The Multiversity

Papua…une destination en pleins milieu d’un désert. Shad avait eu pour mission de s’y rendre, à la fois pour retrouver une ancienne tombe et le corps d’un dieu qu’elle contient mais également de réunir les descendants de ce dernier. Seuls soucis : Elle ne connaissait rien de ces contrées, ni mêmes de leurs dirigeants ou de leurs opposants, la tâche risquait d’être quelques peu difficiles en réalité. Pourtant, elle avait accepté cette mission ardue ; sans vraiment savoir comment elle allait s’en sortir. Au moins l’autre, celle concernant Lumen * c’était bien passée… Ses pattes foulaient le sable chaud et la Louve continuait sa course sous le soleil de plomb.

La Princesse (ou bien était-elle Reine à présent ?) lui avait proposé une escorte pour se rendre jusqu’en Papua mais elle avait refusé ; profitant également de ce voyage pour mieux réfléchir sur sa propre identité. Bien évidemment, elle avait eu le temps de se pencher sur la question à Lumen, mais également lors de son voyage pour se rendre à Papua, quelques questions restaient encore en suspens mais la « Louve » allait de l’avant. Elle courait donc sous sa forme animale, préférant ne pas prendre son apparence draconnique, visible de bien plus loin que celle qu’elle prenait actuellement.

« Ha enfin ! Ce n’est pas trop tôt ! »

Un petit cours d’eau…voilà ce qu’elle recherchait aussi depuis tout ce temps. Elle s’y arrêta et bu quelques lampées avant de regarder le cours d’eau et son aval. C’était par là qu’elle devait se diriger, du moins c’étaient les indications qu’on lui avait données. Encore quelques lampées d’eaux et elle reprit la route, esquivant les différents monstres et remerciant le fait qu’elle est une affinité avec le feu pour y supporter la chaleur insoutenable du désert. Pourtant quand le soleil était à son zénith, elle n’eut d’autres choix que de chercher un coin d’ombre et d’attendre des heures plus fraîches pour continuer. Résistante oui, mais pas suicidaire à ce point.

Les heures défilèrent et la nuit ainsi que la fraîcheur se mirent à tomber. Shad reprit la route mais dû user de ses flammes pour tenir à distances les monstres qui devenaient également plus nombreux sous le couvert de la nuit. Après plusieurs heures de courses, suivant toujours le cours d’eau, elle arriva au milieu de ruines antiques où elle avait repris son apparence d’hybride et elle se mis à marcher doucement. Elle avait suivi la piste qu’on lui avait donné mais pour l’heure, rien qui ressemblait à cette fameuse Oasis…Elle gronda pour elle-même et continua d’avancer avant de sentir le sol se dérober subitement sous ses pieds.

« !! Meeeeerrdddeeee !!! »

La chute fut si abrupte et rapide qu’elle n’eut pas le temps de se transformer et son épaule et son bras droit heurtèrent violemment une roche plus bas, les brisant sur le coup. Un cri lui échappa et elle se releva bien difficilement en tenant son bras cassé avec sa main encore valide.  Son regard se porta sur la sortie du trou, bien trop haut pour tenter de se hisser à la force d’une main. Se transformer et sortir ? Impossible dans son état, elle allait devoir trouver une solution. Mais elle allait devoir faire faces à deux soucis : les monstres qui en profitèrent pour se rapprocher, là, ses flammes lui permettaient de les tenir à distance mais aussi le temps…Si elle ne trouvait pas un moyen de sortir d’ici, ce trou risquait bien de devenir sa tombe. En observant les murs, elle nota la présence de quelques aspérités. Dans un premier temps elle retira son haut et arrachant le tissu, s’en fit un bandage de support de fortune avant de se concentrer à nouveau sur le mur. Elle parvient à prendre appuie sur une, puis deux aspérités et…par manque de prises, glissa le long du mur, s’éraflant et s’écorchant au passage. Pourtant elle ne devait pas abandonner !

Elle essaya encore et encore jusqu’à l’aube, le soleil venant rapidement chauffé l’atmosphère. Les efforts, les blessures répétées et la vigilance constante contre les monstres eurent raison de l’Hyrbide et lors d’une dernière chute, plus haute que les précédentes, l’évanouissement l’envahie. Les monstres en profitèrent pour se rapprocher…

*RP "Retour à Lumen"

Le désert était un amant jaloux qui avalait les amants qui s’y aventuraient. Une mante religieuse silencieuse. Sous les dunes de sables, qui sait combien de gens, au cours des décennies, avaient été avalées par le sable ? Ils devenaient des monstres, des djinns, des fantômes qui revenaient vous hanter. Cette philosophie, Kronnin la connaissait très bien. Ce Furry-panthère appartenait à l’Oasis de Phasmaria, il était un ancien esclave, un gladiateur que la Déesse protectrice avait libéré de ses chaînes. Kronnin avait rejoint l’Oasis pour la servir, et était l’un des rares guerriers de Phasmaria pouvant retrouver son chemin dans le désert. Cela n’avait en soi rien de surprenant, il était un homme-panthère, et la panthère vivait dans le désert. Fût-ce le hasard qui amena Kronnin jusqu’à Shad ? S’il avait fallu choisir, il fallait sans doute y voir la main invisible des Dieux, ou de la Tortue. Car Kronnin remontait le fil du fleuve permettant de retrouver l’Oasis. Suivre le lit était toutefois insuffisant, car l’eau s’enfonçait parfois sous terre. Et c’était justement en suivant son chemin sous terre que Kronnin perçut les vibrations du combat.

Ses poils se hérissèrent. Kronnin était un félin, il avait donc, à l’instar de ses cousins félins, un odorat extrêmement développé. C’était cet odorat qui l’amena à renifler l’odeur de Shad. Et, s’il parvenait à se repérer dans le désert, c’était justement en se fiant aux odeurs. Et, quand ses poils se hérissèrent, il sut qu’il y avait danger. Il se déplaça donc plus rapidement, et arriva près du cour d’eau souterrain, formant à cet emplacement un lac. C’est là qu’il vit que plusieurs monstres se rapprochaient de la berge du lac. Kronnin se tenait en surplomb, près d’une cascade, et vit que des Fangeux se rapprochaient. Ces monstres étaient de gros crabes avec de solides carapaces, ce qui les rendait très résistants. Kronnin vit une femme qui se trouvait le long de la berge, et retroussa ses babines.

*Pas si vite !*

Kronnin bondit en contrebas, et atterrit avec force sur la carapace d’un Fangeux. Un autre approchait sa pince de la jambe de la femme, et Kronnin se concentra, puis bondit sur le Fangeux, et planta sa lance dans sa chair, s’enfonçant dans la partie où il n’était pas protégé. Kronnin se battait avec une lance, outre son corps, et il retira la pointe de la lance, laissant un sang verdâtre s’échapper du corps du Fangeux. Faisant tournoyer sa lance, Kronnin se retourna, et attaqua un autre Fangeux, qui s’abrita dans sa carapace. En pestant, Kronnin heurta la carapace, sans l’entailler. Dans son dos, un autre Fangeux se déployait, ses pinces ventrales attrapant la tête de la jeune femme. La lance fusa encore, tranchant la chair du Fangeux, le forçant à lâcher sa prise. Kronnin se rapprocha de la femme. Elle était épuisée et blessée. Il l’attrapa, et la souleva rapidement, pour la poser sur son épaule, et se mit à s’enfuir ensuite.

