The Multiversity

« Nous approchons de Millevon, il faudrait y être avant la tombée de la nuit, Ombre. »

Les deux femmes cavalaient vers la frontière nord de Lumen, se rapprochant des grandes montagnes naines. Les cités-libres naines s’y trouvaient, et c’était le meilleur point de passage pour rejoindre Mijak. Chevauchant sa licorne blanche, Kelpie, Cirilla conduisait le duo. Elle avait reçu une nouvelle mission très spéciale de la part de la Reine il y a environ une semaine. Elle avait rencontré une femme, Ombre, une dirigeante qui était à la recherche de son royaume. Un royaume magique. Et, pour cela, Ombre cherchait deux choses : d’une part, retrouver Terazul, un mage noir qui l’avait envoûté et qui avait tenté de renverser le pouvoir en menant un assaut direct contre le Palais d’Ivoire ; d’autre part, se rapprocher de la Déesse des Sorcières, la Déesse Sha. Celle-ci avait son temple principal à Mijak, et Terazul se dirigeait justement vers Mijak. Le mage noir aurait pu se téléporter, mais il était en lien avec des rebelles luméens, ceux qui avaient aidé ce dernier à mener à bien son insurrection.

La Reine avait mené une enquête. Les rebelles et émeutiers avaient utilisé des armes mijakiennes. L’attentat de Terazul semblait donc avoir été commandité par les autorités impériales, mais Elena se méfiait des conclusions hâtives. Elle avait déployé ses agents, et ils avaient arrêté un receleur illégal, qui avait fourni les armes aux émeutiers. Celui-ci avait indiqué que les armes venaient d’un réseau criminel situé dans le nord de Lumen, en lien avec des bandits nains, la Confrérie Phylas. Terazul souhaitait sûrement rejoindre les Phyléens, et Elena avait demandé à Cirilla d’enquêter, et de trouver la véritable identité des ennemis de Lumen.

Accessoirement, Millevon abritait aussi un clan de sorcières, et Cirilla espérait donc pouvoir en savoir plus sur la Déesse Sha. Adamante s’était chargée d’entrer en discussion avec les sorcières de Millevon. L’Ordre Divin désapprouvant les rites de sorcellerie, les sorcières étaient dissimulées, et elle s’était donc surtout adressée au Cercle magique de Millevon. Cirilla avait un rendez-vous à l’académie de Millevon avec une amie d’Adamante, une magicienne. Le trajet n’était pas de tout repos, car, depuis l’Olympomachie, les monstres avaient proliféré, rendant certaines provinces reculées de Lumen dangereuses et désolées. Elles avaient ainsi croisé une caravane massacrée. L’odeur du sang avait attiré les monstres, et il n’y avait plus à l’intérieur que des cadavres en décomposition. Lumen se reconstruisait lentement.

Ce soir, une tempête de neige se levait, alors Cirilla hâtait le pas. Sorceleuse, magicienne, elle était douée, et les deux femmes s’aventuraient à travers une forêt, longeant une rivière. Millevon n’était plus très loin, mais la forêt était dangereuse. En chemin, elles avaient croisé des cadavres de loups, suggérant un plus grand prédateur qui errait dans les environs. Le médaillon de sorceleuse de Cirilla se mettait doucement à vibrer.

« Nous ne sommes pas seules, Ombre, méfie-toi… »

La séparation avait été difficile mais nécessaire. Elena et Ombre s’étaient liées au-delà du cercle normal de l’amitié, et pour la guerrière, laisser son amie loin de sa protection paraissait insurmontable. Les dangers qui guettaient la reine étaient nombreux car la confédération de Lumen peinait à retrouver un rythme favorable au redressement économique et social du royaume et de sa population. Les mécontents ne cachaient pas leur rancœur mais quand des enfants mourraient de faim, il était difficile de les blâmer. Pourtant, il n’y avait aux yeux d’Elena pas de sujet plus important que le bien-être de ses sujets. Mais encore une fois, rien n’était jamais simple pour un dirigeant … Heureusement, Ombre laissait Elena entre les mains d’Adamante la puissante magicienne, de l’Ordre du Griffon, formidable unité d’élite, et de conseillers fidèles qui avaient les mêmes objectifs que leur souveraine.

La guerrière partait à regrets certes mais n’oubliait pas son devoir premier : ramener son empire dans le monde des vivants. Les avancées pour cela étaient lentes et Ombre avait été piégée par Terezul, ce qui avait été une perte de temps considérable. L’intervention d’Elena l’avait tiré des pattes du mage noir et en retour, Ombre avait servi la reine qui était devenue son amie, et bien plus encore. Son séjour dans la capitale de Lumen avait au final été bénéfique. Elle avait eu accès à la grande bibliothèque du palais et s’était instruite sur ce qu’était devenue Terra, ses nations, ses royaumes, les nouveaux dieux qui avaient remplacé les anciens de l’époque de Nétheril, son propre empire. Il lui avait fallu assimiler tout ce qui avait changé en 3000 ans, période durant laquelle son peuple et elle s’étaient exilés pour leur survie dans le plan des ombres. Elle avait surtout découvert l’existence de Sha, déesse des sorcières et des ombres et si une divinité pouvait bien venir à son aide, c’était celle-ci. Seulement, la révolution de Terezul avait provoqué un chamboulement majeur dans la capitale de Lumen et pour préserver le règne et l’intégrité d’Elena, il fallait éliminer ce magicien maudit. Après son échec, il fuyait vers Mijak, le principal adversaire de Lumen. Elena avait mandaté Cirilla, une aventurière de confiance pour le traquer, et comme elle connaissait l’histoire personnelle d’Ombre, elle l’avait autorisé à accompagner la sorceleuse et accomplir sa destinée.

A partir de là, tout avait été très vite. Elena et Ombre s’étaient déclarées maintes promesses et si les dieux le voudraient, elles se retrouveraient un jour dans des circonstances plus heureuses.

Cirilla et Ombre partirent vers le Nord, suivant les traces de Terezul dans sa fuite. Il cherchait à gagner Mijak et il fallait l’intercepter avant qu’il y soit en sécurité. L’hiver s’était abattu sur les contrées de Terra et il faisait de plus en plus froid alors que les deux femmes s’approchaient des frontières de la confédération. Leur destination était Millevon, une cité où Cirilla devait rencontrer des contacts utiles. Y accéder exigeait de longues journées de voyage dans des contrées perturbées par les récents évènements dramatiques qui avaient frappé Terra. La Mort régnait en maitresse sur ces contrées et plus d’une fois elles durent s’arrêter pour constater que le peuple payait de sa vie la folie des Olympiens. Les monstres foisonnaient et il fallait être téméraire pour voyager seulement à deux. Cirilla et Ombre n’avait pas vraiment eut le temps de faire connaissance mais comme Elena les soutenaient, elles se faisaient confiance.

OoOoOoOoOoO

Le cheval d’Ombre renâcla, en écho à la mise en garde de Cirilla. Il s’agissait d’une monture de race luméenne, plus petite que les grands destriers d’antan de Nétheril, mais brave, endurante et résistante au mal. Ombre lui flatta le cou en observant les alentours. Ses prunelles orangées luisaient dans la pénombre de la forêt dense qu’elles traversaient et pour ajouter à ce tableau sombre, un épais manteau de neige recouvrait le sol et les branchages des grands arbres. Les bourrasques de vent étaient violentes, annonçant l’arrivée imminente d’une tempête et les flocons balayés par les rafales piquaient les joues des aventurières.

Elles s’étaient immobilisées. En effet quelque chose approchait, quelque chose de gros.

"Je ne suis pas coutumière de cet environnement Cirilla, je te fais confiance."

En effet, Ombre était une formidable guerrière dans le plan des Ombres qui était bien différent de celui-ci. Et combattre contre les rebelles à Lumen n’avait pas été très difficile dans un contexte assez simple : les couloirs d’un château. En revanche, là, dans cette forêt sombre, ses repères étaient limités, la météo la perturbait et ses sens redécouvraient la vie sauvage. Elle tira sa lame de son fourreau, une épée … de facture impériale. Les montures piaffaient, piétinaient la neige en tournant sur elles-mêmes.

Un hurlement guttural, tout proche, confirma les doutes de Cirilla. En vérité, il s’agissait de plusieurs choses capables de dépecer une meute de loups … Des goules ? Comme celles qu’Ombre et Adamante avaient combattu dans les souterrains du palais à Lumen ? Ou autre chose ?

Le premier monstre bondit entre elles sans qu’Ombre parvienne à l’identifier et lança sa patte griffue pour éventrer le cheval de la guerrière. On aurait dit un … ours, sans peau, difforme, avec des yeux jaunes luisants et la gueule pleine de bave. La monture de la guerrière avait déjà réagi et pivoté pour éviter le coup. Ombre leva son arme et rabaissa son bras en biais pour trancher la tête immonde. Mais la Bête elle aussi était rapide et le tranchant de la lame lui laboura l’épaule. Elle revint à l’attaque et le cheval se cabra pour la frapper de ses sabots, dés équilibrant Ombre qui boula dans la neige. La guerrière se releva aussitôt et repoussa sa cape d’hiver, dévoilant ses protections en cuir souple.

"Cirilla !"

