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Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:07
par Rinako Tetsuhiko
Je suis une soldate. Je suis une combattante. Je fais partie de l'élite. Je protège les faibles de Terra contre toutes les menaces qui les guettent. Je me suis entraînée neuf ans pour ça. Je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur. Je rouvre les yeux et soudain le peu de calme que j'ai réussi à rassembler est bien malmené. Le vaisseau tremble de toutes parts, ses moteurs rugissent, le métal de son blindage claque et gémit. Il tinte même parfois, signe que les projectiles passent près. Un petit appareil de transport à court rayon d'action, rapide, blindé, faiblement armé. À l'extérieur ce doit être l'enfer, et nous ne sommes même pas encore posées.

Je suis la seule debout dans cette soute, je me tiens d'une main ferme à la poignée qui tremble dans ma main. Les pilotes font danser le vaisseau mais je reste droite comme un "i". Tout mon corps est tendu à l'extrême, il n'attend que de se déchaîner. Ma main libre est déjà posée sur la poignée de mon pistolet. Mais vu la situation je risque de ne pas beaucoup l'utiliser. Une sortie massive d'extra-terrestres a été signalé par la surveillance satellite. Une véritable armée de monstruosités vomie par la Fourmilière. Tekhos n'a pas perdu une seconde pour mobiliser toutes ses troupes du secteur, et bien sûr Caelestis a aussi déclenché ses plans d'alertes.

Une telle incursion ennemie est rare et il faut y réagir rapidement. Moins d'une demi-heure a passé et la bataille fait déjà rage. Devant moi, sanglées sur leurs sièges, les troupes d'Infanterie Aéroportée n'ont pas l'air rassurées. Certaines tentent de se calmer comme je le fais en ce moment même, d'autres cherchent sur le regard des autres le courage qui leur manque encore. L'une d'elle attire mon attention, la plus jeune. Elle serre les dents, le regard fixe devant elle et les larmes aux yeux. Ses doigts se crispent sur son arme.

" Deux minutes ! "

Tout le monde a entendu l'appel de la co-pilote mais quasiment personne ne réagit. Je lève la main pour appuyer sur ma broche.

" Qu'est-ce que vous voyez en bas ?
- C'est le boxon, sergent !
- Forces ennemies ?
- Nombreuses ! De l'infanterie de contact ! "

Autrement dit des monstres hérissées de cornes, de griffes, de mandibules, de crochets ou de dards. Sans doute carapacés. J'aurais du mal à passer le blindage avec mon pistolet, il faudra sans doute que je les fasse cuire avec la magie. J'aime autant : ça défoule plus que de presser une détente.

" Forces aériennes ?
- Nulles ! Trop d'artillerie ! Des Seeders ! "

Ça explique tout. Les Seeders sont une plaie : de grosses bestioles pondeuses qui ne quittent quasiment jamais les tunnels de la Fourmilière. Ces saletés sont lentes et massives, mais elles sont lourdement blindées. Elles fécondes des embryons par centaines et les éjectent un à un dans de grandes pièces. Les œufs sont souples, couvert d'une matière extrêmement poisseuse qui sèche à l'air libre pour les faire adhérer aux murs des souterrains. Mais ils sont chargés de méthane très concentré et volatile, quelques secondes sous un beau soleil et ils explosent. Une vrai artillerie de campagne, et une DCA cauchemardesque.

Je sens que le vaisseau se stabilise. Impossible de trop s'approcher sans récolter un œuf en pleine poire.

" Je descends.
- Quoi ? On est pas encore posées ! "

Mais cette unité n'est pas la mienne, je suis là en touriste. Et je n'ai pas encore assez d'expérience du terrain pour m'intégrer à une troupe inconnue. Je relâche le bouton de ma broche et tire la poignée d'ouverture. La porte blindée s'ouvre, laissant entrer un souffle violent qui m'expulse. Je me retrouve en chute libre mais ça j'en ai l'habitude. Je n'ai qu'à jouer jouer des bras des mains pour me retourner et glisser à plat ventre sur le vent. Mes années d'entraînement ont payé, je descend lentement vers la ligne de front.

Il fait un soleil radieux, pas étonnant que les œufs de Seeders explosent en pleine course. Loin devant moi j'aperçois la silhouette déchiquetée de la Fourmilière dépassant de son cratère cyclopéen, qui s'étend presque sur tout le longueur de mon champ de vision. Ça va mal. Je ne vois même pas les premières lignes tant les secondes sont bombardées. Le tir de barrage des Seeders est court, moins de trois cent mètres... Ils ne sont pas loin mais il va falloir forer un passage jusqu'à eux, sous le feu et à travers une marée de bestioles assoiffées de sang.

Le sol finis par être beaucoup trop près à mon goût. Je lance mes bras devant moi dans un mouvement souple pour créer un courant d'air qui me ralenti, puis je me laisse déposer comme une plume. Mes pieds touchent à peine le sol que je dégaine mon pistolet, le pouce près à désenclencher la sécurité. Et je me mets à courir vers les troupes à couvert derrière les buttes ou les rochers de cette région désertique.

" Sergent Yukimitsu ! Où est l'officier responsable ? "


***

Seeders : http://www.trooperpx.com/Database/RSTCo ... maBugX.jpg
Infanterie : http://www.trooperpx.com/Database/RSTCo ... erBugX.jpg

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:09
par Tekworld Hero Team
Personnel utilisé

- Killer Boom (Nika) ;
- Redemption (Rozalia).


L'Astéroïde était, et de loin, l’un des endroits touristiques les moins réputés de la zone uatéenne. Pour être entièrement honnête, compte tenu du fait que les Formiens utilisaient les Uatéennes pour se reproduire, les touristes n’étaient pas vraiment autorisés à se rapprocher de la Fourmilière. Et, de toute manière, personne n’était normalement suffisamment taré pour s’approcher d’une zone de guerre. Il existait néanmoins toujours des dingues pour aller s’aventurer dans la région. La région était hautement militarisée. A bonne distance de la Fourmilière, l’armée uatéenne avait dressé de nombreux camps et bases militaires, afin de surveiller l’activité formienne, et pouvoir se préparer lorsqu’un Annexien déciderait d’envoyer une Horde.

« J’ai ordonné un repli ! » fulminait la Commandante Ursule.

Ursule était une femme. Du moins, c’est ce qu’on pouvait déduire de son absence de virilité entre les jambes, bien que, sur Uatis, cet élément ne soit pas forcément déterminant. Néanmoins, chez Ursule, c’était probablement le seul élément physique qui soit en mesure d’affirmer qu’elle appartenait au beau sexe. Parler de « beau » sexe avec Ursule, c’était d’ailleurs faire un bel oxymore. Ursule avait en effet tout du garçon manqué. Elle était moche, et ça, c’était un fait incontestable. Une affreuse cicatrice décorait son visage, coupant ce dernier en deux. Massive et grosse, Ursule était également chauve, et vociférait comme une poissonnière.

« Les communications ont du mal à passer, Madame ! lâcha l’un de ses subordonnés.
- Je ne veux pas d’excuses, Soldat ! Nous allons pilonner toute la zone ! Et je ne veux pas faire sauter nos hommes ! »

Ursule se tenait dans la principale base de la région. Elle avait de nombreuses responsabilités, et la principale était de stopper la Horde qui fondait droit sur eux. Dans le centre de commandement, elle avait le regard rivé sur une énorme carte holographique montrant la progression de la Horde. Une multitude de points rouges jaillissant d’un énorme cercle rouge, représentant la Fourmilière. Il y en avait bien quelques milliers, et on pouvait voir plusieurs lignes de points bleus, qui ressemblaient, vu comme ça, à des espèces de murets qui se feraient balayer très rapidement.

Il était impossible d’envoyer pour l’heure une aviation. Plusieurs Seeders, représentés sur la carte par des carrés rouges, se trouvaient dans le coin, et empêchaient tout bombardement. Pour cette raison, la stratégie d’Ursule consistait à utiliser leurs canons pour bombarder les Seeders, mais il y avait malheureusement des troupes à eux dans la zone de déflagration. Ursule ne comptait en effet pas utiliser de petits canons, mais faire pleuvoir les feux de l’Enfer sur les Formiens.

« Vous êtes sûre de vos informations, Éclaireur ? » lâcha alors Ursule.

La femme en combinaison, qui portait comme nom de code « Recon », hocha la tête. Recon faisait partie d’une unité de Scouts qui avaient été parmi les premiers à alerter le haut commandement d’une attaque formienne. Les Formiens avaient pris le haut commandement par surprise, ces derniers ne s’attendant pas à une attaque. L’équipe de Recon n’avait toutefois pas réussi à sortir sans dommage la Fourmilière, et Recon avait été la seule à être rapatriée par un hélicoptère, peu de temps avant que les Seeders et autres créatures abominables ne sortent de la Fourmilière.

« Affirmatif, M’dame ! Les Seeders sont bien concentres dans cette zone ! Comme je vous l’ai dit, avant d’être repérée, j’ai réussi à marquer l’un des Seeders. »

Chaque Seeder ressemblant, dans le fond, à un autre Seeder, il n’avait pas été difficile, avec la technologie tekhane, d’étendre la signature énergétique du marquage de Recon à d’autres Seeders, permettant ainsi de les géolocaliser.

« Excellent, Éclaireur. Navrée pour la perte de votre unité, je vous recommanderai au haut commandement. Bordel, mais ordonnez le putain de repli !
- Les communications continuent à déconner, Commandant ! Il faut envoyer une équipe au poste avancé. De là, les hauts-parleurs feront le reste. »

Ursule contempla à nouveau la carte. Les Seeders étaient massivement regroupés près d’un avant-poste tekhan qui était en train de se faire submerger. Lorsque les canons tireront, toute la zone sera pulvérisée. Pour percer la coque des Seeders, leur épaisse carapace, il fallait larguer du gros. Ursule réfléchit donc.

« On ne peut pas se permettre d’attendre. Et on ne peut pas se permettre non plus de sacrifier nos troupes à l’avant. »

Si on attendait trop, les Formiens seraient bien trop avancés.

« Combien de temps un véhicule blindé mettrait pour rejoindre l’avant-poste ?
- Bien trop longtemps, Commandant.
- Il faut envoyer des hélicos, alors...
- Hein ?! Mais vous êtes tarée !
- Cadet Thompson ! le sermonna Ursule.
- Navrée, Commandant, mais les Seeders sont bien trop nombreux ! Si on envoie directement des hélicoptères dans l’avant-poste, ils vont se faire pilonner !
- Je le sais très bien. Il faudra juste les envoyer à proximité. »

Ursule pointa alors du doigt une espèce de structure abandonnée qui semblait assez proche du centre de communication de l’avant-poste. C’était une ancienne usine, qui avait été désaffectée le jour où une météorite géante s’était écrasée à proximité. Une ville fantôme, en somme. Autour de l’usine, de nombreux bâtiments avaient été dressés.

« Nous allons envoyer l’équipe ici. Dans cette ville.
- Nous avons un garage militaire, avec des Jeeps, des...
- Je sais très bien ce que nous avons ici, Cadet Thompson ! Fermez-là, maintenant, ou je vous fous aux latrines ! »

Ursule s’écarta alors un peu de l’écran, et donna ses instructions, en rentrant en contact avec une autre femme.

« D’ici trente minutes, les canons entreront en action. Toute cette zone, fit-elle en désignant du doigt un cercle qui venait de se tracer sur la carte, et qui englobait les Seeders et une bonne partie des Formiens, sera pulvérisée. Une fois que l’artillerie aura tiré, nos avions bombarderont toute la région. Votre mission, Lieutenant Williams, consistera à rejoindre le centre de communication, et à ordonner aux divisions avancées de se replier dans des positions sécurisées et des bunkers. Vous avez trente minutes pour le faire ! Passé ce délai, ce sera comme si les feux de l’Enfer s’abattront sur la région. Réunissez rapidement une équipe, et prenez le premier oiseau. Rompez ! »

La saluant, le Lieutenant Ashley Williams se dépêcha de sortir, fière que le Commandant lui donne une mission si cruciale. En quittant le centre de commandement, elle jeta un bref regard vers les canons. De la base, on ne pouvait pas les voir, car ils étaient juchés sur des montagnes, mais elle savait que leur puissance de feu était considérable. Le plan du Commandant lui semblait bon. Les armes conventionnelles de l’armée étaient généralement insuffisantes contre les Formiens. Alors qu’Ashley se ruait vers l’héliport, Recon la poursuivit.

« Lieutenant !
- Je suis pressée, Soldat !
- Je demande la permission de vous accompagner. Je sais me battre, j’ai une bonne connaissance de terrain, et...
- Vous venez de quitter cet enfer, et vous voulez y retourner ?!
- Je n’ai pas fini de faire mon devoir, Madame. Et, si vous me le permettez, j’aimerais éviter que d’autres de mes camarades tombent sous els assauts de ces enculés de bestioles. »

Un léger sourire traversa les lèvres d’Ashley, qui acquiesça la requête, avant de courir vers l’héliport. Toute la base était en effervescence. Depuis des positions arrières, des renforts arrivaient constamment : chars d’assauts, camions blindés, Jeeps, sans parler des hélicoptères transportant des troupes. L’aviation se rongeait les ongles, attendant que le ciel soit dégagé pour balancer tout un déluge de bombes surpuissantes. Ashley, de son côté, atteignit l’héliport, et ne tarda pas à trouver deux coucous en état de marche. Des hélicoptères petits, afin de pouvoir se déplacer plus vite, et éviter les tirs des Seeders. Elle réunit les premiers soldats qui passaient, soit des hommes, mais aussi deux autres femmes.

Ces deux autres femmes n’étaient nullement des militaires uatéennes, mais elles en avaient l’apparence.

« Caporal Spänje ! Sergent Rozalia ! Voici vos ordres de mission! »

Les deux femmes hochèrent la tête. L’équipe d’Ashley comprenait ainsi quatre femmes : elle-même, Recon, Killer Boom, et Redemption. Qu’est-ce que deux Héroïnes faisaient dans tout ce bordel, c’était une question qui apportait une réponse compliquée. Les deux hélicoptères ne tardèrent pas à décoller, filant vers la zone de guerre. Depuis sa position, Nika eut un bref aperçu. Une énorme plaine dévastée, avec plusieurs bunkers, des successions de tranchées, des soldats tirant, et, au loin, une grosse masse noire qui se rapprochait inexorablement. Plusieurs fantassins formiens étaient en avant, affrontant les soldats uatéens, mais ces derniers ne pouvaient pas faire grand-chose. Les Seeders balançaient des jets de plasma rapides et violents, et les deux hélicoptères choisirent donc de rapidement rejoindre la ville abandonnée, une ville où de nombreux soldats allaient.

Compte tenu de l’attaque subite des Formiens, les communications n’avaient pas tardé à être surchargées, entre les messages des médias, des civils, et ceux des militaires, rendant l’ensemble très compliqué. La plupart des unités se trouvant en première ligne fonçaient ainsi vers la ville, de même que les Formiens, et, contrairement à l’habitude des Formiens, cette Horde ne faisait pas de prisonniers. Aucune femme n’était emmenée, elles étaient massacrées. Les hélicoptères débarquèrent dans une ruelle, ayant évité les tirs des Seeders, et Ashley fut la première à se poser :

Image
« Allez, on se remue les fesses ! » hurla-t-elle.

Nika et Rozalia furent les dernières à descendre, méconnaissables dans leurs uniformes, et parlèrent rapidement entre elles.

« On fait quoi ? demanda Rozalia.
- Pour l’heure, on les suit, et on ne fait pas griller notre couverture » répliqua simplement Nika.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:10
par Rinako Tetsuhiko
En tant que Celkhane, j'ai la Fourmilière en travers de la gorge depuis ma plus tendre enfance. La vermine de Uatis capture les gens pour en faire des esclaves sexuels, mais ces saloperie d'aliens en font des incubateurs. Même avec la technologie et les moyens impossible d'entrer pour libérer ne serait-ce qu'une pauvre femme de cet enfer. Et c'est bien pour ça que Caelestis a répondu présent aujourd'hui : pour revenir au score. Mais visiblement les Forrmiens n'ont pas envoyé leurs armées grouillantes pour trouver de nouvelles mère-porteuses. La Horde est sortie pour tuer.