Le furry-panthère rejoignit un couloir, et se mit à grimper rapidement, filant vers la surface, tandis que les Fangeux sifflaient furieusement…

…Quand Shad se réveillerait, ce serait dans la chaleur et la douceur d’une chambre, avec de nouveaux vêtements…

« Hmmrr… »

Shad grommela de douleur en se réveillant, ouvrant ses yeux, son regard étant au départ flou avant que la « mise au point » ne se fasse. Une chose était sûre : elle avait bougé de place. Et point positif, elle n’était pas dans le ventre d’un de ces monstres ou sinon…il aurait fort peu probable qu’elle se réveille ! Elle porta une main à sa tête, bougeant son bras blessé sans y songer et nota très rapidement qu’il ne l’était plus ! Ses blessures avaient été guéries ! Son regard ne manqua pas également son changement de tenue, elle portait dorénavant une robe blanche avec une ceinture bleuté ornée d’or. Même quelques bracelets dorés lui furent apposés. Elle se leva du lit où elle se trouvait et se dirigea vers le miroir qui se trouvait dans la pièce, s’observant un peu sous toutes les coutures. Pour sûr ça lui changeait de son armure !

« Note personnel : la prochaine fois je prendrais la voie des cieux… »

Murmura t’elle pour elle-même. L’Hybride marcha dans la pièce, observant cette dernière. Le ton était très exotique un peu comme celle de la vision du Patriarche. Avait-elle atteint son but ? Pour le moment, elle n’en était pas réellement sûre, mieux valait attendre confirmation ! Une corbeille de fruits était également déposée et se doutant qu’ils n’étaient pas posés là que pour faire office de décorations, la Louve s’en saisit d’un qu’elle ne connaissait pas, porta le fruit d’abord à son nez pour le sentir, il dégageait un parfum fort agréable, avant de mordre dedans. Sucré et juteux ! Un vrai petit délice ! Autant dire que le fruit ne fit pas long feu !  Un autre suivit par la suite, mais cette fois elle marcha à nouveau dans la pièce pour observer un peu sa décoration, se demandant bien ce que les bas-reliefs qui s’y trouvaient pouvaient signifier.  Son regard se porta également sur la porte close. Était-elle fermée à clé ? Logiquement non, mais d’un côté, mieux valait attendre que quelqu’un vienne plutôt que de sortir.

« Cela ne résout également pas mon problème…Comment je vais faire moi pour la mission que l’on m’a confiée ? »

Marmonna t’elle à voix basse. Enfin ! Pour l’heure, elle devait déjà rencontré une personne d’ici et après, elle aviserait en fonction ! Un léger grincement lui fit faire volte-face tandis que la poignet de la porte s’abaissait et que cette dernière s’ouvrait…

« La situation est compliquée, grimaça Miheon. Les monstres sont nombreux, que ce soit dans le désert, ou dans les grottes et les vestiges archéologiques.
-  L’Olympomachie continue à porter ses fruits… On m’a dit que les monstres attaquaient même de jour.
-  Tout à fait, Déesse, confirma l’homme-lion. Les explorations archéologiques sont assez compliquées. »

Régulièrement, Phasmaria réunissait ses ministres dans son conseil de gestion. Au sein de son temple pyramidal, la Déesse-Reine veillait à l’activité de l’Oasis, son Royaume. Ce conseil de gestion était composé pour moitié d’elle et de plusieurs de ses épouses, ainsi que de ministres et autres conseillers stratégiques émanant de la société civile. C’était le cas de Miheon, un ancien gladiateur qui avait été libéré de ses chaînes, et qui, depuis lors, travaillait pour son compte. Le conseil de gestion abordait surtout la problématique de la prolifération des monstres, et la crainte d’une nouvelle Conjecture des Sphères. Le constat était glaçant : à ce stade, l’Oasis ne tiendrait pas.

« Il y a aussi le problème des récoltes, glissa l’une de ses épouses, Quibilah. Les intempéries se multiplient, ainsi que les invasions d’insectes. Nos vivres se réduisent… »

Le rêve de Phasmaria semblait être en train de se faner, de se briser. Difficile d’obtenir du ravitaillement, et l’Oasis avait toujours fonctionné en autosuffisance. Malheureusement, le désert gagnait sa progression, et la Déesse ne savait pas comment résoudre cela. Fallait-il évacuer ? Elle avait mis des années à bâtir son royaume, elle n’avait pas envie de le voir s’effondrer.

« Il y a cette femme que Kronnin a ramené… Elle a réussi à franchir le désert, elle. Et, quand j’ai touché son talisman… J’ai senti une puissante magie.
-  Je l’ai ausculté, elle est fatiguée, elle devrait vite se réveiller, indiqua une autre épouse de Phasmaria, la magicienne Selkis. J’ai laissé notre fille pour veiller sur elle… »
Et, pendant ce temps, la porte de la chambre de Shad s’ouvrit sur une jeune femme. Chesmet était l’une des filles de la Déesse, et elle sourit en voyant que leur invitée était réveillée.

« Hey ! Salut, toi ! Tu t’es réveillée vite ! »

Chesmet la salua, puis se rapprocha de la porte-fenêtres. Elle l’ouvrit, faisant entrer de l’air frais, remuant les rideaux. Dehors, il y avait une belle vue sur l’Oasis.

« Je te souhaite la bienvenue à l’Oasis ! C’est la ville de ma mère, la Déesse Phasmaria. L’un de nos guerriers t’a recueilli dans une grotte. Je dois dire que je suis surprise que tu te rétablisses aussi vite, et même que tu aies réussi à traverser le désert, tu es plus forte que tu en as l’air ! Enfin, je m’appelle Chesmet. C’est comment, le monde dehors ? Je ne suis jamais sortie de l’Oasis, moi. Tu as entendu parler de ma mère ? Je suis sûre que tous les esclaves comme toi doivent parler d’elle, c’est la Libératrice de Terra ! »

Chesmet était pour ainsi dire…enjouée ! Et sa bonne humeur fit sourire l’Okami qui s’approcha de la fenêtre qui venait d’être ouverte. La vue qui s’ouvrit à elle fut tout bonnement à couper le souffle. Elle posa ses mains sur le rebord de fenêtres et observa l’Oasis dans toute sa splendeur. On pouvait aisément deviné aux battements de sa queue et l’air ravit qu’elle affichait sur son visage que ce panorama lui plaisait grandement.

