"La foi ... Plus que jamais aujourd'hui, alors que Terra se remet de la guerre contre les Dieux de l'Olympe, c'est la foi envers des divinités protectrices qui maintient le monde sur un axe solide dont la longue ligne droite définit le chemin de la soumission des hommes à des êtres à la puissance incommensurable. Le prix de cette protection passe par l'acceptation de révérer une entité qui peut être, voire surement, ne se penchera jamais sur l'insignifiante présence d'un homme à genoux, pleinement concentré sur ses prières égoïstes. Les objectifs des Dieux ne nous concernent pas, nous devons seulement leur offrir notre ferveur car c'est notre devoir. Ne pas croire, ne pas se dévouer, revient à souiller l'essence même de son âme, à délaisser son identité à la merci des démons qui n'attendent que vous. Mieux vaut un croyant tourmenté à un ignorant qui ira gonfler l'armée des morts. Prouvez votre obéissance, offrez vous pleinement à la croyance. Pour nos Dieux et par Mijak, faites que l'empereur soit fier de vous et qu'il n'oublie jamais que le couvent des sœurs écarlates est son plus fort soutien militaire et spirituel."
Dans la nef de la gigantesque cathédrale qui dominait le domaine du couvent, mille sœurs en armure s'agenouillèrent. Derrière elles, une innombrable foule de citadins fit de même, soulagée de pouvoir enfin se reposer après le sermon interminable que Sally Whitemane, la grande prêtresse mijakienne, venait de donner. Cette femme était une véritable machine à haranguer. Ses discours pouvaient durer des heures et elle avait une capacité remarquable à pouvoir emmener des cohortes de croyants à sa suite. Sa voix claire et puissante résonnait, suivant les arches et les colonnades de l'une des structures religieuses les plus imposante de l'empire. Il le fallait bien, l'ordre des sœurs écarlates, l'alter ego des moines du monastère des Bloody Brothers, était une force cléricale sur laquelle il fallait compter. Ses membres, des sœurs fanatiques rompues au combat de mêlée et à la magie divine, étaient de redoutables combattantes qui sacrifiaient volontiers leur vie pour la gloire des dieux et le renom de l'Empire. Lors du combat final de l'Olympomachie, les phalanges de l'ordre avaient tenu bon face aux hordes ennemies et même si les pertes avaient été sévères, le couvent était sorti du conflit couvert de gloire pour l'éternité.
A l'image de la grande prêtresse, cette force combattante s'appuyait sur sa foi inébranlable pour combattre l'ennemi. L'entrainement militaire n'était qu'une infime partie de la formation des sœurs guerrières et leur statut ne les dispensait pas des tâches dédiées à l'euphorie ecclésiastique, rôle premier de leur existence.
Sally Whitemane s'agenouilla elle aussi et pria en communion avec le monde. De toutes, elle était la plus fanatique et prenait la religion comme la seule voie à suivre. Mais elle restait humaine et son humanité n'était pas aussi pure que sa dévotion.
Les chœurs entamèrent une série de louanges puis l'office se termina et en bon ordre et en silence, les fidèles quittèrent les lieux. Sally resta encore un long moment à terminer de méditer, seule sur l'autel sacré. L'Olympomachie avait ébranlé Terra comme jamais. Même Arès, le dieu de la guerre, vénéré par les mijakiens et plus particulièrement par l'ordre des sœurs écarlates, s'était ligué contre eux et les avaient combattu. Le Panthéon vaincu, les croyances avaient reprises mais le doute subsistait dans le cœur de beaucoup d'humains. Pourquoi leur dieu les avaient-ils punis ainsi? La grande prêtresse soupira puis fit volte face pour rejoindre ses quartiers. Derrière elle, une nuée de très jeunes novices, en soutane la suivaient, les yeux rivés sur sa haute silhouette.
Pour l’œil d'un homme, elle était désirable. Grande, élancée mais aussi dotée d'atouts massifs, elle imposait par son attitude et son air martial. Même si elle souriait rarement, son visage était agréable à regarder, fin mais auquel les hommes trouvaient une légère vulgarité sujette à beaucoup de rumeurs. De ses lèvres fines à son petit nez bien fait en passant par les pommettes hautes, le tout était harmonieux. Seuls ses yeux rubis dénotaient. Initialement bleues, ses pupilles avaient viré au rouge lorsqu'elle avait atteint le plus haut niveau de la hiérarchie de son ordre. Quand à ses cheveux mi-longs. Autrefois, ils furent blonds mais perdirent leur pigmentation à force de prières intenses voilées par des ondes magiques. Son maquillage restait règlementaire, léger, seulement marqué par les stries noires sous les yeux, réservées aux inquisitrices.
Taillée pour le combat, Sally était musclée sans pour autant être physiquement sur-développée. Son corps souple était tonique et sa lourde poitrine ne ralentissait en rien ses mouvements.
