Lusst'ghaa
Posté : 26 oct. 2024 17:13
LUSST’GHAA
Plan extradimensionnel situé en-dehors des mondes du Multivers, Lusst’ghaa, ou le « Royaume Érotique » (bien que cette deuxième appellation soit aussi imparfaite que désigner le continent américain en faisant uniquement référence aux États-Unis), est un plan très spécial. Façonné à partir du désir sexuel des êtres humains, c’est un plan qui existe en-dehors de toute réalité normalement tangible. Lusst’ghaa est un plan unique au sein du Multivers, mais est infini. Ici, les règles de la physique ordinaires ne s’appliquent pas. Dans ce plan onirique, des entités aussi puissantes que sensuelles y règnent. Qu’on se le dise, fidèle Voyageur, s’aventurer seul dans les entrailles de Lusst’ghaa est un voyage sans retour. Aucune boussole ne vous aidera, aucun GPS ne permettra de cartographier ce qui, par définition, n’est pas cartographiable. Une seule logique gouverne Lusst’ghaa, une seule règle : le Désir. Et la principale caractéristique du Désir est qu’il est intangible, illogique, et insaisissable. Alors, pouvez-vous vraiment vous attendre à comprendre le fonctionnement de Lusst’ghaa à la lecture de ces quelques lignes ? À mon humble avis, fidèle Voyageur, vous auriez sans doute plus de chance de faire passer un chameau à travers le trou d’une serrure que de percer les règles illogiques de Lusst’ghaa.
Mais tâchons néanmoins de vous offrir quelques clefs, quelques explications, aussi arrogantes et futiles peuvent-elles sembler…
HISTOIRE DE LUSST’GHAA
Pour comprendre ce qu’est Lusst’ghaa, encore faut-il commencer par le définir.
Le Multivers est un ensemble de réalités alternatives qu’on peut dissocier en deux niveaux :
- Sur le plan horizontal, le Multivers se compose de dimensions parallèles qui se composent chacune les unes des autres de points de variables et de convergences.
- Sur le plan vertical, le Multivers se compose de plans dimensionnels qui sont uniques.
Par analogie, on dit que les dimensions se trouvent au niveau intermédiaire de ces plans. Tout en-bas des Plans, on y trouve les Enfers, et, tout en-haut, le Paradis. Voilà tout du moins ce que vous apprendrez en lisant le premier tome de la Cosmogonie. La réalité, voyez-vous est plus subtile. Au sein du Multivers, il n’y a pas de « haut » et de « bas ». On visualise l’Enfer comme étant « en-bas » parce que l’esprit humain ne peut raisonner autrement. Tout être humain est limité par sa propre perception sensorielle et logique de l’environnement qui l’entoure. Si vous affutiez votre vision au point de voir les centaines de milliers de millions d’insectes microscopiques qui parcourent en ce moment même votre échine, si vous visualisiez ces créatures au physique de cauchemar, vous en perdriez instantanément la raison. Comprenez-vous où nous voulons en venir ? L’étude du Multivers ne peut qu’être simplifiée, car la logique des hommes ne leur permet pas d’en saisir la globalité sans perdre la raison.
Les Plans dimensionnels, pour en revenir à eux, réagissent entre eux, et ont tous pour particularité d’être indiciblement liés à ce que vous appelleriez la « réalité », c’est-à-dire le monde dans lequel vous vivez habituellement, Fidèle Voyageur. Ces Plans sont reliés aux Plans Intermédiaires par autre chose que de la matière, par la pensée, par les émotions… Ce qui relie chaque humain à ces Plans, c’est ce que nous appelons l’âme. Quand un corps physique décède, son âme voyage tout simplement dans un autre Plan. Pour la majeure partie des mortels, il ne s’agira que d’aller en Enfer ou au Paradis… Mais, comme le sait le Fidèle Voyageur qui se sera donné la peine de consulter les données de l’Observatorium sur la matière, à l’origine, il n’y avait pas de Paradis ou d’Enfer, il n’y avait qu’un royaume des Morts, et deux Plans : le Plan des Vivants, et le Plan des Morts. Et ce qui allait dans l’un des Plans revenait dans l’autre. Les Dieux eux-mêmes étaient bien loin de se douter de la possibilité que d’autres Plans puissent voir le jour.