Je n'ose pas imaginer la boucherie qui doit se dérouler à moins de trente mètres devant moi, de l'autre côté du tir de barrage des Seeders. J'en ai des frissons. Bien sûr le bombardement fait trembler le sol, mais je ne suis pas assez arrogante pour ignorer ma propre peur. Ni ma propre rage. La première ligne doit être en train de se faire tailler en pièces en espérant des renforts qui n'arrivent pas. Et pas moyen de mettre la main sur un officier dans tout ce boxon. La moindre tranchée est bondée de soldats qui attendent l'ordre de sortir.

Et apparemment les communication sont brouillées. Conclusion logique après qu'un cinquième caporal m'ait annoncé pour cinquième fois que le QG était muet. Le scanner de fréquence de ma broche tourne en boucle sans arriver à se fixer. Et il y a pire, car le cinquième caporal m'a dit la même chose que les autres : je suis la plus haute gradée de la zone... Et j'ai même pas trois semaines de service à mon actif. Je sais pas quoi faire. D'une seconde à l'autre une marée de bestioles peux passer la ligne de feu pour plonger dans les tranchées et faire un massacre. Aucun vaisseau ne peut arriver jusque là, il n'y a pas assez de véhicules en état de marche pour ramener tout le monde. Et surtout il n'y a pas moyen de demander du renfort ou des ordres. Le reste du périmètre qui entoure la Fourmilière est peut-être aussi pris d'assaut. Si d'autres lignes ont déjà commencé à reculer sans qu'on le sache, l'ennemi va nous prendre de flanc et nous balayer. Si les autres lignes tiennent toujours impossible de se replier sans ouvrir de brèche.

" Sergent ! On fait quoi ? "

J'aimerais bien le savoir. Il faut passer la ligne de feu des Seeders pour aller renforcer la première ligne avant de la perdre, mais foncer tête baisser n'aura pas de meilleur résultat que si je dis à tout le monde de dégoupiller une grenade et de la garder à la main. En restant sur place on ne fera que donner à l'ennemi d'avancer encore, et de nous piéger à notre tour entre les mandibules en face et les tirs d'artillerie dans le dos. D'une façon ou d'une autre on courre droit au massacre.

" Toujours pas de contact avec le QG ?
- Silence total !
- Moi j'ai quelque chose. "

La voix est plus calme et plus concentrée que celle de l'officier des communications. Une sniper Celkhane agenouillée au bord de la tranchée, et qui braque son fusil à lunette en direction des lignes arrière.

" La colline à huit cent mètres, près des structures désaffectées. Je comprend rien à ce qu'elle raconte mais c'est urgent.
- Faites voir ! "

Elle se relève et décroche la lunette de son arme pour me la tendre. Je n'ai pas à chercher longtemps pour voir une femme en combinaison de combat standard de Tekhos. Elle gesticule, mais sûrement pas à cause d'une crise d'hémorroïdes. Le code gestuel c'est vraiment pas de la tarte, surtout dans une situation pareille avec un soleil de plomb. Je dois la fixer une bonne dizaine de secondes avant de commencer à comprendre, et je murmure pour être certaine de tout retenir.

" Comm. H.S. - Périmètre compromis - Avant-poste isolé - Repli général...
- Repli ?
- La ferme ! C'est pas fini ! "

Bordel, ça doit vraiment être la folie au QG si toute les communications sont mortes. Si j'ai tout compris les guetteurs aux alentours de l'avant-poste sont la dernière source d'information sur le terrain. Leur base avancée est submergée par la Horde, ce qui veut dire qu'elle a progressé de près d'un kilomètre derrière la ligne qu'on est sensés contenir. La dernière rotation des vaisseaux de transport, qui m'a amenée ici, n'a fait qu'amener plus de viande fraîche dans la cage aux fauve qui va se refermer sur nous.

Le point positif c'est que les patrouilles isolés de l'avant-poste ont pris position dans les fameuses structures dont la sniper a parlé. Le seul endroit assez grand et couvert pour servir de point de ralliement aux lignes avant. Encore faut-il y arriver. Je rend la lunette à sa propriétaire, qui l'enclenche sur son arme. Puis je me tourne vers la tranchée.

" Faites passer le mot ! Repli général sur les bâtiments là-bas, derrière la colline ! Et au pas de course ! L'ennemi peut nous prendre de flanc d'une minute à 'autre ! "

Inutile de préciser qu'on l'aura aux fesses pendant un sprint de presque un kilomètre. Alors que les soldats sortent de la tranchée pour filer, je reste en arrière pour les couvrir. Très vite une véritable vague humaine se met en route alors que mon ordre est relayé. Je suis le mouvement, de façon à rester parmi les dernières. Mais je m'en mord vite les doigts.

Le bombardement des Seeders cesse soudain. La horde surgit du silence et de la fumée, toute griffes dehors. Au moins je n'ai pas de scrupule à avoir pour la première ligne. Je n'ai pas non plus à donner d'ordre pour que tout le monde tire à volonté. Je dégaine mon pistolet pour commencer à tirer. Finalement mes petites billes d'acier font du dégât alors que les armes à plasma doivent d'abord corroder les carapaces pour vraiment blesser les créatures. Mais la route va être longue, et les premiers Seeders doivent être en train d'avancer.

J'espère qu'une fois dans cette usine, on pourra au moins se défendre.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:10
par Tekworld Hero Team
Le groupe d’intervention dirigé par Ashley n’était pas tout seul dans la ville abandonnée.

« Soldat, au rapport ! »

Le ton du Lieutenant avait fusé à l’encontre d’un caporal.

« Ils sont partout !
- Nous avons besoin d’accéder au centre de communications !
- C’est sans espoir ! »

Ils se tenaient dans une petite cour ensablée, près de la sortie. Un gros mur entourait la ville, et Nika, en penchant la tête, put voir des positions d’artillerie le long du mur. Des tourelles automatiques, et des canons légers que des soldats tenaient. D’après ce que le caporal disait, le centre des communications était attaqué par les créatures, et l’un des Seeders avait envoyé une boule de plasma dessus, en pulvérisant une bonne partie.

« ’Fais chier ! commenta Williams.
- Comment allons-nous ordonner un repli ?
- Je ne sais pas... lâcha Ashley. Laissez-moi y... »

Ashley fut soudain coupée par les hurlements du caporal. Ce dernier leva son fusil d’assaut, et ouvrit le feu, accompagné par d’autres soldats. Les Formiens débarquaient du ciel. Une colonie de Hopper fonçaient en effet droit sur eux, et les pattes crochues d’un Hopper s’emparèrent brutalement d’un soldat, le soulevant en l’air, avant que la tête insectoïde de la bestiole ne le décapite. Les Hopper faisaient bien plusieurs mètres, et Ashley se replia en leur tirant dessus. L’un des Hopper l’avait pris pour cible, filant droit sur elle, son dard luisant s’apprêtant à la transpercer. Killer Boom ouvrit le feu, se concentrant sur le dard, dont la peau était bien moins résistante que le reste du corps. Le Hopper grogna de douleur en sentant les balles s’enfoncer dans sa peau, et d’autres tirs se concentrèrent sur lui, finissant par le tuer. Il y en avait néanmoins bien d’autres, et les soldats tekhans avaient fort logiquement assez peur.

« Du nerf, soldats ! hurla Ashley. Repoussez ces saloperies ! »

Ashley ouvrait le feu, en compagnie d’autres soldats, tandis que Recon avait monté un escalier longeant un immeuble, grimpant sur le toit, utilisant de là ses lunettes de visée et son fusil de précision. Chacun de ses coups faisait mouche, transperçant les dards des Hopper. Les véhicules blindés ne tardèrent pas à arriver. Des chars d’assaut qui décochèrent des salves meurtrières, atteignant les Hopper grâce à des systèmes de guidage extrêmement précis, les artilleurs utilisant les puissantes mitrailleuses des blindés pour pulvériser les énormes parasites.

Nika, de son côté, réfléchissait à un moyen d’alerter les militaires de fuir. Son regard se portait sur les énormes cheminées rouillées de l’imposante usine. Elle se tourna ensuite vers Rozalia. Les deux femmes avaient choisi de s’abriter dans une ruelle.

« Tu crois que le système d’alarme fonctionne encore ?
- Je... Qu’est-ce qu’on en a à foutre ? s’exclama Rozalia.
- Si les militaires l’entendent, ils comprendront peut-être qu’il faut se regrouper ici,a fin de fuir dans le bunker ! »

Un Hopper jaillit soudain, mettant un terme à leur conversation, et fondit sur Nika, essayant de la planter. D’une habile roulade, Nika l’évita, et Rozalia réagit en courant vers le Hopper qui tentait de s’envoler. Elle roula sur le sol, évitant ses pattes acérées, et s’empara de son poignard, le plantant dans la peau du monstre. Du sang vert se mit à gicler sur la combinaison de Salvation, tandis que le monstre, blessé, se mit à gémir en s’envolant dans les airs. Le dos de Rozalia heurta un mur, mais elle parvint à tenir prise, faisant glisser son poignard le long du dard, élargissant la blessure, faisant glisser un tas d’organes. Finalement, Rozalia arriva à la pointe du corps de la créature, et lâcha prise, allant s’écraser sur un toit. Le Hopper agonisa, avant de s’écraser quelques pâtés de maisons plus loin.

Depuis le toit, Rozalia regarda Nika.

« Va allumer cette putain d’alarme ! »

Hochant la tête, Nika se mit à courir le long de la ruelle, filant vers l’usine. Rozalia, quant à elle, se dépêcha de chercher une sortie, mais d’autres monstres volants fondirent sur elle. S’emparant de son arme, elle se mit à ouvrir le feu, mais ses balles étaient bien impuissantes contre de tels monstres. Rozalia utilisa son agilité pour éviter une nouvelle attaque d’un parasite, mais en perdit son arme, qui tomba sur le sol. Désarmée, elle vit trois Hopper tourner autour d’elle, avant qu’une série de coups de feu mortellement précis ne vienne la sauver. Recon avait encore fait parler de sa dextérité. Ses balles perforantes fauchèrent les Hopper.

Nika atteignit rapidement une longue cheminée, et s’agrippa aux barreaux rouillés de l’échelle, se mettant à grimper. D’autres monstres ailés lui tournaient autour, mais l’échelle filait droit dans la cheminée, les pans en acier la protégeant donc... Du moins, au début, car ils étaient très affaiblis, et les frappes répétées des monstres ouvrirent des brèches. Pestant, Nika s’empara de son arme personnelle, son bon vieux Desert Eagle, et vit une plaque de tôle être arrachée, révélant la gueule hideuse d’une créature.

« Va gueuler ailleurs, saloperie ! »

Visant sa sale tête, Killer Boom ouvrit le feu. La détonation résonna furieusement dans cet espace clos, faisant siffler les oreilles de la jeune femme, mais elle eut le résultat escompté. Plusieurs balles vinrent s’écraser sur la gueule du Hopper, faisant voler à chaque coup une partie de sa tête, jusqu’à le faire tomber comme une pierre. Satisfaite, Nika continua à monter rapidement. L’échelle se mit à grincer, et elle sentit plusieurs barreaux très instables.

« Bordel de merde ! Okay, okay... Du calme, Nika, vas-y doucement… Je savais qu’accepter cette mission était une erreur… »

Killer Boom continua à grimper. En contrebas, Rozalia avait réussi à redescendre, rejoignant Ashley. Elle expliqua rapidement au Lieutenant le plan de Nika, et cette dernière hocha la tête, satisfaite. Elle n’eut cependant pas le temps d’en dire vraiment plus, car le sol se mit à trembler autour d’elles.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Des lézardes se formèrent sur le sol, de profondes crevasses, et Ashley poussa soudain Rozalia en s’avançant, évitant ainsi que cette dernière ne tombe dans un trou immense. Le sol s’affaissa, et on entendit des grognements vicieux. Des arachnides débarquèrent du trou en bondissant, et plusieurs soldats furent fauchés.

« Ouvrez le feu ! Ouvrez le feu, bordel ! » hurla Ashley.

Cette dernière sortit une grenade, et la balança dans le trou. Elle vit l’un des chars d’assauts se faire submerger par les monstres. L’artilleur perdit la moitié de son corps sous la gueule du parasite, et la bestiole fit claquer ses dents à l’intérieur. L’explosion de la grenade faucha plusieurs arachnides, mais ne combla pas le trou. Elle laissa néanmoins aux soldats le temps nécessaire pour se regrouper près de l’un des hangars de la grande cour.

« On ne pourra pas tenir la position bien longtemps, Sergent ! hurla un soldat.
- Ta gueule ! vociféra Ashley. On doit tenir la ligne jusqu’à ce que les soldats arrivent ! Il faut protéger l’accès au bunker ! Alors, tu te la fermes, et tu butes ces saloperies ! »

Nika, de son côté, avait réussi à atteindre le sommet de l’échelle, et s’approcha d’une espèce de cabine. L’usine était entourée par une espèce de long pont de maintenance circulaire. Les Hopper continuant à la harceler, elle se mit à courir, ouvrant le feu au jugé. Un Hopper fit alors cracher de sa gueule un long tentacule, et parvint à attraper la cheville de Nika. Surprise, cette dernière lâcha prise, s’écrasa sur le sol, et manqua basculer dans le vide, lâchant son Desert Eagle. Elle parvint à s’agripper avec l’une de ses mains au garde-fou de ce pont circulaire, surplombant le vide, mais elle avait toujours un tentacule autour de la cheville, et le monstre tirait dessus. Avec son autre main, elle tâtonna, et réussit à attraper le flingue.

« Va chier, saloperie ! »

Visant la base du tentacule, Nika ouvrit le feu. Il y eut de nouvelles giclées d’un sang verdâtre guère encourageant pour le monstre, et il finit par tomber dans le vide. Nika entreprit alors de se redresser, tout en sentant le garde-fou trembler. Il peinait à supporter son poids, mais elle parvint à se rétablir. Retournant sur le pont, elle atteignit la cabine, et vit un gros bouton rouge. Comme dans les films. C’était presque trop beau pour être vrai. Remarquant alors qu’elle avait sur une joue un peu de sang vert. Sans en tenir compte, elle écrasa avec le poing le gros bouton, et une sonnerie ne tarda pas à se répandre.

Regardant le champ de bataille, Nika constata que les militaires entreprenaient tous de se replier. C’était le bon point de ce plan.

Le mauvais point, c’est que la sonnerie allait également attirer tous les Formiens. Mais tout en pouvait pas être parfait, après tout.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:10
par Rinako Tetsuhiko
Ce repli est un vrai cauchemar éveillé. On courre, on s'arrête, on couvre tant que faire se peut les autres avant de repartir. Malgré ça les bestioles avancent et à chaque mouvement de la troupe un peu plus de nos soldats se font avoir. Mais la première ligne a du leur en faire baver car elles n'avancent pas en masse dense. Des groupes de cinq ou plus foncent vers les tireurs les plus isolés pour les réduire en charpie. Je ne sais pas si c'est du à mon grade ou à mon charme mais je suis bien entourée, et tout le problème est là.

" Couvrez les flancs ! Je peux me débrouiller !
- Mais sergent...
- C'est un ordre, soldat ! Repliez-vous ! Je vous couvre ! "

Je sais très bien ce que tout le monde se dit, je me dirais la même chose à leur place. Il suffit de me voir pour penser que je n'est rien à faire là. Toute petite et toute frêle, pour ainsi dire à poils avec un petit pistolet, les cheveux roses et de grands yeux bleus pour achever le ridicule de la scène. Il est vrai qu'avec mon arme je ne risque pas de repousser un groupe de monstres, et que s'ils arrivent assez près ils n'auront aucun mal à tailler à travers le peut de vêtements que je porte.

