Secrets d'alcôves et histoires de palais [Pv.]
Posté : 21 oct. 2024 19:49
"Je refuse de me fiancer avec Catherine de Boisdargent !"
"Mais Thibault, c’est un excellent parti. Son père est le grand argentier du royaume et son statut est égal à celui de ton père. Sa famille est riche et influente ; l’union des deux nôtres formerait le premier Grand-Duché de Lumen, plus puissant que toutes les autres seigneuries réunies."
"J’ai dit non ! Ce sera non !"
"De toute manière, c’est ton père qui aura le dernier mot. Tu le sais."
Thibault était blême de rage. Cette discussion avec sa mère allait à l’encontre de ce que lui hurlait son cœur. Il avait quinze ans et savait très bien que c’était à cet âge-là que se nouaient les alliances par mariage des grandes familles nobles. Les de Maizière n’y coupaient pas et le seigneur du duché, Arnaud, proche conseiller de la reine Elena, avait déjà pour son fils un canevas tout établi. Bien entendu, Thibault était le dernier maillon de la chaine familiale à pouvoir donner son avis et cela l’horripilait au plus haut point.
Le jeune garçon se leva sans plus rien dire et quitta le grand salon, furibond, laissant sa mère lever les yeux au plafond et soupirer. Ce sujet des fiançailles était toujours difficile à aborder depuis la fin de l’Olympomachie et le retour de la famille à la capitale. L’attitude de Thibault n’était pas un caprice. En tant que mère, Camilla de Maizière devinait facilement qu’une autre femme que Catherine de Boisdargent occupait l’esprit et le cœur de son garçon. Elle le comprenait, ayant elle-même aimé un autre homme que son mari qui lui avait été imposé. Elle espérait juste que Thibault ait choisi quelqu’un de son rang et qui puisse être défendue devant son père, l’intraitable Arnaud de Maizière.
Thibault avait rejoint sa chambre et s’était jeté sur son lit, en colère, frustré. Il ne pouvait partager son secret avec personne, pas même ses amis. On rirait de lui, certainement. En soi, cela ne le dérangeait pas mais il refusait que celle qu’il aimait en pâtisse. Il soupira. Penser à sa Belle l’apaisa et il se redressa, décidant d’oublier la conversation avec sa mère, il avait mieux à faire ! C’était le matin, et le conseil de la reine allait se terminer. Les participants quitteraient la grande salle du conseil et s’il se dépêchait, il pourrait LA voir.
Le jeune noble quitta l’aile du palais dédiée à sa famille. Le rang de son père leur offrait le privilège de vivre au plus près du pouvoir Luméen et même si les de Maizière possédaient une résidence luxueuse à proximité du palais, ils passaient le plus clair de leur temps dans l’immense édifice des Ivory. Thibault se hâta donc le long d’interminables couloirs au sol de marbre et aux riches colonnades. Il croisait des gens de la Cour, des gardes, des domestiques qu’il saluait ou alors répondait à leur salut. Le garçon était beau dans son habit bleu et or et son air aimable le rendait encore plus mignon. La porte ouvragée de la salle du conseil s’ouvrit au moment où il s’en approchait. La reine Elena en sortit, escortée de sa garde dirigée par la très réputée Luria Flowashield. Thibault ressentit comme toujours une immense fierté en voyant la souveraine du royaume. Quelle chance avait Lumen ! Et puis, les conseillers suivirent, dont Arnaud de Maizière qui prit la direction opposée à celle de son fils et … enfin, ELLE apparut. La grande magicienne, l’héroïne de l’Olympomachie, la plus belle femme de Terra (selon Thibault), la maitresse des arcanes, Adamante se tenait sur le seuil de la salle, devisant avec un elfe, émissaire du Bosquet. Thibault se perdit dans la contemplation de sa déesse personnelle, captivé par sa grâce et le son de sa voix cristalline. Elle rit à un commentaire de l’elfe et le cœur du garçon se gonfla d’un élan passionnel.
