Alors que la pluie battait à l'extérieur, noyant le bitume sous des flaques dont l'onde traquait avidement la lumière des néons et larges panneaux publicitaires, une femme était retenue à l'intérieur d'un commissariat bondé de monde. De sa longue queue de cheval ébène s'échappaient encore les gouttes d'une averse impitoyable, ruisselant jusqu'aux mollets de sa combinaison noire. Elle patientait, assise les jambes croisées, et laissait son regard carmin fureter çà et là, observant avec agacement les quelques dizaines d'âmes confuses qui couraient d'un bout à l'autre du local. Si elle se concentrait ne serait-ce qu'un instant sur ce qu'elles déblatéraient, sans doute serait-elle en mesure de comprendre la raison de toute cette agitation. Mais elle ne se donnait pas cette peine, de toute manière bien trop occupée à lutter contre la migraine lancinante que lui avait refilée son processeur neuronal après une utilisation intensive continue. Ses oreilles en sifflaient encore et la contraignaient à serrer les dents pour endurer ces maux, ce que sa mâchoire ovale peinait à cacher. Elle pinçait ses lèvres, comme pour attirer l'attention dessus plutôt que sur son mal-être évident, ce qui ne manqua pas de capter l'attention de l'officier assis en face d'elle. Il se racla la gorge, redressa sa posture et s'éclaircit la voix avant de parler, comme pour se pavaner malgré les chefs d'accusation qu'il tenait entre ses mains bourrues.
— Vandalisme, délit de fuite, outrage à agent, menaces, port d'arme à feu, inaugura-t-il en posant un instant son regard sur ladite arme, un petit bijou de technologie qui reposait désormais à côté de lui, sous film plastique. Menaces envers civil, extorsion. Est-ce que j'oublie quelque chose ?
Elle soupira et roula des yeux, ce qui attira justement l'attention de l'officier sur les prunelles en question avant qu'il n'ajoute un autre crime à la liste.
— Possession illégale d'augmentations de calibre militaire.
— J'y suis autorisée, rétorqua-t-elle, passablement agacée.
— Montrez-moi votre permis.
— Contactez East Central. Je vais pas faire votre travail à votre place, quand même.
— ... Refus d'obtempérer.
— Mais j'ai-- Puis merde. Vous écouterez rien, foutez-moi en détention qu'on en finisse.
— Mademoiselle Price, lança une nouvelle voix, féminine et monocorde, alors qu'une fine main aux ongles étrangement naturels se posa sur l'épaule gauche de l'incriminée. Combien de fois faudra-t-il que je vous le dise ? Gardez le silence jusqu'à mon arrivée.
La nouvelle arrivante, femme brune touchant la quarantaine et à l'air impassible, tira une chaise vers elle et s'assit à côté de l'accusée. Elle tendit ensuite un badge à l'officier et se déclara avocate de Lexa Price, représentant à la fois les intérêts de cette dernière mais aussi ceux de Central Positronics. Un requin parmi tant d'autres. Elle reprit ensuite la parole, le tout en confiant un dossier aussi épais qu'une porte à l'agent.
— Voilà tout ce dont vous aurez besoin. Il s'agit du dossier de ma cliente et de son contrat de travail. Permis et spécificités se trouvent à l'intérieur. Bien entendu, si vous décidez d'ouvrir ce dossier, vous acceptez aussitôt les termes de notre clause de confidentialité concernant tout ce que vous trouverez à l'intérieur. Par conséquent, je doute que quelqu'un de votre grade soit réellement la personne qui devrait le lire.
Alors qu'il s'apprêtait justement à ouvrir le dossier, le concerné déchanta aussitôt. Irrité par l'aisance de son opposante, il savait pourtant qu'il n'avait d'autre choix que de notifier un supérieur, ce qu'il fit dans la minute. Pendant ce temps, l'avocate jeta un coup d'oeil à Lexa, plus pour s'assurer du bon fonctionnement de ses augmentations que de son bien-être. Satisfaite, elle redirigea son attention sur l'officier qui interpellait son supérieur par un large geste du bras. Le gradé, plus aimable d'apparence malgré les grosses cernes qui se dessinaient sous ses yeux, claqua de la langue et repoussa le dossier d'une main.
