The Multiversity

La conglomération de Vector Industries s’est bâti par l’union plus ou moins difficile de multitudes de compagnies qui jamais n’auraient excellés face à l’influence écrasante et sans pitié des mégas corporations. Des fondations basées sur la diversité permis une croissance rapide et saine au fil des décennies via des produits ciblant des milliards de concitoyens à travers le système solaire. Ce modèle d’affaire était une façade solidement élaborée par son président qui derrière oeuvrait à un projet très secret. Derrière cet homme nimbé de mystères se cache une figure clé. Si le président a créé les cinq divisions de Vector Industries alors cette autre personne est le génie qui a optimisé les rouages de la conglomération et assumé le rôle de scientifique exécutif pour toutes les divisions. Dans une Mégapolis où une telle intelligence attitre dangereusement l’attention des puissants, elle trouva  refuge et paradis personnel sous la protection du président qui reconnut ses facultés analytiques, son intelligence développée... et une soif insatiable pour dominer ses sujets de test.

En retrait dans sa station spatiale personnalisée – un présent du président Wilhelm pour ses loyaux services – elle sort de sa salle de bain avec une serviette sur les épaules. Nue elle observe le monde qui s’offre à ses yeux depuis la fenêtre d’une pièce vide. Le soleil rouge du système solaire rempli la pièce de sa lumière sanglante quand une sonnerie interrompt le silence. Il y avait plusieurs sonneries et chacun représentait un niveau de priorité de l’appel en attente. Celui-ci venait de son bienfaiteur et la demoiselle claque des doigts à quelques reprises et à des vitesses différents. Le plancher s’ouvre et fait remonter un bureau en acier inoxydable. Écran numérique, clavier, super ordinateur personnel et petit laboratoire sur le côté droit adaptable selon la discipline souhaitée,  elle possède le strict minimum à portée de main tandis qu’elle s’assoit sur sa chaise et ouvre la communication.

- Monsieur Wilhelm ! Que me vaut cet honneur durant mon congé ?

- Toujours aussi relâchée sur votre station ? Moi qui pensais vous faire plaisir en faisant avancer votre prochain « chef d’œuvre ». Les sujets idéaux pour compléter le chaînon manquant dans la séquence génétique.

- Ah ! Montrez-moi les données.

Plusieurs pages apparait sur l’écran; Liste de héros défilant vers le bas, Vidéos de la confrontation durant l’incident de Tokyo, un enregistrement des évènements au sein de la prison du Métavers, Des photos haute résolution des mutants rencontrés par Emily Adachi et des dossiers résumant la géopolitique et l’organisation du monde qu’est la Terre du rayon Bleu. Le regard vif et la concentration intense dans son regard la garde muette pour une trois bonnes minutes. Elle étudie les informations de son regard qui s’illumine d’excitation accompagné par un sourire imbu. Elle relève la tête et rit.

- Ha ha ha ha…cette Terre vit donc comme dans la Préhistoire de Mégapolis. Et certains de ces métahumains confirment la présence d’une évolution technologique en parallèle avec les standards de ce monde. Mais cela n’aidera pas beaucoup contre mon génie. Oui, ce sont de bons candidats.

- Votre décision est donc prise. Je tiens à souligner que nos récentes activités sur Terre a probablement placé ces héros sous haute alerte vis-à-vis de Vector Industries. Aucun ne voudra partir de leur planète pour vous visiter.

-  Vous avez agi avec intelligence mais ces groupuscules ont fini par connaître notre existence, Monsieur Wilhelm. Le progrès scientifique que j’idéalise ne s’obtiendra jamais par la passivité et la prudence. Il me faudra agir directement pour obtenir ce que j’ai de besoin. Et certains terriens ont des protections mentales je présume. Futile résistance.

Elle point un mur de son index et automatiquement il s’ouvre pour révéler sa garde-robe. La femme se lève et mine de rien commence à s’habiller en s’enfilant une combinaison moulante et un attirail de pièces vestimentaires.

- Oubliez le garde du corps, j’en n’ai pas de besoin. J’irai au laboratoire pour récupérer mes gadgets et appareils de ma propre collection. Durée du séjour sur Terre : Le temps qu’il me faudra.

Washington D.C, la Maison Blanche

Les États-Unis d’Amérique, pays de grande influence sur la scène internationale. Dans cette réalité où la géopolitique n’est qu’une partie des enjeux de la nation avec celui des monstres, aliens et dieux venant s’impliquer  dans des conflits qui dépassent la compréhension humaine. L’Olympomachie a éveillé de vieilles croyances païennes, La Latvérie se proclamant comme une nation magique, il fallait en priorité maintenir la cohésion sociale entre les divers groupes qui brandissent leur premier Amendement de la Constitution. Le président américain vaque à ses occupations dans le célèbre bureau ovale vu d’innombrables fois dans les séries télévisées terriennes. Il est seul, prenant des appels importants et accordant sa signature à des documents administratifs.

C’est abruptement et sans permission qu’un membre des services secrets en charge de la surveillance intérieure de la Maison Blanche qui entre dans le bureau ovale. Il semble en transe bien que ses lunettes fumées ne montrent pas ses yeux à l’instant. L’homme semble sortir de sa torpeur.

- Toutes mes excuses monsieur le président. J’ignore ce qui m’a poussé à venir ici mais je devrais aller prendre du repos. Quelqu’un prendra ma relève.

Le président américain fronce le sourcil et fixe avec sévérité cette scène trop étrange pour être qu’un homme fatigué et confus. Sa façon de quitter la pièce constitue une brèche de sécurité flagrante. Puis un bruit subtil fait vibrer les oreilles du président à quelques centimètres de presser un bouton rouge d’urgence. Mais son geste s’arrête lorsqu’il semble avoir un changement d’humeur. Il reste sur sa chaise en sentant une puissante influence le garder apaisé. Son esprit est encore conscient mais son corps obéit à autres choses.

- Plutôt convenable comme maison avec la sécurité que j’ai détectée au préalable. Vous avez pensé à tout, même à des gardes humains pour garder un œil sur le moindre signe suspect. Il m’aura seulement fallu trouver la bonne personne pour venir ici. Ma technologie a suffit a camouflé ma présence thermique, physique et la présence de métal.

Après un scan de la pièce la présence se manifeste devant le président. Un camouflage optique qui se dissipe et laisse apparaître une figure féminine habillée de bottes lourdes, d’une ceinture tout usage, d’une paire de lunettes opaques, d’une veste et d’une combinaison grise moulante ressemblant au latex. Sur le côté gauche de sa tête un appareil est collé à son oreille comme un casque audio avec cette petite antenne en évidence. Cet objet envoyait des ultrasons inaudibles agissant sur le cerveau du sujet en lui faisant relâcher les hormones et composants chimiques responsables du changement d’humeur. Après tout si l’humeur provoque une réaction agressive des protections mentales alors les humains seraient tous des machines dans l’âme. Ce président se retrouve alors face à cette visiteuse à la chevelure décolorée qui zyeute l’homme avec intensité pour maintenir les ondes actives.

- Je vous rassure sur une chose : Vous et votre pays resterez sains et saufs. J’ai sommairement étudié sa structure et organisation administrative et rien ne sera insurmontable.

- Si votre intention est pacifiste alors vous vous êtes très mal pris pour attirer la sympathie de cette administration et des justiciers de ce pays.

- Ha ha ha ha…je n’ai jamais dit que mon objectif est pour l’amour et la paix et j’ai jamais dit qu’il sera agréable pour votre pays. Parlant de ces justiciers j’aurai besoin de leur pleine collaboration et votre gouvernement me sera utile.

- Vaine tentative. Civil War a prouvé qu’il existe forte dissension sur le sujet.

Le président se tendit avant de relaxer. Il avait évoqué un évènement qu’il n’aurait jamais dû prononcer devant cette visiteuse au sourire plus élargi et excité. Elle se rapproche et appose sans retenu ses mains sur le bureau.

- Ma foi, il y a tellement de données à étudier durant mon séjour. Et si on commençait par cette histoire de Civil War ?

Quelques jours plus tard

Devant les chaînes de télévision au sein de la salle de conférence de la Maison Blanche le président américain avait une annonce à faire à la nation. Il approche de la tribune habillé de façon habituelle pour un homme d’État et semble tout à fait normal dans ses paroles. Toutefois son annonce est tout sauf lambda.

- Comme vous le savez tous, le monde fut secoué par des évènements d’une force mystique d’une ampleur inégalité. Chacune de ces crises dépassent de loin les défis qu’a connus notre pays et pourtant nous sommes encore debout et fort. Je serai à jamais reconnaissant pour nos héros et leur contribution envers le monde. Toutefois la cruelle réalité est qu’ils ne sont pas immortels et je refuse que leurs patrimoines retournent au néant après leurs morts.

Il prend une pause de trois secondes.

- Voilà pourquoi je vais présenter au Congrès américain un projet de loi ; une banque fédérale d’ADN pour y emmagasiné le patrimoine génétique de nos héros avec ou sans pouvoirs. Cette banque ADN, selon le projet de loin que j’ai rédigé, sera sous la conjointe supervision entre les branches administratives afin qu’aucune ne la monopolise pour soi-même.

Le brouhaha est intense. Les flashs des caméras font passer le président comme une Rockstar mais le mécontentement de certains est très évident. Les reporters lèvent avec frénésie leurs mains pour obtenir la première question ce que le président fait en pointant une femme.

- Monsieur le président, malgré affirmer votre reconnaissance envers les héros votre projet de loi ne risque pas de raviver leur hostilité envers le gouvernement ? Si ce projet est imposé à chacun et chacune alors c’est exactement comme l’acte d’enregistrement d’il y a quelques années. Ne risquez-vous pas de provoquer un nouvel Civil War ?

- Tout d’abord je tiens à préciser que cette loi ne cherchera pas à approcher les Héros vivant en dehors des États-Unis d’Amérique. Quant à votre question je suis conscient de la controverse que cela va engendrée et je l’assumerai jusqu’à la fin. Par contre, je vous rappelle que cette loi sera présentée au Congrès. Ce n’est pas un ordre exécutif mais une proposition que le Sénat et la Chambre des représentants, élus par le peuple, décideront et adopteront par eux-mêmes. Si le vote passe alors je signerai et la loi entrera en vigueur.

Une série de questions s’ensuit et la conférence de presse se termine avec des réactions d’inquiétude et de doutes sur cette loi du nom de « Virtuous Prosperity » act. En sortant de la salle de conférence il est suivit par ses conseilleurs et ministres. Parmi ce gens elle était là, habillée d’une tenue terrienne professionnelle portant aussi des lunettes. Son nom est Vegapunk et la première étape de son projet a commencé.

Arlington, État de Virginie
Quartier de Ashton Heights

« Honnêtement, Monsieur Stark, ce vote s’annonce serré. »

Tony grommela doucement en fermant les yeux derrière ses lunettes de soleil. Rachel les observait depuis la fenêtre de la cuisine, et se retourna vers sa mère, qui préparait la dinde, et lui demandait de l’aider. Devant ce rôle très traditionnel, elle s’amusa tout de même à sourire, et aida sa mère à couper les patates en fine tranches pour les mettre dans la friteuse. Depuis la fenêtre, dans le jardin de la maison familiale des Hawkes, une grande maison avec un beau jardin comprenant une piscine, les Hawkes avaient installé la table à l’extérieur. Tony Stark était venu faire un crochet ici avant de rejoindre une commission sénatoriale qui s’était réunie en urgence suite à la proposition de loi du Président. Les médias la surnommaient déjà « Comité des super-héros ».

« Cette proposition est absurde ! grommela Tony. C’est une atteinte à tous les droits fondamentaux ! Comment le Sénat peut laisser passer ça ? »

Le père de Rachel, Donovan Hawkes, était un Républicain. Un ancien soldat dont le père s’était battu en Europe. Il était un militaire à la retraite qui était désormais Sénateur. En tant que tel, il avait soutenu le projet de loi sur le recensement des super-héros. Partisan d’une ligne dure au sein du Grand Old Party, il était aussi un fervent activiste de la NRA. Un homme dur, qui avait été très fier que sa fille devienne une combattante d’élite, la fameuse « Iron Girl ». Rachel était revenue ici pour ses congés. Après l’Olympomachie, le SHIELD lui avait imposé plusieurs semaines de congés payés, le temps pour elle de se remettre de ses blessures. Détestant l’inactivité, Rachel passait ses journées à faire du sport, mais elle était aussi revenue quand elle avait entendu parler de ce projet de loi délirant. Elle se demandait, comme beaucoup d’Américains, si le Président n’était pas devenu sénile… Mais, aux États-Unis, on trouvait de tout.

