Elle commença d'abord par ouvrir les fenêtres afin d'aérer la pièce puis elle retira les draps souillés qu'elles laissaient en boule sur le sol. À l'aide d'une sorte de tapette géante, elle frappait le matelas afin de lui redonner plus de formes normales avant d'en retirer aussi le drap qui protégeait le matelas. Maintenant que tout ce qui était sale était parti, elle entama le nettoyage à commencer par le sol en usant les bons produits, elle en fit de même avec les murs tachés, que cela se voit à peine ou non, elle retira aussi un peu de poussière sous le lit et sur certains meubles négligés du passage du plumeau avant de virer la poussière de la chambre en la plaçant dans une petite poubelle. Elle avait entre-temps aspergé le matelas d'un produit pour l’aérer moins naturellement avant de rhabiller ce dernier avec un dessous de lit, puis de couvertures, de nouvelles taies d'oreillers, bref, cette chambre n'était pas nettoyé à cent pour cent comme elle n'avait pas autant de temps libre qu'elle le souhaitait mais elle était propre. De même qu'elle n'était pas aussi rapide que certaines maids travaillant ici mais ce n'était qu'une question d'habitude.
Elle se positionna face à sa maîtresse, les mains liées devant elle avant d'attendre ce qu'elle pensait de ce qu'elle venait de faire ? Parlant du ménage et non des positions qu'elle a pu prendre durant son travail, cela dit Mélinda n'était pas gâté de ce côté-là, car la jeune femme faisait attention à ne pas dévoiler les parties cachés par sa tenue de maid. Pudeur, eh oui.
« J'espère que mon travail vous convient, Mademoiselle ? »
Pas de maîtresse, elles étaient seules après tout donc Mélinda avait le droit à son titre plus honorifique selon elle. Attendant ses remarques, elle se permit de poser une certaine question qui la titillait depuis que cette histoire de maléfice pouvait être rompu mais dans le doute, elle préférait prendre ses précautions avant de poser sa question. Toujours hésitantes en fuyant son regard, en rougissant légèrement, elle se lançait donc.
« Mademoiselle, je peux me permettre une question plutôt personnelle ? Je m'excuse par avance si ce n'est ni le lieu ni le moment mais... Pensez-vous que je pourrais plaire à quelqu'un ici ? Je veux dire... en tomber amoureuse ? Si je dois passer un très long moment à vos côtés pour rembourser ma dette, il serait plus logique de créer des liens ici ? Après... je sais qu'il y a bien des facteurs qui vont gêner cela et si ça se trouve, vous interdisez les relations intimes entre vos employées, ce que je pourrais comprendre mais voyez-vous... À cause du maléfice, moi et mon frère, on vivait un jour sur deux, on ne pouvait pas vraiment tomber amoureux de quelqu'un car qui accepterait de vivre avec l'être aimée une journée sur deux, sans passer la nuit avec cette personne sans risquer de trouver une autre personne à ses côtés au petit matin ? »
Sauf si c'est une sorte de triangle amoureux ou de double couple vivant sous le même toit mais ce serait plutôt compliqué. Harmony avait parfois eu des sentiments pour certaines personnes mais à chaque fois elle s'interdisait d'aller plus loin de peur de souffrir ou d'embarquer quelqu'un dans cette drôle d'histoire qu'elle partageait avec son frère. Puis en étant ici, comme elle disait il y avait bien des facteurs à prendre en compte comme la jalousie car la majorité des filles ici servaient aussi intimement le harem alors forcément, elles voyaient du monde dans leur chambre et puis, elle avait du mal à imaginer quelqu'un accepter ce genre de relation amoureuse qui comprenait plus d'un partenaire, même si c'était pour le travail. Sauf peut-être en tombant sous le charme d'une cliente plus ou moins régulière qui pouvait aimer le genre Harmony, douce, gentille, polie, attentionnée, timide et tendre mais bon... Ce n'est pas comme si une riche et belle princesse ou bourgeoise allait la retirer de ce harem pour lui offrir une vie de rêve ? Puis déjà, il faudrait rompre ce maléfice avant d'imaginer ce genre de choses. Elle allait vite en fantasme, pour le moment, elle voulait savoir ce qu'était qu'aimer une personne mais surtout, si cela était possible ici.