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Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 23:59
par Cahir
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Il se réveille en éternuant, et remua doucement sur place, en grognant lentement, avec l’impression d’avoir une enclume posée sur le torse.

*Où suis-je ?*

Sombre. Il faisait sombre. Très sombre. Il était sur un sol froid, fait de pierres. Il remua ses mains, sentant les interstices contre ses doigts, les joints entre les pierres. Des joints qui étaient pour certains fissurés, mal entretenus. Puis il entendit ensuite le clapotis.

Plouic. Plouic.

Comme si de l’eau tombait quelque part… Ce qui confirma au passage, à ses yeux, que les joints de dilatation étaient fissurés, témoignant sans aucun doute d’une certaine vétusté des lieux. Puis, peu à peu, il retrouva l’usage du reste de son corps. Il déplaça encore sa main, sentant que l’autre était ankylosé, et, en tâtonnant ainsi, sentit autre chose que le contact froid et dur de la pierre… Une sorte de tige poilue, douce et un peu plus chaude. Une chaleur qui le fit frissonner, et qui l’amena à presser davantage cette tige, qu’il analysa ensuite comme de la fourrure, et comme…

*Une queue.*

L’homme ouvrit alors les yeux, et commença à sentir le propre bruit de sa respiration. Il releva la tête, ne voyant rien, laissant le temps à ses yeux de s’habituer à l’obscurité. Il discerna ainsi, devant lui, un mur en bois, avec des renflements évoquant des colonnades, et entreprit de se retourner. Son autre bras commençait à revenir, ainsi que ses jambes, ce qui l’amena à réaliser… Qu’il était nu. Cette perspective le conduisit à se retourner alors.

Il grogna sur place en sentant ses muscles protester devant cet effort subit, et réussit malgré tout à se retourner. Il constata alors que le plafond était plutôt élevé, très haut, et que des lustres antiques grinçaient, sous l’effet d’un quelconque courant d’air.

« Hmmm… »

Couché sur le dos, l’homme, probablement mû par un réflexe inconscient, palpa son corps. Il sentit ici et là des coupures, des ecchymoses, des crevasses. Puis, dans un sursaut, sa main alla à nouveau palper cette queue, et remonta encore, jusqu’à glisser contre une surface plus molle, plus chaude… Plus douce et plus moelleuse. Il s’y aventura encore, l’esprit un peu embrumé, sentant une espèce de bosse qui remontait, et s’arrêta en comprenant ce qu’il palpait.

Une fesse ! Cahir se redressa alors en retirant sa main, et vit alors, devant lui, de grandes fenêtres sombres.

Finalement, la lumière vint d’un éclair qui déchira les vitraux, lui permettant de voir une hideuse fontaine se trouvant au milieu d’un immense hall. Des gargouilles sinistres ornaient cette fontaine qui libérait, non pas de l’eau… Mais du sang. Un liquide pourpre, écarlate, qui remplissait la fontaine. Il aperçut également de sinistres inscriptions runiques gravées le long de la fontaine avant que les éclairs ne disparaissent, et qu’il entende le son de l’eau contre les énormes vitraux.

L’homme regarda autour de lui, deux questions principales lui venant à l’esprit.

Où était-il ?

Et, surtout…

Qui était-il ?

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:01
par Shad
"Hmmrr...."

Froid. Le sol où elle était posée était glacial et rugueux. Elle poussa un léger gémissement de douleur tandis qu’elle émergeait d’une torpeur involontaire. Ses mains se crispèrent sur les pierres au sol tandis que l’hybride avait l’impression qu’un troupeau de yéti lui était passé dessus. Sa queue se releva avant de retomber mollement sur le sol. Mal, elle avait affreusement mal et se sentait comme lessivée.  Son regard pour le moment ne fixait qu’un point invisible, elle souffla et parvint à relever sa tête pour avoir une meilleure vision des lieux. Outre les éclairs qui amenaient une certaine luminosité, la Louve était naturellement dotée d’une meilleure vision nocturne mais cette dernière ne lui servait à rien pour l’instant. Elle n’avait pas la moindre idée où elle pouvait se trouver, cet endroit ne lui rappelait rien, pas le moindre petit souvenir….

Et en parlant de souvenir…Aucun ne lui revenait en tête. Pas un seul…Posant ses mains à plat sur le sol, elle arriva à se mettre en position assise, amenant une main contre sa tête avant de faire courir la seconde sur le reste de son corps dénudé. Se promenait-elle toujours ainsi ? Elle poussa un grognement et posa sa main au niveau de son épaule où une douleur lancinante se faisait ressentir. Sous la pulpe de ses doigts, elle sentit également quelques cicatrices…étaient-elles récentes ou anciennes ?  Un nouvel éclair éclaira la pièce et l’hybride put noter qu’elle était loin d’être seule…Tout comme elle put voir l’immonde fontaine qui ornait l’endroit. Et malgré la soif qui commençait à se faire sentir, son instinct lui dictait qu’il serait malheureux de boire à cette eau rouge….

La Louve leva son regard vers l’inconnu, nu lui aussi. Était-ce donc d’usage de se promener ainsi ? Elle voulu se relever mais ses muscles étaient encore bien faibles et ses jambes se dérobèrent sous son poids et la fit choir sur le sol à nouveau. Elle soupira et se mis à regarder de nouveau tout autours d’elle, cherchant le moindre indice, mais rien, rien ne lui venait à l’esprit. Elle se tourna donc vers l’inconnu, oreilles baissées vers l’arrière :

« Où sommes-nous ? Qui…suis-je ? Qui es-tu ? »

Ne pas savoir où on se situait était déjà une chose assez angoissante en soi, mais ne pas connaître sa propre identité, voilà une autre qui l’était encore plus !  Une autre question franchit la barrière ses lèvres.

« Pourquoi ? »

Pourquoi étaient-ils ici ? Pour quelle raison lugubre se retrouvaient ils dans un tel lieu sordide et malsain ?

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:01
par Cahir
L’homme se retourna vers la femme. Plus ses yeux s’habituaient à l’obscurité, et plus il la voyait mieux. Il découvrit sa chevelure bleuâtre, et vit ses oreilles pointues, ses seins, sa queue caudale... Ce qui confirma définitivement à ses yeux qu’il avait maladroitement palpé son cul tout à l’heure. Fort heureusement, la femme ne semblait pas en avoir pris conscience, et ne tarda pas à lui poser les questions que lui-même était en train de se poser. Où étaient-ils ? Que faisaient-ils là ? Et qui étaient-ils ? Il resta silencieux pendant plusieurs secondes, tout en se disant qu’elle devait être...

« Tu es une neko ? »

Le simple fait qu’il sache ce qu’était une « neko » était troublant, et il s’attarda sur ce souvenir, sur cette idée. Il essaya de se concentrer, mais ne vit rien, aucun souvenir précis, si ce n’est quelques images diffuses. Il chercha également comment il s’appelait, et passa sa main sur sa nuque, secouant la tête.

« Je... Je ne sais pas comment je m’appelle. »

Il se releva lentement, et sentit ses articulations craquer. Il releva la tête, et constata qu’il y avait, au-dessus d’eux, une mezzanine. Une rambarde en bois était cassée, et, autour d’eux, il vit des bris de bois, ce qui l’amena à comprendre qu’ils avaient dû tomber tous les deux de la mezzanine.

*Est-ce que quelqu’un nous poursuivait ?*

L’homme regarda autour de lui, sans entendre qui que ce soit, si ce n’est le hululement lugubre du vent.

« Et je ne sais pas ce que je fais là non plus... Ni pourquoi je suis à poil. »

Sa voix était enrouée, et il se massa la gorge, observant encore la sinistre fontaine.

« Je pense qu’on a dû tomber de là-haut... Mais... Putain, je ne me souviens de rien ! »

Il se déplaça encore, cherchant à faire de l’ordre dans ses pensées. Hélas, rien ne semblait devoir venir, ce qui avait de quoi l’agacer prodigieusement.

