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La quête de l'Aether : Prélude

Posté : 16 nov. 2024 22:13
par Makoto Nijima
Prélude

« Flash spécial d’informations : Ici Watanabe Mayumi en direct d’Yoake. Voilà plus de vingt-quatre heures depuis ces évènements irréalistes qui ont secoué la ville ainsi que l’intégralité du pays. Derrière moi ce trouve la périphérie ravagée par les combats. Des corps d’hoplites et de créatures mythiques jonchaient le sol avant d’être ramassé par les forces internationales une heure plus tôt. Malgré la nature insolite et brutale de l’attaque, je peur annoncer que la ville est de nouveau sous contrôle des autorités en place ainsi que du service de police. Le processus est en cours pour juger les individus responsables de vandalisme suite à la fin du conflit en plus du renforcement de la sécurité par le gouvernement japonais. Le premier ministre a par ailleurs annoncé une journée de deuil nationale dans 3 jours en l’honneur des victimes et des disparus. Sa majesté l’emp…»

Elle ferme la télévision, démoralisée et avec un regard assombri par la peine et un chagrin inconsolable. C’est dans tenue d’écolière salie par la poussière de plâtre qu’elle retrouve sa grande sœur Sae dans leur condo désordonné, la serrant fort avec de grosses larmes dans les yeux.  Son caractère posé et sa tête toujours bien posée sur les épaules s’effondrent alors qu’elle chiale contre l’épaule aussitôt humide. Son amie compte parmi les morts à l’école Jinmu, une fille davantage qu’une simple amie mais que Makoto se retient de confesser devant une sœur déjà préoccupé par les montagnes de dossiers sur son bureau. Un sobre repas s’en suit avant que la procureure quitte pour une longue nuit de boulot. L’adolescente s’effondre dans son lit, sans lumière dans tout le condo, complètement épuisée. Une pupille dilatée par la noirceur observe la fenêtre de la chambre sur la sinistre vision d’une cité en ruines.

Il y avait des pégases, des soldats de la Grèce Antique et des monstres comme dans les mythes occidentaux. N’importe qui à Yoake fut surpris et réduit à l’impuissance face à ces forces surnaturelles venues de nulle part. Le ninjutsu et les arts martiaux préparent leurs adeptes pour le combat mais pas face à la tragédie. Elle tremble de frustration devant son impuissance, la lèvre inférieurs mordue jusqu’au sang. Allongée, elle attend le sommeil lorsque sa bague argentée clignote. Le souvenir cette première rencontre et de ce type lui revient se redresse brutalement. L’écran holographique se matérialise dans la pièce avec la présence obscurcie d’un homme assit à son bureau. Une longue franche est en évidence sur le côté de son visage quand il commence à parler.


- Je vois que vous avez survécu au chaos. Votre sélection était une excellente décision, du moins en apparence.

Makoto jette un coussin, puis un livre à travers l’écran. L’adolescente fulmine avec un regard furax. L’homme reste stoïque, indifférent.

- Je constate que vous êtes perturbée. C’est très commun en temps de guerre.

- Vous et votre technologie avancée…que faisiez-vous à rester à l’écart aider !?!?! Vous auriez pu intervenir et empêcher plus de carnage !!!

- Vector Industries est avant tout une entreprise. Le déploiement de forces létales aurait contribué à plus de dévastation. Notre présence doit rester anonyme du public et des organisations terriennes.

- Parce que vous êtes un type louche ? Vous craignez quelque chose ?

- Il serait regrettable que vos super-héros terrestres empiètent dans mes ambitions. J’œuvre dans un intérêt qui requiert de la discrétion.

- Ne me faites pas rire ! Les gens qui oeuvrent dans l’ombre sont ceux prêts à magouiller dans le dos de tout le monde, y compris de leurs propres alliés.

- Ne serait-ce pas plutôt le contraire ? Les injustices et les tragédies reliées aux crimes de vos semblables ne peuvent pas être toutes résolues par le système. Parfois, le monde a besoin de ceux et celles qui se salissent les mains  pour que justice soit rendue. Votre père mérite bien que son meurtrier soit condamné ou mort.

- N’osez pas parler de mon père !

Makoto serre la bague dans un effort vain pour le casser et interrompre la communication avec cet homme. Au moment de lancer le cadre photo, elle voit le portrait de son papa, de l’homme qu’elle admire le plus au monde. Une respiration forte de la bouche comble le silence de la nuit.

- J’agis dans l’ombre mais je respecte toujours mes engagements. Je suis au-delà de cette primitive notion de «Trahison». Ce que vous appelez de «louche» je l’appelle de la détermination. Et grâce à moi vous avez cette détermination là, sur votre doigt.

Il pointe la bague avec lenteur. Quand Makoto remue la bille sur son sommet, sa tenue se métamorphose dans une lueur bleutée. La combinaison moulante de combat la recouvre ainsi que son masque d’acier. Cette tenue…elle a réussi à maintenir son amie Shiranui en vie jusqu’à ce que l’inévitable ne vienne la prendre. Mais maintenant, elle pourrait en faire tellement plus pour qu’un autre père de famille tombe sous une exécution barbare. Makoto serre les poings et soupire longuement.

- Qu’attendez-vous de moi ? Je sais que vous avez un service à me demander sinon vous ne donneriez jamais tout cet équipement à une adolescente.

- Ah ! Enfin vos émotions laissent place à la perspicacité. Vous êtes libres d’utiliser la tenue comme vous semble, il n’y aucune restriction dans l’emploi de mes produits. Je n’ai qu’une seule requête pour vous : Trouver l’Aether.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Je recherche un artefact qui existe en ce monde mais qui n’existe dans aucune conscience collective. L’attaque sur Yoake est pour moi confirmation que cet Aether est cachée au Japon. C’est à vous de la trouver pour moi. Prenez votre temps mais surtout n’oubliez pas votre part du marché. Bonne chance…

La transmission coupée, Makoto se relève de son lit et fixe la cité avec un nouveau regard, avec une lueur impétueuse. Il y aurait du ménage à faire, beaucoup de ménage.