Mais justement je ne compte ni sur mon flingue ni sur ma tenue de combat. Mes meilleures armes et mes plus sûres protection sont autour de moi, si je veux les utiliser il vaut mieux que j'ai de l'espace. Je me retourne pour décocher quelques balles. Sous les mandibules, à la base des pattes pour estropier ces saletés. Quand j'ai le bon angle je vise l'abdomen pour percer les organes internes. Des attaques handicapantes, voire mortelles à moyen terme. je ne peux pas faire mieux. Les armes à plasma ont l'avantage de faire fondre les carapaces pour brûler les entrailles de leurs cibles. Des munitions à cartouches ne peuvent pas percer du premier coup, mais quand elles entre leur éclatement transforme les coques insectoïdes en pots de bouillie. Les petites billes de pistolet ne font que cogner ou se planter, à peine de quoi ralentir les cibles.

Je dois sortir le grand jeu, ce qui risque de me laisser sur les rotules.

" Vous deux : à droite ! Vous trois à gauche ! Laissez-moi dix mètres et m'attendez pas ! Go ! "

Alors que mon petit groupe éclate selon mes instructions je me retrouve seule dans ce qui ressemble beaucoup trop à une faille dans notre ligne de repli. Et les bestioles n'hésitent pas à se précipiter vers la proie facile que je semble être. D'autant que mon arme est de retour à ma ceinture et que je ne courre plus vraiment. Je prend un peu d'élan et bondit, tournant sur moi-même pour retomber accroupie, une main au sol face à l'ennemi. Mon premier pas de danse, qui a provoqué un courant d'air tourbillonnant au sol. Je bondis à nouveau, vers l'avant. Je lance mes bras en arrière pour les faire remonter derrière ma tête. Je retombe jambes fléchies, bras tendu en avant, paumes vers le bas. Un souffle puissant envoie un nuage de sable poussiéreux qui surprend les bestioles.

Mais je vais devoir faire beaucoup plus et ça demande un peu de préparation. Je recule à nouveau, je danse et virevolte pour déchaîner un peu plus les vent de seconde en seconde. Je dois trouver le rythme pour lancer les bons courants et les amplifier. Les petites tornades se multiplient, soulevant plus de poussière, mais elles se dispersent au bout de quelques mètres. À peine de quoi gêner les montres qui sont de plus nombreux à se ruer sur moi. J'ai du mal à me concentrer, chaque fois que je retourne vers notre point de ralliement quelque chose m'inquiète un peu plus.

Le repli semble suivre son cour mais ce n'est pas réjouissant pour autant. notre "zone de sûreté" est prise d'assaut par des Hoppers. Contre ses saloperies volantes, ma maîtrise du vent serait plus efficace que contre la piétaille. Mais il va déjà falloir que j'arrive là-bas. Heureusement j'ai un plan, je dois juste laisser les autres prendre encore un peu d'avance... Et vite me convertir à une religion parce que le plan dont je parle est tout simplement suicidaire. Mais le terrain n'a que peu d'avantages dont je peux tirer parti. La poussière pour aveugler, le vent pour la rendre agressive.

La chaleur est l'arme à double-tranchant. Sous ce soleil de plomb ma magie du feu n'aura pas de mal à s'exprimer, mais il me faudrait de l'air froid pour empêcher les flammes de suivre les courants ascendants. La seule solution rapide au problème se trouve loin au-dessus de moi : les tirs des Seeders. Ma danse n'a déjà qu'un but : retourner contre l'ennemi sa propre puissance de feu. Mes courants d'airs finissent par s'amplifier, et bientôt un nuage de sable à peine brumeux se répand sur les forces ennemies. Ils n'en font pas grand cas et tente toujours de prendre de vitesse mes esquives. Ils approchent toujours un peu plus, inconscients de ce que je leur réserve.

Le nuage enfle, il commence à s'élever à plusieurs mètres du sol. Ce n'est pas parfait, mais je n'ai pas le temps de faire mieux. Je change de rythme pour guider ma danse. Mes mouvements deviennent plus vifs, mais aussi plus fluides. Je bondit soudain droit vers une bestiole qui me charge. J'atterris d'une roulade pour bondir à nouveau, et passer au-dessus. Mes dons me portent comme une feuille et font jaillir de mes bras des traînées de flammes denses qui viennent frapper la créature. Sa carapace se met à grésiller alors que la bête est prise se spasmes. mais ce n'est qu'un début. Après ce court vol plané je retrouve le sol pour onduler et tourner sur moi-même.

La magie du feu est considérée comme très instable, et à raison. Il y a plus d'une façon de la maîtriser, la mienne consiste justement à ne pas chercher la maîtrise. Je ne dresse pas de murs de flammes, je ne prend pas non plus le temps de concentrer l'énergie pour la projeter sous sa formes condensée. Je ne fais que la libérer et tout comme le vent chaque nouvelle vague pousse un peu plus les précédentes. Le soleil de plomb, qui doit être une vraie plaie pour les autres, me sert de tremplin.

C'est la deuxième fois que je tente un tel déferlement. Le première fois n'était qu'un entraînement visant à déterminer mes limites, et j'étais si concentrée qu'il a fallu noyer tout le bâtiment de mousse de carbone pour m'arrêter. Aujourd'hui personne ne m'arrêtera, reste à savoir si je saurais voir mes limites. Les flammes en les vents que je déchaînes ne font pas que suivre mes mouvements, ils les amplifient. Ils me poussent, me rendent plus rapide et insaisissable alors que je ravage la horde. La plupart des bestioles commencent à me fuir, à reculer. Mais ce n'est pas encore à elles que je m'en prends.

J'enchaîne les bonds, de plus en plus longs et hauts. La colonne de chaleur que je suis en train d'ériger ne tardera plus à atteindre les embryons des Seeders et le résultat vaudra bien un bombardement au napalm. Je ne sais pas de quoi ça a l'air vu de l'extérieur, mais de l'intérieur c'est l'enfer. La poussière est cuite par les flammes, les grains de sable surchauffés balaient tout ce qui se trouve sur leur chemin. Mais je ne vais plus tenir longtemps. Je ne suis pas encore à la moitié du chemin, je n'ai plus personne pour me couvrir, et d'une seconde à l'autre la chaleur commencera à faire éclater en vol les embryons de Seeders, noyant les environs sous une pluie de fluides enflammés.

Si je veux dégager en vitesse il va falloir que je m'envole, et ça c'est la tasse ! Je sais planer, je peux décoller de quelques mètres, mais je n'ai pas plus d'ailes que de réacteur entre les fesses. Même avec de tels courants ascendants je vais avoir du mal à rejoindre le point de ralliement. Sans comtper que là-bas je ne pourrais plus me battre aussi efficacement, d'abord parce que je ferais autant de mal dans mon camp que dans l'autre, et ensuite parce que je serais sans doute à peine capable de tenir sur mes jambes. Même avec le soutien du vent et de la chaleur, mon style de combat est trop physique.

Soudain quelque chose explose au-dessus de moi. J'ai réussi ! Les premiers cadavres d'embryons nimbés de flammes commencent à pleuvoir, escorté des débris de leurs coquilles. Et bientôt ça se met à éclater comme du pop-corn, là-haut. Merde, j'ai réussi ! Je vais prendre aussi cher que les bestioles en bas, il faut que je dégage et vite ! En plein vol je continue de lancer des flammes, mais cette fois vers le bas. il me faut de la chaleur, de l'air bien chaud qui monte pour me porter. Et surtout il faut que je mette autant de distance que possible entre moi et les Horde, qui ne sera pas stoppée bien longtemps. J'espère au moins que les troupes qui se replient ont pris de l'avance, sinon j'aurais fait tout ça pour rien.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:10
par Tekworld Hero Team
Depuis sa position, Nika avait une vue plus que suffisante sur le champ de bataille. Les soldats avaient du mal à se replier, et on pouvait les comprendre. Il y avait des bestioles tout autour d’eux, leur fonçant dessus, les piétinant, les massacrant, les dévorant. Elle regarda sa montre. Le temps continuait à défiler, et chaque instant qui passe voyait l’heure du bombardement massif se rapprocher. Killer Boom aperçut alors un curieux spectacle. Des espèces d’étincelles qui semblaient s’enrouler autour d’un soldat... Fronçant les sourcils, elle utilisa ses lunettes pour zoomer, et vit ainsi une femme à moitié à poil qui se mettait à danser au milieu d’une bande de Formiens, balançant des ondes de feu et de sables, créant une espèce de petite tempête qui l’enveloppait, et qui faisait flamber les ennemis, laissant ainsi à bien des soldats le temps de s’enfuir.

*Une magicienne ?! L’armée uatéenne recèle bien des surprises, décidément...*

Cette soldate avait pourtant l’air bien jeune. Ce n’était pas dans les protocoles de l’armée d’envoyer de si jeunes recrues en première ligne, même si elle ne manquait pas de courage... A moins que ce ne soit une témérité suicidaire, tout simplement. La jeune femme se rapprochait en effet d’un Seeder, utilisant sa magie pour essayer, d’après ce que Nika arrivait à comprendre, de le faire exploser. Une stratégie astucieuse, qui ralentirait la Horde.

Nika chercha alors un moyen de s’enfuir, de descendre en contrebas. L’échelle était compromise, bien trop risquée, et bien trop instable. Les Hopper s’étaient provisoirement détournés d’elle, et elle ne tarda pas à trouver, le long du pont circulaire, une série de câbles métalliques. Se dépêchant, Nika courut le long du pont, cherchant, en contrebas, le toit du plus grand immeuble. Elle finit par en trouver un qui convenait. Entre elle et cette surface, il y avait environ une dizaine de mètres. Si elle sautait, elle se tuerait à coup sûr, mais elle comptait se servir des câbles à bon escient.

En contrebas, la situation n’était pas très reluisante. Les premiers soldats approchaient, épuisés, pour constater que la partie était encore loin d’être jouée. Ashley et ses hommes se focalisaient à repousser une nuée de fantassins qui sortaient d’un trou, mais d’autres venaient également depuis les profondeurs de la ville. Ashley faisait preuve d’une rage assez impressionnante, et, si on ordonnait aux soldats tekhans de filer dans le couloir, les femmes, elles, restaient pour repousser les araignées.

« Des unités lourdes approchent, Madame ! » hurla une femme.

A la bonne heure ! Elle tourna brièvement la tête vers la grande porte d’entrée, et aperçut en effet des armoires à glaces marcher lentement vers eux. Ils portaient les armes les plus efficaces dans ce combat : des lance-flammes et des gatlings. Les munitions commençaient à manquer, et de simples fusils d’assauts peinaient à repousser cette nuée. Très rapidement, les fantassins finirent par comprendre que débarquer en plein milieu de la mêlée humaine n’était pas très recommandée. Ils n’avaient pas le temps de se préparer, de s’organiser, et les prochaines attaques devinrent un peu plus organisées, dans la mesure où les Formiens débarquèrent depuis d’autres zones de la ville, plongeant sur les humains.

Rozalia, de son côté, peinait à se servir des fusils d’assauts. Elle abandonna donc son arme, et préféra en sortir une qui lui parlait mieux : son arc. Elle le pointa vers l’une des bestioles, et décocha avec une extrême précision une flèche. Si elle n’était pas elfique, Rozalia avait au moins le talent légendaire de ce peuple pour le maniement des arcs, et sa flèche alla se planter dans la gorge du monstre. Ce ne fut pas suffisant pour le tuer, loin de là, mais il poussa des petits couinements.

Nika, quant à elle, parvint finalement sur un toit, en se servant d’un long câble métallique pour s’y accrocher. Elle atterrit un peu violemment, mais n’eut pas vraiment le temps de s’appesantir sur son sort. Elle fila par un trou dans le plafond, et dévala rapidement les marches. Le temps continuait à défiler, et elle jeta un énième regard sur sa montre.

Dix minutes.

« Bordel, bordel, bordel ! »

Nika atterrit dans le rez-de-chaussée, traversa un couloir, et défonça la porte d’entrée d’un coup d’épaule. Pas de Formiens. La chance semblait lui sourire, et elle se dépêcha de rejoindre le hangar militaire. Ce hangar était à l’entrée d’un énorme couloir menant à des escaliers et à un grand ascenseur, conduisant vers un bunker souterrain. Nika fut alors attaquée par une araignée. La bête frappa derrière elle, et les mandibules acérées du monstre ne manquèrent Killer Boom que de justesse. Cette dernière avait vu l’ombre de la bête, et avait plongé sur le sol. Elle entreprit de se retourner pour ouvrir le feu, mais la bête fut plus rapide. Ses deux pattes acérées se levèrent, et une flèche s’enfonça alors dans sa gorge, déstabilisant le monstre. Une seule patte frappa, éraflant l’épaule de Nika. Ce fut douloureux. Assistant à la scène, Ashley ouvrit le feu vers l’araignée, et Nika la rejoignit, tirant avec son pistolet.

Les gatlings se mirent alors en marche, répandant un feu mortel. Une pluie de balles s’abattit droit sur les monstres. Des balles énormes, qui les fauchèrent comme des épis de blé.

« Il en vient sans cesse... nota Nika, dont l’épaule était ensanglantée.
- C’est ça, les Formiens, ma chère répliqua Ashley. Ouvrez le feu ! »

Malgré tous leurs frères tombés, les Formiens ne se décourageaient pas, les arachnides continuant à fondre sur eux. Nika ouvrit donc le feu avec son Eagle, qui semblait ridiculement puissant face aux mitrailleuses lourdes des blindés en arrière, et aux gatlings, répandant un feu infernal, assourdissant. Il y avait des corps partout dans la cour. Une véritable boucherie de sang verdâtres, de membres découpés, de corps éclatés, de morceaux crevés. Des escouades continuaient à se replier, et les Hopper choisirent alors de revenir à l’assaut, menant des attaques coordonnées avec les parasites au sol.

Le sol trembla à nouveau, et Nika comprit que les attaques des Formiens ne consistaient pas qu’à envoyer le plus grand nombre de troupes se faire massacrer en attendant que les Tekhans rechargent. Une fissure énorme se forma sur le sol, et un immense monstre apparut.

« Un Tanker ! » hurla quelqu’un.

Le massif tanker se positionna rapidement, et un souffle de feu acide jaillit de sa bouche, fauchant instantanément cinq soldats. Les balles ricochèrent sur sa carapace, et Nika réalisa que les monstres se focalisaient essentiellement sur les unités lourdes. Les Hopper tuèrent ainsi, en sacrifiant une bonne partie de leur effectif, les forces lourdes, ne laissant plus que les mitrailleuses des véhicules blindés.

Difficile de savoir sur qui tirer, entre les Hopper, le Tanker qui faisait trembler le sol, et les fantassins qui affluaient dans tous les coins. Ashley ne tarda pas à ordonner un repli général.

« Nous avons encore des hommes ! protesta un soldat.
- Que Dieu leur vienne en aide ! » répliqua Ashley en filant dans le couloir.

Ledit couloir était énorme, très large, et le groupe afflua vers l’ascenseur... Qui était en train de remonter. Quant aux escaliers, des boules de plasma larguées par les Seeders les avaient condamné.

Une minute.

« Ouvrez le feu ! Vite ! »

Tous les survivants se retournèrent. Ils étaient au fond du couloir, et les balles rugirent, résonnant entre les murs, fauchant les araignées. La plupart des soldats piégés dehors se faisaient dévorer par les arachnides, n’en laissant qu’une petite partie passer entre les mailles du filet. Ils rampaient alors rapidement, priant pour ne pas se recevoir une balle perdue. Nika vit trois soldats jaillir dans l’entrée du couloir, avant d’être fauchés par le souffle de feu du Tanker.

Trente secondes.

L’ascenseur arriva enfin, et ce fut d’autant mieux que Nika n’avait plus de balles. Elle se rua à l’intérieur, entendant dehors un véritable enfer de pattes qui avançaient.

*Quel foutu cauchemar...*

Nika regarda pour la énième fois sa montre.

Dix secondes.

Les portes de l’ascenseur commencèrent lentement à se refermer.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:11
par Rinako Tetsuhiko
Ça va mal, et plus j'essaie de ne pas y penser plus je sens que ça va mal finir. J'ai réussi à prendre assez de hauteur pour planer sans trop me fatiguer. Vu d'ici toute la région est envahi par une masse grouillante et cauchemardesque. Si le commandement se doute seulement de la situation la suite n'est pas un mystère : tout le théâtre d'opération va être vitrifié. D'abord des tirs d'artillerie, puis si les communications sont rétablie des drones, des missiles guidés et tout ce qui peut voler et tirer en même temps. À peine arrivée sur le terrain j'ai déjà du me donner à fond pour retarder le carnage. Autant dire que je n'ai plus la force de fuir. Quand je toucherai le sol mon destin sera scellé.