« Et moi je suis surprise par vos soigneurs ! C’est comme si je n’avais eu aucune blessure ! – elle se retourna pour lui faire face- heureuse de te rencontrer Chesmet, je suis Shad. »

Elle se retourna de nouveau par la suite et laissa son regard se poser sur l’Oasis, cherchant en même temps ses mots. Les battements de sa queue se firent également moins rapides, une façon d’indiquer que Shad réfléchissait au mieux pour répondre à Chesmet. Elle sentait qu’elle était en adoration envers sa mère, Phasmaria, mais pouvait-elle lui dire qu’elle n’en avait jamais entendu parler ? Mieux valait tenter le tout pour le tout.

« L’extérieur est bien différent d’ici ; mais cet Oasis est magnifique, un joyau dans ce désert impitoyable. Malheureusement je viens de trop loin pour que le nom de la déesse Phasmaria me soit arrivée, je…n’en ai eu connaissance que très récemment et si j’ai affronté le désert, c’est pour la rencontrer. C’est ta mère qui a créer cet endroit ? J’ai cru comprendre qu’elle accueillait des esclaves ici, c’est juste ?»

Un havre de paix, mais seulement en apparence. Depuis la vue de sa chambre, la Louve ne pouvait deviner les problèmes qui pouvaient exister en ce lieu. Des soucis dont elle aurait bientôt connaissance….

Chesmet n’avait jamais quitté l’Oasis. Elle avait grandi ici. Sortir de l’Oasis n’était pas simple, car il fallait affronter le désert, et Phasmaria était une mère très protectrice envers ses enfants. Chesmet avait pourtant l’âge de partir, et elle hésitait à le faire. Elle savait que les royaumes humains les voyaient comme des terroristes, ce qui était absurde. Elle savait aussi que sa mère envisageait de se rapprocher des autorités papuannes. L’Oasis avait grandi, et la ville était maintenant trop grande pour rester indéfiniment en-dehors des radars de Papua. Phasmaria était victime de on succès, et Chesmet savait qu’elles approchaient d’une période décisive. Cependant, si elle savait que l’Oasis rencontrait des problèmes, elle était elle aussi loin de se douter de la gravité de la situation. Phasmaria protégeait naturellement ses filles, et il y avait chez Chesmet une certaine couche d’innocence et de naïveté qui jurait un peu avec la cruauté du monde. Ici, elle n’avait connu que l’amour, la douceur et la tendresse. Jamais personne n’aurait osé lever la main sur elle, et elle avait toujours été une fille plutôt gentille, loin d’autres enfants plus rebelles et au caractère plus trempé. Chesmet était donc naturellement assignée au Palais.

Shad félicita la qualité de leurs soigneurs, et Chesmet sourit doucement.

« De rien, c’est moi qui t’ai soigné. J’ai appris la magie blanche et la médecine. Mais je dois admettre que tu soignes relativement vite, c’est très impressionnant ! »

L’okami s’était rapprochée du balcon. Au cœur de l’Oasis, il y avait un immense bassin d’eau, et une végétation luxuriante avec des immeubles qui émergeaient ici et là, poussant au milieu de la jungle. Impressionnée, Shad lui en demanda davantage.

« Ma mère a bien créé tout ça, à partir de ce bassin d’eau. Elle a utilisé ses pouvoirs magiques pour faire jaillir une source d’eau souterraine, une nappe phréatique qui était profondément sous terre. L’eau a jailli, et elle a ensuite accéléré le développement de la végétation autour. À partir de là, elle a pu fonder l’Oasis. Je ne te cache pas qu’il a quand même fallu plus d’une trentaine d’années pour arriver à ce résultat ! »

Chesmet huma l’air frais, tout continuant à répondre à la jeune femme :

« L’Oasis est peuplée d’anciens esclaves que Maman a libéré, des esclaves affranchis qui peuvent vivre ici une nouvelle vie. Il y a essentiellement des gladiateurs furrys, mais aussi d’anciens serviteurs et domestiques qui se reconvertissent en menant une vie libre et heureuse. L’Oasis ne cesse de grandir, nous sommes plusieurs milliers à vivre ici, maintenant. »

De quoi donner le tournis… Et cela expliquait aussi un peu mieux pourquoi l’Oasis commençait à avoir des problèmes de plus en plus importants. Mais cela, Chesmet n’en ayant point conscience, elle enchaîna :

« Tu étais une esclave, toi aussi ? Si tu ne connais pas ma mère, pourquoi être venue ici ? Car Kronnin t’a trouvé à proximité de l’Oasis. Et, vu ta peau pâle, tu as l’air de venir de régions bien plus froides de la planète… »

« Des milliers… »

Des milliers d’hybrides sauvés de l’esclavages, d’anciens gladiateurs, de servants, vivant à présent tous libres ici, dans cette Oasis formée par Phasmaria. Un havre de paix en apparence mais un point frappa vite l’Okami : ils vivaient en autarcie. Du moins c’est ce qu’elle présumait en prenant en compte que cet endroit était protégé par le désert et vu ses habitants, mieux valait que tous n’y aient pas accès. Cet endroit serait une véritable mine d’or pour certains chasseurs d’esclaves.

« Comment…Comment faites vous pour avoir assez de nourritures pour tout le monde ? »

Certes l’Oasis était magnifique, mais qu’en était-il des terres cultivables, des coins de pêches ou même du bétail ? Shad avait beau essayé de voir depuis son balcon elle n’avait pas l’impression de voir de telles choses.  Mais, elle n’avait pas aussi envie d’inquiéter Chesmet avec ses questions et préférera rebondir rapidement sur les dernières interrogations de cette dernière :

« Je...Oui j’ai été esclave mais c’est aussi un peu compliqué, disons que je ne me suis jamais laissé réellement faire. Et si je suis venue ici c’est parce qu’une personne, un dieu, m’a demandé de venir ici pour plusieurs raisons, et l’une d’elle, c’est de rencontrer Phasmaria, ta mère. »

Cela pouvait paraître gros à entendre, mais la Lycane parlait avec une telle sincérité qu’il serait surprenant de penser à un mensonge.  Elle posa son regard sur son bras, bien plus pâle que celui de Chesmet et souffla tout en affichant un sourire amusé :

« Pour sûr, il fait bien plus froid qu’ici ! Mais je suis sûre que si je resterai quelques temps, ma peau prendrait aussi un teint basané. Je viens de régions par-delà des montagnes, là où des empires se font une guerre puérile alors que le véritable ennemi agis dans l’ombre…Et là où les hybrides et furry ne sont traités pour la plupart que comme de la marchandise et des esclaves. Mais ce monde n’est pas aussi horrible que ça : il y’a des lieux magiques et magnifiques à visiter, des personnes ouvertes d’esprits, d’innombrables cultures différentes…- elle soupira – mais dangereux…surtout si tu es une hybride. »

Mieux valait être franc. Shad souria doucement à Chesmet.

« J’aurais tendance à dire que…tu es bien mieux ici, loin de tout cela. Dis moi…Penses tu que ta mère acceptera de me rencontrer ? Je sais que dire que je viens de la part d’un dieu peut être farfelue mais quel intérêt aurais-je à mentir à ce sujet ? ».

