Un gros contrat se pointait pour la compagnie mais Dutch avait résisté à toutes les tentatives d'extorsions d'informations de ses amis. Ils avaient dû se résoudre à attendre cette fameuse journée où le client se déplacerait directement pour les voir.

"Revy, arrête de boire maintenant!"

"Beuuuhh ??? Tu déconnes là?"

"Non, tu arrêtes!"

La flingueuse grogna un truc pas sympa et renversa le fond de sa bouteille sur la table.

"Tu fais chier Dutch!"

"Ouais ... Et j'te paye aussi."

Ca voulait dire -ferme ta gueule- C'était assez inhabituel comme confrontation pour que l'équipage de la vedette échange un regard surpris en se demandant ce qui pouvait bien se passer. Dutch était stressé mais pourquoi? Si le contrat passait bien, craignait-il de provoquer les jalousies d'autres groupes qui chercheraient à nuire? L'union internationale luttait activement contre le trafic de drogue et toutes les mafias de Roanapur, surtout celles dont l'économie reposait sur l'exploitation de l'opium, souffraient d'importantes pertes financières. L'ambiance de l'équipe était donc assez fraiche et les ventilateurs brassant l'air de la salle n'apportait aucune amélioration à l'humeur générale.

La porte principale s'ouvrit sur de nouveaux clients. Ils amenèrent avec eux les relents humides et chauds du climat dégueulasse qui sévissait à l'extérieur. Quelques moustiques gros comme des mouches en profitèrent aussi pour entrer et allèrent directement se cramer sur les résistances fluorescentes dédiées à leur extinction.

"C'est quoi ça .......?"

Le commentaire de Revy devait être celui de toutes les personnes présentes dans la salle.

"Elle peut brandir ses flingues avec des nibards pareils?"

Ca aussi, tous se le demandèrent, mais en silence. Du coup, les paroles de la flingueuse furent tout, sauf discrètes.

"Ca, c'est ta cliente" répondit Dutch. "Essaye d'être potable Revy."

" ................... "

Le grand black tira deux chaises d'une autre table et les amena à la sienne. Tous se poussèrent pour laisser les nouveaux venus s'installer. Benny leur adressa un sourire de dandy, Rock resserra sa cravate et Revy ôta sa jungle boot de la table. Il y restait le cendrier débordant de mégots, les cadavres de bouteilles et la mare de bière. Bao se rua pour virer tout ça et prit la commande générale: un jus de mangue, une eau pétillante, une limonade et rien, en plus des boissons des nouveaux venus. Ils transpiraient, le climat local était vraiment dégueulasse. Le type ressemblait ... à un type normal, du genre qui sait ce qu'il veut. La fille, elle, ressemblait plus à une bimbo de jeu vidéo qu'une aventurière confirmée malgré sa tenue. Le commentaire suivant de Revy qui matait les seins de la fille fit écho aux pensées de tous. Elle s'accouda sur la table et se pencha sur la poitrine de la cliente.

"Vachement gros ...."

"Ta gueule Revy! Je vous présente M. Sullivan et Miss Croft, nos mandataires qui sont prêts à débourser une somme considérable pour nos services. Je les laisserai donner les détails après mais nous transporterons miss Croft là où elle voudra, nous la débarquerons, et Revy l'accompagnera  en tant que guide pour la suite des évènements."

"De quoi? Moi? guide? Pour miss groslolos? C'est une blague?"

"La ferme Revy! Tu seras en plus son soutien, sa protection, et tu l'aideras dès qu'elle te le demandera."

Revy bondit sur ses jambes, les poings serrés sur la table, un rictus mauvais aux lèvres.

"Moi j'suis payée pour utiliser des flingues, pas pour trimballer les nénettes du beau monde à la recherche de sensations! Et j'porte pas les sacs!"

Elle lorgna sur les deux armes de la fille.

"Et puis Two Hands ici , c'est moi!!"

"Ils sont d'accord pour que tu négocies ta part!"

"Ah? ... C'est vrai?"

Revy offrit son plus beau sourire de requin à miss cul-pincé.

"Et on est prête à lâcher combien pour la meilleure flingueuse d'asie?"

Rock interrompit tout le monde.

"On va peut être écouter d'abord de quoi il s'agit avant de s'emballer. Veuillez nous excusez miss Croft, le climat exacerbe les caractères ici."

C'était peu dire.

[Tomb Raider]

« Tu sais, Sullivan, je me demandais souvent d’où Nathan tenait son manque total de romantisme avec les filles… Je pense avoir une réponse, vu les tripots dans lesquels tu m’emmènes.
-  Quoi ? Vous vous attendiez à un restaurant gastronomique français grand-luxe, Milady ? »

Lara sourit brièvement. Elle avait eu son Winston, le majordome de la famille Croft, qui avait veillé sur Lara après le décès de ses parents. Nathan avait eu Victor Sullivan, son mentor, un individu à la loyauté toujours discutable. Ils venaient de rejoindre le Yellow Flag Bar, assez peu rempli. Une ambiance plutôt calme, qui variait avec l’idée que Lara se faisait de cet établissement. Victor avait jeté son cigare dans la poubelle juste avant d’entrer, et le duo rejoignit une grande table où plusieurs personnes les attendaient, dont une grande nana ressemblant à une sorte de soldate qui ne tarda pas à commenter la taille des seins de Lara. Celle-ci resta pour l’heure silencieuse, clignant des yeux derrière ses lunettes de soleil. Elle finit par les retirer en s’installant sur la chaise, et croisa les jambes.

*Revy, donc… En voilà une qui parle beaucoup.*

Ils n’avaient pas eu l’occasion d’en placer une tandis que ceux face à eux parlaient entre eux. Lara se pinça doucement les lèvres. Était-ce vraiment ça, le mieux que Victor avait pu trouver ? Lara n’était pour l’heure pas spécialement impressionnée, et se décida rapidement à mettre les choses au plat.

« Je suis une archéologue. À vrai dire, cette idée, c’est plutôt le plan de Victor. Moi, j’ai pour habitude de travailler en solitaire, de m’immerger dans la jungle profonde pendant des semaines, mais il paraît que le climat dans votre île est assez particulier.
-  Lara souhaite mener des recherches dans vos temples et les vestiges archéologiques de l’île. Mais Roanapur est un lieu dangereux pour une jeune femme seule… »

Lara haussa les épaules.

« J’ai déjà été dans des endroits plus dangereux… Cette île ne m’impressionne pas, et, même si votre île abrite des trafiquants d’opium qui tirent à vue sur tout étranger, je suis du genre discrète. En fait, c’est pour ça que je n’ai jamais de guide, ils finissent toujours par se faire repérer ou par me perdre. J’aime aller en-dehors des sentiers battus, alors qu’un guide se contente de suivre le même sentier… Mais, si on va là où tous les autres vont, on ne trouve rien, non ? »

Elle reprit alors en regardant Revy.

« Et, sans vouloir vous vexer, votre Miss Gros-Muscles qui a très envie de me sucer les nichons, elle a pas l’air du genre discrète. »

[Revy]

Ce n'était pas un compliment mais Revy préféra considérer que la cliente potentielle kiffait ses bonnes manières. Donc plutôt que de sortir un flingue et plomber ces étrangers, elle énonça tout le fond de sa pensée.

"Peuh ..."

Dutch coupa court à l'intermède, heureux que ça en reste là.

"Je suis sûr que vous savez ce que vous faites miss Croft mais Roanapur n'est en effet pas un endroit pour des gens bien élevés. Savoir utiliser une arme, c'est bien, tuer des hommes, des femmes ou des enfants qui veulent votre peau, c'en est une autre. Et quand je dis des enfants, ce n'est pas pour exagérer. Avez-vous déjà vécu cette expérience? Moi non, Revy si. Et elle n'avait pas le choix."