D’autres monstres apparaissaient, affamés et trop heureux d’avoir à leur disposition un peu de chair fraîche. Ombre serra les dents et se jeta dans l’ombre noire d’un arbre pour y disparaitre. C’était ainsi ; elle utilisait l’ombre comme porte pour se mouvoir dans son plan avant d’en ressortir de la même manière. Elle réapparut dans le dos d’un des monstres et cette fois-ci le décapita proprement d’un moulinet puissant. Son cheval s’était mis à l’écart, échappant à une fin cruelle. Quant à Cirilla, elle n’avait absolument pas besoin d’aide …

Cirilla sentait son médaillon vibrer, et s’arrêta donc. Kelpie s’ébroua lentement, et elle posa sa main sur la crinière de sa licorne, cherchant à l’apaiser. Cirilla descendit ensuite au sol. Les oiseaux s’étaient envolés, et il régnait dans la forêt un calme troublant… Ombre lui indiqua qu’elle lui faisait confiance. Cirilla ferma les yeux, relevant sa main dans son dos. Figure typique des sorceleurs, elle portait ses armes dans son dos, et non à sa ceinture. Deux épées croisées : une épée en acier, et une épée en argent. Elle portait Aerondight, l’une des épées en argent fétiches de Geralt, qu’il avait exposé dans son domaine à Toussaint. Cirilla plia lentement les genoux, yeux clos… Les arbres remuaient, et la créature bondit brusquement d’entre les fougères, fusant vers Cirilla. Celle-ci, qui avait plié les genoux, usa de sa magie pour se catapulter dans les airs. Tout en tournoyant sur place en l’air, son épée jaillit de son fourreau, et trancha le monstre à hauteur du dos.

Sa peau était lisse et gluante, et Cirilla déglutit en sentant l’odeur repoussante du monstre. On aurait dit un énorme ours à la peau rose, mais son corps était parcouru de multiples points noirâtres, qui, quand ils s’ouvraient, révélaient des yeux. Se retournant vers Cirilla, le monstre se redressa en hurlanbt sur ses pattes arrières, révélant, à hauteur de son ventre, des espèces de griffes rétractiles. Le dos de la bête avait commencé à cicatriser tandis que Cirilla contemplait avec stupeur ce monstre.

*Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ?*

La bête s’élança ensuite vers Ombre, qui parvint à esquiver son attaque. Son cheval frappa le monstre avec ses sabots, avant de fuir dans les fourrés, en compagnie de Kelpie, dont la corne brillait fortement.

« OMBRE ! Méfie-toi !! »

Cirilla entendait d’autres hurlements émaner de la forêt. Ombre se téléporta ensuite, utilisant les ombres à son profit, et apparut derrière le corps de la bête, qu’elle décapita ensuite. Un jet de sang verdâtre jaillit de sa tête, et le corps tomba au sol. Cirilla vit alors des tentacules en sortir, abondants, tout comme à hauteur de la tête.

« Putain, ils régénèrent ! »

Un monstre jaillit encore dans son dos. Cirilla se téléporta en utilisant la magie, et lança le Signe d’Igni sur le monstre, enflammant sa chair. La bête se mit à couiner, faisant comprendre à Cirilla que le feu était probablement leur point faible. La bête décapitée avait commencé à se relever, et surprit alors Cirilla. Elle projeta un tentacule de son dos qui frappa la jeune femme au torse. Cirilla tomba au sol, lâchant Aerondight, et sentit le tentacule s’enrouler autour de sa cheville, la tirant vers la créature, qui ouvrit sa gueule hideuse. Un appendice lingual émergeait au milieu d’une série de dents épaisses et tranchantes. Cirilla tendit sa main droite, et Aerondight se mit à remuer. Telle une Jedi des temps médiévaux, elle appela son épée, et, avec son autre main, elle attrapa une dague à sa ceinture, qu’elle utilisa pour trancher le tentacule. La bête rugit, et bondit vers Cirilla.

N’ayant pas le temps d’esquiver, Cirilla généra le signe de Quen, et un bouclier de protection doré l’enveloppa. Quand le monstre la heurta, Quen explosa, déstabilisant le monstre, ce qui permit à Cirilla de récupérer Aerondight. Elle prononça une mélopée elfique, et les runes gravées sur l’épée magique s’illuminèrent, avant que la lame de l’épée ne se recouvre de feu.

« Tu as faim, hein ? Viens donc bouffer ça, saloperie ! »

Cirilla planta alors son épée dans la gueule du monstre, qui se mit à couiner. Le feu jaillit tout autour.

« Elles craignent le feu, Ombre ! »

Une chose était sûre, en tout cas : ces monstres n’étaient pas naturels…

La clairière où se déroulait le combat mortel prit l'aspect d'une scène de théâtre. Les sorts et la magie de Cirilla scintillaient dans la nuit et se réverbéraient sur la neige. Des monstres bondissaient, laissant derrière eux des trainées suintants de multiples blessures et les deux femmes disparaissaient et apparaissaient d'un bout à l'autre du terrain de combat. Ombre et Cirilla étaient efficaces mais elles combattaient des créatures qui éveillèrent leur suspicion. Normalement, ces choses là n'existaient pas.

"Je ne maitrise plus ... pas, la magie du feu!! je vais les affaiblir et tu les termines!"

Mais à peine avait elle lancé sa tirade qu'un tentacule jaillit des frontières de l'obscurité et l'attrapa par la cheville. Ombre bascula et le tentacule s'éleva. la guerrière pendait la tête en bas et aperçut la gueule énorme et garnie de crocs vers laquelle l'appendice la dirigeait. Non! Pas question de mourir ainsi! Elle se débattit et parvint au dernier moment à trancher le tentacule à sa base. Elle chuta, roula dans la neige et disparut dans l'ombre d'un tronc pour réapparaitre dans celle de Cirilla. Les deux femmes étaient dos à dos. Ce n'était pas le moment de parler, tout allait très vite et elles taillaient et se fendaient à tout va. Les membres coupés des atrocités repoussaient et les monstres avaient compris qu'ils les auraient à l'usure.

Il y eut pourtant une très courte accalmie et dans le blizzard les entourant, les deux femmes virent enfin les huit monstres qui les attaquaient. Ces horreurs semblaient tout droit sorties des Enfers et ouvraient grands leurs gueules en retroussant leurs babines flétries. Elles puaient la Mort et en étaient les messagères. Elles n'avaient pas peur non plus mais il était évident qu'elles se méfiaient de la lame flamboyante de Cirilla. L'épée d'Ombre avait été autrefois magique mais avait perdu ses pouvoirs originels dans le plan des ombres. Sa magie actuelle était limité et liée à son plan d'exil, ce qui à cet instant, ne servait pas à grand chose.

L'une des créatures bondit et Ombre feinta pour mieux frapper. Le coup fut dévastateur et le monstre bascula en avant. ombre le dévia d'un coup de coude violent pour l'envoyer devant Cirilla qui était en mesure de l'occire. Un deuxième monstre y passa de la même manière avant que les six restants ne prennent leur distance et entament une ronde autour des guerrières.

"Ces créatures ne nous lâcheront pas, il faut les exterminer jusqu'à la dernière."

Ombre guettait le moindre mouvement offensif. Elle tendit la main derrière et elle pour s'assurer que sa compagne d'aventure était bien là et se cramponna à une fesse moulée dans du cuir.

"Oups ... plus tard si tu veux ..."

Ce n'était pas le moment de faire de l'humour mais bon ...

"Il faut agir, on va se les faire une par une. Tu me fais confiance?"

Le plan des ombres était parallèle au plan des vivants. Une incursion pour un mortel y était possible, sur une durée limitée et en suivant certaines règles de prudence. Pour Ombre, ce plan était le sien et elle pouvait s'y déplacer sans difficultés. Pour un néophyte, c'était une véritable épreuve. La guerrière saisit Cirilla par la main et l'entraina en courant vers l'ombre d'un arbre, allongée par la lumière de la lune. Elles y disparurent. Cirilla put découvrir ce qu'était le chaos de la création, un plan inachevé. Là, elle ne se déplaçait pas normalement. Elle tanguait, les illusions trompaient ses sens et les volutes d'ombre ne permettaient pas de se repérer pour se stabiliser. Ombre elle, allait vite, habituée à ces bouleversements. Elle avait repéré l'itinéraire le plus court pour émerger derrière une créature qu'elle décapita d'un puissant moulinet dès qu'elles réapparurent.

"A toi! Brule là!"

Ombre ne maîtrisait pas la pyromancie. Cirilla n’eut pas le temps de répliquer, et vit avec inquiétude qu’un tentacule avait attrapé l’une des chevilles de Ombre. Cirilla essaya de lui venir en aide, mais, finalement, Ombre trancha d’elle-même le tentacule. Les deux femmes finirent par se retrouver ensemble, encerclées par ces horribles créatures puantes. Cirilla fit tournoyer sa lame enflammée. Elle banda les muscles… Quand la main de Ombre toucha ses fesses.

« Hein ? »

Elle se retourna vers Ombre, qui attrapa sa main, et généra avec sa main un Portail.

« Hey, at… »

Mais, sans avoir le temps de finir sa phrase, Cirilla fut absorbée dans le Plan des Ombres. Elle vit le monde qui l’entourait, mais dans une obscurité très profonde. Ombre la guida vers un arbre, et elle n’eut pas le temps de lui dire qu’elle pouvait elle aussi se téléporter. Elles rejoignirent l’arbre, et se déplacèrent encore. Cirilla voyait des ombres qui dansaient, et, quand elle regardait autour d’elle, elle entendait des voix sombres, des murmures signes de mauvais présages… Ainsi que des visions cauchemardesques issues de son propre passé, des ombres d’épéiste qui dansaient en ricanant, tel Leo Bonhart massacrant les Rats. Cirilla et Ombre arrivèrent au-dessus de l’un des monstres. Cirilla acquiesça, et son épée s’enflamma encore, puis elle réapparut dans le plan tangible, et transperça la tête du monstre. L’épée ressortit de l’autre côté, et enflamma tout le corps du monstre, qui se mit à gémir, se tortillant sur place.