Quand Shad interrogea Chesmet sur les cultures, celle-ci tendit sa main vers la fenêtre, et vers l’Oasis.

« Nous avons de l’eau ! Il y a des plantations tout autour sur lesquelles on a pu faire pousser du blé, des céréales, des légumes… Et ça nous permet de nourrir nos quelques fermes. Mais il faut s’étendre, nous n’en avons plus assez pour nourrir tout le monde. »

Le bétail se récupérait généralement auprès d’exploitations agricoles voisines, et les animaux étaient ensuite ramenés à l’Oasis à travers le désert. Une progression difficile, mais nécessaire, indispensable, même ! En tout cas, l’Oasis était bien organisé, même si Chesmet évita de parler à son invitée des problèmes de sauterelles et autres insectes qui venaient attaquer les cultures. Même si Mère  la maintenait dans l’indifférence, Chesmet savait tout de même se renseigner !

Shad lui expliqua ensuite un peu plus de quoi il s’agissait, et lui indiqua qu’elle venait de la part d’un Dieu, et qu’elle souhaitait rencontrer Phasmaria. Elle lui expliqua également qu’elle était originaire de Terra, mais que, si l’esclavage était répandu, le monde extérieur n’était pas si noir que ça. En l’écoutant, les yeux de Chesmet s’agrandirent d’impatience.

« J’ai lu plein de livres sur le reste du monde ! s’exclama-t-elle. Je rêve de convaincre Mère de me laisser voyager, mais Mère tient beaucoup à moi… Et puis, je ne suis pas une Furry, moi, j’ai hérité des gènes de ma seconde maman pour ça. »

Chesmet était plongée dans ses pensées, jusqu’à ce que son interlocutrice lui rappelle qu’elle souhaitait toujours voir sa mère.

« Oh, oui, bien sûr ! Je pense que la réunion de Mère doit être finie. Suis-moi. »

Le palais de Phasmaria était assez agréable, et assez ouvert, avec de multiples terrasses. Il y avait également de la végétation, le tout formant une très grande pyramide qui semblait défier le ciel. Difficile de croire que les autorités papuannes n’aient pas encore pu identifier une telle structure. Mais, au sommet de la pyramide, il y avait une tour qui diffusait un dôme de protection, un mirage qui donnait l’impression que tout à l’intérieur de la bulle était mort. Un sortilège de protection somme toute similaire aux protections de certains sites sacrés sur Terre.

Il y avait des hommes comme des femmes, et beaucoup de Furrys. Shad vit des canapés, et également beaucoup de chats. Chesmet s’arrêta même pour en caresser un, puis reprit sa route. Le duo grimpa une volée de marches, avant de rejoindre un monte-charge au centre de la pyramide.

Le centre de la pyramide était justement composé d’un colossal atrium qui allait du premier aux derniers étages, un énorme hall. La configuration de la pyramide était telle que tout ramenait à cet atrium, la salle du trône se situant au rez-de-chaussée. Elle faisait à vrai dire tout le rez-de-chaussée, un étage qui s’étalait sur toute la première partie de la pyramide.

Au sommet de la seconde partie de la pyramide, soit tout en haut, il y avait un ciel magique, une verrière enchantée qui diffusait des images différentes, réfléchissant les rayons de soleil. Le monte-charges s’arrêta devant une plateforme où deux solides gardes surveillaient. Ils s’écartèrent au passage de Chesmet, et, quand la porte s’ouvrit, Shad put percevoir de magnifiques effluves.

Elles venaient d’entrer dans la dernière partie de la Pyramide : la « Chambre de Phasmaria ». Une chambre qui s’étalait sur plusieurs étages, comprenant les chambres de ses femmes, de ses filles, puis son harem et sa chambre. On trouvait également les bassins royaux, et c’était justement là que Phasmaria se trouvait, baignant dans une belle eau magique.

« Bonjour, Maman. Notre invitée est réveillée. »

Chesmet s’inclina respectueusement devant Phasmaria, dont l’eau arrivait jusqu’à ses seins. Transparente, l’eau permettait de voir ses somptueuses formes, et elle sourit à Shad, tandis que Chesmet lui résuma brièvement ce que Shad lui avait dit.

« Bonjour, jeune étrangère. Parle-moi de ton Dieu, mais je déteste qu’on me parle en étant habillée pendant que je prends mon bain. Donc, commence par me rejoindre, profite de cette eau chaude. Tu as faim ? Soif ? Dis-moi de ce que tu veux, mets-toi à l’aise, je n’aime pas qu’on soit nerveuse en ma présence. »

Il y avait une bonne dizaine de servantes et de concubines, certaines étant également immergé dans l’eau, d’autres amenant des corbeilles de fruits ou des jus de fruits, sous le regard impassible de plusieurs gardes.

Shad suivit donc Chesmet au sein de l’Oasis, notant la présence d’un nombre bien conséquent de Furrys, il allait sans doute que cette « Oasis » en était réellement une pour eux dans ce désert. En lisant rapidement leurs visages, elle pouvait y lire une certaine forme de sérénité, même si par endroit de l’inquiétude pouvait également être déceler. Mais cette dernière était noyée dans la masse. En observant Chesmet caresser un chat, la Louve fit de même avec un qui vint se frotter à ses jambes.

« Il y’a pas mal de chats par ici, ils sont…comment dire…sacrés ? »

Personnes n’osaient les bousculer ou leur faire le moindre mal. Ce n’était pas le cas dans toutes les villes de Terra ! Chesmet lui confirma bien sa question et elles reprirent la route, se rendant dans la pyramide centrale. Là elle put voir brièvement la salle du trône au rez de chaussé tandis qu’elle se dirigeait vers le monte-charge pour se rendre aux étages supérieurs. Une porte protégée par deux gardes fut ouverte et les effluves qui émanèrent de la pièce assaillirent l’odorat de l’HybrIde. Par chance, en bien. Les odeurs étaient fortes agréables et bien vite la Louve put voir Phasmaria qui baignait simplement dans une eau magique, complètement nue cela va de soi.

Elle s’inclina également pour la saluer et laissa Chesmet lui résumer ce qu’elle lui avait précédemment conté. Bien évidemment, une demande d’explication plus approfondie était à prévoir. Shad acquiesça donc quand Phasmaria lui demanda de se dévêtir et de la rejoindre, ou plutôt, lui ordonna de le faire. Car cela était plus un ordre qu’une proposition.

« Je n’ai pas faim pour l’instant, les fruits que vous m’aviez laissés ont déjà comblé mon appétit. Une très belle découverte gustative par ailleurs.  Je vous en remercie»

Annonça t’elle tout en retirant ses nouveaux vêtements, les passant par la suite à une servante pour qu’elle les dispose plus loin. Shad vint se glisser par la suite dans le bain et ne put réprimer un plaisir de bien-être. Pour sûr l’eau du bain était incroyablement chaude ! Cela avait pour effet de détendre tous les muscles du corps ! Et les effluves apportaient également un petit côté relaxant.

