The Multiversity

[Emily Ashford]

"Service de livraison Ashford"

Pour le transport rapide et efficace de votre épicerie, de votre repas à emporter ou de colis.

Livraison assurée dans les 30 minutes suivant la commande.

Poids maximum de 12kg pour chaque livraison.

Tarif minimal de 1 500 Yens par livraison, 3 500 Yens pour multiples services d'un maximum de 3 par client. Possibilité de planifier la commande à l'avance sur l'application. Premier arrivé premier servi.

Le service de livraison est disponible du mercredi au samedi, de 12:00 à 17:00, 19:00 à minuit. Possibilité d’attente selon l’achalandage. Disponibilité peut varier avec annonce dans les plus brefs délais.

Au plaisir de faciliter votre vie quotidienne !

Emily Ashford se réveille dans son appartement à faible coût dans un quartier populaire de Yoake. Elle qui a rencontré la Justice league, des Avengers, des Mutants et participer à une crise cosmique sur Terre la jeune demoiselle commença sa matinée en culotte et un chandail décontracté dans ce qui s’apparente à une vie ordinaire. En savourant un café et un sandwich déjeuné zappé au micro-onde, observant la rue depuis sa fenêtre. Elle se rappelle comment sa vie est si différente et plus libre que durant ses deux années dans la conglomération de Vector Industries. Elle aimait avoir sa chambre et des repas mais se faire utiliser pour l’objectif d’un président égoïste avait ses limites. Une règle fondamentale des Streetriders est de toujours se méfier des corporations et cela était plus que justifiée dans sa décision de refaire sa vie sur cette planète aux règles si diverses et compliquées. Elle sirote le reste de son café et commence à se doucher, à s’habiller alors que midi approche.

Depuis son arrivée sur Terre ses tenues civiles en dehors de son boulot varient en copiant la mode populaire chez les jeunes de son âge. Mais pour le boulot elle s’habille encore et toujours de son short et débardeur de sport. Tenue légère elle passe pour une semi-nudiste pour ceux et celles voyant un outrage à la pudeur. Encore heureux qu’Emily porte surtout une veste noire avec un mystérieux logo à l’arrière pour couvrir sa poitrine et se présenter comme décemment habillée. Elle lui suffit de claquer ses chaussures de sport ensemble pour les voir se convertir en une paire de rollers noirs. Emily sort de chez elle pour faire sa journée.

Son service de livraison est similaire aux applications comme Doordash dans la mesure que, depuis son Iphone et sa propre application – elle reçoit la commande, le lieu où récupérer la commande et le lieu de la livraison. Il est aussi possible que les clients payent les frais et le montant de l’épicerie pour qu’ensuite Emily fasse leurs courses à leur place. Le reste devient un pacte de confiance entre elle et la clientèle en respectant ses engagements. Avec ses rollers fabriqués à Mégapolis son déplacement est en fait très rapide grâce aux boosters inclut au niveau des talons. Allié à ses réflexes elle passe à travers les passants en évitant les accrochages. Pour certains il peut s’avérer plus de peur que de mal mais elle se doit de bouger vite pour livrer les biens dans les temps. De jour elle reste au sol à seulement roule sur l’asphalte et le bitume afin d’être une citoyenne normale en apparence. Puis une fois la nuit installée, sa véritable nature de Streetrider prend la relève. Durant son travail de soir Emily se déplace avec plus de voltige et de talent. De soir elle pratique ses techniques – ses tricks – comme le Grind sur les rebords puis Cork 720 où elle fait voltige en pivotant son corps dans les airs avant de retomber sur ses pieds sans problème. Et tout cela en continuant et terminant ses heures de service. Avec ce travail elle gagne plus d’argent durant chaque heure que le salaire minimum à Yoake tout en utilisant ses talents pour y parvenir.

