*N’aie pas honte. Dis-le lui. Elle comprendra. *
« Oui. Personne ne m’a prise. Tu… seras la première. »
Marischka aurait presque peur d’Akane. Entendre l’irritation dans sa voix. Elle déteste ça. C’est réaliser qu’elle l’a déçu. C’est entrevoir la brèche qui pourrait un jour ou l’autre causer une rupture sans possibilité de retour en arrière. Et Marischka, plus particulièrement sa santé mentale, ne pourrait pas se remettre d’un pareil événement sans traumatisme. Déjà qu’elle en porte un certain nombre avec elle…
Akane ordonne à nouveau. Marischka sait précisément à ce moment que sa place n’est pas en haut de la hiérarchie. Vulgairement, elle est devenue la chose de l’Animal. Mais ce n’est pas une mauvaise chose. La phrase a des airs de péjoratif. Mais Marischka accepte avec joie cet état de fait. Appartenir à Akane est exister à ses yeux. C’est donner du sens à sa vie. Alors, oui, elle est heureuse d’obéir sans rien dire.
C’est aussi la première fois que l’acte de se dévêtir est aussi spécial. Elle l’a enlevé presque tous les jours ce maillot de bain. Le lac ayant en quelque sorte remplacé la douche. Plus naturel, selon Akane. Bref, retirer ce maillot de bain n’est pas seulement retirer quelque chose de mouillé pour se remettre dans des vêtements secs. C’est se mettre à nu. La phrase est bateau mais pas seulement. Marischka se met à nu de corps et d’esprit pour son alpha.
Impossible de retenir ce CRI !
Ce devrait être de la douleur. Elle devrait montrer les poings et réfléchir à une contre-attaque. Penser à fuir. Mais cette morsure à l’intérieur de son sein l’a… oui, presque fait jouir. Peut-être même qu’elle a joui. En tout cas, elle n’a jamais connu pareil bonheur. Elle appartient à Akane. Elle est spéciale. Ça devrait être moins spécial que de devenir la fille adoptive d’une demi déesse. Mais cette dernière relation a cet aspect un peu froid et éloigné qu’ont tous les parents avec leurs enfants. Une relation privilégiée mais rien d’aussi intime qu’avec une partenaire de vie.
« Je suis complètement à toi, Akane. »
Ses doigts glissent sur la nouvelle morsure. Enfin. Elle ne sait pas pourquoi mais elle se sent plus complète. Comme si elle avait assemblé une partie du puzzle. Cette démangeaison fantôme qu’elle ressentait. Ces hallucinations mémorielles. Tout a enfin un sens. Les mémoires fictives et réelles peuvent dorénavant se mélanger. Marischka les accepte et les embrasse. D’ailleurs, elle voudrait retourner à ses lèvres à elle.