« Ce n’est pas réellement mon dieu pour tout avouer mais celui de Sylvandell, le Patriarche. Il a pu, après de nombreuses années quitter le plan astral pour venir dans le nôtre ou plutôt y revenir. »

Ha si seulement on lui avait donné une missive ! La Lycane hésita un instant ne sachant pas réellement comment aborder la chose, est ce que Phasmaria la prendrait pour une folle ? Elle regarda cette dernière qui pouvait lire l’incertitude chez son interlocutrice via les mouvements saccadées de sa queue.

« Je suis désolée, mais ce que je vais vous dire n’est pas simple. Et je doute même que vous me croyiez en réalité. J’ai été envoyé ici pour deux choses : L’une s’est de trouvé un tombeau sacré où serait le corps mortel du Patriarche et donc de libérer son corps afin de lui permettre de pleinement revenir et la seconde…De faire en sorte de réconcilier ses enfants. »

Pour sûr, c’était quelque chose d’assez dur à avaler ! La Lycane regarda donc la Neko fasse à elle.

« Puis-je vous demander si le nom de votre mère était bien Aïcha ? »

En réalité Shad ne savait nullement si cette information était connue de tous ou non, mais elle restait une étrangère à l’Oasis, cela pourrait être un moyen pour montrer à Phasmaria qu’elle ne mentait pas. Néanmoins une chose était sûre, soit la pillule allait passer, soit ça aller casser ! En songeant à ces éventualités, la Lycane réfléchissait rapidement à comment argumenter au besoin.

Sylvandell ? Le Patriarche ? La surprise put clairement se lire dans le firmament des yeux de Phasmaria. Bien sûr, elle avait entendu parler de Sylvandell, de ce royaume mijakien  allié à des dragons et dirigé par une ravissante Princesse blonde sortie tout droit d’un conte de fées. Phasmaria regarda cette curieuse invitée, notant son corps fin, mais non moins athlétique. C’était une vagabonde, une aventurière habituée à marcher et à se battre. Elle apprécia le contact de cette eau chaude, doucement envoûtante, et expliqua à Phasmaria qu’elle était là pour réconcilier la famille du Patriarche, à savoir ses enfants. Surprise, Phasmaria cligna des yeux quand la louve lui demanda si elle s’appelait « Aïcha ». Phasmaria fronça les sourcils, et réfléchit un peu.

« Le bon sens m’amènerait à me demander si le soleil du désert ne t’a pas grillé quelques neurones… Mais non, Aïcha n’est pas ma mère. »

Phasmaria soupira doucement.

« C’est curieux que tu mentionnes ce nom…Ma mère était une neko, une esclave officiant dans un temple de Papua dédié à l’une des divinités papuannes. Elle me berçait chaque soir en me disant que j’étais une fille spéciale, et que cela était lié au culte qu’elle vénérait. Un ancien Dieu, Atoum. »

Un dieu assez mystérieux au sein de l’Ennéade qu’on représentait généralement sous la forme d’un puissant taureau noir, et comme étant le Père de tous les Dieux de l’Ennéade. Atoum aurait en effet été le père de Shou et de Tafnout, le premier couple fondateur de la grande famille divine ennéadique, les « Neuf Dieux » primordiaux de Papua. L’Ennéade désignait par extension le panthéon papuan.

Phasmaria avait grandi avec sa mère, Quibilah, dans un sanctuaire divin avec plusieurs divinités. Le sanctuaire était en priorité voué à Bastet, bien sûr, mais sa mère servait en réalité le dieu Atoum.

« Aïcha… Il faudrait que je consulte les notes que j’ai pris en quittant le temple d’Atoum. Ma mère s’appelait Quibilah. Elle me disait que sa filiation remontait à la plus belle des femmes qui existe, et que j’avais hérité de ses gênes. Je n’y ai jamais vraiment cru, mais, ce sont aussi les mots d’encouragement de ma mère qui m’ont amené à m’enfuir, et à fonder l’Oasis. C’est amusant, d’ailleurs… Vois-tu, j’ai fondé l’Oasis ici. Cette pyramide, je l’ai remanié, je fuyais dans le désert, errant sous une tempête, le sable s’insinuait dans ma gorge, brûlait mes poumons, lacérait ma peau… Alors que j’errais dans le délire, tenant entre mes bras frêles et avec ma robe de prêtresse rapiécée les manuscrits du temple, j’entendais la voix de ma mère qui me guidait, et j’étais persuadée de voir une lumière… Une lumière qui m’a conduit ici. Cette pyramide était alors abandonnée, mais elle m’a offert un toit pour survivre à la tempête. Je m’étais endormie, épuisée, devant une statue magistrale. Et, tu vois… Maintenant que j’y repense, je n’ai jamais retrouvé cette statue. Je me suis réveillée dans une autre partie de la pyramide, mes blessures avaient miraculeusement guéri, et, grâce aux manuscrits du temple, j’ai pu réciter une antique formule qui a fait fleurir une source d’eau à proximité de la pyramide. »

Phasmaria parlait tout en réfléchissant. Le mot « Aïcha » avait été comme une madeleine de Proust, ravivant en elle de lointains souvenirs. Restait encore à savoir ce qui avait pu l’amener à fuir,

« Tu vois, ma mère m’avait parlé de cette pyramide. Je n’y ai pas été au hasard. Je n’ai pas retrouvé cette statue, mais j’ai trouvé les hiéroglyphes… Une langue ancienne que j’ai appris quand j’étais petite. Quibilah affirmait que cette pyramide avait jadis été le refuge de notre aïeule, que nous étions destinées à y retourner. Et, comme ma famille a toujours servi le dieu Atoum, je m’attendais naturellement à trouver des hiéroglyphes à la gloire d’Atoum. Seulement… »

Phasmaria se concentra, et généra des signes avec sa main.

Elle généra un premier signe, constitué de trois hiéroglyphes :


C’était le signe d’Atoum.

Seulement, Phasmaria matérialisa alors une seconde série de symboles, ceux qu’elle avait découvert dans cette pyramide :


« C’est un autre sigle, qui correspond à un dieu dont je n’ai jamais entendu parler… »

Elle resta silencieuse pendant quelques secondes, avant de rajouter :

« …Aton. »

La Louve s’était mal exprimée et elle allait devoir rattraper le tir. Néanmoins son erreur permis à Phasmaria de délier sa langue et de lui parler un peu plus de son passé. Du nom de sa véritable mère « Quibilah », une neko prêtresse aux services de Papua. Elle lui narra également sa fuite dans le désert jusqu’à être comme guidée vers la pyramide proche d’une statue qu’elle n’avait revue depuis. Mais ses recherches lui avaient permis de trouver des hiéroglyphes formant un nom alors inconnu pour Phasmaria : « Aton ». 