Sally rejoignit son bureau, rare espace privé du couvent et s'y installa. Elle avait à gérer le budget de l'ordre, planifier les dépenses et contrôler les gains. Ses doigts suivirent sur une carte de la région le tracé des contours du domaine appartenant aux sœurs et son esprit s'évada brièvement.
Elle était née tout près du couvent. Son père y servait comme paysan et sa mère y était lingère. Comme toutes les jeunes enfants de son âge, elle se rendait chaque jour à l'école des sœurs pour s'y instruire et suivre les préceptes de la Foi. Elle avait travaillé avec assiduité, ne voulant pas, comme sa mère, passer ses journées à brasser du linge sale.
Adolescente, elle savait déjà qu'elle embrasserait la voie cléricale. Son physique jouait pour elle et elle devint vite une recrue de choix pour l'Ordre. Elle y fit ses premières armes dans les confins de l'Empire, envoyée avec un contingent pacifier des terres dévastées par des armées orcs. Elle y connu la souffrance physique et mentale, le goût du sang, la tristesse de perdre des sœurs d'arme mais aussi la joie de savourer la victoire et de broyer de sa masse la tête de ces maudites peaux vertes. Gravissant rapidement les échelons, elle brilla autant par ses exploits militaires qu'effraya même les grandes instances d'autres ordres par ses prêches enflammés à la gloire d'Arès. Le contenu de ses discours était récurrent: pas de pardon pour la faiblesse des hommes, quand aux autres races, elles étaient à passer au fil de l'épée. Et concernant les dieux, une vie humaine ne servait qu'à glorifier la puissance divine.
Alors que Sally avait 27 ans, la grande prêtresse de l'Ordre du moment mourut lors d'un affrontement sanglant contre un Ordre concurrent. Whitemane, présente à ce moment-là, pourfendit le champion adverse et gagna définitivement la reconnaissance de ses paires. Il fut donc logique qu'elle fut nommée nouvelle grande prêtresse de l'Ordre au conclave suivant, c'était il y plus de deux ans ...
Un hurlement assez lointain la tira de sa rêverie. Un démon souffrait, quelque part, dans les profondeurs de la cathédrale. Les hautes prêtresses, toutes puissantes à leur manière, savaient invoquer et dominer les démons de tous les cercles. Les faire souffrir gratuitement était l'un des traits communs qu'elles avaient entre elles. Un sourire cruel se dessina sur les lèvres de Whitemane. L'attrait de la douleur était l'un de ses péchés. Première inquisitrice, elle menait elle-même les interrogatoires contre ces Bêtes à chaque fois qu'elle en avait le temps. Et quand ce n'était pas des démons, un hérétique faisait aussi bien l'affaire, les cris restaient les mêmes.
Un coup léger frappé à la porte de son étude lui fit tourner la tête. Les novices étaient à l'heure. Elle sourit encore une fois mais pas de joie. Son deuxième péché mignon arrivait et les quatre très jeunes hommes en soutane qui entrèrent dans la pièce, serviles fidèles, savaient déjà à quoi elle allait jouer ...
Dans la nef de la gigantesque cathédrale qui dominait le domaine du couvent, mille sœurs en armure s'agenouillèrent. Derrière elles, une innombrable foule de citadins fit de même, soulagée de pouvoir enfin se reposer après le sermon interminable que Sally Whitemane, la grande prêtresse mijakienne, venait de donner. Cette femme était une véritable machine à haranguer. Ses discours pouvaient durer des heures et elle avait une capacité remarquable à pouvoir emmener des cohortes de croyants à sa suite. Sa voix claire et puissante résonnait, suivant les arches et les colonnades de l'une des structures religieuses les plus imposante de l'empire. Il le fallait bien, l'ordre des sœurs écarlates, l'alter ego des moines du monastère des Bloody Brothers, était une force cléricale sur laquelle il fallait compter. Ses membres, des sœurs fanatiques rompues au combat de mêlée et à la magie divine, étaient de redoutables combattantes qui sacrifiaient volontiers leur vie pour la gloire des dieux et le renom de l'Empire. Lors du combat final de l'Olympomachie, les phalanges de l'ordre avaient tenu bon face aux hordes ennemies et même si les pertes avaient été sévères, le couvent était sorti du conflit couvert de gloire pour l'éternité.
A l'image de la grande prêtresse, cette force combattante s'appuyait sur sa foi inébranlable pour combattre l'ennemi. L'entrainement militaire n'était qu'une infime partie de la formation des sœurs guerrières et leur statut ne les dispensait pas des tâches dédiées à l'euphorie ecclésiastique, rôle premier de leur existence.
Sally Whitemane s'agenouilla elle aussi et pria en communion avec le monde. De toutes, elle était la plus fanatique et prenait la religion comme la seule voie à suivre. Mais elle restait humaine et son humanité n'était pas aussi pure que sa dévotion.
