L’OLYMPE
I – HISTOIRE DE L’OLYMPE1°) La Titanomachie
Bercée de mythologie, la Titanomachie désigne la guerre ancestrale et fondamentale que les Olympiens se livrèrent contre les Titans, et qui aboutit à la fondation de l’Olympe. Pour la décrire, l’on pourrait se limiter aux explications révélées par le conteur Hésiode, mais cela serait insuffisant.
L’histoire des Olympiens commence donc sur Terre, à une époque lointaine, alors que les mondes commençaient doucement à émerger de la Préhistoire. Zeus est le fils du Titan Cronos, qui est lui-même le fils d’Ouranos, des entités cosmiques dont les origines sont sujettes à interprétation. Mais, au sein de l’Observatorium, nous avons tendance à dire que les créatures célestes comme Ouranos constituent, en quelque sorte, des « proto-divinités », les premiers esprits supérieurs conscients qui émergèrent de la Tour quand celle-ci commença à s’ouvrir avec la réalité.
Quoi qu’il en soit, et dans la plus pure tradition des tragédies grecques, la divinité primordiale que fut Ouranos fut défaite par son fils, Cronos. Si Hésiode indique dans son récit que Cronos émascula Ouranos et le jeta dans le Tartare, il faut y voir là une interprétation assez réaliste d’une notion plus métapsychique. Cronos n’était d’ailleurs pas le « fils » d’Ouranos au sens biologique, mais au sens divin, comme une sorte de seconde couche qui émergea progressivement de lui. Il est en revanche avéré que Cronos renversa Ouranos, et le bannit de ce monde, puis fut lui-même à l’origine de la création de plusieurs autres « enfants » : Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon... Et le puissant Zeus. À ce jour, on s’explique encore mal le fonctionnement des Dieux, mais, ce que les machines de l’Observatorium ont montré, ce que nos scanners ont mesuré, c’est une indéniable corrélation entre le nombre d’humains et le pouvoir des Dieux. Autrement dit, plus il y a des hommes, et plus il y a d’énergie divine, selon une équation qui nous est encore très confuse.
Cette alchimie explique sans doute pourquoi, avec le développement de la civilisation grecque, Ouranos créa un fils, et pourquoi ce fils créa une famille... Comme si l’énergie qui croissait en lui devenait si forte qu’elle finissait elle-même par se subdiviser. Évidemment, cette théorie connaît ses propres limites, mais elle explique en grande partie le développement progressif de panthéons mythologiques de plus en plus développés et structurés.
La Titanomachie résulta de la peur de Cronos de voir son pouvoir disparaître, et de voir le cycle se répéter. Peut-être que Cronos avait-il fini par tomber amoureux de Rhéa, la mère des Dieux, mais il acquit l’intime conviction que ses propres enfants allaient finir par le dévorer, et les absorba-t-il en lui, se dotant d’un pouvoir qui le dépassait, et qui ne pouvait que le plonger progressivement dans la folie. Du moins, crut-il tous les absorber, car Rhéa préserva Zeus de la soif de pouvoir de Cronos.
Zeus grandit en paix, loin de Cronos, près des hommes, notamment en Arcadie, mais, plus les années passaient, et plus l’influence de Cronos grandissait. Il libéra sur la Grèce antique les monstres ancestraux de la mythologie grecque ; outre les cyclopes et les Hécantochires, il y eut les harpies, les Gorgones, les satyres... Zeus parvint à libérer la civilisation humaine des monstres antiques en s’infiltrant dans le palais de Cronos, et parvint à libérer ses frères lors de la première bataille de la guerre entre Dieux et Titans.
C’est ainsi que la Titanomachie éclata. Humains contre monstres. Dieux contre Titans. Cronos et les Titans s’établirent au mont Othrys, et Zeus et sa famille au mont Olympe. La Titanomachie dura de nombreuses années, et permit de consacrer la famille olympienne comme l’un des principaux panthéons terriens. À l’issue de ce conflit, qui aboutit à ce que la majorité des Titans soient enfermés dans le Tartare, l’Olympe fut dominée par trois frères majeurs :
- Zeus, qui dominait l’Olympe grâce à sa foudre,
- Poséidon, qui dominait les eaux avec son trident,
- Hadès, qui fut chargé de veiller sur les Enfers et sur la Porte du Tartare, en étant doté de la kunée.
Suite à la Titanomachie, les Olympiens s’installèrent sur Terre, et profitèrent de l’apogée de la civilisation grecque pour se développer... Jusqu’à ce qu’un nouvel évènement arrive, appelé par les Olympiens la Gigantomachie.
2°) La Gigantomachie
Hésiode nous apprend que la Gigantomachie désigna une seconde guerre céleste entre, d’un côté, les Olympiens, et, de l’autre, les enfants de Gaïa, les Géants. Selon Hésiode, Gaïa, courroucée par l’enfermement des Titans, déchaîna sur les Olympiens sa fureur en envoyant ses enfants l’attaquer.