Pourtant, d’autres Plans, il en existe. N’espérez pas tomber sur eux par inadvertance, car ces Plans vous sont bien fermés. Ils se manifestèrent aux Dieux lorsque le Multivers naissant commença à évoluer, et que les pensées des êtres vivants devinrent plus complexes. Et le Désir eut sa propre place, son propre Plan. Pour le dire simplement, Lusst’ghaa, comme on l’appela, fut conçu à partir des pensées sexuelles et des actes sexuels des êtres vivants conscients. Oh, sans doute que les animaux posèrent les jalons préhistoriques de cet univers, mais il fallut la patte des humains pour que le désir émerge… Et pour que le désir soit corrompu. Pour que le Désir se développe, il fallait penser à autre chose que le simple besoin de se reproduire. Vouloir le désir pour le désir. Évidemment, ce n’est qu’une interprétation du simple Observateur que je suis, et d’aucuns pourraient aussi dire que ce sont les Dieux eux-mêmes qui créèrent ce Plan en instaurant dans l’esprit des humains l’envie de faire l’amour pour le simple plaisir de forniquer, sans s’attacher à l’idée de procréation sous-jacente.
Toujours est-il que le Plan commença à se structurer quand les premiers êtres conscients couchèrent ensemble pour la simple envie de s’exprimer leur attraction mutuelle. En manifestant ainsi une pensée autre que celle à laquelle ils étaient biologiquement conçus, ils conçurent un autre Plan… Ou éveillèrent ce Plan. Peu importe, finalement, car Lusst’ghaa fut créé. Il se nourrissait du désir, se façonnait peu à peu, jusqu’à ce qu’une pensée consciente en émerge :
Slaanesh.
Slaanesh est en tout cas considéré dans les archives de l’Observatorium comme le Premier Dieu de la Luxure. Dieu du désir, de l’excès, de la perfection et de l’hédonisme, Slaanesh émergea, et devint l’un des quatre Dieux Noirs majeurs. Car le désir, voyez-vous, n’est pas une force positive, c’est une force amorale. Le désir peut vous amener à aimer, il peut aussi vous amener à tuer. On peut haïr de désir, et, pour parler plus concrètement, on peut violer, humilier, agresser… Slaanesh naquit donc de ces émotions contradictoires, et s’avéra être finalement à l’image du Désir. Insaisissable, ne vivant que pour son propre désir, Slaanesh continua à grandir et à croître au fur et à mesure que le Désir s’épanouissait, que les civilisations se développaient. Même pour lui, cette énergie devint trop forte, et d’autres divinités finirent par émerger.
C’est à ce titre que la Déesse Ishtar vit le jour.
À ce stade, Fidèle Voyageur, on ne peut totalement écarter l’hypothèse qu’un Dieu comme Slaanesh ait pu être corrompu par l’influence grandissante des Dieux Noirs, et que la création d’Ishtar fut une sorte de réponse à cette corruption, un peu comme un organisme fabriquant son anticorps pour se protéger d’un virus. Je laisse cela à ton interprétation, Fidèle Voyageur.
Parlons un peu d’Ishtar. Sans régurgiter le contenu des encyclopédies en ligne, nous retiendrons ici qu’elle fut l’une des plus grandes Déesses des civilisations mésopotamiennes, des civilisations antiques qui existèrent dans le centre de l’Eurasie, autour du Moyen-Orient. Ishtar était alors une Déesse revêtant plusieurs fonctions, qui existait au cours des trois millénaires d’existence de cette civilisation ancestrale. Déesse de l’amour et de la guerre, elle tomba du Ciel, et se manifesta à la cité d’Uruk, où on l’appela Inanna. À cette époque, les Mésopotamiens honoraient Slaanesh, et ce culte plongeait leur civilisation dans un chaos croissant. Ce fut Inanna qui mena la révolte contre Slaanesh. La relation entre les deux était assez confuse. Pour certains, Inanna était la fille de Slaanesh, bannie du Palais de Slaanesh. Pour d’autres, elle fut sa femme, mais tous s’accordent à dire qu’elle fut exilée du Palais, et que Slaanesh ordonna sa mort. Celle-ci était partie de son domaine avec une partie de son pouvoir, un pouvoir que le vil Slaanesh convoitait pour contrôler à nouveau le Plan Infernal.
Inanna/Ishtar… Deux noms désignant une même entité. Mon intime opinion est qu’Inanna fut sans doute le premier Avatar d’Ishtar. Tout comme Saori Kido fut le réceptacle d’Athéna, Inanna devint le réceptacle de l’âme d’Ishtar. Elle mena une guerre contre Slaanesh, une guerre dont on ne retrouve à vrai dire nulle trace dans les livres d’Histoire. Appelons-là « La Première Guerre de la Luxure », et, si cette guerre se termina en grande partie sur Terre, elle avait de toute évidence commencé à Lusst’ghaa.