Les chœurs entamèrent une série de louanges puis l'office se termina et en bon ordre et en silence, les fidèles quittèrent les lieux. Sally resta encore un long moment à terminer de méditer, seule sur l'autel sacré. L'Olympomachie avait ébranlé Terra comme jamais. Même Arès, le dieu de la guerre, vénéré par les mijakiens et plus particulièrement par l'ordre des sœurs écarlates, s'était ligué contre eux et les avaient combattu. Le Panthéon vaincu, les croyances avaient reprises mais le doute subsistait dans le cœur de beaucoup d'humains. Pourquoi leur dieu les avaient-ils punis ainsi? La grande prêtresse soupira puis fit volte face pour rejoindre ses quartiers. Derrière elle, une nuée de très jeunes novices, en soutane la suivaient, les yeux rivés sur sa haute silhouette.
Pour l’œil d'un homme, elle était désirable. Grande, élancée mais aussi dotée d'atouts massifs, elle imposait par son attitude et son air martial. Même si elle souriait rarement, son visage était agréable à regarder, fin mais auquel les hommes trouvaient une légère vulgarité sujette à beaucoup de rumeurs. De ses lèvres fines à son petit nez bien fait en passant par les pommettes hautes, le tout était harmonieux. Seuls ses yeux rubis dénotaient. Initialement bleues, ses pupilles avaient viré au rouge lorsqu'elle avait atteint le plus haut niveau de la hiérarchie de son ordre. Quand à ses cheveux mi-longs. Autrefois, ils furent blonds mais perdirent leur pigmentation à force de prières intenses voilées par des ondes magiques. Son maquillage restait règlementaire, léger, seulement marqué par les stries noires sous les yeux, réservées aux inquisitrices.
Taillée pour le combat, Sally était musclée sans pour autant être physiquement sur-développée. Son corps souple était tonique et sa lourde poitrine ne ralentissait en rien ses mouvements.
Sally rejoignit son bureau, rare espace privé du couvent et s'y installa. Elle avait à gérer le budget de l'ordre, planifier les dépenses et contrôler les gains. Ses doigts suivirent sur une carte de la région le tracé des contours du domaine appartenant aux sœurs et son esprit s'évada brièvement.
Elle était née tout près du couvent. Son père y servait comme paysan et sa mère y était lingère. Comme toutes les jeunes enfants de son âge, elle se rendait chaque jour à l'école des sœurs pour s'y instruire et suivre les préceptes de la Foi. Elle avait travaillé avec assiduité, ne voulant pas, comme sa mère, passer ses journées à brasser du linge sale.
Adolescente, elle savait déjà qu'elle embrasserait la voie cléricale. Son physique jouait pour elle et elle devint vite une recrue de choix pour l'Ordre. Elle y fit ses premières armes dans les confins de l'Empire, envoyée avec un contingent pacifier des terres dévastées par des armées orcs. Elle y connu la souffrance physique et mentale, le goût du sang, la tristesse de perdre des sœurs d'arme mais aussi la joie de savourer la victoire et de broyer de sa masse la tête de ces maudites peaux vertes. Gravissant rapidement les échelons, elle brilla autant par ses exploits militaires qu'effraya même les grandes instances d'autres ordres par ses prêches enflammés à la gloire d'Arès. Le contenu de ses discours était récurrent: pas de pardon pour la faiblesse des hommes, quand aux autres races, elles étaient à passer au fil de l'épée. Et concernant les dieux, une vie humaine ne servait qu'à glorifier la puissance divine.
Alors que Sally avait 27 ans, la grande prêtresse de l'Ordre du moment mourut lors d'un affrontement sanglant contre un Ordre concurrent. Whitemane, présente à ce moment-là, pourfendit le champion adverse et gagna définitivement la reconnaissance de ses paires. Il fut donc logique qu'elle fut nommée nouvelle grande prêtresse de l'Ordre au conclave suivant, c'était il y plus de deux ans ...
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Un hurlement assez lointain la tira de sa rêverie. Un démon souffrait, quelque part, dans les profondeurs de la cathédrale. Les hautes prêtresses, toutes puissantes à leur manière, savaient invoquer et dominer les démons de tous les cercles. Les faire souffrir gratuitement était l'un des traits communs qu'elles avaient entre elles. Un sourire cruel se dessina sur les lèvres de Whitemane. L'attrait de la douleur était l'un de ses péchés. Première inquisitrice, elle menait elle-même les interrogatoires contre ces Bêtes à chaque fois qu'elle en avait le temps. Et quand ce n'était pas des démons, un hérétique faisait aussi bien l'affaire, les cris restaient les mêmes.
Un coup léger frappé à la porte de son étude lui fit tourner la tête. Les novices étaient à l'heure. Elle sourit encore une fois mais pas de joie. Son deuxième péché mignon arrivait et les quatre très jeunes hommes en soutane qui entrèrent dans la pièce, serviles fidèles, savaient déjà à quoi elle allait jouer ...