« Vous pouvez marcher ? Je n’ai que des blessures superficielles pour ma part...J’ignore où nous sommes, mais ce n’est pas devant cette fontaine sinistre que nous trouverons des réponses... »

L’homme constata alors, en caressant son menton, qu’il avait de la barbe, ce qui le surprit un peu... Comme s’il s’était attendu à ne pas sentir une forte pilosité faciale ici. Il resta toutefois silencieux, attendant la réaction de la jeune femme face à lui.

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:01
par Shad
« Je…Je ne sais pas…peut-être ? »

Dit-elle en pinçant une de ses oreilles entre son pouce et son index. Tiens et pourquoi lui n’avait pas de telles oreilles ou même une queue animale ? Ils n’étaient donc pas de la même race ? Et…mise à part cela, même leurs corps  à proprement parlé étaient différents. Le haut du sien était plat tandis qu’elle avait deux excroissances et là où il n’y avait rien entre ses cuisses, lui semblait doter d’un tout autre membre…L’hybride se pris la tête entre les mains et agita nerveusement sa queue. Pourquoi, mais pourquoi ne se rappelait-elle rien ?  Pourquoi ces différences semblaient la surprendre ? Elle relâcha cependant rapidement son emprise et regarder vers le haut de la salle où effectivement il semblerait qu’ils y soient tombés…

« Et moi donc !
- rétorqua t’elle vivement – Je donnerais tous pour savoir comment nous sommes arrivés là et qui nous sommes – elle hocha par la suite la tête – oui je pense… »

Et elle se releva, bien plus doucement qu’elle ne l’aurait présumé mais elle se releva ! La Lycane fit quelques pas vers la fontaine lugubre et regarda un instant cette dernière :

« C’est…. »

Moche oui…très moche mais plus que tout, sa présence n’était en effet pas d’une grande aide en cet instant. La Louve désigna la porte de son index :

« Et si…c’était par-là ? »

Sans attendre plus longtemps, elle s’y dirigea, s’attendant à ce que ladite porte soit fermée à clef…Et elle fut quelque peu surprise de penser cela…D’où connaissait-elle le principe de « fermer à clef ? ». Elle regarda la porte close comme si c’était la première fois qu’elle en voyait réellement une et portant son regard sur la poignée de celle-ci, elle fini par l’abaisser et l’ouvrir.

« Oh. »

C’était quelque peu surprenant, à la vue de l’endroit, l’hybride s’était presque attendue à ce qu’ils soient bloqués mais là, une voie leur était tout ouverte. Cependant, elle recula de quelques pas, sa queue s’agitant bien plus nerveusement que précédemment dans son dos et une sorte de grognement émergea de sa gorge. »

« Je…n’aime pas cet endroit ! »

Une sensation étrange l’envahissait, une sensation de danger constant rôdant dans les ombres. Certes ils n’étaient plus prisonniers mais étaient-ils réellement plus en sécurité à présent que la porte était ouverte et donnait une vue sur un couloir des plus lugubre ?

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:01
par Cahir
Sa mémoire lui faisait défaut. Très clairement. Les mêmes questions, inlassablement, revenaient se percuter dans son esprit.

Qui suis-je ?
Où suis-je ?
Comment je suis arrivé là ?

Il était comme face à un puzzle de 500 pièces… Cherchant justement ces fameuses pièces pour pouvoir les assembler, et ainsi, à terme, peut-être, espérer former un tout cohérent. Cette femme aux oreilles pointues faisait-elle partie de l’équation ? À ce stade, l’homme ne pouvait rien négliger, y compris qu’elle fasse partie des individus l’ayant amené ici. C’était très peu probable, bien sûr, mais une voix intérieure lui disait de ne négliger aucune piste. En tout cas, il commençait à sentir certains réflexes basiques profondément ancrés dans sa psyché… Comme une certaine gêne à l’idée d’être nu avec cette femme, une gêne qui l’amenait presque spontanément à régulièrement dissimuler son sexe en y glissant sa main devant. Et, peu à peu, il arrivait, non seulement à formuler des mots dans son esprit, mais aussi à en comprendre le sens. Pas assez pour résoudre le mystère de cette toile blanche que formait son esprit, mais c’était tout de même un bon début.

Les pas du duo les amenèrent devant une porte, la femme suggérant de passer par là. La porte donnait sur un couloir lugubre où un sifflement aigu se faisait entendre. N’ayant après tout aucune autre option en tête, l’homme acquiesça.

« Juste ce couloir, ou la maison entière ? ironisa-t-il. Mais ce n’est pas comme si nous avions des options multiples à disposition. »

Nu, sans arme, il était sans défense. Il grelottait en marchant sur le sol, des pavés bruts, nus, durs, glacés. L’homme s’avança le premier dans l’obscurité, laissant le temps à ses yeux de s’habituer à la pénombre. Sur leur gauche, il y avait des fenêtres recouvertes de buée, mais il constata vite d’où venait le sifflement, et fit signe à la femme de s’arrêter. Devant eux, l’une des vitres était légèrement brisée.

« Attention aux bris de verre… »

Nus, les morceaux de verres plantés dans les pieds seraient encore plus douloureux ! Cahir se pencha donc, et tâtonna sur le sol, écartant les bris au fur et à mesure, tandis que le vent sifflait encore. Par l’ouverture de la fenêtre brisée, c’était un spectacle très sombre qui s’offrait au regard. Une lune noire recouvrait une sombre forêt faite de sapins à perte de vue, ne leur offrant aucune occasion de savoir où ils étaient.

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L’amnésique s’avança donc, évitant les bris restants, et reprit ensuite sa marche.

« Impossible de sortir par là, le vent est trop fort, nous risquerions de tomber. »

Il poursuivit donc sa marche. Sur la droite, il y avait des portes, mais elles étaient toutes fermées. Finalement, au bout du couloir, une autre porte s’ouvrit à eux, menant sur un second couloir plus agréable, avec une moquette rouge, des tableaux, et plusieurs bibliothèques, comme s’ils venaient d’entrer dans une aile plus habitable. L’homme apprécia le contact chaud de la moquette, tandis qu’au-dessus, des lustres avec de multiples bougies éclairaient les lieux. Il se dirigea vers la première porte visible, donnant toutefois sur un simple local technique, avec des réserves d’amadou, et un escabeau en bois permettant aux domestiques d’illuminer les lustres.

Restant silencieux devant ce spectacle, l’homme observa ensuite la bibliothèque, et attrapa au hasard quelques ouvrages. Ceux présentant un titre sur la couverture ne lui disaient absolument rien, mais il constata, avec un certain plaisir, qu’il arrivait encore à lire, à déchiffrer certains livres, d’autres étant écrits dans une langue insipide. Mais, pour ceux qu’il arrivait à lire, le sens lui échappait quelque peu :
« Par exemple la nature du triangle rectangle ne se dispose pas elle-même de la façon représentée dans la construction nécessaire pour démontrer la proposition exprimant la relation du triangle même ; tout le processus dont sort le résultat est seulement un processus de la connaissance, un moyen de la connaissance »
L’homme resta silencieux avant de reposer à nouveau l’ouvrage dans la bibliothèque.