De Slaanesh, Ishtar ne ressentait aucune haine en soi. Pour elle, Slaanesh était trop gourmand. En voulant s’accaparer tout le désir des hommes, toute cette énergie, son ambition démesurée le dépassait, et le rendait fou. Je vous l’avais dit en préambule, Fidèle Voyageur, il est vain et dangereux de vouloir comprendre certaines choses… Et cet avertissement vaut aussi pour les Dieux, bien qu’ils soient doutés d’un degré de compréhension supérieur au nôtre. Toujours est-il que Slaanesh, avait goûté au mélange de pouvoir et de plaisir, et qu’il n’était pas un Dieu partageur. Ishtar avait ainsi agi pour le sauver, en essayant de le convaincre de purger le désir en lui. Cela sonna le début du conflit, un conflit qui se livrerait autant dans les champs de bataille que dans les chambres à coucher.
Dans la religion mésopotamienne, il existe trois divinités majeures :
- Sîn, Dieu de la Lun
- Shamash, Dieu-Soleil,
- Ishtar, Déesse de l’Étoile.
La guerre dura un certain nombre de siècles. Elle fut remportée par Ishtar, qui parvint à s’emparer du Palais de Slaanesh, chassant ce dernier… Mais sans toutefois pouvoir le vaincre. Peut-être que Slaanesh finit aussi par laisser Ishtar gagner ? Car, tant que les hommes continueraient à violer et à tuer par amour, le désir serait toujours noirci, et il en sera toujours ainsi. Ishtar fit alors ce que Slaanesh s’était refusé à faire, et purgea les énergies qu’elle recevait.
Elle se fit ensuite appeler Lust, ou Aphrodite pour les Olympiens. Le reste de son histoire personnelle, à ce stade, ne nous intéresse guère. S’emparant de l’ancien Palais de Slaanesh, elle le reconstruisit, et en fit son « royaume érotique ». Depuis lors, elle siège ici, et, si les cultistes de Lust voient en elle la souveraine légitime de ce Plan, crois-en ce que je t’écris, Fidèle Voyageur : ce qu’Aphrodite contrôle de ce Plan n’est que la pointe émergée d’un immense iceberg.
GÉOGRAPHIE DE LUSST’GHAA
Aucune carte ne peut définir Lusst’ghaa. Ce Plan tout entier repose sur le désir, et est en perpétuelle expansion. Vous auriez beau voler aussi vite que vous le pouvez, jamais vous n’atteindrez le bout de Lusst’ghaa. Lusst’ghaa n’est pas une planète, mais une étendue, une ligne sans fin. Essayez de vous envoler, et vous disparaîtrez, tout simplement, ou vous serez rappelés au sol… Si tant est qu’il existe un « sol ». Il n’y a pas de niveau zéro à Lusst’ghaa, il n’y a pas de règles logiques que vous pourriez accepter. Votre seul boussole, c’est votre désir, et le guide qui vous accompagne.
Comment définir au mieux Lusst’ghaa ? Comment la décrire ? On pourrait y voir une sorte d’immense caverne. Une caverne infinie où vous entendriez constamment des soupirs, des voix sensuels, des appels qui vous incitent à vous abandonner à la passion qui suinte de chacun des murs… Des murs continuellement recouverts de tentacules dont vous redouteriez de les toucher par peur qu’ils vous absorbent, et vous en fassent disparaître. Ces cavernes débouchent parfois sur des structures plus importantes, des plaines, des forêts. Parfois, vous aurez même l’impression d’être à la surface, de voir un ciel étoilé, mais vous ne voyez sans doute qu’une autre couche de Lusst’ghaa. Ce Plan n’a pas de surface.
Tout comme il n’a pas d’espace identifiable, il n’a pas de temps non plus.
Ce que les plus éminents savant ont conçu sur Terre, c’est l’interaction inévitable entre espace et temps.
Ces interactions physiques ne s’appliquent pas à Lusst’ghaa… Car, comme nous l’avons expliqué, l’espace à Lusst’ghaa n’a pas de règle logique. Le temps n’en a donc pas davantage. Et, tout comme le désir étend l’espace, le désir étend le temps. C’est à tort qu’on affirme de manière mathématique et simpliste qu’une minute passée sur Lusst’ghaa équivaudrait à une heure, un jour, ou une semaine dans une autre dimension. Cette approche, qui consiste à vouloir encloisonner ce Plan selon les règles tridimensionnelles d’un esprit humain étriqué, ne s’applique pas. Le temps se modulera en réalité selon le désir que vous ressentez, il s’étirera tout comme l’espace de Lusst’ghaa s’étire sous le désir. Vous pouvez ainsi commencer une séance dans un studio ou dans une grotte qui se transformera ensuite en un somptueux palais sans que vous n’ayez eu à mettre le moindre coup de pioche.
