The Multiversity

Le premier qui le vit arriver s’appelait Luis Vecchio. Un réfugié qui venait d’arriver en Allemagne, et qui avait trouvé de l’emploi comme ouvrier, son objectif étant désormais de bénéficier des conditions du regroupement familial pour ramener sa famille avec lui. Ce matin, Luis participait aux travaux importants entamés il y a quatre ans pour reconstruire un château-fort traditionnel allemand. Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, le château avait été totalement rasé il y a plusieurs années, suite à un troublant phénomène, un séisme qui avait surpris beaucoup de gens. La famille des Heinstein se composait alors d’une unique héritière, mais l’État allemand n’avait pas réussi à la retrouver. Son corps avait sans doute péri dans le séisme, entraînant sa chute dans les profondes grottes souterraines sous le château. Les experts estimaient légitimement qu’elle était tombée dans une nappe phréatique. Les juristes allemands s’étaient divisés pendant des mois, car les Heinstein n’avaient plus aucun héritier présomptif, de sorte que le château-fort tomba sous la propriété de l’État.

C’est en allant uriner dans les toilettes chimiques qu’il avait vu le corps remonter à l’air libre. Un homme, tout nu. Luis se précipita vers elle, et siffla, appelant le contremaître. Le jeune homme échoua sur la rive, et ne dit qu’une seule chose en revenant à lui, quand on le traîna hors de l’eau :

« SAORI ! »
Quatre ans avaient passé.

Quatre longues années.

L’humanité avait survécu au passage d’Hadès, à la dernière Guerre Sainte, et tout semblait être revenu à la normale. Seiya se tenait maintenant devant la fin de son voyage. Son retour attira les médias locaux, et, alors qu’il reprenait ses esprits, réfléchissant à la suite, deux individus en costumes et avec des lunettes noires étaient venus le voir à l’hôpital où il séjournait. La première était une femme à la peau basanée, avec une longue chevelure brune, Kendra Jones, et le deuxième un homme, Craig Beckaert. Deux agents spéciaux du SHIELD qui conduisirent Seiya dans un centre de haute sécurité.

Seiya n’avait jamais entendu parler du SHIELD, mais constata que ceux-ci étaient plutôt bien renseignés. L’organisme de contre-espionnage spécialisé dans le paranormal avait ouvert une enquête lorsque toute la famille des Heinstein avaient été massacrée. La tuerie avait été attribuée à un attentat terroriste particulièrement violent, qui avait diffusé un gaz mortel et radioactif.

« C’est ce que nous avions dit à l’époque… Et, quand le SHIELD dit quelque chose, on l’écoute.
-  Nous connaissons l’existence des Dieux, Monsieur… Seiya ? Je n’ai pas votre nom de famille.
-  La Fondation Graad ne s’est pas donnée la peine de vous en donner un. »

Le SHIELD menait une enquête de longue haleine, et la présence de Seiya sur l’ancien Château des Heinstein amenait deux enquêtes à se croiser : celle consacré aux Heinstein, et celle centré sur la Fondation Graad, sur les nombreux enfants que Mitsumasa Kido avait rapatrié à son orphelinat. Ils savaient que les Chevaliers existaient, puisque Saori avait annoncé publiquement leur existence, et avaient des photographies satellites de Rodorio et d’une sorte de « zone blanche » au-dessus… Une zone blanche où, il y a environ quatre ans, des touristes avaient entendu de puissantes explosions. Des pics d’activité magique très élevés avaient également été repérés sur place.

« Je veux juste retourner chez moi, à Rodorio… »

Les deux agents se regardèrent entre eux, avant de poursuivre :

« Nous sommes au courant, vous savez. Le dôme qui recouvre la région aux alentours du Sanctuaire est similaire à celui qui recouvre une île au large de la Méditerranée… Themiscyra.
-  La seule chose qui nous interpelle, c’est de savoir pourquoi les Dieux ont décidé de revenir parmi nous, et ce que Mitsumasa Kido cherchait à faire. Nous avons eu vent de rumeurs sur l’orphelinat, sur les traitements que les enfants qui vivaient là-bas ont subi… Mitsumasa Kido graissait la patte des pouvoirs publics. »

Seiya encaissa pendant plusieurs jours ses conversations avec le SHIELD, et leur indiqua tout ce qu’il savait, autant que possible. Les agissements de Mitsumasa Kido ? Il haïssait toujours ce vieillard sénile, mais ne pouvait rien dire sur les raisons ayant poussé Mitsumasa à agir comme il l’avait fait, car rien n’était clair. Seiya préféra laisser passer pour lui son voyage mystique dans le Sentier de la Tortue, et indiqua le reste. La trahison initiale du Grand Pope, la résurrection de Poséidon, puis celle d’Hadès, et les évènements subséquents, dans les grandes lignes.

« Nous allons vous ramener à Rodorio. Mais nous n’en avons pas fini, Monsieur Seiya. Que ce soit avec vous, avec la Fondation Graad, avec Saori, ou même avec les Dieux. C’est nous qui protégeons la Terre, maintenant.
-  C’est supposé m’impressionner, votre menace à deux balles ? »

L’agent Beckaert sourit doucement.

« Si je voulais vous menacer, je vous annoncerai larguer Hulk sur votre sanctuaire. Nous ne sommes pas vos ennemis… Mais les temps ont changé. Pensez à ça, quand vous retrouverez votre dame. »

Ils lui avaient donné un téléphone portable. Celui-ci était déjà bien rempli, mais Seiya ignorait si les communications électroniques passaient à l’intermédiaire du Sanctuaire. Il en doutait, à vrai dire, et, dans l’absolu, il n’en avait pas grand-chose à faire. Toutes ses pensées se tournaient vers Saori.

Les agents le déposèrent à une gare, à Athènes, qui fila vers la région de Rodorio. Rodorio étant sur une île, il utilisa l’un des bateaux ravitaillant régulièrement l’île, puis termina à pied. Ce n’était pas la première fois qu’il rejoignait le Sanctuaire, et, même si celui-ci était entouré de montagnes dangereuses, Seiya connaissait le chemin par cœur. Et son cœur, justement, palpitait en escaladant les monts entourant le Sanctuaire.

*Saori !*

Jadis, il avait haï cette jeune gamine insupportable, prétentieuse et odieuse. Maintenant, elle lui manquait cruellement. Même sans son armure, il escalada les montagnes, trouvant les sentiers oubliés, et traversa un dédale sinueux. Il arriva alors devant le Sanctuaire, et soupira doucement, sentant le Cosmos d’Athéna, qui englobait les lieux.