Cirilla retira son épée, et bondit en avant. Elle se réceptionna à l’aide d’une roulade, pivota sur place, et planta sa lame dans la gueule du monstre. La bête couina sur place, avant de s’effondrer sur le sol, sans se reconstituer. Un autre monstre se rua dans son dos, générant des tentacules tranchants. Ils allaient l’atteindre… Quand Cirilla se téléporta, et trancha les tentacules en réapparaissant à côté. La bête couina, et Cirilla se posta devant elle, avant de cracher sur le monstre une épaisse langue de feu. Le Signe d’Igni fit des merveilles, et la bête couina douloureusement. Un autre monstre tenta de la mordre dans le dos, et elle roula sur le côté, puis, un genou au sol, frappa ce dernier avec ses doigts, provoquant autour d’elle un glyphe violet, une zone magique générée par le Signe d’Yrden.

« Reste dans le glyphe, Ombre ! Yrden les ralentit ! »

Cirilla lui tendit ensuite Aerondight.

« Tiens, elle génère du feu ! Mais tu me la rends ensuite ! »

La sorceleuse sortit sa seconde épée, une épée en acier, qu’elle ne pouvait pas envoûter comme Aerondight. Elle pouvait toutefois utiliser le Signe d’Igni, et se précipita vers les monstres…

Il restait quatre créatures sur les huit. Bien que supérieurs en taille et en force, les monstres avaient perdu l'avantage de la surprise et des premiers assauts. Face à eux se trouvaient deux redoutables combattantes qui excellaient dans leur domaine. La neige était tachée des humeurs et trainées verdâtres et purulentes du sang des Bêtes mortes ou blessées. Ciri et Ombre se battaient en harmonie, sans avoir besoin de plus se parler. Leurs mouvements se conjuguaient et se croisaient sans jamais se gêner, comme si elles dansaient un intime ballet mortel. Face à ce tourbillon de lames, aucune des créatures qui passait à l'attaque n'échappait à des blessures terribles.

La clairière s'illumina d'une lueur violette issue d'un glyphe complexe généré par la sorceleuse. Rengainant son épée lors d'une accalmie, Ombre saisit celle que lui tendait Ciri et s'en accommoda d'un moulinet technique difficile. La perfection de l'arme, son équilibre, son tranchant aiguisé et sa capacité magique en faisait l'égale de celle d'un roi puissant. Les prunelles d'Ombre rougeoyèrent en écho aux flammes de l'arme. La guerrière émit un mauvais sourire et la première Bête qui bondit sur elle fut proprement coupée en deux après une feinte acrobatique. Le corps mutilé grésilla avant de s'immobiliser. Les trois autres monstres furent plus prudents et entrèrent dans le halo violacé en tournant autour de leurs proies. Ombre perçut aussitôt le ralentissement de leurs mouvements. Elle aussi ressentait la puissance du glyphe mais le ressenti ressemblait étrangement à celui du plan des ombres aussi elle n'en fut que peu affectée. La boucherie qui suivit fut une remarquable démonstration d'escrime et en peu de temps, seules les femmes restèrent debout. Le glyphe s'étiola pour disparaitre et rendit à la lune le monopole de la nuit.

Près d'elles, une chouette hulula, à laquelle répondit le piaillement d'un petit animal des bois. Comme si une malédiction s'était levée, la vie de la nuit reprit et des dizaines d'yeux curieux observèrent les guerrières ... à bonne distance.

Ombre nettoya la lame d'Aerondight dans le neige et la rendit à Ciri.

"Merci! Sans elle, je serais encore à pourfendre des chairs sans résultats. C'est une arme de reine que tu as là."

Elles n'étaient pas blessées et un sifflement modulé rappela leurs montures qui ne s'étaient pas enfuies très loin.

"Ceux que nous chassons savent où nous sommes. Ils enverront leurs créatures et assassins tant que nous ne serons pas mortes."

Ombre scruta les ténèbres alentours.

"Il faudra que tu m'apprennes à vivre comme tu le fais. Je ne connais pas les arcanes de la vie sauvage."

Elles reprirent leur route et passèrent de longues heures à fouler la neige. Quand le cheval et la licorne peinaient trop, elles continuaient à pied, engoncées dans leur cape de voyage. Le blizzard sifflait et s'amplifia quand elles arrivèrent en lisière de forêt. A moins d'une lieue, les lumières vacillantes d'une ville apparurent mais il leur fallut encore une heure pour atteindre les portes de Millevon. Elles étaient fermées et quand Ciri héla, un visage apparut en haut des remparts.

"C'est pourquoi?"

L'accent était rocailleux et teinté d'alcool. La Garde buvait pour se réchauffer mais ce n'était pas prudent ...

"Deux voyageuses de Lumen qui cherchent une bonne auberge où se réchauffer et raconter leurs aventures pour ceux qui le veulent."

Quelle que soit l'endroit où l'on veuille entrer, deux choses ouvraient les portes: l'adversité commune, en l'occurrence ici le froid, ... et les histoires d'aventures. L'un des grands battants de la porte en bois massif s'ouvrit pour les laisser passer et un groupe de gardes disparates les entoura. Ce n'était pas la garde Royale du palais d'Elena mais des miliciens qui se pelaient en serrant un armement hétéroclite. Un brasero brulait difficilement et on devinait que les hommes n'avaient pas envie de s'éterniser pour un contrôle.

"Z'êtes armées?"

"Qui ne l'est pas dans le Nord? Ici on nait avec une hache et une choppe de bière alors oui, nous sommes armées, et nous avons faim et soif. Et comme je sais reconnaitre un groupe de guerriers, voici une pièce de cinq orins pour vous remerciez pour votre vigilance."

Ils ne furent pas longs à dérider et indiquèrent à Ombre et Ciri un endroit pour passer la nuit. A cette heure-ci, "L'héroïne du Nord" était l'auberge qui servait les meilleurs repas. On pouvait faire griller un bœuf dans sa cheminée et la bière était la meilleure du pays. En tout cas, c'est ce qu'affirmèrent les gardes. A voir ...

Les guerrières trouvèrent l'endroit sans difficulté. Ombre découvrirait la ville le lendemain mais de nuit et illuminée par la lumière froide de la lune, elle paraissait sinistre. Un tout jeune garçon d'écurie s'empressa d'emmener les montures en promettant qu'il les bichonnerait comme les siennes. les yeux du gamin s'illuminèrent quand Ombre lui donna deux pièces de cuivres pour ses bons soins.

"Je pense que nous avons mérité une bonne soirée Ciri. Il est inutile de commencer notre quête ici avant demain."

« C’est Aerondight, avait-elle expliqué. L’une des épées de mon père, il l’a obtenu de la part d’une nymphe… La Dame du Lac. »

Une épée qu’il avait récupéré dans un sanctuaire, il y a plusieurs années, lorsqu’il avait été téléporté à un village reculé, Eaux-Troubles… Un village qui portait mal son nom selon Geralt, puisque l’évènement le plus marquant de ce village était un concours annuel de vaches laitières. Mais il avait pu croiser des monstres, ainsi qu’un étrange culte ancien voué à des hommes-poissons anthropophages, une cité antique dont le reflet apparaissait parfois à la surface du lac, et enfin une île au milieu du lac, où la Dame du Lac veillait depuis son sanctuaire sur ce lac maudit. Elle lui avait remis Aerondight, et Cirilla l’avait pris quand elle avait retrouvé Geralt à son domaine viticole à Toussaint, Corvo Bianco. Des histoires, elle en avait beaucoup à dire à Ombre, surtout quand celle-ci lui demanda de mener la vie sauvage comme elle.

Le cheval de Ombre et la licorne de Cirilla s’étaient enfuis devant ces monstres.

« Cela en dit long sur ces créatures… La Reine t’a confié un destrier de guerre, il ne fuit pas devant le danger… Et encore moins pour une licorne. »

Cirilla siffla, et, après quelques instants, la crinière blanche de Kelpie apparut entre deux arbres. Cirilla se rapprocha de sa licorne, et entreprit de la rassurer, puis, avant de partir, elle préleva un échantillon de l’un des monstres qu’elle mit dans sa sacoche. Elle aida ensuite Ombre à grimper sur son cheval, puis le duo fila vers Millevon. La nuit avait commencé à tomber, et Cirilla n’aimait pas ça. La nuit, les monstres sortaient, les routes étaient moins sûres. Mais, curieusement, elles ne furent pas attaquées, et le médaillon de Cirilla ne signala aucun danger, aucune attaque de loups sauvages ou de wyverns.