Ce que cela signifie concrètement est que, si vous vous perdez dans Lusst’ghaa, vous vous perdrez aussi dans le temps, et vous ne reviendrez jamais à ce que vous étiez auparavant.
Dans ce Plan instable et chaotique, il n’existe qu’une seule zone géographique qui soit à peu près stable : le Royaume de Lust.
LE ROYAUME DE LUST
Situé au cœur de Lusst’ghaa, le royaume de Lust est sans aucun doute la seule chose que vous retiendrez de Lusst’ghaa. Ce royaume peut se concevoir comme une sorte de bulle au sein de Lusst’ghaa, une bulle de désir où, tant que vous êtes à l’intérieur, vous pouvez compter sur la protection de Lust et de son clergé. Ce royaume se présente sous la forme d’une sorte de ville, une ville qui, à l’image de Lusst’ghaa, n’a pas de consistance. Une ville de désirs où vous pouvez croiser dans la même rue une voie pavée romaine et une voie futuriste bardée de néons criards et de Gynoïdes. Ici, le désir est maître mot, et, plus les habitants ressentent du désir, et plus la ville se répand, se structure, se solidifie. De la même manière qu’il est vain de vouloir cartographier le Plan du Désir, il est tout aussi vain de chercher une carte du royaume de Lust… Car le royaume change continuellement, il se déconstruit et se reconstruit en fonction des désirs et pulsions de ses membres.
La seule structure fixe est le Palais d’Aphrodite. Véritable cœur du royaume de Lust, le Palais a pourtant une apparence extérieure changeante, surprenante. Mais on retrouvera à l’intérieur une partie fixe, centrale, avec des ailes, des dépendances, qui se diviseront, se modifieront… C’est donc une structure fixe, mais avec quelques exceptions. Ce qui est sûr, c’est que c’est ici que se trouve le cœur du royaume, et que la destruction éventuelle de ce Palais anéantirait le royaume de Lust.
Parce qu’il est sans doute la seule chose que les visiteurs verront, le Royaume de Lust peut donner une mauvaise image de Lusst’ghaa. Il peut vous donner l’impression d’un paradis de désir, de stupre, une ivresse de sensualité… Mais croyez-moi, ce n’est qu’une illusion, un îlot de sérénité et de relative stabilité liée à l’indéfectible présence de la Déesse Lust.
LE CULTE DE LUST
Le culte de Lust a son propre « Paradis », sa propre Terre Promise, qui est tout simplement le royaume de Lust, décrit préalablement.
Le culte de Lust, quant à lui, est un culte influent, bien plus influent qu’on pourrait le croire de prime abord. Il est présent au sein de Terra, où Lust est l’une des principales Déesses de Mijak. Lust est également présente en Enfer, où elle est une divinité infernale appreéciée du Cercle de la Luxure. Le culte dispose également de plusieurs influences plus discrètes sur les autres mondes. Ce culte se confond en outre avec celui d’Aphrodite, puisqu’Aphrodite n’est que l’un des patronymes utilisés par la Déesse. Celle-ci est donc également une Déesse olympienne, dont le rôle au sein de l’Olympe s’est renforcé suite à l’Olympomachie.
Se devant d’être un minimum hiérarchisé, le culte comprend deux hiérarchies : une hiérarchie ordinaire, et une hiérarchie extraordinaire.
Hiérarchie ordinaire
Sous ce vocable, on désigne en réalité le parcours normal de n’importe quel adepte ou fidèle souhaitant rejoindre le culte de Lust. Plusieurs grades peuvent être distingués :
- Novice. Ce grade de base s’implique à toute personne qui souhaiterait rejoindre le culte de Lust. Le novice est un apprenti, qui, en tant que tel, suit une formation dispensée dans les temples de Lust. Bien que le culte soit ouvert à tous les sexes, il existe une assez importante féminisation du culte. Cela n’a en soi rien de surprenant, et répond à vrai dire à un contexte historique. Ishtar ayant jadis été une Déesse liée à la prostitution, les premières novices du culte étaient des prostituées. D’aucuns affirment même que le culte de Lust vit le jour parmi les prostituées, qui se regroupèrent en invoquant la protection d’une Déesse pour les protéger et les regrouper. Si, sur le principe, n’importe qui peut devenir novice, les temples accueillent généralement les désaxés de la société. Les prostituées, certes, mais aussi les marginaux, ceux dont personne ne veut. C’est de cette manière aussi que le culte de Lust est devenu si influent à Mijak, en se chargeant de rééduquer les parias et les déshérités.