« Nous sommes visiblement dans un endroit assez cossu… Mais je ne me sens pas chez moi. Toi aussi, je suppose ? »

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:01
par Shad
« Absolument pas…Et j’aimerais bien savoir ce qui nous a amena ici ! »

Il devait y avoir une raison ! Mais laquelle ? La différence des deux couloirs était déjà assez flagrante, quelle autre surprise pouvait-il les attendre au détour d’une autre porte ? Faire marche arrière ne servirait à rien et tenter de passer par l’une des fenêtres risquait fortement de signer leurs arrêts de morts. Et même s’ils arrivaient à sortir de cette demeure lugubre, quelle route prendre par la suite ? Tous deux ne savaient nullement où se rendre, quelle direction prendre et rien n’indiquaient que la forêt de pins entourant la demeure était sans danger. D’ignobles créatures pouvaient bien y résider. Curieuse de savoir si elle parvenait également à lire, l’hybride pris un ouvrage au hasard et…le tout lui parut être une soupe de lettre difforme et incompréhensible. Elle retenta plusieurs fois l’expérience ; en vain, le même résultat revenait encore et encore…Un soupir d’exaspération lui échappa :

« Je ne sais pas si j’en étais capable avant mais là…Je te serais d’aucune utilité pour ce genre de chose »


Quelle plaie ! Cela lui donner l’impression d’être un fardeau ! Mais, elle ne pouvait pas se laisser abattre ! Elle se mis donc à marcher au sein de la bibliothèque, cherchant des informations qu’ils auraient pu manquer avant de s’arrêter devant une porte et de l’entre-ouvrir, y notant simplement un autre couloir, cette fois plongée dans une pénombre des plus totales. Elle referma la porte, le couloir pouvait attendre encore quelques minutes, quelque chose lui disait qu’ils n’avaient pas encore tout trouvés au sein de cette pièce. Au moins, la boîte à amadou serait bien utile. Il ne restait plus qu’à espérer que la quantité suffise ou bien qu’ils en trouvent d’autres sur le chemin…

Un papier plié en deux attira soudainement son attention, un papier coincé entre deux livres qu’elle tira et ouvrit. Bien sûr le sens de la phrase qui était écrite lui échappa complétement mais le style anarchique de l’écriture, comme si cette dernière avait été fait à la hâte semblait indiquer une menace. Ou peut-être se trompait-elle ? Elle tendit ledit papier à Cahir :

« Tiens, je ne sais pas si c’est important ou non…Sinon tu penses que l’on devrait continuer et chercher des réponses dans d’autres pièces de ce bâtiment ? On pourrait toujours essayer de rester ici et de découvrir quelques choses à travers les livres, mais – elle abaissa ses oreilles confuse - tu serais seul à devoir t’y affairer et cela pourrait bien prendre une éternité…même à deux. »

D’autant plus qu’elle n’avait aucune idée de quoi chercher exactement ! Il ne restait plus qu’à voir si ce petit morceau de papier avait son importance ou  s’il pouvait simplement être remis à sa place.

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:02
par Cahir
Les questions se bousculaient dans son cerveau. L’homme avait l’impression d’être une page blanche qui se remplissait progressivement d’encre, au fur et à mesure qu’ils trouvaient des éléments. Ils étaient perdus au sein d’un grand château, dans une nuit profonde et étouffante, au cœur d’une vaste forêt. Rien d’enrichissant, rien qui ne donnait particulièrement envie de rester, et, au-delà de ça, Cahir ressentait une sorte d’angoisse diffuse, comme si tout cela n’était rien, comme si le pire était encore à venir. Était-ce pour cela qu’il se sentait nerveux ? Qu’il avait l’impression continuelle qu’on les suivait, qu’on les observait ? Les livres ne semblaient pas pouvoir le renseigner, et il regarda autour de lui, jusqu’à ce que la femme ne lui tende un étrange billet, indiquant qu’elle n’arrivait pas à le lire.

Sans rien dire, l’homme l’attrapa, et déplia le morceau de papier froissé. Quatre mots avaient été écrits là, et il fronça les sourcils, en tentant vainement de les déchiffrer. Il arrivait à les lire, mais pas à en comprendre le sens :
« Iä, Iä, Cthulhu fhtagn »
« Cthulhu... »

Un mot étrange, qui le fit déglutir, provoquant en lui une sorte de peur inconsciente, profonde et lancinante... Et l’amena à fermer les yeux en sentant quelque chose le traverser, un souvenir ancien, lointain...
*
*  *
...Celui où il était un petit garçon caché dans une armoire, souriant en regardant par l’ouverture sa chambre, où une femme, sans doute sa mère, s’agitait nerveusement.

« Reviens, Cahir ! Si tu ne sors pas, tu sais ce qui se passera ? Cthulhu viendra te manger ! »

*
*  *
L’homme releva alors la tête, et constata qu’il avait serré le papier.

« Cahir... Cahir... » répéta-t-il à voix basse.

Perdu dans ses pensées, il sentait les engrenages tourner dans sa tête, et finit par relever la tête vers la femme.

« Je m’appelle Cahir... Du moins, je le crois. Mais j’ignore ce qu’est ce papier, ni ce que je fais là. Tout ce que je sais, c’est que... Ce papier ne m’inspire rien de bon. Pas plus que cet endroit, d’ailleurs. »

L’homme ferma les yeux, essayant à nouveau de se remémorer ses pensées, mais ne revit pas le placard, ni le corps de la femme se déplaçant à l’intérieur de la chambre pour rechercher le fameux Cahir. Est-ce que c’était lui que cette femme recherchait ? Instinctivement, il avait pensé à sa mère, mais, maintenant, il n’en était plus si sûr. Tout se confondait encore ! Cahir reposa le papier contre la bibliothèque, et se déplaça vers une porte.

« On devrait trouver de quoi se vêtir, je... Je ne me sens pas à mon aise, et... Je crois que c’est parce que je suis nu avec toi. Si nous sommes dans des appartements, il doit y avoir une chambre quelque part, et je... »

La porte s’ouvrit de fait... Sur une chambre. Un grand lit se trouvait là, et un candélabre était allumé sur une table, permettant d’éclairer la pièce. Quelques tableaux décoraient les lieux, certains peignant des abominations particulièrement laides. Une porte se trouvait à l’intérieur de la chambre, menant à une autre pièce, et, tout ce que le jeune homme espérait trouver, en l’état, c’était au moins de quoi se vêtir...

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:02
par Shad
« Cthulhu...»

Ce simple mot avait suffi à faire frissonner l’hybride sans qu’elle en connaisse la raison. Mais un sentiment de méfiance s’était emparé d’elle, une sensation d’un danger omniprésent qui les guettaient, un mal ancien qui n’attendait que le moment opportun pour frapper. Elle ne savait pas où elle avait déjà pu entendre ce mot, mais tout ce qu’elle savait c’était que ce dernier n’annonçait guère de belle chose en perspective. Pourtant, où en avait-elle déjà entendue parler ? La Louve avait beau essayé de fouiller dans sa mémoire, rien, rien ne lui venait, mise à part le sentiment de devoir se méfier et surtout de ne pas s’en approcher. Mais comment éviter quelque chose dont on ne pouvait se rappeler sa forme ou sa nature ? Elle regarda par la suite l’humain qui énonça plusieurs fois un mot ou plutôt un prénom « Cahir » était-ce ainsi qu’il se nommait ?

Cahir…Au moins même si ce n’était pas son véritable nom, il avait à présent un moyen d’être appeler ce qui n’était pas encore le cas pour la Louve et pour l’instant les souvenirs à ce sujet ne semblait pas se bousculer dans son esprit. Elle hocha la tête en signe d’approbation quand il lui indiqua que ce papier ne l’inspirait que peu de confiance ainsi que cet endroit. Comment ce lieu pouvait-il inspirer autre chose que la méfiance ? Tout semblait irréel et surtout saturé d’une atmosphère oppressante. Cependant un fait que l’hybride nota rapidement c’était bien que la mémoire de Cahir semblât avoir bien moins souffert que la sienne. Certains termes ou mots qu’il utilisait étaient complètement inconnu pour l’hybride qui n’avait pour l’heure d’autres choix que de faire confiance à l’humain jusqu’à ce sa propre mémoire se réveille petit à petit à son tour.

« Je ne sais pas…On peut toujours essayer ? »

Elle pénétra ainsi dans une chambre et son attention fut immédiatement attirée vers les tableaux peignant des abominations. Elle ne put décrocher d’un en particulier, l’observant avec une certaine fascination mais également une certaine crainte. Et…un souvenir vint la frapper. Un souvenir flou, composé de tuyaux remplit de sang, de souterrains, d’hommes porcs et surtout d’une Machine….