*Ce sont ces monstres qui nous ont attaqués, ils ont fait fuir les monstres ordinaires… Je n’aime pas ça.*

Une fois arrivées à Millevon, Cirilla laissa faire Ombre. La Reine lui avait donné de l’argent, ainsi qu’un sauf-conduit royal, qui lui permettait de rejoindre n’importe quelle ville de Lumen ou des États confédérés. Elles rejoignirent une sympathique auberge, « L’Héroïne du Nord ». En chemin, Cirilla put voir qu’il y avait de nombreuses patrouilles de garde, et c’est à l’entrée de l’auberge qu’elle observa le panneau habituel des primes et des contrats de passage. Son regard fut attiré par de nombreux avis de recherche, inhabituels par leur quantité. Elles rejoignirent ensuite l’intérieur de l’auberge, une auberge assez animée. Il y avait des troubadours, et de grandes tablées, avec un escalier qui menait à l’étage.

« Tu as raison, on va se reposer. »

Elle se rapprocha du comptoir, et loua une chambre, tout en commandant un repas.

« Vous pouvez monter vos affaires, on a une chambre avec une terrasse qui donne sur la ville. On a aussi des bains, si vous voulez… Le repas ne sera pas prêt avant une demi-heure, il est tard, on doit le préparer et faire chauffer le four. »

Cirilla acquiesça, et loua donc un bain. L’auberge disposait d’un bain thermal, Millevon étant une ville en hauteur, avec des courants chauds qui remontaient des profondeurs de la montagne. Un véritable onsen situé à l’extérieur. Elle commença par délaisser ses armes dans leur chambre, puis verrouilla la porte. Quelques instants après, Cirilla se déshabillait devant Ombre, puis plongea dans un onsen vide. L’eau chaude remonta jusqu’à elle, et elle s’adossa contre les pierres polies entourant la source thermale.

« Ah, ça fait du bien ! Profite, Ombre… Je suis une sorceleuse, mais, à la base, j’étais une Princesse… Je me dois quand même de ne pas trop puer quand je suis en compagnie d’autres êtres humains ! »

En effet, les gardes n'avaient pas menti et l'auberge offrait les services d'un bon établissement. Ce n'était pas le grand luxe mais l'ambiance y était agréable et le feu de la grande salle diffusait une chaleur bienvenue après leur voyage éreintant. on ne leur posa pas de questions même si nombreux furent ceux qui les dévisagèrent. Des inconnues, en cette saison, de surcroit voyageant de nuit, ce n'était pas habituel. Mais les gens du Nord n'était pas aussi bavards que leur voisins du Sud, comme ceux de la capitale. Ils savaient que s'occuper des affaires des autres attiraient souvent des problèmes et leur attention se reporta très vite sur leurs choppes même si certains dissimulèrent leur intérêt.

Les aventurières prirent leurs quartiers dans une chambre simple mais confortable et le onsen proposé était à la hauteur de leur état de crasse. Nue elle aussi, Ombre glissa avec joie dans l'eau chaude en pouffant. Ainsi Cirilla était une princesse? Que dire d'elle même qui était impératrice? C'était la seule vérité qu'elle avait volontairement omis de préciser à Elena. Et cela la peinait car la reine de Lumen était l'une des plus belles personnes de cœur et d'esprit qu'elle eut jamais rencontrée. Ombre avait évoqué Nétheril mais sans dire qu'elle en était la Grande Maitresse. cela viendrait si sa quête aboutissait mais pour cela, il fallait atteindre Mijak, et éliminer ce serpent de Terezul!

La guerrière soupira d'aise. Les volutes de vapeur chaudes et lourdes incitaient à se laisser aller et il aurait été facile de s'endormir ainsi. Ombre caressa ses bras, se rinçant des miasmes du voyage. En face d'elle, Cirilla faisait de même. Les deux femmes se ressemblaient physiquement.

A Lumen, avant de partir, Elena et Ombre n'avaient pas vraiment eu le temps de parler de la sorceleuse. Les affaires les avaient accaparées et le départ s'était fait sur les chapeaux de roues après que les services secrets de la reine aient localisé le mage noir. Ombre et Cirilla avaient chevauché, privilégiant la rapidité sur tout le reste et c'était la première fois qu'elles se retrouvaient au calme. Une question taraudait la guerrière.

"J'ai cru comprendre que tu étais une traqueuse d'exception et que tu chassais les monstres mais ... Connais tu tes origines? Nous nous ressemblons et je me demandai si nous ne venions pas ... de la même contrée, par nos ancêtres?"

Une façon dissimulée de demander si Cirilla n'avait pas des origines nétherisses, sous réserve qu'elle connaisse l'existence de cet empire tombé en légendes oubliées. En effet, tout comme elle, l'aventurière avait la peau pâle, les cheveux blancs, les yeux tirant sur l'orangé sous-jacent au pupilles vertes pétillantes. Nétheril avait été un grand empire commercial avec de nombreux comptoirs et nul doute qu'il existait aujourd'hui des descendants de cette époque qui ne soupçonnaient pas leurs origines.

Un nouveau soupir d'aise s'échappa de la poitrine de la guerrière. Sous l'eau, leurs jambes se frôlaient légèrement et le contact était bien plus doux que l'aspect sévère de leurs visages quand elles chevauchaient.

"Tu veux bien me raconter ton histoire? J'ai l'impression que nous sommes un peu liées par les mêmes passés douloureux. On ne se connait pas mais il me semble que nous sommes amies depuis toujours."

Parler d'amitié n'était pas une plaisanterie gratuite. C'était sincère. Elles se ressemblaient réellement.

"Les sorceleurs sont regroupés en Ordre? Il y en a beaucoup? Regroupés en chapitres peut être? Elena n'a pas eu le temps de m'en parler, Adamante était comme toujours occupée et la bibliothèque du palais ne dispose pas d'ouvrages précis vous concernant."

La curiosité d’Ombre était bien légitime, et Cirilla lui sourit doucement. Leurs jambes se frôlaient sous l’eau chaude de l’onsen.

« Eh bien, mon histoire est assez riche… Je suis la Princesse héritière du royaume de Cintra, un royaume lointain qui a été envahi par l’Empire de Mijak. En fuyant, j’ai été recueillie par un vieil ami de la famille, Geralt de Riv… Un sorceleur. C’est lui qui a assuré ma formation avant que mes pouvoirs magiques ne m’amènent à suivre une autre branche. J’ai été formée par plusieurs personnes au cours de mon existence. »

Rentrer dans les détails serait assurément compliqué. Il y avait tant à dire ! Cirilla se déplaça alors, et s’allongea de l’autre côté, se rapprochant ainsi d’Ombre. Elle était presque lovée contre elle, couchée sur le côté. Sa main caressa alors la joue d’Ombre.

« Les sorceleurs ne sont plus très nombreux. Ils sont regroupés en écoles, et chaque école est structurée autour d’une forteresse. Jadis, ils étaient bien plus nombreux, mais la difficulté de la formation, les effets secondaires des mutagènes reçus, et leur mauvaise réputation… Tout ça a fini par les affaiblir. Quand on ne peut pas payer un sorceleur, celui-ci est en droit d’appliquer une vieille tradition : le droit de surprise. La personne débitrice remet à son créancier, lorsque celui-ci revient la voir, ce qu’elle ne s’attendait pas à retrouver chez elle. Une tradition militaire… Les soldats partant au front revenaient et donnaient leurs enfants nouveaux-nés. Cette pratique a permis de former beaucoup de sorceleurs. »

Cirilla resta songeuse, et enchaîna :

« J’ai été formée à Kaer Morhen… L’école du Loup. C’est le vieux Vesemir qui vit dans cette immense forteresse… Il l’a connu avant qu’elle ne soit assiégée, dévastée, et abandonné de ses occupants. Tous les ans à chaque hiver, les sorceleurs du Loup s’y rendent. On peut les compter sur les doigts d’une seule main. Vesemir l’aîné, Eskel le scarifié, Lambert et ses remarques insupportables, Geralt… Mon père… Et moi. Il y en a d’autres, comme Berengar, mais qui a renié les sorceleurs. Il existe d’autres écoles dispersées dans le monde. »

Elle regarda encore Ombre.

« Pourquoi est-ce que tout cela t’intéresse, hum ? »

Elle s’était encore un peu plus rapprochée d’elle…

Mijak ... Depuis qu'elle était revenue à Terra, Ombre n'entendait parler de cet empire qu'en termes malsains. Il semblait que beaucoup de maux frappant des honnêtes gens viennent de la volonté de cette nation de nuire aux autres. L'ennui, c'est qu'il s'agissait de la destination finale de la guerrière puisque le temple de Sha, la maison de la maitresse des ombres, était au cœur de la capitale mijakienne. Cirilla et Ombre devaient éliminer Terezul et rejoindre le temple de la divinité pour solliciter une audience particulière. Sha était la seule à pouvoir restaurer Nétheril.

Mijak était donc responsable du malheur de Cirilla. Elle avait dû fuir son rang de princesse de sang pour devenir une traqueuse émérite spécialisée dans l'éradication des monstres et une mage-guerrière accomplie. Autant de points qui leur était communs en quelque sorte, et qui les rapprochait encore plus. Ombre comprenait à présent ce qui faisait des sorceleurs des êtres si spéciaux. A Nétheril, ils auraient été considéré comme des héros altruistes même si leurs efforts appelaient une rémunération méritée.

"Tu as une triste histoire et je compatis sincèrement. Aimerais-tu reprendre Cintra à Mijak après si longtemps?"

Terra était dévastée mais si Ombre arrivait à faire aboutir sa quête, son empire reviendrait et elle n'oublierait surement pas tous ceux qui y avaient contribué. La puissance militaire et magique de Nétheril dépassait les armées terranes brisées par l'Olympomachie et l'empire des ombres, anciennement puissant conquérant, pourrait plonger Mijak dans le chaos. L'impératrice Skuld de Nétheril, alias Ombre, avait beau avoir un âge tronqué par le destin, elle gardait toujours son éternelle impétuosité et l'élan intrépide de sa jeunesse.