Et le pire dans l'affaire c'est que je me suis condamnée toute seule. Mes colonnes de flammes aspirent les courants d'air chaud, et moi avec. Je dois lutter de toutes mes forces pour avancer, et je ne parviens pas à rattraper les troupes qui se replient à pied. je n'ai plus que ma volonté pour moi mais elle vacille. Si je plonge ce sera au sens propre, de plusieurs dizaines de mètres droit sur le sol sec et poussiéreux. Au moins, la chute me tuera avant les Formiens.

Je vois la colline, et les bâtiments derrière. La "zone de sûreté" est prise dans une mêlée féroce. Les troupes en pleine retraite doivent se battre pour la traverser. Je n'aurais pas la force de les suivre mais je dois quand même essayer. Je suis une Celkhane ! Je fais partie de l'élite ! Je n'ai pas le droit de renoncer ! Difficile de rester assez détendue pour vraiment faire corps avec mon environnement. Mais j'avance mine de rien. Et si en arrivant au sol je ne suis plus en état de marcher, je pourrais au moins continuer de couvrir la retraite avec mon pistolet.

Soudain un courant froid me tombe littéralement sur les épaules. Il me pousse vers le sol, me fait prendre de la vitesse. Je suis foutue... Non, je suis sauvée ! Mais ça va être coton. Je me laisse glisser, prenant de la vitesse. C'est tellement simple que je me sens conne de ne pas y avoir pensé. Ma colonne de flammes pousse l'air chaud vers le haut, logiquement l'air froid descend. Mais ces dépressions filent droit vers le sol cuit par le soleil, et une véritable marée de courants ascendants doit être en train de tout balayer. Ça monte et ça descend en vagues, je n'ai qu'à me laisser porter.

Mais justement : ça monte et ça descend. Je n'arrive à attraper la première vague qu'à trois mètres du sol. La vitesse de ma chute me catapulte en avant quand je viens surfer. Mon corps fatigué a du mal à encaisser tout ce remue-ménage, j'ai l'estomac qui fait du yo-yo. Et il y a un autre problème : l'atterrissage. J'arrive à peine à maintenir ma trajectoire. Si la vague d'air froid prend trop d'avance je n'aurai pas de soutien pour ralentir. Et ça ne va pas tarder.

J'arrive au niveau de la colline, qui est noire de monde. Entre la fatigue et la poussière je larmoie tellement que je distingue à peine une masse grouillantes aux couleurs de Tekhos. Non seulement je vais me ramasser, mais je risque aussi de blesser ou tuer beaucoup de monde. Je voudrais crier pour les prévenir mais je n'ai plus assez de souffle.

" Maintenant ! "

Soudain je suis stoppée nette. On m'attrape par la cheville et je tombe. Il faut avoir porté de très grandes échasses et s'être cassé la figure avec pour savoir ce que ça fait. Juste le temps de savoir qu'on tombe et qu'on va se casser un os, mais pas assez pour deviner lequel. Mais ça fait moins mal que prévu. Des mains me rattrapent, elles sont nombreuses. Je me retrouve au sol avec près d'une dizaine de soldats qui se relèvent. L'un d'eux Me prend par le bras et me charge sur ses épaules pour se mettre à courir. Mais il a bien fait une quinzaine de mètres quand je réalise ça, et il me fait passer à un autre.

Je profite de ce répit tout relatif pour m'essuyer les yeux. Autour de moi c'est le chaos, les soldats courent en tirant dans tous les sens. Les ailes des Hoppers vrombissent au-dessus, les cris perçants des arachnides nous menacent. Il pleut de sang et des douilles. Foutus pour foutus, certains attaquent à la grenade. Finalement on me repose au sol, mais je tiens à peine debout. Une militaire vient me soutenir d'une main sous l'épaule, et de l'autre me tient la mâchoire pour me regarder dans les yeux.

" Ça va ? Vous pouvez marcher ? "

Mon oreille interne est en pleine panique, j'ai l'impression que le monde tourne autour de moi. mais je hoche la tête. Elle passe sous mon bras pour me traîner jusqu'entre les bâtiments. Puis la foule devient trop dense pour avancer. Alors que je me dis que tout est joué ma sauveteuse me lâche pour me pousser dans les bras d'un grand gaillard. Il passe son bras dans mon dos pour m'entraîner sur quelques mètres, puis soudain il me jette au sol. Je me retourne juste à temps pour voir un jet d'acide brûlant balayer la rue, ce type et une dizaine d'autres soldats.

Je me relève tant bien que mal, tremblante de tous mes membres. Et je met difficilement un pied devant l'autre. Je vois flou, les sifflement dans mes oreilles étouffent le fracas de la bataille qui m'entoure, mettre un pied devant l'autre est une épreuve de force. Sans compter que je ne suis déjà plus qu'un fantôme dans cette foule en panique. On me bouscule, on me pousse. je me retrouve à longer un mur sans lequel j'aurais fini au sol.

" Que Dieu leur vienne en aide ! "

Une femme brune se retourne soudain et me pousse dans un couloir. Étrangement je dois ma survie à mon piètre état. Aussi prise au piège que les autres je suis un poids mort. Plutôt que de m'abattre pour la simple raison que je suis entre eux et l'ennemi, on tire, on me pousse, on bouscule. je me fais balloter le long du couloir, talonnée par les rugissement ennemis et le tonnerre assourdissant de la fusillade. Puis soudain plus de place. Je me retrouve tassé comme une sardine en boîte.

J'arrive à jeter un regard par-dessus mon épaule. Deux portes coulissent lentement, mais elles ne font que couper le groupe compact en deux, et la deuxième moitié se fait souffler par un jet d'acide brûlant. Finalement les portes arrivent à se refermer. Mais l'attaque du tanker est arrivée jusqu'à elles. L'air confiné de l'ascenseur est chargé de vapeurs toxiques, brûlantes et de la puanteur de la chair calcinée. Je sens qu'on commence à descendre. Et soudain je me déteste. Si j'ai survécu jusque là, c'est parce que d'autre ont préféré sauver ma peau que la leur, à la force des bras. Alors que moi avec toute la puissance de ma magie, je n'ai fait que prolonger leur agonie de quelques minutes.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:11
par Tekworld Hero Team
Le plasma du tanker se chargea d’achever les derniers retardataires, et le monte-charge commença à descendre, dans un antique grincement, guère encourageant. Le décompte était du reste arrivé à zéro. Est-ce que cela suffirait à venir à bout de cette Horde ? Nika avait envie de le croire, mais son intuition lui disait que ce ne serait pas aussi simple. En tout cas, dans la précipitation, le corps d’une demi-portion avait atterri entre ses bras. Une naine aux longs cheveux roses, à moitié à poil, qui ne devait pas dépasser les 160 centimètres, à vue d’œil. Nika la tint entre ses bras en fronçant les sourcils.

« Toi, ma belle, tu as du te tromper de régiment...
- C’est une Celkhane ! lâcha un soldat terrorisé. Elle nous a sauvé ! »

Nika fronça les sourcils. La magicienne qu’elle avait aperçue tantôt... A cause de la distance, Killer Boom n’avait pas pu voir avec précision son visage, mais, si elle était vraiment une magicienne, ça expliquait sans doute pourquoi elle avait une armure aussi... Inexistante. A moins que les Celkhanes ne soient tout simplement fauchées, mais Nika n’y croyait pas trop.

« Repose-toi, ma petite » conseilla Nika.

Le monte-charge trembla alors, et on commença à entendre les bombardements.

Bom. Bom. Bom. Bom.

Comme une espèce de sinistre musique. De la poussière leur tombait dessus. On entendait les bombes et les missiles exploser dans l’air, ou au contact du sol, par le biais de secousses et de violentes vibrations dans les murs. Des tremblements se mirent à agiter le monte-charge, et, en levant la tête, Nika put apercevoir des volutes de poussière qui tombaient. Fronçant les sourcils, elle modifia le mode de vision des lunettes. Dans ce long conduit noirâtre, il était difficile de voir à plus de quelques mètres, et elle vit ainsi une image qui lui glaça le sang. Les bombes qui s’abattaient avec rage sur la région ne négligeaient pas cette ancienne usine, et le sommet de la cage était victime également des bombes. Les câbles allaient lâcher ! D’énormes lézardes, de profondes crevasses, se dessinaient dans le béton, et des blocs de béton ne tardèrent pas à tomber vers le monte-charge.

Redemption fit un bond de côté, évitant ainsi un bloc de pierre qui s’écrasa sur le monte-charge, faisant trembler ce dernier, mais d’autres continuaient à tomber. Ils étaient faits comme des rats, et, alors que Nika s’attendait à ce que le monte-charge s’effondre, les rochers explosèrent soudain au contact d’une espèce de bouclier translucide. Comme si un sort de protection venait d’être ouvert.

« Vous avez bien des talents, Recon ! » nota Ashley.

Recon avait levé les mains. Des mains qui scintillaient, signe d’une activité magique intense. Recon tourna sa tête vers Rinako, et lui adressa un léger sourire.

« La magie n’est pas l’apanage exclusif des Celkhanes, Lieutenant. »

Les câbles se rompirent, et le monte-charge se mit à descendre bien plus rapidement. Il n’y avait, fort heureusement, que dans les films qu’un ascenseur pouvait tomber comme une pierre. Des freins de sécurité se mirent en place, raclant contre la paroi, produisant des myriades d’étincelles, mais parvenant à ralentir la chute du monte-charge, le ralentissant en tout cas suffisamment pour éviter de s’écraser avec force contre le sol. Il descendit néanmoins assez rapidement pour renverser l’équilibre de tous ses passagers, sauf de ceux qui réussirent à s’accrocher aux grilles entourant ce dernier.

Après une descente qui avait pu sembler interminable, le monte-charge arrêta sa course. Un soldat vomit dans un coin, et les grilles s’ouvrirent. Des voix se mirent à résonner :

« Que tous les blessés se rendent sans plus tarder à l’infirmerie ! Que tous les validés se rendent au mess ! Lieutenant ! Vous irez immédiatement au centre de commande ! Remuez-vous le fion, bande de tapettes ! »

C’était une voix de femme, mais qui ébranlait sérieusement le mythe de la doucereuse voix féminine. Forte et tranchante, elle avait l’air d’appartenir à une autre poissonnière en puissance. Les soldats entreprirent toutefois de se relever, et Nika vit alors le dos de Rinako, qui était strié ici et là de quelques hématomes et ecchymoses. Utiliser la magie, surtout la magie de Feu et du Vent, c’était une arme à double tranchant, si personne n’était là pour vous protéger. Nika avait également quelques blessures résultant de ses péripéties pour allumer l’alarme.

Ashley Williams s’écarta en compagnie de Recon, et Nika aida Rinako à se redresser.

« Viens avec moi, petite... »

Difficile pour Nika de croire qu’une si jeune femme, qui avait l’air d’être une adolescente, avait pu participer au chaos qui avait lieu là-dessus... La majorité celkhane devait probablement être l’une des plus basses de tout Terra. Sortant de l’ascenseur, et tenant fermement la main de Rinako, Killer Boom écarta plusieurs soldats, et suivit le chemin vers l’infirmerie. Comme on pouvait s’y attendre, cette dernière était bondée, et il y avait des blessés qui étaient dans un état bien plus sérieux que Nika ou Rinako : des mutilés, des types qui pissaient le sang. Aucun infirmier ne vient même s’occuper des deux femmes, et Nika s’empara donc, dans un coin, d’un flacon.

« Je ne sais pas pour toi, mais cet endroit me donne envie de vomir... »

Ça hurlait partout, on entendait des alarmes, des gens qui bougeaient à droite et à gauche, des opérations chirurgicales rapides. Une espèce de chaos général qui conduisit Nika au mess. C’était le réfectoire du bunker, un coin éclairé, avec des tables, de nombreux soldats, et un écran plasma géant contre le mur, où on voyait des images satellites. Nika s’assit sur un banc, et commença à ouvrir le flacon, qui contenait un produit qu’elle promena sur le dos de Rinako.

« Je vais soigner tes blessures... »

Tandis qu’elle s’exécutait, les soldats regardaient en direct un impressionnant bombardement. Les médias s’en donnaient à cœur joie, et un hélicoptère survolait la zone... Ou, du moins, le prétendait. Il se trouvait en réalité dans les hauteurs, au-dessus du camp militaire principal, et filmait avec une caméra disposant d’un puissant zoom une espèce de gros nuage orangé. Des traits lumineux filaient depuis les montagnes et les falaises en continu, transformant toute la région en une espèce de succursale de l’Enfer. Des images aussi belles que terrifiantes, envoûtantes et mortelles, défilaient devant les yeux :

Image


Dissimulés sous des espèces de toiles, les canonniers étaient ainsi protégés du sable, ou d’éventuelles attaques, tandis que les innombrables canons transformaient, sous les applaudissements des soldats, la zone en antichambre de l’Enfer.

« Alors, dis-moi, petite... Qu’est-ce qu’une jeune femme comme toi fait sur un champ de bataille ? Ta place devrait être... Hum... A cette heure-là, tu devrais être dans un lit, entre deux femmes que tu ne connais pas, et avec une cuite monumentale dans la tête... Ce que font tous les jeunes, normalement. »

La curiosité de Killer Boom avait bien des explications. Rinako, pour commencer, était mignonne. Et la nature humaine était naturellement attirée par ce qui était beau. Pour poursuivre, elle était aussi une redoutable magicienne, et Nika était naturellement attirée par ce qui était puissant. Pour conclure, elle était une Celkhane, et Nika savait que sa sœur, Ryouka, adorait ce peuple. Nika avait l’occasion de discuter avec une autochtone ; c’était une occasion qu’il ne fallait pas rater !

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:11
par Rinako Tetsuhiko
La descente est un véritable supplice. La fumée a beau s'élever je sens que mon petit déjeuner veut revoir l'air libre. J'ai trop donné trop vite, mais avais-je le choix ? Je n'aurais pas atteint cet ascenseur, ni cette femme qui me tient dans ses bras. Je ne répond même pas quand elle me charrie un peu, par contre je veux bien me reposer. Le problème c'est que j'ai bien cru mourir crashé il n'y a pas si longtemps, être sur une grille de métal surchargé qui descend sous un bombardement ne me réussit pas. Et les endroits clos ne sont pas ma tasse de thé. Pas de terre, trop peu d'air pour faire du feu. Je me sens vraiment toute nue.

Mais je serre les dents sur la nausée qui me vient, malgré les tremblement le tonnerre qui se déchaîne là-haut. la cage d'ascenseur commence même à s'effondrer sur nous. Heureusement je ne suis pas la seule à posséder des dons.

" La magie n’est pas l’apanage exclusif des Celkhanes, Lieutenant. "

Je m'efforce de répondre à son sourire, qui me rassure un peu. Quand les câbles finissent par lâcher je ne peux pas retenir un sursaut paniqué. Je lève les bras pour agripper la femme qui le soutient pendant une seconde. Je les rabaisse en même temps que la tête, un peu gênée de ma réaction. Et quand je relève les yeux vers son visage, ça ne m'aide pas à faire passer cette dernière décharge d'adrénaline. Malgré les circonstances, ou peut-être à cause d'elles, être dans les bras de cette beauté me donne un agréable frisson.

Au moins ça m'a donné un coup de fouet, assez pour que je me prive de mon appui. Quand le monte charge s'arrête brutalement à destination, nous secouant assez pour élever un nuage de poussière de sable et de gravats, je m'écarte d'elle. On ne m'a que trop soutenue, et ça : j'ai vraiment du mal à le digérer. Au moins on peut souffler. À peine sortie je me trouve un mur pour laisser la cohue se dérouler tranquillement. J'ai juste besoin de me reposer un peu, et surtout de boire. Sous le soleil, la magie du feu : ça donne encore plus soif.

