The Multiversity

Ouranov est une géante gazeuse massive, une planète colossale se trouvant dans un système solaire éloigné des Colonies Spatiales. L’influence de Megapolis s’y faisait ressentir par le biais de compagnies minières galactiques qui avaient installé sur cette planète plusieurs stations de recherche, ressemblant à d’énormes puits, afin d’analyser les matières gazeuses composant Ouranov, et pouvoir ensuite les exploiter. Ouranov intéressait aussi les autorités coloniales, car leurs appareils de mesure avaient relevé que la planète se trouvait aussi sur une « Ligne de Convergence », un terme technique employé par les scientifiques mégapoliens pour désigner des zones précises de l’Univers où des Failles dimensionnelles pouvaient se former. Ces Failles intriguaient les autorités centrales de Megapolis, et la compagnie minière chargée de la concession d’Ouranov avait aussi installé l’une de ses stations à l’emplacement de cette ligne, construisant une sorte de chambre spéciale, de caisse de résonance qui canalisait les vortex susceptibles d’apparaître dans le secteur.

La planète disposait aussi de plusieurs satellites naturels, dont l’un était une planète tellurique assez vaste, Ouranos, et où la terraformation de la planète avait commencé. Une ville minière s’était ainsi développée avec un commencement de flore dans un dôme où il était possible de respirer. Ouranos servait ainsi de lien entre les stations de recherche d’Ouranov et le reste de la galaxie. Le spatioport se trouvait ainsi à Ouranos, et personne ne pouvait rejoindre les stations de recherche sans passer par Ouranos.

C’était même le cas de Koriand’r. Surnommée Starfire, la jeune femme à la peau flamboyante pilotait le Starfire, et était définitivement bien éloignée de son monde natal, puisqu’il se trouvait ailleurs, dans une autre dimension. Elle était venue aussi loin pour chercher des alliés potentiels, pour trouver un moyen de combattre Helspont, et aussi parce qu’elle avait entendu dire que les seigneurs de guerre d’Okaara, les éternels rivaux de son peuple, disposaient d’alliés ici. Elle se renseignait donc, et c’est ainsi qu’elle se retrouva à Ouranov. Difficile à louper avec ses formes plantureuses, sa longue chevelure orange, ou sa tenue violette très courte, elle avait rapidement tapé dans l’œil des contrôleurs spatiaux du spatioport, et avait décidé de se renseigner un peu sur ce monde. La terraformation était une technologie qui pouvait intéresser les seigneurs de guerre d’Okaara, mais elle savait aussi que certains gaz exploités par Ouranov servaient à la confection d’armes chimiques, et elle redoutait légitimement qu’Okaara ne se les approprie.

*Il faut que j’en aie le cœur net…*

Koriand’r était intriguée, et bien décidée à comprendre ce qui se passait. Depuis Ouranos, elle parvint ainsi à obtenir un accès sur Ouranov-IV, ces stations disposant d’une aile publique. Son objectif était de trouver un moyen de connaître les clients ou les financeurs de ces installations, afin de savoir si elle retrouvait des noms familiers.

Starfire était toutefois loin de se douter que sa visite allait prendre un tournant inattendu, car, quand elle atterrit à Ouranov-IV, deux évènements exceptionnels vinrent bouleverser ses plans : l’arrivée d’un voyageur venu de la Faille dimensionnelle d’Ouranov, et une force d’invasion stellaire qui fit irruption à proximité d’Ouranos et d’Ouranov…

- Attention ! Ca s'emballe !

L'excitation était palpable dans la pièce. Les scientifiques, en blouse blanche, tenant tablettes, les doigts prêts à presser les touches de leurs appareils, fixaient la chambre d'expérimentation. Un silence de mort s'était installé, alors qu'un vortex venait de naître au milieu de la chambre. Changeant sans cesse de couleurs, certaines n'existant pas dans ce plan de la réalité, il crépitait d'une énergie colossale.

- Les capteurs s'emballent ! signala un assistant, qui fixait des dizaines de diagrammes, de courbes et de chiffres sur son écran.

- A votre avis, qu'est ce qui va se manifester ? Demanda la scientifique en chef, aussi excitée que terrifiée de voir ce projet enfin aboutir.

- Est-ce que le verre est assez solide ? s'inquiéta soudainement une secrétaire.

- Assez pour encaisser un tir de canon Yamato. Nous ne craignons rien. Nous pourrons interagir sans difficulté avec notre inter...

Le vortex devint soudainement une faille, grossissant avant de se stabiliser. On put entendre le son de dizaines de respirations en suspens.

Puis, une explosion. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un, traversa la faille à une vitesse phénoménale, et s'écrasa contre la vitre dans un grand SBLAM !

Un homme.

Un jeune homme. Tout ce qu'il y avait de plus banal.

Plutôt beau.

Et nu, remarquèrent en même temps les scientifiques, qui ne savaient pas s'ils étaient déçus ou soulagés.

L'homme nu était écrasé contre la vitre, bras et jambes en croix, comme sorti tout droit d'un dessin de l'egypte antique. Il semblait interdit, le visage plaqué contre la vitre, fixant les scientifiques avec son oeil bleu.

Ils lui rendirent son regard, alors que, lentement, il glissait vers le bas, dans un swiiiiiiiiiiiip audible.

- .... c'est tout ?

Swiiiiiiip.

- Il m'a l'air plutôt normal...

Swiiiiiiip.

Il continua de glisser jusqu'à tomber sur le sol,

- Vous allez bien ? Demanda la chef de projet en s'exprimant dans le micro, ce dernier traduisant ses paroles dans toutes les langues possibles et imaginables. Aucune réponse, si ce n'est qu'un bras qui se dresse, poing serré et pouce levé.

- Il a l'air d'aller bien.

L'homme se leva alors, époussetant un corps imberbe et parfait, dans le sens où il n'y avait aucun défaut. Ni poil, ni bouton, ni cicatrice, rien. Comme une statue antique. Relativement musclé, sans plus. Un peu de gras ici et là. Puis il remarqua qu'il était nu, regarda les scientifiques, puis son corps, et ses mains bougèrent pour cacher son sexe.

- Il est plutôt bien foutu... commenta une assistante d'une voix coquine, avant qu'une tape à l'arrière du crâne la rappelle à l'ordre. Le jeune homme continuait de les regarder, et leur fit un salut de la main, que tous lui rendirent en souriant.

- C'est marrant, il est entièrement à poil, mais deux sacs sont présents...
- Peut-être qu'il était déjà nu avant de se faire aspirer par la faille ?
- Avec ses deux sacs ? Ce serait un peu weird non ?
- Ne jugeons pas la culture d'un être extra-dimensionnel...

Le jeune homme s'exprima alors, dans une langue qu'ils ne comprenèrent pas. Avant de recommencer. Encore, et encore.

- Il change de langue à chaque fois ! commenta un assistant. Les sonorités et constructions sont totalement différentes !
- Il connaît combien de langues ? Demanda la chef de projet, alors que le jeune homme continuait, tout en se dirigeant vers son sac, leur tournant le dos et leur montra une paire de fesses tout à fait du goût des femmes et de l'homosexuel présents dans la pièce.
- Je suis où ? Vous êtes qui ?
- Oh ! Il parle notre langue !

Elle frotta ses mains l'une contre l'autre.

- Bien... nous allons pouvoir commencer...

« Désolé, Madame, mais Tamaran n’est pas répertorié dans mes fichiers. »

Starfire émit un léger soupir. Elle s’était légèrement déguisée en enfilant une veste avec une casquette, mais, même avec cette tenue, il était difficile de ne pas la remarquer. Pour la quinzième fois (selon elle), elle expliqua donc à l’agent d’accueil que Tamaran était une planète trop éloignée pour être dans les registres d’Ouranov-IV.

« Je sais bien, mais c’est compliqué, vous comprenez…
-  Il n’y a rien de compliqué, je suis amarrée sur Ouranov-III, et j’ai eu envie de visiter les parties publiques de cette installation, c’est simple !
-  Mais je dois vous répertorier sur une planète qui existe !
-  Et bien, vous n’avez qu’à la créer sur votre machine !
-  C’est impossible ! »

Le jeune homme soupira encore. Tout visiteur devait s’inscrire, car les installations d’Ouranov-IV étaient très sensibles. Il fallait éviter toute forme d’attaque terroriste ou subversive, même si le corps de Starfire avait de quoi déclencher une mutinerie. Elle croisa d’ailleurs les bras, impatiente, devant résister à l’envie de lancer une décharge d’énergie sur l’homme. Celui-ci tenta encore de l’enregistrer, puis soupira, résigné.

« Je… Veuillez patienter, Madame, je vais devoir appeler mon supérieur… »

Starfire grogna donc, et se retourna. Elle était sur le pont d’accueil d’Ouranov-IV. Plusieurs vaisseaux allaient et venaient, se posant sur la couche supérieure de la géante gazeuse, à un endroit où les boucliers des vaisseaux pouvaient permettre de se poser. Mais, en fonction des conditions climatiques, il arrivait parfois que certains vols soient annulés. La géante gazeuse pouvait être traversée de terribles tempêtes. Mais l’hydrogène était très importante sur les géantes gazeuses, justifiant les prises de risque. Grognant donc, Starfire se rapprocha de la salle d’attente. Son exploration d’Ouranov-IV commençait de manière compliquée, d’autant qu’elle ignorait comment obtenir les informations confidentielles qu’elle recherchait. D’habitude, Starfire se contentait de taper sur tout ce qui bouge, et d’obtenir ainsi les réponses à ses questions.
« On devrait passer tout de suite au test érotique…
-  Rosalind, voyons, vous allez me donner des complexes ! Au moins, nous avons la preuve que le Patient-X n’est pas contagieux. »

Ils avaient anesthésié le « Patient-X », c’est-à-dire le visiteur extradimensionnel, à l’aide d’un gaz qui s’était diffusé dans la pièce où le Portail l’avait emmené. Il avait ensuite été porté dans une salle d’examen, toujours nu comme un ver, par des hommes portant des combinaisons et des masques à gaz. Quelques premiers tests avaient permis de relever qu’il n’était pas radioactif, ni atteint d’une maladie contagieuse. Nu, l’homme était retenu par des sangles, et d’autres tests étaient possibles. L’un d’eux, comme évoqué par le Docteur Rosalind Fries, était un test érotique consistant à voir si le patient disposait d’un système hormonal semblable à celui des humains.

La jeune femme devait bien admettre que l’homme était plutôt beau. Elle ignorait de quel monde il venait. Les bases de données de Megapolis connaissaient l’existence d’autres mondes parallèles proches du leur, mais il était difficile de déterminer d’où celui-là venait. Sur la base des quelques phrases qu’il avait prononcé, les ordinateurs d’Ouranov-IV interrogeaient les bases de données des ordinateurs centraux de Megapolis, cherchant des correspondances linguistiques.

« Vu qu’il dort encore, je ne vois pas quels autres tests nous pouvons pratiquer… »

Le docteur Marcus Green, qui supervisait les opérations, soupira doucement. Le Docteur Fries était une scientifique talentueuse, qui disposait de cyber-implants, mais ceux-ci avaient légèrement modifié ses hormones. Et Ouranov-IV n’était clairement pas l’endroit le plus sensuel du cosmos.

« Entendu, voyons voir… »

Des tentacules métalliques jaillirent alors, et se relièrent au corps de l’homme. Sur un écran d’ordinateur, le cerveau du Patient-X était en train d’être analysé, et des zones spéciales, correspondant aux zones des rêves, s’illuminèrent. Il allait désormais rêver, et faire un rêve érotique, ce qui serait l’occasion de voir si son sexe fonctionnait.

« En tout cas, cela ne nous dit pas d’où il vient…
-  Ni à quoi il rêve… »

Il n’y avait plus qu’à attendre qu’il se réveille, en réalité…

Dans un bruit de piston, un tuyau relié à un masque couvrant le nez et la bouche du jeune homme insuffla une nouvelle fois du gaz anesthésiant.

Marcus Green regarda un des assistant d'un air soucieux.