A l'évocation de ce triste épisode, le visage de Revy se ferma. Sale histoire avec ces gosses roumains. Des tarés, rendus fous par des années d'exploitation sexuelle, qui semèrent la mort à Roanapur, trompant leur monde avec leurs petites gueules d'ange. Elle avait dû les descendre pour le bien de tous, et aussi parce qu'ils s'apprêtaient à la buter.

"On a pas besoin de rappeler ça Dutch ..."


"II faut bien que miss Croft comprenne où elle est et que non, il n'y a pas d'endroits plus dangereux au monde que cette putain d'île. Mais bon, pour revenir à nos petites affaires ... Il y a temple et temple et j'ai bien une petite idée par où vous pourriez commencer. Il y a deux ans, lors d'une livraison qui a mal tournée, on s'est paumé sur un bras de rivière pas fréquenté qui nous a emmené loin, très loin, dans la jungle. Comme nous étions poursuivis, j'ai préféré voir où ça nous menais et j'ai réussi à faire remonter la vedette par un passage assez tumultueux. On a accosté pour la nuit, un lieu ... lugubre, malsain, dense en végétation. Revy s'est éloignée pour pisser et ..."

"Bon ben ça va, on s'en branle de cette partie! Le truc c'est qu'il y avait des statues en pierre, intactes. Beaucoup d'entre elles étaient ornées de pierres précieuses et quand j'ai essayé d'en arracher une, une horde de pygmées a déboulé, franchement pas contents et désagréables. Alors c'est vrai, j'ai plombé le premier et ça les a vachement énervé. Du coup, on s'est barré en catastrophe sous une pluie de flèches et j'en ai pris une dans la cuisse. La vache, un mal de chien! J'ai été malade à crever pendant des jours. Du poison ... mais je m'en suis sortie."

"Ce qui laisse donc penser" reprit Dutch " que cette zone là reste inexplorée et susceptible de vous intéresser. Benny a extrait l'itinéraire de l'ordinateur de bord donc on a ça en stock."

Il but un peu, posa ses coudes sur la table, et croisa ses doigts. Son sourire annonçait la suite.

"Donc pour 8000 dollars, mon équipe vous emmène sur les lieux. Je vous déposerai en aval du lieu qu'on a pointé. On prend en charge votre protection avec garanties tant que vous êtes sur mon bateau et ensuite, Revy vous emmène à la chasse au papillon. Vous fiez pas aux apparences, c'est la meilleure."

La meilleure grogna, elle faisait la gueule et s'était affalée sur sa chaise les pattes écartées vulgairement. Elle se gratta l'intérieur de la cuisse jusque dans le pli de l'aine.

"J'prends 3000 dollars pour moi. Plus les bénéfices de c'que j'peux trouver à récupérer sur le terrain. Va falloir s'équiper. C'est que dans les mangas et les jeux vidéos qu' les nénettes se trimballent à poil dans la forêt. Le prix de l'équipement sera à votre charge et je décide de ce que je prends. C'est tout bon?"

Elle se redresse et tend sa main gantée vers l'aventurière pour sceller le deal si c'est ok.

"Et puis si on revient, vous m'laisserez vous sucer les nichons ouais."

Dutch s'étrangla dans son verre.

[Tomb Raider]

Pour l’heure, Lara n’était guère impressionnée par tout ce qu’elle voyait. Le pire vint toutefois quand les deux joyeux drilles face à elle lui annoncèrent chacun leur tarif. 8 000 dollars pour une promenade en bateau, et 3 000 dollars pour cette expédition en compagnie de la géante verte. Lara ne put s’empêcher de tiquer. Cela représentait à ses yeux un investissement totalement disproportionné, surtout pour se farcir la compagnie d’une femme qui avait l’air aussi discrète qu’un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine. Lara n’était guère impressionnée par leur petit discours.

« 3 000 dollars pour les services de quelqu’un qui s’est reçue une flèche dans le cul lors de sa rencontre contre les locaux ? On peut dire que vous avez un curieux sens des affaires. »

Agacée, Lara ne faisait aucun effort pour le masquer. Elle n’était pas du genre à se laisser marcher dessus. Des sauvages et des autochtones hostiles, elle en avait déjà affronté au cours de ses pérégrinations. Lara était donc habituée aux expéditions dangereuses, et restait donc sceptique. Sullivan se pinça doucement les lèvres.

« J’ai entendu de drôles d’histoires sur cette île, Lara… Loin de moi l’idée de remettre en cause vos compétences, mais nous allons avoir besoin d’eux. »

Lara soupira lentement à son tour.

« Et bien, nous ferons passer ça en note de frais sur le compte du cabinet. »

L’archéologue travaillait avec Nathan au sein d’un cabinet d’archéologie, la Tomb Raider’s Association, abrégée « TRA Inc. », qui se chargeait des notes de frais. Faire appel à des prestataires externes, à la location de matériel de luxe, faisait partie des frais que tout archéologue devait employer. Les frais élevés que cela impliquait nécessitaient d’avoir des mécènes, des investisseurs… Généralement, il s’agissait de milliardaires qui cherchaient à se donner une bonne image, finançant des universités ou des expéditions archéologiques dans l’espoir de voir leur nom figurer dans un article du National Geographic, ou dans un colloque universitaire. Le snobisme profitait énormément aux entreprises et aux riches de ce monde.

Victor hocha la tête.

« À la bonne heure ! Nous profiterons du beau temps de Roanapur pendant que vous préparez l’expédition interne, alors… Et que nous réunissons les fonds. Il y a des endroits sympathiques à voir par chez vous ? Vous savez, je me dis que Revy et Lara pourrez visiter ensemble Roanapur… Histoire de se familiariser ensemble avant de vous aventurer dans la jungle. »

Une perspective qui, sur le principe, ne séduisait guère Lara, mais elle avait effectivement envie d’explorer Roanapur, de s’imprégner du bon fonctionnement de cette île…

[Revy]

Des endroits sympathiques à Roanapur? Si par cet adjectif, Victor désignait les bordels, les ghettos de crackés, les terrains vagues pollués et les scènes de meurtre sanglantes, oui, il y en avait un paquet. Si en revanche il cherchait un golf, un centre de loisir avec des animateurs en short ou encore un complexe cinéma, là, non, y'avait rien de tout ça.

L'équipe Lagoon regarda l'homme comme s'il leur sortait la plus grosse connerie du monde. Revy haussa les yeux au plafond et Dutch se leva.

"Venez avec moi Victor, on a peut être pas ce dont vous rêvez ici mais je dois avoir une bouteille de whisky au bureau qui mérite qu'on s'y intéresse. On papotera tous les deux là-bas pendant que les filles vont faire un tour."

Les hommes s'éclipsèrent tous assez vite laissant Lara et Revy autour de la table. La flingueuse termina son verre et se focalisa sur la jeune britannique. Ces sens lui disaient bien que cette nana était plus débrouillarde que ce qu'elle paraissait. Elle était parfaite pour parader dans une salle de réception au milieu d'invités plus riches les uns que les autres. Elle avait de la gueule et de l'assurance mais en sous-main, on pouvait deviner que le contact ne l'effrayait pas. Elle ne disait pas les choses pour se vanter, elle énonçait seulement les faits.

Et puis, point à part, elle avait sa plastique pour elle. Revy ne considéra cet aspect que d'un point de vue purement personnel. Miss Croft  devait avoir une troupe de prétendants longue comme la queue d'un âne. Leur petit échange accrocheur était un point positif. Revy n'aurait jamais pu bosser avec une personne qui se laisserait bouffer. La flingueuse s'accouda à la table et distraitement, suivi de son index le cercle de son verre jusqu'à ce qu'il émette un petit sifflement.

"Je crois qu'on va bien s'entendre en fait. On pourrait presque nous prendre pour deux sœurs avec votre caractère de cochon ..."