« Shub-Niggurath… »


Parvint-elle à dire dans un souffle avant de reculer du dit tableau et de regarder Cahir :

« Je…On ne peut pas rester ici ! »

Ils devaient partir oui, mais comment ? Pour l’heure ils devaient encore trouver de quoi se « vêtir ». Ouvrant la seconde porte de la chambre, celle-ci ne donna pas sur un quelconque couloir mais plus sur un placard, qui, par chance était pourvu de quelques toges de cérémonie. Les vêtements disposés étaient simples, ils ne s’agissaient que de grandes toges noires mais cela était largement suffisant pour retirer tout souci lié à la nudité. En décrochant deux, l’hybride en tendit un à l’humain avant de se vêtir du sien.

« Il n’y a rien d’autres ici…Il faudrait trouver un autre chemin… »


Son regard se perdit encore quelques instants sur le tableau…Comment pouvait-elle connaître le nom de cette créature ?  Ses oreilles se dressèrent subitement contre son crâne tandis qu’une mélopée lui parvenait :

« Tu…tu as entendu ?  Peut-être devrions nous les suivre ou bien les éviter ? »


Les dites voix se faisaient plus pressantes et semblaient ressembler à un chant provenant d’un autre monde…Que se passait-il donc dans cet endroit de malheur à la fin ?

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:17
par Cahir
Cahir continuait son exploration de l’étrange chambre, et avisa, sur une sorte de piédestal, dissimulé derrière une vitre, trois pages écrites dans une langue indescriptible, d’horribles créatures étant dessinées dessus, le tout ressemblant à une sorte de rituel maléfique :

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Il observa cela sans rien dire. Où étaient-ils donc ? Les souvenirs peinaient encore à remonter, comme si le mur bloquant sa mémoire refusait de s’abattre. Il avait pourtant eu un souvenir, ou, plutôt, une réminiscence. Mais rien d’autre ne semblait devoir perler dans son esprit. L’hybride observait également les tableaux, et prononça alors un mot étrange. « Shub-Niggurath ». Intrigué, Cahir la regarda en fronçant les sourcils, se demandant à quoi elle faisait référence. Elle commença alors à paniquer, indiquant qu’ils ne pouvaient pas rester là. L’homme ne put qu’acquiescer.

« Mon plus sincère désir, outre me souvenir qui je suis, est de partir de cet endroit. Tout ça ne me dit rien qui vaille. »

La femme aux oreilles pointues ouvrit alors une double porte, donnant sur une sorte de penderie où des bures noires se tenaient là. Cahir en attrapa une, celle qu’elle lui tendait, et la mit sur son épaule, serrant au niveau de la ceinture pour retenir celle-ci. Même si la bure était assez inconfortable, et que le tissu lui grattait le dos, c’était tout de même mieux qu’au fait d’être nu. Alors qu’il allait dire quelque chose, la femme l’avertit. Elle entendait une étrange mélopée, mais pas lui.

Il fronça alors les sourcils.

« Je crois que votre ouïe est plus développée que la mienne. »

Aucune arme, mais cela ne l’empêcha pas de revenir dans le couloir, et de le remonter. Il entendit alors, à son tour, la mélopée. Au fond du couloir, il y avait un petit escalier qui menait à une mezzanine, surplombant un grand hall sombre. Des bougies étaient allumées ici et là, et il s’appuya à la balustrade. Une immense et hideuse statue se trouvait au centre de ce vaste hall. Sur la droite, une procession s’avançait, et Cahir perçut effectivement la mélopée, comme une sorte de litanie, de prière.

Des individus en bure s’avançaient les uns après les autres par deux colonnes, chacun tenant une lanterne avec une bougie à l’intérieur. Cahir les observa silencieusement. Impossible de les rejoindre en sautant dans le vide. Ils traversèrent le grand hall, venant d’une grande ouverture, abritant un massif couloir. La lourde porte se referma derrière eux tandis qu’une autre s’ouvrit, donnant sur un autre immense couloir.

« Bon... Et bien, nous ne sommes pas seuls... Mais j’ignore si cela doit nous rassurer ou non. Ces types me filent un mauvais pressentiment. On dirait... Une espèce de secte satanique. Et ces tableaux... »

La mezzanine était une simple terrasse d’observation, sans aucun escalier. Ils allaient donc devoir rebrousser chemin, ou essayer les autres portes situées dans le couloir. Mais, avant ça, Cahir avait encore des questions à poser à la jeune femme.

« Tout à l’heure, vous avez utilisé un mot... Shu... Shub-Niggurath... Qu’est-ce que cela veut dire ? J’ai eu l’impression que... Vous ne disiez pas ça au hasard. »

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:17
par Shad
« Tout cet endroit n’inspire pas confiance… »

Marqua l’hybride tandis que son regard se portait sur l’imposante statue. Que pouvait-elle donc représenter ? Comme les tableaux observés dans la salle précédente, elle n’était qu’une masse informe, indescriptible et surtout, fortement dérangeante à regarder. Cahir revient justement sur le fait que la Louve avait prononcé le mot « Shub-Niggurath » et semblait attendre plus d’explications à ce sujet. La concernée tourna son regard vers lui puis de nouveau vers la statue.

« Je…Je ne sais pas. Enfin je crois que j’ai déjà eu…affaire à ça ? Ou non c’est impossible…peut-être que j’en ai déjà entendu parler ? »


Oui mais où ? Comment ? Et pourquoi diable irait-elle affronter de pareilles créatures ?  Ces abominations n’annonçaient assurément rien de bons et semblaient même pouvoir amener ceux qui seront bien trop imprudent à les approcher vers la folie et la démence. Donc, si l’hybride avait pu croiser une telle entité, comment pouvait-elle encore avoir encore l’esprit clair ? En songeant à cela, il lui était donc impossible qu’elle ait eut réellement affaire à Shub-Niggurath.

« On ne devrait pas rester…ils pourraient revenir et nous voir. »

Si un seul de ces partisans levait la tête vers la mezzanine il n’aurait aucun mal à voir les anciens prisonniers. Mieux valait donc s’écarter de cet endroit et reprendre l’exploration du château. La Louve en profita également pour enfiler la bure avant de réfléchir à voix haute :

« C’est étrange…Si on est censé être prisonniers, on n’aurait pas dû pouvoir sortir si facilement…-elle regarda Cahir – Vous pensez que c’est un piège ? Qu’ils attendent à ce qu’on les suive ? »

Mais pourquoi diable feraient-ils cela ? Non, ils devaient bien y avoir une autre solution, une autre sortie !  Et pour vérifier cela, l’Okami retourna dans le précédent couloir et tenta d’ouvrir des portes…qui restèrent obstinément fermée jusqu’à ce qu’une finalement ne cède et ne s’ouvre sur une pièce entièrement plongé dans le noir où une respiration rauque et lente pouvait se faire entendre.  Moins d’une seconde après qu’un mince filet de lumière ait pénétré dans la pièce, une créature hideuse à l’aspect humanoïde à la gueule et aux griffes ensanglantées bondit subitement sur Shad dans le but non dissimulé de la faire passer de vie à trépas.

« Oh merde !  Cahir !»

Elle bondit de justesse en arrière, cherchant du regard un objet, quelque chose qui pourrait l’aider à se défendre contre une telle créature et elle espérait également que Cahir arrive à prendre la bête à revers et surtout que cette dernière ne remarque pas sa présence. La bête attaqua de nouveau, et sous la surprise pour la Louve, celle-ci évita assez aisément, c’était comme si son corps bougeait à sa place, comme s’il était rôdé à de tel situation. Mais elle n’avait peu de temps pour réfléchir à cela que déjà un coup de griffe passa à la limite de sa gorge manquant de lui ouvrir ses artères…

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:17
par Cahir
« Je pense que nous nous sommes évadés... Vu notre position initiale, nous avons dû chuter tous les deux d’un balcon. Mais je pense que notre amnésie est antérieure. Je ne sens aucun hématome particulier sur le crâne, rien qui pourrait justifier une telle perte de mémoire. Sans doute nous ont-ils drogué, ou je ne sais quoi... »

Toujours est-il qu’il partageait ses inquiétudes. Cette procession ne lui disait rien qui vaille, et le duo rebroussa chemin, retournant dans le couloir. Cahir regardait autour de lui, cherchant quelque chose, n’importe quoi qui aurait pu les aider. En ce moment, il recherchait surtout une arme, se disant qu’il serait à l’abri avec une épée entre les mains. Un curieux sentiment l’envahissait à cette idée, et, de temps en temps, il se surprenait à approcher sa main de sa cuisse, comme pour tenter de sentir le contact rassurant d’une lame.