"Plus j'entends parler de Mijak, plus cet empire m'est antipathique. Il serait bon d'y remédier."

Mais elle revint au temps présent quand Cirilla changea de place pour venir se serrer contre elle, provoquant dans le bassin une onde qui vint rebondir contre la poitrine de la guerrière.

"J'aime cette idée d'Ordre, ou de Confrérie. Elena n'a jamais favorisé le retour des sorceleurs à Lumen? Les temps prouvent que le pays a besoin de tels guerriers pour sécuriser les provinces, contre les monstres mais aussi les bandits."

Là encore, Nétheril pourrait financer le renouveau de ces écoles et rebâtir des forteresses. Quant à la question du recrutement, les nétherisses hissaient aux rangs d'exemples ceux qui s'investissaient pour des causes pareilles. Personne ne retiendrait un adolescent volontaire pour aller se former et se battre. Ce n'était pas cruel, c'était ainsi.

Ombre, de son côté, se serra aussi contre Cirilla. Elle passa son bras autour de ses épaules et se plut à lover sa jambe contre la sienne.

"Oh, cela m'intéresse car nous allons faire un bout de chemin ensemble..."

Les mèches de ses cheveux mouillés et déliés lui collaient aux épaules et elle les réunit en une torsade pour qu'elles ne la gêne pas.

"... un long bout de chemin ..."

Elle se pencha vers Cirilla pour lui embrasser le cou. Après la longue chevauchée et le combat qu'elles avaient mené, Ombre avait envie de légèreté. Elle pivota vers sa compagne et glissa sa main entre ses cuisses pour la caresser et même exciter le clitoris exposé.

"Et j'ai vraiment envie de tout connaitre de toi."

Reconquérir Cintra… À vrai dire, Cirilla n’aurait sans doute qu’à se manifester. L’Empire n’avait en soi jamais cherché à l’évincer, juste à s’emparer du royaume. Si elle revenait, les Mijakiens seraient ravis de lui céder le trône, afin de lutter contre la guerre civile qui faisait rage à Cintra depuis son départ. Mais, en réalité, cette perspective ne la séduisait pas. Elle n’avait jamais eu l’âme d’une dirigeante, et, petite déjà, elle s’amusait à fuir le Palais. Et puis, comme elle était une Source, les politiciens auraient peur d’elle. Non, la voir revenir à Cintra était une très mauvaise idée, et la Reine Elena en avait convenu. Cirilla aurait fait une très mauvaise dirigeante, d’autant qu’elle n’avait jamais vraiment été formée à diriger. Contre elle, Ombre exprimait sa désapprobation de l’Empire, et de ses méthodes, ainsi que ses interrogations sur une éventuelle restauration des sorceleurs.

« La Reine y travaille, mais les sorceleurs ne sont pas vraiment appréciés… Et à vrai dire à raison. Si Vezemir a réformé la manière dont les sorceleurs sont formés, les récits et les anciens manuels que j’ai pu trouver faisaient état de formations beaucoup plus cruelles et barbares. Quand les sorceleurs ont trop d’élèves et de candidats, ils organisaient une épreuve mortelle dans une forêt remplie de monstres. Ceux qui parvenaient à survivre pouvaient continuer leur formation, les autres étaient massacrés. Les sorceleurs ont aussi engendré beaucoup de psychopathes, et certaines accusations qui leur étaient portées n’étaient pas fausses… Comme les mutagènes qu’ils ont développé pour renforcer certains monstres, et contraindre les villageois à faire appel à eux. »

Geralt aurait été le premier à le dire : prendre les sorceleurs pour des preux chevaliers aurait été une grande erreur. Si Mijak avait décidé de les supprimer, c’était surtout pour former ses propres sorceleurs, ses propres guerriers d’élite. Dans la Confédération de Lumen, leurs pratiques occultes et leurs entraînements barbares avaient fini par pousser l’Église à rendre une bulle ecclésiastique prononçant l’anathème sur les sorceleurs. Alors, non, il était tout de même assez improbable que la Reine reforme les sorceleurs.

Elle sentit alors la main de Ombre sur son visage, puis elle se rapprocha d’elle, leurs jambes se frottant sensuellement. Ombre se releva alors, et croisa le regard de Cirilla, qui frémit alors. La jeune femme posa sa main sur la hanche de sa partenaire, et soupira quand elle sentit les doigts de Ombre se glisser contre ses jambes, titillant son sexe. En réponse, Cirilla fit descendre sa main, et la posa sur la croupe de sa partenaire, qu’elle se mit à presser tendrement.

« Voilà une bonne manière de faire connaissance… Mais mes lèvres sont assez sèches, je pense que tu pourrais y faire quelque chose… »

Avec son autre main, Cirilla caressa la joue de Ombre, son pouce glissant sur ses lèvres. Elle les caressa tendrement, et y enfonça son pouce, comme pour inciter Ombre à le suçoter. Se mordillant ensuite les lèvres, Cirilla se pencha vers elle, et l’embrassa sensuellement…

Oui, décidemment, tout semblait rapprocher ses deux femmes. Leurs instincts se libéraient dans la vapeur chaude des bains et leur contact s'affermissait de plus en plus. Elles étaient seules et tant mieux. A cette heure tardive, les clients de l'auberge étaient plutôt attablés à s'envoyer des pintes qu'à vouloir se débarrasser des miasmes d'un long voyage.

Malgré sa vie d'aventurière, Cirilla avait les mains douces. Ses caresses étaient aussi agréables que le goût de ses lèvres quand elles s'embrassèrent. Un feu couvant naissait et menaçait d'émerger pour les inonder de plaisir. Ombre se déplaça pour s'agenouiller sur les cuisses de la sorceleuse. Ainsi, elle pouvait prendre le visage de la princesse entre ses mains pour l'embrasser encore plus intensément. Leurs langues se mêlaient, humides et incisives sur des explorations profondes et précises.

Cirilla était une coquine et la guerrière accepta de sucer son pouce comme elle le ferait d'une queue, s'appliquant lentement à prouver qu'elle savait utiliser sa bouche pour tout un tas de choses. Elle rit de cette petite provocation et revint à la charge pour couvrir de baisers sa partenaire. Leurs poitrines s'écrasaient l'une contre l'autre et Ombre passa rapidement au niveau suivant. D'une main, elle s'empara de l'intimité de Cirilla et glissa un doigt en elle, profondément, le crochetant ensuite pour trouver le point qui ferait frémir l'héritière légitime de Cintra. Ombre avait l'expérience et trouva immédiatement ce qu'elle voulait.

"J'ai envie de te voir gémir."

Elle s'activa à exciter sa proie avant de glisser un deuxième doigt aux côtés du premier. Ses gestes furent plus affirmés, plus directs et elle se redressa un peu pour avoir tout l'espace nécessaire pour doigter Cirilla. C'est là qu'elle vit la porte des bains s'ouvrir et un page entra. La pièce était confortable mais assez petite et le jeune homme stoppa net après avoir fait deux pas de plus. Il était jeune, moins de vingt ans surement, mignon avec une bouille d'ange et de beaux cheveux noirs bouclés. Il n'avait pas encore les traits fermés des hommes de la région, burinés par les rudes hivers et marqués par la dureté de l'environnement de Millevon. Non, lui était encore tout frais et son expression gênée la fit rire. Il était bon d'être un peu insouciante de temps en temps. La vie d'Ombre n'était pas des plus heureuses en ce moment même si elle avait trouver un réel réconfort au contact d'Elena. Son objectif ne changeait pas et les enjeux occupaient toujours son esprit.

"Je crois que nous avons de la visite Cirilla! Approche jeune homme! Présente toi."

Le garçon s'avança encore un peu, trop intimidé pour refuser. Il essayait de ne pas regarder ces deux magnifiques femmes dont certains parlaient déjà dans la salle principale de l'auberge.

"Je ... je m'appelle Silas madame. Je suis le fils aîné de l'aubergiste. J'ai 18 ans et j'ai commencé ma formation d'apprenti sorcier il y a deux mois."

"Oh? Intéressant! Et qu'est ce que fait un apprenti sorcier dans un onsen où batifolent deux femmes volages?"

Il rougit encore plus violemment.

"Je ... j'aide mon père à l'entretien quand je le peux et je venais nettoyer les bancs. J'ignorais que vous étiez là. Je suis désolé, s'il vous plait, n'en dites rien."

Il parvint enfin à reculer et s'inclinait, prêt à fuir.

"Non non non! Le mal est fait! Reste là! Je suis prête à ne rien dire si tu m'obéis. Reste et ferme la porte!"

Ombre était de bonne humeur et avait bien une idée en tête. Qu'elles soient deux ou plus ne la dérangeait pas, au contraire, et cette irruption surprise lui convenait tout à fait.

"Qu'en penses-tu Cirilla? Devons nous faire appeler son père et nous plaindre ou pouvons nous trouver un arrangement à l'amiable?"

La guerrière ponctua sa question d'une longue poussée de ses doigts dans le vagin de la sorceleuse, la faisant se cambrer. Ainsi, la tête de Cirilla basculait en arrière et elle pouvait voir le garçon. Ombre fit courir sa langue le long de la gorge de son amie en regardant SIlas.