A ce moment-là, il y avait du monde dans la galerie et quand Adamante se déplaça, se dirigeant dans sa direction, Thibault se précipita derrière une colonne comme si la magicienne ne pouvait voir que lui et personne d’autre au milieu de cette foule. Le garçon fixait intensément la conseillère de la reine, son visage sublime, sa crinière flamboyante, son corps irrésistible. Elle dégageait une telle aura qu’il en restait transi.
Adamante était la première personne qu’il avait vu à son retour au palais, après la guerre. Le hasard avait voulu que ce soit elle qui accueille la famille du Duc et le coup de foudre avait été instantané. C’était la seule fois où Thibault avait pu la saluer et recevoir un merveilleux message de bienvenue. Il la voyait encore, penchée sur lui avec cet adorable sourire et sans qu’elle s’en aperçoive, offrant une vue plongeante dans son décolleté … Elle était si gentille. C’est après que Thibault avait appris qu’elle était la Némésis de toute forme de Mal et son amour en avait atteint une tension encore plus extrême. Et donc, par la suite, dès qu’il le pouvait, il s’arrangeait pour la voir et souvent la suivre pour profiter le plus possible de sa beauté de rêve. Il n’avait jamais osé l’aborder et d’ailleurs elle était rarement seule. Qu’aurait-il pu lui dire en plus ? Je vous aime à la folie ? Ridicule … Aimer Adamante, c’était la même chose que déclarer sa flamme à la reine Elena pour ainsi dire. Pour reprendre les termes de sa mère, la magicienne était un beau parti mais même Arnaud de Maizière conviendrait que son fils devrait revoir ses espérances à la baisse …
Personne n’accompagna la magicienne ce jour-là et Thibault la suivit sans prendre en compte cet élément déterminant. Il ne s’en rendit vraiment compte que quand ils ne furent qu’eux deux à suivre un long couloir dans lequel résonnait les talons de la magnifique rousse. Elle n’avait pas besoin d’escorte, qui serait assez fou pour l’attaquer ? Le cœur du jeune homme battait la chamade et un picotement remonta de son bas-ventre. Bien évidemment, l’attirance était autant charnelle que sentimentale. Certaines nuits, il rêvait tellement fort qu’il se réveillait le matin les draps collants …
Elle s’arrêta brusquement et il se jeta derrière une colonne, arrêtant de respirer et tâchant de se faire tout petit.
"Mais Thibault, c’est un excellent parti. Son père est le grand argentier du royaume et son statut est égal à celui de ton père. Sa famille est riche et influente ; l’union des deux nôtres formerait le premier Grand-Duché de Lumen, plus puissant que toutes les autres seigneuries réunies."
"J’ai dit non ! Ce sera non !"
"De toute manière, c’est ton père qui aura le dernier mot. Tu le sais."
Thibault était blême de rage. Cette discussion avec sa mère allait à l’encontre de ce que lui hurlait son cœur. Il avait quinze ans et savait très bien que c’était à cet âge-là que se nouaient les alliances par mariage des grandes familles nobles. Les de Maizière n’y coupaient pas et le seigneur du duché, Arnaud, proche conseiller de la reine Elena, avait déjà pour son fils un canevas tout établi. Bien entendu, Thibault était le dernier maillon de la chaine familiale à pouvoir donner son avis et cela l’horripilait au plus haut point.
Le jeune garçon se leva sans plus rien dire et quitta le grand salon, furibond, laissant sa mère lever les yeux au plafond et soupirer. Ce sujet des fiançailles était toujours difficile à aborder depuis la fin de l’Olympomachie et le retour de la famille à la capitale. L’attitude de Thibault n’était pas un caprice. En tant que mère, Camilla de Maizière devinait facilement qu’une autre femme que Catherine de Boisdargent occupait l’esprit et le cœur de son garçon. Elle le comprenait, ayant elle-même aimé un autre homme que son mari qui lui avait été imposé. Elle espérait juste que Thibault ait choisi quelqu’un de son rang et qui puisse être défendue devant son père, l’intraitable Arnaud de Maizière.
Thibault avait rejoint sa chambre et s’était jeté sur son lit, en colère, frustré. Il ne pouvait partager son secret avec personne, pas même ses amis. On rirait de lui, certainement. En soi, cela ne le dérangeait pas mais il refusait que celle qu’il aimait en pâtisse. Il soupira. Penser à sa Belle l’apaisa et il se redressa, décidant d’oublier la conversation avec sa mère, il avait mieux à faire ! C’était le matin, et le conseil de la reine allait se terminer. Les participants quitteraient la grande salle du conseil et s’il se dépêchait, il pourrait LA voir.