- C'est la cinquième fois que vous injectez ce gaz ! A ce rythme là, vous n'allez pas l'endormir, vous allez le tuer !

L'assistant bredouilla.

- Pas le choix monsieur ! Il se réveille tout le monde ! L'effet du gaz est de plus en plus court !  Ils regardèrent les schémas du corps du jeune homme. Ils ne détectaient aucune mutation ou quoi que ce soit. En apparence, l'humain le plus normal du monde. Et pourtant, à en juger par l'activité de son cerveau et les effets du gaz diminuant à grande vitesse, oui, quelque chose clochait... il était en train de résister à une quantité de gaz suffisante pour endormir tout un petit village.

- En tout cas, le test érotique fait son petit effet... chuchotant d'une voix chaude le Docteur Rosalind Fries.

Les tentacules enfoncés dans le corps nu et complètement imberbe de l'homme gonflaient et dégonflaient doucement en injectant le produit aphrodisiaque. Et il n'était pas exagéré de dire qu'il réagissait très bien. Le jeune homme, bien que solidement sanglé, tremblait légèrement sur son lit, poussant des soupirs. Et surtout, il était affecté par une fantastique érection. Un sexe long et épais aux veines apparentes, presque disproportionné pour ce corps, était dressé vers le ciel, du pré-sperme coulant du gland alors que le membre pulsait doucement, presque irradiant.

- Vraiment très intéressant... chuchotait-elle, les yeux fixés sur la virilité du jeune homme. Une main caressant d'un air absent son entrecuisse en se pinçant les lèvres...

Ignorant qu'il était au centre des attentions, Grayle rêvait.

Un bien beau rêve en réalité.

Il faisait passionnément l'amour. Prix dans un tourbillon de luxure, le jeune homme forniquait délicieusement une femme. Laquelle ? Il n'en savait rien. Dans le monde des rêves où visages, formes et couleurs changent constamment, la jeune femme qui était en train de le chevaucher était à la fois extrêmement nette et complètement flou dans son esprit. Les sensations de ses entrailles autour de son sexe, de ses gémissements de plaisir, par contre... étaient d'une clarté sans pareille.

Combien de temps faisaient-ils l'amour ? Une heure ? Deux heures ? Le temps s'écoulait encore et encore; au point où l'esprit immortel de Grayle sentit quelque chose. Quelque chose clochait. Un élément extérieur l'affectait. Non... plusieurs même.

Il lui arrivait d'avoir des rêves érotiques, mais... pas à ce point. Pas à cette intensité, alors qu'il grimaçait, se vidant généreusement au creux de sa partenaire, faisant de même dans le monde réel, au grand plaisir de Rosalind -et à la consternation de Marcus-.

- Attend... y a un truc qui ne va pas. Il regarda sa partenaire. Il ne la connaissait pas.
- Ce n'est pas vrai tout ca, n'est-ce pas ? Son cerveau venait de comprendre qu'il rêvait, et son corps, définitivement cette fois, était en train de revenir à la surface, alors que le rêve s'étiolait peu à peu.
- Oui, chuchota t-elle. Mais ce que je vais te dire est réel...
- Hein ?

La jeune femme changea alors de forme, devenant parfaitement distincte, exposant un corps nu, musclé et pulpeux, à la poitrine arrogante et aux hanches de callypige. Mais outre son outrageuse beauté, c'est sa peau et ses cheveux oranges qui marquèrent Grayle, ainsi que des yeux verts émeraude. Elle s'approcha de lui, à la fois séductrice, mais aussi pleine de détresse.

- Trouve là...
- Hein ?

Une immense frustration naissait en lui alors que son cerveau en panique n'arrivait pas à trouver quoi que ce soit de plus intelligent à dire.

- Trouve Starfire... elle aura besoin de ton aide...
- Hein ?

Il ouvrit les yeux, parlant à travers le masque.

- Hein ?! Ses yeux se retrouvèrent en face de lumières vives, et une tempête de sons -des alarmes, des commentaires, des bip-bip, le vrombissement métalliques de machines-, de sensations -quelque chose dans son corps, le fait qu'il était nu, une trique d'enfer et douloureuse-, des odeurs -le gaz inhalé, les odeurs de décontamination, la poussière... du... du sperme ?!- l'assaillirent en même temps.

Il était nu, solidement sanglé sur un lit, des... des putains de tentacules plantés sur lui, et surtout, la verge, le ventre et les cuisses recouvertes de sa propre semence, la main fine d'une jeune femme brune sur son sexe. Mais malgré la situation confuse, il reprit vite maîtrise de son corps et de son esprit, essayant de se dégager du lit, ne pensant qu'à une chose : trouver cette brune... Starfueur ?

C'est exactement à ce moment là que la première explosion secoua la pièce.

Même si Tamaran était inconnue dans cette dimension, Koriand’r était à la base une Princesse. Et, même si elle avait grandi comme esclave, elle n’avait jamais perdu de ce tempérament royal et bouillonnant. Elle pouvait être aussi charmante que redoutable, et, en ce moment, dans la salle d’attente, elle ressemblait davantage à un volcan en éruption qu’autre chose. Mais ne faisait-elle pas ça en vain ? Elle n’avait aucune preuve que les Okaariens fassent affaire avec les Ouranoviens, si ce n’est que les technologies exploitées ici étaient susceptibles de leur plaire. Somme toute, Koriand’r poursuivait une miette de pain.

« Où en es-tu, Kory’ ? »

Starfire se pinça les lèvres. De l’autre côté du commutateur sur son oreille, il y avait son assistant de bord, Deepalo. L’homme était resté à bord de leur vaisseau, le Starfire, laissant la jeune femme se renseigner sur les activités d’Ouranov.

« Pour l’heure, je suis coincée dans une salle d’attente, mais j’ai envie de prétendre que tout se passe bien.
-  De mon côté, j’ai continué mes investigations. Même si tu te trouves sur les stations de recherche, la plupart des scientifiques et du personnel des stations viennent se reposer et se détendre sur Ouranov-III. J’ai mené mes recherches.
-  Tu as repéré des traces des Okaariens ?
-  Nous savons que la Citadelle sdispose d’alliés dans cette dimension, mais, à ce jour, mes investigations sont infructueuses. »

Koriand’r soupira doucement. Deepalo était un homme très efficace, que Starfire avait libéré sur l’une des prisons où elle avait été enfermée il y a des années. Elle l’avait pris avec elle, car il était relativement compétent, et avait des connaissances assez importantes. Pour combattre la Citadelle et arriver à libérer Tamaran de l’influence des Okaariens, il était donc un soutien indispensable. Mais il ne disposait pas de ses pouvoirs, et il était donc préférable que ce soit elle qui prenne tous les risques.

Le sol se mit soudain à trembler… Puis Starfire entendit alors une violente explosion. Les lumières s’éteignirent brusquement avant qu’une alarme ne se mette à résonner.

*Merde, qu’est-ce qui se passe ?*

La jeune femme sortit de la salle d’attente, qui donnait directement sur le spatioport de la station… Où le plafond s’effondra alors devant elle. Une violente explosion émana du toit, faisant s’effondrer une partie du spatioport, ensevelissant plusieurs personnes. Elle tomba à la renverse, avant que la dépressurisation ne se fasse sentir. Plusieurs corps s’envolèrent dans l’atmosphère d’Ouranov-IV, tandis que des herses de sécurité se fermèrent pour isoler le spatioport du reste de la station.

L’atmosphère d’Ouranov-IV était composée en grande partie d’hydrogène et d’hélium. C’était irrespirable, et les réserves d’oxygène du spatioport s’évaporaient rapidement. Starfire se retourna, et observa les lieux. La station trembla à nouveau, et, en levant la tête vers le trou, elle vit une ombre massive se rapprocher, puis une capsule de largage émergea alors, tombant par le trou pour atterrir en plein milieu du spatioport.

*Une attaque !*

La capsule s’ouvrit de toute part, et libéra des commandos en armure noire intégrale, des visières rougeâtres faisant office de yeux. Starfire déglutit en reconnaissant ces armures noirâtres d’où des ombres suintaient.

*Des Okaariens !*

Quelques agents de sécurité et des drones de défense se trouvaient là. Des tirs furent échangés, mais les balles rebondissaient contre les armures impénétrables des Okaariens. L’un d’eux tendit une main, et des jets d’ombre en saisirent, faisant office de tentacules noirâtres, et transpercèrent la poitrine d’un agent. Les tentacules soulevèrent ensuite le corps, et le jetèrent au sol, tandis qu’un autre Okaarien bondit en avant, se déplaçant à toute allure, et décapita un autre agent de sécurité avec sa lame. Un troisième regarda les drones, et ses yeux rougeâtres s’illuminèrent, avant de cracher des lasers, les explosant sur place.

Un dernier Okaarien tourna la tête en entendant une porte claquer, et se rapprocha de celle-ci, qui donnait droit vers les toilettes…

…Là où Starfire s’était dissimulée.

Pendant ce temps, le vaisseau-mère okaarien avait tiré d’autres missiles sur la station de recherche, et déployait d’autres capsules de largage, tout en se rapprochant encore, bravant l’atmosphère extrêmement hostile d’Ouranov-IV…

Le souffle de l'explosion avait remué la pièce, faisant tomber un nombre incalculable de classeurs et de dossiers, alors qu'une paire d'assistants criaient tandis que leurs chaises roulantes se fracassaient contre un mur. La scène en était presque comique, si l'on mettait de côté le vacarme d'explosions successives, et surtout, les coups de feu que l'on commençait à entendre se rapprocher.

Grayle avait les yeux grands comme des soucoupes. Il était là, nu, souillé de ses propres fluides, assailli de sons, d'odeurs et d'images confuses, au beau milieu d'une attaque, avec des inconnus qui s'époumonaient dans un langage qu'il ne comprenait pas. Le choc avait libéré un de ses bras, retenu par une sorte de tentacule mécanique qui avait injecté quelque chose. Il sentait qu'une sorte de masque de respiration couvrait sa bouche, et, sans précaution, l'arracha d'un coup sec, l'envoyant valser au loin.

Grayle, qui avait vu beaucoup de choses et fait encore plus, était complètement sous le choc. Où était-il avant de se trouver ici ? Pas le temps ! Il devait partir ! Il grimaça alors qu'il se rendait compte qu'il était toujours sanglé au lit. D'un air furieux, il se saisit du bras de la femme qui s'était trouvée près de lui à son réveil !

- Détachez moi !

Elle le regarda d'un air paniqué, ne comprenant pas ce qui se passait. Il se mit à rugir, son visage serein devenant furieux, presque démoniaque alors que des lumières rouges illuminaient la pièce.

- DETACHEZ MOI TOUT DE SUITE !

Elle ne comprenait pas ses mots, mais comprenait ses intentions. Bredouillant quelque chose qu'il ne comprenait pas, elle appuya sur une série de boutons, et dans un "pshhhhhhhhhh" sonore, les sangles se défirent. Rapidement, Grayle, toujours nu et avec le bassin souillé de sa semence, se libéra. Rageur, il arracha les tentacules devant les yeux terrifiées de Rosalind. Le jeune homme ne semblait absolument pas souffrir de la douleur d'une telle opération, arrachant une partie de sa peau et même de sa chair au passage !

Serrant les dents, Grayle sauta de son lit, alors que la plupart des scientifiques évacuaient la pièce via une porte de secours. Plusieurs discutèrent, essayant apparemment d'emmener la brune avec eux.

Une autre explosion. Le choc fut violent, au point que tout le monde fut renversé. Sauf Grayle. Ses yeux concentrés, il regardait autour de lui, cherchant un indice, quoi que ce soit. Afin de voir un plan. Et de comprendre.

Il avait déjà vu ce genre de plan.

Oh merde.

Il était dans l'espace.

Voilà qui entravaient sérieusement ses chances de s'échapper. Un bâtiment normal ? Pas de problème. Même s'il mourrait, il pouvait toujours revenir à la vie. Mais dans l'espace ? Il pouvait dériver indéfiniment, ni vivant, ni mort.