*Serais-je un bretteur ? Un spadassin ? C’est curieux... J’ai l’impression que cela fait partie de moi...*

L’esprit confus, il entendit une porte s’ouvrir, et vit l’hybride se faufiler à l’intérieur. Cahir tendit nerveusement sa main vers elle.

« Attends, c’est... »

Il ne termina pas sa phrase, car un hurlement se fit entendre. Un cri terrifiant, véritable borborygme, tandis que la porte se refermait brutalement.

« MERDE ! »

Cahir se rapprocha de celle-ci, et tenta de l’ouvrir... Pour constater qu’elle s’était verrouillée. Cahir entendit d’autres hurlements à l’intérieur, les cris d’une bête enragée, ainsi que les cris, plus paniqués, de l’okami.

« Bordel, tenez bon ! »

L’homme se recula, et bondit en avant, frappant la porte de l’épaule. Celle-ci trembla, mais tint bon. Grognant encore, Cahir la frappa avec le pied. La porte vacilla encore, et il frappa encore. Hélas, il n’avait pas de botte, uniquement ses pieds, et sentit surtout une vive douleur à hauteur de son pied. Il se recula alors, cherchant autour de lui, tout en entendant d’autres hurlements. L’homme retourna précipitamment dans la chambre qu’ils avaient exploré, et avisa la cheminée dans le coin. Sans plus attendre, il s’en approcha, et récupéra l’objet qui semblait être le plus tranchant : un tisonnier. Des flammes brûlaient encore dans la cheminée, des braises rougeoyantes. Il y plongea le tisonnier pendant quelques secondes, et retourna ensuite à la porte, et le fourra dans la serrure.

Cahir grogna sur place, frappant la serrure, jusqu’à provoquer une ouverture, une interstice entre la porte et le mur, et y glissa le tisonnier.

« A-Allez, maudite porte... ! »

Cahir prit appui sur la porte avec son pied, l’utilisant comme contrepoids, et força, gémissant en sentant ses mains suer sur la barre du tisonnier. Des craquements antiques se firent entendre, et la porte s’ouvrit brusquement, amenant un rai de lumière dans la pièce. Dans l’embrasure, Cahir eut une vue plongeante sur le sinistre monstre, qui hurla rageusement devant la lumière.

« Bordel ! »

Le monstre se rua vers Cahir, qui le frappa au visage avec le tisonnier. L’arme improvisée repoussa le monstre, lui laissant une vilaine balafre au visage. La bête hurla rageusement, plus énervée que vraiment blessée. Restant prudent, Cahir évitait de provoquer la créature, qui grogna encore, et s’avança plus lentement.

« Venez, vite ! »

Cahir n’avait pas de quoi combattre ce monstre. Il ne leur restait plus qu’à fuir, qu’à revenir vers le couloir d’où ils s’étaient réveillés, en espérant semer le monstre.

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:18
par Shad
Bien entendu il avait fallu que la porte ne se ferme ! Elle ne pouvait pas rester simplement ouverte ? Et pire que tout…Pourquoi donc s’était-elle avancée dans cette pièce sombre ? Cela n’avait aucune logique, aucun sens ! Et pourtant, l’hybride s’était jetée d’elle-même dans ce piège et à présent, elle tentait au mieux d’éviter les attaques du monstre. Dans la pénombre la vue lui était inutile, la Louve usait donc de son ouïe et de son odorat pour esquiver aux mieux les assauts du monstre. Elle chercha aussi à tâtons un objet qui pourrait lui faire office d’arme afin de se défendre, mais rien. Mise à part ce monstre, cette pièce était désespérément vide.  Mais par-dessus les grognements gutturaux de la bête, la Lycane arrivait à entendre les coups contre la porte. Du temps…ce n’était plus qu’une question de temps avant que la porte ne s’ouvre…

Et elle s’ouvrit ! Le raie de lumière aveugla à la fois le monstre et Shad mais mieux ne valait pas laisser filer sa chance et s’aidant de la voix de Cahir, la Louve se dirigea vers la sortie, et pris la fuite avec Cahir. Nulle raison de tenter de fermer la porte derrière soit, cela était à présent impossible. La seule solution qui leur restée jusqu’à ce qu’ils trouvent une arme pour se défendre était de fuir. Mais pouvait-on seulement une telle créature ? Les couloirs précédemment utilisés fut de nouveau traversée tout comme celui jonchée de verre. Le duo se retrouva ainsi devant la fontaine de sang et la Lycane regarda Cahir en abaissant ses oreilles.

« Désolé mais…Je n’ai pas pu m’empêcher de rentrer dans cette pièce…C’était comme si une force invisible m’y avait forcé...Et à présent nous avons cette bête à nos trousses… »


Par chance, aucune trace de celui-ci en cet instant. Peut-être était il resté dans cette fameuse pièce ? Ou bien avait-il pris une autre direction ? D’un côté, ne pas le savoir là en ce moment avait quelque chose de rassurant et d’inquiétant. La Louve leva son regard vers la mezzanine plus haut, cet endroit d’où ils sont supposément tombés…Peut-être devraient-ils essayer d’y monter ? Mais non…même en montant l’un sur l’autre, l’atteindre rester impossible.

« Il doit y’avoir d’autres chemins…Il ne peut y en avoir qu’un...Et pour les autres portes ? Est-ce qu’elles contiennent tous un monstre ? » se mis à penser à voix haute la Lycane.

A présent que cet incident était arrivé, chaque porte pouvait être encore plus le signe d’une découverte et d’une aide que celui d’un piège ignoble. Et quid de ces personnes vues plus tôt ? Se frottant un bref instant le bras qui la démangeait à cause de la bure, la Louve eut subitement une idée. Une idée oui mais suicidaire.

« Et si…on essayait de s’infiltrer ? Je veux dire peut-être qu’en les rejoignant nous arriverons à une sortie…Mais c’est risqué…énormément risqué – elle le regarda – Que devrait-on faire avec ce monstre qui rôde à présent ? On ne peut pas rester terrer éternellement ! »

Et rester planter là à attendre que la Mort ne vienne les cueillir n’était pas réellement une solution des plus réjouissantes aux yeux de l’Okami.

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:18
par Cahir
Cette horreur était indescriptible. Un monstre abominable, d’une laideur sans commune mesure. Autant dire qu’avec un vulgaire tisonnier, Cahir n’avait aucune chance de le battre. Lui et Shad prirent donc la fuite, et retraversèrent le couloir à la vitre brisée.

« Attention aux bris de verre ! » avertit Cahir à haute voix.

Le monstre hurlait encore, mais, curieusement, ne sembla pas se lancer à leur poursuite. Ils se retrouvèrent finalement à leur point de départ, à la différence notable qu’ils étaient désormais habillés, et avaient commencé à avoir un vague aperçu de l’immensité des lieux. Shad regarda autour d’elle, et suggéra de retrouver l’étrange procession, de se glisser à eux afin de s’enfuir. L’homme amnésique hocha doucement la tête, ne sachant néanmoins pas quoi lui répondre.

Que faire ? Où aller ? Il regarda encore la mezzanine par laquelle ils étaient tombés, cherchant une ouverture quelconque. Cette procession de gens en bure lui avait laissé un sombre pressentiment, tout comme ce monstre abominable. Leur point de départ étant un grand hall, ils avaient sûrement d’autres pièces à explorer.