Les garçons étant partis avec la bagnole de Benny, les deux filles prirent un taxi qui les ramena au centre ville. Le soleil cognait dur et le taux d'humidité cartonnait. On transpirait rien qu'à respirer et la poussière soulevée par le passage des véhicules collait à la peau. Les prostituées tapinaient sur les trottoirs, guettées par les proxénètes attablés au terrasses des bars miteux qui envahissaient le bitume. La population grouillait. Il s'agissait de marginaux, de mercs désœuvrés ou alors de rangs de gros bras protégeant leur boss en déplacement. Le bruit était constant et assourdissant et l'air était suffocant. Deux policiers crasseux pionçaient dans leur voiture de patrouille garée à même la chaussée, surement bourrés. Et à quelques mètres d'eux, les jambes d'un type fraichement abattu dépassaient d'un amas de poubelles. Ici le meurtre était courant et sous les apparences, beaucoup de gens étaient armés, que ce soit des putes ou des ados trainant dans la rue. Et parmi tous ces déchets, les habitants "normaux" déambulaient, incolores, insipides, survivant et supportant cette vie de merde dans cet endroit tout aussi merdique.

Les deux femmes marchaient côte à côte. Revy était connue et le trottoir se dégageait à leur approche. Personne ne voulait se prendre le chou avec la tarée de service. En  passant devant le Blue Moon, un bordel tout proche des locaux du Black Lagoon, Abraham, le propriétaire en sorti accompagné de ses bodyguards et de deux escorts de luxe. Ils se connaissaient bien pour avoir bosser ensemble sur un dossier assez dégueu d'ailleurs.

"Hey Revy! T'es en ballade avec ta grande sœur? On voit bien laquelle des deux a hérité des atouts féminins de la famille hein?"

La sino-américaine vira immédiatement au rouge. L'instant d'après, elle hurlait après l'abruti, un de ses flingues collés sous la gorge de la potentielle victime. Les deux gardes du corps se gardèrent bien de réagir ... Pas fous les mecs ... L'autre s'excusa tout penaud, le front perlant d'une sueur soudainement abondante.

"Putain! Quelle ville d'abrutis! Viens Lara, on va se poser boire un verre à une terrasse et on parlera un peu de trucs qui feront oublier cette misère! Après, on ira auprès de l'église de la Violence pour commander de l'équipement."

L'église de la Violence était une organisation ecclésiastique tenue par une Sororité catholique dirigée d'une main de fer par la mère supérieure Yolanda. Derrière cette pieuse façade se cachait la plus grosse entreprise de trafic d'armes et autres de toute la région.

[Tomb Raider]

Sans les hommes, Lara se retrouva avec Revy, et se mit à la suivre. Elle n’avait jamais été avant à Roanapur, et la ville évoquait à ses yeux la plus célèbre Madripoor, une autre île de liberté, et un autre joyau de criminalité. Les deux femmes sortirent dans la rue. Lara avait conscience que sa relation naissante avec cette femme avait commencé sur les chapeaux de roues, mais était-ce de sa faute ? C’était elle, après tout, qui l’avait provoqué ! Les deux femmes marchaient donc le long d’un trottoir. La ville était typiquement asiatique, avec des tuks-tuks qui sillonnaient la ville, des échoppes vendant des ramen le long de la rue, des panneaux publicitaires lumineux… Elles furent abordées à proximité d’un autre établissement, le Blue Lagoon, quand un individu les harangua… Ou, plutôt, Revy. Lara s’arrêta sur place, tournant la tête vers lui, mais Revy réagit de manière excessive, visiblement touchée qu’on se moque de ses formes. De fait, avant que Lara ne puisse réagir, Revy braqua ses armes, manquant transformer le pugilat en scène de crime, faisant battre en retraite les hommes.

Pendant cette altercation, Lara resta silencieuse. Des hommes idiots, la jeune femme en avait croisé aussi. Ceux qui apprenaient que l’étudiante en archéologie était la riche héritière de la famille Croft, qui s’amusaient de la voir s’entraîner régulièrement en salle de sport… Elle balaya tout cela d’un clignement de yeux, et se retourna vers Revy. Elle l’invita à aller boire un verre, puis à aller se détendre ensuite à « l’Église de la Violence ». Un tel nom ne put que faire tiquer Lara, mais cela semblait sérieux.

« Okay… On pourrait faire un concours de tir aussi, non ? Tu sais… Histoire de voir qui vise la mieux ? »

Lara sortit son pistolet, et le fit tournoyer entre ses doigts, visant à côté de la tête de Revy. Elle vit mine d’appuyer sur la gâchette, mimant avec ses lèvres le son d’une balle.

« Mais, pour que ce soit intéressant, il faudrait que chacune ait un gage si elle perd. »

Lara rangea son arme contre son holster, et se déplaça.

« Par exemple, si tu perds, tu ferais un truc affreux, comme… Hum… »

Elle réfléchissait à voix haute, avant de reprendre, une lueur malicieuse dans les yeux :

« Oh, je sais ! Si tu perds, tu feras… Un tuto maquillage ! »

[Revy]

Ah! C'était une bonne idée ça, un challenge de tir. Ca pourrait permettre à Revy d'évaluer les compétences de Lara. L'église de la Violence disposait d'un stand de tir souterrain sous la nef principale de son abbaye où ses clients pouvaient essayer les armes qu'ils souhaitent lui acheter. Néanmoins, le visage de la flingueuse resta de marbre devant la démonstration de l'archéologue. Ses yeux ne cillèrent pas et prirent cette teinte glaciale qui définissait son humeur. On ne jouait pas avec une arme, c'était un outil de travail et quand elle sortait les siennes, c'est parce qu'elle était prête à plomber celui qui l'y avait forcé.

Mais ce ne fut que très bref et la suite attira son attention. Qu'est-ce qu'elle entendait par ça? Vider une bouteille de vodka le plus vite possible? Allez cartonner un proxénète dans un coin?
les filles s'étaient arrêtés sur le trottoir et Lara semblait avoir une idée derrière la tête. Allez! crache le morceau! Quand ce fut fait, Revy s'étrangla.

"Un quoi?"

Un tuto maquillage? Elle imaginait le truc. Alors elle ne savait pas vraiment ce qu'était un tuto. Elle avait déjà entendu ce mot dans la bouche de Benny et Rock et se doutait plus ou moins de ce dont il s'agissait. Quand au maquillage, elle s'imaginait dans tous les cas sauf celui où il faudrait qu'elle se fasse belle face à un miroir. Sa féminité était le dernier de ses problèmes et puis d'ailleurs, à Roanapur, le temps était tellement dégueulasse que les femmes maquillées se transformaient rapidement en monstres de films des années 60 tant le maquillage coulait ou se chargeait de poussière collante. Par chance, elle avait son charme naturel qui, quand elle ne rentrait pas de soirée avec les yeux pochés, la rendait quand même assez jolie, de ce qu'il se disait en tout cas ...

La britannique avait là une idée bine curieuse qui tendait à la pousser dans un domaine que Revy ne maitrisait pas du tout. Enfin, encore fallait-il qu'elle perde à un challenge de tir, ce qui était plus qu'improbable. Mais enfin ... la proposition venait de Lara qui offrait une ouverture de rapprochement. La flingueuse lui jeta un regard en coin pour bien s'assurer qu'elle ne se foutait quand même pas de sa gueule et décida,  à sa bouille souriante, que ce n'était pas le cas.

"Ben  ... ok, si tu veux mais ... en contrepartie, comme je sais que vous les anglais, vous picolez comme des cochons, on va d'abord se faire sauter le caisson pour que ce soit plus marrant hein? Allez, viens!"

Revy l'entraina à la terrasse d'un troquet de rue tout proche et choisit de s'installer à une petite table métallique et bancale. Elle se cala dos au mur du boui-boui pour avoir une vue sur l'artère très animée. Les chaises en alu corrodée grincèrent quand elles s'assirent et un jeune type quelconque vint prendre la commande.

"Du whisky! Pas dégeu! Une bouteille et deux shooters! Magne toi!"

L'autre détala pour revenir aussitôt avec deux verres dont l'un était ébréché et une bouteille d'un truc ambré surement produit pas trop loin d'ici. Revy remplit les verres, soudainement de très bonne humeur. C'était toujours cool de picoler, et mieux encore quand on ne payait pas!

