Les Douze Épreuves de Kiriko Hattori [Kiriko Hattori]
Posté : 26 août 2024 13:03
Wallündrill était une agréable et superbe ville côtière pacifique, à l’histoire aussi longue qu’invraisemblable. Des collections entières étaient consacrées à l’histoire de cette autonome et indépendante cité fièrement juchée sur des falaises arides et sèches. Wallündrill se dressait sur une énorme falaise traversée par des gorges vertigineuses, des canyons béants, et des tours immenses. Cette ville était un véritable melting pot où on rencontrait de tout : des Lamias, des nains, des elfes, des humains, des nekos, des Mijakiens, etc... Et surtout des temples. Des temples, des temples et encore des temples. Wallündrill était la cité des Dieux, la cité de la Foi, la cité des Plaisirs, la cité de la Mer, la cité du Vent. Elle était à la fois tout et rien, en perpétuelle activité. La Foi était perçue ici comme un jeu, une agréable compétition entre les Dieux. L’Ordre Immaculé n’y avait que difficilement sa place.
Bâtie en longueur, la ville offrait des panoramas superbes depuis les différentes tours où on se tenait. C’était dans cette ville hors norme que les pas de Sha l’avaient conduit, en compagnie d’une femme des plus agréables. Une femme avec qui elle venait de faire l’amour, s’abandonnant à elle sur leur grand lit dans une auberge dont la vue donnait sur la mer.
Nue, Sha observait la mer depuis le balcon, laissant Kiriko se remettre des assauts de sa Déesse. Les yeux de l’Ombre se perdaient sur le port de la ville. Initialement, le port était bâti dans les cavernes. A dire vrai, Wallündrill était une ville qui était bâtie sur et dans la falaise. La partie haute était soutenue par d’énormes piliers de soutènement, et la partie basse était le cœur de la ville. On y trouvait les gens, les boutiques, les échoppes, dans d’énormes galeries. En haut, il n’y avait de la place que pour les temples, les bâtiments administratifs, et la haute société. Sha était dans une auberge. L’Ombre n’avait pas de temple à Wallündrill, mais elle n’en avait pas demandé un.
« Tu es toujours aussi délicieuse, ma petite Kiriko... J’espère que je n’ai pas trop abîmé, je voulais juste t’encourager à faire ton devoir envers moi... »
S’étant retournée, Sha s’avança de la forme allongée au milieu du lit, et embrassa Kiriko. Elles étaient parties il y a environ deux semaines du Temple, afin de rejoindre Wallündrill. Sha aurait pu se téléporter instantanément, mais elle avait tenu à faire ce voyage, afin de laisser à Kiriko l’occasion de s’amuser. Elles avaient croisé plusieurs bandits en chemin, et le katana de Kiriko avait parlé, tranchant, cette dernière recevant ensuite ses récompenses sur place. Sha lui avait fait l’amour dans un océan de crâne et de mares écarlates, lorsque Kiriko avait massacré un camp de gobelins.
Un concours divin allait s’organiser à Wallündrill. Une tradition. Tous les dix ans, les autorités marchandes et consulaires de la ville organisaient une compétition pour chaque Dieu. Chaque divinité était libre d’envoyer un champion ou pas, afin d’accomplir une série d’épreuves. La récompense était grande, puisque le Dieu qui remportait le défi voyait tous les habitants de la ville prier au moins une fois par jour ses faveurs pendant dix ans. Or, un Dieu était toujours en recherche de croyants. La religion, c’était comme pour le marché. Le jeu de la libre concurrence, avec des offres à saisir.
Elle embrassa à nouveau Kiriko, réfrénant l’envie de lui faire à nouveau l’amour. Elle avait organisé au Temple une mini-compétition pour savoir qui serait son champion. Kiriko avait été celle qui avait réussi toutes les épreuves. Non sans mal. Elle avait du affronter Açoka, et défié Natalia Krechnov, notamment, mais elle avait réussi à s’en sortir. Sha avait donc tout naturellement décidé de la choisir, après lui avoir offert une très longue nuit de récompense. Elle lui avait tellement fait l’amour qu’elle avait même craint d’avoir complètement épuisé sa brave Celkhane. Le gros défaut de sa belle était qu’elle n’avait aucun pouvoir magique, mais elle avait su montrer que cet handicap pouvait être passé face à Natalia.
« Relève-toi, mon amour, lui souffla Sha, et va te préparer. Nous irons ensuite à l’Arène pour que tu ailles t’inscrire. »
Sha l’embrassa à nouveau. Elles quittèrent ensuite leur chambre dans cette belle auberge, et atteignirent sans trop de difficultés la cour centrale de la ville haute. Il y avait de nombreux badauds qui se pressaient pour rentrer dans une arène où la première épreuve, éliminatoire, aurait lieu. A l’entrée de l’arène, il y avait une entrée réservée pour les champions. L’Ombre espérait que sa sœur n’aurait pas la mauvaise idée d’envoyer un champion, mais elle doutait qu’elle le ferait. Elle était contre la violence, et, si elle envoyait un champion, ce ne pourrait être qu’une chiffe molle, comme elle. Il y avait déjà plusieurs favoris. Un type avec une tête de lézard qui prétendait représenter le Dieu Xar’Sha, divinité des lézards. Sha accompagna Kiriko, et lui offrit un nouveau baiser, en profitant pour aller caresser l’une de ses fesses. Avec sa combinaison violette, elle était tout simplement irrésistible. Vicieuse, Sha, cala son bassin contre celui de Kiriko, et fit pointer son sexe. Elles venaient de faire l’amour il y a à peine quinze minutes, et avaient fait l’amour au point de faire craquer le lit, mais l’Ombre était assez insatiable.
« Sache que je veillerais sur toi, Kiriko, et que...
- Au nom de quoi ?! » lâcha une voix rauque derrière elles, interrompant Sha.
Se retournant, l’Ombre vit une espèce de colosse avec une armure de gladiateur. Une armure très légère, sans plastron, mais avec des jambières, des épaulettes, et un casque recouvrant une partie de son visage.
« Qui es-tu ?
- Je suis Golgothôk, et je représente le Dieu de la Force brute et physique. Tu prends combien, poulette ? Je te veux dans mon lit, quand j’aurais réussi ce tournoi » lâcha le champion en toisant Kiriko.
Sha le sonda rapidement, pour réaliser qu’il n’avait aucun pouvoir particulier, à part une haleine qui sentait fort l’alcool. L’Ombre tourna sa tête vers Kiriko, et lui ordonna tout simplement :
« Tue-le. »
Là. Maintenant. La simple vision de cet homme était un affront pour Sha. A côté de Golgothôk, son prêtre se mit à blêmir, mais il était trop tard pour quémander la pitié de Sha.