Minuit sonne la fin de sa journée et Emily traverse le parc avoisinant le quartier adjacent au sien. Sautant d’un rebord à l’autre elle atterri sur l’asphalte du trottoir où un mouvement de groupe attire de suite son attention. Un gang en mouvement dans les ruelles, une scène qu’elle a vu des centaines de fois auparavant sur Megapolis. Son instinct est fort et précis quand il s’agit de gangs. Il y a toujours danger dans ces circonstances. Emily utilise ses rollers pour se déplacer en hauteur et les suivre de toit en toit. Une entreprise de composants électroniques est leur destination et depuis son perchoir elle observe leur nombre et leurs tenues bizarre faites de combinaisons vertes. Elle ne voit pas d’armes à feu depuis sa position et choisit d’attendre qu’ils entrent dans le bâtiment. Une fois que deux gardes restent derrière Emily descend et contourne le champ de vision des malfrats pour rouler à pleine vitesse depuis un des côtés. Le premier garde voit venir le coup de pied latéral qui le touche contre la tempe et l’envoie au tapis.

- Je peux savoir ce que vous foutez là ? C’est grossier de venir voler proche de mon patelin.

Le second malfrat avait un pistolet ! Elle saute pour éviter la première balle. Un boost des rollers la déplace sur la droite pour une autre esquive. Sa voltige en Cork 720 esquive une troisième balle. Emily tournoie, se penche et recommence un autre saut de voltige. Quand le chargeur se vide enfin elle ne lui laisse aucune chance de recharger. Un coup de pied direct au visage du mec à une vitesse de 50 km/h le met à terre. Emily halète, ayant survécu à ce barrage de tirs se sachant chanceuse d’êtres assez rapide.

- Non mais vous êtes quoi, bande de gus ?!?

[Rini Koken]

Nouvelle nuit de ronde pour le justicier au casque à tête de mort ! Malgré sa visière teintée qui empêchait le vent de lui caresser le visage, Rini Koken profitait, dans l'anonymat, de ce moment de liberté plus que bienvenue après une - trop ? - longue journée à siéger derrière une table, au sein d'une classe qu'elle ne connaissait que trop bien.
Sédentaire, moi ? Non. Définitivement pas.
Le moteur de sa lourde moto verte ronronnait à ses oreilles. Un son que les habitants du coin n'entendaient pas toutes les nuits, le Skull Raider veillant constamment à varier son parcours pour que jamais personne ne puisse l'anticiper.
Quoi qu'on en dise, une nuit sans ennui est une nuit improductive.
C'était certes un plaisir de rouler en plein cœur de la nuit mais Rini Koken ne perdait pas son objectif de vue : à savoir assainir la région des fripouilles qui la peuplent. Dans sa combinaison de motarde, elle n'attaquait à vue qu'en cas de flagrant délit ou, dans le pire des cas, d'action malsaine la ciblant directement. Ce qui ne lui arrivait pas si souvent que ça.
Ma réputation ne me précède pas encore assez et c'est tant mieux.
Même si le Skull Raider s'arrangeait toujours, à la suite d'une confrontation remportée, pour faire d'un de ses adversaires déconfits un témoin voire un messager, la rançon du succès demeurait un poids qu'elle n'était pas tellement pressée de porter.
La légende urbaine qui gravite autour de mon avatar justicier est encore trop jeune.
Alors qu'elle sillonnait les rues sur sa monture motorisée, Rini Koken entendit des coups de feu retentir non loin. D'une pression sur la gâchette, elle freina brusquement, les roues de sa moto glissant légèrement de travers sur quelques mètres. A aucun moment la motarde ne retira son casque ; confiante en ses sens, elle estimait ne pas en avoir besoin pour localiser la provenance exacte des tirs. Elle tourna la tête dans la bonne direction avant de faire pivoter son guidon et d'y aller plein gaz !

Pénétrant en trombe dans la ruelle où un conflit armé avait éclaté, le Skull Raider remarqua tout de suite cette silhouette féminine montée sur rollers. La concernée ne portait ni protection ni masque ni flingue. Peut-être une passante qui s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ? Au vue des deux types qu'elle avait étendus par terre, Rini Koken en conçut tout de même de sérieux doutes...
Survivre à une attaque à main armée et réduire au silence les agresseurs n'est pas donné à n'importe quel badaud.
Que s'était-il passé, ici bas ?
Pour s'en faire une petite idée, le Skull Raider n'avait qu'à jeter un coup d'œil du côté du rideau de sécurité que les voleurs avaient forcé.
Le visage et le corps toujours couverts, la motarde, qui ne faisait pas du tout féminine avec cet accoutrement, tira la béquille d'un coup de pied et descendit de sa moto. Même si sa visière était tournée vers l'héroïne en rollers, elle faisait attention à ce qu'il se passait autour. Notamment à l'intérieur de cette boutique vandalisée où des voix courroucées avaient commencé à s'élever.