Au-delà de la mythologie, la Gigantomachie désigne surtout le combat entre les Olympiens et les Grands Anciens, qui, à leur manière, sont bel et bien des créatures gigantesques et immortels. La Gigantomachie désigne donc l’épisode où, sur Terre, les Olympiens durent combattre les Grands Anciens, sans grand succès.
La Gigantomachie connut ensuite son dénouement, comme le savent les lecteurs fidèles, sur Terra, quand les Olympiens se regroupèrent autour de la Tour, et, en compagnie des autres panthéons, réussirent à repousser les Grands Anciens.
Comme le savent également les fidèles lecteurs, Zeus fut le dernier Dieu qui parvint à rester debout, de sorte qu’il devint logique de confier aux Olympiens la protection de la Tour. Et les Olympiens avaient après tout déjà réussi à protéger le monde grec de l’influence néfaste de Cronos et de ses monstres. L’Olympe se déplaça donc de l’authentique mont Olympe situé en Grèce pour rejoindre Terra, où elle devint la nouvelle demeure des Olympiens, sans pour autant que ceux-ci ne se désintéressent totalement de la Terre... Mais Zeus et les siens offrirent aux humains plus de liberté.
Peut-être peut-on y voir là les raisons qui amenèrent les Romains à reprendre la religion grecque, en l’adaptant à leur manière.
3°) Les Olympiens sur Terra
Sur Terra, la tâche des Olympiens était, somme toute, assez similaire à ce qu’ils avaient fait en Grèce : protéger les humains des monstres. Mais les cyclopes et les minotaures laissaient place à quantité d’autres monstres, et la particularité de Terra amena les Olympiens à devoir concilier avec d’autres panthéons. La Guerre des Grands Anciens devaient amener les différents panthéons à collaborer ensemble, mais les Dieux sont autant à l’image des hommes qu’inversement. Peinant déjà à s’entendre entre eux au sein de leur propre panthéon, il était peu probable que les Olympiens parvinrent à s’entendre durablement avec d’autres panthéons. Ils aidèrent en tout cas les Gillois, et, à leur manière, contribuèrent à l’instauration d’une civilisation humaine sur Terra. Avant eux, la Seldarine, panthéon elfique, était l’un des principaux panthéons de Terra, qui s’effaça progressivement sous la présence des Olympiens.
Mais, peu à peu, l’influence olympienne, comme celle de bien d’autres cultes polythéistes, vint graduellement à se réduire sous l’émergence d’une religion monothéiste. Les Olympiens ne disparurent pas en soi, et, dans les vieilles légendes terranes, la Voie de l’Olympe reste toujours une légende bien connue. Il est ainsi dit que le guerrier qui rejoindrait l’Olympe à pied pourrait bénéficier d’une faveur des Dieux. Que cette légende soit vraie ou non, il existe encore des âmes courageuses (ou désespérées) qui tentent de nos jours d’accomplir ce trajet redoutable et dont peu revinrent.
Toutefois, ce n’est pas tant l’affaiblissement progressif de l’Olympe qui nous intéresse que... Son silence, son mutisme. Lors de la Chute de l’Eld, les Gillois usèrent du Cor de Gilead, un artefact légendaire qui, lorsqu’il est utilisé, signifie que les mortels ont besoin du Divin. Mais les Olympiens n’ont pas répondu à l’appel. L’âge aurait-il rendu Zeus acariâtre ? Celui qui libéra jadis les humains contre la démence de son père, et aida à défier les Grands Anciens, semble s’être replié sur lui-même. Lui et ses frères ourdissent peut-être un mystérieux plan que mon Œil n’a pas encore su percer...
4°) Le Conseil de l’Olympe
Suite aux évènements de « L’Olympomachie », la situation au sein de l’Olympe a bien changé.
Les trois Dieux en charge de l’Olympe ont été influencés par les maux enfermés par la Boîte de Pandore. Ces maux infernaux ont été libérés par erreur par la Déesse Héra, qui, lassée des infidélités de Zeus, a fait appel à un magicien terran pour voir si son mari n’était pas envoûté. Héra ignorait cependant que ce magicien était le redoutable Randall Flagg, le bras droit du Roi Cramoisi, et qui, profitant de son arrivée en Olympe, a ouvert la Boîte de Pandore. Héra a pu contenir les Maux au sein de l’Olympe, mais ils ont progressivement contaminé Zeus et ses frères, jusqu’à convaincre Zeus que l’humanité représentait une menace qu’il fallait éradiquer, afin d’empêcher que les humains ne succombent aux Grands Anciens. Consciente de la situation, Héra s’est alliée avec une Déesse non-olympienne, Sha, qui s’est chargée de contenir les Maux de Pandore. Sha a cependant sous-estimé la colère de Zeus, qui a réussi à la vaincre, et à la bannir. Les sorts de Sha ont cependant permis de ralentir la corruption progressive de Zeus. En pleine paranoïa, Zeus ne réalisait pas qu’il projetait sur les autres le mal dont il était victime. En s’alliant avec les Moires, Zeus parvint à ressusciter de nombreux héros olympoiens pour lancer une attaque massive sur Terra et sur Atarashï Yoake, afin de s’emparer de ces deux planètes.