« Les Américains ont peur, Monsieur Stark. Cela, je ne vous l’apprends pas… Mais, maintenant que les Dieux sont descendus sur Terre… Je pense que les télévangélistes doivent être aussi fortunés que Bill Gates, maintenant ! Les églises sont pleines à craquer, et tout signe de culture païenne est mise à mal. Vous avez sûrement entendu parler de cet autodafé à Memphis ? »

Une foule en colère avait brûlé à Memphis des ouvrages traitant de la Grèce Antique. De nombreux exemplaires de L’Illiade avaient été jetés au feu.

« La Maison-Blanche doit réagir. On ne peut pas faire grand-chose contre les Dieux, les super-héros sont donc plus palpables. Et certains arguments sont convaincants. Le sang des super-héros détient des mutations uniques au monde…
-  Et tout autant de dangers ! Nous savons très bien ce que le Président veut, Donovan ! Des clones ! Une armée de Hulk, vous imaginez le chaos que cela peut engendrer ?!
-  Vous plus que tout autre, je vous aurai cru favorable à ce projet. N’est-ce pas vous-même qui aviez produit un clone de Thor à un moment ?
-  Et c’était une erreur, Donovan, une grave erreur ! Je n’aurai jamais dû violer ainsi la vie privée d’un de mes plus précieux amis ! Je l’ai payé, nous l’avons tous payé ! Je compte m’opposer à ce projet. Donovan, ne me dites pas que vous soutenez cette proposition ? »

Rachel s’était lentement rapprochée. Elle suivrait ensuite Tony au Congrès, où la Commission se réunissait pour procéder à des auditions. Une adoption législative aux États-Unis suivait un schéma à peu près similaire aux autres pays. Le Congrès disposait de deux chambres : la Chambre des Représentants, et le Sénat. Chacune des deux chambres votait sur un projet de loi, et les deux textes étaient ensuite harmonisés en un texte unique que les deux chambres votaient également. Tony souhaitait s’assurer du soutien de Donovan contre ce projet. Donovan n’était pas le sénateur le plus influent du groupe, mais le nom des Hawkes résonnait encore au sein du Congrès.

« Je reste réservé… Je comprends vos inquiétudes, soyez-en sûr, mais il nous faut aussi penser aux inquiétudes tout aussi légitimes de nos concitoyens paniqués devant ces forces surnaturelles qui semblent chaque jour être sur le point de nous aplatir. »

Tony maugréa silencieusement, et Rachel les rejoignit.

« Nous en avons déjà parlé, Papa… Cette loi est absurde, et contraire à nos principes constitutionnels. Même si elle devait être votée, la Cour Suprême s’empresserait de la retoquer.
-  Je n’en suis pas si sûr. La Cour Suprême est à majorité conservatrice, ce sont des Catholiques qui ont été aussi effrayés que moi en voyant les Dieux olympiens s’abattre sur le monde, et qui s’en remettent à leur foi plus qu’à leur raison. Ce que je veux vous faire comprendre, c’est que, aussi injuste que puisse être ce projet de loi, il est peut-être aussi l’exutoire dont le pays a besoin pour éviter d’aller tout droit vers la guerre civile.
-  Moi, je crois au contraire qu’il va nous amener droit vers la guerre civile… »

La commission spéciale est un énorme cirque médiatique. La controverse autour de la « Virtuous Prosperity Act » et l’opposition virulente de certains héros mondialement connu le Iron Man a de quoi frayer les manchettes pour les jours à venir sans compter aider le parti adverse à trouver des obus pour renverser le président lors des prochaines élections. Des sénateurs des deux camps, des journalistes et Tony Stark en personne furent présents pour démarrer la commission. Pour avoir une discussion calme et posée, bonne chance. D’entrée de jeu on se jette sur la nature profondément inconstitutionnelle du projet de loi.

- Aimeriez-vous cela si un président décide que vous en particulier devez donner votre ADN au gouvernement ? N’importe qui dans le futur pourrait le proposer avec ce projet de loi comme précédent.  Dit un sénateur opposé au V.P act.

- La préservation du code génétique peut aussi bien devenir nécessaire ! Par exemple, combien de génies de l’Histoire aimerions-nous revoir sur Terre et diriger le progrès vers la bonne direction ? Je comprends le souci sur comment le président à présenter la loi mais je crains qu’un tel enjeu demande de prendre ce risque. Il suffirait d’une ou deux autres attaques comme l’Olympomachie pour que des héros finissent par décéder au nom de la Terre.

- Monsieur Stark marque un point. Un ordre exécutif et cet homme sénile à la Maison Blanche pourrait créer des clones sans âme pouvant ruiner la stabilité du monde.

Le sénateur en faveur du V.P Act lance des éclairs vers son interlocuteur et devant les caméras place le document officiel sur la table. Puis il sort plusieurs copies qu’un employé distribue aussitôt.

- J’aimerais que tout le monde au sein de ce comité reçoive une copie. Tout est écrit noir sur blanc ; Virtuous Prosperity est un Act qui sera conjointement supervisé par les trois organes administratifs du gouvernement. Autrement dit, il faudra l’accord du Speaker, du Sénat et du Président pour que toute manipulation de ces ADN soit approuvée en plus d’une promesse de transparence totale. Si une séquence ADN est utilisée son donneur sera immédiatement averti avec une possibilité de Veto. Et pour votre attaque contre le président sachez qu’il aurait pu déclarer un ordre exécutif mais à préférer nous proposer ce projet. Veuillez respecter, au moins, son geste de bonne foi.

Le débat se poursuit et un autre sénateur vient rajouter que le droit de Veto peut assurer un statut quo pour les années à venir. Même que le la loi peut inclure le transfert du droit de Veto vers la famille directe après la mort du donneur. Les esprits sont chauds mais devant la volatile menace d’enfreindre les droits fondamentaux des Héros les arguments se veulent plus sensée que sur d’autres débats moins pertinents. Que cela fonctionne ou non est autre chose. Pour une femme en particulière, le résultat ne diffère en rien tandis qu’elle assiste à la commission comme étant une conseillère du président. Elle porte un tailleur avec des chausses à talons plats et une coupe de cheveux style Bixie. Ajustant ses lunettes elle sort avec les autres officiels  avec une tablette numérique en main. Sur son écusson il y avait son « nom » : Veronica Pilgrim, conseillère à la Maison Blanche. Un journaliste intercepte Veronica en compagnie de son caméraman.

- Miss Pilgrim, miss Pilgrim ! Pouvez-vous nous en apprendre un peu plus sur les intentions du président pour la suite du projet de loi ? Va-t-il se rétracter sur certains points indiqués par les invités de la commission ?

- Je pense plutôt qu’il s’adaptera et acceptera la plupart des compromis qui pourront rendre le V.P Act plus « tolérable » pour les Héros sceptiques. Le cœur même de notre politique nationale a toujours été le compromis, après tout. Mes excuses mais je dois me retirer dans l’immédiat.

Elle repart dans sa direction. Quelques secondes après le journaliste ressent un léger vertige et décide de s’asseoir pour laisser le malaise passer. Veronica Pilgrim prend un corridor réservé aux employés et entre dans un bureau tranquille avant de refermer la porte. Une tape sur son oreille gauche et l’appareil de diffusion d’ultrasons apparait. Sa tablette s’active et une interface 3D apparait. Vegapunk soupire alors qu’elle relâche sa façade.

- Bien bien, tout ce passe comme prévu. Avec le premier vote qui arrivera sous peu il ne restera que la Chambre des Représentants à amadouer. Mais dommage pour ceux qui ne voudront pas de ma prospérité. Je vais devoir déployer mon premier chef d’œuvre de jeunesse. Quelle excitation !

Monts San Juan, Colorado

Le Colorado situé dans l’Ouest américain est un état des montagnes, c’est-à-dire une région au sein de la formation des montagnes Rocheuses passant du Canada aux États-Unis. Il faudra plusieurs jours pour Vegapunk à obtenir des coordonnées générales afin de traquer des Héros dont les serveurs du gouvernement qualifient comme non-coopératif. Haven, la base des X-men  est un bon exemple d’individus non-affectés par le V.P Act et pour cela la scientifique suprême a décidée de déployer ses jouets. À travers l’état des montagnes des drones d’environ 2 mètres de long, d’un métal blanc et d’une forme proche de petits avions patrouillent individuellement le ciel au-dessus des régions montagneuses et les routes asphaltées jusqu’à ce que le scan d’un drone détecte le premier Héro non-coopératif.

Le drone survol sur la moto (en mouvement ou pas, tu décides) et reste en suspens dans les airs à la vue de cet homme à la chevelure particulière et aux instincts de combat surdéveloppés : Logan, le Wolverine. Les ailes du drone s’ouvre juste assez pour déployer de nombreuses pastilles métalliques qui s’enfonce dans la neige et le sol.

- Il ne s’agit que d’une simple procédure. Un don en sang en échange de la paix. Décidez vite. Prononce la voix artificielle du drone.

Le sol tremble et en quelques secondes les pastilles prennent une forme extrêmement différente et soudaine. Blancs, sur deux pattes, avec une bouche faites pour mordre dans de la matière solide, un canon dans le creux de leurs gueules et munis d’une lentille sur le dessus de la tête servant de yeux, ces choses de la taille d’un Emu encerclent le Wolverine comme une émeute sauvage. Le chef-d’œuvre du docteur Vegapunk à l’âge de 15 ans : Les Souris.

« …Le SRA a été abrogé, comme vous le savez. Alors, je ne peux que m’opposer au VPA, qui en reprend indirectement l’essence. Le SRA a été abrogé car il portait atteinte à nos libertés constitutionnelles. Il fut l’occasion pour la Cour Suprême de reconnaître le droit à l’anonymat des super-héros. Alors, comment est-ce que le gouvernement compte contraindre les super-héros anonymes à donner leur sang ?
-  Mais vous-même, Capitaine Roger, vous n’êtes pas un anonyme, et votre sang pourrait beaucoup contribuer à la recherche scientifique…
-  Je doute que les intentions du gouvernement, à travers le VPA, soient aussi philanthropiques. Mais, pour répondre à votre question, Monsieur Fallon, je me suis déjà associé à des organismes scientifiques et à des fondations pour aider la recherche scientifique.
-  Attendez, attendez… Vous évoquiez les intentions du gouvernement ? Qu’est-ce que vous voulez dire ?
-  Le monde est de plus en plus instable, Monsieur Fallon. Cela n’a pas dû vous échapper ? La Russie, la Chine, certains pays du Golfe qui soutiennent avec plus ou moins de subtilité aux organisations terroristes. Partout dans le monde, nous assistons à ce choc des civilisations avancé par Huntington. Le SRA était la première tentative du gouvernement de militariser des citoyens, le VPA en est une autre. »

Jimmy Fallon, qui interviewait Captain America à l’occasion de son show, le Tonight Show Starring Jimmy Fallon, en resta bouche bée. Avec l’air grave qu’on lui connaissait, Steve Rogers fixait la caméra, comme pour que chaque télépstectaue rs’imprègne de la profondeur des propos qu’il venait de tenir.

If I leave here tomorrow
Would you still remember me ?
For I must be traveling on now
'Cause there's too many places I've got to see


Sur le guidon de sa moto, Logan avançait à travers la route escarpée de la CO-149, l’autoroute 149 de Colorado, une longue route qui coupait le Colorado en deux, de South Fork au sud du pays, à l’embouchure du Rio Grande, jusqu’au Lake City Birdge, au nord du pays, surplombant la Gunnison, un affluent du fleuve Colorado. C’était l’arrière-pays ici, bien loin de l’activité turbulente des mégapoles américaines. Logan s’était provisoirement absenté en laissant à Kitty les rênes de l’école, et avait fait route, poursuivant ses propres démons. En l’occurrence, il était sur la piste de trafiquants d’armes qui étaient proches d’HYDRA, et qu’il soupçonnait de vouloir attaquer l’école pour s’emparer des quelques mutants qui y restaient. Logan avançait sur cette longue autoroute déserte, qui s’enfonçait dans les montagnes. Les décors étaient somptueux, lui rappelant les mois qu’il avait parfois passé à vivre ici, en complète autarcie.