Autour d'elles, un brouhaha assourdissant emplissait la rue entre les voitures, les gueulards, les gamins qui piaillaient et les marchands ambulants. Il fallait presque qu'elles crient pour s'entendre.

"A nous et à la réussite de la mission qui commence bien!"

Revy s'envoya son shooter d'un coup tout en matant si Lara aurait le courage de s'aventurer sur un terrain vraiment dangereux: l'alcool asiatique.

[Tomb Raider]

Le tuto maquillage, équivalent sans doute d’une arme atomique pour Revy, amena cette dernière à s’étrangler sur place. Satisfaite de son petit effet, Lara se mit à pouffer discrètement. Elle avait beau être une archéologue visitant les recoins des temps passés, Lara restait en phase avec son époque… L’époque de l’instantanéité, l’époque où, plus que jamais, le passé était sans importance. Elle avait souvent l’impression de vivre dans le monde dystopique d’Aldous Huxley, ce monde « parfait » où tout n’était plus que consommation, et où les hommes ne pensaient qu’à leur bonheur, rien qu’à leur bonheur, sans se préoccuper d’autres notions… Une société hyperconsumériste, une véritable fin de l’Histoire. Paradoxalement, l’époque actuelle était aussi celle où les habitants étaient les plus désorientés, avec un retour en force des identités anciennes. Tout cela avait de quoi fasciner, et remettre en cause la vision pessimiste d’Aldous Huxley, en démontrant que les humains avaient toujours besoin de croyance, et que les morts continuaient à gouverner les vivants. Lara n’était pas cynique en soi. Elle vivait une époque paradoxale, marquée par la désertification des musées et par un essor des nationalismes occidentaux, vantant chacun une histoire glorifiée de leur propre pays, comme une réponse épidermique à la mondialisation néolibérale, à l’effacement des différences au profit d’une civilisation cosmopolite, universelle, et indifférente.

Revy la sortit de ses pensées en évoquant l’idée d’aller prendre un verre en contrepartie.

« Avant un exercice de tir ? s’étonna Lara. Tu penses que me rendre ivre m’empêchera de bien tirer ? »

Mais soit… Lara suivit donc la géante musclée, et elles rejoignirent un petit bar avec une terrasse le long de la rue. Lara prit place face à Revy, qui commanda du whisky. Lara sourit, constatant vite que cette brutasse était visiblement née avec le mauvais sexe ! Le serveur revint rapidement, nerveux, apportant un petit plateau. Lara attrapa le shooter, un petit verre, et l’avala d’une traite. Elle frémit au contact du whisky dans sa gorge, et soupira lentement.

« Voilà qui me rappelle des souvenirs… Les pubs quand j’allais lors de mon adolescence. Mais… Ce whisky est un peu trop terne, à mon goût. Le whisky, ça doit brûler dans la gorge, tu n’es pas d’accord ? »

Revy allait vite finir par réaliser que Lara n’était pas la petite poupée fragile qu’elle imaginait…

[Revy]

Y'a des choses sérieuses avec lesquelles faut pas rigoler quand on exerce une activité aussi dangereuse que celle de mercenaire à presque tout faire. Et ne pas se livrer de bonne foi à un challenge, même dissimulé, proposé par une flingueuse comme Revy relevait d'un dédain avéré de la vie. Chez les Lagoon, picoler était déjà une aventure tant les quantités et les origines des alcools consommés ouvraient à une ouverture d'esprit planétaire. En ce qui concernait Revy, les alcools ingérés ce scindaient en deux catégories: les bons et les pas bons. Mais quand la première catégorie venait à tarir, la deuxième faisait aussi bien l'affaire. Aussi, sachant pertinemment que la saloperie qu'on venait de leur servir était une mixture immonde, elle apprécia que Lara, après avoir accepté le pot, fasse preuve d'un certain intérêt pour la chose.

La flingueuse tenait son shooter devant son visage et observait la britannique de ses yeux noisettes brillants d'excitation.

"Excellent! Excellent Lara! On va vraiment bien s'entendre!"

Reposant son verre, elle farfouilla dans la poche arrière de son short en jean pour en sortir un paquet de clopes fatigué. Elle s'en sortit une tige qu'elle alluma avec un vieux zippo marqué d'un as de pique. Elle jeta ensuite le paquet sur la table si Lara en voulait une.

"Hey toi crevard! Ton truc il est dégueu! Amène moi une vraie bouteille où j'te plombe le cul!!!"

Le pauvre garçon qui avait surement des consignes louches de son patron quand à refiler la daube au client revint en tremblant avec une bouteille de Johnny Walker: de la merde encore mais avec un nom connu au moins. Ca irait! Revy les resservit, et elles s'envoyèrent leur bordel aussi vite l'une que l'autre. Au tour suivant, Revy se cala les coudes sur la table et fit mine de se concentrer sur la bouteille. C'était un jeu mais pas que. S'enfiler un litre d'alcool fort, c'était quelque chose mais rien face à une morsure de fer-de-lance ou de la piqure d'un frelon géant. Les filles allaient s'aventurer dans un environnement plus qu'hostile et la flingueuse voulait s'assurer que Lara ait les épaules pour le faire. Elles allaient picoler comme des trous, iraient balancer des pruneaux dans des cibles mobiles et auraient encore deux trois trucs à faire avant de terminer la journée.

La britannique ne faisait pas honte à la réputation de son pays, elle tenait le coup et même si la chaleur et l'humidité ajoutaient à l'exercice, elle s'en sortait bien. un paquet de poches de Roanapur seraient déjà entrain de vomir tripes et boyaux s'ils avaient bu tout ce qu'elle avait consommé. Néanmoins, on était chez Revy et boire était l'un de ses passe temps favoris. Bon, elle dit pas hein, devant une console pleine de cosmétiques et un miroir, elle aurait peut être paniqué mais elle n'y était pas.

La bouteille roula de la table et en bascula pour rebondir sur le trottoir, vide. Le personnel de la buvette observait médusé le spectacle. non mais c'était quoi ces deux folles? On avait pas idée de boire comme ça! Il manquait plus que le concours de rot et y'avait le package complet.

Revy surjouait légèrement l'euphorie et se leva en s'étirant.

"J'continuerais bien mais on a des trucs à faire, viens on y va!"

En titubant, elle tira Lara par la bretelle de son top et l'entraina derrière elle.

"Si tu dois dégueuler, te trompe pas de côté ..."

Leur chemin les emmena à travers les quartiers animés de la ville. A cette heure de la journée, Roanapur ressemblait à n'importe quelle ville populaire d'Asie, sauf qu'on y exhibait ses flingues sans chercher à les dissimuler. Les filles s'arrêtèrent après une petite demie heure de marche devant un joli parc grillagé qui menait sur une hauteur de la ville, surprenant écrin de verdure entretenu dans cette poubelle à ciel ouvert. Derrière des haies d'arbres se dressait l'Eglise de la Violence dirigée par sœur Yolanda. le complexe comprenait une abbaye de belle taille et de nombreux bâtiments annexes dont les locaux de vie des sœurs. Et dans les sous-sols de l'édifice religieux étaient stockés des armes par milliers. L'Eglise locale était le plus gros fournisseur d'armes de Roanapur.

[Tomb Raider]

Lara s’attendait à boire deux ou trois verres, mais, visiblement, Revy était bien décidée à les rendre ivres toutes les deux. Ce n’était guère raisonnable, et, si Victor Sullivan la surprenait, Lara en aurait pour des mois à devoir supporter les railleries de Nathan, ou ses invitations à aller dans des pubs. Une perspective fort peu alléchante, en vérité ! Néanmoins, elle était arrivée à un stade où elle ne pouvait plus vraiment reculer. On leur servit une bouteille de Johnny Walker, du whisky assez épicé.