— Si seulement on n'était par surbookés, j'aurais pas mis un blanc-bec sur votre cas, madame, dit-il à destination de l'avocate.
— Ce n'est rien, répondit-elle de façon courtoise après s'être ressaisie du dossier. Comme d'habitude, William, je m'en remets à votre expertise pour gérer tout ça. Ma cliente agissait dans le cadre de ses fonctions, et l'individu qu'elle pourchassait est recensé dans notre base de données. Je vous enverrai les détails le concernant au plus tôt.
— Parfait. Vous pouvez compter sur moi.
Incrédule, l'officier déchargé observa la scène se dérouler avec la bouche ouverte. Il recevra sans aucun doute une bonne leçon sur la façon dont il fallait gérer les cas du genre. Mais pour l'heure, il fut contraint de laisser le binôme féminin s'en aller sans dire un mot de plus qu'au revoir et bonne soirée.
Accompagnée de son avocate, Lexa put enfin s'échapper des bruyants locaux. Elle fut chargée et accepta, non pas sans grommeler, de porter son dossier alors que son aînée pressa un petit bouton situé à l'intérieur de sa manche. Le signal émis convoqua un large parapluie automatisée qui suivait à présent sa propriétaire, laissant cependant une moitié de la cyborg prendre l'eau – la moitié qui ne portait pas le dossier bien entendu.
— Le MindCore ? questionna l'avocate.
— Opérationnel, répondit Lexa en essayant de s'abriter intégralement sous le parapluie. Les trajectoires de tir qu'il calcule sont bonnes, et son interface est plutôt pas mal. Par contre, il me fait mal au crâne si j'utilise trop d'augmentations en même temps.
— Nous verrons pour l'améliorer. The All-seeing ?
— Fonctionne comme prévu. Je peux alterner entre infrarouge, ultraviolet, nocturne et normal quand je le veux. Le temps de réponse est top, quasi instantané.
— Ghost Hand ?
— J'ai pas vraiment eu l'occasion de l'essayer. Est-ce que je devrais pirater la sécurité d'une banque vite fait ? demanda-t-elle avec un large sourire.
— Ne pousse pas ta chance. Ton contrat ne te protège pas de tout ce que tu réalises hors du cadre d'une mission. Tes Gyrolegs ?
— Je dois encore m'habituer à la vitesse à laquelle je peux courir et à la haute à laquelle je peux sauter, mais en dehors de ça, ça fonctionne super. Je sais toujours pas comment vous avez fait pour renforcer mes jambes sans que je ressemble à une horreur métallique.
— Rien à dire. Omnishield ?
— Ben, je sais pas ? Personne n'a vraiment tenté de me pirater.
— Nous ferons des tests en laboratoire.
— Non merci.
— Ce n'était pas une question.
Leur conversation se poursuivit jusqu'à leur retour dans des locaux adaptés, là où les tests en questions avaient pu être réalisés. Un ingénieur dédié de la branche East s'était chargé de rédiger un rapport complet sur la "Cyborg Lexa Price" :
— Dites voir. Avec cette mission, j'en suis à où dans le règlement de ma dette ?
— Un instant, répondit-elle, le temps d'éplucher l'énorme dossier. En prenant pour base le coût des augmentations que nous vous avons fournies ainsi que le coût des frais médicaux liés au traitement de votre maladie, auxquels nous soustrayons donc les quatorze missions que vous avez effectuées pour nous, mais auxquels nous ajoutons mes frais d'intervention, récita-t-elle alors que Lexa se mordit la lèvre la mention desdits frais, votre dette actuelle est de
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— Putain. Y a pas moyen d'accélérer le remboursement ? Par exemple en me confiant des tâches un peu plus risquées ?