Sa route l’amenait à proximité de Lake City, un minuscule trou paumé. Moins de 500 habitants, une église baptiste, plusieurs auberges typiques… Un village déphasé, hors du temps, qui constituait son pied-à-terre. Tandis qu’il roulait, Lynyrd Skynyrd chantait dans ses oreilles l’un de ses plus célèbres morceaux, un monument historique du rock, « Free Bird ». Tandis qu’il y songeait, un objet métallique se réfléchit dans l’un des rétroviseurs de la moto. Surpris, Logan regarda, et fronça les sourcils en voyant un appareil volant qui se rapprochait.

*Qu’est-ce que c’est que ce truc ?!*

Bye-bye baby, it's been sweet love, yeah, yeah
Though this feelin' I can't change
But please don't take it so badly
'Cause Lord knows, I'm to blame

Le drone le dépassa alors, dans un grondement infernal, et se planta sur le bas-côté. Des diodes s’illuminèrent. Surpris, Logan contempla l’appareil, et un panneau s’ouvrit alors, libérant de petits robots métalliques.

Oh, oh, oh, oh

Wolverine se mit à grogner en les voyant rouler en boule, et filer le long de la route, jusqu’à se rapprocher de lui.

And the bird you cannot change

Devant sa moto, l’un d’eux s’arrêta, et se déploya, puis ouvrit grand sa gueule, dévoilant alors un canon.

« Bordel ! »

And this bird, you cannot change

Le solo de guitare d’Allens Collins à la fin de la première partie de la chanson était mythique, et avait été classé parmi les 200 meilleurs solos de guitare du monde selon Rolling Stones. Le solo introduisait la deuxième partie de la chanson, quand l’oiseau libre de la chanson s’envolait, et que les guitares s’affolaient dans tous les sens, le rythme lent et apaisé de la musique devenant alors de plus en plus frénétique, évoquant une cavalcade furieuse. Un oiseau libre… Un wolverine qui déploya les griffes en filant sur le côté.

Le robot tira, et les tirs heurtèrent la carlingue de la moto. Une balle toucha la jambe de Wolverine, perçant son jean et le faisant saigner, mais ses griffes en adamantium raclèrent le sol, et croisèrent le robot sur leur route, pulvérisant ce dernier. Les autres continuèrent à lui tirer dessus, et sa moto heurta un autre robot situé devant, explosant ce dernier, mais déstabilisant la moto. Logan faillit tomber sur le côté, et planta ses griffes sur le sol. L’adamantium se mit à rougeoyer, mais sa résistance surnaturelle défit à nouveau les lois de la gravité, permettant à Wolverine de retrouver son assise sur sa moto.

« ’Fais chier, des putains de robots ! »

Des balles supplémentaires heurtèrent son dos, et il grogna encore, sentant une vive douleur en lui. Logan glissa sur le virage, sentant les chiens métalliques se mettre en boule, le poursuivant en se déplaçant rapidement. L’un d’eux se catapulta dans les airs, et, se transformant en une sorte de missile fou furieux, fusa vers la moto. Logan fit une embardée sur le côté, heurtant la glissière de sécurité, tandis que l’explosion du robot décrivait un cratère sur le sol.

Dans ses oreilles, la guitare électrique hurlait comme jamais.

D’autres robots se sacrifièrent à leur tour, et il aperçut le drone, qui, ayant déployé ses monstres, se déplaçait encore, avant de le canarder, utilisant deux mitrailleuses.

« Haaa !! »

Les balles sifflèrent tout autour de lui, endommageant la moto, et perçant le réservoir d’essence.

*Merde !*

Conscient que son temps était compté, Logan mit les gaz, et fila vers le décor. Il y avait une forêt sur sa gauche, et il passa par un talus, s’enfonçant entre les arbres. Sa moto se fracassa sur le sol, et explosa ensuite. Il roula sur le sol, puis dévala une pente qui l’amena près du cour d’eau qui longeait l’autoroute 149. Fort heureusement, son baladeur fut épargné, et, tandis qu’il se redressait, le corps en sang, Free Bird se termina pour une autre chanson. Logan déploya ses griffes, voyant les chiens sauvages se rapprocher, et serra les dents…

Welcome To The Jungle !

Les souris furent conçues pour deux fonctions par-dessus plusieurs autres ordres pouvant être implantés par la créatrice : La chasse et le combat rapproché. Ces machines étaient des prédatrices qui ne s’arrêteront pas avant d’avoir accomplis leur mission. À cause des écouteurs du mutant la requête du drone fut ignorée. Et les tirs commencèrent. Certaines Souris avaient un type d’artillerie différente mais la menace reste réelle et vive. Les tirs éraflèrent la moto sans plus, ayant une résistance accrue à comparer aux normes de la Terre. Lorsque le premier robot est pulvérisé par le tranchant insoupçonné des griffes et qu’un second est écrasé comme du « Roadkill », les autres s’adaptèrent au danger et prirent une approche à distance en concentrant le feu des canons. Sur leurs jambes ces Souris se déplacent à une vitesse plus que décente alors que l’alliage des griffes de chaque patte met en charpie l’asphalte de l’autoroute.

Le drone continua de suivre la moto par la voie des airs. Ce que le mutant ignore était l’intention de ne pas le tuer mais bien de l’incapacité juste assez pour agir comme bon leur semble. Voilà pourquoi des balles à feu sont utilisées et pourquoi les moyens sont pris pour contraindre la moto à cesser sa course folle vers une possible échappatoire. Un autre robot se sacrifie dans une explosion minimale puis enfin une balle parvient à toucher le réservoir. Même le talus et le changement de terrain n’interrompt pas l’avancée des boules de métal montant la pente escarpée. À un niveau microscopique des pointes acérées assurent l’adhésion sur les surfaces plates comme rugueuses. Les capteurs leur font esquiver les nombreux arbres dans le chemin jusqu’à rattrapée le mutant au bord de l’eau. 5 souris se déployèrent avec deux avec leurs canons en Stand By. Ils se tiennent en meute sauvage, immobiles mais alerte. Le drone revient dans le portrait en surplombant la scène.

- < Mise à jour des instructions ; Collecter l’échantillon puis abandonner le sujet. Autorisation d’emploi du laser chimique si nécessaire. >

Deux souris ouvrirent leurs gueules. En lieu et place d’une langue c’est deux très longs cordons métalliques. Capable de capturer une cible comme des lassos ces longues tiges flexibles sont également chargées d’électricité dont le voltage équivalent à l’électrochoc de Tasers. Bien entendu ils ne résistent pas au tranchant des griffes d’adamantium. Enfin ces cannons commencent à charger une lumière bleutée et menaçante. Puis un tir croisé fuse et trancha plusieurs arbres au niveau du tronc en laissant une fumée terrifiante qui fait brûler ou même fondre des rochers au sol. Malgré leur nature mécanique ces souris suivaient une stratégie simple de tester les forces du mutant avant de le coincer en lui faisant esquiver une attaque dangereuse comme les lasers. Ainsi la cinquième souris saute en l’air et emploi ses pattes pour agrippe les bras de Logan, le retenir juste assez longtemps pour que ce cordon métallique descende plus bas et ne cherche à se coller directement contre du sang sur la peau du X-men.

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Dans le bureau ovale Veronica Pilgrim observe la futile résistance du Wolverine solitaire contre ses créations. Elle aima énormément le pouvoir de guérison de cet homme et surtout ce métal qui sortait à volonté des jointures. Trancher l’alliage des Souris avec aisance est un exploit dûment noté par celle qui lorgna un président sous son emprise. Des mesures furent inclus pour le garder docile dont elle conserva le secret. D’un autre côté la controverse du VPA est déjà trop tard pour ce politicien dont la rétraction serait mal vue par son parti. Mais Veronica se fichait royalement de la rancœur et de tout cet homme peut penser d’elle.

- J’ai reçu une lettre conjointe du Sénat et de la Chambre. Si je n’inclus pas de solides protocoles de Veto alors le VPA n’ira pas directement aux votes.

- Faites-le ! Ce que vous ferez de cette loi par la suite n’a aucune importance. Les échantillons sont le plus important.

- Rogers et Stark marquent de bons points. Vous vous fichez des droits humains mais jamais le Congrès acceptera de plein gré de trahir nos Héros.

- Ha ha ha ha, de plein gré non. Je commence d’ailleurs à me charger de ces héros anonymes. Dès que j’aurai mon premier échantillon alors les autres suivront sans qu’ils puissent hurler leurs plaintes. Les autres me donneront les échantillons de gré ou en s’entretuant à nouveau. Et si jamais vous deviez TOUS me contrarier…

Veronica tape des touches sur son clavier virtuel et deux petites bonbonnes cylindriques se matérialisent sur le bureau présidentiel. Le chef du pays sentit sa peau pâlir en voyant des étiquettes synonymes de danger mortel : La marque du Biohazard, du danger biologique.

- Alors je vous rendrai service en les envoyant en deux coordonnées dont j’ai récemment appris l’existence. Des cibles de choix selon votre géopolitique.

Lorsque l’intercom annonce la venue de visiteurs les cylindres furent renvoyés dans une autre dimension spatiale et Veronica sourit sinistrement au président en gage d’avertissement quant à la rencontre à venir. Sortir en prompt serait tout de suite suspect alors elle devra rester dans le bureau ovale. Donovan Hawkes et sa fille Rachel Hawkes. Les voyant entrer dans la pièce elle se lève du divan et ajuste ses lunettes. Bien sûr tout élément futuriste fut déjà retiré du portrait.

- Sénateur Hawkes ! Ravi de vous voir ainsi que votre fille. Permettez-moi de vous présenter Veronica Pilgrim, une de mes conseillères.

- Tout le plaisir est pour moi. Dit-elle en leur serrant la main un à la fois, portant un tailleur féminin réglementaire.

« Veronica Pilgrim ? demanda Donovan avec curiosité. Enchantée. C’est la première fois que nous nous rencontrons, si je ne m’abuse… Et, pour ne rien vous cacher, j’ignorais même que vous faisiez partie des conseillers à la Maison Blanche. »

Le Président répondit rapidement :

« Madame Pilgrim a récemment rejoint l’équipe, son rôle sera annoncé d’ici quelques jours, officiellement. C’est elle qui est à l’origine du projet de loi sur la VPA. »

Donovan fronça les sourcils, tout en s’asseyant sur un fauteuil.

« Vraiment ? Monsieur le Président, vous avez confié un projet de loi aussi sensible à une jeune femme que personne ne connaît ? Je vous ai connu plus clairvoyant…
-  J’ai toujours aimé votre franchise, Donovan. Mais j’ai toute confiance en Madame Pilgrim pour soutenir ce projet auprès de l’opinion publique. Et je compte également sur le vôtre, ainsi que sur celui de votre fille. »

Rachel Hawkes était restée debout. Bras croisés, elle avait fixé silencieusement Veronica Pilgrim, avant d’observer les contours du bureau, puis reporta son attention sur le Président. Donovan répondit à sa place :

« Je n’ai guère envie d’impliquer ma fille dans vos manigances, Monsieur le Président. J’ai soutenu le projet de loi sur le recensement des super-héros à l’époque… Et je pense toujours que laisser de tels individus libres est particulièrement dangereux. Ce sont des foutues bombes à retardement ! Mais, ce que vous proposez… Bon sang, nous sommes entre nous, mais, pour vous le dire franchement, j’ai l’impression que vous avez pété un plomb ! »

Donovan était connu pour faire preuve d’une sincérité désopilante quand le besoin l’exigeait. Il n’avait pas sa langue dans sa poche, ce qui en faisait un excellent whip. Il était chargé de maintenir la cohésion au sein du Parti républicain, et, si le Président voulait le voir, c’était pour s’assurer de son soutien, afin qu’il rappelle aux parlementaires qu’ils devraient voter en faveur de son projet. Mais, et c’était le moins qu’on puisse dire, Donovan n’était que peu emballé par ce projet de loi.
Wolverine trancha les deux tentacules métalliques qui fusèrent vers lui, mais ne put rien faire contre les tirs énergétiques qui jaillirent de la gueule d’autres robots. Les tirs frappèrent Logan à la poitrine, et il hurla en sentant les blasters le faucher. Le tir le souffla en arrière, et il heurta violemment un arbre. Sonné, il vit un cinquième robot bondir dans les airs, fusant droit vers sa peau calcinée. Les pattes du monstre se posèrent sur ses bras, les coinçant au sol. Logan grogna tandis que les tentacules qu’il avait repoussés revenaient à l’assaut.