« Voilà qui me parle mieux ! De quoi me rappeler mes voyages à Galway quand j’étais étudiante… »

Elle se retint d’ajouter que, lors de ses sorties nocturnes, elle finissait généralement ensuite avec un mal de crâne phénoménal. Elle se servit donc un verre, et avala une gorgée. Le whisky vint lui brûler les lèvres, enflammant ensuite sa gorge. Un contact acide très intense qui la fit doucement frémir. Elle frémit à ce contact, et continua ensuite à boire, prudemment. Revy se montrait plus guillerette, plus expressive, parlant fort, ressemblant à un véritable garçon manqué. Lara était moins expressive, mais le rouge commença à lui monter aux joues. Elle avait hérité du teint méditerranéen de sa mère, mais aussi du sérieux et du flegme typiquement britannique de son père, formant un mélange assez inattendu. Elle éternua légèrement, et reçut un SMS de Sullie, qui lui annonça avoir mené à terme les négociations avec Dutch, et qu’il allait se reposer. Lara réussit à répondre à peu près correctement, indiquant à Sullie qu’elle allait encore passer une partie de la soirée à « sympathiser » avec Revy, ce qui amena de la part de Sullie un commentaire aussi sobre que salace : « ♥ ». Elle sourit doucement avant de répondre par un smiley négatif, puis se releva vers Revy.

Son haleine était empoissée, et elle finit la bouteille au goulot, avant de se relever, manquant renverser la chaise. Lara en fit de même, et sentit la tête lui tourner. Elle s’appuya contre la table, et sentit Revy attraper sa main, la dirigeant vers la sortie. Elle tituba toutefois sur place, et repoussa un client qui se tenait devant elle. Celui-ci heurta le comptoir, et faillit protester, mais se calma avant de voir Revy.

« Woow, woow, vas-y doucement, Revy, je… Pfffiouh, j’crois que je suis un peu bourrée ! »

Elles sortirent dehors, et Revy lui parla du fait de ne pas « dégueuler ».

« P-Parle pour toi, ma chérie… ! »

Lara secoua la tête en marchant dans la rue, s’appuyant régulièrement contre les poteaux ou les murs. Sa vision tanguait dans tous les sens, et elle suivit sa partenaire, louchant sur ses fesses. Elle heurta à un moment les jambes d’un sans-abri sommeillant au bord de la rue, et se rétablit ensuite. Les deux femmes rejoignirent ensuite une espèce d’église. Lara bondit dans le dos de Revy, venant se presser contre elle, son haleine alcoolisée répondant à la sienne.

« T’es sûre de vouloir participer ? Je sais pas si tu sauras viser la bonne cible avec un flingue, ma cocotte… Tu préfères pas viser une autre cible, hum ? »

Une allusion qui était loin d’être dissimulée…

[Revy]

Comme quoi, l'alcool n'était pas seulement un fléau ravageant l'humanité au même titre qu'une maladie inguérissable ... Ardente consommatrice de ces poisons en tout genres, Revy ne voyait que des points positifs à picoler jusqu'à plus soif. Déjà, ça lui permettait d'oublier la vie misérable dont elle ne voyait pas le bout et ensuite, ça pouvait réserver quelques belles surprises comme celle qui survenait justement. Lara avait un bon coup dans le nez. Pas suffisamment pour faire n'importe quoi mais assez pour se laisser aller à une liberté plus exacerbée. Le contact pressant de la poitrine de l'archéologue contre le dos de la flingueuse, en plus de sa dernière tirade, ne laissait aucun doute quand à ses intentions. Les deux femmes s'étaient immobilisées sur le trottoir. Lara avait joué le jeu jusqu'au bout, tout l'honneur était pour elle et Revy s'amusa des propos décousus et du babillage de la britannique. Ses yeux étaient voilés par la brume alcoolisée qui l'avait envahie tandis que ceux de la flingueuse reprirent leur sérieux. Une bouteille de whisky d'habitude, c'était pour débuter la soirée aussi Revy n'était que très peu impactée par l'alcool consommé jusqu'à présent. Si les filles s'étaient amusées à un challenge de tir, la sino-américaine aurait fait un carton. Maintenant, c'était son domaine à elle, les armes, donc elle n'aurait eu aucun mérite à gagner le jeu. Lara avait des compétences dont elle n'y comprendrait rien. Elle savait pourquoi elle était engagée et resterait à sa place sur les sujets qu'elle ne maitrisait pas. Et puis ... Lara ayant joué fair-play, elle l'aurait son tuto maquillage, quit à ce que Revy passe pour une cruche, elle lui devait bien ça à présent.

Mais en attendant, la sangsue accrochée à ses épaules avait autre chose en tête et Revy ne refusait jamais une bonne occasion de s'envoyer en l'air. Ces occasions là étaient rares, les bons partenaires encore plus.

"T'es complètement cuite ... Tu es sûre de toi? J'vais t'bouffer Lara."

Ah ben oui elle était sûre d'elle. Revy était joueuse mais aurait détesté que la jeune femme le regrette après. Lara était civilisée, avec l'attitude d'une personne sensée et réfléchie, et possédant un certain standing. Revy se sentit coupable d'avoir entrainé sa nouvelle amie dans la spirale qui les emportait mais l'haleine chaude et chargée de whisky dans son cou lui fit oublier toute culpabilité. L'heure était au plaisir physique. La flingueuse fit face à l'affamée. Elle était plus grande qu'elle mais Lara compensait cet état par un tour de poitrine exceptionnellement engageant. Avec une douceur surprenante, Revy déposa ses lèvres sur celles de Lara pour tenter un baiser furtif dans un premier temps puis plus appuyé. Aucune protestation ne vint contrer cette approche et elle sourit d'anticipation.

"Je crois que j' t'aime bien quand t'es cuite en fait ..."

Elles étaient toutes proches de leur destination mais la mère supérieure Yolanda verrait d'un mauvais œil que les deux timorées viennent au couvent en demandant une chambre pour baiser. Revy abandonna son étreinte pour héler un taxi. Le conducteur faillit repartir en la reconnaissant mais la main gantée de la tueuse sur la crosse de son arme le fit réfléchir et il décida sagement de s'arrêter.

"On va à la Lagoon, tu prends ton temps, tu vas pas vite et tu regardes pas ton rétro, compris?"

Le pauvre hère hocha de la tête, déjà transpirant, et maudissant intérieurement son manque de chance. Il engagea la première et reprit la route ... tout doucement. Le taxi était une vieille américaine, longue et large. La banquette à l'arrière aurait pu accueillir une horde de marmots sans qu'ils soient trop serrés. Revy ne perdit pas de temps et bascula pour s'agenouiller sur les cuisses de Lara. Elle n'aimait pas attendre une fois les ébats lancés, tout comme elle n'avait aucune accointance avec la soumission. Son caractère cramé ne suggérait aucune forme d'abandon. Elle allait de l'avant et prenait ce qu'elle pouvait pour son plaisir.

Elle embrassa Lara à pleine bouche, se délectant de ses lèvres pulpeuses et guidant habilement sa langue à la recherche de sa partenaire. Son bassin était collé comme une ventouse au ventre de l'archéologue et elle ondulait comme une vouivre. Elle ôta son top en s'étirant pour le faire passer par dessus sa tête, exhibant ainsi sa poitrine qui même si elle était bien moins massive que celle de Lara, faisait tourner les têtes quand elle passait un bikini. Ses mains palpaient les courbes de sa victime et retroussèrent le haut de Lara au dessus de ses seins.

"Wow !! J'aurais jamais cru que ça puisse vraiment exister des trucs pareils!!"

C'était sifflé entre deux baisers enflammés et Revy ne perdit pas de temps pour peloter sa belle. Leurs poitrines se frottaient et plus Revy accentuait la pression, plus Lara se tassait dans la banquette, obligeant la flingueuse à se pencher sur elle.

Le conducteur triquait comme un beau diable mais parvint à ne rien dire. Il eut juste l'intelligence d'augmenter la puissance de la ventilation, la température dans la bagnole ayant subitement grimpé de plusieurs degrés.