Le Sanctuaire avait commencé à refleurir. Quand il l’avait connu, c’était un endroit morbide, qui dépérissait avec l’absence de Saori. Seiya descendit donc. Aurait-il vraiment besoin d’annoncer sa présence ? Le plus probable était que Saori avait sans doute dû sentir sa présence…

Cette nuit-là, j’avais mal dormie, il faisait chaud, trop chaud… de plus j’avais fait un horrible cauchemar, ou je revoyais encore et encore la mort de mon Seiya. C’était une de ces nuits ou pour le moindre son, l’on sursaute et l’on se réveille. Ce matin-là, je me suis levée plus par habitude que par réelle envie. C’était une de ces journées ensoleillée  dans l’île du Sanctuaire, ou le temps paraissait très long. Je regardais la neige tomber sur le Sanctuaire, neige qui semblait vouloir rester.

Encore une journée qui allait devoir passer très lentement, heureusement, j’avais fait faire quelque aménagement dans mon temple, l’électricité et le gaz avaient été installés, ainsi qu’internet, ce qui me permettait d’être toujours en contact avec la Fondation Graad quand j’étais au Sanctuaire. Je soupirais, tout en allant dans les termes sacrés du Sanctuaire. Seuls le Grand Pope et la réincarnation d’Athéna sont en mesure de les utiliser. Comme je suis de retour, l’utilité du titre de Grand Pope n’a plus lieu d’être, je suis la seule à les utiliser maintenant.

Retirant ma robe immaculée blanche, j’entrais dans les eaux chaudes pour me délasser de ma mauvaise nuit. L’eau me lava de mes cauchemars, je soupirais à nouveau, mais d’aise. L’eau était chaude mais pas brûlante, juste ce qu’il fallait. Je marinais dedans pendant deux bonnes heures, puis j’en ressortis avant de m’essuyer avec des serviettes propres.

Je me dirigeais dans la salle d’audience, passant devant la God Cloth de Pégase en forme de totem, celle-ci brillait de mille feux, ce qu’elle n’avait jamais fait depuis… depuis la fin de Guerre Sainte contre Hadès. Elle avait toujours été là, depuis la disparition de Seiya. Personne n’avait réussi à revêtir cette Cloth, d’ailleurs, personne n’avait voulu la God Cloth du Saint de l’Espoir. Alors que je caressais doucement l’armure, je ressentis, l’espace d’un instant, le puissant Cosmos de Seiya. Cela m’arrivait souvent, depuis que j’avais repérée son Cosmos dans une autre dimension.

Je secouais la tête, ça ne pouvait pas être vrai, ce n’était qu’une impression et pourtant… je sus qu’il était vivant et qu’il était de retour sur l’Île du Sanctuaire. Il revenait enfin, il était présent ici. Il était là, Seiya, je sentais son Cosmos qui montait les sentiers sinueux menant au pied des douze maisons.

Quatre ans, quatre longues années à l’attendre et maintenant, il était au bas des Douze Maisons… je donnais l’ordre télépathique de le laisser passer. Je pense que même si je ne l’avais pas donné, mes Gold Saints l’auraient de toutes manières laissé passer. Son Cosmos était si puissant et pourtant, je sentais qu’il était encore blessé… que s’était-il passé ? Pourquoi était-il dans cet état ? Qui avait-il affronté… que de question sans réponse pour l’instant, mais j’espérais qu’il me répondrait.

Il grimpait rapidement, à une vitesse normale sur la route des Temples, lui qui pouvait dépasser la vitesse de la lumière et vaincre la protection dans laquelle je les avais enfermés durant la bataille d’Hadès, il faisait durer le plaisir. Rien ne me faisait plus plaisir de le voir devant moi, et pourtant, il prenait un malin plaisir à prendre son temps. C’était, pour moi, une torture et en même temps, j’appréhendais ces retrouvailles...

Plus de mille fois, j’étais imaginée ce retour dans mes rêves, et plus de mille fois, je l’avais perdu quand je m’étais réveillée. Etais-je encore de rêver ? Etait-ce encore un rêve ou bien la réalité, parfois, je confondais les deux, mais toujours, je me réveillais… sans lui ! Des larmes coulèrent de mes yeux pers, je ne voulais pas me réveiller ! Je voulais qu’IL soit là, devant moi, bien vivant, pas un rêve mais la réalité !

_ « Ainsi, Seiya est de retour sur Terre… »

Je me retournais pour voir une personne que je n’avais pas revue depuis très longtemps, Arimaspe, le Commandant des Gardiens des Portes de l’Olympes. Un archange devenu un dieu à force de combat. Je souriais, dans aucun de mes rêves, il n’était présent, et comme ce corps ne l’avait jamais vu et que je l’avais reconnu de suite, ce ne pouvait qu’être la réalité.

_ « Il est vraiment de retour ? Je ne rêves pas ?
_ Non, Athéna, tu ne rêves pas, profites bien de lui, je sens qu’il va avoir une nouvelle guerre Sainte, j’espère que tu seras prête, toi et tes Saints. »

Je hochais la tête, si Seiya était de retour, une nouvelle Guerre Sainte allait peut-être débuter, une Guerre Sainte terrible, telle que je l’ai vue, il y a deux ans. Arimaspe ne portait pas sa Kamui, ce qui voulait dire qu’il était là pour me prévenir et que le danger n’était pas encore tangible. Mais il fallait que Shaina libère son Cosmos, et devienne le treizième Gold Saint.

_ « Merci, de me laisser du temps pour lui et moi… il y a longtemps que je l’attends.
_ Je sais… profites bien de ces quelques jours, le voilà. Il aura pris son temps le bougre ! »

Puis il quitta le temple pour remonter vers l’Olympe, un des passages vers le monde des dieux de l’Olympe se trouvait derrière la statue à mon effigie, je venais de m’en souvenir. Statue qui n’était que ma Kamui en fait. Le temps que je me retourne vers l’entrée de mon temple et je sus qu’il était devant le temple derrière les portes, il portait des vêtements neuf et pourtant, je sentais qu’il n’était pas totalement remis de ses blessures. Je n’arrivais pas à parler, moi qui voulais lui dire tellement de chose, j’étais là, sans voix à le regarder. Et il ne disait rien, il me regardait seulement. Il lui fallut près d’une minute pour dire ces deux mots :

Non, ce n’étais pas un rêve, c’était bien sa voix, une voix ferme même si son corps était meurtri, son Cosmos s’embrasa soudain faisant s’ouvrir les portes de mon temple. J’étais là, sans pouvoir, réagir en le voyant. C’était un rêve, ce ne pouvait pas être autre chose, quatre ans que j’attendais ça. Et je ne bougeais toujours pas tandis qu’il faisait quelques pas vers moi puis qu’il tombait à genoux.

C’était lui, il était là, devant moi, en chair et en os, et ce n’était pas un rêve, non son Cosmos immortel embrasait la salle, faisant vibrer le mien à l’unisson, son Cosmos était tout aussi divin que le mien, sa God Cloth vibra aussi, brillant de mille feux. Je vis son regard, un regard non d’adoration mais d’amour. Je voyais bien ce qu’il ressentait pour moi, là en ce jour béni, il était devant moi.