- Qui que vous soyez, je vous déconseille d'entrer là-dedans avec vos roulettes aux pieds, fit le Skull Raider de sa voix déformée.

Les hors-la-loi que l'inconnue avait savaté possédaient un code couleur vestimentaire identique, signe pour le moins distinctif qu'ils appartenaient à un groupe prétendument organisé. Ils opéraient sous couvert d'un masque grimaçant, à l'effigie d'un diable au teint maladif. Le sweat à capuche étant un élément clef de leur vilain déguisement urbain.

- Cette boutique comprend sans doute une sortie de secours.

Que lui proposait-elle, exactement ? De les surprendre en les réceptionnant de l'autre côté plutôt que de s'en aller comme une honnête citoyenne ? Le Skull Raider, qui n'était pas là pour donner des ordres, lui laissait le choix tout en évoquant la marche à suivre qui lui semblait être la plus adaptée.

- Je prends le relais. A vous de faire ce qui vous semble être juste.

Jusqu'à preuve du contraire, Rini ne la comptait pas parmi ses ennemis. Elle lui tourna le dos et, sans rien ajouter de plus, s'introduisit dans la boutique à l'aide d'une impulsion. On entendit des vociférations surprises, très vite suivies de quelques détonations. Quelques vitres éclatèrent. Des balles heurtèrent des surfaces tantôt dures, tantôt résonnantes. Peu de temps après, il y eut des cris de douleur. De nombreux hoquets évacués dans l'action ! Le Skull Raider administrant de froides punitions à ses assaillants qui finirent par se bousculer, direction la sortie de secours, avec à la tête de cette débandade leur bandit de chef aux bras tatoués.
Une cible de choix pour la Streerider ?
Auquel cas, valait mieux qu'elle s'en occupe le plus rapidement possible : les forces de l'ordre n'allaient sans doute pas tarder à rappliquer.

J'ai volontiers passé sous silence le gros de l'action à l'intérieur de la boutique - que je prendrai potentiellement la peine de détailler au début de mon post suivant - sans préciser l'effectif exact de ce gang. Libre à Emily Ashford de prendre la vilaine troupe en étau, ou encore d'aller à l'encontre de la stratégie du Skull Raider en attaquant les malfrats de front. Personnellement, je pense qu'il serait plus judicieux/pratique de déplacer le combat du côté de la réception des marchandises/sortie de secours.

[Emily Ashford]

Emily parlait dans le vide. Les deux malfrats qui gardaient l’entrée de l’entreprise sont K.O sous les coups de jambes puissants de la streetrider. Elle plie les genoux pour se rabaisser et observer de plus près les fringues. C’était des tenues civiles et urbaines quoi de plus normales. Les jeunes sur Terre comme sur Mégapolis portent ce genre de vêtements et Emily peut instantanément le confirmer si on lui demandait, elle qui vivait dans les rues de la ville-planète depuis toute son adolescence. Le plus étrange, par contre, était le masque de gobelin vert sur leurs visages. Un masque servant à effrayer les passants tout en dissimulant leurs identités. Si jamais ces gus sont fichés alors une technologie de reconnaissance faciale sera utile. Toutefois, Emily se mord la lèvre avec un frisson lui parcourant le dos. Un groupe qui porte des masques elle connait cela sur Mégapolis…un mauvais souvenir qu’elle souhaite éviter pour encore longtemps.

Le son de la moto la sort de sa réflexion et aussitôt elle se redresse droite et aux aguets. Une motarde couverte par un casque de moto et une combinaison complète approche et débarque de son véhicule. Ce n’est pas un membre du groupe de gobelins sauf qu’Emily reste vigilante. Entre l’introduction de cette inconnue et les voix agressives du gang s'échappant de l’enceinte elle attend une réaction de cette motarde qui déforme sa voix. Encore une tactique de dissimulation d’identité. Emily ne se cache derrière aucun masque ni aucun modificateur de voix.