— Ce n'est pas à moi d'en décider.
— À qui ?
— Ne vous en préoccupez pas. Je me chargerai de transmettre votre souhait aux cadres concernés. Ne vous attendez cependant à rien, je n'ai aucune influence sur eux.
— Super, ironisa Lexa. Merci quand même.
Démoralisée, comme si elle ne l'avait pas toujours été depuis la signature du contrat, la cyborg n'adressa qu'un salut de la main à son avocate avant de s'éclipser, priant pour qu'on daigne accepter sa requête. Elle n'avait pas vraiment envie de travailler toute sa vie pour Central Positronics, non pas parce que c'était dangereux, mais parce que ce foutu contrat l'empêchait de s'en vanter auprès de qui que ce soit – il ne faudrait pas faire fuiter des secrets militaires, apparemment. Elle savait cependant admettre que cette vie restait plus appréciable qu'une existence limitée à une chambre délabrée et une mère inquiète à s'en ruiner la santé, comme si celle de sa fille n'était pas déjà désastreuse. Vendre sa vie à une mégacorporation en échange d'un traitement onéreux n'était-il au final pas le choix que beaucoup auraient fait ?
— Vandalisme, délit de fuite, outrage à agent, menaces, port d'arme à feu, inaugura-t-il en posant un instant son regard sur ladite arme, un petit bijou de technologie qui reposait désormais à côté de lui, sous film plastique. Menaces envers civil, extorsion. Est-ce que j'oublie quelque chose ?
Elle soupira et roula des yeux, ce qui attira justement l'attention de l'officier sur les prunelles en question avant qu'il n'ajoute un autre crime à la liste.
— Possession illégale d'augmentations de calibre militaire.
— J'y suis autorisée, rétorqua-t-elle, passablement agacée.
— Montrez-moi votre permis.
— Contactez East Central. Je vais pas faire votre travail à votre place, quand même.
— ... Refus d'obtempérer.
— Mais j'ai-- Puis merde. Vous écouterez rien, foutez-moi en détention qu'on en finisse.
— Mademoiselle Price, lança une nouvelle voix, féminine et monocorde, alors qu'une fine main aux ongles étrangement naturels se posa sur l'épaule gauche de l'incriminée. Combien de fois faudra-t-il que je vous le dise ? Gardez le silence jusqu'à mon arrivée.
La nouvelle arrivante, femme brune touchant la quarantaine et à l'air impassible, tira une chaise vers elle et s'assit à côté de l'accusée. Elle tendit ensuite un badge à l'officier et se déclara avocate de Lexa Price, représentant à la fois les intérêts de cette dernière mais aussi ceux de Central Positronics. Un requin parmi tant d'autres. Elle reprit ensuite la parole, le tout en confiant un dossier aussi épais qu'une porte à l'agent.
— Voilà tout ce dont vous aurez besoin. Il s'agit du dossier de ma cliente et de son contrat de travail. Permis et spécificités se trouvent à l'intérieur. Bien entendu, si vous décidez d'ouvrir ce dossier, vous acceptez aussitôt les termes de notre clause de confidentialité concernant tout ce que vous trouverez à l'intérieur. Par conséquent, je doute que quelqu'un de votre grade soit réellement la personne qui devrait le lire.
Alors qu'il s'apprêtait justement à ouvrir le dossier, le concerné déchanta aussitôt. Irrité par l'aisance de son opposante, il savait pourtant qu'il n'avait d'autre choix que de notifier un supérieur, ce qu'il fit dans la minute. Pendant ce temps, l'avocate jeta un coup d'oeil à Lexa, plus pour s'assurer du bon fonctionnement de ses augmentations que de son bien-être. Satisfaite, elle redirigea son attention sur l'officier qui interpellait son supérieur par un large geste du bras. Le gradé, plus aimable d'apparence malgré les grosses cernes qui se dessinaient sous ses yeux, claqua de la langue et repoussa le dossier d'une main.