Il détestait l'espace. Il lui fallait s'échapper. Et vite.

Sa main se serra sur un objet familier. La bandoulière de son sac, qui était réapparu comme par magie auprès de son maître.  Il fouilla dans ce dernier.

Il avait quelques objets là dedans qui pourrait l'aider...

*****

Elle ne pouvait pas y croire.

Rosalind avançait d'un air horrifiée dans les couloirs. Plusieurs murs avaient été enfoncés. D'autres étaient criblés d'impacts de balle ou rayé par les traces d'armes blanches.

Elle enjamba un cadavre, son bras prisonnier de la poigne de fer de l'inconnu.

Car oui, ce jeune homme mystérieux l'avait emmenée à sa suite. Techniquement, c'était du kidnapping. Mais elle comprenait leur faute. Sans eux, il était perdu, et allait mourir. Elle allait le guider. Le sauver même !

Son coeur battait à tout rompre. Elle était à la fois terrifiée et incroyablement excitée. Terrifiée d'une mort très probable et violente. Excitée de la présence tout près d'elle de cet homme, toujours nu, ce bel homme dont l'air sérieux, concentré, presque noble, tranchait avec un sexe toujours en érection.

Elle se dit qu'ils avaient probablement exagérés sur les dosages.

Mais ce qui était le plus excitant, c'était ce sac. Il en avait sorti quelque chose d'incroyable, qu'elle ne pouvait pas décrire comme autre chose qu'une cape d'invisibilité. Passant devant les miroirs, ils n'avaient aucun reflet. A un moment, ils passèrent devant un de ces terrifiants soldats noirs, qui ne les remarqua même pas.

Tous les deux recouverts de cette cape légère, ils avançaient l'un à côté de l'autre, alors qu'elle pointait silencieusement la direction à suivre. Ils approchaient peu à peu d'une des sorties en théorie sécurisées de la station, et à chaque pas, la pauvre priait de plus en plus que "sécurisé" ne soit pas un vain mot.

D'un seul coup, le jeune homme s'arrêta.

****

Devant eux, un autre soldat noir. Il semblait chercher quelque chose, alors qu'il approchait, épée à la main, de ce qui semblait être... les toilettes ?

Grayle fronça les sourcils. Jusqu'ici, ils n'avaient croisés que des cadavres... mais s'il y avait quelqu'un encore en vie ? Devait-il l'ignorer et poursuivre sa route ?

Un mort de plus ou de moins...

Mais ce n'était pas son genre. Avec un peu de chance, il pouvait prendre cette belle épée. Tirer même des informations de ce soldat ?

Accomplir une bonne action aussi...

Tiraillé par des sentiments contradictoires, accroupi comme un félin prêt à bondir sur sa proie, il ouvrit silencieusement son sac, tirant ce qui ressemblait... à un bâton pour les courses à relai ?

Il fit signe à la brune derrière lui de se cacher. Devant eux, le couloir des toilettes. Sur leur gauche, un cul de sac. Là, avec sa cape, elle serait en sécurité.

Alors que le soldat entrait dans les toilettes, un immortel nu comme un ver s'approchait de lui...

Peu effrayé par un combat qu'il ne pouvait pas perdre.

Le commando infernal s’approcha de la porte des toilettes, convaincu d’avoir senti une présence. Derrière lui, une herse de sécurité venait de s’abaisser, coupant ce couloir du hall d’atterrissage, probablement une sécurité de confinement liée à leur attaque. L’Okaarien posa sa main sur la serrure magnétique à côté de la porte quand il entendit du mouvement sur sa droite…

…Puis la porte explosa brusquement.

Un jet orange l’arracha de ses gonds, et l’Okaarien, dans un hurlement de surprise (difficile de dire s’il avait eu le temps d’avoir mal) s’aplatit violemment contre le mur. De l’autre côté des toilettes, une femme furieuse à la peau orange, portant une très fine combinaison violette avec des bottes, fit irruption. Ses mains flamboyaient sur place, comme si du feu les entourait. Starfire s’était dissimulée dans les toilettes pour se ressourcer, et, en entendant le signal annonçant l’arrivée du commando, avait tiré à bout portant. Elle n’éprouvait aucune forme d’amitié envers les Okaariens, envers les tueurs de la Citadelle. Sous leurs armures, ils étaient des esclaves décérébrés, des psychotiques formés dans les centres de conditionnement de la Citadelle. On avait brisé leur volonté en les torturant, en leur injectant des drogues et des stupéfiants qui les faisaient devenir fous, jusqu’à faire d’eux des machines à tuer impitoyables.

Les tuer, c’était la seule forme de pitié qu’on pouvait leur offrir.

En sortant des toilettes, Starfire fronça les sourcils en voyant deux corps à gauche. Elle pivota sur place, et généra instinctivement des boules énergétiques. Un humain à poil lui faisait face, ainsi qu’une scientifique qui semblait sur le point de défaillir. Starfire papillonna des yeux, et observa le corps de l’homme, son membre, puis fit la première interprétation qu’elle voyait de cette scène cocasse :

« Navrée, mais ce n’est pas vraiment le moment d’aller batifoler dans les toilettes. »

Rosalind secoua alors la tête.

« Je… Non ! Cet homme a fait irruption dans une Faille, nous étions en train de l’étudier, et… Je l’ai réveillé pour qu’il me protège ! »

Visiblement, l’homme ne parlait pas un mot de basic, la langue commune à beaucoup de systèmes. Fort heureusement, Starfire avait une solution toute trouvée pour ça. Elle se rapprocha alors de l’homme, et…

…L’embrassa.

Un baiser appuyé et soutenu, où sa langue s’enfonça dans sa bouche, surprenant sans aucun doute l’homme. Koriand’r le repoussa ensuite, et sourit doucement, avant de parler dans sa langue :

« Qui êtes-vous ? »

Particularité des Tamarannéens, le fait d’embrasser une autre personne permettait d’assimiler son langage !

« Je m’appelle Koriand’r, moi… Mais vous pouvez m’appeler Starfire. Et… Vous devriez vous habiller, vous risquez de prendre froid ainsi ! »

Elle observa ensuite le corps du commando ennemi.

« Vous comptiez l’affronter à mains nues, au fait ? Je me demande si les examens que vous avez subi n’ont pas affecté votre matière grise… » rajouta-t-elle ensuite.

- Qu'est ce que c'est que ce bordel ?! s'était exclamé Grayle en voyant d'un seul coup le mur exploser et le soldat voler comme un fétu de paille à travers le couloir pour s'encastrer dans un mur, les bras et les jambes dans des angles inquiétants. Son regard alla du pauvre soldat au responsable, ou plutot, à la responsable de l'attaque. Boules d'énergies contre bâton, on ne peut pas dire que le duel était équilibré...

Mais il ne s'en soucia pas. Il était bien trop concentré sur la personne en face de lui pour qu'un quelconque instinct de survie ne se fasse entendre. La femme devant elle était absolument splendide. Aux proportions dignes d'une statue, grande, plus grande que lui, certes, mais définitivement féminine, avec de larges hanches et une poitrine à peine cachée par une sorte de débardeur et une veste. Des yeux verts fluorescents, une chevelure de lionne, d'un roux éclatant, surmonté d'une casquette tranchant énormément avec l'aspect semi-divin, semi-alien de la personne.

*Je crois que je suis amoureux* pensa t-il, encore chamboulé par les aphrosidiaques qui lui avaient été injectés auparavant. Puis, il se souvient de sa vision.

C'était elle qu'il avait vu ! Son nom...

Avant même qu'il ne puisse réagir, la femme s'approcha de lui... et l'embrassa.

Il lâcha son bâton, qui tomba par terre dans un bruit sonore, alors que le jeune immortel, presque par automatisme, répondait fougueusement au baiser de la femme, posant avec envie ses mains sur son corps, glissant dans le creux de sa cambrure et son dos, l'attirant contre lui. Il poussa un long soupir de soulagement, savourant le baiser, se fichant bien de la raison de ce dernier.

Il aurait bien prolongé ce dernier, voir allé au-delà, si la cruelle inconnue n'avait pas mis fin à ce dernier... et mit soudainement à parler sa langue !

Il l'interrompit pendant sa présentation.

- Starfire, je sais dit-il, la regardant toujours avec une sorte de stupeur, comme s'il avait eu une révélation divine.

- Je te connais. Je t'ai vue il y a... juste avant de me réveiller. J'ai eu une vision de toi et tu m'a dit de te retrouver...car tu aurais besoin de mon aide.

Elle le regarda silencieusement et il soupira.

- Bon, écoute, je sais que là, j'ai zéro crédibilité, à poil et bandant et souillé... il se retourna et lanca un regard noir à la scientifique, qui glapit et se recacha sous la cape d'invisibilité.

Une explosion au loin fit trembler les lumières.

- Mais je te promet que je ne suis pas fou ou atteint ! Son bâton (qui avait la taille d'un bâton de relai) décolla soudainement du sol pour revenir entre ses doigts. Il se saisit de son sac et dépassa la sulfureuse alien.

- Je vais deux secondes aux toilettes. Sois patiente s'il te plaît, j'ai besoin de me rhabiller. J'veux pas me balader à poil plus d'une seconde. Je vous laisse faire connaissance !

Il ne lui fallu moins d'une minute pour entrer, ouvrir son sac, sortir exactement ce dont il avait besoin, essuyer son sperme qui tâchait son ventre et ses jambes, s'habiller, et sortir. Il était vêtu de ses habits communs, définitivement médiévaux et qui détonnaient ici.

Son pantalon était toujours déformé par une bosse. Il sentit le regard -moqueur, curieux, envieux, ou simple constat?-de l'alien dessus et il gromella dans sa barbe inexistante.

- Ok ! dit-il d''une voix plus dynamique, content d'avoir quelqu'un à qui parler. Il se dirigea vers le cadavre du soldat, et se saisit de son épée. Elle était lourde, mais de qualité. Bien équilibrée. Hum...

Il ouvrit son sac, y plongea l'épée dedans -quand bien même elle était physiquement trop grande pour y entrer- et referma ce dernier sans aucune difficulté.

- Alors, comment est-ce qu'on sort d'ici ? C'est qui ces gens ? Et toi, Starfire, tu es quoi ? Je suis humain, mais je ne suis pas d'ici, si tu vois ce que je veux dire. Et comment ca se fait que tu puisse parler ma langue après m'avoir embrassé ? C'est super spécifique comme pou....

Il s'arrêta

- Oui. Je viens de me rendre compte que ces questions, c'était pour plus tard. Sortons d'ici, et pétons la gueule à ces types en noir.

Ce type de réaction n’était pas totalement inattendue pour Starfire. Les baisers des Tamarannéens étaient souvent très agréables, et leur réputation d’être un peuple sulfureux n’était pas usurpée. Tamaran était une planète où régnait la volupté, une sorte de paradis végétal et technologique, un monde en paix où régnait l’harmonie, la beauté, et les arts. Tamaran avait tout d’un monde paradisiaque, et même le ciel était magnifique. La nuit, on pouvait voir plusieurs planètes telluriques et gazeuses proches, avec des bancs réguliers d’étoiles filantes. Un monde de rêve, idyllique… Avant que la Citadelle ne l’envahisse, avant le chaos et le feu… Tamaran, ce peuple si pacifiste, avait été asservie, réduit en esclavage par des individus cruels et sans scrupules…

Koriand’r sortit de ses pensées quand l’homme face à elle avoua avoir eu une « vision » la concernant. La seule vision que Starfire avait, c’était celle de son torse parfait, de ses muscles, et de sa verge en érection. Chez elle, les proportions étaient importantes, et elle constata vite que l’humain avait une belle verge. La jeune femme sourit doucement, avant de croiser les bras, ce qui rehaussa légèrement ses seins.

« Et, à part être un médium, vous vous appelez… ? »

Il partit vers les toilettes précipitamment, glissant son nom au passage.