- Apprenti. Classe intermédiaire, qu’on utilise pas forcément, l’apprenti se distingue du novice par le fait que sa maîtrise du désir, généralement par l’intermédiaire de la magie rose, a permis de manifester chez lui la marque de Lust, l’inmon. Dès que cette marque apparaît sur le pubis du novice, il devient alors un « apprenti ». Cela ne change en soi rien, car il continue à être considéré comme en formation, cela fait de lui un novice plus avancé que les autres
- Prêtresse. Au terme de sa formation, le novice devint prêtre, ou prêtresse… Mais vous nous pardonnerez l’usage préférentiel du féminin, tant les Prêtres de la Luxure sont rares. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient faibles. La faible proportion de prêtres est la corollaire logique du nombre d’adeptes de sexe féminin qui entrent. Peu de novices peuvent espérer devenir Prêtresses ou Prêtres, car il faut parvenir à maîtriser l’inmon, et à avoir un degré de contrôle accru de ses propres pulsions de désir. Parmi les Prêtresses, il existe une Haute-Prêtresse, qui dirige sa circonscription. Généralement, une Haute-Prêtresse n’a aucun pouvoir supérieur aux autres Prêtresses, et elles exercent leur fonction à tour de rôle,
- Guerrière de Luxure. Souvent considérée comme une alternative au statut de Prêtresse, la guerrière est une apprentie qui, sans être parvenue à contrôler totalement son inmon, le contrôle suffisamment pour pouvoir défendre les frontières du Royaume contre les menaces de Lusst’ghaa. C’est une alternative à la formation de Prêtresse, qui est souvent privilégiée par les apprentis de sexe masculin, mais on y trouve aussi beaucoup de femmes. Là où la Prêtresse contrôle la magie rose et le désir, le guerrier contrôle son désir et l’art de la guerre
- Princesses de Luxure. Stade suprême au sein du culte de Lust, il est rarissime qu’un novice ordinaire, qui n’ait aucune prédisposition, puisse accéder à ce stade. En réalité, ce statut a été créé pour désigner les enfants directs de Lust qui rejoignent le culte. Si les Princesses (ou les Princes) sont au sommet de la hiérarchie, ils n’ont pourtant qu’un rôle assez faible dans l’organisation du culte, qui échoit avant tout aux Prêtresses. Les Princesses ont plutôt tendance à vivre en compagnie de leur mère, et répondent à son appel quand la Déesse a besoin de leur énergie. Ces Princesses sont à vrai dire indispensables, car, comme le Désir est éternel et ne cesse de croître, la Déesse a régulièrement le besoin de se séparer de son énergie, pour éviter de devenir comme Slaanesh. Les enfants de Lust ont donc une certaine tendance à se multiplier, même si Lust les choisit avec soin, celle-ci ne souhaitant pas qu’ils tombent entre les mains de ses rivaux.
Hiérarchie extraordinaire
Au-delà de la hiérarchie classique, il existe au sein du culte d’autres statuts qui gravitent autour de cette hiérarchie.
- Anges de Lust. Les Anges de Lust sont ses messagers. À l’image du culte, ils sont presque tous de sexe féminin. Très proches de leur Déesse, ils sont pour l’essentiel des Anges du Royaume des Cieux qui ont choisi de servir la Déesse et son culte. Étant à la base des Anges, les Anges de Lust sont souvent appréciés. Ils bénéficient d’une grande liberté, et n’ont pas de rôles particuliers. Ils sont libres, mais, quand la Déesse a un ordre particulier à leur confier, ils se doivent de lui obéir. Cet ordre sera généralement d’aller retrouver des enfants ou des avatars de Lust quand celle-ci se rappelle leur existence, et, dans des cas extrêmes, de se battre pour elle.
- Démons de Lust. Lust dispose également de ses propres démons, qui, sans réelle surprise, sont dans leur écrasante majorité des succubes ou des incubes. Ces démons ont généralement renié le diktat du Royaume des Démons et la logique des Cercles, et ont décidé de servir directement la Déesse. Il peut aussi s’agir de démons chargés d’entretenir de bonnes relations entre le culte et les clans, et qui sont donc envoyés comme cadeaux à la Déesse. S’ils peuvent être rivaux envers les Anges, ils ne sont pas leurs ennemis. Historiquement, on peut supposer que les premiers à servir Lust furent d’ailleurs les Nephalem, ces engeances de Démons et d’Anges, qui virent dans le Royaume de Lust une parfaite échappatoire, tant il est difficile de s’y rendre, et tant aucun Archange ou Prince Infernal n’oserait y envoyer une armée entière.