« Je ne sais pas… Enfin, si, on peut les suivre, mais j’ignore par où aller, cet endroit est un vrai labyrinthe. Et… Est-ce que ces types se dirigeaient vraiment vers la sortie ? Ou allaient-ils s’enfoncer dans ce château ? Et ma mémoire qui refuse de venir… ! »

L’homme ferma les yeux, en cherchant à faire le vide dans sa tête. Trop de questions se bousculaient en lui, trop d’incertitude, le tout s’accompagnant d’une très forte anxiété, d’une tension palpable dans l’air. Il se concentra donc. Peut-être est-ce que cela venait de l’accumulation d’adrénaline après ce monstre, ou du tisonnier qu’il tenait toujours à la main… Mais, tandis qu’il avait les yeux clos, il revit autre chose.
*
*  *
Ce n’était pas le tisonnier qu’il tenait dans sa main droite, mais le manche d’une épée. Et, devant lui, un village se trouvait là, en feu, en pleine nuit. Sûr de lui, il s’avançait, et leva son épée, l’abattant sur un monstre, similaire à celui qu’ils avaient vu tantôt. Le monstre avait bondi depuis un chariot renversé, et il l’évita en faisant un pas de côté, avant d’abattre son épée sur son cou, faisant jaillir le sang…
*
*  *
Un soupir s’échappa de ses lèvres. Il rouvrit les yeux, cette fugace vision disparaissant aussi vite qu’elle était venue, et marcha alors. La fontaine se trouvait là, cette fontaine d’une épouvantable laideur avec les gargouilles grimaçantes. Plusieurs portes se trouvaient derrière, mais elles étaient toutes fermées… Sauf une qui s’ouvrit dans un antique grincement, plongeant sur un couloir sombre, très étroit, sans fenêtre. Un véritable couloir de château médiéval, long boyau avec un toit en ogive.

« Il faudrait que nous trouvions un carnet… Afin de dessiner un plan. Mais, pour l’heure, je ne vois pas par où aller que par ce couloir. »

Qui sait ce qui risquait de les attendre ? En réalité, au bout de ce couloir, un escalier en colimaçon les conduirait au sommet d’une tour de guet du château s’ils choisissaient de monter…

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:18
par Shad
« C’est vrai qu’en y repensant, ils avaient plutôt l’air de s’engouffrer dans ce château…les suivre ne serait vraiment pas la bonne idée finalement… »

Elle soupira. Cet endroit était le théâtre d’horreur sans noms et l’hybride avait l’impression qu’on les forçait à se diriger vers une destination toute tracée. Elle observa en silence Cahir qui tentait de faire revenir sa mémoire. Pour sa part, rien ne lui revenait et il lui semblait même qu’elle avait été plus atteinte que lui par cette amnésie inopinée. Certains termes du langage courant lui restaient complètement inconnu et pour l’heure, elle ne pouvait se fier aux bribes de la mémoire de l’ancien bretteur pour espérer se sortir de ce guêpier et également qu’ils retrouvent leurs souvenirs passés. Elle tenta cependant aussi l’expérience, fermant les yeux, mais rien. Jute du noir, pas la moindre petite vision. Elle poussa un autre soupir, joignant celui de Cahir avant de le suivre, leur rapide recherche les menant à une unique porte qui avait daignée s’ouvrir.

« Je déteste de ne pas savoir ce qui nous attends au bout de ce sombre couloir mais je pense aussi que nous n’avons pas le choix et mieux vaut aussi fermer la porte derrière nous…je n’ai pas envie que ce monstre nous coince là-dedans s’il n’y a pas d’autres issues. »

Mieux valait être prudent. Pour l’instant le monstre trouvait dans la pièce précédente n’était pas parmi eux, mais rien n’excluait le fait qu’il arrive quelques minutes plus tard.  S’engouffrant finalement dans ce nouveau couloir, la Louve avançait avec précaution, prenant gardes, sens aux aguets mais rien. Pas le moindre petit bruit, pas la moindre petite odeur ou même un simple mouvement. Ce couloir était vide de toute vie.  Le couloir en lui-même n’était pas si long que ça et sa fin laissait apparaître un escalier en colimaçon. Point positif, ce dernier allait vers le haut et ne se dirigeait pas vers les entrailles de la terre.

« Bon…Je pense que nous n’avons pas d’autres choix… »


Et ils montèrent !  Le bois des marches grinçant sous leurs pas. Arrivée au sommet tous ce qu’ils purent noter était le fait qu’ils étaient dans une tour de guet. Et autant profiter de cette opportunité pour jeter un coup d’œil à l’extérieur ! Mais tous ce qui s’offrit leur vue fut les remparts du château où ils étaient prisonniers, une cour intérieur vide de tout artifice et autours du bâtiment, cette imposante forêt s’étendant à perte de vue et qu’ils avaient déjà pu voir aux travers des fenêtres. En sommes rien de bien nouveau.

« J’ai l’impression que l’on doit rater quelque chose… »

Mais quoi ? Rien ne semblait bien intéressant à voir, rien ne semblait leur donner le moindre indice de comment se sortir de ce guêpier…Pourtant cette porte ne devait pas être ouverte pour rien. A moins que ce n’était qu’une simple coïncidence et qu’ils n’étaient pas plus avancés qu’avant.

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:18
par Cahir
Les marches étaient épaisses, et le mur étroit, étouffant. Des courants d’air glaciaux faisaient frissonner l’homme, qui continua à grimper. L’escalier montait en colimaçons, et les conduisit jusqu’à une porte. L’amnésique poussa sur celle-ci, et, quand elle s’ouvrit, un vent violent les accueillit, manquant les repousser. Ils passèrent donc, et arrivèrent dehors. Une agréable bouffée d’air frais, mais qui s’arrêta là. Ils étaient sur une sorte de terrasse. En contrebas, l’homme put voir des murs, formant un rempart. Sur la droite, il y avait les arbres, qui semblaient s’étaler à perte de vue, et, sur la gauche, une cour intérieure. Le vent continuait à les frapper, et il était difficile d’y voir quoi que ce soit. Fronçant les sourcils, il put voir plusieurs autres tours, le tout s’articulant autour d’un grand bâtiment central, le donjon.

*Nous sommes donc dans l’une des ailes…*

Le chemin qu’ils avaient emprunté, celui qui les avait menés là où il y avait le monstre, devait donc mener vers le donjon… Ce qui expliquait la présence de ce grand atrium, celui où ils avaient vu l’étrange procession. Mais, au-delà de ça, les questions continuaient à se bousculer dans son esprit. Les mêmes questions, encore et encore. Restant près de lui, l’okami indiqua qu’ils oubliaient sans doute quelque chose.

L’homme haussa les épaules.

« On ne peut pas sauter, c’est trop haut… Mais, au moins, nous sommes fixés sur un point. Il y a une sortie. »

Et ils n’étaient visiblement pas si éloignés que ça de celle-ci. Néanmoins, il n’y avait aucune issue proche. Ils rebroussèrent donc chemin, mais, en se rapprochant du hall où ils s’étaient réveillés, ils entendirent à nouveau des bruits. Ils se rapprochèrent donc silencieusement, purent voir plusieurs hommes à l’intérieur.

« Ils se sont enfuis…
Mais par où ? Comment ont-ils pu aller si loin ?
N’oublie pas que c’est l’Okami, le Baron tient à la récupérer.
Par où est-ce qu’ils sont partis ?
Ils cherchent visiblement à empêcher le Rituel. Elle devait faire partie des sacrifices majeurs, on doit la retrouver ! »

Ils s’éloignèrent alors par une autre porte. L’homme attendit encore un peu avant de retourner dans le hall, et observa ensuite l’okami.