*Grayle…*

Elle hocha doucement la tête, avant de regarder la scientifique, et se rapprocha comme pour l’embrasser…

« Hey ! Hey ! On se détend ! Je parle la même langue que Grayle !
-  Oh… Je ne savais pas ! Vous êtes qui ?! »

La jeune femme indiqua s’appeler Rosalind Fries. Elle disposait d’un manteau d’invisibilité prenant la forme d’une cape.

« Mais vous faites quoi exactement dans cette station ? Pourquoi les Okaariens vous attaquent ? »

Au même moment, Grayle finit par sortir des toilettes. Starfire le regarda, et constata qu’il avait toujours une belle érection. Elle sourit brièvement, et, faisant preuve de son sang-froid usuel, désigna du menton cet organe :

« En d’autres circonstances, je viendrai m’occuper de votre verge, mais… Nous n’avons pas le temps ! »

Grayle venait de la bombarder de questions, et le seul commentaire initial qu’elle avait trouvé à faire fut… Sur son sexe. Le Docteur Fries intervint alors :

« C’est une Tamarannéenne, Grayle ! Tamaran est… Enfin, je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller, mais les photographies de ce monde expliquent à elles seules pourquoi c’est un endroit très touristique.
-  Nous sommes un peuple très tactile, très fusionnel… Nous avons développé la capacité de connaître les langues naturelles des autres en les embrassant. Je ne sais pas trop comment ça fonctionne, mais c’est ce qui nous a permis de nous lancer dans la conquête spatiale. »

Comment pouvait-elle expliquer ça ? C’était comme tenter d’expliquer le mécanisme biologique qui permettait à un individu d’attraper une fourchette, de manipuler des ustensiles de cuisine… Il n’y avait aucune explication, car c’était quelque chose d’inné !

« Les individus qui vous attaquent sont redoutables… Ce sont les Okaariens… La Citadelle. Un empire fasciste galactique qui a assiégé Tamaran il y a quelques années. La planète a été ravagée par les vaisseaux de guerre de la Citadelle, et mon peuple a payé un lourd tribut. J’ai été l’esclave de la Citadelle, leur otage pour s’assurer de la soumission de ma planète. Je me suis échappée à bord du Starfire, et, depuis, j’œuvre contre ces créatures infernales.
-  J’avais entendu parler de ça, mais… La Citadelle contrôle les informations des systèmes qu’elle soumet, et nous n’avons droit qu’à une propagande impériale de bas étage… »

Koriand’r soupira doucement, tandis que le trio remontait le long du couloir.

« Je connais ces armures, ce sont celles des commandos d’intervention, pas des soldats réguliers. Sur quoi est-ce que vous travaillez qui peut intéresser à ce point la Citadelle ?
-  Les flux quantiques…
-  Je ne suis pas physicienne ! »

Le Docteur Fries s’arrêta de marcher, et se pinça brièvement les lèvres.

« Je… Je ne sais pas si je peux vous expliquer simplement la théorie quantique des mouvements, ou la théorie des cordes, mais… Pour simplifier les choses, nous travaillons sur la possibilité d’exploiter les univers parallèles au nôtre. Les recherches que nous avons faite indiquent qu’il y a, dans cette géante gazeuse, un point de rapprochement entre des branes. »

Starfire fronça encore les sourcils.

« Donc, vous avez essayé de créer un Portail entre deux univers ?
-  Pas uniquement… Enfin, c’est l’idée, mais nous essayons de l’extrapoler, de l’étendre à d’autres univers. Nous avons étudié Grayle, car tout laisse à penser qu’il a été happé par notre machine. Celle-ci est un prototype, mais elle a pour but de permettre la téléportation quantique, de nous déplacer où nous le souhaitons.
-  Alors, c’est ça que la Citadelle veut !
-  Mais comment ont-ils pu entendre parler de nos recherches ?
-  Ils ont des espions partout, et de nombreux informateurs, ainsi que des drones, des sondes, des satellites… Il y a quantité de raisons qui font qu’ils ont dû entendre parler de votre projet de recherches.
-  Vu sous cet angle… »

Le trio rejoignit ensuite une mezzanine surplombant un salon, et se dissimula derrière des piliers. En contrebas, plusieurs commandos de la Citadelle s’avançaient au milieu d’une boucherie. Starfire sentit une pointe de douleur en voyant qu’ils avaient abattu tous les civils.

« Cette technologie est très dangereuse ! siffla le Docteur Fries.
-  Taisez-vous !
-  Mais vous ne comprenez pas… Il n’y a pas que des gens comme Grayle de l’autre côté ! S’ils l’utilisent encore…
-  Nous aviserons sur place, fermez-là ! »

En contrebas, les commandos se retournèrent, tandis qu’une personne approchait. Ses bruits de pas ressemblaient à des claquements métalliques résonnant sur le sol, et, au milieu des commandos, Starfire déglutit en voyant une personne cybernétique en costume blanc, Cyphanx ! Comment oublier cet homme ?! Quand elle était captive et esclave de la Citadelle, il avait fait partie des scientifiques-militaires fous qui s’amusaient à la torturer avec des rayons énergétiques, des arcs électriques… Elle se rappelait encore les séances d’humiliation en étant attachée sur une table médicale, nue, tandis que des sondes dansaient devant elle, et qu’on la torturait.

Sa main s’enfonçait contre le garde-fou, s’enfonçant doucement dedans, ses doigts le fissurant…

« Nous devons accéder sans tarder à la machine, déclara autoritairement Cyphanx.
-  Les forces de sécurité de cette station sont ridiculement faibles, surtout grâce à notre contact. Les défenses automatiques ont été désactivées.
-  Alors, dépêchons ! Il faut s’assurer que le prototype fonctionne, et partir avant que les forces d’Ouranov ne réalisent notre présence ! »

Cyphanx traversa la mezzanine, et les gardes le suivirent, laissant une Starfire en état de choc, et visiblement beaucoup moins sensuelle et amusée que lorsque Grayle l’avait rencontré initialement…

Tamarannéens, Okaariens, la Citadelle... Grayke était habitué à apprendre et emmagasiner de nouvelles informations sur chaque réalité dans laquelle il arrivait. Mais il ne s'attendait pas à être propulsé aussi vite dans de la géopolitique. Il écoutait les deux femmes avec interêt, même si ses yeux à l'affût étaient surtout concentrés sur Starfire -qui était apparemment également le nom de son vaisseau-.

Son commentaire sur le fait de s'occuper de sa verge n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd...

Il rebondit sur les dires de Rosalind, lorsqu'elle expliqua ce sur quoi elle travaillait.

- Vous avez vu juste, je suis bien d'une autre réalité. Celà dit, je ne suis pas non plus de la réalité où vous m'avez happé dit-il d'un ton parfaitement flegmatique alors même que ses paroles révolutionneraient complètement la science. Si ca peut vous rassurer, beaucoup d'organisations dans le multivers arrivent à créer ce genre de technologie de manière fiable. Vous finirez par y arriver ! dit-il d'un air d'encouragement avant de reprendre son sérieux.

Car ils étaient dans une situation bien merdiques. Eux trois, dans une station spatiale face à des dizaines d'individus lourdement armés. Et à par Starfire... et bien, Grayle était loin d'être sans défense, mais il ne se donnait pas gagnant face à des commandos.

Suivant les deux femmes, il se cacha lui aussi, écoutant la conversation de leurs ennemis. Il posa un regard attristé devant les cadavres. Grayle avait, au fil de sa vie, vu de nombreuses personnes se faire tuer. Il en avait appris à garder son calme et son sang-froid même devant les pires horreurs, mais sans pour autant perdre l'empathie qu'il avait pour l'individu. Derrière chaque cadavre, c'était une vie de plusieurs décennies, pleine d'accomplissements et d'espoirs, qui prenait fin d'un seul coup.

Tout ca pour du pouvoir.

Il n'aimait pas être en colère. Un craquement le tira de ses pensées et il vit d'un air inquiet la douce et belle main de Starfire broyer le garde-fou mettalique comme si ce n'était que du vulgaire polistyrène.

Grayle connaissait ce genre de regard. Cette mâchoire sérrée, cette expression fermée. Il l'avait vu, plein de fois, dans le regard d'aventuriers, de soldats, de criminels. Elle n'allait pas bien.

Il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme. Faisant sentir sa présence. Même à travers sa veste, elle pouvait sentir la force de ses mains et la chaleur de ces dernières.

- Hey, Starfire.

Ses yeux plongèrent dans les siens, avant qu'il ne reprenne d'une voix ne souffrant aucune hésitation.

- Ca va bien se passer. On va les démonter. Il la secoua un peu, avant de sourire. On va tous s'en sortir. Il reporta son attention vers Rosalind.

- Rosalind, il nous faut les plans de la station. Je présume que tu a ca quelque part sur une tablette ou une autre. Il faut savoir où on est, et où ces types veulent aller. S'ils sont aussi terribles que tu le dit, Starfire, on ne peut pas partir d'ici sans rien faire.

Il s'écarta pour avoir les deux dans son champs de vision.

- S'ils viennent pour le prototype, alors ils vont sûrement essayer de l'embarquer et partir avec. Donc soi on les attaque en chemin, soit près du prototype, soit lors du retour. On peut aussi leur couper leur échappatoire et nous occuper de leurs renforts potentiels.

Rosalind consultait sa tablette.

- J'ai les plans ! Voici où nous sommes, et nous gardons le prototype dans cette pièce... dit-elle en désignant les deux endroits.

Ils regardèrent les plans. Grayle se saisit de la tablette. Elle marchait comme toutes les tablettes des autres réalités qu'il avait pu visiter. Il passait rapidement d'un plan 2D à un plan 3D, allant de l'un à l'autre en permanence, presque trop vite pour les deux femmes, jouant avec les options, créant des points de passage avant de les modifier, créant sous leurs yeux plusieurs routes et itinéraires. Certains plus rapides, d'autres plus sûrs, d'autres moins fréquentés.

Si Grayle n'était pas un génie, des siècles de voyage et d'exploration l'avaient rendu très bon pour se repérer dans l'environnement. Lire une carte, un plan, construire un chemin dans sa tête, étaient devenus un jeu d'enfant. Les deux femmes pouvaient observer le mystérieux jeune homme faire sien la base spatiale, se familiarisant avec elle à une vitesse folle.

Ses doigts parcouraient l'écran.

- Vu leurs méthodes, et le fait qu'ils étaient préparés, ils vont probablement prendre le chemin le plus direct pour aller dans la salle du prototype. dit-il en tracant sur l'écran ce qui était le parcours le plus probable de leurs ennemis. S'ils sont pas attardés, ils l'ont probablement déjà sécurisée. Donc, des ennemis ici, et là...

- Ce qui nous laisse comme meilleure option d'attaque... ici dit-il en entourant un couloir en croix. En se pressant, on peut l'atteindre avec une à deux minutes d'avance sur eux. Et dans cette pièce, Rosalind peut se mettre à l'abri dit-il en lançant la tablette à cette dernière. Il se leva et fouilla dans son sac, leur faisant signe de le suivre. Le trio se mit ainsi en route.

- Starfire, tu a l'air de bien connaître ces gus. Qu'est ce qu'ils craignent ? Leur armure résiste à quoi ? Je n'ai pas ta puissance de feu, mais j'ai dans mon sac de quoi leur réserver quelques surprises...

Prendre Starfire pour une simple poupée de chair aux formes pulpeuses était très réducteur, car, en ce moment, tandis qu’elle voyait Cyphanx s’éloigner, la tentation était grande de bondir sur place, et de répandre un océan de flammes sur lui et les Okaariens l’accompagnant. Elle était plus ou moins sûre de réussir à le tuer, mais les gardes l’abattraient sans aucun doute. Il y avait chez Koriand’r un fond de violence et de rage, une fureur qui ne demandait qu’à ressortir, et qui s’exprimait souvent lorsqu’elle devait se battre. La femme avait grandi en servitude pendant une bonne partie de sa vie dans le cadre d’un sinistre tract qui avait permis à son monde natal d’échapper à l’asservissement total. Et, si elle n’a jamais vraiment su ce que la Citadelle lui voulait, ou pourquoi elle avait ainsi été capturée, elle se rappelait très bien de ses rencontres avec le « Docteur » Cyphanx, des produits qu’il injectait en elle pour la « tester », de ses expériences sinistres sur son corps. C’était plus que jamais en sa présence que Starfire avait ressenti des choses qu’elle s’était jurée de ne plus jamais ressentir ensuite : l’impuissance, la faiblesse, la peur…

Une main la sortit soudain de ses pensées confuses. Kori’ sursauta, et se retourna. Grayle lui faisait face, et l’exhorta à rester calme. La lueur de colère dans les yeux de Koriand’r descendit alors progressivement, et elle ferma les yeux en soupirant.

