The Multiversity

Hiroto avait envoyé une demande, auprès du seigneur de Tao-Bong, afin de solliciter une audience. Aussi, ne fut-il pas étonné de recevoir une convocation. Par conter, il n’était clairement pas préparé à ce que la destinataire ne soit nulle autre qu’une impératrice. La date et le lieu avait été inscrite et Hiroto savait que ne pas y aller, d’une part nuirait gravement à sa réputation, d’autres part pourrait avoir des conséquences fâcheuses.

Afin de préparer le terrain. Hiroto s’était permis d’arriver quelques jours en avance, apprenant par les ragots que cette impératrice avait visiblement obtenue son statut sous la couche. Pour l’oni évolué, il n’y avait aucun problème d’obtenir le pouvoir par cette méthode, chacun avait des qualités et des défauts, comprenant que cette femme avait soit une condition physique propice à produire une descendance, soit qu’elle devait avoir d’autres points fort, autre que la lignée et la puissance.

Par ses rumeurs qui circulaient, Hiroto avait ouïe dire que sa cheffe était aussi présente dans la ville. D’ici là, le lien avec la convocation de l’impératrice était facile. S’il pouvait comprendre concernant sa supérieure, l’oni devenue femme ne savait pas quelles étaient les raisons de sa présence. Était-ce ses compétences sur le champ de bataille ? Le fait d’avoir évolué de façon irrégulière.

Hiroto n’était pas conscient d’avoir été un cobaye, Koiko ayant préférée l’élever comme un membre normal de son escouade.

L’heure venue, il se présenta devant la demeure de l’impératrice Warren, tendant la lettre pour confirmer sa convocation et laissant une personne mener l’inviter devant le bureau. Respectant les règles de la bienséance, il attendit d’être annoncé et d’avoir l’autorisation pour entrer, découvrant le bureau de cette belle femme.

Hiroto portait les présents de départ qu’il avait reçu, sa longue épée dans le dos, l’éventail doré dans sa main droite, le manteau de fourrure, ce dernier recouvrant plusieurs kimono superposée, le bruit de ses getas comblant le vide. Il avait soigneusement serré l’obi pour mettre sa poitrine en avant, sans que cela n’entrave trop sa respiration et ses mouvements.

Son unique œil observait la pièce, notant que le lieu était fort bien décoré et mettait en valeur son statut d’impératrice. L’absence de sa cheffe fut noté, retenant un petit sourire, Koiko aimait bien avoir quelques minutes de retard, afin d’avoir une excuse pour sanctionner les retardataires après elle et visiblement même une convocation de l’impératrice ne changeait en rien ses habitudes.

Hiroto n’attendit pas la présence de la commandante pour mettre un genou au sol, le regard étant vers le parquet.

- C’est un plaisir de vous rencontrer, chère impératrice. Je suis Hiroto, ancienne membre de l’escouade de la commandante Koiko Yaiba.

Aucune hésitation ne fut perceptible quand Hiroto avait utiliser le féminin, preuve que dans la dialectique, il s'était pleinement adapté

Il osa relever un peu la tête. Hiroto cherchait à jauger un peu cette femme sur son apparence, l’aura qu’elle pouvait bien dégager. Connaître ses alliés était une chose importante, certainement bien plus que ses ennemis.

Hiroto hochait de la tête quand elle entendait Mélinda faire valoir son rang et étaler son titre. Pour l’oni évoluée cela n’était que de la poudre aux yeux, ayant tout de même conscience que le dire pourrait être très mauvais pour lui, l’empereur en question n’étant pas réputé pour avoir la main légère face aux bavures.

Il n’eut pas un temps d’attente trop long pour que l’ancienne commandante ne soit annoncée, voyant cette dernière ne pas hésiter dans ses gestes, comprenant qu’elle était formalisée à ce genre de chose, notant le terme Majesté, supposant que pour un début, il avait déjà fait un écart. Il mémorisa cette erreur pour que cela ne puisse pas se reproduire. Hiroto nota le baiser de paix, venant à bien observer la procédure et s’exécuter quand cela fut son tour. Il n’était pas aussi fluide que sa cheffe, mais, ce genre de gestuelle était assez facile à reproduire.

Hiroto suivit le reste, restant un peu en retrait, une habitude qui restait et pour signaler qu’en dépit d’avoir été renvoyé, il respectait Yaiba. Il en fit de même en s’asseyant sur le canapé après que sa cheffe ait pris place, permettant de constater la différence de gabarit entre les deux oni, mais L’oni évolué n’était nullement dérangé par le fait que sa camarade de combat soit plus grande e tplus massive que lui, tel était le souci de sa race, plus proche de l’humain que du yokai.

Il se permit de regarder du coin de l’oeil les ornements, ne tournant pas la tête pour ne pas se montrer impoli et put constater que la peau de bête avait été réparé, le genre de peau qui lui rappelait quelques conquêtes éphémères, mais il n’était pas là pour se remémorer de bon moment.

La demande de Mélinda posa un premier souci, accepter cette généreuse demande était une forme de politesse, heureusement la demande n’était pas un ordre déguisé, permettant à Hiroto de pouvoir repousser le moment de cette demande. Il entendit alors une question intéressante, quelques compliments qui ne le faisaient ni chaud, ni froid, ainsi qu’un intérêt sur sa vie sous les ordres de Yaiba.

Il sourit en baissant un peu la tête.