- Pupilles de Lust. Ce dernier statut un peu particulier désigne les cas de grossesses au sein du Royaume de Lust. Ce royaume étant façonné par le désir, il est inapproprié pour les enfants. Lorsque des personnes tombent enceinte au sein du Royaume, et y mènent leur grossesse, ces enfants deviennent des « pupilles ». Ils sont élevés, soit par les parents, soit dans des orphelinats, mais sont toujours suivis par le culte. Il est fréquent que les pulsions sexuelles des Pupilles se manifeste de façon étrange, désordonnée, pouvant les rendre violents, instables… Ces enfants reçoivent souvent une formation spéciale, et, à leur majorité, peuvent rejoindre le Royaume de Lust. Il arrive toutefois aussi que des grossesses à l’intérieur du Royaume n’aient aucune conséquence sur le développement des enfants. Il n’y a aucune règle spécifique en la matière.

On connaît cette marque magique sous diverses appellations : « marque des succubes », ou encore « marque de Lust ». Un inmon est une marque magique qui peut prendre une forme variable, et qui influe sur le désir de son hôte. Cette marque magique disparaît généralement quand l’hôte est rassasié, mais elle renforce ses amplitudes. La marque est le symbole des adeptes du culte de Lust, qui doivent la matérialiser, et apprendre à la maîtriser. En effet, lorsque la marque se manifeste sur quelqu’un qui n’y est pas habitué, le désir l’envahit, et cela peut même le transformer, lui donner une forme qu’on appellerait « corrompue », et qui peut parfois être définitive. Ce faisant, un inmon n’est pas une marque à négliger, et la plupart des magiciens traditionnels sont souvent désemparés face à cette marque.
En réalité, l’inmon n’est point la marque de Lust ou la marque des succubes. Un inmon est avant tout la marque de Lusst’ghaa. Celui qui a cette marque se rapproche en effet de Lusst’ghaa, et c’est ce qui explique la dangerosité de cette marque. Mal contrôlée, la marque s’empare de son hôte, et le Désir le corrompt, parfois de manière irrémédiable. L’inmon a aussi tendance à se manifester naturellement chez les enfants de Lust ou chez les Pupilles. Les conséquences d’un inmon incontrôlés ont parfois viré au drame, avec un hôte transformant ses proches en monstres sauvages.
Marque puissante, l’inmon est donc un Portail d’énergie. Quand un hôte a cette marque, il siphonne le désir environnant, convertissant ce désir en énergie pour lui, mais reçoit aussi l’énergie de Lusst’ghaa. Les adeptes du culte de Lust disposent de garde-fous qui font que, quand la Marque est sur le point de leur échapper, leur organisme les plonge dans le coma. Ne peut devenir que Prêtre que l’apprenti qui arrive à contenir cette énergie, et à ne pas se faire surpasser par l’énergie jouissive et irrationnelle qui émane de Lusst’ghaa.
LES AUTRES DIEUX DE LA LUXURE
Si ce complément s’est surtout attardé sur Lust, il ne saurait être complet sans évoquer quelques-uns des Dieux de la Luxure.
- Slaanesh.
Ceux qui considèrent que Lust serait la plus puissante des Déesses de la Luxure ne sont, pour le dire honnêtement, que des sots. Ils sont ceux qui aiment se réconforter la nuit en se convainquant que l’univers se résout à leur seule perception, et sont sûrement ceux qui, dans leurs rêves les plus profonds, ont eu un aperçu de l’infinité qui s’étend au-dessus d’eux, et qui espèrent chaque jour que cette infinité ne portera pas son regard sur eux, car elle les consumerait intégralement. Voyez, Lust pourrait être de même niveau que Slaanesh, mais, si elle le faisait, elle se consumerait elle-même. Slaanesh fit cette erreur. Dieu de l’excès, il l’est assurément, car il n’a jamais cherché à se retenir. Le désir, en réalité, est un sentiment jaloux, car, plus on ressent de désir, et plus on veut en ressentir, car les choses nous enthousiasment encore moins. La répétition, dit-on, est la définition la plus exacte de l’Enfer. C’est sans doute cette lassitude qui poussa Slaanesh à vouloir consommer toujours davantage.