« Oui… On va les démonter, comme tu dis. »

Grayle prit les choses en main, en demandant à Rosalind s’il y avait une carte quelque part, tout en réfléchissant sur la suite. Les attaquer en cours de route, ou lorsqu’ils avaient récupéré le prototype. La jeune scientifique n’était toutefois pas une combattante, et Starfire ignorait encore quelles étaient les capacités de Gryale. Est-ce que c’était un sorcier ? Disposait-il de pouvoirs magiques ? Ou l’un de ces gens venant d’une galaxie très lointaine dont elle avait parfois entendu par le biais de légendes ? Starfire écarquilla alors les yeux, tandis qu’il manipulait la carte.

*Un Jedi ?*

Starfire n’avait jamais rencontré de Jedi de sa vie, mais elle avait entendu parler de ceux-ci, de leur puissance. Quand elle avait commencé à explorer l’univers à bord du Starfire, c’était aussi dans la perspective de trouver des alliés potentiels contre la Citadelle, outre sa croisade personnelle contre eux. Koriand’r resta donc silencieuse, tandis que Rosalind donnait quelques explications supplémentaires :

« Les laboratoires expérimentaux sont au centre de la station. Je… Je ne sais pas comment ils ont pu obtenir toutes ces informations.
-  Ils ont sûrement des informateurs à bord, ou sur la planète à proximité. »

Grayle avait également affirmé qu’il ne venait pas du monde où Rosalind et son équipe avaient mené leurs recherches… De quoi troubler davantage Starfire. La Tamarannéenne s’interrogeait donc sur ses capacités, tandis que Grayle examinait le plan à mener. Par où aller pour rejoindre le plus vite possible le laboratoire ? Starfire se pinça les lèvres quand il l’interrogea alors, et elle lui répondit, autant qu’elle pouvait :

« Ben… Ils disposent d’armures extrêmement résistantes, c’est tout ce que je peux vous dire. Ces gens qui attaquent la station ne sont pas des soldats réguliers, ce sont des commandos d’intervention avec des armures magitechs. Ces armures résistent aux attaques magiques, et absorbent les ondes de choc… En fait, je ne leur connais pas trop de résistance. Mes tirs plasmiques peuvent les ébranler, mais ce sont des armures compactes.
-  C’est charmant…
-  Autant faire le tour de nos capacités. Je suis une Princesse originaire de Tamaran, et j’ai acquis progressivement la capacité de lancer des rayons d’énergie. Je peux aussi voler, je dispose d’une super-force… Je peux aussi absorber les formes d’énergie environnantes… Et, bien sûr, mais vous l’avez vu, je peux apprendre d’autres langues en embrassant les gens. J’ignore vraiment d’où ces capacités me viennent, si elles sont innées aux Tamarannéens, ou me viennent de mon séjour à la Citadelle, mais… Même si je suis forte, je crois que j’aurai beaucoup de mal contre une escouade entière d’Okaariens. Mais la station dispose bien de dispositifs de défense, non ? demanda-t-elle à Rosalind.
-  Oui, mais elles ont été désactivées…
-  Je suppose que le laboratoire doit normalement être sécurisé. Alors, peut-être faut-il commencer par remettre en place les défenses, non ? Cela les ralentira… Car, même si on arrive à les retrouver, on sera en infériorité numérique, et… Enfin, sauf à ce que vous… »

Koriand’r se tut alors, et regarda lentement Grayle. Elle semblait alors extrêmement sérieuse, et fronçait les sourcils devant lui. Là encore, s’il proposait une intervention directe, c’était sans doute parce qu’il avait de grandes capacités ! Elle voyait alors en lui un terrible guerrier, comme ces héros épiques tamarannéens. Elle se rapprocha donc de lui, avant de poser sa question :

« Est-ce que vous seriez… »

Un léger silence, une courte pause, avant de reprendre :

« …Un Jedi ? »

Grayle hochait la tête d'un air soucieux, écoutant les paroles des deux jeunes femmes tout en gardant un oeil sur la tablette. Il ouvrait la voie. A peine arrivé dans cette station, et déjà le jeune homme s'y dirigeait avec l'assurance de quelqu'un qui y avait passé toute sa vie.

Rosalind avait parlé de réactiver les défenses, mais Grayle n'y croyait pas.

- Si elles ont été désactivées une fois, ils pourront le refaire même après qu'on les réactive. Je ne suis pas fan de recourir à une arme qui a déjà été neutralisée. Il faudra compter sur nous même...

Dans son esprit, déjà, il visualisait quelles options il avait en réserve, sa main caressant doucement son sac, qu'il tenait en bandoulière. Oui, dans la multitude d'objets qu'il possédait, il avait bien quelques armes qui seraient utiles ici...

- Est-ce que vous seriez… Un Jedi ?

Grayle regarda Starfire comme si elle avait marché sur une merde de chien, incrédule. Il reprit vite la maîtrise de lui-même.

- Il y a donc d'autres Jedis ici ?! C'est intéressant... dit-il, avant de voir une lueur d'admiration et d'espoir remplir les yeux magnifiques de Koriand'r. Il crut bon de doucher les espoirs de cette denière.

- Non, Koriand'r, je ne suis pas un Jedi... c'est bien la première fois qu'on me prend pour un de ces derniers. Je n'ai ni leurs habits, ni leurs pouvoirs, ni leur bravoure...

Un sourire malicieux orna rapidement son visage, alors qu'il ouvrait son sac pour en sortir...

- Mais j'ai leurs armes.

Un sabre laser. Magnifique, long d'un peu plus de 20 cm, d'un métal bleuté liseré d'or. Il appuya dessus et une lame laser, de couleur orange, en sorti. Elle vrombissait comme un frelon géant. La lame laser semblait instable, crépitant presque, et était légère. La lumière illuminait le visage de Grayle, se reflétant dans ses beaux yeux, qui se voilèrent des souvenirs du passé.

- Une amie me l'a confié. Il l'agita un peu, pour que les deux femmes puissent l'admirer, avant d'éteindre le sabre laser. Je ne le maîtrise pas aussi bien qu'un Jedi, naturellement, mais je me débrouille. Et non, pas touche. Un mauvais geste et on se coupe le bras.

Il regarda Koriand'r et Rosalind avec sérieux.

- Et vos bras sont plus précieux que les miens.

Il restait encore secret sur son immortalité et ses capacités régénératrices. Grayle avait de l'expérience et savait que surprendre ses alliés sur ce plan, en plus d'être toujours satisfaisant, garantissait également que ses ennemis ne s'attendraient jamais à une telle capacité.

- Comment avez vous ça ?! S'exclama Rosalind.

- Je vous l'ai dit, on me l'a do...
- Non ! Votre sac ! Il était vide quand nous l'ouvrions !  Vous y cacher un sabre laser, une cape d'invisibilité, et y avez entré une des épées de ces... monstres ! Comment est ce qu'il...
- Oh. Il fit un clin d'oeil. Ce sac est ma seule possession propre. Pour ne pas entrer dans les détails techniques... il échangea un regard complice avec Koriand'r, c'est une sorte de sac sans fond, mais néanmoins illimité, que je suis le seul à pouvoir utiliser. Je peux y ranger ce que je veux, et retrouver en un instant l'objet de mon choix. Inutile de vous dire, ca demande beaucoup de mémoire... Mais trêve de bavardage ! J'ai un plan. Voilà ce qu'on va faire... approchez vous...

*****

Les pas lourds des soldats résonnaient dans le couloir. Ils étaient sept, escortant Cyphanx. Leurs visières rouges sondaient les environs autour d'eux. Parfois, sur leur route, ils croisaient un civil essayant de se cacher. Comme tous les autres, ils furent abattus, les coups de feu explosant en échos successifs dans les couloirs de la station.

C'était les seules occasions où le silence de tombe de l'endroit était troublé.

S'il y prêtaient attention, ils auraient remarqué l'agitation grandissante de Cyphanx, alors qu'ils se rapprochaient de leur but. En direction du prototype, ils tombèrent sur une autre proche de défense, plus solide que les autres. Plus solide dans la mesure où elle résista pendant plus d'une minute. Mais le résultat fut le même. Des cadavres, fumants.

Leur avancée implacable continuait. Ils bifurquèrent à droite, avant de se retrouver dans un long couloir, assez large pour laisser passer une dizaine de personnes de front. En face d'eux, une solide porte scéllée. Leur objectif.

Ils ne firent qu'une vingtaine de mètre que soudainement, les soldats se positionnèrent autour de Cyphanx

- Cible derrière nous !

Ceux de derrière se retournèrent, mettant en joue quelqu'un.

Grayle. Le jeune homme semblait être sorti de nulle part et sprintait vers eux à toute allure, apparemment désarmé.

Il n'y eut ni sommation, ni pourparler. Ils tirèrent. Une courte de rafale de balles traversa le couloir dans un bruit de tonnerre, percant aisément le corps de l'humain, qui vacilla... avant de trembler et de disparaître comme s'il n'avait jamais existé.

Une illusion !

- Salut.

Grayle apparut soudainement devant eux, à moins d'un mètre, en pleine course. Derrière les casques intégraux des soldats, une stupéfaction muette générale. Leurs systèmes de visions n'avaient aucun mal à voir aux travers des systèmes de furtivité les plus perfectionnés de la galaxie ! Comment...

- Un piège !

Le jeune homme avançait d'une démarche fluide et vive. Une autre illusion ? le vrai homme ? Quoi qu'il en soit, il était trop proche pour tirer, et les soldats n'avaient pas le temps pour un plan complexe, surtout qu'il pouvait cacher une bombe sur lui. Les deux plus proche essayèrent de se saisir de lui.

Il n'était pas un soldat professionnel. Il était moins fort, moins expérimenté, moins résistant qu'un soldat professionnel. Mais même eux ne furent pas assez rapides. Le temps qu'ils réalisent que Grayle était là, réfléchissent à une action et commencent à bouger, Grayle s'était saisi de Cyphanx.

Il n'avait pas besoin de plus. Touchant sa cible, Grayle activa l'objet qu'il avait dans sa main libre, une pyramide de couleur bleue... et, avec Cyphanx disparu dans un nuage de fumée.

- Cyphanx ! Escorte compro...

Soudainement, l'air devint chargé d'ozone. Le monde se colora de sépia.

- Que...

Soudainement, un petit cube que Grayle avait laissé au sol s'ouvrit et sembla éclater, grandissant jusqu'à englober la quasi totalité des soldats. Deux d'entre eux parvinrent de justesse à s'en échapper, avant qu'une grande explosion de lumière mais totalement insonore n'ai lieue. L'instant d'après, tous les soldats se trouvant dans le carré furent figés. En stase. Piégés par le cube.

Vulnérables.

Quant à l'humain, il apparu avec Cyphanx dans une pièce près d'ici, fermée de l'intérieur par Rosalind. Dans un nuage de fumée, les deux hommes apparurent dans la pièce, une sorte de bureau isolé, dans lequel se trouvait une pyramide rouge, jumelle de celle bleue que Grayle tenait. Le jeune homme profita de l'effet de surprise pour projeter avec force Cyphanx contre le mur.

Il avait besoin de se défouler.

Et il allait le faire.