"Elle a une jolie bouche non?"

Le jeune page était en apnée.

Cirilla commençait à se laisser peu à peu aller. Après une telle progression dans des contrées hostiles, ce repos bienvenu n’était pas pour lui déplaire, ni l’idée de coucher avec Ombre. La jeune femme était plutôt belle, et les deux femmes s’avéraient finalement moins prudes que ce qu’on pourrait penser. Cirilla était après tout une ancienne Princesse, mais elle avait eu l’occasion de constater que, derrière les apparences, les nobles étaient souvent très pervers. En tout cas pour la Reine de Lumen. Cirilla lui avait déjà fait l’amour en compagnie d’Adamante, elle avait découvert les joies de la magie rose, de sentir Adamante la sodomiser. La magicienne était l’une des personnes les plus perverses que Cirilla ait eu l’occasion de rencontrer, ce qui n’était pas peu dire quand on avait eu une formatrice comme Triss ! C’était à croire qu’il y avait un truc avec les rouquines…

Tandis que les deux femmes commençaient à s’amuser, une troisième personne entra. Surprise, Cirilla laissa Ombre discuter avec le jeune page, et elle pencha la tête vers l’arrière. Elle vit donc un jeune homme, Salis, qui les observa en rougissant, visiblement surpris de voir des personnes à cette heure.

« Hum… Il me semble que le règlement proscrit la venue d’hommes dans le bain féminin… »

Cirilla gémit alors quand les doigts inquisiteurs d’Ombre s’enfoncèrent plus profondément dans son vagin. Cela provoqua chez elle comme une décharge de plaisir, une vague intense qui remua en elle.

« Haaa… !! »

Elle soupira, puis repoussa Ombre pour pouvoir se retourner. Salis portait un tas de serviette, mais Ciri’ maîtrisait suffisamment la magie rose pour sentir chez lui son érection.

« Je… Je… » bafouilla Salis.

Cirilla s’appuya sur ses bras qu’elle croisa sous sa tête, sur le rebord du bassin.

« Tu es puceau ? »

Salis rougit encore, et hocha la tête de haut en bas.

« Alors, il va falloir t’apprendre qu’on ne dérange pas deux femmes qui se font l’amour, Salis. Déshabille-toi, et rejoins-nous. »

Salis en fit tomber ses serviettes ! Il continuait à trembler nerveusement, et défit les nœuds de son pantalon et de sa chemise, avant de se rapprocher, nerveux.

« Vous… Vous n’allez pas prévenir mon père, alors ?
- Cela dépendra exclusivement de toi, mon mignon. »

En se couchant, Salis se retrouva entre les deux femmes, et sentit la main de Cirilla sur sa verge. Ses yeux se mirent à luire, prenant une teinte rose, et elle commença à le masturber. Salis soupira, et, comme on pouvait s’y attendre, ne tarda pas à avoir un orgasme précoce. Il se mit à jouir en soupirant sous l’effet de la main de Cirilla, mais sa verge conserva sa solidité, tout comme son désir.

« Je n’ai pas l’habitude d’utiliser la magie rose, mais tu sembles assez réceptif…
- Haaa, Ma-Madame, je… Je ne voulais pas…
- Shhtt… Ce n’est plus Madame, désormais… Nous sommes tes Maîtresses ! »

Et elle l’embrassa en mordillant sa lèvre inférieure,, ce qui amena sa verge à durcir entre ses doigts…

C'était étonnant de voir avec quelle facilité les choses pouvaient déraper quand on s'y attendait le moins. Le petit instant détente prévu avant le repas et une bonne nuit de sommeil venait de trouver un écueil particulièrement agréable. Ciri et Ombre étaient sur la même longueur d'onde et de regarder le garçon fondre devant elles était adorable. Le page avait la plus grande difficulté à rester digne entre ces deux prédatrices et ni une ni deux, il se retrouva nu, exposant une virilité suffisamment honorable pour qu'Ombre approuve de la tête.

Cirilla avait déjà son projet à l'esprit et imposa au gamin de venir s'allonger entre elles. Elle aussi semblait attirée par la verge juvénile et Salis n'eut pas le temps de dire ouf qu'elle le masturbait déjà. Ses doigts s'activaient le long de cette hampe de chair et le garçon crispa ses mâchoires en s'arquant sur le bord du onsen. Il n'était pas prêt pour ça et quand Ombre vit les prunelles de Cirilla se teintées de rose, elle sut aussitôt que cela n'allait pas s'éterniser. Salis lui donna raison en lâchant une giclée puissante et bien épaisse qui vint s'aplatir sur sa poitrine glabre. Le garçon afficha l'air coupable de celui qui aurait dû faire preuve de plus d'endurance et il tenta une excuse piteuse.

"Haaa, Ma-Madame, je... Je ne voulais pas..."

La sorceleuse trancha net et annonça la couleur de la suite. Ses maîtresses? Oh ... Ombre sourit mi-figue mi-raisin. Cela allait être amusant. D'autant plus que Cirilla continuait à le tourmenter en l'embrassant et en le masturbant toujours...

Ombre ajouta sa main à celle de son amie et put constater que Salis gardait encore toute sa vigueur. Du bout du doigt, elle étala sur la poitrine du garçon le sperme qu'il y avait grassement répandu.

"Es-tu conscient de la chance que tu as Salis? Tu as pour toi l'attention de deux femmes particulièrement perverses et qui ont un besoin urgent de profiter d'une belle queue comme la tienne."

Le regard du garçon se voila et il ne parvint pas à répondre correctement, les doigts de Cirilla ne lui en laissant pas la possibilité. Néanmoins, il parvint à articuler...

"Oui ... Madame ..."

Une claque sur le bout du gland lui fit faire un bond qui faillit l'arracher à la poigne des deux femmes.

"OUI MAITRESSE !!"

"C'est très bien, tu apprends vite. Maintenant, mets toi à genoux!"

Le garçon s'agenouilla dans le bassin, les coudes en appui sur la margelle, les fesses en l'air. Il se faisait traire par Cirilla et ne débandait pas. Ombre s’appuya sur lui et griffa de ses ongles la chair tendre de son postérieur. Il frémit et couina quand elle s'amusa à titiller sa rondelle vierge de la pulpe de son index. Ensuite il gémit quand elle y enfonça sa première phalange. Le petit anneau rosâtre palpitait et Salis semblait apprécier ce nouveau contact. Il résista à son envie de supplier et fit preuve d'obéissance, et quand Ombre sentit qu'il allait jouir à nouveau, elle l'orienta.

"Ce serait dommage de gaspiller autant de semence. Sur laquelle de nous as tu envie de jouir?"

Le regard du garçon se porta aussitôt sur Ciri et la guerrière sourit.

"Oh? Elle t'a tapé dans l’œil? Où est-ce que tu veux jouir?"

"Sur ... sur ses seins maitresse ..."

Le jeune homme était sous le charme des deux femmes. Cirilla s’amusait avec lui, car elle utilisait sa magie. Vu son esprit soumis, ce n’était pas compliqué. Elle avait eu Triss comme formatrice, après tout, et, quand Triss l’avait rencontré, Cirilla commençait à avoir ses règles. Même aujourd’hui, la jeune femme s’en souvenait encore. Les sorceleurs étaient des hommes qui ne comprenaient pas grand-chose à l’hygiène, et Cirilla se rappelait encore de la manière phénoménale dont Triss les avait grondés… Eux, ces sorceleurs si puissants qui intimidaient Ciri’, qu’elle voyait comme des dieux invincibles… Et il y avait cette rouquine enflammée qui leur parlait, qui les vilipendait… C’était Triss qui lui avait parlé de ses règles, et c’était également Triss qui lui avait appris le sexe, qui l’avait masturbé en fourrant dans sa bouche les doigts de la magicienne enduits de sa propre mouille, pour lui montrer que ce n’était pas de l’urine. Cirilla avait pu commencer à pratiquer sa magie rose quand elle avait fait l’amour avec Mistle. Maintenant, elle maîtrisait mieux la magie rose, et ce qu’elle faisait sur Salis en était la preuve.

Il venait de jouir une fois, et les deux femmes se lovèrent contre lui. Le jeune page rougit encore, sentant son sexe être à nouveau sous l’assaut des deux femmes. Une forte chaleur s’élevait en lui, bouillonnant dans sa poitrine. Ombre le rappela à l’ordre, se prenant elle aussi au jeu. Salis finit par avouer qu’il avait envie de jouir sur les seins de Cirilla, après s’être retourné, et avoir senti un doigt de Ombre remuer dans son fondement.

*Elle aussi, elle s’adapte plutôt bien à la magie rose…*

Cirilla se pinça les lèvres, et sourit.

« Tu es bien pervers un pour un simple commis, Salis…
- Je… Je suis désolé si je vous ai offensé, Maîtresse…
- Oh, il en faut plus pour m’offenser, je te rassure. Mais tu as de la chance, j’aime récompenser les esclaves obéissants. »

Elle se déplaça lentement. Cirilla se releva, exhibant ses alléchantes formes, qui étaient d’autant plus appréciables que l’eau dégoulinait dessus. Elle rejoignit une pierre polie, et commença à se coucher dessus, s’appuyant sur ses avant-bras. Salis la rejoignit, et grimpa à califourchon sur elle. Maladroitement, il attrapa son sexe, et le nicha entre les seins de Cirilla.