[Tomb Raider]

Lara se retrouva dans un taxi. Adieu l’exercice de tir, place à une autre forme d’exercice ! Pompette, et même passablement ivre, Lara se retrouva au milieu d’un grand taxi, clignant des yeux à plusieurs reprises. Elle estimait bien tenir l’alcool, ce qui était sans doute la seule raison pour laquelle elle n’avait pas encore vomi, ou n’avait pas fini en position latérale de sécurité, recroquevillée sur le sol. Au lieu de ça, elle restait encore suffisamment lucide pour savoir ce qu’elle faisait, et en avoir envie…

*On va baiser !*

Baiser, ouais ! Elle allait se taper cette nana mal baisée, cette nana qui gueulait sur tout le monde comme un putois, elle allait la faire couiner ! Cette simple idée aurait pu la faire bander si elle avait eu une paire de noix entre les jambes ! Mais, au lieu de ça, elle frissonnait juste avec les joues rougies. Lara vit Revy la rejoindre dans le taxi. Elle dit quelque chose au chauffeur de taxi, puis leurs regards se croisèrent ensuite.

« Oh, Revy… »

Lara se pinça les lèvres, puis les deux femmes s’embrassèrent ensuite, le corps massif et opulent de Revy s’écrasant confortablement contre le sien. Elle souleva son top, libérant ses seins, ainsi que ceux de Lara. Celle-ci frémit doucement, et déplaça sa main. Elle caressa la nuque de Revy, et déplaça l’autre main sur sa cuisse, remontant sur sa jambe nue jusqu’à caresser son minishort en jean, et, en toute simplicité, donna une belle gifle sur les fesses de Revy. Elle sentit la belle géante se crisper sur place, tout en commentant la beauté de ses seins.

« Ouais, soupira-t-elle, la Nature m’a plutôt bien gâté, hein ? Un héritage maternel… » commenta-t-elle ensuite.

Elle se dandina sur un peu sur le siège, soupirant doucement en sentant la chaleur corporelle monter. Elle se pencha alors. Étant sous Revy, et celle-ci étant plus grande qu’elle, elle accéda aux seins de Revy, et en lécha un, mordillant le téton.

« Toi aussi, tu es bien lotie… J’aime les nanas baraquées comme toi, vous baisez avec force… »

Sous l’effet de l’alcool, Lara laissait tomber ce flegme britannique. Son sang chaud italien avait plutôt tendance à s’exprimer, et elle se laissait bercer, laissant le désir croître en elle, explosant sensuellement…

[Revy]

La seule chose que pouvait faire le conducteur pour profiter du spectacle était de conduire plus doucement qu'à l'accoutumée. Il prenait soin de guider le taxi dans tous les trous et ornières qu'il pouvait croiser afin que le ballant lui permette, l'espace d'un instant fugace, de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur.

Ca en valait le coup malgré le risque de mort qui planait au dessus de sa tête. Les deux affamées sur la banquette arrière offraient une scène digne d'un film romantique de haut vol ... genre on se retrouve après des années et on baise jusqu'à crever. Sa main droite avait quitté le pommeau du levier de vitesse  pour s'accrocher à son entrejambe et il savait déjà qu'il tâcherait son futal avant d'arriver à destination.

"Ouais, compte sur moi pour ça!"

La réponse de Revy à Lara le tira des méandres de son imagination et il se concentra à nouveau sur la route. A cette heure-là, les rues de Roanapur étaient bondées aussi bien de voitures mais aussi d'une foule errante assommée par l'agression permanente du soleil.

Revy souriait, son visage barré par un rictus d'envie. Elle sentait l'alcool mais n'en ressentait que très peu les effets. Quand Dutch la traitait de poche, il n'avait pas vraiment tort. Elle encaissait bien. Elle le paierait surement un jour mais pour l'instant, ce n'était pas quelques verres, même bien pleins, de whisky qui allaient la faire sombrer. Lara, elle, paraissait bien atteinte. C'était cool, le sexe et l'alcool, c'était ou tout bon, ou tout mauvais, mais là, la flingueuse pariait sur le tout bon.

"Si t'essaye de résister, alors ouais, ce sera vraiment avec force. Tu risques de te perdre ..."

Elle releva les bras de l'archéologue au dessus de sa tête et les immobilisa d'une main. Lara avait commencé à la déguster mais elle s'arracha à cette bouche demandeuse. Elle prit un court instant pour observer cette superbe femelle sous elle, elle allait la bouffer tout cru. Les obus de Lara pointés vers elle n'attendaient qu'une chose et elle en gifla un, pas tendrement. Puis l'autre. Elle passa ensuite aux tétons qui subirent un traitement efficace à base de pincements suivis de caresses réconfortantes. Revy aimait maitriser la situation en matière de sexe. Loin du cliché de la dominatrix en cuir et latex armée d'une cravache pour marquer les fesses de sa soumise, elle adorait néanmoins laisser les traces de ses forfaits sur le corps de celle qu'elle choisissait. Lara aurait des bleus sur la poitrine pour quelques jours.

"T'es vachement délurée en fait, quand tu sors de ton carcan civilisé."

Revy se contorsionna et elle s'éleva des cuisses de Lara de quelques centimètres de manière à pouvoir glisser sa main entre elles. Si la britannique chercha à se dégager, elle accentua sa saisie pour l'empêcher de trop en faire. La flingueuse trouva se qu'elle cherchait et dégrafa le bouton du short de Lara. Elle l'ouvrit pour s'y frayer un chemin et son majeur glissa dans une zone où il faillit se noyer.

"T'es déjà mouillée? Wow! Tu perds pas de temps!"

Ce fut facile d'investir cette intimité moite et très vite, Revy se prit à doigter Lara avec férocité. Son annulaire rejoint le majeur et son index suivit de près. Le vagin de Lara était brûlant et dégoulinait de plaisir. Revy s'y enfonçait en rythme, profondément, n'épargnant aucun millimètre carré de son attention.

[Tomb Raider]

Faire l’amour dans un taxi n’était pas quelque chose de très agréable. C’était d’autant plus inconfortable qu’ils ne roulaient pas non plus sur une voie goudronnée, rectiligne, et propre. Lara se tortillait donc sur place, et sentit les mains de Revy partir à l’assaut de son corps. Le désir sexuel semblait visiblement contrebalancer les effets de l’ébriété. L’alcool remuait dans le corps de Lara, et, pour la sortir de cette torpeur, Revy alla jusqu’à pincer ses seins, glissant sur ses tétons. L’archéologue se mit à soupirer, couinant en se tortillant sur place. Elle sentit la main de Revy attraper ses poignets, soulevant ses bras, et aventura son autre main entre ses cuisses. Lara se tortilla sur place, et, bien décidée à ne pas être qu’une simple poupée, elle reprit l’usage de ses mains, et les posa sur les épaules de Revy.

« Tu sais, je passe davantage mon temps dans des zones sauvages que dans mon manoir… Alors, le carcan civilisé, pour moi, c’est une ville… Tu es plus civilisée que moi, ma petite oursonne. »

Lara se pencha vers elle, et posa ses deux mains sur ses joues. Elle lui offrit alors un long et sensuel baiser, bien sonore, se pressant contre elle. La voiture remua encore, et elle se tortilla sur place, accompagnant au mieux les doigts de Revy glisser dans sa chatte. Elle soupira encore, mordillant la lèvre inférieure de Revy. Elle joua avec, et lui sourit malicieusement.

« …Dit celle qui m’enfonce des doigts dans la chatte et me mord les seins. De nous deux, c’est toi qui es en feu, ma chérie… Tu as envie de me baiser, hein ? N’aie pas honte de l’admettre, j’aime bien les femmes musclées comme toi, moi… »

La jeune aventurière était encore en train de planer, dans ce mélange euphorisant de sexe et d’alcool…

[Revy]

"Haaaannn ...quel mordant! On dirait bien qu'une lionne se cache derrière ce flegme distant des premiers instants ... Tu te rebelles?"

