La rencontre avec Protésilas aurait pu se faire dans le vague, mais le cri de la Princesse Rhian garda éveillé la ranger à un tel point que le Prince ne prit pas en compte qu’il y ait des chances que la prisonnière ne survive pas bien longtemps à un interrogatoire musclé. D’une certaine manière, cela l’arrangeait, si Rin avait bien eu le droit à quelques séances de contre-interrogatoire à la base pour tester et garder son sang-froid, les tortures trop longues et douloureuses elle n’était pas certaine d’y résister bien longtemps. Et surtout, à quoi bon ? Il la tuerait dès qu’il comprendrait réellement sa véritable raison. Soit parce qu’ils seront déçus, soit parce qu’elle ne sera plus utile. Ou alors les deux.
Attachée à son poteau, elle se rappela à peine d’une partie du trajet, où l’elfe chuta de fatigue avant d’arriver à destination. Son réveil fut humide, avec un sceau d’eau froide, cette fois ci enchaîné à un mur, les chaînes étant fixés au mur d’une cave pas très rassurante. Vu l’ambiance de la pièce, la villa ne semblait pas être muni que d’une cave à vin. Ah cette noblesse… toujours prêtes à toutes les éventualités, ils pensent même aux logements pour les invités indésirables ! Suivi de près de bourdonnement après les hurlements d’un des trois soldats présents dans la pièce.
« T’es qui ? On veut savoir la raison de ta présence à Papua ?!? »
Le regard un peu moins flou, Riniya ne put s’empêcher de lâcher un petit sourire forcé. Si il y avait bien une chose qu’elle pouvait encore avoir dans cette situation, c’était bien sa dignité d’elfe. Si c’était pour leur fournir des informations, peu importe si ses dernières pouvaient être bancales ou véridiques, Rin allait les faire un peu mijoter. Si c’était pour claquer ou trouver une occasion de s’enfuir, autant qu’elles les fassent un peu chier au passage, le temps qu’elle le pouvait encore.
« Du tourisme peut-être ? »
Quelques coups de fouets claqueront, les présentations entre le bourreau et la victime étant ainsi faite. Les deux autres ne faisaient que regarder alors qu’ils n’avaient rien à faire ici en temps normal, un point qui indiqua à Riniya que ses trois là n’avaient rien de bourreaux professionnels, et qu’ils s’improviseraient ainsi à tour de rôle pour la simple et bonne raison qu’Arès n’avait pas mis ce genre d’individu dans les bagages de Protésilas. Rin ne put que serrer les dents pour ne pas crier, du moins pour le moment. L’épuisement de cette petite séance de torture encore supportable et l’empoisonnement, commenceront déjà à l’épuiser.
« Je rentre, je porte plainte pour me faire rembourser. »
Un coup de fouet, cette fois-ci au visage, manquant de frapper de peu l’un de ses yeux. Pour la première fois, elle lâcha un cri. Une goutte de sueur perla à son tour, la fièvre commençant à se montrer elle aussi. D’autres pleuvront mais l’un des soldats stoppa net le bourreau du moment.
« Je ne sais pas ce qu’elle a croisé avant que l’on ne l’emprisonne, mais il faudrait qu’elle nous lâche avant que le Polémarque en sache plus sur elle. »
Ils commenceront à se concerter, laissant un petit moment de répit à Riniya qui tenta de voir plus clair sur sa triste situation. Elle semblait épuiser physiquement avec ce venin, et surtout ses foutus chaînes ont l’air de faire office d’éponge dès qu’elle veut utiliser un tant soit peu de flux magique. Et ce bras gauche qu’elle ne sentait presque plus. Cette concertation ne dura qu’à peine une minute alors que les deux autres commenceront à lui changer de chaînes, pour pouvoir mieux la trainer.
« Notre médecine n’est peu être pas la même que par chez toi mais on a un moyen de te faire baisser la température. »
Le troisième larron finit par revenir cette fois-ci avec la bassine d’eau, suivi de quelques rires gras de leur part quand l’elfe blêmit un peu plus qu’elle ne l’était déjà. Pour les baisses de température en lui tenant la tête sous l’eau, quitte à presque la noyer à chaque fois, Rin avait connu mieux. Beaucoup mieux même ! Surtout qu’après quelques longues minutes de séance d’apnée, elle commençait à se montrer un peu moins arrogante en lâchant au moins son nom. L’elfe le savait, ce genre de torture ne la tuerait pas malgré sa condition si ce n’est de nouveau s’évanouir, ce qui faisait que les Olympiens avaient tout le temps devant eux si ce n’était que seul ce poison la tuerait dans ce cas.
« Cap-Rin *tousse* Riniya Evans *tousse* *tousse* Capitaine du 107ème escadron d’éclaireurs de Lumen *tousse* »
Au moins, ça les mettra dans l’incompréhension quelques temps en donnant ainsi son ancien grade, son matériel ne venant pas de Terra. Et tant qu’ils posaient des questions, peu être qu’elle verrait une occasion au fil de l’interrogatoire si jamais ils baissent leurs gardes.