Il avait les yeux pleins de larmes, comme s’il était heureux de me retrouver et de retrouver le Sanctuaire. Son armure le recouvrit avant même que je ne puisse le rejoindre comme pour s’assurer que le Saint de l’Espoir était bien de retour au Sanctuaire. J’étais toujours paralysée par la joie, une joie immense qui m’emplissait le cœur, car je croyais qu’il était mort, même si au fond de moi, je savais qu’il était en vie. Je n’arrivais pas à bouger.

_ « Seiya… »

Ma voix me parut totalement inexistante. J’inspirais profondément.

_ « SEIYAAAAAAAAAAAA ! »

Je me précipitais vers lui, ma paralysie enfin disparue. Je le pris dans mes bras, et d’une manière qui ne seyait point à une déesse envers son chevalier, je l’embrassais passionnément avant le gifler d’une manière bien peu orthodoxe. Je me dégageais de ses bras en rougissant.

_ « Seiya, God Saint de Pégase… soit le bienvenu dans mon temple et mon Sanctuaire… »

Puis, je lui souris, toujours rougissante.

_ « Je suis heureuse de te revoir… et bien, Saint, que t’est-il arrivé ? Ça fait quatre ans que nous sommes revenu des enfers. »

Pourquoi j’ai dit cela ? Peut-être est-ce ma nature divine qui reprenait le dessus ? Moi qui voulais qu’il soit mon amant, mon premier amant… jamais Athéna n’avait été à ce point amoureuse. Mais était-ce vraiment Athéna qui l’était ? Ou bien moi, Saori Kido, l’actuelle réincarnation de la déesse ?

Seiya constata vite que le Sanctuaire avait bien changé. Quand il arriva sur le sol, plusieurs guerriers ne tardèrent pas à arriver. Seiya n’eut qu’à intensifier brièvement son Cosmos, et les gardes face à lui se troublèrent.

« C’est lui… L’un des Cinq Saints…
-  Le Saint de l’Espoir…
-  LE SAINT SEIYA EST REVENU ! »

Seiya cligna des yeux, un peu surpris. Dire que, jadis, il était considéré comme un pestiféré ici, un étranger venant voler à la Grèce l’Armure de Pégase. Il se rappelait encore des années de formation très difficiles, de Marine tentant de le tuer régulièrement. Les choses avaient-elles changé depuis ? Il avait envie de le croire, car il sentait une aura beaucoup plus pure que quand il était arrivé jadis. Il leva la main un peu gauchement, et la secoua.

« Euh… Bonsoir ? »

Le Chevalier se rapprocha lentement, et frémit alors. Il sentit un Cosmos magnifique exploser, et leva la tête vers le plus haut mont du Sanctuaire. Au centre, le Temple d’Athéna luisait merveilleusement, et il ferma les yeux.

*Saori… Je suis là, Saori, je suis enfin revenu…*

C’était bien elle… Il sentait le puissant Cosmos d’Athéna, un Cosmos apaisé, pur, aussi magnifique que dans ses souvenirs. À chaque fois qu’il avait cru mourir, il ressentait ce Cosmos, qui résonnait dans son cœur. Que ce soit contre Ikki, contre Misty, puis contre les Chevaliers d’Or, contre Saga… Toujours, ce Cosmos était venu, il l’avait accompagné jusqu’à l’Elysion. Il s’avança donc, et nota que des arrosoirs automatiques avaient été installés. Le Sanctuaire, jadis aride, comprenait toujours des terrains d’entraînement, mais aussi de beaux jardins, avec des rameaux d’oliviers, des kiosques rénovés… La Grande Athéna était la Déesse de la guerre, mais aussi de la sagesse. Elle était aussi la Déesse de la stratégie et des inventions, protectrice des héros, patronne des artisans, des arts, et des lettres. La grande protectrice d’Athènes, l’éternelle rivale de Sparte et d’Arès. Il semblait donc logique que le Sanctuaire soit réaménagé pour correspondre à cette vision.

Seiya se rapprocha d’un olivier, et posa sa main sur son écorce, sentant les rameaux d’olivier. Il entendit alors des bruits de pas, et se retourna. Seiya fut surpris de voir…

« Cassios ?!
-  Je n’arrive pas à y croire… Tu es donc bien revenu, le gringalet ! »

Il fut son premier rival au Sanctuaire, une brute avinée qui prenait plaisir à torturer les gens. Cassios s’était par la suite sacrifié pour les aider, révélant son amour pour Shaina, sa propre formatrice. Sons acrifice avait permis de ramener AIolia de l’illusion mortifère du Grand Pope.

« Mais comment est-ce possible ? Tu es mort !
-  Et bien, bienvenue au club ! Quand Athéna a repris le contrôle du Sanctuaire, elle a obtenu auprès de Zeus la possibilité de ressusciter tous les Saints tués…
-  Ah… »

Seiya était ravi de cette nouvelle, mais aussi inquiet. Il se rappela son séjour auprès des Enfants de Maturin, et les avertissements de sa sœur.

*Seules les Moires ont ce pouvoir…*

Il sourit alors.

« Tu formes les jeunes, je suppose ?
-  Oui ! J’ai affronté un Chevalier d’Or, après tout ! »

Seiya acquiesça doucement.

« J’espère que tu ne les brutalises pas.
-  Beaucoup moins qu’auparavant ! Plus sérieusement, je regrette ce que je t’ai fait, Seiya, jadis. Je… Quand j’y repense, je ne sais pas ce qui m’a pris. Ce n’est que quand Athéna est venue au Sanctuaire que j’ai senti le poids de ma culpabilité. »

Seiya le savait, lui, car Seika lui en avait parlé. Si la folie du Grand Pope avait pu fonctionner, si les armures n’avaient pas permis de sentir la présence d’Athéna, c’est parce qu’un poison corrompait le Sanctuaire. Tout laissait croire que ce poison s’était atténué, mais Seiya se rappelait encore les yeux luisants du Magicien. Il sortit de ses pensées, et hocha la tête, s’écartant de Cassios, puis rejoignit la Route des Douze Temples.

Seiya sursauta alors en voyant de grandes statues en marbre. Cinq statues entouraient l’accès au sentier, représnetant les cinq Saints qui avaient permis de triompher d’Hadès : Pégase, Andromède, le Cygne, le Dragon, et le Phénix. Seiya sourit doucement, sentant son cœur se serrer.

*Mes amis… Vous m’avez tant manqué.*

Des poteaux électriques éclairaient désormais le chemin menant au Temple. Seiya entreprit donc l’ascension, rassuré.

Il rejoignit la Maison du Bélier, et croisa Mü. Lui qui n’avait jamais douté d’eux était ému. Mü allait dire quelque chose quand un hurlement retentit :

« BWAHAHAHAHAHA !! SIEYA !!! »

Seiya écarquilla les yeux en voyant une masse jaillir, renversant Mü au passage.