Revy en était ravie. Bien que dominante dans la plupart des situations, elle aimait bien qu'on lui tienne tête tant que ça restait dans sa zone de contrôle. Elle répondit au long baiser de Lara et rit à sa réponse. C'est vrai qu'elle lui avait fait du rentre dedans depuis le début de leur rencontre. C'était naturel pour elle, Revy voulait savoir à qui elle avait à faire, mais ensuite ça avait légèrement ... dérapé. Mais c'était toujours elle qui était dessus donc elle s'acquittait du corps sculptural de Lara avec délectation. un paquet de maquereaux à Roanapur auraient payé cher, très cher, pour avoir une bombe pareille sur la scène de leur club de strip ou gogo bar.

Le vagin qu'elle explorait fondait sous ses caresses. Lara semblait l'aspirer et en vouloir plus, toujours plus. Revy se cassait le poignet pour l'exhausser et s'arrangea pour trouver une position qui facilitait le long mouvement ample qu'elle exerçait pour pénétrer Lara. Quand elle la sentit prête, elle réussit à glisser un quatrième doigt aux côtés des trois premiers. Elles les enfonçait jusqu'aux toutes premières phalanges et une fois rivés en la britannique, les écartaient et les faisaient pivoter dans une rotation souple.

"Ecarte tes cuisses!"

Revy réussit à glisser  entre la banquette et le sièges avant et put contempler son œuvre. Lara était ouverte et accueillante. Elle aimait les femmes musclées qui envoyaient? Elle en avait une pour elle seule et en pleine forme. Revy posa ses lèvres à l'intérieur des cuisses de l'aventurière, là où les chairs sont les plus tendres et les plus sensibles. Elle commença par les couvrir de baisers avant de les mordiller gentiment. Elle ne cessait de doigter sa partenaire et le menton et les joues de la flingueuse se couvrirent immédiatement du nectar exprimant le plaisir que Lara prenait à ce petit jeu lubrique.
Plus rien n'existait autour d'elles. Une foule de mecs en rut aurait pu les entourer en se branlant que Revy n'aurait pas abandonné ce qu'elle savourait ... sauf pour buter ceux qui se seraient trop approchés.
Quand elle releva les yeux, elle avait même un filet gluant de liquide qui collait à ses cils. il se rabattit sur sa joue, la barrant d'un sillon brillant qui augurait l'arrivée de bien plus grandes quantités encore.

"Si tu me dis pas d'arrêter tout de suite, ça va finir par un fist que tu n'oublieras pas ma belle."

Son pouce vint frotter le clitoris de Lara, prêt à rejoindre les autres. Si les cinq doigts réussissaient à dilater le vagin de la britannique, toute la main suivrait sans difficultés.

[Tomb Raider]

Enivrée, Lara en perdait toute retenue. C’était sans doute là l’explication qui justifiait ce qu’elle était en train de faire, qui expliquait qu’elle aille jusqu’à faire l’amour sur la banquette arrière d’un taxi avec cette femme musclée et puissante. Revy prenait ses aises, continuant à la masturber. Lara devait bien admettre qu’elle se débrouillait plutôt bien. Cette fille était habile de ses doigts, offrant à Lara un spectacle délectable et savoureux. Sentir ainsi ses doigts en elle, voilà qui l’excitait, attisant ses sens, enflammant ses pensées. Ah, quel pied ! Il fallait bien reconnaître que cette femme était douée. Oh oui, elle savait y faire ! Et, visiblement consciente de son effet, Revy commença à descendre. Elle partit à l’assaut d’une cible bien particulière, l’intimité ruisselante de la jeune femme. Lara, effectivement, commençait à avoir de légères fuites. Si cela amusait Revy, Lara ne voyait pas spécialement en quoi. L’inverse aurait sans doute été beaucoup plus ennuyeux, puisque cela aurait signifié, chez Lara, l’absence de plaisir ! Alors, qu’elle mouille, c’était somme toute plutôt une bonne chose, non ?

« Hmmm… »

Décidée à montrer qu’elle n’était pas qu’une brute épaisse, Revy fourra sa langue entre les lèvres intimes de Lara. Obéissante, l’archéologue écarta les cuisses comme on le lui demanda, et les frotta ensuite contre les joues. Sa main s’agrippa sur la poignée de sûreté située en hauteur de la portière, tandis que l’autre glissa sur les cheveux de Revy. Le taxi continuait à remuer à allure lente, avec un chauffeur qui était de plus en plus distrait.

« Hum… Oh, bordel ! »

Mine de rien, Revy savait y faire, et ce contact était très agréable ! Mais, quand elle suggéra un fist, Lara cligna des yeux, un peu surprise.

« Quoi ? I-Ici, dans ce taxi… ? Ce n’est pas l’endroit le plus adapté, Revy… Tu dois sûrement avoir un lit quelque part, non ? »

[Revy]

"Hey toi ! Le chauffeur! je t'ai dit quoi quand on est montées?"

Le type qui n'était déjà pas fier se mit à transpirer à grosses gouttes.

"De ... de conduire doucement ... et de prendre mon temps madame."

"Ben maintenant tu te grouilles! T'as deux minutes pour arriver!"

Lara n'avait pas dit non, au contraire même. Elle avait laissé entendre que corser un peu leurs ébats pouvait être possible. Le taxi bondit en avant tandis que le chauffeur, mû par son instinct de survie, écrasait l'accélérateur. Il passa à toute vitesse dans un nid de poule et fit une embardée, manquant envoyer la voiture dans la devanture d'une boutique animée. Revy, toujours entre les cuisses de Lara semblait suivre le rythme chaotique du taxi pour dispenser son cunnilingus. Elle s'acharnait à lécher cette chatte délicieuse et à y imposer la pénétration de ses doigts. Le plaisir de la britannique coulait le long de son menton et de son cou et elle avalait bruyamment  quand son trop plein de salive débordait.

Le chauffeur fit l'exploit d'arriver dix secondes avant le terme de son ultimatum. Il allait rentrer chez lui dormir et tenter d'oublier les deux bombes qui venaient de ruiner sa banquette arrière. Quand Revy lui jeta quelques billets, ils étaient tout poisseux de ... pleins de trucs collants.

Revy saisit Lara par le poignet sans attendre qu'elle se refagote plus ou moins. Elle l'entraina vers un immeuble ressemblant à tous ceux de la basse ville, moche et décrépi où une vieille porte en bois poussiéreuse scellait l'entrée. Les deux femmes croisèrent une mère qui tenait par la main un petit garçon à la mine renfrognée mais qui s'éclaira quand il vit Lara.

"MAMAAANN! Regarde!! On voit presque tout ses seins!!!"

Sa mère haussa les épaules, fataliste. Les prostituées travaillaient aussi en journée à Roanapur.

Un escalier en bois raide était l'unique accès une fois la porte passée. Il amenait au premier étage pour déboucher directement dans le petit bureau de la compagnie Black Lagoon. Dutch et Victor Sullivan sirotaient un whisky en conversant, enfoncés pour l'un dans un canapé antédiluvien et pour l'autre dans un fauteuil défoncé. Ils écarquillèrent les yeux, la mine ahurie, quand la tornade entrainant Lara fit irruption dans la pièce qu'elle franchit sans s'arrêter. D'un coup de pied, elle ouvrit la porte du couloir qui menait aux chambres (chaque membre de la compagnie avait la sienne). En guise d'explication, elle lâcha juste un:

"Tout va bien, on en a pas pour longtemps!"


La chambre de Revy était à l'image de la ville. Un sol en planches miteux, un lit au cadre en tubulure de l'armée, un ventilo en rade au plafond et une commode bancale à laquelle il manquait un pied. A côté du lit, un cendrier qui n'avait pas dû être vidé depuis au moins ... un an.