Les évènements de l’Olympomachie ont permis de révéler que les Maux de Pandore étaient une émanation du redoutable Chaos, une entité divine très ancienne, plus ancienne même que la réalité. Chaos, lié aux Grands Anciens, s’est réveillé, et a pu s’emparer de l’Olympe et du Palais d’Hadès. Il fut finalement vaincu par le courage de héros et le sacrifice de l’Empereur de Mijak, Wismerhill, qui parvint à sceller les Maux dans une orbe divine, appelée le Cristal Noir. La défaite de Chaos ne fut possible qu’au prix de lourds sacrifices, à savoir le suicide de Zeus, qui puisa dans ses dernières forces pour renforcer Wismerhill dans une ultime attaque désespérée sur Chaos.
Suite à cela, Héra devint la régente de l’Olympe, et instaura une institution chargée d’administrer l’Olympe, et s’élargissant aux autres panthéons religieux, le Conseil de l’Olympe. L’une des premières décisions du Conseil fut de confier le Cristal Noir aux Anges. Le Conseil se réunit ensuite régulièrement, tandis que Héra recherche sur Terra la réincarnation de Zeus, afin qu’il reprenne sa place légitime.
II – LIEUX OLYMPIENS
Évidemment, la mythologie olympienne fourmille de contes, de légendes, de mythes, et de créatures légendaires. Attardons-nous donc uniquement sur quelques lieux précis.
1°) L’Olympe
L’Olympe en tant que tel est une superbe forteresse dorée. Située au sommet d’une énorme montagne, elle se dresse à proximité de Can-‘Ka No Rey, et donc de la demeure du Roi Cramoisi. Pour autant, l’Olympe ne se trouve pas au sein des Malterres de la Discorde, mais à une distance raisonnable, suffisamment pour pouvoir, depuis certaines tours, apercevoir au loin la Tour.
Pour le reste, l’Olympe est un endroit magnifique, avec de multiples cours, des jardins, des cascades... C’est un lieu dédié à la gloire des Grecs antiques, où on se plaît à participer aux bacchanales de Dionysos ou d’Aphrodite. Plusieurs parties de l’Olympe sont « publiques » en ce qu’elles sont accessibles aux mortels, et le Mont Olympe dispose encore de plusieurs casernes formant des guerriers olympiens, vivant dans une ville située dans les parties inférieures du Mont Olympe.
Les parties supérieures, qui abritent le palais en lui-même, sont plus difficilement accessibles. Les prêtres de chaque culte s’y trouvent, et chaque divinité olympienne dispose de son propre temple. L’Olympe est par conséquent très grande.
Mais, sous la ville même, l’Olympe s’étend encore. Elle se répand dans les profondeurs de la montagne, dans un enchevêtrement de grottes qui conduisent jusqu’à un palais souterrain, le Palais d’Hadès, avec un accès vers le Tartare. Cette « deuxième Olympe » est une forteresse infernale, l’un des derniers bastions d’Hadès, et une Porte directe entre le monde des vivants et celui des morts.
2°) Le Tartare

Rares sont les voies d’accès au Tartare. Cette région de l’Enfer n’est principalement accessible que par un Portail situé dans les profondeurs du Palais d’Hadès. Principalement, car il n’est pas impossible, avec le phénomène de Convergence des Rayons, que quelques micro-failles puissent apparaître ponctuellement, même si les scanners de l’Observatorium n’en ont pas encore repéré.
Il n’y a pas de démons dans le Tartare, pas de créatures rouges et ailées. On y trouve en revanche quantité de monstres issus de la mythologie grecque, qui sont les soldats des nombreux Titans enfermés ici lors de la Titanomachie... Et, bien sûr, les Titans eux-mêmes, ainsi que les Géants vaincus par les Olympiens. Cronos règne en ces lieux, et ourdit sa revanche contre les Olympiens l’ayant enfermé ici, rêvant de retrouver son ancien royaume vaincu.
Même les démons évitent de se rendre dans le Tartare, et le simple fait de s’approcher de la Porte du Tartare est en soi passible de la peine de mort. Les gardes d’Hadès sont particulièrement vigilants, et la Porte reste close... Pour l’heure.