*Mon Dieu, il va me tuer !*

Une masse herculéenne le décolla du sol comme un fétu de paille,e t des pectoraux aussi gros que ses cuisses vinrent l’écrabouiller contre un torse monstrueux. Aldébaran, le Chevalier d’Or du Taureau, avait quitté sa Maison en bondissant à toute allure, et rigola à voix forte, avant d’ébouriffer les cheveux de Seiya.

« Voilà enfin cette canaille de Chevalier ! Ce porcelet qui m’a coupé la corne, héhé ! SEIYA !
-  Al-Aldébaran, tu m’étouffes… »

Aldébaran le relâcha alors, et donna une tape dans le dos de Seiya, qui manqua de le faire tomber au sol.

« Hahaha ! Oui, c’est bien toi, le nigaud un peu gauche qui avait débarqué dans ma Maison comme un va-nu-pieds…
-  Hey !
-  C’est fantastique ! Oui, oui, c’est formidable ! Je savais que tu n’étais pas mort, j’ai toujours cru en ton retour !
-  Tu as pleuré pendant des heures, et tu as juré de faire une grève de la faim pour que Seiya revienne quand notre Déesse nous a ramené, et que Seiya n’était pas revenu… »

Aldébaran haussa les épaules. Les Chevaliers d’Or s’étaient tous sacrifiés pour percer le Mur des Lamentations, rachetant aux yeux des Dieux leur hérésie. Comme pour Cassios, les Moires avaient ramené les Chevaliers d’Or à la vie.

« Tu es toujours ausis malingre, je vais t’inviter à manger un peu, et ça ira mieux ensuite !
-  Je crois que Seiya a d’autres préoccupations que participer à tes festins interminables, Aldébaran…
-  Oh… Oh oui, bien sûr. Notre Déesse a reconstruit le Sanctuaire, mais… Chaque nuit, nous sentons son cœur se déchirer. Elle a beau être une Déesse, c’est le cœur de Saori Kido qui bat dans sa poitrine.
-  Va la voir, Seiya. Tu verras que certaines choses ont changé… »

Seiya acquiesça, et poursuivit son ascension.

La Maison des Gémeaux avait retrouvé son ancien Chevalier, en la personne de Saga. Seiya le regarda longuement, et Saga, heureux de le revoir, présenta au jeune Saint ses excuses pour tout ce qui s'était passé jadis.

La Maison du Sagittaire avait retrouvé son ancien propriétaire, et, quand Seiya arriva, l’Armure d’Or du Sagittaire résonna à sa présence. Seiya la caressa doucement, sentant les émotions revenir. Le testament d’Aiolos était toujours là, et Aiolos le salua ensuite. Les deux s'enlacèrent ensuite, Aiolos étant particulièrement ravi de Seiya, et lui annonça qu'il avait largement dépassé ses espérances... Mais Seiya sentit en lui quelque chose de particulier, comme si Aiolos savait où Seiya s'était rendu, et qui il avait rencontré.

« Nous parlons de tout ça en temps voulu, Seiya. Une Déesse t'attend. »

Aux Poissons, Seiya croisa à nouveau Aphrodite. Considéré comme le plus beau des Chevaliers d’Or, il lui indiqua qu’il attendait désormais de trouver un successeur. Aphrodite ne s’estimait plus digne de porter son Armure, mais Athéna lui avait offert une seconde chance. Aphrodite avait recouvert la dernière portion de roses rouges.

« Non toxiques, j’espère…
-  Bien sûr que non ! »

Ses fleurs permettaient d’apaiser l’affliction de leur Déesse, mais, ce soir, elles allaient dégager un pollen très aphrodisiaque.

Seiya hocha donc la tête, et rejoignit enfin le parvis du Temple. Deux Chevaliers arrivèrent alors… Et Seiya fronça les sourcils en voyant qu’il s’agissait de deux femmes, ne portant pas de masques. Sans doute un nouveau changement de Saori.

« Salutations, Saint de l’Espoir. Je suis Mii du Dauphin…
-  …Et je suis Xiaoling de la Petite Ourse.
-  Euh… Enchanté, Mesdames.
-  Nous faisons partie des Saintias, un corps de guerrières spéciales formé par la Déesse pour la protéger et la servir après la Guerre Sainte.
-  Ah… »

De nouvelles armures avaient donc été forgées. Héphaïstos avait dû faire chauffer ses forges pour produire ces nouvelles Armures. Les deux Saintias saluèrent Seiya, qui passa.

Sa main se posa doucement sur la porte en or massif du Grand Temple. Il se pinça brièvement les lèvres. Un moment d’éternité sembla se suspendre à sa décision, puis il rouvrit les yeux. Son Cosmos s’intensifia, et la porte s’ouvrit alors en grand.

Ici, jadis, il avait défié Saga, et avait bénéficié de l’aide d’Ikki, sans qui il n’aurait jamais réussi à triompher du Chevalier d’Or fou.

Et là, il sentit son cœur défaillir. Les portes se refermèrent derrière lui. Dans sa grande robe blanche, immaculée, avec une longue chevelure violette, Saori se tenait là.

« Saori… » murmura Seiya.

Combien de fois avait-il voulu quitter le Village de Maturin pour être ici ? Combien de fois avait-il descendu le Sentier, avant de se heurter aux écailles de la Tortue ? De l’autre côté, le Magicien riait, attendant patiemment son heure. Et lui pensait à Seiya, la voyait pleurer dans ses rêves, guettant chaque jour le retour de son chevalier.

« Saori… » répéta-t-il alors, comme pour se convaincre qu’il ne rêvait pas.

Cette scène, il l’avait tant fantasmé, tant désiré… Saori hurla alors, et se précipita vers lui, abandonnant son grand sceptre doré. Seiya l’entendit résonner au loin sur le sol, et embrassa Saori. Il plaqua ses lèvres sur sa bouche, et sentit le Cosmos d’Athéna exploser en lui. S’il ne jouit pas, il subit un véritable orgasme cérébral, qui le laissa pantelant. À ce moment, tous les Saints du Sanctuaire purent sentir le Cosmos d’Athéna exploser, comme une sorte de feu d’artifice spirituel.

Saori se détacha de lui après ce baiser, et lui demanda alors ce qui avait bien pu se passer.

« Quatre ans… Je… »

Il se pinça les lèvres, et s’agenouilla alors devant Saori, en prenant un air très sérieux, alors que son cœur menaçait d’imploser.

« Je vous prie de bien vouloir me pardonner, Déesse Athéna. Je suis mort pour vous… Ou, du moins, j’ai vécu une expérience très similaire à la mort. J’ai une longue histoire à vous raconter, Déesse, mais, avant tout ça… »

Il se pinça les lèvres en soupirant, puis releva la tête.