« Putain… De… Merde ! »

Logan déploya ses griffes, et frappa en avant. Sa tête heurta le corps du monstre, provoquant un choc sonore. Son ossature en adamantium avait tapé contre le monstre mécanique, le repoussant. Logan se releva alors, et un tentacule le frappa alors au torse, se plantant dans sa peau.

« Hmmm… »

Le mutant attrapa le tentacule, et, en le sortant de sa peau, il vit à la fin de celui-ci une pointe… Une seringue ! Troublé, Logan observa ce tentacule, sans trop comprendre ce qu’il se passait. Cherchait-on à l’empoisonner ? Logan avait beaucoup d’ennemis, mais l’utilisation de tels drones… Il soupçonnait un nouveau programme mortifère de Weapon Plus !

Mais qu’est-ce qu’on pouvait bien lui vouloir ?

Ces tentacules mécaniques avaient plusieurs fonctions amalgamées ensemble. Ils peuvent devenir des fouets douloureux comme des outils de récupération. Le bout du tentacule s’ouvrit et laisse entrevoir la pointe d’une seringue à quelques millimètres près de s’enfoncer dans la chaire de Logan. La force musculaire du mutant parvient à repousser la procédure intrusive pour un court laps de temps avant qu’une décharge électrique ne soit envoyée dans tout le tentacule. Le squelette métallique transférerait la décharge paralysante dans le corps en une fraction de seconde. Le choc du coup de boule sur la carapace solide de la Souri ne déstabilise en rien la prise des pattes griffées au tungstène dans une chemise de titane. Le bras de fer continua aussi longtemps qu’il le faudrait avant que la machine finisse par planter son aiguille et commencer l’extrait de l’échantillon.

Les capteurs servant de yeux font des beeps audibles et aussitôt la seringue pleine la Souri relâche sa prise et bascule vers l’arrière. Une sorte de cri mécanique sort de sa gueule avant que le prédateur ne se morfond en boule. Drone se rapproche du sol et emploie une attraction magnétique pour reprendre cette Souri en particulière. Les autres de la meute à leur tour se morphe en boule et reparte dans la forêt en laissant leur cible en plan dans l’indifférence totale. Et tandis que le large drone survole le ciel du Colorado de nouvelles données sont échangées avec les autres drones en mode furtif ou Stand By.

< Acquisition de l’échantillon complétée. Transfert immédiat de la prochaine directive de la créatrice. Nouvelle cible acquise pour la côte Est : Gotham City. >

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Veronica Pilgrim resta stoïque quand le président admit immédiatement qu’elle est le cerveau derrière VPA. Comme un masque de scène elle garde le sourire et un Éthos corporel professionnel mais elle lorgne rapidement un œil éclatant de mépris. Elle qui avait lancé des messages contre le chef de l’État le voilà qu’il cherche indirectement à pointer le doigt vers la demoiselle en tailleur. Très amusant pensa-t-elle en terminant de serrer la main de chacun des invités.

- Je n’ai pas eu l’opportunité de rencontrer des sénateurs depuis mon adhésion à l’équipe, en effet. Je crois comprendre que vous êtes un ancien militaire oeuvrant pour la prospérité des Américains ? En effet, guerre et paix sont un commun mélange dans toutes formes de politique.

L’Histoire de Mégapolis n’a rien de trop différent avec la Terre; Des transitions de conflits et de paix aidèrent à construire le futur et ce dont le monde futuriste est devenu. Mais avec des millénaires d’avance aide beaucoup à cerner le mantra de ces politiciens et la direction que les prochaines décisions auront sur le destin de cette humanité. Veronica prend place sur le divan et croise les jambes avec son regard planté vers le sénateur Donovan. Il n’était pas gai face au VPA et même si cet homme peut considérer le projet comme une folie alors on imagine la réaction si jamais cela passe les votes.

- Monsieur Donova, si je vous l’existence et l’héritage de votre fille disparaîtra face à ennemi surpuissant, allez-vous l’accepter avec le sourire aux lèvres ?

- Jamais !

- Donc, votre fille est votre trésor le plus inestimable ?

Il y eut un instant de silence solennel avec le sénateur qui jette un regard à Rachel et hocha sans aucune hésitation la tête. C’est cela l’amour d’un père envers sa fille.

- Avant d’acquérir ma citoyenneté américaine à un très jeune âge j’ai vécu avec mes parents la fin du Mur de Fer dans l’Est de l’Europe. Je sais parfaitement le sentiment que l’on vit et ressent quand une force vient avec l’intention de tout détruire y compris une culture différente de la leur. Les cultures viennent et partent et pourtant même cette Démocratie est un héritage ancien auquel vous continuez de vous attacher.

Avant que le sénateur réplique comme la culture est hors-sujet Veronica pointe un index autoritaire vers le politicien, malgré leur différence d’âge.

- Mon père était un génie et presque rien de son savoir ne me fut légué. Avec l’âge j’ai souhaité son retour, devenir plus intelligente et sage avec son aide. Mais il n’est plus que poussière, son ADN retourné au néant. Il était un trésor inestimable et je l’ai perdu à tout jamais. Ce pays ne mérite pas de commettre la même erreur. Ces Héros sont des trésors inimitables même avec le VPA. Voilà pourquoi la requête du Sénat et de la Chambre pour des droits stricts de Veto sera acceptée. Voilà pourquoi ce vote arrivera quoi que vous en pensiez.

Veronica Pilgrim inspire profondément et rabaisse son doigt inquisiteur. Et dire que derrière ce tissu de mensonges qu’est ses origines, il y avait des morceaux de vérité par ci par là. Cela aida à lui donner une forte crédibilité quand elle puisse dans sa propre histoire. Un sourire moqueur se dessine sur son visage.

- Ne me faites pas commencer avec la politique étrangère parfois hostile envers des pays non-démocratiques. Vous protégez la vie privée et le choix du peuple Américain mais vous foulez du pied la vie et les choix des autres ? Parfois il faut braver d’inévitables turbulences pour obtenir du progrès et une nouvelle arrivera un jour. VPA est une préparation intrusive mais nécessaire.

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Gotham City

La nuit plane de nouveau sur la ville gardée par l’ombre du Chevalier Noir. En mode furtif, un couple de drones patrouillent le ciel en passant au-dessus du Haly’s circus, du Trident Intercontinental Shipping et des Entreprises Wayne. Les capteurs cherchent sur les toits les traces thermiques de présences humaines en plus de scanner les passants des rues les plus achalandées. La population locale n’offre aucun intérêt bien entendu mais les petits attroupements en dehors des artères principales piquent la curiosité des drones. De petits voyous à des bandes de scélérats lambdas. Passant près d’une zone de transition entre la ville et le jardin botanique le scanner de l’appareil détecta des présences biologiques correspondant aux critères de recherche. La procédure reste similaire au Colorado : Approche du drone jusqu’à sa visibilité visuelle évidente suivi par le déploiement de pastilles de la taille de pièces de monnaie qui s’enfoncent dans le sol. Le drone braque une lumière sur la présence trouvée et au bout d’un instant un grondement se fait sentir sous la terre. Et comme un requin sautant hors de l’eau avec sa gueule ouverte, une Souri s’élance sur sa nouvelle proie.

De tout le charabia de la femme, Donovan ne retint finalement qu’une chose, et, quand elle eut fini son petit speech, il se racla lentement la gorge :

« Ce pays ? »

Il regarda alors le Président.

« Ne me dites pas que vous avez confié ce projet de loi merdique à une étrangère ! Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? Préserver l’ADN des super-héros ? Ces types sont des dangers publics en puissance ! Qu’ils aient la faveur de l’opinion ne signifie nullement que nous devons encourager ces gens à outrepasser la loi, à se prendre pour des justiciers. Et vous voudriez quoi ? Qu’on stocke leur ADN en batterie ? Pour en faire quoi ? »

Rachel se faisait la réflexion que son père pouvait s’énerver assez facilement, mais elle y était habituée. Il n’était pas le whip du parti pour rien, on attendait de lui qu’il parle franchement, sans détours et les circonvolutions propres au monde politique. Son père parlait donc assez peu aux médias.

« Et puis, votre droit de veto ne vous permet de faire voter une loi, Monsieur le Président, juste d’en interdire une. Nous ne sommes pas en France, vous ne pouvez pas faire adopter une loi sans vote. »
Fondé sur une idée de Martha Wayne, les Jardins Botaniques de Midtown, surnommés « Jardin Wayne », étaient un océan de verdure en verre. Après le décès des parents Wayne, le jardin était resté la propriété de Wayne Industries, qui avait continué à ouvrir le jardin au public, à des tarifs préférentiels. Midtown était l’un des principaux quartiers de Gotham City, un endroit très vivant. Cette tâche de verdure était donc souvent bienvenue. Au cours de sa longue existence, le Jardin Wayne avait déjà dû fermer à plusieurs reprises, notamment quand Poison Ivy l’avait investi. Mais, quand les Souris s’approchèrent du jardin, il n’y avait plus aucune trace de Poison Ivy. Toutefois, ils sentirent bien quelque chose, et, alors qu’ils se déplaçaient, ils purent constater des plantes anormales, des excroissances tentaculaires qui s’enfonçaient dans les profondeurs souterraines du Jardin. Les Souris n’eurent qu’à remonter la piste.

Ils arrivèrent dans l’ancien nid de Poison Ivy, et, tandis qu’ils s’approchaient, une présence se trouvait là.

« Hm-hmm… »

Une créature massive se trouvait là, et examinait les notes de recherche que Pamela avait laissé là.

« Tiens, tiens, des visiteurs… »

L’être se retourna lentement. Les plantes s’agitèrent en sa présence.

« Vous cherchiez peut-être bien la propriétaire des lieux ? Navré de vous le dire, mais ma charmante élève est partie… Elle a toutefois laissé derrière elle quelques petits bagages… Ils ont grandi sans elle. Elle qui rêvait tant d’être enceinte… Je me demande ce qu’elle dira quand elle verra son premier enfant… »

Un ricanement cruel s’échappa des lèvres noirâtres de la monstruosité florale. Derrière lui, par un trou, un long râle s’échappa, des soupirs et des sifflements.

« Ne partez pas, mes petits, j’ai hâte de savoir qui vous envoie… »

Il fut le mentor de Pamela Isley, mais, désormais, Jason Woodrue était davantage connu comme étant L’Homme Floronique. Les tentacules s’agitèrent alors, et fondirent sur les Souris, bien décidés à les massacrer… Mais il en garderait un le plus indemne possible, afin de l’étudier, et de remonter son signal…

Les informations recueillies par Pilgrim sont irréfutables; Le jardin botanique est connu de la ville – surtout du GCPD – comme le repaire d’une femme alliée à la Nature et les plantes. Les activités biologiques détectées par le drone fut convainquant pour lâcher les souris avançant comme des billes à par-delà les chemins couverts de mousse et autres racines vers le repaire de la dite Poison Ivy. L’augmentation de présences biologiques dont le schéma cellulaire surpasse la norme terrienne les fait briser la porte d’entrée d’un kick des pattes. En lieu et place de Pamela se trouvait cette créature mâle jouant le rôle d’une Poison Ivy version masculine. Une souri scanne la créature d’un rayon photonique et transmet les résultats aux autres en phase de retrait. Ce n’est pas leur cible et leurs directives est de chercher les cibles spécifiées.