Un Jedi ! Elle l’aurait parié ! Grayle sembla acquiescer au début, et Koriand’r retint son souffle. Quand elle était prisonnière de la Citadelle, les prisonniers lui parlaient de ces guerriers légendaires, ces individus qui inspiraient espoir aux opprimés de la terre. Elle avait longuement espéré qu’un Jedi vienne dans la prison pour les libérer, et, quand Koriand’r avait récupéré le Starfire, elle avait aussi espéré obtenir l’aide des Jedi ! Ses yeux se haussèrent donc en une mimique de surprise… Mais son excitation retomba comme un soufflet quand Grayle indiqua finalement ne pas être un Jedi, tout en disposant d’un sabre-laser.

*Oh…*

Elle vit l’arme jaillir, crépitant sur place, formant un long cône lumineux. L’arme bourdonnait sur place. Les sabres-laser, l’arme de prédilection des Jedi… Mais comment Grayle avait-il pu obtenir un sabre-laser sans être un Jedi ? Starfire avait entendu dire que seuls les Jedi pouvaient manipuler ce genre d’armes. Elle fronça alors les sourcils, en se disant qu’elle ne connaissait pas grand-chose du jeune homme. Était-il vraiment un individu fiable ? Car on disait aussi que les jedi avaient des ennemis disposant de leurs propres sabres-laser, les Sith… Était-il donc un Sith ? Ou un individu qui avait tué un Jedi pour s’emparer de son sabre-laser ? Ceux-ci étaient difficiles à reproduire, car le sabre-laser fonctionnait avec une technologie spécifique, nécessitant d’utiliser des cristaux énergétiques Kyber. Or, ces cristaux étaient rares, et il fallait également savoir les utiliser ensuite… Ce qui expliquait pourquoi les sabres-laser n’avaient jamais proliféré.

Évasif, Grayle indiqua qu’il avait récupéré cette arme auprès d’une amie, et indiqua ensuite avoir une sorte de sacoche magique. Koriand’r resta toujours autant silencieuse, se disant que cette sacoche devait avoir un vortex dimensionnel menant à une pocket dimension. Une technologie très avancée pour elle ! Ceci étant dit, elle était encore restée sur son amère déception en ayant réalisé que Grayle n’était pas un Jedi. Celui-ci indiqua alors qu’il avait un plan, et leur présenta deux petites pyramides, permettant de se téléporter, mais devait y aller seul, son plan étant de capturer Cyphanx.

« C’est trop risqué, Grayle est entouré de gardes d’élite ! »

Et Cyphanx lui-même était loin d’être un simple docteur ! Mais Grayle était résolu, et le trio se rendit donc vers une sorte de petite salle de réunion, où Grayle posa la pyramide. Il partit ensuite seul, comme un grand, laissant les deux femmes ensemble.

« Il est vraiment bizarre…
-  Il va se faire tuer ! »

Rosalind soupira doucement. Elle regrettait de ne pas avoir pu profiter plus longuement du corps appétissant de Grayle, mais pouvait toujours se consoler avec la compagnie de Koriand’r, surtout en connaissant la réputation sulfureuse des Tamarannéens. Koriand’r secoua la tête, tandis que les lumières se mirent alors à clignoter.

« Oh…
-  Tout ça ne me dit rien qui vaille… »

Les surtensions énergétiques étaient assez fréquentes au sein de la station, qui était après tout bâtie le long d’une géante gazeuse, et donc dans une atmosphère très agressive.

Pendant ce temps, Grayle alla donc affronter Cyphanx et son escouade… Et parvint finalement à le capturer.
Cyphanx heurta violemment un mur, et vit un homme devant lui, furieux, qui s’apprêtait à l’attaquer. Un second coup de poing l’atteignit au torse, et le plia en deux, puis il fut à nouveau balancé contre un autre mur. Cyphanx se retourna alors, et ses scanners rétiniens analysèrent alors l’inconnu. Très rapidement, ils arrivèrent à la conclusion que l’individu ne faisait pas partie du personnel de la station, mais signalèrent l’importance de l’homme.

« Surprenant… »

Le scientifique robotique nota également la pyramide sur la table, et les scanners confirmèrent qu’il s’agissait d’un artefact magique… Puis l’homme l’attaqua encore.

Mais, cette fois, Cyphanx esquiva en sautant sur le côté.

« D’où viens-tu, toi ? Hum… Je détecte des résidus énergétiques sur toi, des poussières stellaires… »

Alors, l’appareil dimensionnel fonctionnait ? Cyphanx jubila intérieurement, et bondit encore en arrière, évitant une nouvelle charge. Ses yeux cybernétiques continuaient à tout analyser.

« Tu crois que tu m’as capturé, c’est ça ? Les gens n’ont pas dû te parler beaucoup de moi… Mais rassure-toi, je ne vais pas te tuer, il faut d’abord que je te dissèque ! »

Cyphanx chargea alors, faisant preuve d’une vitesse incroyable. Il chargea Grayle et l’attrapa à la gorge, le soulevant comme un fétu de paille, et l’envoya traverser un mur. L’homme fila par-dessus une mezzanine, et rebondit en contrebas, s’écrasant dans une sorte de hall au croisement de plusieurs couloirs. Cyphanx se tint sur le rebord, observant sa proie, quand on l’alerta d’une menace sur sa droite.

« GRAYLE !! »

Starfire lança une décharge d’énergie vers Cyphanx. Le tir le frappa de plein fouet, et déchiqueta son costume dans une violente explosion, tandis que Starfire atterrit à côté de Grayle. Le choc avait dû lui briser les os, tant les humains étaient peu résistants !

« Grayle, bon sang ! »

Cyphanx sourit alors.

« Ça alors ! ma chère petite mandarine ! Je n’aurai jamais cru te revoir ici ! Tu sais t’entourer, ma beauté… »

Le regard innocent de Starfire était devenu beaucoup plus dur. Elle serra les dents, et releva la tête, puis lança une autre décharge, une boule verte… Que Cyphanx absorba alors dans sa main droite. Sa main gauche s’illumina alors, et l’énergie de Starfire ressortit sous la forme d’un rayon énergétique, un véritable cône lumineux qui pulvérisa le sol, provoquant une violente explosion qui vaporisa le décor, témoignant que Cyphanx était effectivement plein de ressources…

Grayle n'était pas d'un naturel violent, mais comme tous les hommes, il aimait sentir l'impact de ses poings sur quelque chose. Le bruit mat de ses os percutant le torse et la tête du scientifique était agréable, et le retour qu'il avait était que, oui, ses coups faisaient effets. Naturellement, son adversaire se révéla plus résistant que l'humain moyen, mais Grayle n'en fut guère surpris. Ce Cyphanx était probablement amélioré d'une quelconque manière.

Grayle n'était pas plus fort qu'un humain normal, mais sa résistance à la douleur et ses capacités de régénération/résurrection fait qu'il pouvait frapper de toutes ses forces sans risque de se faire mal ou de se blesser, et sans jamais fatiguer. Pour cette raison, l'immortel était un adversaire plus dangereux qu'il n'en avait l'air au corps à corps.

Deux autres coups partirent, simples et prévisibles, mais rapides et puissants. Cyphanx n'eut hélas aucun mal à esquiver, et Grayle comprit alors que le combat serait plus long que prévu. Ce n'était pas grave. Il avait tout le temps du monde.

« D’où viens-tu, toi ? Hum… Je détecte des résidus énergétiques sur toi, des poussières stellaires… »

- Je... il resta silencieux. Il voulait donner une réponse sarcastique et stylée, mais il n'avait jamais d'imagination sur le moment.

« Tu crois que tu m’as capturé, c’est ça ? Les gens n’ont pas dû te parler beaucoup de moi… Mais rassure-toi, je ne vais pas te tuer, il faut d’abord que je te dissèque ! »

- Hahaha ! répondit Grayle d'un air narquois. On va voir ça, ramène toi.

Cyphanx fut instantanément sur lui.

* Oh merde ! *

Grayle se retrouva soulevé au dessus du sol, avec une poigne d'acier broyant son oesophage. Ses deux mains se posèrent sur le bras de Cyphanx essayant de faire céder sa prise.

- Ah l'enculé ! s'exclama Grayle d'une voix étranglée avant de voler. Il percuta un mur à toute vitesse, fracassant le métal, ses muscles et ses os, avant d'en percuter un autre et de chuter au sol, une de ses jambes se trouvant dans un angle bizarre. Il resta silencieux lorsque Koriand'r vint à ses côtés, ne bougeant pas, apparemment soit évanoui, soit mort.

Il l'était toujours lorsque le rayon énergétique de Cyphanx fit exploser le sol, dégageant un colossal nuage de fumée et de destruction. Le scientifique poussa un rire mesquin et puissant.

« HAHAHA ! C'est d'une simplicité ! Te voilà seule, ma belle... et bientôt de nouveau avec moi…» dit-il en fixant la jeune femme, qui avait sû se protéger à temps du rayon d'énergie.

Derrière lui, un bruit, mais il n'y prêta pas attention. La fumée se dissipa rapidement, et le corps du jeune homme... avait disparu.

Boum.

Cyphanx se retourna... et vit une semelle.

Ou plutot, deux semelles. Deux chaussures. Au niveau de son visage. Il n'avait pas encore vraiment réalisé ce qui se passait lorsque Grayle, qui venait d'apparaître comme par magie derrière Cyphanx, acheva un dropkick superbe, écrasant avec force ses deux pieds contre le visage et la gorge du scientifique dans un ignoble bruit d'écrasement, l'envoyant voler par dessus le balcon. Grayle se réceptionna sur le cocxys et grimaca, avant de se remettre sur pied.

Il semblait en pleine forme. Aucune trace de coup ou de quoi que ce soit. Seuls ses vêtements étaient un peu déchirés.

- Désolé mon gars, mais Koriand'r est avec moi. dit-il triomphalement et d'un air assuré. Cyphanx se releva instantanément, se préparant à jeter un autre rayon vers Grayle... avant que son bras ne prenne feu, calciné par des flammes bleues et vraisemblablement magique. L'homme commença à hurler de rage et de douleur.

- Oh oui, il est possible que je t'ai collé un truc sur ton bras tout à l'heure ! s'exclama le jeune homme, tout sourire, apparemment peu secoué par le fait que son adversaire prenait feu.

« SUFFIT !»

Soudainement, dans un fracas apocalyptique, Cyphanx se transforma. Son corps muta et changea à toute vitesse, grandissant, encore et encore, jusqu'à devenir une créature reptilienne massive, une sorte de féroce dinosaure haut de plusieurs mètres. Il poussa un rugissement vers Grayle, et un autre rayon d'énergie traversa la pièce, esquivé au dernier instant par une roulade de l'immortel.

*Merde !*

Parmis tous ses outils, Grayle n'avait pas la puissance de feu pour abbatre un tel monstre. Heureusement, sa partenaire de galère était là, et, alors qu'une terrible bataille entre les deyx s'engageait, Grayle faisait de son mieux pour éviter les destructeurs rayons de chaque côté. Il se connaissait. Face à plus fort, il se devait être plus malin. Plongeant derrière un pilier, il ouvrit son sac -apparu à ses côtés par une simple demande mentale- et commença à mettre la main dedans.

Il allait devoir trouver comment assister Starfire dans sa bataille...

Cyphanx était un monstre redoutable. Starfire ignorait précisément son passé, mais elle savait qu’il était un membre influent de la Citadelle, menant des expériences redoutables, mortelles et cruelles. Mais il était aussi terriblement puissant, et… Protéiforme. Bien que n’étant pas un Jedi, Grayle s’avéra néanmoins talentueux, et parvint à piéger Cyphanx en glissant quelque chose dans son bras. Sous son costume, Cyphanx présentait un corps métallique et argenté. Il n’était fait que de circuits électroniques, de microprocesseurs et de puces. Son armure était par ailleurs extrêmement résistante, et, surpris, Cyphanx perdit le contrôle de son bras, qui s’enflamma sur place.

Furieux, Cyphanx se transforma alors, et prit la forme d’une sorte de dinosaure reptilien. Avec sa gueule, il lança une décharge énergétique que Grayle esquiva habilement, tout en cherchant un abri.