Celle-ci posa ses mains sur ses seins. Si elle n’avait pas la poitrine élégante et épaisse de Triss, une poitrine qu’elle avait utilisé pour allaiter Cirilla en la masturbant, elle avait tout de même des seins suffisamment formés pour les presser contre la verge glissante de l’homme. Salis soupira, et Cirilla se mit à remuer ses seins, enfermant le sexe de l’homme dedans. Elle jouait avec lui. Il venait de jouir une fois, mais le jeune homme était tellement excité que Cirilla s’attendait à le voir se décharger à nouveau rapidement.

Elle se demandait en tout cas ce que Ombre allait faire pendant qu’elle-même s’amusait avec lui…

Ni une ni deux, Salis se retrouvait à califourchon sur le ventre de Cirilla et se logeait entre es seins de la sorceleuse, assurément l'un des endroits les plus confortables de cette auberge de passage. Le garçon frémit quand ses testicules frottèrent la peau douce du ventre de sa tourmenteuse, et il trembla vraiment quand elle le pressa d'elle-même dans cet écrin voluptueux. Salis était un beau garçon, timide mais avec des traits méritant l'attention des femmes. Et puis, bien qu'il soit dans une position intimidante, il restait un jeune homme et se devait de faire bonne figure devant ces clientes. D'un, pour éviter qu'elles se plaignent de sa présence auparavant inopportune auprès de l'aubergiste; et de deux parce qu'il avait là l'opportunité de faire ce que n'importe quel homme ne pouvait qu'imaginer au cours de sa vie. Aussi, Salis décida de donner l'image d'un garçon assuré et désireux de plaire à ces dames. Surprenant les guerrières, il s'agrippa aux épaules de Cirilla et donna un coup de reins à perforer un mur. Sa queue ripa entre les seins de la sorceleuse et il recommença tandis que sa verge rougissait sous la caresse irritante. Le gland était gonflé de sang et paraissait prêt à exploser mais Salis, bien lancé, ne s'arrêta pas à ces détails. Il allait plus vite et se frottait rugueusement au corps de Cirilla. Ses yeux brillaient d'une lueur inhabituelle alors que la magie rose agissait directement sur sa libido.

Subitement, il saisit Cirilla par la nuque et lui verrouilla la tête. Il lui gicla sans prévenir une énorme quantité de sperme au visage puis força l'accès de sa bouche pour plonger dans ses profondeurs. Le garçon bascula en avant, entrainant Cirilla dans une position de ... soumission ... et il lui baisa la bouche comme un lapin le ferait de sa lapine.

Ombre éclata de rire devant tant de témérité. Salis ignorait que la femme qu'il osait prendre ainsi était une redoutable tueuse de monstre et qu'elle sortait d'un combat contre des créatures terrifiantes qu'elle avait maté. La guerrière nétherisse caressa les fesses du garçon brièvement puis glissa ses doigts entre les cuisses de Cirilla. Elle n'eut aucune difficulté pour en enfoncer un dans la chatte de la sorceleuse, en même temps qu'un autre s'introduisait dans l'anus plus serré. Ombre se trouva une position plus confortable entre les cuisses de son amie et elle ajusta son doigtage au rythme imposé par Salis; c'est à dire quelque chose d'assez intense.

Non content de baiser la bouche de Cirilla, le garçon avait saisit ses poignets pour l'immobiliser. Bien évidemment, cela ne dura qu'un temps et quand il eut les cuisses tétaniser, il se releva brusquement en grimaçant de douleurs. Pris de crampes, il se tenait redressé au dessus de la fille et encore une fois, il se purgea sans contrôle, sans dignité, comme vidant son outre de foutre sur une Cirilla déjà bien souillée.

"En voilà des manières Salis ... C'est ainsi que tu respectes tes maitresses?"

Ombre doigtait son amie, ce fut bref et elle remplaça ses doigts par sa langue. La chatte de Cirilla était délicieuse et très vite, des léchouilles visqueuses et bruyantes indiquèrent qu'Ombre se régalait.

Salis eut un instant de flottement, et se décala de Cirilla, la queue toujours raide et prête à l'emploi. Il hésitait sur l'attitude à adopter. D'un côté il avait la bouille de la sorceleuse barbouillée de foutre; et de l'autre il avait l'autre salope avec son regard de perverse qui avait un cul à faire bander un eunuque.

Bah ... il avait commencé donc ... Il s'agenouilla au-dessus du visage de la sorceleuse et lui écrasa ses bourses sur le nez. Il passa ses mains sous ses épaules et la souleva pour que sa tête bascule en arrière. Cette bouche là, il pouvait la prendre toute la nuit aussi il se permit un sourire béat quand il passa encore les lèvres pulpeuses. Sa verge n'était plus de première propreté mais il ne s'en souciait pas, c'était un peu la première fois qu'il se livrait à ce genre d'expérience.

Ombre haussa un sourcil.

"Tu risques de l'irriter si tu continues ainsi Salis. Ne penses pas qu'à toi."

La guerrière avait le menton imbibé de mouille et elle se hissa sur Cirilla pour repousser le garçon et embrasser son amie.

S’il y avait encore un doute à avoir sur l’inexpérience de Salis, ce doute fut levé en le voyant agir sur Cirillia. Sauvage, passionné et fougueux, Salis avait perdu toute retenue, ce qui était typique des jeunes hommes subissant pour la première fois un mélange de désir et de magie rose. Cirillia allait devoir éviter de trop le charger. La magie rose était une magie à double tranchant. Elle exaltait le désir et renforçait l’endurance sexuelle, mais au détriment d’un équilibre mental. C’était quelque chose de commun dans toute relation sexuelle, la magie rose amplifiait cela. Salis se laissa donc aller, baisant avec énergie la délicieuse bouche de Cirillia. La sorceleuse gémit, le laissant faire, serrée contre le rebord du bassin. Salis n’avait rien demandé, il était en un sens la victime ici. La jeune femme aurait sans doute dû en avoir des remords, mais c’était après tout elle qui subissait les assauts buccaux de l’homme. Il attrapa ses poignets pour les immobiliser, mais cela avait aussi pour effet qu’il ne pouvait plus s’appuyer sur la tête de la jeune femme. Alors, il reposa ses mains sur sa tête, et continua à agir, grognant et soupirant.

Aussi fougueux soit-il, et aussi renforcé par la magie rose soit-il, Salis restait inexpérimenté, ce qui fit qu’il cracha son foutre au bout de quelques minutes. Il en avait encore envie, mais, avant que Cirillia ne puisse faire quoi que ce soit, Ombre le repoussa. Une Ombre qui s’était au passage montrée très entreprenante, puisqu’elle avait profité de la fougue de Salis pour utiliser ses doigts et la pénétrer par le devant et par l’arrière.

« C’est normal, j’ai utilisé la magie rose sur lui… »

Elles s’embrassèrent ensuite, tandis que Salis, haletant sur place, secoua la tête de droite à gauche en les regardant s’embrasser. Il essayait de reprendre son calme, mais c’était impossible. Il venait de jouir, mais le désir était toujours là. Cirillia posa sa main sur les fesses de Ombre, malaxant son cul. Elle pinça son postérieur, et Salis se déplaça donc. Il attrapa les hanches d’Ombre, et, tandis qu’elle et Cirillia s’embrassaient, lui soupira, et s’enfonça dans sa chatte, la pénétrant avec appétit.

« Hmmm… Vous êtes si bonnes toutes les deux, putain… ! » soupira-t-il.

Les lèvres de Cirilla avaient un petit goût salé très agréable et Ombre s'amusa un peu avec en les piquant du bout de sa langue et en suivant leur contour avant de revenir embrasser la sorceleuse à pleine bouche. Les deux femmes se ressemblaient au point qu'on aurait pu croire qu'il s'agissait de deux sœurs. Et aussi redoutables qu'elles étaient, enlacées ainsi, elles ressemblaient plus à des catins de harem qu'à de véritables tueuses.

"Mmmmm ... Est-ce qu'on t'a déjà dit que tu es vraiment désirable quand tu as du sperme plein la bouche?"

Ombre rit de sa bêtise et alla prélever du précieux nectar masculin directement là où Salis l'avait déversé. Si Cirilla était entreprenante, alors Ombre l'était aussi et quand la sorceleuse lui pétrit les fesses de ses mains, la guerrière revint à son objectif premier, c'est à dire le trésor caché entre les cuisses de la princesse spoliée. Elle la pénétra de deux doigts qu'elle plongea sans difficulté au fond du vagin soyeux. Et quand elle s'apprêta à plus, Ombre se cambra et sembla fondre sur son amie. Ce petit diable de Salis en avait profité pour se glisser derrière elle et la prendre par surprise.

"Petit fourbe!!"

Salis n'en avait cure et s'agrippa fermement à elle en ancrant ses doigts dans ses hanches. Il fallait avouer qu'il était bien fait et que la belle taille de son membre compensait son manque d'expérience. Ombre bougea les fesses pour lui faciliter la tâche et ainsi, le garçon put se lâcher totalement.

"Salope!"

La guerrière sursauta. Même si c'était un vrai à cet instant, elle n'allait pas permettre qu'il la traite ainsi. Les petits jeux c'était bien mais il y avait certaines nuances à distinguer. Ce n'est qu'en se retournant pour le remettre en place qu'elle perçut le vif éclat rosé dans les prunelles du garçon. La magie rose impactait fortement son esprit fragile et se ressourçait de la jeune vivacité de sa proie. En effet, il fallait faire attention avec le Don de Lust qui pouvait annihiler toute indépendance psychologique dans le seul et unique but d'irriguer le courant divin de Lust'ghaa. Et apparemment, Salis était particulièrement affecté par ce qui lui était demandé comme effort.