Par contre, leur protocole permet une liberté de contre-attaquer face à une imminente menace. Les tentacule furent bien reçus par les pattes griffées des Souris qui sautillent et les attrapent fermement. Les griffes en alliage de Tungstène perce la matière végétale jusqu’à l’incision des tentacules souples. À cet instant les yeux des Souris s’illuminent d’un rouge vif et leurs cris métalliques rugissent.

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Veronica Pilgrim tape le pied en croisant défensivement les bras. Malgré son discours et sa logique pour implémenter  le VPA ne gagne pas l’intérêt ni l’approbation du sénateur Donovan. Elle cache difficilement un certain inconfort tandis que ses lunettes font bien leur boulot de cacher ses yeux. « Merdique » « Charabia », ces mots se percutent dans son esprit comme des boulets de démolition. De tout son être elle garde dissimulée une étrange émotion. Malgré sa puissance de réflexion ce sentiment la perturbe et lui noue la gorge. Le président intervient pour calmer la discussion, inquiet pour Veronica sachant quelque chose qu’il omet de dire délibérément.

- Sénateur Donovan, mademoiselle Pilgrim parlait du Veto que le congrès souhaite rajouter au VPA pour que l’utilisation de l’ADN soit via l’approbation de ceux et celles qui suivront la nouvelle loi. Et malgré les apparences elle a besoin de repos depuis ces derniers temps. Toutes les conditions du Congrès seront acceptées pour que le vote se fasse dans les deux chambres. Je tenais à ce que vous transmettiez la bonne nouvelle à vos collègues et au Speaker.

Comme un tic, Veronica réajuste ses lunettes en fixant le sol. Malgré ce mystérieux sentiment qui bouille dans son corps elle lance un sourire amusé mais qu’un psychologue peut décrire comme étrange. Elle crispe ses doigts ensembles avec les deux mains rejoints au niveau des cuisses.

-Et alors ? Vous allez me dire que tous les immigrants légaux sont de sales étrangers ? Et votre dégoût des métahumains…je commence à mieux vous cerner monsieur Hawkes. Si vous tenez tant à protéger la nation de tout ennemi il vous faudra aussi considérer ceux qui sont les ennemis de ces héros. Il faudra un héritage génétique de nos meilleurs alliés pour contenir ces menaces. Et si vous vous croyez encore en forme pour faire le boulot vous-même alors je n’ai plus rien à rajouter.

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Depuis Midtown un spectacle de faisceau lumineux illumine le ciel au-dessus du jardin botanique. Les passants à l’oreille fine peuvent hausser les sourcils au bruit des vitraux qui éclatent depuis le bâtiment principal. Les retombées de gaz toxique, l’acide fluorhydrique, a un effet corrosif sur la végétation et qui sait si les vents nocturnes emportent le terrible gaz proche des rues adjacentes. Certaines Souris sont mises H.S par l’attaques de plantes tentaculaires tandis que le reste de la meute plantent leurs mâchoires métalliques dans le corps de l’homme Floronique. À bout portant ils tirent leur laser chimique tandis que celle au niveau de la nuque plante son aiguille et accaparer le précieux sang. Si ce sang rouge coule dans ces veines.

« Les humains et leurs machines… »

Woodrue déploya ses tentacules défensifs sur les Souris. Contrairement à Poison Ivy, les tentacules de Woodrue avaient peu de choses de sexuels. Ils étaient parcourus de ronces et d’épines. Il brisa plusieurs Souris, mais d’autres se ruèrent par-dessus les cadavres métalliques de leurs congénères, et parvinrent à planter leurs aiguilles dans son corps. Des tirs énergétiques le frappèrent pour cela au torse, sonnant Woodrue, ce qui permit aux Souris d’atteindre leur cible. Les aiguilles se plantèrent en lui, et Woodrue se débattit nerveusement, avant que tout son corps ne se transforme. Son corps éclata alors, formant un amas de tentacules tranchants et pointus qui repoussèrent les Souris.

« Vous n’espériez quand même pas tomber sur mon vrai corps ? Vous avez prélevé mon sang, permettez-moi de vous retourner la pareille… »

Les Souris pouvaient désormais partir, mais un tentacule se planta dans la gueule d’une Souris, et la tira en arrière, la faisant disparaître dans les méandres du laboratoire secret. Le tentacule empêchait la Souris de pouvoir s’autodétruire, jusqu’à ce qu’elle se retrouve dans une autre partie du laboratoire, où Jason Woodrue l’observa lentement. La Souris fut enfermée dans une petite cage de Faraday, coupant toute interaction entre la Souris et le monde externe. Quand le robot fut plongé dedans, il devint de fait inactif. Woodrue sut alors que ces créatures étaient pilotées à distance.

« Intéressant… Je n’ai pas les compétences pour remonter le signal de celui qui te contrôle, mon bon ami, mais… Je dispose encore de certains accès. »

Jason Woodrue se déplaça alors, et rejoignit un ordinateur, puis se connecta au Dark Web via un navigateur spécifique, qui permettait de rejoindre un réseau superposé informatique très fermé. Il se connecta, et ouvrit une ligne de communication avec la base centrale. Woodrue n’eut qu’à attendre qu’avant une personne ne lui réponde :

« Woodrue ? Que veux-tu ?
-  Oh, c’est toi. Tu es revenu dans les bonnes grâces de Luthor, Black Manta ? »

Le visage de Black Manta s’afficha sur un écran. Un homme noir avec une affreuse cicatrice qui barrait son visage dur.

« Qu’est-ce que tu veux ?
-  Je viens d’être attaqué par de curieuses petites créatures… Je pense que la Legion of Doom devrait se réunir exceptionnellement pour en discuter, et pour découvrir l’identité des maîtres de ce robot… »
Face à Veronica Pilgrim, Donovan resta de marbre.

« Moi, Madame, je n’ai pas l’honneur de vous connaître. Tout ce que je sais, c’est que ce projet de loi est insensé, et qu’à l’approche des élections, Monsieur le Président, vous devriez songer à autre chose que de vous lancer dans ce projet dont personne n’a jamais entendu parler. »

Il n’y avait sans aucun doute plus grand-chose à attendre de cette conversation, alors Rachel et Donovan sortirent. Rachel n’aimait clairement pas ce qui s’était dit ici… Mais, surtout, elle était intriguée par cette mystérieuse femme.

Qui était donc cette Veronica Pilgrim ?

Veronica Pilgrim conserve sa façade professionnelle avec tracas. Sa logique est claire et ses arguments solides, c’était sa pensée avant que la discussion ne commence. Mais cet homme lui barre la route, lui fait remettre en question son projet avec seulement « insensé » comme réponse. Qui est-il pour…OSER…lui donner mauvaise impression ? Elle attend de les voir repartir, enfin, pour grincer les dents et laisser échapper des spasmes dans ses bras. Quand elle retrouva la paix en compagnie du président elle  frappe le divan de ses poings et se redressent instantanément. Veronica commence enfin à découvrir la politique américaine et le genre de caractères qui se voient tous les jours au sein du Capitole. Mais sa frustration ne se dissipe pas assez vite tandis que son œil rempli de furie fixe le président qu’elle place en somnolence avec son écouteur sans fil. L’antenne fait son travail et envoi les ondes inaudibles générées par les ondes cérébrales de Pilgrim afin qu’il se retire docilement pour la soirée. La respiration de Veronica est calme mais son visage tendu  lorsqu’en prenant place dans son quartier temporaire elle reçoit le rapport des drones.

Depuis l’écouteur sur son oreille gauche un écran holographique se forme autour de sa tête pour former une visière devant ses yeux. La voix artificielle commence à parler.

« Échantillon du Colorado acquis, destruction des preuves confirmées. Échantillon de Gotham City introuvable, nouvelle cible trouvée et son échantillon acquis. Destruction de souris confirmées. Souri MS-1754-0121 désactivée, capturée. »

Elle lève le sourcil, immobile et muette devant cette information pour le moins singulière. En tapant l’air de ses doigts elle clique en vérité sur un clavier sans fil, perceptible par de minuscules lumières vertes qui apparaissent sous ces mêmes doigts. Même capturées ses souris ont un traqueur à forte résonnance ondulatoire. Un bunker à plusieurs kilomètres sous la terre ne suffirait pas à brouiller sa trace. Alors que sa position soit inconnue du drone et de Veronica elle-même pose un problème. Une réactivation possible signifierait sans aucun doute possible retracer le signal jusqu’ici.

- Nouvelles instructions à tous les drones : Mise en place des pare-feux de niveau Alpha. Rediriger toute communication avec Souri MS-1754-0121 vers la créatrice. Continuer les opérations sur la côte Est et Ouest. Tout nouvel échantillon acquis doit être envoyée directement à la créatrice sans délais. Exécution !

Ses activités sont plus importantes à dissimuler que sa propre présence face à une éventualité d’une discussion non-prévue avec des forces loin du collimateur de Veronica Pilgrim. Avec ses instructions elle garderait des regards curieux loin de ses drones. D’ici une prochaine manifestation de son robot la femme au sourire sinistre se prépare pour demain, une journée à en retourner des têtes.

La controverse du projet de loi VPA et la tenue des élections présidentielles aura un impact sur la présidence mais aussi sur les sièges du Sénat comme de la Chambre des représentants. Les politiciens cherchant réélection ont une bonne raison de régler cet enjeu rapidement. La tenue du vote au Sénat serait l’ordre du jour avec tous les sénateurs présents ainsi qu’une galerie à l’étage supérieur bondée de gens. Dire que la tension est élevée est loin de définir la sensation qui palpite dans la poitrine des spectateurs. Le Vice-président commence alors la session avec la présentation complète du VPA et nomme chaque sénateur afin de prononcer leur vote. Une première vague donne une quinzaine de voix en faveur du Non. Puis les premiers Oui arrivent et remontent la pente jusqu’à 10 voix. 5 nouveaux votes pour le Non. Ce va et vient continue jusqu’à la deuxième moitié de la séance.

- Sénateur Donovan Hawkes de l’État de Virginie, votre vote ?

Ce républicain vétéran de la guerre se leva pour prononcer un non que son cercle intime s’attend à entendre. Mais cet homme fort a les mains tremblantes sur son bureau et un changement d’humeur tandis qu’il baisse la tête et semble réfléchir longuement. Les regards se tournent vers lui.

- Sénateur Donovan ?

- Je le fais pour ma fille bien-aimée. Oui !

Ce vote théâtrale est photographié et capté par les journalistes présents dans la pièce. À partir de cet instant peu de Non furent entendus. Le reste des sénateurs, à la surprise et l’effroi de beaucoup de spectateurs, approuvèrent le VPA avec un résultat final de 33 Non contre 64 Oui. Des pronostics avaient prédis ces chiffres mais en faveur du Non, pas le contraire. Et tandis que la session prend fin pour éviter le débordement des témoins  et des médias Veronica Pilgrim sort avec d’autres employés du Capitole. Elle se frotte l’oreille alors qu’en vérité elle caresse son écouteur en camouflage optique pour une étape réussite.

L’annonce du vote fut une véritable surprise. Mais, ce qui surprit surtout Rachel, ce fut de voir que son père avait finalement voté en faveur de ce texte. Une incompréhension totale qu’elle découvrit en regardant cela à la télévision, depuis son appartement à Yoake. Elle venait alors de finir son sport matinal, et était en débardeur, avec un jogging, quand elle écouta le résultat. Rachel n’en crut pas ses oreilles, et s’empressa d’appeler son père. En raison du décalage horaire, il y avait 14h de différence entre le Japon et Washington, alors, quand elle l’appela, il venait de sortir du Congrès.

*Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ?*

Sur la télévision, un sénateur démocrate s’exprimait en direct, furibond :

« …Encore une fois, les républicains ont prouvé leur duplicité ! Le revirement du sénateur Donovan a de toute évidence influencé ses homologues à voter en faveur de ce projet de loi inique. Son adoption est une profonde régression dans notre système démocratique., et nous rappelle l’époque de la guerre civile des super-héros. Nous déposerons évidemment un recours devant la Cour Suprême pour que cette sinistre farce… »

Le téléphone de son père ne répondit pas. Contrariée, Rachel commença à faire les cent pas, réfléchissant à la suite. Cette loi ne l’avait jamais concerné en personne, car elle ne disposait d’aucun super-pouvoir. Elle n’aurait en outre que peu d’incidences dans sa vie, puisqu’elle était affectée au Japon, mais elle n’aimait pas ça. La dernière fois que le gouvernement américain avait essayé de se mêler ainsi de l’activité super-héroïque, le résultat avait été dramatique. Rachel soupira donc, se sentant totalement impuissante. Devait-elle revenir aux États-Unis ? Quelque chose était forcément arrivé à son père pour le mettre dans un tel état, et pour l’amener à voter cette loi… Rachel n’aimait pas ça. Elle grogna donc.

Qu’allait-il bien encore pouvoir se passer ?

L’éruption des journalistes força les sénateurs à repartir jusqu’à une zone réservée du Capitole avant de retrouver un semblant de quiétude. Il faut les comprendre ; une première étape critique du processus de validation du VPA est achevée et les médias veulent leurs scoops et commentaires les plus dramatiques pour tenir la population en haleine. C’est sans compter les premiers signes de manifestation sur le point de surgir à travers le pays après un tel résultat. Sénateur Donovan est celui qu’on essaya d’interviewer mais préféra s’éclipser avec l’appel entrant de son Iphone. Une fois dans une pièce plus dégagée il ouvre son téléphone pour renvoyer l’appel à sa fille Rachel Hawkes.

- Oui c’est moi. La situation a changé…je sais que tu es vexée après toutes ces conversations que nous avons eues à la maison et à Washington.

Il semblait vide de son énergie habituelle. Son faible tonus quand sa fille commence à hausser le ton – légitimement parlant – se ressent dans ses paroles comme durant un épisode de Blues. Il se tient le front et inspire aussi fortement que possible. Il agite la tête afin de se secouer les méninges dans une vaine tentative de retrouver son aplomb.

- Le problème est que rien ne change…nous continuons à nous enfoncer dans le gouffre en voulant refuser la réalité. Je ne peux plus retourner sur le champ de bataille et ce système rempli de contraintes devient problématique. Je…je sauverai ton héritage génétique et ceux de tes alliés. La définition de super-héros ne sera plus limitée à la possession de pouvoirs Métas, Rachel.


1 heure plus tard, salle de conférence

- Je suis presque contrariée. Vous devenez désespéré, monsieur le président.

- Vous êtes mal placée pour vous plaindre et de la manière dont vous traiter ce monde.

- J’ai déjà installé mes dossiers à travers votre système internet. Le temps que quelqu’un puisse trouver la moindre faille le dernier vote de la Chambre arrivera le lendemain.

Sa méthode de contrôle mentale est différente du modèle habituelle plus agressif répertorié parmi les mutants et autres métahumains. Comme un murmure qui influence juste la pensée le liquide organique du cerveau s’en voit modifié et les émotions et autres désirs altérés selon les directives d’une source. Le président est un animal en cage avec des arbitres implantés tant et aussi longtemps que Pilgrim reste dans la Maison Blanche. Mais un rat coincé dans un cul-de-sac finit par se rebeller et répliquer pour sa survie et cet homme trouva une très petite ouverture qu’il doit exploiter. Placer cette femme sous les projecteurs médiatiques était sa seule chance d’alerter quiconque reconnaitrait une oratrice de faible niveau. C’est cela qu’il a vu en Pilgrim lors de la rencontre avec Donovan.

Ils arrivent alors vers la scène avec une salle remplie de gens ébranlés par le résultat au sénat. Le président discute en toute simplicité sa satisfaction du résultat et du soudain engouement du Congrès sur le projet VPA. Sans surprise il encourage la Chambre à décider du sort de la loi dès demain puisqu’aucun délai ne pourra jamais calmer les ardeurs. Un journaliste s’insurge, un homme qui voit le président comme un maniaque pour avoir proposé ce projet. Il fallu deux agents pour l’approcher et le calmer.

- Je refuse de porter le poids tout entier du projet sur mes épaules. C’est pour cela que je souhaite vous introduire à ma conseillère. C’est avec elle que le VPA fut élaboré. Mademoiselle Pilgrim ?

Cherchait-il le suicide politique avec une telle surprise venue de nulle part ? Que cette information fut dissimulée du Sénat va déjà être un gros scandale dans l’actualité de fin de soirée. Quand Veronica prend place devant le podium elle ajustée ses lunettes face à ces flashs lumineux prenant son portrait. Elle se tient sur le podium de bois et commence à prononcer son discours déjà préparé dans son esprit sur la nécessité d’un plan de contingence en vue de futurs chaos qui pourraient débarquer sur Terre. Elle gère son articulation avec précision et fixe droit devant elle une cible invisible au fond de la pièce. Car voyez-vous, Veronica sentait du dégoût devant ces gens. Incapable de les blairer, incapable de ressentir autre chose que du mépris, elle voulait être expéditive et repartir dans sa chambre privée. Son expression rigide ne trahirait pas ses pensées jusqu’à ce qu’une journaliste lève la main tout de suite après le discours artificiel.

- Daily Planet. Mademoiselle Pilgrim, pourquoi cet intérêt envers les super-héros ? Ce projet de loi me parait être une preuve irréfutable.

- Hmm…à part ceux venant de d’autres mondes je trouve que la population humaine stagne depuis trop longtemps. Des millénaires d’histoire et c’est seulement depuis le dernier siècle des privilégiés se démarquent de l’Homme normal. Ils sont des prodiges de l’Évolution et un chemin à parcourir.

- Heu, mademoiselle Pilgrim qu’est-ce que cela à voir avec le VPA ? Vous préconiser de l’extraction d’ADN à des fins nébuleuses. Ils sont des citoyens comme nous et les protections des Amendements les concerne comme tout le monde.

- Un dicton dit : Quand la vie vous donne des citrons, faites de la limonade. Nous devons agir et produire avec ce que la réalité nous procure. Cherchez-vous à oublier ce qui est arrivé avec l’Olympomachie ? Croyez-vous que cela ne pourra jamais se reproduire dans un tout autre style aux États-Unis d’Amérique ? Des exceptions sont nécessaires pour se protéger sinon ce sera encore et toujours plus de chaos, de conflits et de destruction partout où vous poserez le regard.

Elle ouvre grand les yeux quand une vibration et un signal résonne dans ton tympan. Son écouteur furtif (invisible) envoie l’alerte tant attendu concernant la Souri désactivée et essayant de reprendre contact avec la créatrice conformément à sa précédente directive. Les pare-feux devraient faire leur travail sauf que Veronica ne souhaite pas laisser cette tentative intrusion se poursuivre. Elle prétend donc aux journalistes n’avoir rien à rajouter sur ce point et présente ses excuses pour repartir promptement.

- Vous ne pouvez pas partir de la sorte !

- Mademoiselle Lois Lane ! Je trouve votre conflit d’intérêt très « amusant ». Avoir un compagnon aussi spécial vous donne tellement envie de le protéger, n’est-ce pas ? Je peux voir votre expression outrée. Est-ce si difficile de déduire de qui il s’agit ? « Varshlag ».

Ce dernier mot Veronica le dit plus faiblement avant de fixer Lois d’un sourire moqueur. Elle s’éclipse et ignore quiconque sur sa route pour marche d’un pas accéléré vers un bureau, n’importe lequel pourvu qu’elle puisse fermer la porte à clé. Sa visière rouge se déploie et enfin elle pouvait porter son attention sur le signal entrant bloqué par les défenses informatiques.

- Protocole P.H en Stand By. Activation immédiate si tentative de piratage est tentée.

Un clic et la connexion avec souris MS-1754-0121 est établie. Le robot, où qu’il soit, se réveille et d’un bond se redresse sur ses deux pattes en fixant ses capteurs rougeoyant vers les ravisseurs. Veronica pouvait les voir à travers sa souri.

Hall of Doom

La Souris désactivée n’avait plus de « souris » que le nom. Elle avait été démantelée, et, dans le laboratoire de Lex Luthor, elle était soigneusement étudiée par ce dernier et par ses assistantes. Le Hall of Doom était la base principale de la ligue assemblée par Lex Luthor, la Legion of Doom. Un regroupement de super-vilains, même si Lex ne se considérait évidemment pas comme tel. Il n’avait fait que réunir autour de lui des talents particuliers pour l’aider dans sa tâche.

Quand le signal revint à l’intérieur de la Souris, les appareils de Luthor émirent des signaux. Lex était à ce moment-là occupé à une activité bien humaine : il prenait sur la table sa plus précieuse assistante, une Gynoïde qu’il avait conçu lui-même en la dotant de super-pouvoirs supposés lui permettre de rivaliser avec Superman, et qu’il avait nommé Hope.

« Le robot est réactivé… Hmmm… Maître…
-  Oh… »

Lex embrassa Hope une ultime fois, et se releva lentement. Nu, il se rapprocha de la visière de la Souris. Elle avait été séparée du reste du corps, qui était en pièces détachées, chaque morceau de la Souris étant relié par toute une série de câbles et de conducteurs. Laissant Hope reprendre ses esprits, Lex attrapa un verre de vin, et l’avala.

« Nous n’attendions plus que vous. Vous avez attaqué l’un de mes associés. »

Hope s’était relevée, et se rapprocha d’un ordinateur.

« Ce robot est d’une précision remarquable… J’avais d’abord pensé à la Latvérie ou à CADMUS, mais… Il s’avère que j’ignore qui l’a fabriqué… Enfin, jusqu’à maintenant. »

Hope comptait remonter le signal. Si Lex avait conservé la Souris « intacte », ou tout du moins en état de pouvoir être réactivé, ce n’était pas pour rien. Il avait juste attendu que le propriétaire d’origine réactive la Souris pour pouvoir remonter le signal, ce que Hope s’efforçait de faire…

…Jusqu’à ce que, de l’autre côté, le bureau dans lequel se tenait Veronica Pilgrim ne s’éteigne brusquement, tout comme une partie du Capitole. Une coupure d’électricité imprévue, et, tandis que Veronica Pilgrim restait assise sur son siège, il y eut un courant d’air dans son dos.

« Luthor et moi sommes parvenus à la même conclusion. Je vous surveille. »

Une voix rauque, qui émanait de derrière elle… Une voix qui venait de l’obscurité. Pourtant, même si Veronica regardait derrière elle, elle ne verrait rien. Sa seule option était d’utiliser un éclairage séparé, comme celui d’un téléphone portable. Mais, finalement, le courant se rétablit. Il n’y avait personne derrière elle… Mais un petit objet était planté dans un mur. Un objet noirâtre, laissé là comme une signature…

Un Batarang.

Les mots ne serviraient à rien au vu de la scène à travers sa visière rouge. Pilgrim fixe avec une attentive rigidité faciale les traits et la nudité de cet homme chauve qui dans d’autres circonstance la ferait sourire. Elle aussi se retrouvait nue dans sa station spatiale, un geste empreint d’une assurance totale sur son environnement et sur ses interlocuteurs.  Comme un reflet dans un miroir elle conclut se tenir devant un génie de haut calibre et ses doigts habiles commencent déjà taper les touches scintillant sous sa main. Le temps que cet homme complimente la technique technologique de Pilgrim celle-ci obtient un nom après des références croisées des banques de données gouvernementaux et du réseau internet. Lorgnant un œil elle voit le nom de son mystérieux intrus et son sourire commence à s’illuminer. Cet associé dont Luthor fait mention la laisse indifférente puisque son sang est déjà en sa possession. Pas la cible originelle, elle a déjà présumée que les facultés de la créature inconnue ressemblent à celles recherchées.