— Si seulement on n'était par surbookés, j'aurais pas mis un blanc-bec sur votre cas, madame, dit-il à destination de l'avocate.
— Ce n'est rien, répondit-elle de façon courtoise après s'être ressaisie du dossier. Comme d'habitude, William, je m'en remets à votre expertise pour gérer tout ça. Ma cliente agissait dans le cadre de ses fonctions, et l'individu qu'elle pourchassait est recensé dans notre base de données. Je vous enverrai les détails le concernant au plus tôt.
— Parfait. Vous pouvez compter sur moi.
Incrédule, l'officier déchargé observa la scène se dérouler avec la bouche ouverte. Il recevra sans aucun doute une bonne leçon sur la façon dont il fallait gérer les cas du genre. Mais pour l'heure, il fut contraint de laisser le binôme féminin s'en aller sans dire un mot de plus qu'au revoir et bonne soirée.
Accompagnée de son avocate, Lexa put enfin s'échapper des bruyants locaux. Elle fut chargée et accepta, non pas sans grommeler, de porter son dossier alors que son aînée pressa un petit bouton situé à l'intérieur de sa manche. Le signal émis convoqua un large parapluie automatisée qui suivait à présent sa propriétaire, laissant cependant une moitié de la cyborg prendre l'eau – la moitié qui ne portait pas le dossier bien entendu.
— Le MindCore ? questionna l'avocate.
— Opérationnel, répondit Lexa en essayant de s'abriter intégralement sous le parapluie. Les trajectoires de tir qu'il calcule sont bonnes, et son interface est plutôt pas mal. Par contre, il me fait mal au crâne si j'utilise trop d'augmentations en même temps.
— Nous verrons pour l'améliorer. The All-seeing ?
— Fonctionne comme prévu. Je peux alterner entre infrarouge, ultraviolet, nocturne et normal quand je le veux. Le temps de réponse est top, quasi instantané.
— Ghost Hand ?
— J'ai pas vraiment eu l'occasion de l'essayer. Est-ce que je devrais pirater la sécurité d'une banque vite fait ? demanda-t-elle avec un large sourire.
— Ne pousse pas ta chance. Ton contrat ne te protège pas de tout ce que tu réalises hors du cadre d'une mission. Tes Gyrolegs ?
— Je dois encore m'habituer à la vitesse à laquelle je peux courir et à la haute à laquelle je peux sauter, mais en dehors de ça, ça fonctionne super. Je sais toujours pas comment vous avez fait pour renforcer mes jambes sans que je ressemble à une horreur métallique.
— Rien à dire. Omnishield ?
— Ben, je sais pas ? Personne n'a vraiment tenté de me pirater.
— Nous ferons des tests en laboratoire.
— Non merci.
— Ce n'était pas une question.
Leur conversation se poursuivit jusqu'à leur retour dans des locaux adaptés, là où les tests en questions avaient pu être réalisés. Un ingénieur dédié de la branche East s'était chargé de rédiger un rapport complet sur la "Cyborg Lexa Price" :
Ce rapport fut aussitôt transmis aux instances appropriées. Une fois l'entretien terminé, Lexa se tourna vers l'avocate qui l'attendait et lui adressa "la question qui fait mal" – ses mots, pas les miens.Nom du spécimen : Cyborg Lexa Price
Âge du spécimen : 26 ans
Sexe du spécimen : Féminin
Ingénieur en charge de l'entretien : Ylan Parker
Réalisé le :/
/
Bilan : OK
La Cyborg Lexa Price ne présente aucun signe de dysfonctionnement à ce jour. Ses capacités cognitives demeurent telles quelles. Ses émotions sont stables. Sa santé ne semble pas compromise. L'intégralité de ses augmentations a été vérifiée à trois reprises, en accord avec le protocole. Le taux de compatibilité est de 100%. La maladie de Mademoiselle Price n'a pas refait surface. Ci-joint se trouve le bilan détaillé de chaque augmentation intégrée à la Cyborg.