« M’acceptez-vous toujours comme votre Saint ? »

Une question rhétorique, car il savait que la Cloth de Pégase n’avait pas trouvé propriétaire, comme si, instinctivement, elle sentait que son porteur était toujours vivant.

Seiya attrapa alors la main de Saori, et déposa un chaste baiser sur ses doigts.

« La première chose que j’ai vu après l’Elysion, c’était l’orphelinat… Et une Déesse qui s’ignorait encore en train de chevaucher cette canaille de Jabu… Je vous détestais à l’époque… Du moins, c’est ce que je pensais. Mais… En mon for intérieur, je pense avoir toujours su qui vous étiez, et la bonté d’âme que vous dissimuliez derrière cette fausse arrogance. La Déesse en vous, déjà, sommeillait, comme si elle nous appelait à nous manifester. Je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à vous aimer. Déesse Athéna… Saori… J’ai revu ma sœur, j’ai revu l’âme de Seika, mais j’ai surtout réalisé une chose… Je vous appartiens corps et âme, Déesse. Tout ce que je souhaite, c’est revenir à votre service… Et pouvoir continuer à vous aimer. »

En tant que Chevalier, bien sûr…

…Mais aussi en tant qu’autre chose.

Shaina s’entrainait sur l’île d’Andromède ou Junon et elle s’était installées. Les jeunes apprentis avaient appris à ne pas poser de questions au sujet de cette Sainte connue dans tous les Sanctuaires mineurs pour être celle qui a donné son cœur au Saint de l’Espoir et qui n’avait rien eu en retour. Shaina était si concentrée qu’elle faillit ne pas se rendre compte que le puissant Cosmos d’Athéna venait d’exploser d’une manière jusqu’alors inconnue.

Junon dirigea son regard dans la direction du Sanctuaire, et eu un grand sourire sous son masque. Elle n’eut que le temps de retenir Shaina par le bras avant qu’elle ne parte.

_ « Stop ! Je sais que tu l’as senti aussi…
_ IL est de retour, il faut que je le voie !
_ Tu ne bougeras pas d’ici ! Laisses-les se retrouver enfin… depuis le temps qu’elle l’attends.
_ Mais…
_ Tu as fait ton deuil de Seiya, non ? »

Shaina hocha la tête, oui, elle avait fait son deuil mais elle voulait le voir pour lui dire qu’elle ne ressentait plus rien pour lui, pour lui dire qu’il était libre de rejoindre Athéna.

_ « Alors, tu le verras plus tard et tu pourras lui dire tes nouveaux sentiments envers lui. »

Shaina hocha à nouveau la tête.

_ « Reconcentres-toi sur ton Cosmos, il faut réussir à briser ce scellé… heureusement, il a été mal exécuter, cela va me permettre de le briser, ça prendra du temps mais j’y arriverais ! »

Junon soupira et Shaina l’imita.
Je sentis le Cosmos de Shaina s’embrasé un instant, elle savait que Seiya était revenu des Enfers, ma belle-mère venait de l’empêcher de venir ici, j’eu un sourire tandis que je regardais Seiya, le seul homme que j’ai jamais aimé et ce depuis maintenant plus de quatre ans. C’était, pour moi, mon premier baiser et mon Cosmos s’était embrasé d’une manière incroyable que j’en avais rougie. Tout le Sanctuaire, voir même tous les Sanctuaires Mineurs, avait dû le ressentir.

_ « Quatre ans… Je… »

Je le vis se pincer les lèvres, puis s’agenouiller devant moi, en prenant un air très sérieux, je faillis rigoler, voir Seiya sérieux était impensable à mes yeux.

_ « Je vous prie de bien vouloir me pardonner, Déesse Athéna. Je suis mort pour vous… Ou, du moins, j’ai vécu une expérience très similaire à la mort. J’ai une longue histoire à vous raconter, Déesse, mais, avant tout ça… »

Il soupira en relevant sa tête. Je me doutais bien de ce qu’il voulait me parler.

_ « M’acceptez-vous toujours comme votre Saint ? »

J’acquiesçais de la tête, bien sûr qu’il était et sera toujours un de mes Saints, et le meilleur et le seul que je voulais voir revenir ! Il m’attrapa la main et déposa un chaste baiser sur mes doigts. Je rougie à nouveau.

_ « La première chose que j’ai vu après l’Elysion, c’était l’orphelinat… Et une Déesse qui s’ignorait encore en train de chevaucher cette canaille de Jabu… Je vous détestais à l’époque… Du moins, c’est ce que je pensais. Mais… En mon for intérieur, je pense avoir toujours su qui vous étiez, et la bonté d’âme que vous dissimuliez derrière cette fausse arrogance. La Déesse en vous, déjà, sommeillait, comme si elle nous appelait à nous manifester. Je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à vous aimer. Déesse Athéna… Saori… J’ai revu ma sœur, j’ai revu l’âme de Seika, mais j’ai surtout réalisé une chose… Je vous appartiens corps et âme, Déesse. Tout ce que je souhaite, c’est revenir à votre service… Et pouvoir continuer à vous aimer. »

Je rougie encore plus en me souvenant de ce temps… je m’étais excusée auprès de Jabu pour mon comportement indigne d’une déesse. Etant omnisciente sur mes Sanctuaires, je savais que Seiya m’aimait. Il n’osait pas le dire mais je le savais. Je pris son visage entre mes mains et je le regardais droit dans les yeux. Seika se trouvait à Rodorio, ou elle s’occupait de l’orphelinat du village, et elle avait un don sans pareil pour repérer les orphelins qui avait un grand potentiel. Mais pour l’instant et pour les quelques jours qui vont suivre, je ne le voulais que pour moi. Peu m’importait si tous mes Saints savaient pour lui et moi, mais c’était la première fois depuis de nombreux siècles ou Athéna n’était pas morte durant les Guerres Saintes…

_ « Seiya… je t’accepterais toujours et encore comme mon Saint de l’Espoir… avec toi à mes côtés, nous vaincrons tous nos ennemis… »

Je savais qu’une nouvelle Guerre Sainte allait débutée, même si je savais qu’elle serait encore plus terrible que celle contre Hadès.

_ « Je te veux aussi comme compagnon… »

J’ai rougie encore plus.

_ « Je t’aime, Seiya… depuis très longtemps aussi. Même si je ne l’ai compris que durant notre affrontement contre Shaina et Jamian du Corbeau. »

Mon cœur saigna un peu car même si de nombreux Saints étaient revenu d’entre les morts, beaucoup n’était pas encore revenu, Jamian faisait partit de ceux qui n’était pas revenu. Même Cassios, le premier ennemi de Seiya au Sanctuaire était revenu récemment d’entre les morts. Shaina serait peut-être heureuse de revoir son ancien disciple. Ma main caressa le visage de Seiya. Cela m’étonnait qu’il n’ait pas ressenti le Cosmos de Marine dans le Temple du Lion. Même si elle était en convalescence, il aurait dû le sentir… à moins, bien sur, qu’il ne soit focalisé sur moi.