Ce que Pilgrim a négligé était que le spectacle lumineux des souris contre Jason Woodrue au jardin botanique a bel et bien attiré certains regards. Avant que la conseillère réponde avec un ton similairement confiant toute l’électricité de la pièce s’éteint en un clin d’œil. Sa visière se replie et passe son appareil en mode furtif. Même dans la noirceur elle reste vigilante bien que la femme dans sa milieu vingtaine ne remarque aucune présence. Un souffle froid et un regard la transperce et tourner lentement la tête dans toues les directions ne procurent aucune information visuelle ou contact avec son mystérieux visiteur. La voix rauque lui lance un unique avertissement. Comme pour Luthor quelqu’un d’autre a retracé les Souris jusqu’à la Maison-Blanche. Lorsque lumière fut, Veronica reste assise et fixe avec frustration le batarang planté dans le mur. Bien sûr qu’elle connait le nom du justicier en voyant cette signature. Une figure familière suite à une certaine incursion dans une simulation informatique. Elle reste assise et immobile pour trois longues minutes à fixer l’objet d’un regard tranchant comme un rasoir. Quand assez de temps s’écoula la femme se redresse en prenant ses lunettes sur le bureau. Une onde EMP est déployée depuis son écouteur pour brouiller un possible mouchard caché.

- Son nom est Alexander Lionel Luthor. Un génie avec un reproche exubérant envers les métahumains et aliens. Puis il y a vous. Deux petits génies qui pensent pouvoir m’acculer à un mur. Bande d’amateurs.

Ses lunettes de nouveau posées devant ses yeux elle clique sur un bord. Rapprochée du batarang, les lunettes en apparence anodines commencent à un scan en profondeur des composés chimiques et moléculaires de l’arme de jet. Seulement après l’analyse complète que Veronica prend l’arme et le cache dans une poche de son tailleur. Elle sort tranquillement du bureau et marche dans le corridor en direction des quartiers plus sécurisés de bâtiment.

*Peuh…Il va découvrir mon plan A si je tente d’approcher de la chambre des représentants demain. Une position d’échec…non. Il m’a juste donné l’excuse parfaite pour mon plan B. Enfin, « ils » vont enfin payer pour leur affront. Quant à ce Luthor, j’espère qu’il va aimer mes salutations. Ha…ha…ha…ha.*

3 minutes plus tôt.

La tête de la souris émet un bruit assourdissant par vagues répétées. Des échos puissants et un signal d’alarme s’illumine au niveau de la visière : « Protocole Punk Hazard enclenché ». Le protocole tente une pénétration agressive du réseau privé de la base de Luthor par connexion sans fil. Possiblement que Hope elle-même en ressent des effets de par sa nature Gynoïde. Le protocole a pour intention d’infecter les banques de données et de fuiter tout leurs contenus directement sur l’Internet et vers des destinations prédéterminés par Pilgrim. Qu’à cela tienne, il y avait une autre fonction au Punk Hazard ; le signal de la souris donna automatiquement sa position aux drones de Veronica répondant avec une attaque spécifique. Au moins trois drones survolent aussitôt comme des fusées le ciel au-dessus du Hall of Doom…pour déployer trois bombes au Deutérium directement sur leur tête. Quoi que sera l’effet des explosions n’avait aucune importance. Veronica Pilgrim voulait simplement offrir ses respects à sa manière.

Triskelion
Quartier général du SHIELD

« Je ne suis même pas supposée avoir cette conversation, Batman. Vous utilisez illégalement l’une des fréquences les plus cryptées du monde… Celle-là même que mes propres scientifiques m’ont certifié comme étant inviolable.
-  Je ne souhaite pas discuter de détails techniques, Directrice Hill. »

Dans son bureau, contemplant un écran plat volumineux sur lequel la silhouette de Batman apparaissait, la Directrice Maria Hill émit un léger rictus. Elle était à ce poste depuis des années, et elle se disait souvent qu’elle y était parce que personne d’autre ne voulait sa place. Il y avait des années, désormais, que Nick Fury avait été limogé de ce poste, depuis l’attentat terroriste qu’il avait commandité en Latvérie, et qui avait donné lieu à une réplique particulièrement violente au cœur de New York. Maria Hill était certes la Directrice, mais, même aujourd’hui, il lui arrivait encore de trouver les secrets de Fury. Et, comme elle se le disait, Fury aurait réussi à gérer toute cette merde.

C’était la deuxième fois qu’elle se retrouvait dans une situation délicate, et toute cette histoire autour du Virtuous Prosperity Act lui rappelait la loi sur le recensement des métahumains, et toutes les conséquences néfastes qui en avaient résulté. On parlait sans cesse d’une deuxième guerre civile, et Maria Hill se demandait toujours ce qui avait bien pu passer par la tête de la Maison-Blanche.

« Je suppose que vos services n’ont pas été consultés en ce qui concerne le VPA.
-  Supposez autant que vous voulez, Batman, je suis tenu au secret.
-  Je le sais bien. »

Au sein du bureau, il y avait une grande théorie en vigueur, selon laquelle Batman était Nick Fury. Cela expliquerait sans doute pourquoi personne n’avait jamais réussi à découvrir son identité secrète. Maria était toutefois sûre que Fury savait qui était vraiment Batman, mais cela faisait partie des secrets qu’il avait emportés avec lui en quittant le SHIELD.

« Alors, que voulez-vous ?
-  Le Président des États-Unis n’a jamais soutenu un quelconque projet de loi concernant un regroupement génétique des métahumains. Un tel projet n’a également jamais été discuté par les différents ténors de son parti. On dit que ses adversaires enviosageraient une procédure d’impeachment pour éviter que le pays ne s’embrase encore.
-  C’est bien, Batman, vous lisez donc le Times ! ironisa Maria Hill.
-  Le VPA est un écran de fumée, Directrice Hill. La Ligue est disposée à collaborer avec votre organisation… En-dehors des protocoles usuels.
-  Qu’est-ce que vous voulez dire ?
-  Il y a un fil conducteur qui commence à se dessiner, une toile que vous avez sûrement aperçu, vous aussi. Elle commence au Japon, quand le Palais Impérial a été assiégé.
-  Qu’insinuez-vous ?
-  Je n’ai que des hypothèses, mais, si vous voulez vous faire vos pistes de réflexion, je vous conseillerai d’enquêter sur le parcours de l’une des conseillères qui accompagne notre Président… »

Maria Hill resta silencieuse, et fronça les sourcils. Batman coupa la communication, mais il n’avait pas eu besoin de prononcer le moindre nom pour que Maria sache à qui il faisait référence…

Veronica Pilgrim.

Sa couverture est proche de la perfection. Ses premiers jours à étudier les concepts de profil civil, profil scolaire, profil professionnel, profil médical et profil judiciaire lui font voir de nombreux sujets à couvrir pour tisser son identité terrienne. Elle a obtenu le nom des meilleurs institutions et parfois aussi celles d’un degré inférieur au plus prestigieux des environnements. Trop de bonnes écoles est trop suspect après tout. Chaque organisations essentielles se sont vues implantés d’un fichier sur Veronica Pilgrim afin de la faire passer pour une citoyenne un niveau au-dessus de la moyenne des gens. Tout ce qui comptait pour elle était que cela tienne au moins 24 heures. Le problème n’étant pas la fiabilité des données et informations faussement fournies mais qu’on commence à tout doucement porter des regards dans sa direction. Cette satanée presse n’a pas raté son opportunité pour jeter le goudron et les plumes sur la conseillère et sa sortie outrageante de la salle de conférence. Cette moquerie de meute n’a aucun impact sur Veronica, même si l’étrange émotion gonfle dans sa poitrine. Le dindon de la farce se révélera d’ici peu. Très bientôt.

Veronica retourna à nouveau dans le bureau ovale avec un document encadré dans une bordure de cuir noire. Le regard de la conseillère est déjà un signal d’alarme criant pour le président sentant une crainte profonde l’envahir. Aussitôt que l’antenne de l’écouteur sortit de son carquois l’homme d’état est collé à sa chaise et paralysé de tout son corps comme une statue qui heureusement peut respirer. Veronica approche d’un pas lent et lourd à la fois pour jouer avec les nerfs de sa proie. Un sourire se dessine et une voix      froide souffle de ses lèvres.

- J’ai décidé que demain votre Chambre des Représentants décidera d’elle-même du sort du VPA. Vous avez réussi, monsieur le président, vous avez réussi à m’exposer à certaines personnes d’intérêt. Ma fois, une victoire est chose rare contre moi. J’espère que vous avez eu votre petit orgasme car j’ai une surprise pour vous.

Elle dépose le beau document sur le bureau et laisse l’homme lire ce qui est écrit. En quelques secondes son sang se glaça et son visage se déforme sous l’effroi et la panique extrême. Il essaye de toute sa volonté à presser le bouton d’alerte jusqu’à en grogner de colère lorsque les arbitres de Pilgrim l’arrêtent. Son cerveau pétille comme des feux d’artifice et va jusqu’à souffrir sous la douleur. Veronica ajuste le degré d’intensité des ondes à son maximum. D’un bras qui s’agite avec l’incontrôlable agitation d’une victime d’Alzheimer il prend un stylo noir et la pointe presse au niveau de l’endroit ou une signature doit être placée. Chaque lettre arrive l’une après l’autre avec une lenteur aberrante due à la résistance du président. Il compte bien lutter jusqu’au bout mais la conseillère le fixe d’un regard sinistre.

- Vous êtes folle ! Jamais les autorités ni le Congrès ne laissera ce document être exécuté. Cette enfreinte à la Constitution annulera toute réaction du gouvernement en sa faveur !

- Je ne cherche pas une action…mais une certaine réaction.

- Ne me dites pas que vous êtes une de ces… « Personnes » ?

- Disons juste que votre réussite va vous coûter très TRÈS cher…

L’ombre de Veronica surplombe la figure du président terminant sa signature. Si elle le pouvait, cette même ombre se mettrait à sourire diaboliquement de toutes ses dents.

Pendant ce temps

Deux évènements survenaient à deux points différents sur la côte Est américaine. La première est une attaque surprise sur un boulevard d’une cité où un transfert de prisonnier était en cour. Roulant en boule sur le bitume les souris sont de retour pour continuer leur mission. Comme des chauffeurs enragés ils bousculent le van avec un prix inestimable à l’intérieur. Les gardes roulent plus vite et celui du côté passager lance l’alerte aux autorités avoisinantes. Une souri sautille et tombe sur le toit du van qu’elle déchire de ses griffes. Un coup de panique et encore plus de bousculades finissent par renverse le véhicule. Les deux hommes sont mis K.O par des coups de boule après que leurs tirs ricochent sur le blindage des machines. Leurs gueules ouvertes, elles avancent vers les portes fermées sentant leur proie qui lance des gémissements. Une mâchoire arrache la porte pour révéler nulle autre que Crystal Frost, alias Killer Frost. Elle porte des menottes spéciales conçues à prévenir une attaque de son pouvoir de glace. Les souris lancent un hurlement d’acier et se jettent sur leur cible pour lui prendre son sang.

À plusieurs centaines de kilomètres de là une autre bagarre fait rage. Celle-ci a plus de cris mais avec moins de faveur pour les souris en chasse face à une adversaire beaucoup plus redoutable encore. Déjà plusieurs robots sont détruits et les autres apprennent les facultés de cette femme en noire et blanc dont le regard est synonyme de mort imminente. C’était Silver Banshee que les souris tentent d’atteindre avec leurs tentacules mécaniques et les attaques au laser chimique. Son endurance surhumaine rendait la tâche très ardue bien que leurs défenses sont un adéquat pare-feu contre les attaques soniques de la supervilaine.

À Utopia, Scott regardait avec nervosité le journal télévisé. La Chambre des Représentants avait une lourde responsabilité en jeu, et les manifestations allaient bon train. Scott lui-même en avait organisé une à San Francisco, protestant avec véhémence contre ce qui, selon lui, conduirait à une nouvelle chasse aux sorcières contre les mutants. Le Sénat avait voté en faveur de ce projet de loi controversé, dont on peinait encore à comprendre comment les différentes commissions parlementaires avaient pu l’approuver. D’aucuns dénonçaient avec force la corruption du Congrès, voyant dans ce texte l’émanation de l’État profond, cette théorie si chère aux différents complotistes qui affirmaient que le pouvoir américain était confisqué par une haute administration qui appliquait sa politique indifféremment des votes des électeurs. Un concept qui ne semblait pas si complotiste que cela quand on regardait le poids central de la haute-administration dans le fonctionnement d’un État. Quoi qu’il en soit, maintenant que le Sénat avait voté en faveur du projet de loi, la Chambre des Représentants devait également se prononcer.