Revy poussa Lara sur le lit et la contempla, avide de ce corps voluptueux. Elle se demanda si elle devait l'attacher ... mais ne prit pas le temps de le faire. Au lieu de cela, elle se déshabilla en hâte et fit de même avec les vêtements de la britannique qui n'allait pas assez vite à son goût.

"On en était où? Ah! Ouais ..."


Elle poussa Lara sur le lit, couchée sur le dos et releva ses jambes pour se caler derrière elle et avoir l'exclusivité de l'accès à sa chatte. Elle se remit à la dévorer goulument, sans limites, n'ayant plus la contrainte de l'étroitesse du taxi. Quand Lara fut à nouveau dans un état proche de la liquéfaction, Révy plongea dans son vagin un, puis deux, puis trois, et enfin quatre doigts qu'elle serra pour atteindre la limite de ses phalanges. Son pouce excitait le clito de sa proie et ses yeux luisaient d'une lueur mêlant vice et dépravation. Elle pouvait être assez sauvage quand elle se lâchait.

'Tu dis toujours pas non hein."  Ce n'était pas vraiment une question.

La flingueuse se tortilla pour trouver le bon angle et attaqua le grand final. Son pouce rejoignit ses autres doigts qu'elle ferma en pointe. Elle travailla en rotation pour élargir l'entrée, habituer les lèvres intimes de la britannique et détendre l'anneau de son vagin jusqu'à ce qu'enfin, elle sentit une succion puis une chaleur soudaine autour de sa main. Elle y était. L'inimité de Lara se refermait autour de son poignet et à l'intérieur, elle put serrer le poing. Lara puait l'alcool, elle aussi d'ailleurs, et elle n'était pas sûre que l'aventurière aurait accepté ce traitement si elle n'était pas bourrée.

[Tomb Raider]

Lara était embarquée par cette énergique femme musclée, qui avait visiblement très envie de lui faire l’amour. Le taxi les avait finalement ramenés là où elles étaient parties, dans une curieuse grande boucle. Elles s’arrêtèrent de l’autre côté du bar, dans la ville. Roanapur n’était pas une ville très attirante, ni très touristique. Ce n’était pas comme à Miami, avec ces immenses boulevards multicolores remplis d’hôtels hors de prix et de voitures de luxe. Mais cela ne déplaisait pas à Lara. Elle aimait ce genre de villes figées dans le temps, ces villes qui semblaient déconnectées du monde, et où on pouvait s’y absorber, et disparaître. Lara aimait ce genre d’ambiance, car cela collait à merveille avec sa vie, davantage tournée vers le passé, vers les tombes, que vers l’atmosphère étouffante des grandes villes. Mais, pour l’heure, sa guide était devenue une vraie pile électrique, qui sortit en trombe du taxi. Elle évoquait un peu à Lara ce yéti fou furieux dans Tintin au Tibet, celui qui fonçait droit devant lui en renversant tout sur son passage. Revy passa à travers une cour, elles croisèrent des gens, celle-ci continuant à tenir la main de Lara.

« Hey ! Hey ! Deux secondes ! Laisse-moi me rhabiller ! »

Dieu, que cette fille était sans-gêne ! Faisant fi de tout ce que Lara pouvait dire ou penser, elle rejoignit le bar. Elles croisèrent brièvement Sullivan et Dutch, occupés à jouer aux cartes tandis que Sullie avait un gros cigare entre les lèvres. Il écarquilla les yeux en voyant les deux femmes passer, et souffla ensuite.

« Mais qu’est-ce que… ?! »

Elles filèrent dans un couloir, et Sullivan haussa les épaules.

« Les jeunes, de nos jours… »

Lara et Revy finirent dans une chambre, et, un peu déboussolée, Lara finit couchée sur le lit. Elle commençait à décuver, et sentit les mains de Revy soulever ses jambes. Celle-ci était énergique, entreprenante, et la bascula par l’arrière.

« Haaa… ! »

Fort heureusement, Lara avait un corps souple, très agile, ce qui allait lui être d’une grande utilité ce soir ! Elle se fit donc soulever, et Lara gémit en sentant ses articulations couiner doucement. Elle se retrouva la tête en bas, et sentit la langue de Revy partir à l’assaut de son intimité, la léchant avidement, avec passion. Un désir puissant et palpable, délectable, savoureux, qui transportait Lara, la rendant toute fiévreuse, joyeusement excitée comme jamais…

« Hmmm… »

Lara grogna alors en sentant les doigts de Revy s’enfoncer dans sa chatte. Celle-ci avait décidé de commencer fort ! Elle opta pour un fisting, et Lara se mit à déglutir, tremblant sur place en remuant, gémissant douloureusement…

[Revy]

Il faisait chaud, très chaud. L'humidité dans cette région du globe atteignait fréquemment les 80 pour cent et la température plus de quarante cinq degrés. Le mélange des deux étaient une chape de plomb moite qui collait à la peau et la nécessité de boire de l'eau pour s'hydrater en permanence était vitale. Le destin de tout un chacun était de vivre ainsi sauf pour ceux qui se payaient le luxe d'installer chez eux des climatiseurs performants. Ce n'était pas le cas de la chambre de Revy et la flingueuse au corps brulant dégoulinait de sueur. Le sel piquait ses yeux en plus des plaisirs que Lara rejetait. Revy s'était goinfrée comme une morfale de l'intimité de la britannique et son visage luisait de tout ce à quoi elle s'était frottée. Elle écarta de ses yeux une mèche collante qui l'irritait et la cala derrière son oreille avant de s'installer plus confortablement à genoux pour dominer Lara. Les lèvres vaginales de sa proie étaient resserrées comme une valve autour de son poignet et dès qu'elle faisait un mouvement, l'anneau élastique suintait un bruit de succion absolument inopportun.

"J'aurais jamais cru que tu te livres à ce genre de truc. T'as pas que du sang british non?"

En effet, comme pratique lors d'un premier rencard, le fisting, c'était plutôt hardcore mais Lara avait fait preuve d'une remarquable adaptation. Qu'est ce qu'elle pouvait bien cacher de plus pervers pour plus tard?

Revy reprit son fist. Sans pour autant être brusque, elle montait et descendait en rythme, investissant pleinement le vagin ouvert de Lara. Le lit grinçait sous leurs efforts et le matelas s'enfonçait sous le poids des corps des deux femmes. Lara était endurante ... et profonde. En plus de son poing, Revy réussit à insérer aussi une partie de son avant-bras. Elle pompait comme une machine et se dit qu'il n'y avait pas de raisons de limiter les plaisirs. De sa langue frétillante, elle vint torturer l'anus de l'archéologue, dernier vestige intact de sa dignité, et parvint à y glisser la pointe sur un centimètre.


"Mmmmpph! T'es aussi bonne d'un côté que de l'autre!"

Elle ne s'arrêterait que quand elle sentirait Lara jouir, avant de passer à autre chose ... L'exercice s'avérait intense. Les deux femmes étaient trempées et les corps glissaient l'un sur l'autre. Plus d'une fois, Revy dérapa et son visage vint s'écraser, nez en premier, contre le postérieur de sa nouvelle amie. Elle pouffa à chaque fois, ivre de sexe.  De sa main libre, elle se caressait comme une folle. A ce stade, Dutch ou Sullivan seraient entrés dans sa chambre pour la sodomiser qu'elle n'aurait pas dit non.

Son biceps la brulait, soumis à l'effort intense de ce martelage en règle.  Revy gémit alors qu'elle gagnait un centimètre de plus dans le rectum de Lara et y faisait tourner sa langue comme une râpe à récurer.

Justement, un coup lourd frappé à la porte de la chambre retentit et la voix de Dutch s'éleva.

"Hey! Ca va là-dedans! Z'avez besoin d'aide?"

Lui aussi avait bu. La bouteille qui trônait sur la table quand les filles étaient entrées était quasiment vide. Sullivan était là aussi puisque qu'il commenta un truc que la flingueuse ne comprit pas.


"Je sais pas ... T'as besoin d'aide Lara?"