Aujourd’hui, Slaanesh dispose de son propre Palais, et d’un culte massif. Ses adeptes n’ont pas fait preuve de ce subtil équilibre que Lust essaie d’instaurer dans son culte. Ils sont plus forts, plus nombreux, plus dangereux, mais aussi plus instables, plus sauvages. Slaanesh est en guerre contre Lust, mais cette guerre ne semble être faite que pour son propre contentement. Il aime l’idée de guerroyer contre cette femme, sans doute parce que l’idée de l’énerver en lui subtilisant ses Princesses ou ses Prêtresses l’emplit d’une joie enfantine profonde. Si Slaanesh était plus sérieux, sans doute aurait-il pu anéantir Lust… Mais, si Slaanesh avait été plus sérieux, il ne serait pas Slaanesh.
- Sanghin.
Membre de la famille des Daedras, Sanghin dispose d’un culte assez discret, composé de sanctuaires secrets. Il est sans doute le plus sociable des Princes Daedras, ce qui en dit long sur les autres membres de sa famille. Les Drows ont tendance à plutôt bien connaître Sanghin
- Ghatanothoa.
Si vous vous rappelez, Fidèle Voyageur, j’ai indiqué plus haut que, si vous cherchiez à atteindre les tréfonds de Lusst’ghaa, vous disparaîtriez, consumé par votre propre désir, jusqu’à ne devenir rien de plus que l’une des âmes errantes peuplant ce Plan.
En réalité, c’est bien là le moindre mal qui vous attend. Car, si vous parvenez à franchir la limite, si vous parvenez à conserver vos substrats de conscience et d’âme en parvenant à la fin de ce monde, vous aurez l’immense honneur d’en découvrir le plus profond secret. Comme je vous l’ai également dit, le Royaume de Lust n’est au sein de Luss’tghaa que la partie émergée de l’iceberg. Au fond de cet iceberg, au ciment de ce Plan, il y a un être innommable, une créature dont la seule vue pétrifie sur place les malheureux mortels qui ont croisé son regard.
Ghatanothoa.
Dans le continent perdu de Mu, ou, comme on peut l’appeler, l’Atlantide, la bête immonde était apaisée par le sacrifice de douze guerriers et de douze vierges. Sa forêt de tentacules accessible depuis l’autel du mont Yaddith-Gho se ruait sur les vierges, les déchiquetant dans des odes interminables, des cris de stupre se terminant en borborygmes infâmes et sinistres. Ghatanothoa, voyez-vous, est ce qu’il convient communément d’appeler un « Grand Ancien », et Lusst’ghaa est son territoire autant que l’Univers est le territoire de Yog-Sothoth.
La relation de Ghatanothoa entre les autres Dieux est complexe et particulière. Comme tous les autres Grands Anciens, Ghatanothoa fut bannie hors de l’espace et du temps par l’effet de l’Arc-En-Ciel. Lusst’ghaa est sa prison autant que son domaine. Ces couches infinies de tentacules sont ses excroissances, mais les tentacules sont aussi les prisons qui le retiennent. Lusst’ghaa est sa prison, une prison qu’il a fini par assembler lui-même. Alors, si vous vous égarez, Fidèle Voyageur, si vos pas vous éloignent du Royaume de Lust, il est possible que vous entendiez la voix de Ghatanothoa. Il est même possible que vous l’entendiez au sein du Royaume, et que cette voix vous attire. Avec elle, vous survivrez aux embûches du Désir, mais, tels les sacrifiés de Yaddith-Gao, votre destinée finale et funeste ne sera de ne faire plus qu’un avec Ghatanothoa.
Dans toute leur complexité et leur sauvagerie, les Dieux de la Luxure représentent à ce jour les geôliers de Ghatanothoa. En utilisant cette énergie de désir que le Grand Ancien corrompt pour se séparer de ses chaînes, ils l’affaiblissent, et renforcent sa prison. Cette lutte de tous les instants est en soi la principale raison pour laquelle la Déesse Lust défend tant son royaume, car elle est convaincue, à tort ou à raison, que, si le Royaume devait s’effondrer, Ghatanothoa se réveillerait.
Et ça, Fidèle Voyageur, vous devriez le craindre.
LES CRÉATURES DE LUSST’GHAA
Les créatures qui peuplent le Plan du Désir sont, comme on peut s’en douter, en lien avec le Désir. Créatures difformes et parfois monstrueuses, elles se démarquent très souvent par l’utilisation massive de tentacules, et l’espèce la plus ambiante qu’un voyageur est susceptible de trouver est d’ailleurs le tentacule. Parfois, ces amas de tentacules forment des créatures conscientes. On rencontre également des Slimes, des symbiotes, et des animaux qui ressembleraient à s’y méprendre à des animaux terrestres… Mais avec des attributs supplémentaires.