- Je sais me déplacer partout en rollers. Il ne faut pas me sous-estimer.

Elle hausse le sourcil avec un sourire d’approbation. Que cette inconnue prenne une décision n’a rien d’un problème ni d’un affront personnel. C’est juste qu’au moins la motarde n’essaie pas de décourager d’Emily ni de l’écarter d’un choix déjà clairement établi dans son esprit. Dans son monde d’origine elle a appris à s’adapter au quart de tour pour survivre et gagner des confrontations.

Emily utilise ses boosters pour « escalader » le mur de l’immeuble avec ses rollers et rejoindre le toit. Elle suivit le son des détonations qui trahisse les déplacements de la bande. En trouvant la sortie de secours elle voit un petit groupe de 5 hors-la-loi sortir avec des pièces électroniques volées. Quatre acolytes portent les sacs avec le chef libre de l’usage de ses mains. Bien ! Emily commence sa descente les roues des rollers grinçant sur le surface du mur. Car en accélérant elle provoque des traces enflammées sur son passage rendant ses rollers très chauds au contact. Il est impossible de voir les visages confus des voyous à entendre des bruits qui s’apparente à un véhicule au-dessus d’eux. Elle tombe sur la face d’un premier type pour ensuite se placer les mains au sol. En un mouvement éclair elle frappe de ses pieds les côtes de deux autres voyous. Il lui suffit alors d’un élan arrière pour se remettre debout. Un coup de pied contre le cou du dernier pourtant les sacs tombe au sol. Ces quatre personnes se roulent au sol comme pris d’une horrible sensation de douleur là où Emily a frappé. Le chef alla prendre son arme lorsqu’Emily roule assez vite pour lui retenir brièvement la main. Elle a vu ses bras exposés malgré les tatouages aux couleurs de masque de gobelin.

- Dommage qu’on aime jouer les héroïnes. Je me verrais bien avoir une meuf comme toi.

- J’ai l’habitude de décevoir mes adversaires. Quand on s’intéresse à mon corps on s’en brûle les doigts.

- Ce n’est qu’une première étape pour nos plans. Et il me suffit d’une balle pour te fumer.

Le chef a plus de force brute qu’Emily. Elle se retrouve repousser au sol avec cet homme prenant son arme à feu. Le cul contre l’asphalte elle se redresse mais le canon de l’arme la vise directement…puis un hurlement de douleur ! La streetrider souffle de soulagement quand le chef dut jeter son pistolet. Emily a utilisé son pouvoir hyperthermique pour rendre l’objet brûlant comme un poêle. Il riposte avec un poing direct que la jeune femme esquive en pivotant sur un roller. Sauf que son coup latéral est bloqué par l’autre main de l’homme qui la repousse à nouveau. Une roulade puis de nouveau sur pied. Emily se met en garde avec une main commençant à baisser la fermeture éclair de sa veste. Il faudra employer plus de force sous peu.

[Rini Koken]