Il durcissait sévèrement son rythme et Ombre eut du mal à suivre. Quand elle voulut le repousser, il lui saisit les poignets et bloqua ses bras dans son dos. L'expression d'Ombre vira ahegao et sans qu'aucune illusion ne vienne mentir sur la réalité, le corps de Salis sembla changer, grandir, devenir plus musculeux, comme possédé par la réincarnation d'un esprit de Lust.

"SALOPES!!"

Il pesa de tout son poids sur la guerrière qui s'étouffa en avalant de l'eau du bassin de travers.

"Cirilla!!!!"

Mais Salis était déchainé et les dominait maintenant de sa taille, aussi grand qu'un demi géant, les yeux à présent intégralement roses. Une deuxième queue venait de pousser entre ses cuisses et il farfouilla pour trouver le trésor de Ciri qu'il pénétra sèchement quand il y eut accès. Ses grands bras contenaient les filles et il devint violent. Ombre parvint à se libérer un bras et lui enfonça un pouce dans l’œil. Cela n'eut aucun effet si ce n'est que l’œil se referma pour se rouvrir sur le front du garçon. Il se transformait, perdant sa forme humaine pour celle d'un humanoïde aussi fort que flasque.

"Cirilla!!!!! Occulte ta magie où on va devoir le tuer!!"

Mais en réponse, Salis ouvrit grand une gueule béante dont jaillit des tentacules qui se ruèrent sur les femmes. Elles avaient baissé leur garde un instant et en payaient le prix. Les queues pourfendant leurs chattes grossirent alors qu'elles déversaient des litres de semence, étirant les ventres des guerrières. Tout allait très vite. Les tentacules s'insinuèrent dans leur bouche, rampant dans leur gorge, s'enroulaient autour de leurs bras et poignets; et deux d'entre eux s'intéressèrent au fondement de la sorceleuse.

Ombre hoqueta et eut un haut-le-cœur quand l'appendice qui lui prenait la bouche vint se tasser dans son estomac. Elle suffoqua, réussit à aspirer un peu d'air par le nez, mordit de toutes ses forces dans la chair molle qui se rétracta hors de son gosier en frétillant. La guerrière se débattit, et les tentacules la restreignant se resserrèrent sur elle.

"Argh !!!"

"SALIS!! ÉCOUTE MOI!! REVIENS!"

Le garçon eut un rictus mauvais. Après tout, il n'y avait peut être pas que la magie de Lust qui était à l’œuvre.

Le corps de Salis enflait, grossissait, et noircissait également. L’inmon sur son corps s’agrandit également, devenant néanmoins plus monstrueux, plus puissant. Cirilla ne prit connaissance que trop tard que Salis était en train de se faire posséder. Un tentacule s’enroula autour de sa gorge, et elle en sentit plusieurs s’enfoncer dans sa chatte et dans son cul. Quand Ombre hurla à l’homme de revenir, un rire guttural s’échappa de sa gueule déformée, révélant une série de dents profondes et tranchantes. Cirilla sentit le tentacule l’étouffer, et Salis continua à se transformer, jusqu’à finalement devenir une horreur lovecraftienne, l’un des rejetons de Shub-Niggurath, un monstrueux chevreau. La créature déversait dans la source de l’onsen un liquide verdâtre, et une odeur exécrable s’échappait de ses multiples gueules ouvertes, tandis que ses tentacules labouraient puissamment les deux femmes.

Cirillia put voir que la couleur de la lune avait changé, devenant rose. À l’intérieur de l’auberge, le désir modifiait également les humains, les transformant en créatures sexuelles qu’on pouvait trouver à Lusst’ghaa. Cirillia avait perdu le contrôle, mais elle n’était pas responsable de ce qui se passait. Elle pouvait sentir l’aura d’un autre magicien à l’œuvre… Et, tandis qu’elle déglutissait, et qu’elle était soulevée en l’air, jouissant avec force, elle pouvait sentir la présence d’un Portail au cœur de l’auberge, et l’influence malsaine du mage noir.

Terazul.

L’ombre du mage noir apparut sur le sol, tandis que les tentacules recouvraient peu à peu l’auberge.

« Mesdames, j’ai cru comprendre que vous me traquiez. Ma pauvre Ombre, je regrette tellement tes décisions stupides… Moi, j’ai rejoint le camp des vainqueurs.
- Gnnnn…
- Voici le vrai pouvoir de Lusst’ghaa, ce pouvoir libératoire, cet exutoire ! Voilà ce que le monde mérite : une félicité éternelle ! »

Cirilla remuait sur place, consciente que, pour gagner, il allait falloir jouer avec le sexe, et s’imposer face à ce monstre. Terazul ricana encore avant de s’éloigner.

« Si vous arrivez à dompter cette créature, venez me rejoindre à l’intérieur, nous organisons une petite fête, haha ! »

Terazul s’éloigna ensuite, et Cirilla gémit. Elle devait juste tenir, conserver son état de conscience, tandis qu’elle se rapprochait du rejeton. Des langues glissèrent sur sa peau. Elle sentit les tentacules l’immobiliser, s’enroulant autour de ses chevilles et de ses poignets, la maintenant suspendue face au monstre. De ses bouches, le rejeton exhalait une odeur puante, forte, mais également érogène, et ses langues baveuses glissèrent sur le corps de Cirilla, la léchant sans ménagement, tandis qu’il continuait à la pénétrer avec force…

Terezul ! Ce chien maudit !

Le regard d'Ombre brilla d'une haine indicible. Le sorcier responsable d'une grande partie de ses maux les avaient piégé. A nouveau il exerçait sur la guerrière une pression qu'elle croyait disparue depuis qu'Elena l'avait prise sous sa protection. Là c'était différent, la contrainte était physique mais l'humiliation était encore plus atroce.

Un tentacule la gifla au visage, comme s'il voulait lui rappelé qu'elle n'avait pas le droit de réfléchir. Elle cracha et prit un retour sifflant qui lui marqua la joue. Comme si sa rébellion exacerbait l'animosité du monstre, celui-ci la fit hurler en la violant de plus de tentacules encore. Ombre avait l'impression qu'il allait la déchirer tant son vagin et son anus étaient écartelés. Mais sil e pouvoir de Lust'ghaa était corrompu, il n'en restait pas moins puissant et Ombre frémit quand un courant de plaisir la traversa. Ses orifices se faisaient pilonner et quand un tentacule déversait en elle ses fluides reproducteurs et se retirait, un autre, ou deux, prenaient aussitôt sa place. Cirilla subissait le même sort et même si sa gorge enflée et remplie d'appendices ne rendait que des gargouillis visqueux, son regard indiquait qu'elle était toujours saine d'esprit et prête au combat. En cela, les deux femmes étaient identiques. Seule la Mort les ferait fléchir et rien d'autre. Prises dans un tourbillon de plaisirs douloureux et inacceptables, elles devaient juste en sortir pour faire payer leur tourmenteur.

Ce n'était pas gagné et il allait falloir batailler et surtout ne pas sombrer. Des langues immondes parcoururent aussi le corps d'Ombre, léchant ses mollets, s'attardant dans les creux et salivant des litres de fluides poisseux. Un mouvement de balancier de la créature rapprocha les deux femmes et la guerrière parvint à saisir son amie à bras le corps pour la garder auprès d'elle. Elle fourra son visage dans le creux de la poitrine de Cirilla pour préserver sa bouche de toute intrusion et lui murmura.

"Il est trop puissant pour qu'on lutte séparément. Je vais te libérer. Tue le. Salis sera une victime de plus de Terezul, c'est ainsi."

Elles n'avaient pas leurs armes à portée de main mais de ce qu'Elena avait raconté à Ombre, les sorceleurs avaient des pouvoirs autres tout aussi redoutables que le tranchant du fil de leurs épées. Alors la guerrière molestée fit un effort immense pour préparer une courte invocation et l'instant d'après, une chape d'obscurité s'abattait sur le onsen. Cette magie de l'ombre n'était pas nocive pour le monstre mais il était au moins privé de la vue. Une lutte invisible s'engagea et Ombre arracha un à un les tentacules fichés et actifs dabs Cirilla. S'ils revenaient à la charge, elle les déviait en elle et elle hurla encore de douleur quand l'un d'eux, bien plus gros que les autres, se fraya un chemin dans son rectum déjà trop garni. Elle mordit à pleines dents dans le dernier appendice qui martelait la gorge de la sorceleuse et celui-ci se rétracta en couinant. Un "plouf" sonore lui apprit que son amie était tombée à l'eau, apparemment libre ... Qu'en savait-elle? Elle l'espérait en tout cas. Le monstre libéra en elle une masse impressionnante de fluides malodorants qui jaillirent de ses orifices comme des geysers. Ombre faillit perdre conscience et un éclair rose s'imprima sur sa rétine. Son cerveau peinait à suivre tant son corps subissait autant les affres de la douleur que les joies d'un sexe sauvage et incontrôlé.

Terezul ... Elle se focalisa sur les traits de ce visage haït et soudain elle revint au problème actuel.

"HAANNN HAAANNN!"

Elle se faisait sévèrement secouée, bien plus que précédemment. C'était à Cirilla de jouer maintenant.

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La Traque du Mage Noir [Ombre]

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