« Visiblement, tu as plus d’importance à leurs yeux que moi… »

Mais la mémoire ne revenait toujours pas, de sorte que les questions que l’homme se posait étaient toujours là. Cependant, avec le passage de ces hommes, d’autres portes étaient maintenant accessibles…

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:18
par Shad
« Une sortie oui, mais elle semble tellement loin…- elle soupira- on arrivera bien à l’atteindre non ? »

Oh ça, elle l’espérait bien !  Mais à présent que faire ? Il n’y avait point d’issue ici et la seule solution rentable était de rebrousser chemin.  Ce qui firent finalement avant de ralentir tandis que des voix se firent entendre. S’approchant silencieusement de leur point de départ, les deux protagonistes purent ouïr une discussion qui mis en lumières de nouvelles interrogations et particulièrement au sujet de la Neko, nommée ainsi par Cahir car elle en réalité ce que l’on appelle une Okami.  Une information intéressante mais qui ne l’aida pas à retrouver un peu plus de sa mémoire. Ils mentionnèrent également une histoire de rituel et un baron…Mais encore une fois, rien ne lui venait à l’esprit. Elle se tourna donc vers Cahir :

« Je n’ai pas la moindre idée de ce dont il parle mais mon instinct me dit que tout cela ne doit pas être bien amical…Et je sais que je devrais me méfier mais je n’arrive plus à savoir…c’est quoi un sacrifice ? »

Oh non elle ne mentait pas ! Ces quelques mots ne lui disaient absolument rien. L’hybride n’arrivait nullement à mettre une image sur ces mots.  Et elle écouta donc attentivement la réponse de Cahir si ce dernier en aurait une à lui fournir.

« Si je devais leur servir de sacrifice, qu’est ce qu’ils avaient prévu pour toi ? Tu n’as pas pu être ici par hasard également, il doit y ‘avoir une raison ! »

Oui mais comment savoir alors que les souvenirs semblaient toujours en repos ? Etaient-ils arrivés ici de base séparément ou avaient-ils formés une équipe sur le coup sans que rien ne les prédestine ? La Louve poussa un autre soupir avant de désigner la pièce qui était à présent de nouveau vide.

« On devrait y retourner et voir pour un moyen de sortir rapidement d’ici. Et je pense que l’on peut oublier l’histoire de s’infiltrer à présent »

Ce serait en effet comme se jeter dans la gueule du loup ! Retournant dans ladite pièce, la Louve nota rapidement qu’une nouvelle porte était ouverte. Prudente, elle l’entre-ouvrit et tendit l’oreille. Rien, pas le moindre son de voix. Donc en toute logique, ils ne devraient rencontrer personne. Elle désigna le long couloir sombre à Cahir :

« Par ici ? »


Et cette fois avec un peu de chance, ils devraient trouver une carte ou toutes autres informations qui pourraient les aider !

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:19
par Cahir
La femme qui l’accompagnait était donc une okami.. Une femme-loup, et non une neko, comme il avait pu le croire de prime abord. Et, curieusement, penser à cela, à cette différence, lui rappela d’autres souvenirs, ceux où il était devant un livre, observant des images anatomiques dans ce qui s’apparentait à une salle de formation. Il revit son pouce se poser sur le manuscrit, près de l’oreille anatomique d’un okami, différente de celle d’un neko, dans le cadre d’un enseignement lié à l’utilisation militaire des créatures hybrides.

*Mais d’où est-ce que je viens ?*

Plus le temps passait, et plus cela remontait. Il avait le sentiment de gratter ses souvenirs, de retirer la couche de poussière lui empêchant d’y accéder. Les réponses à ses questions étaient proches. Il sentait bien que la mémoire allait lui revenir. De son côté, la femme lui demanda ce qu’était une sacrifice… Ce qui ne déclencha, cette fois, aucun souvenir.

« C’est… Euh… Le fait d’offrir quelque chose à une entité supérieure, comme une divinité. »

La conversation entre ces deux types était des plus nébuleuses, mais elle confirmait en tout cas qu’il n’était pas avec n’importe qui. Ceci étant dit, lui-même ignorait toujours ce qu’il faisait là, et, face à la question de la jeune femme, il ne put qu’hausser les épaules. Il n’avait aucune réponse à lui fournir, tout simplement parce qu’il était aussi confus qu’elle. Que faisait-il ici ? La question était d’importance.

Suite au passage des deux types, une nouvelle porte était disponible, et, plutôt que de les suivre, l’homme estima, tout comme l’okami, plus judicieux d’aller par là où ils étaient venus. Ils s’enfoncèrent ainsi dans un nouveau couloir, assez sombre, éclairé par quelques torches. Le sol était dur, fait de pierres. Les joints étaient régulièrement défaits, témoignant d’un certain âge du château.

*Une vraie maison hantée…*

Ils arrivèrent finalement dans une grande salle de stockage. Le bois remplaçait la pierre, et il y avait des bougies posées sur des caisses, éclairant des parchemins, des manuscrits. L’homme en observa plusieurs, par curiosité. Il s’agissait de registres comptables, d’extraits d’actes administratifs portant sur la réfection de telle ou telle tour… Il vit également des registres judiciaires, où il fronça les sourcils.

« ‘‘Il soit entendu que la justice est rendue au nom de notre seigneur, le Baron Alexandre de Brennenburg’’… »

Brennenburg… L’homme resta silencieux. Le nom ne lui était pas inconnu, et il se remémora alors la vue d’un immense château plongé dans la pénombre, ses tours s’étirant dans le ciel comme autant de griffes acérées. Le guerrier se pinça nerveusement les lèvres.

« Nous devons être dans une sorte de salle des archives, là où les autorités entreposent tous les documents légaux… Mais l’endroit n’a pas l’air d’être entretenu. Mettre autant de bougies dans une pièce comme ça, c’est suicidaire. »

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:19
par Shad
Arrivée dans la salle de stockage, la Louve se mis également à fouiller, si cette dernière était remplie d’archives et de documents divers et variés, un plan devait bien s’y trouver ! Mais son attention fut bien rapidement détournée par une phrase émise par Cahir, un simple énoncé qu’il avait pu lire et qu’il lui fit lâcher le document qu’elle tenait entre ses mains. Brennenburg…Ce mot ne lui était pas inconnu et aux contraires de bien autre qu’elle avait pu entendre depuis son réveil, ce dernier réveilla en elle un souvenir lointain. Ce dernier restait flou mais elle se remémora qu’une personne lui criait, ou était-ce à une tierce personne ? De se méfier de Brennenburg…

« J’ai…déjà entendu ce nom – déclara l’hybride en regardant Cahir – mais c’était plus tourné comme un avertissement et – elle fronça ses sourcils – ça s’est passé juste après cette histoire avec Shub-Niggurath… »

Les souvenirs de l’abattoir de Mandus lui revenaient peu à peu, mais les souvenirs étaient encore vagues et imprécis, plusieurs zones d’ombres y demeuraient. Mais elle parvint à rappeler d’une autre chose : Ce lieu fut également un véritable labyrinthe gorgé de monstres.

« Il nous faut un plan… »

Ou plutôt deux. Un pour se guider et un pour sortir de ce guêpier. Elle reprit ainsi rapidement ses recherches, déplaçant les bougies si besoin et ne pouvant qu’approuver ce que Cahir avait annoncé également plus tôt, laisser autant de bougies dans une pièce aussi mal entretenue était du suicide. Mais ils ne pouvaient se permettre d’éteindre les flammes de ces dernières.  Ramassant finalement le livre qu’elle avait laissé tomber par terre, la Louve nota la présence de deux papiers repliés sur eux posés non loin. Elle s’en saisit et les ouvrit avant de les tendre à Cahir :

« Tiens ! Je crois que ça pourrait nous aider. »


Une carte était dessiné sur chacun des papiers, une carte qui allait grandement leur facilité la tâche pour sortir de cet endroit vivant. DU moins ce fut ce que la Louve espérait avant qu’un grondement sourd ne résonne à l’autre bout du couloir, un grondement ressemblant fortement à la créature qu’ils avaient pu rencontrer plus tôt. L’heure de la retraite venait de sonner mais c’était sans compter l’avis de la créature qui bondissait déjà sur eux. Sans réfléchir, la Louve attrapa une bougie au niveau de la cire fondue à main nue et la lança en direction des yeux de la créature, la cire fondue brûlant cette dernière et la faisant reculer.