- En effet, Majesté. C’est la première fois que je mets les pieds à la capitale. Je dois dire qu’elle dépasse ce que j’ai pu entendre sur la route et qu’elle reflète bien la grandeur de la nation. Je suis flattée d’entendre que mes faits d’armes ont pu aller jusqu’à vos oreilles, même si je ne serais certainement aucunement aussi qualifié si la che … capitaine Koiko Yaiba ne m’avais pas pris sous ses ordres. Sa dureté envers ses camarades et sa dévotion à Mijak ont grandement participé à me forger telle que je suis. Bien qu’il soit regrettable de ne pouvoir continuer à suivre ses ordres, du fait de cette évolution pour le moins étonnante, mais qui saura très certainement épauler mes anciens camarades et servir la nation.

Hiroto releva la tête, braquant son œil vers Mélinda.

- Vous n’êtes pas sans savoir que les Onis voient la puissance physique comme les archers à la distance d’où ils peuvent tirer leurs flèches. Aussi l’escouade voit la moindre paresse comme un signe de faiblesse et nous sommes très sollicités par la capitaine, que cela soit pour nous entraîner, afin de perfectionner nos techniques, comme établir des rondes de contrôles. Nous avons tous les bases que cela soit dans la cuisine, le raccommodage de nos tenues, le savoir pour aiguiser nos lames, en somme tout ce qui permettrait de tenir un camp en dehors de celui où nous sommes. La capitaine Koiko Yaibaa eut la présence d’esprit de me garder près d’elle pour des plans stratégiques. Avant d’évoluer ainsi, je n‘était qu’un faible gobelin, aussi comparé à mes camarades, la stratégie était une notion de survie. Chaque semaine nous tenons une simulation de combat, chaque Oni puissant à des subordonnés sous ses ordres et le but est de nous affronter en usant de stratégie observée chez l’ennemi. Ainsi, tous bénéficient du savoir des autres et l’expérience par la pratique est bien plus efficace que de la théorie. Si vous avez d’autres questions, je serais ravie de vous répondre, Majesté.

Hiroto eut un léger haussement de sourcil en entendant parler d’expérimentation, une lumière s’illuminant dans son cerveau, faisant le lien rapidement entre sa situation initiale et celle actuelle, au fur et à mesure que les explications arrivaient. Cela affectait-il sa dévotion pour la notion et sa capitaine ? Pas le moins du monde. Sans cette opportunité, il serait toujours un gobelin chapardeur et il n’aurait pas connu son ancien chef.

Le changement de faciès était pour l’oni évolué le signe que les choses sérieuses allaient commencer, venant à observer du coin de l’oeil le livre, bien plus épais que ses états de services, laissant donc deviner que ce livre possédait bien plus de savoir que sa petite personne. Il put aussi constater qu’il était plus usé, signe que ce livre fut souvent consulté et plus ancien.

Tao-Bong était une contrée inconnue pour Hiroto. Aussi, il prit le temps de bien assimiler les informations, afin d’avoir une base plus solide. Il mémorisa surtout que les premiers cobayes étaient des prisonniers, autant dire que leurs fidélités n’étaient pas acquises, une erreur qui pouvait être partiellement comprise par le risque que ses expérimentations semblaient pouvoir engendrer. Hiroto pouvait donc s’estimer chanceux que tout se passe bien et qu’il fasse deux évolutions sans le moindre problème.

Un nom fit frémir sa capitaine et l’oni évoluée plissa son œil. Ce n’était pas tous les jours qu’il voyait la cheffe avoir ce genre d’attitude, signe que cette personne était très importante, en bien comme en mal. Aussi prit-il au sérieux les explications qui concernaient cette fameuse personne. Ce qu’il tira des deux explications était assez problématique.

Si Hiroto pouvait comprendre les principes du Bushido, il avait la preuve, par le récit qu’il entendait, que cette pratique avait ses limite avec un esprit manquant de souplesse. Ce Kazan semblait quelqu’un de très dure et certainement avec un esprit élitiste. Cet homme avait renié ce qui semblait être une tradition sur ses terres. Il tripotait un peu son éventail fermé, cet homme avait certainement une vision très étroite sur les notions de qualités d’une armée, ayant oublié que même des fermiers peuvent avoir leurs utilités comme chair à canon. Il pouvait comprendre la frustration de voir ses unités ne pas être détachée dans des zones de conflits au profit d’une troupe moins expérimentée, mais pas au point de trahir Mijak, voyant la rébellion de Kazan comme telle.
Il aurait été compréhensible que l’Ogre se fasse exécuter, ne serait-ce que pour la menace qu’il pourrait représenter. Ne pouvant retenir un froncement de sourcil quand Mélinda expliquait que cet homme avait été épargné pour servir de cobaye, un acte qui pouvait se révéler d’une grande dangerosité vue l’état d’esprit de ce fameux Ogre.

Hiroto se permit de poser une question, restant courtois dans ses propos.

- Votre Majesté va nous envoyer lui rendre une petite visite de courtoisie ?

L’usage du mot courtoisie était multiple et Hiroto savait que cette convocation, plus le fait de n’être que deux à être convié, avait une nature tout sauf bienfaisante envers le dénommé Kazan. Comparaison de puissance jusqu’à assassinat, tout était possible et L’oni évolué voyait mal une mission de recrutement vu un passif avec sa capitaine, même lui pouvait clairement dire que ce Kazan serait difficile à mettre au pas, au vu du portrait qu’il pouvait s’en faire.

Il y avait cependant un point important à savoir, mais il demanderait à la capitaine plus tard, la politique de ce clan du Scorpion envers Mijak, cela pourrait complètement changer son point de vue sur la situation.