« Haha ! Croyez-vous sincèrement pouvoir me vaincre avec ces instruments aussi primitifs ? Je suis une forme supérieure, évoluée ! Et toi, ma petite mandarine, tu t’es enfuie avant que je ne termine mes expériences sur toi… Mais tu reconnais cette énergie, n’est-ce pas ? Sois heureuse de savoir que j’ai incorporé à mon système tes rafales d’énergie !
-  Je te déteste, Cyphanx ! »

Volant dans les airs, Starfire tira une décharge d’énergie qui explosa contre la tête de Cyphanx. Celui-ci s’élança alors vers elle, et se transforma encore, bondissant sur le plafond, où il s’agrippa. Il reprit une forme humaine, mais avec une longue queue caudale hérissée de pointes et des crêtes dorsales qui crachèrent des arcs électriques. La queue tournoya sur place, et balança une série d’épines. Les crêtes jaillirent dans tous les sens, heurtant les piliers, et explosèrent ensuite. L’abri précaire de Grayle se fragilisa ainsi, et une partie du plafond leur tomba dessus.

Cyphanx bondit alors sur Starfire, et, tandis que la voûte du plafond s’effondrait, il attrapa la jeune femme à la gorge, et l’écrasa au sol. Un énorme rocher tomba sur la tête de Cyphanx, et se fissura en deux, tandis que son bras cicatrisait, ses circuits internes se purgeant des parasites. Starfire grogna encore, furieuse, se rappelant toutes les séances de torture, les électrochocs, les bains d’acide… Cette créature avait beau être cybernétique, elle était cruelle et perverse.

« Tant d’énergie, ma petite mandarine…
-  Va… Va CHIER ! »

Elle se concentra, et balança deux décharges d’énergie à bout portant, explosant le torse de Cyphanx. Son armure se déchiqueta, révélant dessous des circuits électroniques qui pendouillaient sur place. Surpris, Cyphanx recula, et, tandis que son armure se reconstituait, Koriand’r bondit vers lui, et son pied le frappa au visage. La moitié du plafond était tombé, et le temps leur était compté, car les soldats d’élite okaariens devaient accourir vers leur position.

Starfire tira une nouvelle décharge qui frappa Cyphanx au niveau de sa plaie ouverte. Des puces explosèrent, et Cyphanx poussa un râle de douleur, sentant sans doute une vive douleur le traverser. Starfire comptait alors attaquer, mais, depuis l’étage supérieur, des commandos okaariens firent alors irruption, et utilisèrent des fusils spéciaux, tirant des décharges énergétiques noirâtres. Surprise, Koriand’r bondit en arrière, évitant les premières rafales.

*Merde, j’étais si proche !*

Et où était Grayle ? Avait-il survécu à cette chute ? Elle bondit en arrière, cherchant une porte de sortie, tandis que les commandos lui tiraient encore dessus… Et leurs balles étaient redoutables, des nanoballes permettant de diffuser une toxine redoutable. Mieux valait donc éviter que Koriand’r ne se fasse toucher ! C’était l’heure pour Grayle de venir secourir la jolie dame en détresse !

*MERDEMERDEMERDEMERDEMERDE !*

Grayle luttait pour sa survie, sautant, sprintant, glissant avec agilité dans la pièce, évitant les rayons d'énergie virant de tous les côtés. Dans cet affrontemment haut en couleurs, il n'était pas de taille. Hasardant un regard après s'être planqué derrière un panneau publicitaire, il vit que, heureusement, Koriand'r semblait s'en sortir, voir même prendre l'avantage.

- Pète lui la gueule ! hurla t-il au milieu du vacarme, en train de fouiller dans son sac, prit d'une inspiration subite. Elle volait, voir flottait dans les airs. Pas lui...

*Oh, ouais, ca va être marrant...*

Et puis, les emmerdes.

Encore.

- Merde ! s'exclama t-il alors qu'une bonne douzaine de soldats débarquaient des hauteurs. C'était plus un commando, mais une vraie armée !

Les bruit terrifiant de rafales de tir emplit la pièces, déchiquetant murs, sol, et transformant la pièce en gruyère. Grayle mit en marche son plan.
Il lanca de toutes es forces le disque qu'il tenait entre ses mains. Ce dernier glissa sur le sol, et illumina la pièce d'une vive lumière.

Le monde décolla.

Litérallement. Soudainement les soldats ainsi que Cyphanx se mirent à flotter au dessus du sol, avant de tourner de manière hasardeuse. Un d'entre eux tira sur Grayle et le recul de son arme le fit tournoyer comme une toupie avant qu'il ne s'écrase contre un mur.

La gravité n'était plus. Une confusion totale s'installa dans les rangs des soldats, et Grayle se saisit de l'occasion. Lui n'était pas gêné. L'immortel voyageur n'avait aucun problème à s'orienter et garder son équilibre en toute situation, et il s'élanca vers Koriand'r, qui, habituée à voler, n'était pas réellement troublée par ce qui venait de se passer. Il savait que la confusion des soldats serait de courte durée.

Du bras gauche, il se saisit de la rousse en plein vol, la serrant contre lui. c

- On a fait de notre mieux. On se barre.

De sa main droite, il appuya sur la petite pyramide qu'il tenait dans sa main. Mais ni bleue, ni rouge. Elle était verte.

Le couple disparut, réapparaissant dans une petite salle isolée où se trouvait une petite pyramide jaune. Il déposa Koriand'r sur le sol.

- J'ai toujours deux plans de sortie au cas où les choses vont mal ! dit-il d'un ton presque joyeux. A par ses vêtements légèrement déchirés, il semblait en pleine forme et indemne. Il claque des mains, et les pyramides rouges et bleue apparurent dans la pièce. Diable, qu'est ce qu-il aimait ces trucs. Il vit que Koriand'r était...

Soucieuse. Prête à exploser. Triste. Un peu effrayée aussi ?

Il soupira, et s'avanca vers elle. Grayle, imperturbable, semblait garder la tête froide, indomptable roc de sérénité.

- Hey.

Il posa ses mains sur ses épaules.

- T'a fait de ton mieux, et parfois, c'est tout ce qui compte. Il se moque de toi, mais c'est lui qui s'est pris sa branlée. T'es plus forte que lui maintenant. Et on l'aura la prochaine fois. D'accord ? demanda t-il en la secouant un peu. Déjà, il faut nous échapper !

Il lui lança doucement la petite pyramide rouge, s'éloignant de quelques mètres.

- Tu appuie dessus, et ca te téléporte à la pyramide bleue, et inversement. Il appuya sur la bleue,qu'il tenait dans ses mains, et disparut pour apparaître juste devant elle. Presque collée à elle. Il lui fit un sourire essayant de la rassurer. Avec ca, nous seront inséparables!

- Mon petit cinéma ne va pas les distraire longtemps, mais il vont galérer un peu à rejoindre le prototype de téléportation quantique. Rosalind devrait l'avoir. Il ne nous reste plus qu'un vaisseau.

il réfléchit.

- Tu accepte de me prendre comme passager ?

Cyphanx avait failli être vaincu, et, même si Koriand’r avait envie de l’attaquer encore, elle ne faisait pas le poids contre un corps d’élite. Furieuse, elle s’apprêtait encore à attaquer, quand Grayle déclencha un appareil qui désactiva temporairement la gravité. Un soldat en fit l’amère expérience, tirant en visant STarfire, et tournoya ensuite, le recul le soufflant vers l’arrière. Starfire elle-même s’éleva avant de léviter, et constata vite que, même si elle contrôlait encore son corps, avec la gravité à zéro, le moindre mouvement l’envoyait dans tous les sens. Le disque énergétique de Grayle allait toutefois sans aucun doute se désactiver, et, avant cela, l’homme se dépêcha de saisir Starfire, et les téléporta à l’aide d’une autre pyramide.

Furieux, Cyphanx sortit des décombres, ses nanomachines fonctionnant à plein régime.

« Retrouvez-les ! Retrouvez-les, et massacrez-les, ils ne doivent pas interrompre le projet ! »

Koriand’r se retrouva à distance avec Grayle, dans une pièce, et reprenait ses esprits. Elle tremblait nerveusement, et resta un peu absente. Ses souvenirs refaisaient surface, toutes les séances de torture, les exploitations énergétiques, Cyphanx la bombardant d’énergie pour que ses cellules s’enflamment, plantant des seringues dans son corps, la faisant hurler de douleur. Du peu qu’elle savait de lui, il était un ancien scientifique, un individu qui, pour échapper à la mort physique, avait transféré ou recréé sa conscience dans une sorte de machine cybernétique. Ou peut-être était-il juste un simple cyborg se donnant l’illusion d’avoir été un humain, une pure création de la Citadelle. L’un dans l’autre, il représentait tout ce que Starfire haïssait.

Grayle revint vers elle, et le faux Jedi l’efforça à revenir à la réalité. Starfire hocha la tête, tandis qu’il lui présentait encore ses gadgets, notamment ses pyramides de téléportation, et lui tendit la pyramide rouge. L’homme lui expliqua que la pyramide rouge menait à la pyramide bleue, et inversement. Il lui en fit la démonstration, et Grayle se téléporta de quelques centimètres, se collant contre elle, poitrine contre poitrine. Starfire sursauta doucement en sentant l’haleine de l’homme sur ses lèvres.

« Je… Oui, tu as raison. »

Elle acquiesça, et cligna des yeux, avant de reprendre son communicateur.

« Deepalo ? Tu me reçois ?
-  Affirmatif. Que se passe-t-il dans la station ?
-  Cyphanx est là…
-  Ce vieux salopard ? Bordel de merde… La mission se complique, on dirait. »

Deepalo soupira de l’autre côté du communicateur.

« Écoute, ça risque de vite partir en vrille. Les troupes d’Ouranos ont visiblement été alertées, une armada se rapproche, la Citadelle arrive avec des renforts. Il va y avoir une bataille spatiale, tu sais ce que Cyphanx cherche ?
-  Ils travaillent sur un prototype de téléporteur quantique. Je n’ai pas tout compris, mais, en gros, ça permet de…
-  Je vois, oui… J’avais ouï-dire qu’ils faisaient des expériences là-dessus par ici. La Citadelle travaille également sur ça. Leur empire est immense, et, plus ils pourront se déplacer vite d’une zone à l’autre de leur Empire galactique, et plus ils seront dangereux. Mais c’est une technologie très dangereuse, Kori’. Il y a d’autres plans que celui-ci. Ce genre de Portails, ça ouvre des accès vers des zones redoutables, des mondes instables… »

C’était la même chose quand on voyageait au-delà de la lumière. On allait au-delà du temps et de l’espace, au-delà même de la réalité. Il était impossible de s’arrêter « dans » l’hyperespace, mais beaucoup considéraient qu’un vol à vitesse supraluminique équivalait déjà à traverser d’autres plans, permettant ainsi de compenser l’accélération du temps par l’effet d’une vitesse au-delà de la lumière. Starfire soupira doucement.

« Normalement, je t’aurai dit de ramener fissa tes petites fesses ici, mais… On ne peut pas laisser Cyphanx récupérer ce prototype ou les plans. Mais… Je détecte d’étranges énergies venant de la station, je n’aime vraiment pas ça. Tu devrais te dépêcher.
-  Ouais, ouais, je… Je vais gérer ça. »

Elle décrocha, et se retourna vers Grayle.

« J’ignore où est Rosalind, Grayle, mais on doit désactiver le prototype. Ensuite, tu auras une place dans mon vaisseau, et, pour m’avoir ainsi aidé, je t’autoriserai à me saillir. »

Semblant très sérieuse, elle se retourna alors. Comme Grayle pouvait le constater, Starfire venait d’un monde où les mœurs sexuelles étaient beaucoup plus souples que chez les humains. Ce n’était pas pour rien si beaucoup de touristes aimaient se rendre sur Tamaran, après tout !

Grayle s'était légèrement reculé, laissant un peu d'espace à la jeune femme pour qu'elle puisse parler avec son acolyte. Silencieux, il observait les mimiques de la jeune femme, soucieuse, concentrée, inquiète. Ils ne s'étaient rencontrés que depuis très peu de temps, mais il était déjà attaché à elle, et, inconsciemment, essayait déjà de mieux la connaître.