« …Vote sous tension alors que les oppositions à ce projet de loi se multiplient, y compris sur la scène internationale. La France a manifesté ses plus vives inquiétudes à l’égard du projet de loi controversé, et des députés français souhaitent d’ores et déjà inscrire dans la Constitution française la protection du génome humain. »

Scott soupira doucement, et se retourna. Belle et fatale comme à son habitude, Psylocke venait d’entrer.

« La politique ne me passionne guère, Scott.
-  Je crains fort que le texte ne soit adopté. La côte de popularité du Président s’effondre, et les démocrates pourraient y voir l’occasion d’affaiblir encore plus ce dernier en laissant le texte être voté. »

Psylocke se déplaça lentement, comme si elle avait anticipé ce que Scott aurait pu dire.

« Je peux te le confirmer : Wolverine a été attaqué… Et il n’est pas le seul. »

Psylocke lui jeta un exemplaire du journal sur la table. Un entrefilet était consacré à l’attaque d’un convoi cellulaire destiné à emmener Killer Frost d’une prison à une autre. On attribuait l’attaque à un groupe non identifié. Scott observa l’information avec inquiétude.

« Logan a parlé de robots… Ressemblant à des souris métalliques.
-  Ces attaques ne ciblent pas exclusivement les mutants. Nous avons un nouvel ennemi sur les bras, et il est plutôt gourmand. »

Cela allait-il l’amener à devoir se rapprocher de Wolverine ? Cette idée lui répugnait, mais, parfois, nécessité faisait loi. Quelque chose lui disait que, face à un ennemi aussi ambitieux, et aussi bien informé de leurs positions respectives, il allait devoir rencontrer certaines personnes…

Le jour J est arrivé. Le débarquement de Normandie, l’attaque de Pearl Harbor, les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, ces évènements passés seraient bientôt rejoint par ce vote ultime au sein de la chambre des représentants. Face à la croissante nervosité des manifestations certains voyaient la fin du monde arrivée à grand pas quoi que le résultat du vote soit. L’entrée en scène des députés s’accompagne de chuchotements et de multitude de regards inquiets parmi l’audience dans les estrades de l’étage supérieur. Veronica Pilgrim n’est nullement présente à l’intérieur comme à l’extérieur de la chambre. L’avertissement du Chevalier Noir l’empêche de s’approcher des alentours. Elle n’a aucune intention de lui fournir la moindre preuve de sa culpabilité ou indice majeur sur ce qui se tramait au sein de la Maison Blanche. À la place de faire acte de présence la conseillère se concentre sur ses opérations personnelles face à l’ordinateur du bureau. Une petite idée la fait glousser d’amusement ; La côte Est étant entre les bonnes mains de ses souris, il restait juste un coup de théâtre à mettre en place pour la côte Ouest. Un pari incroyablement arrogant mais dont l’échec possible n’apportera aucune conséquence grave à ses plans. Un dernier détail lui fait par contre froncer les sourcils; aucun résultat n’est revenu de l’attaque sur Silver Banshee. Veronica examine de nouveau le profil de cette femme et grogne d’exaspération. Les fortes probabilités d’une connexion entre Banshee et ce Alexander Luthor pourrait signifier que ce tierce parti ne restera pas silencieux très longtemps. Et malgré tout Pilgrim s’adapte déjà à ce nouveau facteur.

Dès le début de la session de la Chambre, il fut annoncé par le Speaker que personne n’aura l’autorisation de réagir verbalement durant toute la durée du vote. Aucune forme d’influence ne serait tolérée sous peine d’être escorté de force par les agents fédéraux. Et comme pour le Sénat la question repose sur l’approbation du VPA. Comme le Sénat l’ordre du jour démarre avec une répartition des votes entre le Oui et le Non. La différence, au soulagement des experts et téléspectateurs est qu’aucun député n’eut une réaction soudaine comme pour Donovan Hawkes. Avec des centaines de députés présents pour placer leur décision la session est plus longue avec une légère avance du Non. Vers la fin, il restait 5 démocrates et il suffit alors d’un dernier Non pour que le projet soit refusé. Le monde entier attend alors que le « Aleksandrovich Arkhipov » américain se manifeste pour mettre fin à ce terrible cauchemar.

Night Nurse’s Clinic, Chinatown, New York

Après l’incident de Tokyo, Carol Denvers se retrouva dans un très long coma suite à ses profondes blessures et la perte majeure de sang. Les autorités et le SHIELD furent efficaces à prévenir un terrible trépas et à la conduire vers un lieu plus adapté à sa convalescence. Le meilleur endroit, décidé par ses proches, fut cette clinique secrète, discrète, où on traite justement les superhéros en tous genres. Linda Carter termina l’examen routinier de Carol avant de la laisser se reposer en paix. Sans le savoir des invités cachés par du camouflage optique se sont infiltrés dans la clinique. Attentifs et précis ils roulent dans le corridor désert comme un groupe d’énormes billes métalliques. Trois d’entre eux entre dans la chambre de Capitaine Marvel et désactive leur camouflage. Silencieuse et avec la gueule ouverte comme des monstres d’horreur, ils s’avancent et une souris sautille sur le lit. La seringue se déploie et lentement la tête du robot réduit la distance entre elle et le cou de Carol.

C’est alors que la porte s’ouvre et que deux figures font leur apparition. Jessica Jones alias «Jewel» et Luke Cage alias «Power Man» étaient un couple de métahumains mariés et parents de Danielle Cage. Venant visiter leur ami commun, ils sont sous le choc à la vue des souris. Luke saute aussitôt sur le robot sur le lit et le jette avec force contre un mur qui s’éventre sous l’impact. Une autre souri sort les griffes de ses pattes et tente de lacérer l’homme musclé sans effet. La résistance physique de Luke Cage est trop bonne pour être percé par ces griffes. Il prend le robot et lui arrache la tête.

- Shit, d’où viennent ces saloperies ?!? Alerte les Avengers et le SHIELD, Jessica ! Je ne laisserai aucun s’approcher de Carol !

Jones se retire rapidement dans le corridor tandis que son mari est aux prise avec le dernier robot faisant subitement preuve de plus d’agilité pour éviter des mains dangereuses. L’audible vacarme n’empêche pas la femme d’ouvrir une voie de communication.

- Ici Jessica Jones, membre des Avengers. Alerte prioritaire depuis le Night Nurse’s clinic ! Carol Denvers, Luke Cage et moi-même sommes attaqués par des machines inconnues. Ils essayaient de piquer Capitaine Marvel d’une seringue !

Venant de nulle part quelque chose d’invisible gifle Jones à la figure. Désactivant à leur tour le camouflage les autres souris de la meute se manifestent dans le corridor et braquent leur laser chimique vers Jewel pour un tir simultané. Sa durabilité ne la protégerait pas de cette attaque et se retrouve au sol pour esquiver les rayons qui travers les murs jusqu’à toucher le bâtiment avoisinant. Les machines voient leur chance et tombent sur Jones afin de planter leurs aiguilles dans sa chaire.

- Jessica !!!

Luke finit enfin par mettre son adversaire en pièces et se rue au secours de sa femme en tapant les robots de son pied. Deux furent détruits avant que les autres ne se mettent en boule et prennent la fuite avec leur échantillon.

Utopia, Baie de San Fransisco, Californie

Il y a quelques temps de cela, un petit bateau s’était aventuré sur les récifs escarpés de la base militaire de la mutanté. Ce jour-là c’était une jeune femme seule qui s’était aventurée en ces lieux pour se retrouver dans de palpitantes péripéties. Aujourd’hui un évènement similaire allait se produire. Sauf qu’à la place d’un bateau de pêche inoffensif un vaisseau plus gros est en approche vers la baie. Ce pétrolier apparut depuis l’horizon du Pacifique et se dirige rapidement vers Utopia droit devant. La communication est morte et il continue sa course jusqu’à faire une manœuvre de déviation. Son poids ne parvient qu’à le retourner à 90° degré afin que seul le flanc risque de percuter le récif. Bref, l’absence flagrante de l’équipage pose un énorme problème puisque le navire semble désert et opérer seul. Une signature thermique est détectable depuis les appareils de détection d’Utopia laissant suggérer un réacteur sous tension ou autre chose de placé dans la cale. Une inspection des quartiers révèlera des humains inconscients et d’autres lacérés à mort par des traces de griffures.

Ce qui arrivera ensuite sera rapide ; Le premier mutant ou mutante entrant dans la cale se retrouvera enfermée dans la pièce avec une meute de souris l’encerclant et rugissant de leurs cris de métal. Un piège fut déclenché pour la prochaine cible parmi de nombreuses autres attaques à travers le pays.

Les réflexions de Scott se heurtèrent à la venue d’un pétrolier. Les signaux d’alarmes retentirent, émanant tout d’abord des garde-côtes, qui signalèrent ce bateau. Un pétrolier qui avait dévié de son cap, et où personne ne répondait. Les garde-côtes ne purent le stopper, leurs bateaux-pilotes ne pouvant évidemment pas stopper un bateau d’une telle importance. L’alarme d’urgence résonna donc à travers Utopia, et Scott se mit rapidement en ordre de bataille. Utopia n’était pas une école, c’était une forteresse militaire, et il était en lien avec le O*N*E, le Bureau des Urgences Nationales. Créé par le docteur Valeria Cooper, c’était ce bureau qui avait été créé à l’issue de la CAS, la Commission des Affaires Surhumaines. Le docteur Cooper était bien connu des mutants, car elle avait été chargée par le gouvernement américain d’étudier l’émergence des mutants. Elle avait à ce titre contribué la Freedom Force, l’une des premières versions d’escadrons-fantômes, qui n’existaient dans aucun registre officiel de l’armée, car composés de super-vilains travaillant pour le gouvernement en échange de réduction de peine.

On devait notamment à Cooper la révolution instaurée au sein de l’O*N*E suite au M-Day. Elle avait fusionné le concept des Sentinelles avec celui des technologies Stark. Les Sentinelles étaient un vaste programme privé et public, visant à produire des robots géants destinés à combattre les menaces métahumaines. Hélas, ces Sentinelles avaient fait face à d’importants problèmes de fiabilité, l’intelligence artificielle des Sentinelles se révélant trop souvent instable, défaillante, ou corrompue. Le docteur Cooper avait réussi à faire des Sentinelles des méchas géants pilotés par des humains, et, suite au M-Day et aux attaques incessantes de fanatiques religieux contre les mutants, l’O*N*E avait déployé des Sentinelles pour protéger les mutants… Autant que les humains. Utopia disposait ainsi en permanence d’une Sentinelle destinée à protéger les mutants, et, de manière plus générale, on désignait au sein de l’O*N*E les Sentinelles pilotées comme faisant partie de la « Sentinel Squad O*N*E ».

Quand le pétrolier échoua à côté d’Utopia, Scott et les X-Men d’Utopia s’étaient déplacés, et Scott laissait la Sentinelle se déplacer. L’énorme monstre rouge d’acier se posa entre eux et le pétrolier, scannant l’intérieur du bateau.

« Sergent Steele ?
-  Je détecte des sources de vie, Cyclope, mais aucune réaction.
-  D’où vient ce navire ?
-  Je ne sais pas. Nous interrogeons les autorités portuaires de San Francisco, et nous recherchons son numéro d’identification. »

Scott n’aimait pas ça. Il décida finalement de grimper à bord, en compagnie de Psylocke et de Colossus. Ils grimpèrent à bord du navire, et constatèrent vite que l’équipage avait été attaqué.

« Appelez les urgences, Sergent Steele, ce navire a été attaqué.
-  Le manifeste de bord vient d’être communiqué. C’est un pétrolier qui a traversé le Pacifique. Il a été visiblement attaqué en cours de route… »

Colossus descendit les escaliers menant à la cale, et ouvrit une porte… Pour qu’une Souris lui saute dessus. Sa peau se transforma alors en acier, et Colossus grogna, avant d’attraper la Souris, plantant ses doigts dans sa gueule. Les crocs en acier de la Souris se mirent à serrer, mais sans pouvoir trancher les doigts de Colossus, qui brisa la mâchoire de la Souris.

« Des robots ! »

Et il y en avait beaucoup…