Effectivement : son intrusion dans la boutique n'était pas passé inaperçue. Après avoir dépassé l'encadrement de porte, le Skull Raider n'avait pas attendu pour se ruer sur l'homme de tête ! Celui-ci était armé d'un pied de biche et non d'un flingue. Celle que l'on prenait pour un justicier n'eut qu'à bloquer le premier coup en lui opposant son avant-bras protégé avant de le gratifier d'un crochet de la main opposée. Ce fut efficace - à tel point que, suite à l'impact, les pieds du voyous s'étaient détachés du sol.
Mauvaise nuit.
Il y avait sans doute laisser une chicot ou deux. Assommé comme il était, Rini n'eut plus à se soucier de lui. A contrario de son voisin de derrière qui bénéficiait d'une arme à feu. Le coup parti bel et bien, résonnant à travers toute la boutique qui avait des forts airs d'entrepôt ; mais, tiré à la va-vite, il ne rencontra aucun obstacle de chair et se perdit parmi les étagères en ferraille.
Bon courage pour repêcher la douille.
Entre-temps, le Skull Raider, d'un habile mouvement de pied, avait fait sauter l'arme de son camarade jusqu'à ses mains gantées avant de la balancer dans la trogne du tireur. Le choc brisa son masque grimaçant en plusieurs morceaux ! Quand l'imbécile rouvrit les yeux, ce fut pour loucher sur la semelle renforcée d'une botte qui l'expédia tout droit dans les bras de Morphée.
Prends bien soin de tes petits copains endormis.
Sa chute ouvrit la voie à un autre challenger. Le feu jaillit presque immédiatement de son canon pointé ! In extremis, le Skull Raider s'était écarté de la trajectoire du tir qu'elle avait lu, contournant vivement un établis. Sa main droite fila comme l'éclair ; sous l'influence d'un rude mouvement de torsion, les doigts du vilain se brisèrent contre la gâchette. En rencontrant le casque de la motarde, son nez suivit le même chemin.
Et c'est après avoir perdu trois des leurs que les génies du mal de bas étage eurent dans l'idée de battre en retraite.
Qu'en est-il de mon homologue au visage découvert ?
Les portes de secours s'ouvrirent à la volée...
Rini entendit alors le doux vacarme des coups associés aux râles de douleur des différents protagonistes. Elle eut le sentiment qu'il était inutile de se presser, que celle qui était tombée sur les fuyards n'y était pas allée de main morte.
Ce n'était pas qu'à moitié vrai.
Quatre semi-cadavres étalés çà-et-là. Visiblement, ces rollers ne sont pas efficaces que sur l'asphalte.
Parmi toutes les fripouilles agonisantes, il ne restait plus que leur seul chef debout. Celui-ci eut l'ascendant durant de courtes secondes, son flingue braqué sur la tête de la combattante à terre. A moitié immergé dans l'ombre, le Skull Raider avait armé un poing en arrière, prêt à propulser une bonne portion de cette aura combative et vaporeuse qui brûlait doucement entre ses phalanges carapaçonnées. Mais avant que le phénomène ne se produise, l'homme poussa un cri de douleur, lâchant son arme de poing comme s'il s'était brûlé avec.
Coïncidence ? Non, sûrement pas. Je suis bien placée pour en imaginer la cause.
D'une décontraction des doigts, le Skull Raider éteignit le feu spirituel dans lequel elle les avaient enveloppés. Après avoir évité un coup de poing écrasant, la Streetrider se rebiffa d'un coup de pied circulaire. Ce ne fut guère suffisant, son adversaire ayant anticipé sa contre-attaque. Il la repoussa dans la foulée. La combattante montée sur roues se rétablit aussitôt avant de se remettre en garde.
Rini profita du fait que le truand avait les yeux rivés sur son ennemie pour ramasser son arme à feu.
Geste qui interpella tout de suite son ex-propriétaire.

- Il serait dommage de détruire une preuve aussi compromettante, dit-elle de sa voix dénaturée.

Alors, au lieu de la réduire en poussière, elle se contenta de la congeler. D'abord, il y eut ces vapeurs glacées, d'un bleu trouble, qui s'étaient élevées au-dessus de son poing serré sur l'objet. Puis l'apparition de cette gangue de glace protectrice tout autour, scellant de ce fait la dite arme.
Rini la laissa tomber à ses pieds ; elle ne se brisa point.
Son casque se tourna vers la Streerider.

- Je n'aime pas les combats déséquilibrés. Ça ne te dérange pas de t'en occuper seule ?

- Pfah ! cracha l'autre derrière son bandana sombre. Cause toujours. Que ça soit l'une ou l'autre, vous n'êtes pas de taille sans vos putains de pouvoirs à la con.

- Est-ce là le message que t'ont renvoyé tes gars ?

- Rien que des trous du cul d'incapables ! lâcha-t-il en brassant l'air d'un geste revanchard. Mais puisque vous y tenez, je vais vous montrer que je suis d'une tout autre trempe que ces brelles.