MindCore v6.04.975270 — La puce neuronale fonctionne comme anticipé. Sa précision de calcul est de 99.94% en utilisation optimale. Avec son assistance, la Cyborg n'a raté aucune des cibles immobiles, aucune des cibles partiellement couvertes, aucune des cibles en mouvement et une cible dans des conditions météorologiques défavorables. La puce centralise et alimente correctement les autres augmentations.
Note : La Cyborg dit ressentir un mal de tête lorsqu'elle utilise le MindCore ainsi que plus de deux autres augmentations à la fois.
The All-seing, model Red — Les implants oculaires fonctionnent comme anticipé. La Cyborg peut alterner entre vision infrarouge, vision ultraviolet, vision nocturne et vision naturelle d'un clignement d'yeux.
Ghost Hand, medium access — L'émetteur fonctionne comme anticipé. La Cyborg peut désactiver les systèmes de sécurité recensés dans sa base de données lorsque sa main entre en contact avec un terminal connecté. Les systèmes non-recensés ne peuvent pas être outrepassés. Dans le cas où la Cyborg tente de surcharger un système non-recensé, une notification détaillée est envoyée sur les serveurs de Central Positronics.
Gyrolegs — Les nanomachines fonctionnent comme anticipé. Elles renforcent les jambes de la Cyborg en produisant les nutriments nécessaires à leur fonctionnement, en réparant les tissus endommagés et en interceptant les signaux nerveux, élevant ainsi les capacités physiques de la Cyborg à un tout autre niveau.
Omnishield — Le pare-feu fonctionne comme anticipé. Toutes les menaces informatiques et cybernétiques recensées dans la base de données de Central Positronics sont instantanément neutralisées. Toute menace inconnue de la base de données déclenche une procédure d'analyse d'urgence qui concentre toutes les ressources du MindCore, rendant les autres augmentations inutilisables. La durée de cette procédure dépend du poids du virus analysé. Une fois l'analyse achevée, l'Omnishield ajoute le virus à sa base de données.
Connectique — Tous les ports de la Cyborg sont aux normes et à jour. Il lui est possible de se connecter aux interfaces et se lire tous formats de puces et micro-puces.
— Dites voir. Avec cette mission, j'en suis à où dans le règlement de ma dette ?
— Un instant, répondit-elle, le temps d'éplucher l'énorme dossier. En prenant pour base le coût des augmentations que nous vous avons fournies ainsi que le coût des frais médicaux liés au traitement de votre maladie, auxquels nous soustrayons donc les quatorze missions que vous avez effectuées pour nous, mais auxquels nous ajoutons mes frais d'intervention, récita-t-elle alors que Lexa se mordit la lèvre la mention desdits frais, votre dette actuelle est de
— Putain. Y a pas moyen d'accélérer le remboursement ? Par exemple en me confiant des tâches un peu plus risquées ?
— Ce n'est pas à moi d'en décider.
— À qui ?
— Ne vous en préoccupez pas. Je me chargerai de transmettre votre souhait aux cadres concernés. Ne vous attendez cependant à rien, je n'ai aucune influence sur eux.
— Super, ironisa Lexa. Merci quand même.
Démoralisée, comme si elle ne l'avait pas toujours été depuis la signature du contrat, la cyborg n'adressa qu'un salut de la main à son avocate avant de s'éclipser, priant pour qu'on daigne accepter sa requête. Elle n'avait pas vraiment envie de travailler toute sa vie pour Central Positronics, non pas parce que c'était dangereux, mais parce que ce foutu contrat l'empêchait de s'en vanter auprès de qui que ce soit – il ne faudrait pas faire fuiter des secrets militaires, apparemment. Elle savait cependant admettre que cette vie restait plus appréciable qu'une existence limitée à une chambre délabrée et une mère inquiète à s'en ruiner la santé, comme si celle de sa fille n'était pas déjà désastreuse. Vendre sa vie à une mégacorporation en échange d'un traitement onéreux n'était-il au final pas le choix que beaucoup auraient fait ?