« Cahir ! »

La fuite était la seule solution possible en cet instant. Reprenant rapidement du poil de la bête et étant également plus en colère, la bête lança un hurlement qui résonna à travers les couloirs, se remettant par la suite à la poursuite des deux protagonistes.

« Dis-moi qu’il y’ a une sortie non loin ou une salle cachée ! »


Et encore ! Il fallait espérer que ces dernières ne soient pas verrouillées. Derrière eux, la créature les rattrapaient et serait bientôt à leur portée.

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:20
par Cahir
Cahir resta silencieux en observant les lieux. La Louve lui expliqua avoir quelques réminiscences, notamment du nom du château, qui lui rappelait Shub-Niggurath. Encore ce nom, cette consonance… Un mot ancestral, aux syllabes gutturaux, qui évoquait à Cahir de vieux souvenirs passés. Il se rappelait vaguement d’un souvenir, de mots prononcés pendant son enfance, de livres, d’explications. Shub-Niggurath… Yog-Sothoth… Cahir continua à regarder autour de lui, et attrapa un livre poussiéreux. Il souffla sur la première de couverture : « Commentaires sur la Cosmogonie ». Il fronça les sourcils, en se rappelant à nouveau ses souvenirs d’enfant, lisant un livre ancestral, s’appelant « La Cosmogonie », et feuilla celui-là.
« Les Grands Anciens sont des êtres ancestraux, dont on ignore la véritable nature, ni les véritables motivations. Les théologiens de l’Ordre Divin en ont fait les ennemis naturels des humains, mais, somme toute, les humains ne sont-ils pas leurs créations ? Ne sommes-nous pas destinés à les servir ? Qu’est-ce qui marche le plus chez un être humain ? En croyant que nous ne sommes qu’amour, nous ne faisons que nier notre véritable nature, notre perfidie profonde. Nous aimons le chaos, nous aimons la dévastation, et nous abhorrons la liberté, nous la craignons autant que nous la haïssons. Il n’y a point de salut dans ce monde, ni point d’amour, car l’amour n’est qu’un sentiment fictif, que la civilisation essaie vainement de développer chez nous… »
Devant ce ramassis de réflexions tordues, Cahir sauta encore quelques pages.
« Enfermés et bannis, on les dit morts… Mais n’est pas mort qui à jamais dort, comme on le dit si bien. Non, les Grands Anciens ne sont pas morts, car ils ne peuvent mourir. Ils subsisteront toujours, tant que Caïn aura tué Abel, tant que la pulsion de mort brûlera en nous. Voyez le jeune garçon s’amusant à brutaliser son voisin, voyez l’homme violant la femme, voyez la femme se prostituant pour forniquer… Voyez, voyez, et contemplez devant vous la Survivance éternelle des Grands Anciens ! »
L’homme ne comprenait rien à ce fatras, à ce charabia, et chercha alors l’identité de l’auteur… Quand la Louve lui apporta une carte sommaire des lieux. L’homme se retourna vers elle, pensif, et déposa le livre sur une table, sans guère y apporter d’attention. Il sourit doucement en voyant le logo du château, ce qui faisait office de blason :

Image

Il regarda encore Shad, et une légère moue pensive traversa son visage.

« Je crois que cette carte est assez ancienne, elle remonte peut-être aux premières esquisses de ce château… »

Un craquement se fit entendre dans leurs dos. Cahir se retourna alors précipitamment, et vit Shad lancer une bougie, qui éclata au visage d’un monstre, le faisant hurler de rage. Le guerrier se recula nerveusement, et vit la créature tourner sa tête, essuyant la cire de son visage. C’était un monstre indescriptible, une sorte de pantin fait de chair grisâtre, de clous plantés dans sa chair… Avec un bras remplacé par une faucille. Et, surtout, sa tête se transforma, révélant une gueule hideuse, son crâne s’ouvrant en deux.

« Sainte saloperie… »

L’homme se recula encore, tandis que le cou du monstre se redressa, et que le pantin se déplaça alors. Une démarche très nerveuse, très hachée. L’homme bondit en arrière, et heurta une bibliothèque, évitant le tranchant de la lame. Il n’y avait que des livres à proximité, rien de très menaçant pour le monstre. Cahir se mit à courir derrière Shad, et la bête hurla furieusement. Le couloir qu’ils empruntaient se retrouva ainsi bloquée par deux autres pantins.

Cahir regarda alors autour de lui, cherchant une ouverture.

« Là ! »

Près de plusieurs caisses en bois, il aperçut une petite porte, et tira dessus. Elle était résistante, et il grogna, forçant dessus. La serrure était rouillée, et il finit par la forcer d’un violent coup de pied. Cahir descendit un escalier très étroit, qui les conduisit dans la partie ancienne de la forteresse, un coin sombre, poussiéreux, plongé dans la pénombre, avec de multiples toiles d’araignées, des murs décrépis…

Un endroit charmant !

Re: Château-Brennenburg [Shad]

Posté : 08 sept. 2024 00:20
par Shad
Et les revoilà dans un couloir sombre, poussiéreux et remplit de toiles d’araignées ! Au moins, l’immonde créature ne semblait pas être à leur trousse à cet endroit.  Différente de la première rencontrée, l’hybride vint à se demander s’ils ne risquaient pas au fur et à mesure d’en rencontrer encore d’autres, plus effrayantes et mortelles les unes que les autres. Le couloir était plongé dans la pénombre et aucune source de lumières ne venaient éclairer ne serait-ce qu’un tout petit peu les lieux. Il était donc impossible aussi bien pour Cahir que pour Shad d’user de la vue pour se déplacer, la seule solution qui leu restait était d’avancer doucement à tâtons. La main de la Louve se posa donc contre un mur et elle la retira par réflexe en sentant une masse gluante contre ses doigts.

Pourtant, porté par une sorte d’intuition, elle reposa doucement ses doigts contre le mur, glissant ces derniers le long des toiles d’araignées et ne put réprimer quelques frissons qui lui firent dresser les poils de sa queue. Pourtant, elle pris une inspiration et continua, sentant sous la pulpe de ses doigts les rets gluantes mais également la présence de leurs créatrices qui ne tardèrent pas à monter le long de sa main puis de son bras, venant se placer ici et là le long du corps de l’hybride sans toutefois chercher à la mordre.

« Suivre les fils… »


Souffla-t-elle dans un murmure, tandis qu’elle se souvenait qu’une telle situation avait déjà eu lieu par le passé. Bien que repoussantes, ces araignées et leurs toiles avaient déjà aidé la Louve par le passé en agissant comme un fil d’Ariane, un fil à suivre afin de trouver une potentielle sortie. Ou peut-être n’était-ce là qu’une illusion ? Pourtant, après quelques minutes de marches, il lui semblait discerner dans la pénombre la silhouette d’une porte. S’approchant avec prudence, la Louve stoppa net sa marche quand elle entendit sous ses pieds, le son d’un craquement. A peine eut -elle le temps de s’arrêter que le sol se déroba sur plusieurs mètres sous ses pieds, l’emmenant à un étage inférieur du château. Par chance la chute ne fut pas bien haute mais le long couloir sombre avait laissé place à une grande salle ovale où siégeait en son centre une imposante statue à l’allure indescriptible et où quelques candélabres éclairaient l’endroit. Les araignées quant à elles quittèrent le corps de l’Okami pour remonter et se terrer dans l’obscurité.

Des murmures se firent entendre, provenant d’une des nombreuses entrées de la pièce et sans attendre plus longtemps, la Louve se tourna vers Cahir :

« Ils vont remarquer notre présence mais mieux vaut ne pas rester ici ! A moins que tu ne veuilles…observer ? »

Il était fort improbable que la chute de l’étage inférieure reste invisible aux yeux des cultistes mais il serait encore plus stupide de rester bêtement là à ne rien faire. Il ne restait qu’à savoir ce que Cahir comptait faire : Partir et essayer de mettre le plus de distance ou tenter de trouver un point d’observation et glaner des informations ?