Ma "baby-sitter" revient me chercher, et je la suis sans discuter. L'infirmerie est une vrai boucherie, ce qui est raccord avec ce qui se passait là-haut. C'est une chose d'avoir vu les films et les photos, d'avoir lu les rapport et appris les bases de la médecine. C'est la même chose d'avoir déjà tué et vu des morts au combat, même si pour moi l'expérience est encore récente et ne concerne que des ennemis. Mais c'est une toute autre de chose de voir un tel carnage, d'être coincé au milieu aussi inutile que choqué. Je me le dis et je ne m'en cache : ça aurait pu être moi, et ça me colle une trouille monstrueuse.

" Je ne sais pas pour toi, mais cet endroit me donne envie de vomir...
- Si je vomis je vais être encore plus mal. "

je n'ai pas beaucoup desserré les dents pour dire ça. En plus de l'odeur, des bruits, des cris, et de la tension du spectacle macabre, il y a mon petit tour de force de tout à l'heure. Si j'ai quelque chose dans l'estomac ça doit y rester. On est peut-être pas sortis d'affaire, je ne peux pas gaspiller mon énergie aussi bêtement. Finalement on s'en va, avec de quoi s'occuper un peu de nos blessures. J'attrape une gourde au passage avant d'arriver au mess. De la boucherie je passe au salon, où tout le monde est assis devant la télé. Ça discute, ça commente et ça réagit. D'après les images la Horde prend cher, mais pas encore assez à mon goût.

Je trouve une place pour m'asseoir sur une pile de cantines. Ça et là des groupes de soldats partagent une cigarette. Deux mètres devant moi une homme et une femme sont assis dos à dos, à même le sol, endormis, le fusil posé en travers des cuisses. Le balle soldate passe dans mon dos pour s'occuper de mes petits bobos.

" Alors, dis-moi, petite... Qu’est-ce qu’une jeune femme comme toi fait sur un champ de bataille ? Ta place devrait être... Hum... A cette heure-là, tu devrais être dans un lit, entre deux femmes que tu ne connais pas, et avec une cuite monumentale dans la tête... Ce que font tous les jeunes, normalement.
- Je fais mon devoir. "

Un peu sec pour quelqu'un qui est en train de me soigner, d'autant qu'elle a plus l'air de vouloir me changer les idées que vraiment me rabaisser. Mais difficile de trouver une juste de milieu dans ma condition. J'ai l'air beaucoup trop faible et fragile, je dois me montrer forte et dure à outrance pour qu'on arrête de me voir comme une gamine. Il n'y a que les autres magiciennes Celkhane qui peuvent comprendre ça. Elles aussi ont du faire leurs preuves malgré l'un des entraînements les plus précis et éprouvants des armées modernes. Mais c'est le jeu, et on sera bien obligé de remonter à un moment ou un autre. Rien ne dit que la Horde ne remettra pas le couvert à ce moment.

" J'ai jamais pris une cuite. "

Pas que ça à faire ! Ou plutôt pas le temps. Et pour les deux femmes non plus. Je dois dire que cette partie là m'a agacée, et gênée. Mais je préfère ne pas suivre sur ce sujet.

" J'ai un don pour la magie, un don rare... Quand une fille comme moi est repérée à Caelestis, elle est immédiatement prise en charge sur les ordres du Conseil... Pour exploiter au mieux notre potentiel, on doit commencer à s'entraîner très jeune... Comme on est destinées à rejoindre l'armée, on fait nos classes par la même occasion... Et on entre en service actif dès qu'on est jugées prête. "

Devant moi, sur le grand écran, des troupes sont en mouvements. Une percée qui se prépare pour venir nous sauver ? Ou un simple renforcement du périmètre pendant que les bestioles sont bloquées par l'artillerie ? La stratégie de notre commandement opposée à la force brute des Formiens. Les décisions doivent être rapide, mais elles sont toujours lourdes de conséquences. Et les conséquences, ces grosses têtes qui nous gouvernent en connaissent un rayon. J'arrive au moins à sourire de ça, même si c'est plutôt ironique.

" On est des magicienne militaires... Quand on se tourne les pouces trop longtemps on peut devenir dangereuses. "

C'est du moins ce que certaines se disent, et la raison pour laquelle on nous envoie au feu le plus vite possible. Ça peut paraître assez parano de la part de notre gouvernement, voir carrément lâche. D'un autre côté nous sommes des atouts stratégiques inestimables. Et je ne veux même pas imaginer une autre vie. Je suis utile, j'ai un but, des gens dépendent de moi et je dépend d'eux. Face à l'ennemi il n'y a pas d'étrangers, on l'a tous prouvé aujourd'hui et ça m'a sauvée.

Pas d'étrangers, et parfois un peu de temps pour faire connaissance. Quand ma compagne a enfin fini de me masser le dos et de penser mes égratignures, je me lève et me retourner vers elle. Je lève les yeux vers ses lunettes de soleil, d'ailleurs pas très règlementaires, et lui tend la main.

" Sergent Yukimitsu Rinako. "

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:12
par Tekworld Hero Team
« Je fais mon devoir. »

Cette assertion arracha aux lèvres de Nika un sourire amusé. Le devoir... Ce qu’on pouvait faire au nom du devoir ! Un bien grand mot, dans la bouche d’une si petite femme. Sans rien dire, Nika continua à caresser son dos. Elle avait une peau très fine, très douce, très chaude. Nika promenait ses mains sur les blessures. Ça devait être bien moins agréable qu’un câlin, mais c’était nécessaire. La magicienne avoua ensuite n’avoir jamais pris une cuite... C’était ce qui s’appelle inverser les rôles.

« Il faudra donc que je te forme pour ça... » plaisanta Killer Boom.

Le devoir était visiblement l’obsession de Rinako. Une soldate parfaite, presque une fanatique. Dommage... Elle avait de si beaux cheveux... Et un corps très agréable. La Celkhane lui expliqua alors pourquoi elle était si jeune. En gros, Caelestis entraînait sur le volet les mages, ce qui pouvait se comprendre. Quand on associait la technologie uatéenne et la magie terrane, le résultat pouvait être sensationnel. Rinako devait être une sorte de prodige, qui, outre discuter, regardait également le grand écran. On voyait des troupes se déplacer au sein du QG, tandis qu’une journaliste hurlait dans le champ de la caméra :

« ... Les bombes tombent en continu sans relâche ! C’est assourdissant ! La poussière est si forte qu’elle s’insinue même dans le campement ! Vous pouvez voir les soldates uatéennes qui se préparent à prendre possession du champ de bataille une fois que l’artillerie et l’aviation auront cessé leurs tirs. Là, comme vous pouvez le voir, les bombardiers uatéens se tiennent prêts à décoller pour bombarder le secteur après les canons. Le haut commandement ne veut rien négliger ! »

Ce fut tout ce que Nika réussit à capter, car Rinako, rétablie, s’était retournée, et se présenta. Nika hocha la tête, et lui répondit avec un léger sourire :

« Nika Spänje. »

Elle omit volontairement de présenter son grade, car, après tout, elle n’était pas vraiment une soldate. Elle lui fit un autre sourire charmant, et lâcha tout de go :

« Quand tout ça sera terminé, Rinako, je t’offrirai ta première cuite ! En attendant, sois prudente. Je suis sûre que tu meures d’envie d’épater les Tekhans, mais tu n’as pas une peau en acier. Et il serait regrettable qu’une si belle femme finisse estropiée. »

Réalisant qu’elle était un brin maternel, Nika se redressa alors. La bataille était terminée. Pour elle, du moins. Une fois que les bombardements auront cessé, d’autres troupes prendront d’assaut les plaines. Des Tekhanes endurcies, et non ces piètres soldats terrorisés. Quant à elle, elle n’était pas venue pour suivre une formation militaire, et ce même si elle avait la chance de discuter avec une Celkhane. Rinako n’aurait toutefois pas le temps de s’ennuyer, car plusieurs soldats tekhans vinrent la féliciter.

« Vous m’avez sauvé ! Je ne pourrais jamais assez vous remercier !
- Nous vous recommanderons pour la Silver Star ! »

Nika s’écarta. Elle n’était pas une militaire, et voir une jeune femme soldate, pour être franche, ça l’écœurait. Même si elle était talentueuse, une femme aussi jeune ne devait pas risquer sa vie ainsi.

*Je ne suis vraiment pas faite pour la vie militaire... Et cet uniforme m’étouffe, d’ailleurs...*

Nika s’isola dans les couloirs du dortoir, et, s’assurant qu’elle était seule, elle se déshabilla. Elle tira sur la longue fermeture Éclair de sa combinaison, et l’ôta. Sous cette dernière, Killer Boom ne portait pas des sous-vêtements, mais ses vêtements civils. Elle se sentit donc naturellement bien mieux en se séparant de cette combinaison infâme. Elle entra alors en contact avec le centre de contrôle, caressant pour cela ses branches complexes, pressant certaines fibres pour envoyer un contact radio. Les joies de la technologie... Sur l’écran de ses lunettes, plusieurs inscriptions ne tardèrent pas à se former : «
CONNEXION EN COURS... ». Une phrase plutôt encourageante. On se trouvait après tout dans un bunker, mais l’endroit avait été aménagé, avec des câbles qui filaient le long de la roche pour rejoindre des bornes et autres satellites.

« Je crois que tu as le don de m’appeler dans les situations les plus délicates, ma chère sœur... » lâcha la voix de Ryouka dans ses oreilles.

Nika se tenait alors dans un dortoir, et sourit lentement, avant de répondre :

« Je t’ai encore dérangé dans la douche ?
- Non... Mais ça restait malgré tout intime. Enfin, j’imagine que tu ne me contactes pas pour savoir ce que je fais de mes journées.
- Ce serait passionnant, j’en conviens, mais j’ai d’autres priorités. Nos suppositions étaient exactes. Cette Horde n’est pas comme les autres.
- Ah ? Comment ça ? demanda Ryouka après un petit moment, signe qu’elle devait boire quelque chose.
- Normalement, les Hordes formiennes sortent de la Fourmillière pour faire le plein de jeunes femmes. Ils massacrent les hommes, mais capturent les femmes, afin qu’elles s’accouplent avec des dizaines de Formiens pour que leur Fourmillière grossisse. Cette Horde-ci a au moins fait preuve d’un peu d’égalité. Elle massacrait tout le monde, hommes comme femmes.
- Curieux, en effet... Leur Annexien est peut-être un cinglé fanatique. Ça existe aussi, chez les Formiens...
- Peut-être... Mais j’en doute. C’est une Horde très puissante, Brain’, et je ne crois pas que...
- Vu ce que les images montrent à la télé, je crois qu’on peut employer le passé pour désigner cette Horde, non ?
- Justement, non. Je les ai vus. Ils étaient organisés. S’ils étaient simplement motivés par la rage et la fureur, ils n’auraient pas essayé de nous couper toute voie de retraite. Ils cherchaient à nous massacrer, mais le faisaient de manière méthodique. Le haut commandement tekhan affirme que ce ne sont qu’une attaque de bêtes formiennes enragées, mais je crois qu’il y a quelque-chose d’autre là-dessous.
- Et tu crois qu’ils le savent ? Ou elles, plutôt...
- Redemption est en train d’essayer d’obtenir des informations supplémentaires, mais ça ne t’empêche pas de faire des recherches, toi aussi, non ?
- Bien sûr, mais je ne crois pas qu’on trouvera grand-chose... »

Nika haussa les épaules, et, avant de fermer la communication, lâcha :

« Ah, au fait... Il y a une Celkhane parmi nous. Mignonne comme tout.
- Ce n’est pas étonnant, tu sais. Caelestis est très proche de Uatis, et ils ont des programmes militaires communs qui...
- Elle a seize ans, elle se déplace avec une culotte et des bottes, et est une puissante magicienne. Et, comme je sais que tu adores les Celkhanes, essaie de me trouver quelques informations sur elle. Vu que tu as réussi à nous obtenir de faux papiers pour faire de moi et de Redemption des soldates, j’imagine que ce ne sera pas trop dur d’obtenir le curriculum vitae de cette petite poupée.
- Et cette perle a un nom ?
- Rinako Yukimitsu. Elle te plairait ; elle est aussi timide que ton chat.
- Je me débrouille pour te trouver tout ça. Recontacte-moi dès que tu pourras. »

Fin de transmission.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:12
par Rinako Tetsuhiko
Nika Spänje. Elle ne précise pas son grade, ce que je trouve plutôt cavalier de sa part maintenant qu'elle connaît le mien. Mais elle n'est pas Celkhane, sa chaîne de commandement n'est pas la mienne. En revanche, même avec cette excuse ce qu'elle dit ensuite me fige de surprise, et de gêne. Elle pourrait être ma supérieure que ça ne l'autoriserait pas à m'appeler par mon prénom. Maintenant que j'y pense ça ne l'autorise pas non plus à me tutoyer comme elle le fait depuis le début. D'accord nous venons de frôler la mort, tous autant que nous sommes dans ce bunker. Et j'ai l'habitude qu'on me parle comme à une gamine. Mais il y a des limites au laisser aller ! Je suis quand même sous-officier ! Et le peu de terrain que j'ai fait jusqu'ici prouve que je n'ai pas volé mon grade !

La seule chose qui m'empêche de lui envoyer tout ça à la figure c'est son compliment. Depuis des années je fais l'impasse sur mes permissions, je me suis toujours efforcé d'être une soldate au lieu de la jeune fille que j'étais et la jeune femme que je suis devenue. Je n'ai pas l'habitude qu'une inconnue me parle aussi franchement, surtout une inconnue aussi belle et confiante dans une situation pareille. Et je n'ai pas le temps de lui répondre que des soldats et soldates viennent se regrouper autour de moi pour me remercier. Nika Spänje en profite pour s'esquiver. Je suis tellement sollicitée que je ne peux pas voir dans quelle direction elle s'en va.

" Vous m’avez sauvé ! Je ne pourrais jamais assez vous remercier !
- C'était rien je...
- Nous vous recommanderons pour la Silver Star !
- Non, ne... "

Et ça continue. Deux, puis quatre, puis huit. Bientôt je me retrouve cernée par des hommes et des femmes qui jouent des coudes pour m'atteindre et me remercier. Ils sont vite obligés de crier pour couvrir les commentaires des journalistes et les voix des autres. J'ose à peine élever la voix en m'efforçant de sourire mais on ne me laisse pas le temps d'en placer une. Ça me fait paniquer. Après les monstrueux efforts physiques et psychique que j'ai du fournir mon instinct prend cette attroupement pour une nouvelle agression. Il n'y a vraiment pas de quoi me remercier. Combien m'ont portés alors que je ne tenais plus sur mes jambes ? Combien m'ont pousser à l'écart au lieu d'esquiver la mort ? Il se trouve que j'ai des pouvoirs magiques et que j'ai pu m'en servir pour couvrir les autres, la différence s'arrête là.

Mais pas moyen de leur expliquer. Et tout ses gens qui se pressent autour de moi n'arrangent pas mes angoisses. On est dans un souterrain, je ne sais combien de mètres sous la surface. Je viens d'une île volante, les tunnel me foutent une trouille bleue. Et c'est bien beau de dire que j'ai sauvé tout le monde mais si les bestioles arrivaient soudain en crevant le mur : je ne serai même pas capable de me sauver moi-même. Je ne pourrai pas faire appel à mes pouvoirs dans ce milieu clos, et même si je pouvais je ferais plus de mal chez les miens que chez l'ennemi. De toutes façons la question ne se pose pas. Je sens déjà les larmes qui roulent sur mes joue, j'ai du mal à respirer. Je vais sans doute m'évanouir d'une seconde à l'autre, ou plutôt j'espère que je vais m'évanouir, pour échapper à ce cauchemar.

" Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? "

Soudain mon horizon s'éclaircit. Tout le monde s'écarte pour laisser approcher une femme brune en combinaison de combat bleu. Elle a de la voix, et des galons de lieutenant.

