Le Miraculous du Cheval… Quand Marinette l’évoqua, Adrien écarquilla des yeux, et se redressa brusquement, se sentant tout d’un coup idiot.
*
Pourquoi je n’y ai pas pensé ?*
Il ne répondit pas au baiser de Marinette, car il était sous le choc. Le Miraculous du Cheval permettait notamment de générer des Portails à distance, pour se téléporter n’importe où. Il mit cela sur le compte de la rivalité entre Kaalki et Plagg. Ce dernier avait coutume de dire que Kaalki était trop bruyante et trop énergique pour lui. Il rougit en se sentant idiot, tandis que Marinette lui expliquait que les deux Kwamis arriveraient sûrement à s’entendre, et qu’elle lui prêterait sans problème le Miraculous, ne serait-ce que pour qu’il l’aide contre Papillon. Adrien sortit de sa torpeur quand Marinette évoqua l’idée de le remplacer par un autre Chat Noir. Il secoua la tête, et fronça alors les sourcils.
«
Hey ! Me remplacer ? Ma Lady, vous vous égarez, il n’y a qu’un seul Chat Noir, et c’est moi ! » s’exclama-t-il fièrement.
Marinette, comme toujours, envisageait toujours le pire. C’était aussi pour ça qu’elle était Ladybug, et la cheffe. Elle lui attrapa les mains, et l’invita à être prudent, car, si jamais Papillon venait à les akumatiser, les choses pourraient se compliquer. Adrien pourrait-il révéler à Papillon l’identité secrète de Ladybug ? Cette idée l’horrifiait ! Il comptait bien lui répondre, mais ses poils vibrèrent, signe d’un danger. Il entendit ensuite une déflagration lointaine, et se retourna peu de temps après Ladybug, sa combinaison se remettant également en place.
«
Oui… J’en ai frissonné de partout… »
Adrien vit un chapelet de fumée s’élevant au-dessus des toits. Il se pinça les lèvres, et remit son masque.
«
Okay, ma Lady, en piste ! »
Les deux se propulsèrent ensuite sur les toits de Paris. Ils remontèrent le long de la rue de l’Université, et une nouvelle explosion illumina encore la nuit parisienne. Adrien était un PGS ambulant, il avait couru sur ces toits toute sa vie, filant à quatre pattes, se propulsant derrière Ladybug, ; l’aidant à bondir par-dessus de grandes avenues, chacun s’aidant mutuellement quand la ficelle de Ladybug ou ces sauts de félins ne suffisaient pas. En remontant la rue de l’Université, ils arrivèrent à un gros carrefour avec l’avenue Rapp, puis avec l’avenue Bosquet, les deux se rejoignant à cet endroit pour filer vers le pont de l’Alma.
L’incendie était de l’autre côté de la Seine. Ils rejoignirent l’une des tours pointues de la cathédrale de la Sainte-Trinité, puis Chat Noir se catapulta dans les airs, Ladybug le ceinturant. Il s’envola haut en l’air, surplombant le pont de l’Alma, et Ladybug bondit à son tour, déployant pendant son saut sa ficelle pour agripper la façade d’un des immeubles haussmanniens surplombant la massive avenue de New York. Lui s’agrippa alors à son tour à elle, et ils remontèrent ensuite sur les immeubles en suivant la voie Georges Pompidou et Cours Albert-I
er.
Une troisième explosion illumina encore le ciel, tandis que des voitures de police, gyrophares hurlants, se dirigeaient vers les explosions, ainsi qu’un camion de pompiers. Il y avait encore du trafic à cette heure, mais modéré. Toutefois, Adrien avait un mauvais pressentiment. Ce quartier, il le connaissait
par cœur, car c’était son quartier de naissance, et ces explosions, cette fumée… Adrien et Marinette rebondirent sur l’ambassade du Brésil, et coururent sur le toit, tandis qu’Adrien confia ses craintes à son aimée :
«
Ma Lady… Je crains que Papillon n’attaque mon père !! »
Ils traversèrent place de la Concorde, et un hélicoptère les surplomba. Adrien leva la tête, et fronça les sourcils. Ce n’était pas un hélicoptère de la police, ni de la presse. Il avait un curieux écusson qu’il n’avait jamais vu, et l’hélicoptère était peint en noir.
Le
manoir Agreste se situait Place-Châtelet. Son père avait racheté un immeuble qui était le siège de la Chambre Départementale des Notaires pour y édifier son manoir. Fait amusant, il y avait derrière le manoir un café qui s’appelait «
Le Chat Noir ». La Place Châtelet, il la connaissait bien, il y avait une station de métro dans un angle, et une grande place avec la Fontaine du Palmier et une statue massive qui s’y trouvait. De l’autre côté, le Pont au Change menait tout droit à l’Île de la Cité, avec une vue magique sur la Conciergerie et sa série d’immenses tours.
Quand ils rejoignirent la zone, ce fut pour voir une voiture de police voler dans les airs, et faire une série de tonneaux au sol. Le théâtre du Châtelet se trouvait à côté, les gens hurlaient, pensant à une nouvelle attaque terroriste. La police établissait des cordons de sécurité, et Adrien reconnut l’hélicoptère qui les avait doublés tout à l’heure, projetant des missiles vers son manoir. Il arriva sur une corniche, et vit, horrifié, les missiles filer à travers plusieurs fenêtres du manoir, provoquant de surpuissantes explosions.
Tout le manoir était en feu, le portail massif à l’entrée avait été arraché, et une voiture blindée s’était garée à l’entrée, mais elle avait été retournée, et de la fumée s’échappait du moteur. Une roue tournait encore dans le vide. Fait notable, et qui acheva de surprendre un Adrien médusé, sur le perron,
Papillon protégeait le manoir en projetant ses redoutables papillons noirs sur des commandos qui attaquaient le manoir, les akumatisant. Leurs yeux luisaient alors en violet, et ils se retournaient vers les assaillants. Au-dessus du manoir, Adrien vit une impressionnante nuée de papillons noirs. Il n’en avait jamais vu autant réunis en un seul endroit, et Papillon les abattait sur tous ceux qui passaient par là : civils, policiers…
«
Mais qu’est-ce qui se passe ?! »
Un citoyen akumatisé se mit à hurler, et son corps évolua. Un touriste qui photographiait à tout-và, et qui se mit à cligner des yeux, déclenchant des clichés vivants, figeant les commandos qui le regardaient. L’un d’eux tendit alors sa main, et son corps se mit à durcir, à enfler, puis il projeta une onde de choc qui frappa le civil akumatisé, l’envoyant valser sur la terrasse d’un restaurant, renversant des tables.
C’était un chaos indescriptible, et Adrien n’avait qu’une inquiétude : retrouver son père à l’intérieur du manoir !