_ « Je suis si heureuse que tu sois revenu, Seiya… très heureuse. »

Plus que tu ne le penses. Je voyais bien que son corps semblait meurtri, il avait des bandages, mais il semblait bien portant.

Seiya était enfin revenu à la maison. Dire que, jadis, il avait détesté cet endroit… La première fois qu’il était arrivé au Sanctuaire, tout ce qu’il voulait, c’était en sortir. L’endroit était austère, aride, et si éloigné de chez lui. L’orphelinat avait été la seule chose qu’il avait connu, dont il se rappelait, et, même si les choses n’étaient pas simples à l’orphelinat, l’absence de ses amis et de sa sœur lui avait cruellement manqué. Il avait haï le Sanctuaire… Mais, maintenant qu’il était revenu, tout ce qu’il avait eu envie, c’était d’y retourner. Seiya s’était accroché à cette idée en traversant une bonne partie de l’Europe. Car le Sanctuaire était son domicile, mais aussi la demeure d’Athéna… De Saori.

Face à lui, la Déesse lui avoua qu’elle le voulait toujours à son service. Seiya hoqueta doucement quand elle le dépeignit comme le « Saint de l’Espoir ».

« C’est un surnom sympa… Je l’aime bien. »

Il se releva alors, tandis que Saori confessa le vouloir, non seulement comme Saint, mais aussi… Comme amant. Il sourit alors, sentant son cœur remuer dans sa poitrine. En soi, il l’avait toujours su, il s’en était toujours douté, mais… L’entendre, ça n’en restait pas moins agréable. Seiya ferma brièvement les yeux, savourant la douce voix de velours de Saori, sentant ses mots rouler dans sa tête. Ses mains se posèrent sur les siennes, et il les rouvrit alors. Saori avoua avoir réalisé ça lors de leur affrontement contre Shaina et Jamian du Corbeau, un souvenir douloureux… Comme tant d’autres.

À cette époque, Seiya était encore partagé. Il se rappelait de l’arrogante gamine qui l’humiliait quand il était plus jeune, cette aristocrate qui les traitait avec dédain. Puis ils avaient dû affronter Ikki, l’un des leurs, et la menace avait ensuite fait immersion quand les Chevaliers d’Argent étaient arrivés. Seiya s’était heurté à son premier véritable palier de puissance. Il se rappelait encore du dur combat contre Misty, mais le dernier avait été Jamian du Corbeau. Le Saint d’Argent s’était éloigné des autres pour attaquer Saori, et Seiya, dans une armure ravagée par les affrontements successifs qu’il avait mené, avait protégé Saori en sautant avec elle du haut d’une falaise.

Il sourit doucement en repensant à ce souvenir.

« Jamian… Quand j’y repense, sauter du haut de cette falaise n’était sans doute pas l’une de mes meilleures idées, mais… Chaque fois que je te voyais en difficulté, je ne réagissais plus comme avant, j’ai toujours agi par instinct, car… J’avais peur de te perdre. »

Le discret sourire du jeune homme s’accentua alors. Il se rapprocha d’elle, et la renifla, caressant ses bras, remontant doucement.

« Ta peau, même ton odeur… Tout ça m’a tellement manqué. J’adore et je sers Athéna comme le plus loyal de tous ses Chevaliers, mais… Je ne sais pas à partir de quand je l’ai réalisé, mais je pense t’avoir toujours aimé, Saori… Toi, cette tête brûlée qui t’imposait sur nous. Comme si déjà, à l’époque, quand tu étais petite, tu savais que nous étions destinés à t’obéir. Et, à chaque fois, tu t’es toujours sacrifiée pour nous. Tu as risqué ta vie à tant de reprises… »

Sa main remonta pour caresser sa joue, et il apposa son front contre le sien. Le temps semblait se suspendre entre eux. Il savourait son odeur, son corps, et son aura, ce Cosmos chaud et bouillonnant, cette âme tendre et vigoureuse. Là, tout autour de lui, Saori l’englobait, l’enveloppait. Il ne faisait, somme toute, plus qu’un avec elle… Symboliquement, pour le moment.

« Je t’aime, Saori… »

Et il l’embrassa alors… Ou, plutôt… Enfin ! Ses lèvres se collèrent doucement aux siennes, et il rouvrit les yeux. Il soupira brièvement, rompit le baiser… Et le reprit alors, plus vigoureusement. Sa main se décala pour attraper le crâne de Saori, et il l’embrassa plus longuement, comme pour témoigner de sa soif, de tout ce désir lancinant en lui et qui ne demandait qu’à sortir. Il s’accola à elle, se lova contre son corps, et poursuivit le baiser, sentant des frissons le traverser, des tremblements nerveux agitant son corps.

Le baiser se rompit ensuite, et il sourit légèrement, ses joues se teintant de rouge, prenant vaguement conscience que son corps le trahissait, et qu’une érection naissante se formait entre ses jambes.

« C’est encore mieux que ce que je pouvais rêver. Mais, pour être honnête… Je crois avoir besoin d’un bon bain » lâcha-t-il alors, un léger sourire gêné sur les lèvres.

Je regardais Seiya, le seul homme que j’avais jamais aimé et j’aimerais toujours. Même Shaina en avait fait son deuil. Mais, au fond de moi, je savais qu’il reviendrait, même Marine le savait au fond d’elle. Je le vis sourire mais je savais que nous étions dans une situation inédite. Depuis plus de cinq mille ans, depuis la première Guerre Sainte contre Poséidon, nos deux âmes se réincarnaient à chaque fois qu’une guerre sainte allait débuter. Mais aujourd’hui, nous étions tous les deux vivants pour la première fois depuis cette guerre.

_ « Jamian… Quand j’y repense, sauter du haut de cette falaise n’était sans doute pas l’une de mes meilleures idées, mais… Chaque fois que je te voyais en difficulté, je ne réagissais plus comme avant, j’ai toujours agi par instinct, car… J’avais peur de te perdre. »

Je le vis sourire de plus bel, son sourire espiègle que j’adorais. Il se rapprocha de moi et me renifla tout en caressant mes bras. Je rougie à nouveau.

_ « Ta peau, même ton odeur… Tout ça m’a tellement manqué. J’adore et je sers Athéna comme le plus loyal de tous ses Chevaliers, mais… Je ne sais pas à partir de quand je l’ai réalisé, mais je pense t’avoir toujours aimé, Saori… Toi, cette tête brûlée qui t’imposait sur nous. Comme si déjà, à l’époque, quand tu étais petite, tu savais que nous étions destinés à t’obéir. Et, à chaque fois, tu t’es toujours sacrifiée pour nous. Tu as risqué ta vie à tant de reprises… »

Je lui souris tandis que sa main me caressa la joue puis il posa son front contre le mien. Sentir son odeur à nouveau, sentir ses bras me caresser me faisait fondre d’amour pour lui. Mon Cosmos Divin brûla pour l’englober pour le chérir, lui qui avait disparu depuis quatre longues années.