" On voit entend beugler depuis le centre de commandement !
- Lieutenant Williams, c'est elle qui...
- C'est elle qui beuglait ? Vous vous foutez de moi ?
- Non, mon lieutenant. C'est la magicienne Celkhane qui a couvert le repli. "

Elle baisse son regard noir vers moi pendant une seconde. Et c'est bien le frisson qu'elle me donne qui me pousse à me redresser. Mais elle m'oublie tout aussi vite.

" Justement ! Laissez-la se reposer au lieu de lui sauter dessus ! On est guerre ! Et vous êtes des soldats ! Alors reprenez vos armes, posez vos culs dans coin et attendez les ordres ! "

Un silence hésitant plane pendant une demi-seconde, et pour le Lieutenant Williams ça semble être une demi-seconde de trop.

" Exécution ! "

Tout le monde a sursauté, même moi, et je panique toujours autant. Moi j'ai ma seule arme à la ceinture, je reste plantée comme une courge sans savoir quoi faire. Le Lieutenant a l'air énervée, et c'est moi la cause de tout ce tapage. Quand je trouve enfin le courage de me retourner pour fuir vaillamment à pas de loup sa voix me retient.

" Une seconde, jeune fille. "

Je me retourne face à elle, aussi droite que possible. Son regard est déjà moins dur, mais sa façon de me détailler des pieds à la tête ne me met pas plus à l'aise. Pourtant je dois faire front, au garde à vous comme toujours.

" S-Sergent Yukimitsu ! À vos ordres, mon lieutenant !
- C'était vous la tempête de flammes ?
- Affirmatif !
- Il y a un dortoir par là. Allez vous allonger un moment, vous avez l'air d'en avoir besoin.
- Merci, mon lieutenant. "

J'ai à peine le temps de détourner la tête qu'elle me rappelle à nouveau.

" Sergent ! "

Son visage s'est encore adouci, ou du moins il n'est plus aussi dur.

" Vous avez assuré là-haut. "

De tous les remerciement et les félicitations dont je viens d'être bombardée, c'est de loin celui qui me touche le plus. Pour un peu j'en pleurerai encore. Mais c'est un luxe bien trop cher pour moi, surtout alors que la bataille n'est pas finie.

" Merci. "

Cette fois c'est elle qui se retourne la première. Je la regarde partir, distribuant au passage quelques remontrances bien senties. Des femmes comme ça je n'en connais pas beaucoup, mais je pense savoir les reconnaître. Le genre qu'on serait prêtes à suivre jusqu'en enfer, et qui seraient prête à tout pour nous en faire revenir. Elle me rappelle le lieutenant Tetsuhiko, en plus grande, plus âgée et moins glaciale de prime abord. Mais elle a raison, j'ai bien besoin de me reposer. Je lance un dernier regard à travers la pièce, pour sourire à celles et ceux qui m'ont si maladroitement remercier de mon tour de force.

Et direction le dortoir. Rien que d'y penser j'ai les yeux qui se ferment tous seuls. Je ne tombe pas de fatigue, c'est l'entraînement qui veut ça. Ne jamais manquer une occasion de manger ou de dormir, avec son arme à portée de main. Mais alors que le longe le couloir j'entends une voix qui s'échappe d'une chambrée.

" ... Essayé de nous couper toute voie de retraite. "

Cette voix... Nika ? Mais avec qui elle parle ? Et de quoi ? Je m'approche à pas feutrés pour la découvrir seule dans une chambrée. Elle discute par radio et elle a quitté sa combinaison de combat pour une tenue moins... réglementaire. Même si elle est belle et gentille, j'en sais trop peu sur elle pour ne pas suivre mon instinct. Je pose la main sur la poignée de mon pistolet, prête à dégainer. Et j'écoute.

" Ils cherchaient à nous massacrer, mais le faisaient de manière méthodique. Le haut commandement tekhan affirme que ce ne sont qu’une attaque de bêtes formiennes enragées, mais je crois qu’il y a quelque-chose d’autre là-dessous... Redemption est en train d’essayer d’obtenir des informations supplémentaires, mais ça ne t’empêche pas de faire des recherches, toi aussi, non ? "

Soudain elle hausse les épaules en se retournant. Je recule derrière la mur du couloir.

" Ah, au fait... Il y a une Celkhane parmi nous. Mignonne comme tout. "

C'est pas le moment de rougir mais plutôt de dégainer. Je fais les deux, tenant mon arme à deux mains pointée vers le sol. Je ne vois pas de qui d'autre elle pourrait parler, et très vite la question ne se pose plus.

" Elle a seize ans, elle se déplace avec une culotte et des bottes, et est une puissante magicienne. Et, comme je sais que tu adores les Celkhanes, essaie de me trouver quelques informations sur elle. Vu que tu as réussi à nous obtenir de faux papiers pour faire de moi et de Redemption des soldates, j’imagine que ce ne sera pas trop dur d’obtenir le curriculum vitae de cette petite poupée. "

Je crois que le pire dans l'histoire, c'est qu'elle ne parlerait pas différemment si elle savait que je suis là.

" Rinako Yukimitsu. Elle te plairait ; elle est aussi timide que ton chat. "

Merci bien ! Poupée, chat, à quoi d'autre elle compte me comparer ? De toutes façons j'en ai entendu assez. Je ne sais pas à qui elle communique ces données stratégique mais ce n'est certainement pas le QG. Elle a cité mon nom et surtout elle court-circuite la hiérarchie pour se renseigner sur moi. En temps normal ce serait bizarre, au beau milieu de la plus grosse excursion formienne de la décennie : c'est alarmant. Je surgis soudain en braquant mon arme droit sur elle.

" Plus un geste ! "

Je vise son ventre pour minimiser les risques de la tuer si elle me donne une raison de presser la détente. Je dois la garder en vie, parce qu'elle a un tas de choses à me dire.

" Nom, grade, ordre de mission ! Mais d'abord vous allez prendre votre arme entre le pouce et l'index, de la main gauche ! Vous allez la sortir, la tendre devant vous, et vous accroupir lentement pour la poser au sol !... Maintenant, et tout doucement. "

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:12
par Tekworld Hero Team
Après la conversation avec Ryouka, Nika comptait bien mener ses petites investigations. L’hospitalité de l’armée uatéenne était agréable, mais elle ne trouverait rien dans ce bunker, et surtout pas ce qu’elle cherchait. Ayant mis fin à cette brève communication, elle hésita une demi-seconde à prendre une cigarette, quand elle perçut du mouvement derrière elle. Nika eut à peine le temps de se retourner qu’elle vit la Celkhane aux cheveux roses, Rinako, pointer sur elle une arme.

« Plus un geste ! menaça-t-elle.
- Je ne suis qu’à moitié surprise... » répliqua Killer Boom avec un léger sourire amusé.

Rinako l’avait-elle suivi ? Ou tout ceci n’était-il qu’un simple hasard ? S’était-elle doutée de quelque chose ? Nika avait pourtant l’impression d’avoir été parfaite dans le rôle de la petite soldate, mais on ne pouvait jamais être vraiment sûre, avec des soldats... Surtout une magicienne. Nika la regarda, nullement impressionnée. Elle visait le ventre de la femme, mais Nika ne doutait pas de sa détermination. Elle était jeune. Les jeunes sont toujours des idéalistes désireux de faire leurs preuves.

« Nom, grade, ordre de mission ! Mais d'abord vous allez prendre votre arme entre le pouce et l'index, de la main gauche ! Vous allez la sortir, la tendre devant vous, et vous accroupir lentement pour la poser au sol !... Maintenant, et tout doucement. » aboya Rinako.

Même si elle avait une petite voix agréable, elle parlait sur un ton impérieux. Souriant légèrement, Nika obéit, ne voulant pas se recevoir une balle dans le ventre. Elle avança lentement sa main gauche vers sa ceinture, et prit l’arme par la crosse, la soulevant très lentement, la mettant bien en évidence devant elle. Son Desert Eagle. Elle fléchit ensuite les genoux, lentement, mais ses lunettes glissèrent alors sur son nez. Avant de les remettre, Nika veilla à relâcher son arme, et ses doigts glissèrent le long des lentilles lorsqu’elle se releva, avant de croiser les bras.

« Hum... Tu es sexy quand tu portes une arme, ma belle... Je suis Nika. Nika Spänje, comme je te l’ai dit. Quant à mon grade... Disons que c’est confidentiel. Quant à mon ordre de mission... Et bien, je suis là... Pour accomplir mon devoir, tout comme toi. »

Nika se lança alors dans une parabole, ayant toujours les bras croisés :

« Le devoir est une notion typiquement militaire, tu ne trouves pas ? Il n’y a que les militaires pour assurer avec aplomb qu’ils font ce qu’ils font ‘‘par devoir’’. Mais, tu sais, pour moi, le devoir est une notion creuse et difficile à cerner. Le devoir, c’est rendre service à son pays. Dès lors, on peut considérer que le simple boulanger qui, chaque matin, produit son pain, accomplit son ‘‘devoir’’. Que la femme qui accouche fait son ‘‘devoir’’. Partant de là, chacun fait son devoir, ce qui, finalement, revient à considérer que le devoir ne signifie rien. Tu ne penses pas ? »

L’Héroïne alla ensuite s’asseoir sur une chaise.

« Pas la peine de braquer ton arme sur moi, trésor. Tu es trop belle pour que je te frappe, et, dans un sens, j’ai besoin de toi. »

Elle tendit alors une main vers l’une de ses poches intérieures, et précisa rapidement :

« Je sors juste un paquet de cigarettes. Rassure-toi, je ne t’en proposerai pas. »

Nika sortit son paquet, l’ouvrit, et en sortit une cigarette. Technologie uatéenne aidant, elle frotta la cigarette contre le rebord du paquet, déclenchant un mécanisme incandescent qui mit feu à cette dernière. Nika inspira une bouffée, avant de lentement la recracher, et croisa les jambes.

« Il serait trop long de t’expliquer ma présence ici, Celkhane. Pour résumer, disons que je crois que cette Horde formienne dissimule quelque chose, et que quelqu’un cherche à déclencher une guerre totale entre les Formiens et les Uatéennes. Donc, tu vois, nous sommes dans le même camp, toi et moi... Et puis, ma sœur me tuerait de ses propres mains, si je faisais du mal à une Celkhane. »

Killer Boom tira une bouffée, et nota ensuite la présence d’un petit téléviseur mural sur la gauche.

« Je peux allumer la télé ? Histoire de suivre les actualités ? Et, tant que j’y suis... Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi es-tu vraiment ici ? Qu’est-ce qui t’incite à te battre ? Pression familiale ? Une ancienne petite amie qui t’a trompé ? La propagande militaire ? Pense-y, Rinako ; si ta seule raison de te battre est pour faire plaisir aux femmes qui te dirigent, alors tu n’es rien de plus qu’un vulgaire pantin qui n’hésiteront pas à te sacrifier. »

Nika parlait sur un ton dur, qui exprimait profondément son côté antimilitaire. Elle avait déjà fait partie des forces de sécurité uatéennes, et elle avait été limogée parce qu’elle choquait l’opinion publique. Dans l’échiquier militaire, les soldats n’étaient que de vulgaires pions. Personne n’était irremplaçable.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:13
par Rinako Tetsuhiko
Elle se moque de moi avec son sourire et ses grands airs. Mais je me fous bien de l'impressionner. Au moindre geste suspect ou un peu trop vif je tire, on verra bien ce qu'elle en pense. Quand elle croise les bras en me lançant du "confidentiel" au visage je reste sur le qui-vive. Quand elle dit être là par devoir je veux bien la croire. Quand elle se met à insulter l'armée et son sens du devoir j'ai bien envie de tirer juste pour qu'elle la ferme. Mais si elle dit vrai j'aurai à me justifier. Et puis tu ne le ferais pas, pas vrai maman ?

Je ne réplique pas, ni avec mon arme ni en paroles. Qu'elle pense ce qu'elle veut, je ne suis pas venue pour un débat de philosophie de comptoir. Tout ce qui m'intéresse c'est ce qu'elle est venue faire ici en usurpant un grade. Je la suis sans baisser mon arme alors qu'elle rejoint une chaise. Je me plante devant son arme, puis je m'accroupis pour la ramasser. Un vieux modèle mais je sais comment il marche.

" Pas la peine de braquer ton arme sur moi, trésor. Tu es trop belle pour que je te frappe, et, dans un sens, j’ai besoin de toi.
- Drôle de façon de demander mon aide. "

Une pression du pouce et je libère le chargeur de son gros flingue. Je le passe ensuite sous mon poignet armé, tirant le chien qui éjecte la balle et se bloque en position ouverte. Puis j'envoie l'arme déchargée sur un lit, et ma main droite rejoint la gauche. Elle n'a pas de grade, elle est juste une civile qui n'a rien à faire là. Je la laisse sortir son paquet de cigarettes et s'en allumer une.

" Il serait trop long de t’expliquer ma présence ici, Celkhane. Pour résumer, disons que je crois que cette Horde formienne dissimule quelque chose, et que quelqu’un cherche à déclencher une guerre totale entre les Formiens et les Tekhans. Donc, tu vois, nous sommes dans le même camp, toi et moi... Et puis, ma sœur me tuerait de ses propres mains, si je faisais du mal à une Celkhane. "

J'écoute et je comprends la logique. Mais je remarque autre chose. "Celkhane" ? Je ne suis déjà plus son trésor ou une mignonne petite poupée ? Quelque part ça me vexe, mais vu que je continue de la braquer je ne suis pas étonnée. Mais elle n'a pas à se plaindre. J'aurais déjà du appeler du renfort. Et son petit discours condescendant aurait bien mérité une balle dans le pied, ou dans la gorge pour être sûre qu'elle la boucle. En plus j'ai... J'ai les yeux qui piquent. Chaque fois que je cligne des paupières ma vue se brouille un peu plus. Et je commence à renifler. Il faut que je respire, que je me calme.

" Je peux allumer la télé ? Histoire de suivre les actualités ? Et, tant que j’y suis... Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi es-tu vraiment ici ? Qu’est-ce qui t’incite à te battre ? Pression familiale ? Une ancienne petite amie qui t’a trompé ? La propagande militaire ? Pense-y, Rinako ; si ta seule raison de te battre est pour faire plaisir aux femmes qui te dirigent, alors tu n’es rien de plus qu’un vulgaire pantin qui n’hésiteront pas à te sacrifier. "

Voilà qu'elle remet ça. Mais pour qui elle se prend ? Et pour qui elle me prend ? J'inspire profondément et fais un gros effort de volonté pour rengainer mon arme. Mais mieux un gros effort dicté par la moral qu'un petit effort sous le coup de la colère. Parce que je suis en colère, comme jamais je ne l'ai été dans ma vie. Les esclavagistes, les monstres, les Formiens : je peux gérer ces horreurs là. Et jusqu'ici les descendre ne m'a jamais posé de problème de conscience, ils ne méritent pas mieux.

Mais cette femme qui me débite ces horreur et traîne dans la boue ce qui représente toute ma vie : ça je n'ai jamais appris à gérer. Je serre les poings pour empêcher mon corps de bouger. Il veut danser, déchaîner le vent et les flammes sur cette sale bêcheuse. Je n'arrive pas à imaginer assez d'horreurs que je pourrais lui dire pour me défouler. Mais je n'ai envie que d'une chose : courir me trouver un coin isolé où je pourrais tranquillement fondre en larme. Mais à part ces dortoirs je ne vois pas trop où.

Si on me voit dans cet état on va venir m'assommer de tendresse. On va me traiter comme la pauvre petit gamine, qui s'est comportée admirablement comme une grande. Mais une gamine quand même, qui craque tout naturellement après tant d'émotions.

" Je ne suis pas une gamine ! "

Je suis bloquée avec elle, et je ne peux plus prendre sur moi. Je distingue à peine la silhouette assise devant moi, je sanglote presque, j'ai peur que mes jambes me lâchent. Mais je serre les poings.