« Aton…J’imagine que cela a dû être surprenant de voir apparaître ce nom au lieu et à la place du dieu que vous chérissiez mais je dois m’excuser, je n’ai pas choisi les bons mots avant. Aïcha n’est certes pas votre mère, mais elle est votre aïeule. Votre mère ne vous a pas menti en disant que votre filiation remontait à une très belle femme. Aïcha fut l’une des enfants du Patriarche et de sa compagne elle avait également un frère nommé… »

Elle se tut quelques instants, se frottant le menton entre le pouce et l’index, comment diable s’appelait il déjà ?

« Neyterios ? Neymeidas ? Ha non ! Nomeydas ! – elle regarda la Neko – mes excuses mais certains noms ne sont pas aisés à retenir…Enfin donc pour résumer : Selon le Patriarche, Aïcha et Nomeydas sont ses enfants, l’un étant devenu souverain de Papua et l’autre une prêtresse ayant héritée de la beauté de sa mère… Néfertiti. »

Et quelle beauté ! Shad ne l’avait vu qu’en souvenir dans le plan astral mais elle ne pouvait nier que cette femme devait faire tourner les cœurs à l’époque de sa vie.  La Louve tourna son attention sur les hiéroglyphes encore flottants dans l’air, poussant un soupir :

« Et…Ce sont les seules informations que j’ai. Peut-être est ce à nous de creuser plus en profondeur ? Vous avez été guidé vers cette Oasis et notamment soignée, cela doit bien signifier quelque chose. Quant à cette statue, elle n’a pas pu se volatiliser, ce lieu est magique…Si nous la retrouvons peut-être que cela mettrait en lumière quelques mystères. »

Une servante s’approcha et proposa un jus de fruit, que l’Okami accepta cette fois, buvant quelques gorgées avant de faire tourner le liquide dans le verre, le regardant d’un air pensif :

« Il reste aussi cette histoire du dieu Aton. Je sais que le Patriarche se fait appeler Fulron, mais est ce que cela pourrait être une autre de ses appellations ? »

Phasmaria n’explorait pas les ruines alentour pour rien. Au fond, peut-être espérait-elle à résoudre le mystère de sa famille ? Tandis que Shad buvait un jus de fruits et lui répondit, Phasmaria répliqua alors :

« Tu sais, c’est amusant… Je n’avais encore jamais parlé aussi franchement de mon passé à quelqu’un. Pourtant, je te connais à peine… Mais je sens que je peux avoir confiance en toi, c’est curieux. »

Donc, Aïcha aurait été la mère de Néfertiti et de Nomeydas. Si le premier ne lui disait rien, Nomeydas, en revanche, ne lui était pas inconnu.

« Nomeydas… C’est le nom du fondateur du royaume de Papua. Le Roi Nomeydas, qui utilisa les Géants de Lumière pour vaincre les Djinns Noirs. Tous les Papuans connaissent cette histoire, mais j’ai toujours cru à un genre de mythe. Enfin, ceci mis à part, les deux personnes que tu cites ne me disent rien… Ni Fulron. »

Chou blanc, donc. Shad ignorait également les références au dieu « Aton », mais simplement au fait que le Patriarche se faisait aussi appeler « Fulron ». Elle émit l’hypothèse de rechercher cette fameuse statue. Phasmaria se renfonça dans l’eau, et pencha la tête en arrière, laissant une servante lui masser les cervicales et le cou. Phasmaria frémit doucement sous ce contact, puis finit par se relever, et invita Shad à la suivre. L’attrapant par la main, elle l’amena à proximité, dans un salon de massage. Et, juste avant de s’allonger, Phasmaria posa ses deux mains sur les joues de Shad, et l’embrassa brusquement. Un baiser surprenant, mais tendre et agréable, les lèvres sucrées de Phasmaria étant après tout très attirantes… Même pour une femme hétérosexuelle.

« C’est comme ça que je salue mes proches… Mes masseuses vont me masser, mais tu as droit à une séance, toi aussi. »

Phasmaria se coucha sur le dos sur la table de massage, et sentit deux mains se poser sur ses épaules. Les premières masseuses étaient en réalité des hommes, presque intégralement nus, et Shad put également sentir deux mains sur ses épaules, massant sa peau à hauteur de ses cervicales.

« Cette ancienne pyramide est interdite d’accès. Il y a des monstres dedans, qui ont émergé quand j’ai créé l’Oasis. Ma pyramide a été fondée autour. La pyramide est engloutie sous le lac que tu as dû voir. Mais tu dois aussi te reposer. Après ta traversée, ton corps doit être épuisé…
-  Ses muscles sont tendus, Maîtresse… » confirma le masseur.

Et qui irait contre un tel massage ?

« C’est un honneur que vous me fassiez confiance… »

Et surtout, cela lui évitera d’avoir à trouver des arguments ! Rien ne présageait cependant que cela serait aussi facile avec la famille royale de Papua. Pour le reste, ce fut chou blanc mais la Louve n’allait pas s’avouer si facilement vaincu ! Des mystères étaient mis sur le tapis et il était grand temps de les déchiffrer ! Mais pour l’heure, Phasmaria l’invita à la suivre dans une autre salle où sans crier gare, elle l’embrassa ! La Lycane cligna des yeux  sous le coup de la surprise.

« Hem.. Ce ne serait pas de refus… »

Répondit-elle quant à l’invitation de se faire masser. Et puis il fallait dire que les deux mains posées contre ses épaules avaient déjà fait leur petit effet ! Elle s’installa donc, mais ventre contre la table afin de profiter de l’expertise du masseur. Notamment sur une zone où elle se savait très sensible, mais comment refuser après tout ? Il fallait bien détendre un peu ces muscles !

« Ce que j’ai appris de mes voyages, c’est qu’une présence de monstres attestent toujours en général d’un trésor ou autre… je serais bien curieuse de visiter cette pyramide abando… o.. Ohh bordel… »

Le masseur avait commencé son office et autant dire que cela ne laissa pas de marbre l’Okami. Elle n’arrivait plus à parler et son corps frémissait sous les paumes du masseur. Sa queue frétilla également et des soupirs de bien-être lui échappa. Pour sûr, elle appréciait ce traitement ! Et il était évident que ses petits soupirs ne devaient pas passer inaperçus !

« Hmm… c’est un… regal… merci pour ce… massage… »

Dire qu’elle en avait bien besoin était un euphémisme ! Elle s’étira un bref instant avant de se détendre à nouveau sous l’expertise du masseur.

En l’occurrence, les masseurs étaient deux hommes bien bâtis, qui servaient naturellement d’amants pour Phasmaria ainsi que sa grande famille : le puissant Achille, occupé à masser la belle Shad avec ses énormes doigts, et Hassim, dont le pantalon moulant permettait de voir son séduisant paquet. Phasmaria soupirait à son tour, laissant Hassim agir. Évidemment, aucun de ces deux hommes n’étaient  eunuques… Ou ne l’étaient plus. Phasmaria soupira doucement, avant de faire les présentations d’usage :

« Hassim et Achille, celui qui te masse, sont deux frères… Ils ont grandi dans un harem d’un seigneur local papuan qui les avait castrés, pour qu’ils surveillent son harem. Je les ai libérés, et j’ai utilisé ma magie pour les reconstruire, et réparer leur appareil génital. Je dois te dire que, depuis, ils adorent beaucoup compenser… »

Achille soupirait lentement, remontant ses épaisses mains autour de la nuque de Shad, appuyant dessus avant de descendre sur ses seins, pour palper ses fesses, les malaxant.