Ils auraient beaucoup de choses à se dire. D'où venaient réellement les pouvoirs de Koriand'r, pourquoi elle se trouvait ici, quelle était sa vie... lui aussi avait des choses à partager. S'il était indemne, ses vêtements étaient en partie déchirés, et l'effondrement du plafond ainsi que l'explosion de plusieurs piliers l'avaient recouvert d'un peu de poussière. La rousse se retourna vers lui.

- J’ignore où est Rosalind, Grayle, mais on doit désactiver le prototype. Ensuite, tu auras une place dans mon vaisseau...

- Ok, pas de problème.

- et, pour m’avoir ainsi aidé, je t’autoriserai à me saillir

- Ok, pas de problème dit-il en hochant la tête d'un air sérieux. Puis, alors qu'elle se retournait pour sortir, ses yeux se mirent lentement à s'écarquiller alors qu'il enregistrait ce qu'elle avait dit.

- Hein ? Hein ? HEIN ?!

Sa voix montait mais était de plus en plus étranglée. Grayle ne devrait même pas être surpris. Il avait déjà fricoté avec des monstres, des succubes, et d'autres espèces qui, comme Koriand'r, avaient une vision du sexe plus...ou moins... pudique. Mais il était quand même surpris à chaque fois.

Et sacrément heureux. Il se mit à sourire, avant de la suivre, et se retrouver à sa hauteur.

- Ma pauvre, tu ne sais pas dans quoi tu met les pieds... dit-il d'une voix chaude et pleine de promesses. Il fit un clin d'oeil, avant d'accélérer le pas pour se retrouver devant elle.

- Repose toi tant que tu le peux, tu va en avoir besoin !

Ils reprirent leur échappée dans les couloirs. Grayle avait compris le plan de la station, et savait où se trouvait le prototype : dans la pièce même où il était apparu pour la première fois. Ils ne croisèrent aucun soldat en cours de route, même s'il était évident qu'ils étaient à leur poursuite.

- Ah, vous êtes là !

Au détour d'un chemin, Rosalynd apparue. Elle s'était cachée dans une armoire se trouvant près de la porte d'entrée de la salle que Grayle cherchait.

- Le prototype se trouve dans cette salle... mais ils nous faut les accès et je ne les aient pas... je crois qu'il...

Grayle posa sa main sur l'épaule de Rosalind et la poussa un petit peu hors de la trajectoire. Celle du rayon d'énergie verte projeté par Tamaranienne, qui explosa la porte dans un grand fracas, ne laissant qu'un cratère fumant.

- Et voilà, problème réglé. Merci Koriand'r ! s'exclama Grayle alors que Rosalind semblait hésiter entre la joie, la fureur ou le choc. Les deux autres entrèrent dans la pièce, et Rosalind les guida vers le prototype, qui ressemblait à un gros caisson, de la taille d'un grand four à micro-ondes, et qui ronronnait comme un chat bienheureux. Il était relié par une multitude de câbles, et de l'énergie crépitait autour de lui.

Il était trop gros pour être caché, ou transporté.

- Rosalind, es-tu en mesure de l'éteindre ?
- Il est déjà éteint.
- Oh. Et bien... est-il possible de le reconstruire si il est abîmé ?
- Hein ?! Et bien, je suppose que oui, je peux encore accéder aux données, les matériaux sont aisés à trouver, le réassembler ne serait pas difficile et...
- Parfait répondit l'homme en allumant son sabre laser, qui se mit à crépiter. Le deux femmes s'écartèrent instinctivement, et il leva le sabre au dessus de lui.

Dans un geste fluide, il trancha l'appareil en deux en son milieu, avant de faire de même avec les cables. Rosalind se mit à pousser un cri et à insulter Grayle, alors que ce dernier éteignit son sabre, sans prêter attention à la jeune femme qui venait de voir des années de recherches détruitent. La coupure avait été parfaite, donnant une sorte de "plan en coupe" de l'appareil.

Grayle se saisit d'une moitié de ce dernier, et ouvrit son sac, alors que Starfire retenait la scientifique de frapper le jeune homme.

- Rosalind, on est pas en mesure de nous enfuir en transportant ce truc. Y a des soldats à nous trousses dit-il en ouvrant son sac et en y déposant la première moitié fumante de l'appareil. Dans mon sac, ils n'ont absolument aucune chance de remettre la main dessus, ce qui est la priorité. Et tu l'a dit, il est réparable. Quand on sera à l'abri, on pourra le ressortir, et travailler dessus.

Il mit la deuxième partie de l'appareil dans son sac, malgré le fait qu'elle était normalement trop grosse et épaisse pour pouvoir y entrer.

- Je sais, c'est bourrin et on avait peut-être un meilleur plan, mais le temps presse. Je présume que Koriand'r aurait pu le transporter, mais on fait quoi si ils nous mettent la main dessus et le lui prennent ? Ou la tue ? Là, dit-il en fermant son sac, on a gagné. Le prototype est à jamais hors de leur portée.

Il se retourna vers Koriand'r.

- Maintenant, partons d'ici. J'ai hâte d'être dans ton vaisseau.

Starfire parlait très librement de sexe. Elle avait rencontré beaucoup d’espèces qui étaient un peu coincées avec ça, notamment les humains… Mais, à Tamaran, le sexe était librement admis. C’était un plaisir adulte très apprécié. Certaines espèces étaient juste un peu trop bizarres aux yeux de Koriand’r, qui haussa les sourcils quand Grayle, un peu surpris, se mit à rire nerveusement.

*Cet humain est vraiment bizarre… Je pense que ça doit venir de la téléportation qu’il a subi, ça a de quoi déphaser un peu…*

Ils ne tardèrent pas à retrouver Rosalind. Celle-ci, devant le chaos ambiant, s’était abritée dans un placard, et en sortit en les voyant. Un peu secouée, la scientifique tenait toujours debout, et le trio s’était rapproché de la salle abritant le prototype. Le trio s’y dirigea donc, rejoignant des couloirs plus sombres, où des particules flottaient en l’air. La Tamarannéenne fronça les sourcils devant ce spectacle, en constatant que l’appareil devait être en train d’échapper à tout contrôle. Starfire n’aimait pas ça, elle n’avait clairement pas envie que la Citadelle mette la main sur cet objet, mais, d’un autre côté, elle n’avait pas spécialement envie de mourir ici.

Ils ouvrirent la porte sans grande subtilité, Grayle la défonçant. Starfire fronça les sourcils, et vit, à l’intérieur, le prototype. Une sorte de gros appareil cubique qui bourdonnait au milieu de câbles et de machines énormes. La femme sentait des vibrations électriques, un bourdonnement qui lui vrilla le crâne. Elle soupira lentement en regardant autour d’elle, tandis que Grayle se dirigea vers le prototype, et, après avoir demandé quelques renseignements… Le frappa alors violemment avec son sabre-laser. Rosalind écarquilla les yeux sous la surprise, et Grayle s’éloigna alors, visiblement pressé de retourner au vaisseau.

*Peut-être est-ce de ma faute, les humains mâles ont toujours du mal avec leurs hormones…*

Starfire se retourna vers Rosalind, qui secoua la tête.

« Ce n’est pas aussi simple ! Ils vont récupérer les données qui se trouvent ici, ils pourront en reconstruire un !
-  On doit récupérer ces données, alors.
-  Et ce que vous venez de faire est stupide ! On ne détruit pas un prototype comme ça, il fallait s’assurer qu’il soit désactivé ! Vous croyez que c’est une simple machine qu’on éteint en la débranchant ?! Les forces que ce portail manipule, vous… »

Le téléporteur se mit alors à crachoter. Des éclairs verdâtres en jaillirent, éblouissants, et Starfire se recula, tandis que des vibrations parcoururent tout le vaisseau.

« Mais qu’est-ce qui se passe ?! s’égosilla Starfire.
-  Il y a une réaction en chaîne ! »

Des particules quantiques jaillirent tout autour d’eux, flottant en l’air, tandis qu’une vive lueur émanait du prototype détruit. Un vortex instable, un Portail qui s’alluma et s’éteignit par intermittences, grésillant furieusement sur place. Des éclairs zébrèrent encore autour d’eux, et, tandis que Starfire s’efforçait de se protéger, un portail se déchira devant elle. Starfire tomba à la renverse tandis qu’une créature cauchemardesque jaillit d’une fissure spatio-temporelle. Une sorte d’énorme loup hirsute avec une série de yeux rogues et une gueule massive. Starfire le repoussa d’instant à l’aide d’un tir énergétique, et le loup rebondit au sol.

Il se rétablit rapidement, secoua la tête, et aboya furieusement. Sa gueule s’ouvrit pour vomir un flot de tentacules qui jaillirent alors vers Starfire. Des éclairs supplémentaires libérèrent d’autres monstres sur une mezzanine située juste au-dessus de la salle, ainsi que dans d’autres parties du complexe spatial.

« Et merde ! Lâche-moi, saloperie !! » fulmina Starfire, tandis que le loup spatial essayait de l’attirer vers sa gueule…

PUTAIN C'EST PAS VRAI ! hurla intérieurement Grayle en voyant qu'une autre galère venait de leur tomber dessus. Cette station allait se transformer en enfer, à ce rythme là ! Il regarda le loup d'un air déconcerté. Aucune terreur, ni peur sur le visage de Grayle. Il avait vu pire. Bien pire. Et il survivrait. Mais cette bête féroce, était bien la dernière chose qu'il voulait voir ici.

Le loup ouvrit la gueule et des dizaines de... tentacules se précipitèrent sur Korian'dr. La jeune femme se retrouva renversée et tirée vers le loup, qui grognait en poussant des bruits bien trop improbables même pour un animal.

Ca, ce n'était pas bien. De leur petit groupe, Koriand'r représentait plus où moins 99% de leur force de frappe. Leur survie dépendait intégralement de la sienne. La sauver était la priorité absolue de Grayle, devant sauver sa peau, et celle de Rosalind. Vif comme l'éclair, Grayle se propulsa vers l'avant, en direction du loup, et actionna son sabre laser. D'un geste fluide et rapide, il trancha les tentacules qui s'étaient saisies de la rousse. La créature poussa un hurlement de douleur, alors que les tentacules s'agitaient dans tous les sens.

Des geysers de sang rouge et chaud apparurent et aspergèrent le plafond, les murs, le sol... et le jeune homme et la jeune femme, alors que Grayle tirait Starfire vers l'arrière avant de l'aider à se remettre sur pied. Avec la fluidité qui le caractérisait, il tira un autre objet de son sac.

Une arme à feu. Il tira sur le loup, qui hurlait en leur direction. Un trait rouge en sortit, et une fusée de détresse éblouissante explosa à la gueule du loup, illuminant la pièce.

Avec six yeux, pour sûr qu'il n'allait pas aimer ce traitement.

Sans s'attarder à vérifier l'effet de la fusée éclairante, il hurla.

- ON SE CASSE !

Il entraîna les deux femmes à sa suite, réveillant la scientifique qui était paralysée par le choc. Il lâcha Koriand'r après quelques mètres, après s'être assuré qu'elle pouvait marcher toute seule.

- Ca va ?!

Il remarqua que les tentacules avaient... laissé quelques chose derrière elles. Une sorte de bave, translucide mais collante, qui avait laissée des traces rouges le long des jambes et du bassin de la jeune femme, là où elles étaient entrées en contact avec elle. Les vêtements touchés semblaient avoir... fondus.

- Oh...

Il aurait trouvé l'effet séduisant s'ils n'étaient pas dans une situation plus urgente. Rapidement, Grayle retrouva son calme.

- On ne panique pas ! Ces monstres vont ralentir les hommes de Cyphanx ! Koriand'r. Balance tout ce que tu as. Lâche tout, dégomme tout ce qui bouge. Je déteste dire ça, mais on dépend tous les deux de toi pour le coup.

Il la regarda avec détermination.

- Tu pense pouvoir assurer ? Je ferais tout ce qui est possible pour te faciliter la tâche.