Animés par le Désir, vous pouvez rencontrer ces créatures au sein du Royaume, où ils sont un peu plus civilisés, dans le sens où l’influence de Lust tend à les contrôler. Tomber sur eux au sein de Lusst’ghaa équivaut souvent à une lutte contre la survie, car ces monstres se complaisent dans le désir, et font fi du désir de leur partenaire. Autant dire qu’ils peuvent briser les reins, les os, les corps, vous étouffer, vous éventrer, sans même le réaliser.
Issus du désir, ces créatures émanent aussi du désir malsain des hommes. Des monstres alimentés par les énergies néfastes issues de viols, d’agressions sexuelles, voire d’acte pédophiles, ne peuvent qu’être considérés comme dangereux. Les forces de Lust sont perpétuellement en guerre contre ces monstres que Slaanesh semble pouvoir contrôler facilement. Toutefois, tuer ces monstres n’est pas aisé, et les combats contre eux sont autant des combats physiques que sexuels.
LE CULTE DE L’EXTASIE

Le culte de Lust ou de Slaanesh ne sont pas les seuls cultes de luxure qui existent. Parmi les autres cultes importants, on peut citer le culte de l’Extasie. Ce culte mystérieux est né, ou a resurgi, sur Terre, au 19ème siècle, sous la houlette de Doreen Austerlitz, professeur de psychologie et de philosophie. Auteure du livre « La Nature des Univers », un livre complexe sur l’influence du Multivers à travers la psyché humaine, et très décrié par ses pairs, Doreen développa ce livre à partir de son aventure personnelle avec l’un de ses patients, Benedict Yelverton, qui souhaitait son aide. Benedict avait une mère, Harriet Yelverton, qui était une Pupille de Lust, et qui avait été à Lusst’ghaa. Une expérience qui l’avait traumatisé, faisant d’elle une nymphomane hystérique et schizophrène. Son mari, Milton Yelverton, fut le confident de Benedict, et ce fut surtout lui qui parla à Doreen de Lusst’ghaa. Doreen y vit là une révélation, celle selon laquelle Lusst’ghaa était le Paradis promis par les grandes religions monothéistes, le Jardin d’Éden dont les humains avaient été chassés. À travers son livre, Doreen rêvait d’une fusion entre la Terre et Lusst’ghaa, car elle était intimement convaincue, dans une vision assez freudienne des choses, que tous les problèmes comportementaux des hommes étaient liés à des frustrations sexuelles.
Doreen fut considérée comme une folle par beaucoup de ses pairs. Ostracisée, son ouvrage ne fut rien par rapport à la révélation des orgies qu’elle organisait au sein de ses cours très privés. Doreen fut radiée de son université, mais elle avait désormais acquis l’intime conviction qu’elle était destinée à accomplir cette convergence, à plonger le monde dans ce qu’elle appelait « L’Extase Permanente ». Doreen n’était pas qu’une simple humaine, elle était aussi l’héritière d’un ancien clan de sorcières européennes, et on peut parier qu’elle avait des prédispositions magiques qui expliquèrent sa forte affinité avec Lusst’ghaa. Tout en s’aidant des recherches des Yelverton, elle avait fondé autour d’elle un cercle académique qui perdura à son éviction de l’université. Ses anciens élèves devinrent des personnalités influentes : hauts-gradés, hommes d’affaires, politiciens… Là où le culte de Lust avait émergé des couches populaires de la société, celui de l’Extasie émergea au contraire des hauteurs.
L’objectif du culte est aujourd’hui toujours le même : atteindre l’Extase Permanente. Pour cela, ils avaient besoin d’un portail, de récupérer une Pupille de Lust, voire l’un de ses enfants directs, afin de l’utiliser comme Portail. Et Doreen, elle, survécut à l’écoulement du temps, continuant à gouverner le Culte, dont l’influence s’est répandue sur Terre, ainsi que sur d’autres mondes.
Qui se trouve donc derrière Doreen ? La réponse est liée à Harriet Yelverton, cette femme qui revint de Lusst’ghaa… Une telle chose est en effet normalement impossible, sauf à considérer qu’une force supérieure l’a volontairement renvoyé. Au sein de l’Observatorium, il est désormais admis comme théorie principale que Harriet Yelverton fut l’une des rares personnes à rencontrer Ghatanothoa, et que cette rencontre brisa définitivement son esprit. Le Grand Ancien la ramena sur Terre, et trouva à travers Doreen un redoutable agent, dont le rituel terrible n’avait que pour fonction de permettre à Ghatanothoa de s’éveiller de sa prison.
Enfer et Paradis, Lusst’ghaa est tout ça à la fois, et bien plus aussi…