« Quoi ? Tu as dit la plage ? Celle où on est allée toutes les deux ? »
Les souvenirs liés à la rencontre avec De Winter remontent à la surface. Son odeur a changé. Elle est teintée de nuances de colère et de… peur.
« Mais où est-ce que tu trouves le temps de faire tout ça ? Tu es vraiment incroyable. »
Félicitations, Alma ! Tu viens de répondre à un sujet plutôt trivial par rapport à ton trauma récent. Maintenant que Liliane semble plutôt contente, il va tout de même falloir débriefer en solo. Est-ce qu’elle veut aller voir un feu d’artifice ? Pourquoi pas. Des explosions en pleine nuit, ce n’est pas désagréable. Des explosions colorés rappellent à la fois Maman Shayne et certaines batailles d’où elle est ressortie victorieuse. Est-ce qu’elle veut y aller avec sa petite amie ? Oui. Passer davantage de temps ensemble est un bon point. Est-ce qu’elle veut voir un feu d’artifice avec sa petite amie au sommet d’un phare abandonné où une cyborg l’a électrocuté, glacé et plus ? Très loin d’un oui…
« Liliane. Euh… »
*Non. Tu lui as demandé d’être égoïste. Tu dois respecter ça. Respire un bon coup et souris. Voilà. *
Ah ah ! Et Alma pense que Liliane ne va se douter de rien avec un sourire qui sort de nulle part ? Sans compter que son odeur doit toujours la trahir à ses yeux. Alors elle soupire. Il y a une solution évidente à ce problème.
« On va aller dans ce phare abandonné parce que je respecterais ton égoïsme aujourd’hui. Mais il faut que tu saches un truc. Je connais ce phare. C’est là-haut que De Winter m’a torturé. Mais on va y aller. Ce n’est pas parce qu’il s’est passé un mauvais truc dans ma vie que je dois m’interdire de retourner sur ce même lieu, non ? Après tout, maintenant que j’y pense, c’est sur la même plage qu’on a passé du bon temps ensemble toi et moi. Et sur cette plage que j’ai rencontré De Winter. Pas que du bon. Pas que du mauvais. Alors, oui, allons dans ce phare abandonné. Rien que le fait que tu sois avec moi, pardon, que nous soyons ensemble devrait chasser cette mauvaise impression qui s’accroche à mes viscères, non ? »