Le jeune noble quitta l’aile du palais dédiée à sa famille. Le rang de son père leur offrait le privilège de vivre au plus près du pouvoir Luméen et même si les de Maizière possédaient une résidence luxueuse à proximité du palais, ils passaient le plus clair de leur temps dans l’immense édifice des Ivory. Thibault se hâta donc le long d’interminables couloirs au sol de marbre et aux riches colonnades. Il croisait des gens de la Cour, des gardes, des domestiques qu’il saluait ou alors répondait à leur salut. Le garçon était beau dans son habit bleu et or et son air aimable le rendait encore plus mignon. La porte ouvragée de la salle du conseil s’ouvrit au moment où il s’en approchait. La reine Elena en sortit, escortée de sa garde dirigée par la très réputée Luria Flowashield. Thibault ressentit comme toujours une immense fierté en voyant la souveraine du royaume. Quelle chance avait Lumen ! Et puis, les conseillers suivirent, dont Arnaud de Maizière qui prit la direction opposée à celle de son fils et … enfin, ELLE apparut. La grande magicienne, l’héroïne de l’Olympomachie, la plus belle femme de Terra (selon Thibault), la maitresse des arcanes, Adamante se tenait sur le seuil de la salle, devisant avec un elfe, émissaire du Bosquet. Thibault se perdit dans la contemplation de sa déesse personnelle, captivé par sa grâce et le son de sa voix cristalline. Elle rit à un commentaire de l’elfe et le cœur du garçon se gonfla d’un élan passionnel.
A ce moment-là, il y avait du monde dans la galerie et quand Adamante se déplaça, se dirigeant dans sa direction, Thibault se précipita derrière une colonne comme si la magicienne ne pouvait voir que lui et personne d’autre au milieu de cette foule. Le garçon fixait intensément la conseillère de la reine, son visage sublime, sa crinière flamboyante, son corps irrésistible. Elle dégageait une telle aura qu’il en restait transi.
Adamante était la première personne qu’il avait vu à son retour au palais, après la guerre. Le hasard avait voulu que ce soit elle qui accueille la famille du Duc et le coup de foudre avait été instantané. C’était la seule fois où Thibault avait pu la saluer et recevoir un merveilleux message de bienvenue. Il la voyait encore, penchée sur lui avec cet adorable sourire et sans qu’elle s’en aperçoive, offrant une vue plongeante dans son décolleté … Elle était si gentille. C’est après que Thibault avait appris qu’elle était la Némésis de toute forme de Mal et son amour en avait atteint une tension encore plus extrême. Et donc, par la suite, dès qu’il le pouvait, il s’arrangeait pour la voir et souvent la suivre pour profiter le plus possible de sa beauté de rêve. Il n’avait jamais osé l’aborder et d’ailleurs elle était rarement seule. Qu’aurait-il pu lui dire en plus ? Je vous aime à la folie ? Ridicule … Aimer Adamante, c’était la même chose que déclarer sa flamme à la reine Elena pour ainsi dire. Pour reprendre les termes de sa mère, la magicienne était un beau parti mais même Arnaud de Maizière conviendrait que son fils devrait revoir ses espérances à la baisse …
Personne n’accompagna la magicienne ce jour-là et Thibault la suivit sans prendre en compte cet élément déterminant. Il ne s’en rendit vraiment compte que quand ils ne furent qu’eux deux à suivre un long couloir dans lequel résonnait les talons de la magnifique rousse. Elle n’avait pas besoin d’escorte, qui serait assez fou pour l’attaquer ? Le cœur du jeune homme battait la chamade et un picotement remonta de son bas-ventre. Bien évidemment, l’attirance était autant charnelle que sentimentale. Certaines nuits, il rêvait tellement fort qu’il se réveillait le matin les draps collants …
Elle s’arrêta brusquement et il se jeta derrière une colonne, arrêtant de respirer et tâchant de se faire tout petit.