Il glissa une main dans le revers de sa veste en jeans. Le Skull Raider se raidit, prêt à agir dans la seconde. Mais le punk aux allures de bouffon vert ne sortit aucun arme ; seulement une sorte de pierre ronde d'un vert luminescent, qu'il ingéra après s'être arraché son masque buccal. Il dévoila une dentition pointue et jaunâtre, qui ne pouvait décemment pas appartenir à un être humain. Un méchant et large rictus lui barrait le visage. Sous ses vêtements amples, sa musculature enfla au point de déchirer modérément ses chairs par endroits. Le long des tatouages de ses bras, par exemple, des lignes rouges s'étaient étirées. Bizarrement, pas la moindre goutte de sang n'en perlait.

- Je sens que je vais prendre un pied d'enfer, caqueta-t-il avec son expression de dément, dans une posture qui s'apparentait à celle d'une bête. Allez ! On passe au niveau supérieur.

Il fonça sur la Streerider, laissant derrière lui une image rémanente de sa personne ! La brave Emily put remarquer que sa vitesse n'avait plus rien à voir avec celle qu'il avait déployée au cours de leur précédent affrontement. Et sa force physique, sans doute, allait elle aussi lui réserver quelques mauvaises surprises...
En considérant cette transformation impossible, le Skull Raider serra amèrement les poings.
Ce combat ne lui paraissait plus aussi déséquilibré que de prime abord.

[Emily Ashford]

Emily baisse toute sa fermeture éclair et déploie sa veste pour dévoiler…son petit top sportif cachant ses seins. Pas de symbole inspirant comme le « S « de Superman juste un débardeur de sport en apparence banale. Sauf qu’elle n’a pas chaud du tout, juste une étape pour déployer plus d’énergie contre un adversaire jaloux des dons naturels de chaque jeune demoiselle. Emily lorgne brièvement la glace autour de la pièce à conviction et en sourit subtilement. Car le boss du groupe est loin d’en terminer avec ce duel et s’ingéra une pilule verte qui fait sourciller la Streetrider. Ça lui rappelle une drogue Mégapolienne dont les voyous les plus crédités de l’Underground utilise pour affirmer leur dominance au prix de leur santé psychologique. Une horrible drogue conférant des pouvoirs proches d’un super héros que l’on appelle le Plasmide. La streetrider plia les jambes et se prépare à bouger quand le bouffon vert semble gonfler en musculature comme un Junkie s’Ingérant des doses intenses de stéroïde.

Emily vient d’un monde où la vitesse est cruciale pour gagner des courses dans les ruelles et à travers les milliers de préfecture de Mégapolis. Elle remarque l’accru de vitesse de ce type troquant de l’humanité pour une force de monstre. Ses rollers font marche arrière assez vite pour voir le poing défiler à quelques pouces de son visage. Un autre latéral vise ses côtes avant qu’elle n’esquive avec un « Bullet spin » aérien…juste avant une frappe latérale de son pied. Le choc est fort et une craque est perceptible, insuffisant pour le mettre en morceaux. Le boss est rapide pour agripper la jambe d’Emily qui de suite déploie son énergie thermique. Un gros 500 degré centigrade est relâché sur toute sa jambe pour le contraindre à la lancer contre le bitume sous la douleur d’une grosse brûlure. Elle ressent l’impact et commence à avoir mal au niveau des omoplates et des épaules. Grognant sous la douleur elle lève les jambes et se redresse sur ses patins en un élan.

- Moi aussi je peux passer au niveau supérieur, Junkie.

Sur place ses roulettes produisent un crissement fort. Emily reste immobile mais ses rollers font un crissement hurlant dans la nuit. Puis les flammes apparaissent et commencent à enflammer les rollers et les talons de la Streetrider. Et la chaleur tout autour d’Emily devient étouffant comme un four. Forcément la tenue du criminel ne pourrait supporter cette exposition thermique pour longtemps et le pousser à fuir. Mais pas avant un dernier échange où son roller entre en contact avec la jambe du chef. Un bruit mécanique survient et son roller ralentit, affligé par un bris technique. Emily est repoussée et se retrouve le genou au sol les dents serrés et le regard défiant ce type jusqu’au bout de cette confrontation.