" Je suis pas là pour faire plaisir ! Et personne ne va me sacrifier ! Je me suis sacrifiée en rejoignant le programme militaire ! Avec cinq ans d'avance ! Et ces cinq ans tout le monde croit que je les ai en retard ! Je me suis défoncée pendant des années pour être la meilleure ! Et je me défonce encore pour me battre avec les meilleures ! Personne m'a forcé la main ! J'ai fait tout ça parce que je le voulais ! Et je le mérite ! "

Je prends une grande inspiration et m'essuie les yeux d'un revers de la main. Je pourrais aussi lui parler de ma mère, qui est morte en faisant son devoir. De toutes les larmes que j'ai versées sur son corps tiède et ensanglanté, quand ses sœurs d'armes l'ont débarqué sur une civière. Des clous ! Je ne veux pas donner à cette harpie autre chose à salir, ni me donner une autre raison de la trouer de plomb. Et elle ne mérite pas de connaître cette histoire. Mais je ne peux pas m'empêcher de saisir ma broche, quitte à m'arracher les cheveux au passage. Je la serre dans ma main comme pour la protéger du venin de cette peste. Au moins ça m'aide à retrouver un peu de contenance.

Je fusille Spänje d'un regard noir. Je ne crie plus, ma voix est glaciale.

" Remballez vos salades et allez les servir au mess ! Là-bas tout le monde vous répondra... Et pour ma première cuite : merci, mais non merci. "

Un peu insipide sans doute. Mais à quoi bon l'insulter ? Elle répondra sans doute à tout ce que je pourrais dire. Je suis venue repousser une invasion formienne, pas me pourrir la tête à cause de cette vipère. D'ailleurs il y a aussi ça.

" Et si vous avez besoin de moi, prévenez-moi quand vous en saurez plus sur cette horde. "

Là-dessus je tourne les talons et je pars vers la porte. Tant pis si je passe pour une gamine ou une guimauve. Si je reste une minute de plus dans la même pièce qu'elle, ou si elle s'avise d'ouvrir sa grande gueule : je la flingue.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:13
par Tekworld Hero Team
La crise de colère de Rinako laissa au début Nika totalement différente, avant de l’agacer légèrement. Elle n’ajouta rien à ce que la jeune femme disait, ne se sentant nullement coupable de quoi que ce soit. Finalement, Rinako finit par partir, semblant sur le point de pleurer. Nika accueillit son départ par une calme bouffée, avant de se retourner vers l’écran. Rinako étant partie, elle monta le son, et alla récupérer son arme. Cette petite peste lui avait pris son chargeur, mais Nika avait, heureusement, des rechanges. Elle en glissa un nouveau, l’arma, mit le cran de sécurité, puis se tourna vers l’image du téléviseur, augmentant le son.

Visiblement, l’artillerie avait fini de bombarder la région, et, à bord d’un hélicoptère, une journaliste parlait de vive voix. Le champ de bataille ressemblait à un énorme nuage de poussière, et Nika s’assit sur le rebord du lit, écoutant distraitement ce que la journaliste disait :

« Comme vous pouvez le voir, l’artillerie de notre armée a totalement dévasté la zone. Et je peux vous dire que l’arrêt des canons est un soulagement pour les oreilles ! Un épais et dense nuage de poussière recouvre la zone. On ne voit pas ce qu’il y a en dessous, mais, de toute manière, on se doute déjà de ce qu’on y trouvera : des cadavres déchiquetés et pulvérisés. »

L’image revint alors sur le plateau de télévision, où une présentatrice avec un beau décolleté annonça avec un sourire aimable qu’une sénatrice était en train de parler, commentant ce qui s’était passé. L’image afficha alors immédiatement une salle de conférence. Derrière un pupitre, une élégante sénatrice avec une longue robe se mit à parler :

« Aujourd’hui, les Formiens ont lancé une nouvelle attaque contre notre population. C’est une attaque d’une particulière puissance, qui nous amène à vanter les capacités de notre système militaire défensif. Notre stratégie s’est avérée payante, en contenant cette Horde, et... »

Quelqu’un entra alors. Tournant la tête, Nika reconnut Rozalia, qui s’adossa contre le mur, lui faisant un léger sourire amusé, en la regardant fixement. Grognant, Nika coupa le son, et regarda, exaspérée, sa partenaire :

« Quoi ?!
- Je me demandais quel serait le cataclysme le plus terrible qui puisse s’abattre sur Tekworld : que Uatis se décide à attaquer Auris,, ou qu’on te clone. Je ne sais pas quel fléau serait le pire.
- Je t’emmerde », répliqua Nika en se relevant.

Quand elle avait rehaussé ses lunettes, Nika en avait profité pour ouvrir un contact radio avec Rozalia, permettant à cette dernière d’entendre l’échange entre elle et Rinako. Redemption se permettait donc de petits commentaires, et se décolla du mur, tandis que Nika jeta sur le sol sa cigarette, l’écrasant du talon, avant de sortir dans le couloir.

« J’ai réussi à surprendre les conversations au centre de commandement, commença Rozalia. Elles n’ont aucune idée de ce qui se passe. L’armée a l’air de vraiment croire que cette Horde est normale.
- L’armée tekhane n’est pas aussi naïve.
- Alors, tu proposes quoi ? »

Nika ne dit rien, s’arrêtant de marcher, avant de regarder Redemption.

« Tu sais très bien ce que nous devons faire... Entrer dans la Fourmilière, c’est là-bas qu’il se terre. »

Rozalia roula des yeux, comme si l’idée lui semblait être complètement absurde. Elle répliqua, affirmant qu’Overlord avait refusé une telle initiative, car elle présentait trop de risques. Mais Nika ne voulait rien savoir. Dans ce bunker, elles ne sauraient rien sur l’homme qui les manipulait, ou, plutôt, sur la manière de le stopper. Rozalia opta alors pour un autre angle d’attaque, revenant sur le cas de Rinako :

« On aura besoin d’elle... Ses sorts magiques sont terriblement efficaces.
- Ce serait du suicide, riposta, d’un ton catégorie, Nika. Si c’est bien lui, elle ne survivra pas à une rencontre ! Il a suffi que je la charrie un peu pour qu’elle se mette à chialer. Elle a beau se persuader d’avoir un mental d’acier, ce n’est qu’une adolescente ! Et je ne tiens pas à ce qu’elle se retourne contre nous ! »

Rozalia se contenta d’hausser les épaules :

« L’âge n’a rien à voir là-dedans. Ne te cherche pas d’excuses, Nika. Pas devant moi. Ce n’est pas lié qu’à elle. Tu n’admets pas qu’on puisse envoyer des adolescentes à la guerre, et...
- ... Et je l’admettrai toujours ! la coupa Nika.
- Le fait est que ton flingue, aussi efficace soit-il, sera inutile dans la Fourmilière, si toutefois je suis d’accord pour qu’on aille à l’intérieur. »

Nika ne trouva rien à ajouter, et Rozalia s’écarta alors.

« Tu vas où ? lui demanda Killer Boom.
- Réparer tes conneries. »

Killer Boom soupira, et choisit de se diriger vers les générateurs du bunker. Quant à Rozalia, elle n’eut aucune réelle difficulté à trouver la Celkhane, qui s’était enfermée dans une cabine. Devant la porte, Rozalia appuya sur un bouton, lui permettant de communiquer à l’intérieur de la cabine, et lâcha, sur un ton militaire :

« Sergent ? J’aimerais m’entretenir avec vous, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. »

Rozalia était généralement plus psychologue que Nika, et resta sur le pas de la porte. La cabine avait été verrouillée de l’intérieur. Il n’y avait qu’à espérer que Rinako soit en état de bien vouloir parler avec elle. Contrairement à Killer Boom, Redemption voyait avec un grand intérêt les pouvoirs magiques de la Celkhane. Infiltrer la Fourmilière était complètement suicidaire, mais, s’il fallait le faire, avoir une magicienne ne serait pas du luxe.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:19
par Rinako Tetsuhiko
Cette grande perche m'a vraiment mis les nerfs à vif. Parce qu'elle a quelques années de plus elle sait tout sur tout. Toujours pareille avec les vieilles. Ouais : vieille ! Avec un gros cul et des gros seins qui tombent ! Quand elle commencera à avoir des rides on verra bien qui c'est qui viendra se moquer de l'autre ! Et ça arrivera d'autant plus vite si elle prend des cuites : bien fait pour elle ! En attendant j'ai besoin de me défouler. J'ai beau être fatiguée mes pouvoirs doivent encore s'exprimer, c'est physique. Quand je m'énerve je dois faire un malheur sinon je part au quart de tour. Et comme la bataille n'est pas finie je garder le contrôle.

Pour commencer je remet ma broche en place. Rien ne me ferait plus de bien que d'activer l'hologramme pour voir le visage de ma mère, et entendre sa voix. Mais pas ici où on peut me surprendre à tout moment. Je me suis assez donnée en spectacle pour aujourd'hui. Vu que je suis dans un bunker il va falloir trouver un endroit bien isolé pour me défouler. Il ne manquerait plus que je me mette à ravager le matériel ou blesser des gens. Je ne tarde pas à trouver quelque chose. Une rangée de cabines à peine plus grandes que des cellules. C'est petit mais ça ira, et au moins les portes sont épaisses.

J'entre et je m'enferme. Mieux vaut que j'évite les flammes, une alerte incendie ne serait pas du plus bel effet en ce moment. Je me plante au milieu de la petite pièce. Si je me mets à danser je vais me casser quelque chose contre les murs, une fois encore je dois me faire violence. Je reste droite comme un piquet et commence à agiter les mains. Le système d'aération risque de ne pas aimer, mais il supportera le courant d'air. Ça commence déjà à souffler, doucement.

Les petits moulinets de mes mains et les notes que je semble jouer du bout des doigts ont vite de l'effet. Il ne faut que quelques minutes pour faire naître un lent tourbillon, qui accélère autour de moi. J'écarte un peu les bras pour amplifier le mouvement. Ce genre d'exercice plus mental que physique a au moins le mérite de me vider la tête. Et il me prépare aussi : en cas de blessure je ne pourrais plus danser, je n'aurais que ma volonté pour me défendre. Mon flingue aussi, mais je n'aime pas m'en remettre à une arme. Je me concentre, j'appelle et je laisse venir. l'air tournoie de plus en plus vite, bientôt ce sera une vraie petite tornade.

" Sergent ? J’aimerais m’entretenir avec vous, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. "

D'un seul coup le courant magique se disperse. Je ne vois pas d'inconvénients, mais ça risque de ne pas être réciproque. Une boule de feu dans la poire, ça compte comme inconvénient ? Je respire un grand coup alors que l'air se remet à stagner, mollement poussé par le système d'aération. Puis je me retourne pour ouvrir la porte. La femme que je découvre derrière est une grande brune, très belle. Mais rien qu'à son arc je devine qu'elle doit avoir un rapport avec Spänje.

Ça ne me rend pas des plus agréable. Avec elle non plus je n'ai pas à suivre le protocole. Je pars m'adosser au fond de la cabine, l'air renfrogné.

" Qu'est-ce que vous me voulez ? Je vous préviens, si c'est pour me faire la leçon comme votre copine : vous feriez mieux de sortir. "

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:21
par Tekworld Hero Team
La porte ne tarda pas à s’ouvrir, et Rozalia comprit rapidement que la Celkhane était de mauvais poil, et qu’elle venait d’utiliser sa magie. Rozalia n’était pas une magicienne, mais elle était plus réceptive que Nika à la magie. Elle avait, après tout, une dague magique, et un léger sourire se contenta d’éclairer son visage. Rinako avait fait connaissance avec Nika, et l’Héroïne avait été fidèle à son surnom. Ce fut donc assez sèchement que Rozalia fut accueillie :

« Qu'est-ce que vous me voulez ? Je vous préviens, si c'est pour me faire la leçon comme votre copine : vous feriez mieux de sortir. »

La leçon... Rozalia dirigeait une équipe de cinglées hystériques qui détestaient qu’on leur fasse la leçon. Elle laissait ces petits plaisirs à Overlord. Pour sa part, Redemption avait d’autres soucis en tête. Elle ne dit rien, se contentant d’entrer. Inutile de respecter le protocole militaire, mais Rozalia tint quand même à la vouvoyer, puisque Rinako l’avait vouvoyé.

« Je ne suis pas venue vous... Vous ‘‘faire la leçon’’. Disons que je suis venue en paix. »

La porte de la cabine se referma derrière elle, et elle alla s’asseoir sur un lit, regardant la jeune femme. Elle était belle, en effet, mais sa petite taille ne l’attendait pas. Rozalia se mordilla les lèvres, et mit rapidement fin à un silence qui pouvait commencer à devenir pesant, en réunissant ses idées :

« Nika et moi faisons partie d’un groupe, expliqua-t-elle. Mais je suis plus ancienne qu’elle, alors, quand on a du l’admettre, chacun des membres a du se prononcer. Au début, j’étais contre l’idée de la faire rentrer dans le groupe. Nika est... Hum... Très impulsive, ce qui explique pourquoi elle a été renvoyée de la police tekhane. Il m’a suffi de lui parler deux minutes avant d’avoir envie de lui envoyer une flèche en pleine tête. Elle est agaçante et chiante, mais c’est comme ça qu’elle exprime son amour. »

Rozalia réalisa qu’elle était en train de la défendre, ce qui était assez incroyable, mais elle n’avait pas spécialement le choix. Rinako était forte.

« Nika ne doute pas de vos capacités, mais elle est comme ça... Que ce soit avec vous, avec moi, et c’est encore pire avec sa soeur. »

Rozalia haussa les épaules, et regarda la cabine. Elle constata alors que la couverture était légèrement défaite, et que quelques livres traînaient par terre, renversés d’une bibliothèque. Se penchant, Rozalia récupéra un manuel militaire, qui reposait à côté d’un essai philosophique sur la guerre.

« La magie est forte en vous, Celkhane. Je peux la sentir. Vibrante... Permettez... »

La belle brune s’était rapprochée de Rinako, et prit doucement ses mains entre ses doigts, caressant avec le pouce les tendres paumes de la femme. Leurs regards se croisèrent alors, et Redemption se permit un léger sourire, continuant à caresser ses paumes :

« J’ai beaucoup de respect pour Caelestis, mais, à ce que je sais, l’Archipel a toujours eu du mal à bien gérer ses magiciennes potentielles... Je ne vous apprendrais rien, mais la magie est intimement liée aux émotions et aux sentiments. Pouvoir la maîtriser avec autant de talent à votre âge, Sergent, c’est admirable. Vous avez un fort potentiel magique. »

Elle se leva alors, et s’écarta de Rinako, croisant les bras, avant de lui parler à nouveau, venant, cette fois-ci, directement au vif du sujet :

« Comme Nika a du vous l’expliquer, nous pensons que les Formiens vont attaquer à nouveau. Comme vous le savez sûrement, la Fourmilière comprend de nombreuses Hordes, et chaque Horde a un chef, un Annexien. Néanmoins, il est inhabituel qu’une Horde vienne ainsi massacrer les Uatéens. Généralement, une Horde cherche juste à capturer des femmes pour se reproduire, mais pas celle-ci... Nous pensons que cet Annexien est différent des autres, ou qu’il est manipulé par quelqu’un d’autre. Même si vous avez toutes les raisons du monde de ne pas me faire confiance, Sergent... Savez-vous quelque chose à ce sujet ? Vous êtes une Celkhane puissante. Le nier serait absurde. Pourquoi le Conseil aurait-il envoyé l’une de ses plus jeunes et efficaces recrues affronter des Formiens, s’ils ne se doutaient pas de quelque chose ? Hum ? »

Rozalia ne s’attendait pas vraiment à avoir une réponse, mais elle voulait obtenir un dialogue avec Rinako. Comme Nika, elle avait le pressentiment que cette dernière leur serait indispensable.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:21
par Rinako Tetsuhiko
Elle est donc avec Spänje, mais à la fois plus formelle et plus aimable. C'est bien grâce à cette attitude que je lui laisse le bénéfice du doute et que j'écoute ses histoires. Et je veux bien admettre que la brunes aux lunettes de soleil en ait gros sur le cœur si elle a servi dans la police uatéenne. À ce qu'il paraît on peut y voir des choses vraiment horrible, qu'on doit supporter avec le poids des procédures. Chez nous, les Celkhanes, les choses sont plus simple : ordre de mission, intervention, rapport. Les horreurs auxquelles nous sommes confrontées sont celles de la guerre car nous sommes des soldates. On sauve tous ceux qu'on peu sauver, on fait les prisonniers qu'on peut, on liquide les autres. Rien à voir avec les psychopathes sanguinaires et les trafics de Metropolis, que la technologie n'a rendue que plus abominables.