« Nous avons appris à masser les corps des épouses du sultan, sans jamais pouvoir faire plus… Mais cela ne signifiait pas que le désir était éteint en nous. »

Il savait y faire, et, se rapprocha, venant effleurer de ses lèvres l’échine de Shad. Son massage devenait de plus en plus érotique.

« Notre préparation impliquait des massages érotiques destinés à préparer les épouses du sultan, pour qu’elles jouissent plus facilement en lui faisant l’amour. »

Phasmaria souriait donc, s’appuyant sur ses bras croisés, voyant l’une des mains d’Achille palper le fessier de Shad, le caressant doucement.

« J’ai senti sur toi une odeur plus ancienne que le désert et le sable… Tu portes en toi la marque de la magie rose, et la trace du passage d’un démon de Luxure. Alors, je me suis dit que ce serait un excellent moyen de te réveiller… Car tu n’es assurément pas quelqu’un de banale, ma chère Shad… »

Shad était tout simplement sur un petit nuage. Elle écoutait d’une oreille Phasmaria qui lui parlait, entendant bien qu’elle était en présence de deux anciens masseurs d’un sultan et de son harem…ce qui expliquait l’expertise d’Achille. Ses puissantes mains massaient le dos de l’Okami, passant sur sa nuque, sa colonne et venant palper ses fesses. Elle pouvait sentir le corps d’Achille se faire plus proche du sien, son bassin venant heurter sa croupe tandis que son souffle frappait sa nuque. Un pur régal…

« Hmm si le Sultan avait besoin de votre aide pour faire jouir ses femmes…C’est qu’il ne devait pas être bien doué… »

Une affirmation qui, face au dit-Sultan aurait pu amener l’Hybride à perdre sa tête, mais qui face à Hassim et Achille était un sacré compliment ! Après tout dans le fond, elle n’avait pas tort. Elle entre-ouvrit un peu ses yeux et regarda Phasmaria qui profitait également de son massage. La Neko venait de lui informer qu’elle sentait la marque de la magie rose sur elle et la présence d’un démon de la luxure. Il fallait avouer que sur le coup, la Louve fut quelque peu stupéfaite :

« Ca…se remarque tant que cela ? Est bien…Il doit avoir les oreilles qui sifflent dans ce cas…Mais je ne peux nier que c’est une façon bien agréable de se réveiller… »

D’autant plus qu’un massage de cette qualité, elle n’allait pas s’en priver ! Elle pouvait également à présent sentir qu’Achille se concentrait bien plus souvent au niveau de ses fesses, venant caresser ses lèvres intimes par la même occasion, lui faisant échapper quelques soupirs qui indiquaient tout simplement qu’il était sur la bonne voie.

« Vous avez bien dit qu’ils compensaient depuis qu’ils étaient de nouveau entier ? Et bien…Je suis bien curieuse de voir le résultat… »

Sentir l’empreinte de la luxure sur Shad échappait sans aucun doute à la plupart des mortels, mais pas à Phasmaria. Cela venait de sa formation initiale de prêtresse, de ses talents acquis en la matière. Elle pouvait percevoir le désir, et elle se fiait souvent à ce sixième sens pour déterminer si une nouvelle personne était une menace ou non. C’était en examinant Shad qu’elle avait estimé que cette étrangère à la peau pâle n’était pas dangereuse. Toute étrangère n’avait pas la chance de se faire masser en compagnie de la Déesse-neko pour sa première journée ! Si Shad était là, c’était bien parce que, inconsciemment, instinctivement, Phasmaria avait senti qu’elle était fiable, puissante. Phasmaria ignorait encore à quel point la venue de Shad allait bouleverser sa vie. Pour l’heure, elle se contentait de légèrement sourire en voyant la jeune louve se contorsionner sur place en sentant les épaisses et fermes mains d’Achille palper ses fesses.

« Oui, ma chérie, ils compensent… » répondit Phasmaria, amusée.

Achille soupirait longuement. Il palpait les fesses de Shad, les malaxant avec force et talent, et approcha ensuite ses lèvres de son fondement.  Il la lécha ici, s’appliquant avec attention, et vit rapidement la louve se contorsionner sur place.

« Je prépare les choses sérieuses… »

Ils avaient acquis tous les deux une certaine expertise du fait de leur passé en étant eunuques. Il remonta ensuite, et aida Shad à se mettre à quatre pattes, léchant encore son fondement, puis posa une main sur le cou de Shad, la faisant se redresser en arrière. Le dos de Shad heurta ainsi le torse glabre et puissamment musclé d’Achille. C’était un véritable géant qui enfonça un doigt dans le fondement de Shad, et déplaça son autre main pour la masturber, glissant deux doigts dans son intimité, tout en l’embrassant dans le creux du cou. Shad pouvait aussi sentir une épaisse matraque durcir et grossir contre ses fesses : c’était la verge de son amant, une verge puissante et assoiffée. Elle témoignait du fait que Phasmaria n’avait pas menti sur les ressources de son poulain : Achille avait une sacrée verge !

Si Achille préparait avec expertise l’Okami, Hassim lui se dévouer à la déesse Neko. Ses mains massaient avec assurance son dos, remontant contre ses épaules, détendant ses muscles avant de redescendre le long de sa colonne vertébrale. Une de ses mains vint à continuer sa route en empoignant la queue de Phasmaria, caressant cette zone sensible chez les Neko. Son autre main quant à elle continuait à la masser, passant contre son ventre, remontant contre sa poitrine dont un sein fut malaxé, les doigts venant jouer avec les tétons de la jeune femme. Il relâcha sa queue après un instant, faisant glisser sa main contre son intimité, amenant également le dos de la déesse contre son torse imberbe, enfonçant à son tour deux doigts en elle. Son autre main quant à elle continuait à caresser sa poitrine, à la masser, à prendre possession d’elle, passant d’un sein à l’autre.

« Hmm…Je..constate…ça… »

Soupira l’Okami tandis qu’elle sentait la verge d’Achille contre ses fesses, cette dernière frottant contre sa croupe, venant également frotter contre sa petite porte. Elle faisait face à Phasmaria pouvant également observer les talents d’Hassim en même temps, tout comme le visage reflétant le plaisir de la Neko. Elle soupira doucement en sentant les lèvres d’Achille se posait contre son cou avant de ressentir comme une pression sur sa rondelle, tout comme une autre au niveau de ses épaules. Achille avait passé ses bras sous les aisselles de l’Okami, les croisant et appuyait donc contre ses épaules, donnant ainsi un petit coup de pouce à la gravité, jusqu’à ce que la porte fut ouverte et qu’il puisse s’immiscer en elle. Hassim ne restait pas en reste, venant retirer ses doigts pour les remplacer par la suite par sa lance de chair. Les deux hommes s’enfoncèrent avec passion dans le corps des deux femmes, les maintenant contre eux.