_ « Je t’aime, Saori… »

Je répondis à son doux baiser tandis que je le vis rouvrir ses yeux tandis que je fermais les miens… mais il rompit le baiser. J’ouvris les yeux et je le vis rougir tandis que je sentis quelque chose de dur entre ses jambes. Je rougis furieusement aussi, comprenant ce qu’il se passait.

_ « C’est encore mieux que ce que je pouvais rêver. Mais, pour être honnête… Je crois avoir besoin d’un bon bain » lâcha-t-il alors, un léger sourire gêné sur les lèvres.

Tandis que je rougissais de plus en plus. Je sus qu’il n’y avait plus rien qui nous retenait. Je lui pris la main et l’amenais vers les Termes Sacrées du Sanctuaire, qui se trouvaient sous le Temple du Grand Pope. Nous venions à peine d’entre dans l’anti-chambre de celles-ci que j’entendis la voix de mon père, Zeus.

_ « Et pour la faute impardonnable d’Athéna, je la condamne à rester vierge jusqu’à ce que Pégase et elle s’avoue à nouveau leur amour ! »

Je sus alors que Seiya aussi l’avait entendu. Je le regardais car je ne savais pas quelle faute j’avais commise pour que mon père me maudisse comme cela. Je savais que l’âme de Seiya se réincarnait en même temps que la mienne, mais j’ignorais que c’était celle de Pégase… j’avais aimée un cheval ailé ? Cela me semblait bizarre, mais ce cheval ailé était apparu après ma première incarnation… donc ça ne pouvait pas être cela.

Je haussais les épaules, rien ne me retenais aujourd’hui de perdre ma virginité. La virginité d’Athéna et de Saori. J’avais eu de nombreux souvenir qui me remontait régulièrement depuis la fin de la Guerre Sainte contre Hadès. Je n’étais déjà plus vraiment Saori, mais un mix entre Athéna et Saori. Je pense qu’un jour nos deux consciences ne feront plus qu’une. J’espère seulement que la conscience de Saori aura le dessus comme June avait pris le pas sur l’esprit d’Héra.

Je fis brûler mon Cosmos et la Cloth de Seiya le quitta puis reforma sa forme totémique.

_ « Laisses-moi te laver, Seiya. Après tout ce que tu as enduré, c’est la moindre des choses que je puisse faire… en fait, il te suffit de t’immerger dans ces bains sacrés et tu recouvriras toutes tes forces. »

Je lui retirais son t-shirt, son pantalon et son boxer, rougissant en voyant le sexe de l’homme que j’aimais. Après tout, Athéna et moi-même étions encore vierges. Et bien que je me sois renseignée sur le sexe grâce à internet, je n’avais jamais vu de sexe d’homme en vrai. Une fois qu’il fut nu, je me relevais, me retournais et retirais ma robe qui tomba à mes pieds. Je retirais ma culotte, je ne portais jamais de soutien-gorge.

Puis j’entrais doucement dans le bain et me retournais en tendant les bras à Seiya.

Depuis combien de temps avait-il attendu d’être ici ? Combien de rêves avait-il fait où il se revoyait en compagnie d’Athéna ? Le Sanctuaire avait bien changé depuis son départ, et il était sûr qu’il risquait d’avoir des problèmes juridiques. Légalement, il était considéré comme mort. C’est ce que le SHIELD lui avait dit, mais cela n’avait guère d’importance pour lui. Orphelin, Seiya n’avait aucune famille natale, et sa seule véritable famille était ici, au Sanctuaire, et plus précisément là, devant lui. Elle prenait la forme de Saori, qui rougit devant sa déclaration. Une déclaration improvisée, ce qui était d’autant plus surprenant qu’il avait longuement rêvé de ce moment, de cette scène où, enfin, il se trouvait face à l’élue de son cœur.

*Saori…*

Elle n’avait pas besoin d’en dire plus pour qu’il sache ce à quoi elle pensait. Elle se recula lentement, et il la suivit. Ils se dirigeaient vers les thermes du Palais, quand Seiya fronça les sourcils, en sentant une autre présence.  Une présence puissante et terrible, qui se mit à gronder furieusement, tonnant ses mots.

*Zeus ?*

La présence se dissipa aussi vite qu’elle était venue, plongeant Seiya dans l’expectative, lui rappelant aussi les avertissements que la Seika éthérée du Village de Maturin lui avait fait lors de son séjour sur le Rayon de la Tortue. Le Saint fronça les sourcils, mais la présence de Zeus s’évapora bien vite, comme si elle n’était qu’un simple rappel… Et comme si elle annonçait la fin du charme pesant sur Athéna. Vaguement, Seiya se rappela aussi ce qu’Hadès lui avait confié lors de la bataille à Elysion… Comme quoi, Seiya était la réincarnation de l’ancien Saint de Pégase, qui, lors de la première Guerre Sainte, avait réussi à le vaincre.

Seiya sentit alors la main de Saori se serrer sur ses doigts, et elle dévêtit sa God Cloth. Seiya déglutit alors, sentant ses appréhensions s’effondrer au profit de pulsions bien plus normales et matérielles. Il sourit alors, sentant très distinctement l’aura de Saori, tandis qu’ils rejoignirent un grand bassin thermal.

« Saori… Dire que, la première fois que je suis venu ici, je sentais le Cosmos malfaisant du Grand Pope. Mais, ici, je ne perçois que toi, ton aura bienveillante, ta puissance chaleureuse et aimante… »

Saori demanda à le laver, et il acquiesça, sentant également ses joues s’empourprer. Elle le déshabilla promptement, et s’arrêta un peu sur la vue de son sexe. Seiya rougit à nouveau, et le Saint en lui s’effaça au profit d’un jeune homme réalisant qu’il n’avait encore jamais couché avec une femme, et n’avait même jamais montré son sexe.

« Sa… Saori… »

Il sentait une vive douleur à hauteur de son membre. Est-ce que cette vue plaisait à Saori ? Est-ce qu’il serait à la hauteur ? Ce n’était pas vraiment le genre de choses dont il avait pu parler au Village de Maturin, et même avant, avec les autres Saints. Mais Seika lui avait parfois parlé de son amour pour Saori, au Village. Toutefois, Seiya n’avait encore jamais pratiqué, et sentit sa verge l’élancer encore plus quand Saori lui tourna le dos, et défit sa robe. Elle révéla ainsi sa chevelure mauve interminable, son corps finement sculpté, bien entretenu, avec une paire de fesses rebondies sur lequel Seiya nicha son regard, comme fasciné. Sa gorge se dessécha, des picotements traversèrent son corps, et il crispa ses poings devant ce spectacle magnifique et unique en son genre.