Finalement Rika n'est peut-être pas si différente de nous : veut agir avant tout. Mais ça n'excuse pas sa façon de traiter tous ceux et celles qui battent sans elles. On est toutes les deux dans le même camp, et pour le coup dans le même bateau. Elle aurait pu faire effort pour être moins chiante et agaçante, même si c'est sa façon de... Je ne peux pas m'empêcher de détourner les yeux quand j'entends la grande brune parler d'amour. Et bien sûr je garde mon air énervé pour ne pas la laisser voir que ça me touche. Avec mes instructrices j'ai appris à deviner ce qui se cache sous l'armure. elles n'étaient dures que pour nous rendre dures, et nous donner plus de chances de survivre. mais elles avaient l'excuse du règlement, elle n'avaient pas le droit de s'attacher.

" Que ce soit avec vous, avec moi, et c’est encore pire avec sa soeur.
- Parce qu'il y en a une autre comme ça ? "

Une idée qui fait froid dans le dos. Mais la belle inconnu qui me parle semble déjà penser à autre chose. Elle n'est pas magicienne, ou du moins je ne l'ai pas remarqué, pourtant elle a l'air de s'y connaître. Et alors que j'aurais tordu le poignet de sa copine, je la laisse me prendre par les mains. ce contact me fait frissonner, mais pas autant que son regard quand je lève les yeux. Je n'ai pas l'habitude d'une telle proximité avec une inconnue. Une part de mois s'en méfie comme de la peste, mais une autre se raccroche désespérément au réconfort qu'elle m'apporte.

Je lui donne au moins raison sur un point : Caelestis a encore beaucoup de mal avec les magiciennes, surtout celles qui sont aussi douées que moi. Nos émotions sont notre plus grande force, mais elles peuvent coûter cher. L'amour, la haine, le bonheur, la tristesse et tout le reste : ce qui nourri nos pouvoir menace de nous rendre folles à la longue. Et le soutien psychologique ne fait que nous rendre plus instables en cherchant à nous brider. C'est pour ça que je danse au lieu de m'en remettre à ma seule volonté. Je devrais répondre, sans doute la contredire ne serait-ce que par principe, mais je n'y arrive pas.

Quand elle lâche mes mains un nouveau frisson me prends, comme si un coup de vent glacé avait surgit de nulle part. Mais je me ressaisis pour écouter ce qu'elle a encore à me dire. je savais déjà que les Hordes étaient nombreuses, et qu'elles avaient chacune leur tête pensante. Que celle-ci soit différente je l'ai logiquement deviné. Mais qu'un Annexien puisse être sous le contrôle d'une autre créature, hormis le légendaire et peut-être inexistant Overmind, ça c'est nouveau. Et ça fait presque aussi peur que d'imaginer une deuxième Nika. Comme elle me le dit je n'ai aucune raison de me fier à elle, mais s'il y a la moindre chance que quelqu'un fasse oublier leurs plans aux Formiens je n'ai pas le choix.

" Savez-vous quelque chose à ce sujet ? Vous êtes une Celkhane puissante. Le nier serait absurde. Pourquoi le Conseil aurait-il envoyé l’une de ses plus jeunes et efficaces recrues affronter des Formiens, s’ils ne se doutaient pas de quelque chose ? Hum ? "

À mon tour de parler. Je prend quand même une seconde pour respirer, et oublier un peu ce que j'ai ressenti quand elle m'a touchée. Je redevenir la soldate dont elles ont besoin.

" Le Conseil ne m'a pas envoyée. Il y a eu une alerte générale et j'ai sauté dans le premier transport en partance. "

Je me décolle du mur. Maintenant que j'y pense j'aurais peut-être dû attendre. Mais personne ne m'a contacté alors que dans ce bunker les communications ne sont pas un problème.

" Si j'avais été envoyée je ne serais pas venue seule. Et on aurait peut-être pu renverser la tendance là-haut. "

Ça peut paraître arrogant mais ce n'est pas impossible. Toutes réunies, avec nos équipes et nos vaisseaux, nous valons bien mieux qu'un pilonnage d'artillerie. Bien sûr la bataille n'aurait rien eu d'une balade de santé. J'évite de regarder la grande brune en face de peur de me mettre à rougir. c'est vrai qu'elle est belle, et je me rend compte qu'elle a réussi à me calmer.

" Je suis d'accord avec vous : je n'ai aucune raison de vous faire confiance. Mais si quelqu'un peut changer les habitudes de Formiens j'ai toutes les raisons de lui barrer la route. S'il peut faire sortir une horde pour faire un carnage, qu'est-ce qui l'empêche de recommencer ? Et d'en envoyer plus d'une ? Alors je suis avec vous, mais à deux conditions. "

Je pourrais sans doute pousser un peu plus, mais en tant que soldate je dois faire avec le minimum.

" Dites à Spänje que si elle recommence à me rabaisser lui crame les cheveux... Et... "

Je devrais pas être gênée de le demander mais c'est plus fort que moi. J'ai beau être jeune je ne suis pas naïve : quand quelqu'un me rend toute chose je sais ce que ça cache. Ce n'est ni le lieu ni le moment de penser à ça, donc je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Pourtant ma question n'a rien de spécial, elle est même d'une banalité affligeante.

" Comment vous vous appelez ? "

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:22
par Tekworld Hero Team
Ce fut au tour de la Celkhane de parler. Elle avait beau tenter de dissimuler son trouble, Rozalia n’était pas née de la dernière pluie. Quand on était à la tête des Héroïnes, on savait percevoir les émotions des autres, et Rinako, après tout, était jeune. Elle était troublée, et lui expliqua qu’elle avait agi sur sa propre initiative, confirmant qu’elle était brave... Ou « inconsciente », aurait dit Nika. Rozalia retourna s’asseoir. La perspective d’avoir affaire à quelqu’un capable de contrôler un Annexien inquiétait énormément Rinako, car cela suggérait que cette personne pouvait corrompre d’autres Annexiens. Toutefois, pour Rozalia, rien ne prouvait qu’on avait affaire à ce scénario. C’était la théorie de Nika, mais elle avait suffisamment inquiété Overlord pour que cette dernière décide d’envoyer les deux enquêter.

*Pour le moment, rien ne vient corroborer la théorie de Nika... Un Annexien un peu plus fanatique que les autres, c’est pour l’heure plus crédible que ses hypothèses...*

Rinako voulait bien se joindre à elles, mais y joignait deux conditions. Les deux firent sourire Rozalia, qui se releva de la couchette. Elle ne tarda pas à lui répondre, n’ayant aucune raison de lui cacher la vérité.

« Rozalia. Quant à Nika, je ne peux rien te promettre. Elle est du genre incontrôlable, mais je pense qu’elle a compris que tu n’aimais pas qu’on te considère comme une gamine. »

Rozalia tendit ensuite sa main vers la Celkhane, comme pour l’inviter à la serrer.

« Partenaires ? »

Après cet échange, Rozalia retourna s’asseoir sur la couchette, plongée dans ses pensées. Elle repensa alors à une remarque de Rinako, et enchaîna :

« Au fait... La sœur de Nika n’a rien à voir avec elle. A vrai dire, je crois que tu l’adorerais... Mais nous avons effectivement dans l’équipe une femme qui est pire qu’elle. »

C’était Striker, qui, fort heureusement, n’était pas là. Mettre Nika et Rozalia ensemble sur une même mission était suicidaire. Autant que faire se peut, il fallait les séparer. De plus, Rozalia était une ancienne raider qui était recherchée à Uatis, ce qui l’excluait de la plupart des missions ayant lieu sur le territoire uatéen. Rozalia sortit de la cabine, indiquant à Rinako qu’elle se rendait au mess, afin d’en savoir plus sur l’état des opérations. Elle avait un mauvais pressentiment, l’impression que les Formiens n’allaient pas tarder à débarquer à nouveau en masse.

Dans le mess, l’ambiance était un peu plus calme, et il y eut une salve d’applaudissements quand la fumée se dissipa suffisamment pour voir un champ de ruines et de désolation. D’énormes cratères décoraient le sol, et des carcasses de nombreux Formiens gisaient par terre. Des pattes éclatées, des corps massacrés et pulvérisés. La caméra survolait le champ de bataille, et les soldats étaient réjouis, tandis que la journaliste commentait.

« Est-ce la fin de cette Horde ? Tout porte à le croire, en tout cas. C’est une véritable hécatombe ; l’artillerie n’a laissé aucun espoir à la Horde, qui a manifestement été annihilée sur place. »

Rozalia était légèrement plus sceptique quant à cette affirmation. Elle resta debout, bras croisés, et envisagea de s’adresser à Nika. Elle se demandait ce que cette dernière faisait, espérant surtout qu’elle ne ferait aucune autre bêtise. Redemption attendit que Rinako la rejoigne pour lui parler :

« Je crois que... »

Et ce fut à cet instant que les lumières se coupèrent, et que l’écran se tut, plongeant la pièce dans le noir, avant que le générateur de secours ne s’allume. Quelques faibles lumières vinrent éclairer le plafond, avant qu’une lumière rouge blafarde ne se mette à clignoter furieusement.

« Alerte de sécurité ! crachota une voix métallique. Brèche des murs dans le secteur 7. Alerte de sécurité ! Brèche des murs dans le secteur 7. Intrusion repérée ! »

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:22
par Rinako Tetsuhiko
" Partenaires ? "

Je baisse les yeux vers sa main avant de la serrer, relevant un regard décidé. Rozalia semble satisfaite avant d'aller s'asseoir sur la couchette. Je reste plantée au milieu de la petite pièce. Je veux bien croire que la sœur de Nika soit plus sympa, ça n'a rien de franchement difficile. Quant à l'adorer ce sera pour le jour où je la rencontrerai, si ce jour arrive. Pour le moment rien ne garantie qu'on va survivre, et la possibilité invraisemblable d'une intelligence capable de détourner les Formiens ne compte pas dans la colonne des "pour". J'espère qu'elles se trompent et que l'Annexien de cette horde est seulement plus sanguinaire que les autres. Ça reste grave, mais ce n'est pas tellement pire que d'habitude.

Soudain Rozalia semble troublée, et je le suis aussi. Quelque chose me gêne qui n'a rien à voir avec sa présence. Où je commence simplement à me dire que tout est calme depuis trop longtemps ? Je la suis hors de la cabine mais elle marche trop vite pour moi. J'arrive au mess juste à temps pour saisir les propos rassurants de la journaliste. Je retrouve Rozalia les bras croisés, toujours aussi préoccupée.

" Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je crois que... "

Soudain tout le mess se retrouve plongé dans l'es ténèbres. Par réflexe ma main droite file sur la poignée de mon pistolet, et la gauche se lève pour s'embraser et apporter un peu de lumière. Mais j'étouffe les flammes en refermant le poing au bout d'une seconde, quand le générateur de secours se met en marche.

" Alerte de sécurité ! Brèche des murs dans le secteur 7. Alerte de sécurité ! Brèche des murs dans le secteur 7. Intrusion repérée ! "

Tout le monde saute sur son arme, les sections se reforment et certaines filent déjà dans les couloirs. La voilà cette sensation dérangeante : les bestioles approchaient. Et comme il n'y a que du béton armé autour de moi je ne les ai pas senties venir à travers la terre. À peine le temps de souffler et on tombe de Charybde en Scylla. Le monte-charge est foutu, si l'ennemi arrive jusqu'à cet endroit on sera tous piégés. Il doit bien y avoir d'autres sorties mais j'ignore où elles sont. J'espère que Rozalia les connaît, en tous cas je ne compte pas la lâcher d'une semelle.

Très vite des coups de feu se font entendre dans les couloirs. Les échos des cris et de la fusillade arrivent déjà jusqu'ici, mais les soldats ne se découragent pas pour autant. Ils se massent dans les couloirs, près à en découdre. Au milieu d'une telle foule mes pouvoirs seraient trop dangereux à utiliser, et mon pistolet ne serait pas d'un grand secours. J'imagine que l'arc de Rozalia non plus ne se prête pas à ce genre d'affrontement.

" Qu'est-ce qu'on fait ? "

Je me sens bien conne de demander ça, même si je suis plus énervée que paniquée.

Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)

Posté : 14 sept. 2024 15:22
par Maturin
Avaient-ils peur ? Avaient-ils senti la terreur les envahir quand ils avaient vu les feux de l’Enfer leur tomber dessus ? Quand les chasseurs étaient devenus les proies ? Quand la mort leur était tombée dessus sans leur laisser une seule chance de répit ? La réponse était simple. Ils ignoraient la peur, tout comme ils ignoraient la joie et le plaisir. L’émotion était un concept que le Guide avait annihilé, ou presque. La rage. La fureur. La haine. Voilà les seuls sentiments qu’ils éprouvaient, et c’était pour eux amplement suffisant. Ils ne réfléchissaient pas, ils n’en avaient pas besoin. Ils suivaient la Voix, et le Guide leur avait dit quoi faire. Il leur disait où agir, où frapper. Pourquoi auraient-ils peur ? Ils avaient été conçus pour détruire, pour tuer. Ils ne pensaient pas ; ils en étaient incapables. Tout comme la peur leur était interdit, la douleur était quelque chose qu’ils ignoraient. On avait beau briser l’une de leurs jambes, ils n’en étaient que toujours autant agressifs, voire même plus, car ils se sentaient handicapés, et compensaient donc en devenant encore plus sauvages. Quand la mort les saisissait, ils ne se rendaient pas, mais faisaient preuve d’une rage renouvelée. Le Guide leur disait quoi faire, et ils agissaient.

Quand le Feu du Ciel était tombé, ils n’étaient plus là. Beaucoup des leurs étaient tombés afin de leurrer les Cibles, ou tout simplement parce qu’ils n’avaient pas eu le temps de rejoindre les trous que les Frères avaient fait. Sous terre, le Feu du Ciel n’avait pas réussi à percer, et ils avançaient. Silencieux. Froids. Mortels. Le Guide leur avait ordonné de tous les massacrer. Mâles comme femelles, ils n’étaient que des Cibles. En temps normal, les Formiens avaient des pulsions sexuelles, qui les amenaient à prendre les femelles en vie. Mais la rage annihilait tout le reste., corrompait tout. Ils n’éprouvaient qu’une haine noire et indescriptible, qui n’avaient pas de raison d’être, qui n’avaient pas d’objectif. Ils étaient innombrables. Ils étaient légions, et allaient déferler sur les nids souterrains des Cibles. Ils n’auraient aucun espoir.

Ils affluaient de partout, suivant les conseils du Guide. Les premiers à attaquer firent fondre un mur en crachant de l’acide depuis leurs gueules, avant d’attaquer. Les premières Cibles n’eurent pas le temps d’hurler que les Frères leur sautaient dessus, les déchiquetant. Les balles les chatouillaient, les effleuraient. Ils regardaient les Cibles, et, en les démembrant, en les éviscérant, en répandant leurs viscères sr les murs, en plantant leurs queues dans leur ventre pour les projeter contre le mur, répandant des traînées écarlates sur des dizaines de mètres, ils ressentaient le plaisir. Le plaisir sexuel, naturellement.

Les Cibles ne comprenaient pas. Leurs alarmes les agaçaient. Ils s’étaient enterrés sous terre. Dans leur tombeau. Des herses en acier s’abattaient dans les couloirs pour les retarder. Du gaz nocif se répandait dans les couloirs, et les Frères commencèrent à tomber. Là où un tombait, dix le remplaçaient. Le Guide les conseillait. Il avait totalement annihilé en eux les souvenirs du Faux Prophète. Il était la Voie, le Chemin à suivre. Avec lui, ils se sentaient forts, invulnérables. Mais c’est parce qu’ils l’étaient. Ils auraient pu recommander aux Cibles de prier, si la prière signifiait quelque chose pour eux. Ils avaient une stratégie, et suivaient les plans du Guide, qui les dirigeait tous.