« Où notre chère déesse voudrait-elle que nous allions ? » demanda Achille qui commença à pilloner le cul de l’Okami.

La chambre ou bien retourner dans le bassin ? Ou même simplement rester ici ? Les choix étaient multiples ! Dans tous les cas, les deux anciens eunuques ne se privaient pas pour utiliser leur virilité retrouvée, s’enfonçant avec délectation et maintenant chacun, sa partenaire actuelle contre lui. Se déplacer ne serait également pas une difficulté...

Comme on pouvait s’y attendre, Achille était un amant incroyablement endurant, et tout aussi pervers. Ici, chez Phasmaria, il était généralement servi. La reconstitution de sa verge avait nécessité un rituel complexe et le recours à la magie rose. Il la sodomisa donc, et sa verge épaisse se heurta rapidement aux parois anales de Shad. Impossible de trop s’enfoncer, et la résistance de la chair de l’okami le fit grogner. Elle pouvait le sentir s’étirer dans son dos, bandant ses muscles, reprenant son souffle en se redressant, pour repartir ensuite en avant,  creusant ainsi progressivement le passager. Achille soupirait donc, et Shad, en se redressant un peu, gémit, tandis qu’Achille demanda à Phasmaria où aller.

« Hmmm… Je… Haaaa… Je pense que nous pouvons rejoindre le bassin… »

Achille soupira, et continua son office, jusqu’à enfoncer sa verge suffisamment pour pouvoir se relever.

« Ne t’en fais pas, ma belle, je vais te porter… » sourit-il.

Pervers, Achille banda ses muscles, et, en se redressant, passa ses mains sous les cuisses de Shad. Il les releva ensuite, et Shad sentit ses jambes se redresser. La jeune femme était fort heureusement souple, car Achille releva ses jambes, et croisa ses mains derrière sa nuque. Il la prit en full nelson,  ce qui lui permit de la déplacer. Hashim, qui était plus respectueux de leur Déesse, resta près d’elle, et la queue caudale de Phasmaria s’enroula autour de sa verge, la pressant amoureusement. Shad n’eut pas à supporter trop longtemps cette pression, car Achille rejoignit le bassin, et descendit une marche après l’autre, puis s’assit sur le rebord, et fit basculer Shad en avant. La jeune okami se retrouva ainsi prise par l’arrière, appuyée contre le rebord du bassin, tandis que Phasmaria, elle, s’étala sur Hashim, et s’empala sur lui en soupirant, à côté du duo.

Achille avait maintenant une bonne amplitude, et empoigna les cheveux de Shad, tirant dessus pour relever sa tête, soupirant longuement en commençant à la sodomiser de plus en plus fort…

Le full Nelson était une position que la Louve avait déjà expérimentée et…qu’elle n’appréciait pas des masses. Sa queue s’agita donc et vint même à se « gonfler » légèrement pour exprimer sa colère. Elle pouvait supporter pleins de choses mais cette position, non, vraiment, elle ne l’appréciait pas ! Par chance, elle dû juste la « subir » le temps qu’ils parviennent au bassin et qu’enfin il la remette dans une position plus…plaisante. Elle s’agrippa au bord du bassin et…put sentir Achille qui la sodomisait avec force ! Entrant de plus en plus dans son fondement …Elle pouvait facilement deviner ses muscles qui se tendaient sous l’effort et face à elle, ou plutôt juste à côté en dehors du bassin, elle avait une vue imprenable sur la déesse Neko qui s’empalait avec délectation sur son masseur.

«  Haaa…Haaa…. »

Parvenait-elle à peine à formuler, ses cheveux tirés en arrière et son cul se faisant prendre sans ménagement. Mais nul gémissement de douleur, après tout, des sodomies, elle en avait à présent connu un bon paquet ! Non, ces gémissements reflétaient le plaisir qu’elle prenait et même si elle pouvait sentir une petite douleur cette dernière était insignifiante. Elle se cambra même d’elle-même afin de faciliter la chose à Achille, soupirant de plaisir, sa poitrine venant s’aplatir contre le rebord du bassin. La sodomie dura bien plusieurs minutes avant que Shad ne sente Achille se tendre et se déverser en elle, au même instant où ses muscles rectaux se contractaient contre sa verge…Il se retira et vint attraper une sorte de « savon » pour venir la nettoyer par la suite, passant de la « brute » à la « douceur ».

« Hmm…C’est un massage que…je ne risque pas d’oublier… »

Souffla t’elle, notant également que l’autre duo avait terminé.

Achille avait senti chez Shad une expérience sexuelle forte. Pour reconstruire leurs verges, Phasmaria avait dû pratiquer un rituel de magie rose, et ce rituel laissait souvent des traces. Il en avait résulté chez Achille une certaine captation du désir de ses partenaires. Il avait perçu chez Shad qu’elle n’était pas vierge, et que le sexe ne lui était pas inconnu. C’était ce qui expliquait le fait qu’il lui fasse l’amour avec énergie. Il savait qu’elle aimerait ça. Et puis, il fallait bien se faire pardonner pour son full nelson initial ! Alors, Achille était parti à l’assaut, s’enfouissant dans le fondement de Shad, la faisant revivre à chaque coup de reins. Elle se tortillait devant lui, se cambrant, tout son corps exprimant le plaisir indicible qui s’emparait d’elle, ce plaisir sauvage et préhistorique, mélange de douleur et de plaisir. Il finit par jouir en elle, posant sa main sur la gorge de Shad, afin de la redresser un peu, et de la coller à lui. Il soupira  contre elle, avant que sa queue ne tressaute.

De son côté, Phasmaria s’était empalée sur Hassim, qui était sous elle, contre le rebord. Elle dansait sur lui, ses seins frottant contre son visage, et elle le sentit jouir à son tour. Elle le laissa jouir en elle avec un léger sourire, et l’embrassa avec appétit. Hashim la caressa doucement, et elle releva la tête vers Shad, qui reprenait tranquillement ses esprits. Achille s’était également mis contre le rebord, et laissa Shad s’asseoir sur lui. Il la caressait tendrement sur les hanches, et l’embrassait brièvement dans le creux du cou.

« Pardonne-leur leur audace, ils ont vécu pendant des années sans pouvoir ressentir le désir… Et le rituel que je leur ai fait a aussi eu pour effet chez eux de développer un genre de sixième sens sexuel. Vu comment Achille t’a pris…
-  J’ai senti que tu n’étais pas comme les autres, Shad… J’ai senti en toi des auras sexuelles très spéciales. Tu as fait l’amour avec un incube, non ?
-  Tu as l’air d’être une femme pleine de surprises, ma chère Shad. Je suis impatiente de connaître toute ton histoire. »

Achille soupira lentement. Shad lui plaisait, indéniablement, et il ne serait pas contre l’idée de prolonger le plaisir avec elle…