N'arrivant plus à parler, il vit cette nymphe plonger dans l’eau. Les reflets lunaires étincelèrent sur sa peau, car une verrière en forme de rotonde était placée en hauteur, réfléchissant les étoiles. Ici, au Sanctuaire, les étoiles brillaient comme nulle part ailleurs sur Terre. Il la regarda ensuite, et, quand elle l’invita à venir, comme un automate, il descendit dans l’eau.

« Saori… »

Ce fut tout ce qu’il arriva à dire. L’eau chaude l’accueillit, ses jambes frottèrent celles de son aimée. Cette femme qu’il avait haï, et pour qui il avait donné sa vie à plusieurs reprises. Détestait-il Saori ? Est-ce que sa vénération pour Athéna compensait cela ? Seiya avait pu se poser initialement la question, mais, désormais, tout était clair.

Il adorait Athéna.

Il aimait Saori.

Et c’est sur cette idée qu’il s’allongea contre elle, que son sexe caressa son corps, glissa sur sa peau humide, et qu’il l’embrassa encore, sa main remontant pour serrer ses cheveux.

« Je… Je ne sais pas comment faire, Saori, je… »

Le sexe… Oh, il en avait déjà entendu parler, bien sûr, mais il n’y avait pas de films pornographiques au Village de Maturin ! Il savait comment ça marchait, mais… C’était à peu près tout !

« Je n’ai jamais eu aussi mal là… C’est… C’est bizarre, car… D’un côté, cette douleur m’insupporte, mais, de l’autre… Je crois que je n’ai jamais ressenti une souffrance plus agréable, ma Saori… »

Son érection était furieuse, redressant sa verge, formant une barre de chair épaisse et puissante, une virilité assoiffée désireuse de pénétrer sa dulcinée, de s’unir avec elle…

…De ne faire plus qu’un.

_ « Sa… Saori… »

Le son de la voix de mon Seiya me fit frissonner de bonheur, il était bien présent en face de moi, ses jambes frottant contre les miennes. Je savais qu’il m’avait haït mais il avait aussi donné sa vie pour moi à plusieurs reprise. Il adorait Athéna et aimait Saori… en clair, il m’aimait et m’adorait.

Quand il s’allongea contre moi, je sentis son membre viril qui caressait mon corps, glissant sur ma peau. Il m’embrassa à nouveau tandis que sa main remontait pour serrer mes cheveux. Je le regardais avec amour, droit dans les yeux, je savais ce qu’il allait dire…

_ « Je… Je ne sais pas comment faire, Saori, je… »

Je rougis car si j’avais vue un certain nombre de vidéo et savoir que son sexe devait entrer dans le mien, le faire était une toute autre chose. Le Village de Maturin ? Qu’était-ce ? Mais cela attendra.

_ « Je n’ai jamais eu aussi mal là… C’est… C’est bizarre, car… D’un côté, cette douleur m’insupporte, mais, de l’autre… Je crois que je n’ai jamais ressenti une souffrance plus agréable, ma Saori… »

De ne faire plus qu’un… sa pensée était si forte, son désir aussi, le mien encore plus… je l’embrassais furieusement, l’eau des thermes avait nettoyé toutes plaies et ses saletés, il était propre comme un sous neuf. Je rompis mon baiser, souris et lui murmurais : _ «Allons dans ma chambre, nous y serions mieux… »

Je rougis furieusement tandis que je nous téléportions dans mon temple et plus exactement dans ma chambre à coucher. J’étais tellement excitée que nous nous retrouvâmes au-dessus du lit et non à côté. Je tombais sur Seiya en rougissant de plus bel. Je me mis à embrasser toutes les parties de son corps, caressant son torse.

Je descendis mes baisers sur son ventre puis mon visage toucha son membre viril. Je rougis encore plus tout en déposant des baisers sur celui-ci. Je pris en main son membre et décrivit avec celles-ci un lent va-et-vient comme je l’avais vu faire dans le film pornographique. Puis je pris le membre en bouche pour le sucer.

L’eau purificatrice du bassin d’Athéna soigna progressivement tout le corps de Seiya, chaque muscle, chaque parcelle de son corps. Couplée à l’excitation sexuelle furieuse qu’il ressentait, Seiya retrouva sa fougue, sa vigueur, cette vitalité de jeunesse. Il observa encore Saori, quelques instants avant que Saori ne l’embrasse. Elle flottait dans l’eau, nymphe magnifique avec ses interminables cheveux violets tourbillonnant autour d’elle. Il ne put rien dire de plus, car elle l’embrassa, et il sentit le Cosmos de Saori l’enlacer, un Cosmos doux et puissant, mais furieux et passionné. Il sentait tout le désir de la femme qu’il aimait, de la Déesse qu’il vénérait. Ils s’embrassèrent encore, et, quand Seiya rouvrit les yeux…

…Ils se retrouvèrent dans la grande chambre d’Athéna. Il y avait un grand lit sur lequel Seiya atterrit, tombant dessus avec Saori. Ils s’étaient téléportés un peu maladroitement, et il sourit brièvement.

« Voilà qui me rappelle des souvenirs… Mais chuter sur ton lit est tout de même moins douloureux que chuter du haut d’une falaise… »

Un souvenir douloureux, mais qui était aussi l’un  des premiers moments où Seiya avait vraiment pris conscience de qui était Saori. Face aux Chevaliers d’Argent tentant de tuer Saori en la prenant pour une usurpatrice, ils avaient bondi d’une falaise. Seiya avait bien failli mourir, et s’était sacrifié pour Saori… Ce qu’il n’avait cessé de faire ensuite. Car Saori le méritait. Pour elle, il avait déjà offert sa vie, et il frémit quand elle se redressa, et l’embrassa alors dans le creux du cou.

« Hum… Saori… »

En la sentant ainsi embrasser son corps, Seiya ferma les yeux, et la laissa naturellement faire, les lèvres de la Déesse filant sur lui à vive allure. Il sentait le désir de la jeune femme, et, plus elle descendait, et plus lui sentait son membre l’élancer douloureusement. Sa verge se redressait furieusement, témoignant d’une excitation puissante et palpable. Une chose que Saori n’allait pas tarderà  voir de près, car, à force de descendre, son visage se rapprocha de son membre.

Elle descendit sur le sol, et, agenouillée, plaça son visage face à son membre.

« Sa… Saori… »

Il la sentit poser une série de baisers sur son membre, provoquant à chaque fois des frissons sur son corps. Saori ne s’arrêta toutefois pas là, car, après avoir donné quelques baisers, elle ouvrit la bouche, et avala son membre. Seiya ne put que soupirer à nouveau, sentant une nouvelle vague de désir le traverser. Il se crispa sur place, et sa main vint caresser les cheveux de sa Déesse.

« Saori !! »

C’était une vague incroyable, et il sentit bien que son premier orgasme risquait malheureusement de venir assez vite !